Tehila le David.R.D.Hassine

Tehila le David 

Poemes de David ben Hassine

Le chantre du judaisme marocainר דוד חסין תהלה לדוד

La communauté juive de Meknès, abattue, survit à la tourmente. En 1245, la prise de Meknès par les Mérinides, qui vont régner au Maroc jusqu'en 1465, inaugure pour les juifs une période relativement plus tranquille.

 Au XVe siècle, le mouvement maraboutique suscite des campagnes de persécutions religieuses contre les "infidèles", et finit par causer la chute du régime. Ainsi, la "découverte" de la tombe d'Idris II à Fez, en 1437, se traduit par l'expulsion des juifs du Vieux Fez.

 A partir de 1438 , ils doivent vivre dans un quartier spécial, le mellah, le premier ghetto marocain. En mai 1465, des pogroms sanglants accompagnent le meurtre de 'Abd el Haq, le dernier sultan mérinide(1420-1465) à Fez et dans les villes voisines.

Les juifs de Fez qui ne réussissent pas à s'enfuir sont convertis de force ou massacrés. sans pitié  Le sultan Mohammed-Es-Sheikh (1471-1505) permet aux survivants de revenir au judaïsme.

Ce sont donc des communautés très affaiblies qui accueillent le flot des Mégorashim – les juifs expulsés d'Espagne et du Portugal, à partir de l'été de 1492, dans les villes de la côte et de l'intérieur.

La plupart des réfugiés, environ 20,000 personnes, se dirigent vers Fez, attirés par la réputation de ses lettrés et son économie florissante, mais de nombreux Expulsés fuient la famine et la peste meurtrieres qui les déciment en 1493 et 1494.

 Beaucoup s'installent dans la communauté de Meknes, où, comme à Fez, ils sont bientôt majoritaires. Dès 1494 les Mégorashim s'organisent et promulguent destaqqanot, ou ordonnances communautaires.

 A partir de 1498, leur situation economique s'ameliore, grâce à leur dynamisme, leur talent professionnel et leur culture. Ils s'integrent rapidement à Fez, à Meknes, comme dans les autres villes du Nord du Maroc, où les Toshavim  les juifs autochtones, minoritaires, adoptent progressivement leurs coutumes et acceptent leur hegemonie spirituelle, assurant ainsi l'unité des communautes.

 Les lettres castillans redonnent à Fez son rôle de centre intellectuel du judaïsme marocain, rôle qu'elle va conserver jusqu'au XVIIIe siecle.

Tout au long du XVIe siècle, des réfugiés marranes portugais et espagnols viennent renforcer les groupes séphardis au Maroc, à Meknès en particulier. Meknès, à cette époque, est "une grande ville … de 6.000 feux, et sa population est très dense".

En 1549   sa communauté juive est suffisamment affermie pour accueillir 2.500 coreligionnaires réfugiés de Fez, qui est assiégée par les Saadiens. Cependant, sauf pendant le règne prospère et plus paisible d'Ahmed el Mansour Ed Dhabi (1578-1603 ),  la population marocaine souffre des divisions qui déchirent le Maroc sous les sultans saadiens, de 155  à 1659. 

La communauté juive de Fez, dévastée par les persécutions religieuses, les exactions fiscales, les épidémies et la famine, se dépeuple. Les chroniqueurs de Fez ne parlent que de leurs propres malheurs, mais la communauté de Meknès a sans doute été éprouvée, elle aussi, par cet état d'anarchie, qui ne va cesser qu'avec l'avènement de la dynastie alaouite en 1666

Meknès joue un rôle de premier plan pendant l'équipée sabbatéenne. Profondément marqués par les malheurs de l'Exil et imprégnés par la ferveur messianique de la kabbale lourianique, les juifs marocains, comme leurs frères d'Europe et d'Orient, accueillent avec enthousiasme les prétentions messianiques de Shabbetay Sevi.

Shabbetay Sevi (1626-1676) se déclare messie d'Israël le 31 mai 1665, à Gaza, et soulève !,enthousiasme de communautés entières, en Orient comme en Europe. La désillusion s'installe lorsqu'il se convertit à l'islam le 15 septembre 1666, mais de nombreux disciples continuent à croire en lui longtemps après sa mort.

Le mouvement sabbatéen se désintègre au début du XIXe siècle, bien que la secte sabbatétenne des Doeunmeh se soit maintenue en Turquie jusqu'à nos jours,

La doctrine mystique de Rabbi Yishaq Louria (1534-1572) se développe au XVIe siècle chez les kabbalistes de Safed, presque tous d'origine espagnole ou marocaine, sous l'impulsion de son principal disciple Hayyim Vital 1542 -1620

 Elle se répand, au XVIIe siècle, dans les élites dela Diaspora

Schématiquement, selon cette doctrine, l'Exil d'Israël n'est qu'un des aspects du "désordre" qui règne dans l'univers depuis la Création, lorsque des étincelles divines ont été emprisonnées dans les qélippot, ou coquilles d'impureté du monde.

 Par l'accomplissement des misvot, chaque individu contribue au tiqqoun, à la réparation de ce désordre primordial, en permettant aux étincelles divines de remonter à leur source.

 Dans cette optique, lorsque ce processus du tiqqoun sera terminé, l'harmonie cosmique originelle sera rétablie, et le Messie apparaîtra, faisant cesser l'Exil d'Israël. Ainsi, chaque homme est responsable, non seulement du salut de son âme individuelle, mais du salut collectif, de la venue du Messie. 

Selon Gershom Scholem, c'est ce messianisme basé sur la vie personnelle de chaque juif qui assure à cette doctrine son succès prodigieux, et qui explique le raz-de-marée sabbatéen dans le monde juif .

Moins de deux mois après la proclamation de Shabbetay Sevi à Gaza, la fièvre messianique s’empare des juifs du Maroc, comme en témoigne la lettre écrite à Salé le 6 août 1665

Elisha' Ashkenazi, rabbin-émissaire de Jérusalem, kabbaliste, diffuse les idées et les écrits de son fils Nathan de Gaza, le prophète du sabbatianisme, au cours de ses missions au Maroc, où les autorités rabbiniques l'entourent d'un grand respect.

 Pendant un de ses séjours à Salé, en 1661, il fonde une yéshiva, et rencontre Ya'aqov Sasportas, futur Grand-Rabbin d'Amsterdam, qui luttera avec persévérance contre le mouvement sabbatéen au Maroc.

Puis il s'installe à Meknès, où il meurt en 1673. De nombreux disciples continuent à croire au messianisme de Shabbetay Sevi, même après sa conversion à l'islam, même après sa mort.

 Ainsi, en 1673, une nouvelle effervescence messianique part de Meknès, où un jeune homme ignorant, Yossef Abensour, se proclame Mashiah Ben Yossef ( Messie, fils de Joseph ), et prophétise le retour de Shabbetay Sevi en 1675.

 Malgré d'inéluctables déconvenues, et la mort de Yossef Abensour en 1676, des Sabbatéens marocains continuent à annoncer le retour de Shabbetay pour 1715, puis 1725, mais le sabbatianisme finit par s'éteindre au Maroc au XVIIIe siècle, même s'il laisse quelques traces dans la conscience collective. L'espoir messiani­que renaît une dernière fois à Meknès en automne 1816, pour être de nouveau cruellement déçu.

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