Juifs au Maroc et leurs Mellahs-David Corcos

Pendant le Moyen-Age, les relations entre Juifs et Musulmans étaient à ce point étroites en Espagne et au Maghreb que des Juifs n'hésitaient pas à aller prier dans les mosquées en même temps que les Musulmans : "Lorsque les Musulmans professent leur Foi (dans les mosquées), ces Juifs pauvres d'esprit et qui n'ont point de part dans la religion s'associent à eux, en récitant de leur côté l'Ecoute Israël…

 Je ne m'étonne pas d'ailleurs de voir les simples de notre nation se laisser aller à louer les Musulmans; ce qui me désole, c'est que ceux-là mêmes qui prétendent être au fait de la religion d'Israël, je veux dire certains notables de nos communautés, proclament la louange des Musulmans et témoignent de leur foi uni­taire…": Georges Vajda, La Polémique anti-intellectuelle de Joseph ben Shalom Askénazi de Catalogne, in Archives d'Histoire doctrinale et litté­raire du Moyen-Age.

Comme partout ailleurs pendant le haut Moyen Age, les personnes exerçant les mêmes métiers, les groupes éthniques ou religieux avaient l'habitude, dans les cités marocaines, d'occuper chacun un "derb", rue ou quartier.

 Mais ils n'y furent jamais absolument astreints et finissaient par déborder les uns sur les autres. Fès nous offre à ce point de vue un exemple typique. Dès sa fondation ou plus exactement son urbanisation, peu après 808, il y avait un quartier des Kairouanais et un quartier des Andalous dans lesquels vivaient également des Berbères christianisés, judaïsés ou païens.

 Premiers habitants du lieu, ils ne s'étaient pas tous convertis à la religion des Arabes conqué­rants et formaient maintenant des petites unités installées les unes à côté des autres. Sans doute y avait-il aussi des éléments purement juifs, compte tenu de ce que nous savons de leur premier établisse­ment, à Volubilis, depuis le II״ siècle au moins.

 L’emplacement de Fès lui-même semble avoir été le site d'un habitat très ancien. Dès les premières années de la fondation de la ville, un Juif creusant les fondements de sa maison "située près du pont de Ghzila" y avait trouvé une statue de marbre portant des inscriptions dans une langue mystérieuse.

 On ignore l’emplacement exact de ce pont et rien ne prouve qu'il se situait précisément dans la partie nord de l'enceinte occidentale de la ville, entre Hisn Saadoun et Aghlan, c'est-à-dire là où il fut permis à "une foule de Juifs", étrangers arrivés de toutes parts, attirés par cette nouvelle fondation, de s'établir moyennant un tribut qu'Idris II (791-829) fixa à 30.000 dinars or.

D'après les chroniqueurs arabes, les occupants du site de Fès, avant la fondation de la ville, appartenaient à deux tribus berbères, les Béni-lrghech qui s'adonnaient au culte de feu et les Béni al-Khir qui professaient soit le judaïme, soit le christianisme: "Il était rare qu'ils ne fussent en lutte entre eux en raison de la diversité de leurs sentiments et de l'opposition de leur croyance".

 Notons aussi qu'un groupe de Persans venus auprès d'Idris II fut installé sur un terrain à part. Plus tard encore, des Berbères émigrés, appartenant à diverses tribus dont les Jerawa de l'Aurès, anciens judaïsés dont quelques- uns avaient gardé la religion juive, s'établirent chacune dans un quartier à part.

D'après les chroniqueurs arabes, les occupants du site de Fès, avant la fondation de la ville, appartenaient à deux tribus berbères, les Béni-lrghech qui s'adonnaient au culte de feu et les Béni al-Khir qui professaient soit le judaïme, soit le christianisme: "Il était rare qu'ils ne fussent en lutte entre eux en raison de la diversitéde leurs sentiments et de l'opposition de leur croyance".

 Notons aussi qu'un groupe de Persans venus auprès d'Idris II fut installé sur un terrain à part. Plus tard encore, des Berbères émigrés, appartenant à diverses tribus dont les Jerawa de l'Aurès, anciens judaïsés dont quelques- uns avaient gardé la religion juive, s'établirent chacune dans un quartier à part.

Vers 1130, sous les Almorávides, des Juifs vivaient à proximité de la mosquée des Kairouanais (Jama' al-Karawiyin). En effet, nous savons que le Cadi de la ville qui voulait faire agrandir cette mosquée avec l'autorisation du sultan Ali ben Yousof ibn Tachfm, ne put im­médiatement y parvenir:

"Comme il y avait sur ces emplacements ( les terrains bordant la mosquée ) un assez grand nombre de maisons appartenant à des Juifs qui refusaient de les vendre, on fit une juste estimation de ces propriétés, on leur en compta la valeur et on les chassa…".

 Les travaux ne purent se poursuivre que trois ans plus tard. Il est probable que ces propriétés étaient depuis fort longtemps occupées par "un assez grand nombre de Juifs" qui y étaient telle­ment attachés. De plus, rien ne dit que par la suite, il durent retourner au "quartier juif", celui qu'Idris leur avait donné, si jamais tous les Juifs étaient tenus d'y vivre, ce qu'aucun texte n'indique et que l'in­cident que nous venons de rapporter démentirait formellement, tout au moins en ce qui concerne l'époque des Almorávides.

Entre 1159 et 1165, sous le règne de Abd al-Moumen l'Almohade, nous voyons, d'après une ancienne tradition populaire, dont il ne faut pas minimiser l'importance, que Maïmonide et sa famille, quand ils vivaient à Fès, habitaient sur l’emplacement de Dar al-Maggana (la maison de l'Horloge) située au sud-est de la ville, très loin de la zone qui conserve encore le nom de Fondouk al-Yahoudi, là où, d'après les auteurs arabes, se trouvait le premier quartier attribué aux Juifs.

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