ארכיון יומי: 21 באוגוסט 2012


Il etait une fois le Maroc Temoignage du passe judeo-marocain David Bensoussan

il-etait-une-foisIl etait une fois le Maroc

Temoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

Premiere partie – Le Maroc Cherifien traditionnel

LIMINAIRE

Le Maroc traditionnel, celui qui prévalut durant les derniers siècles précédant la période du Protectorat et de la modernisation n'est pas celui du Moyen Âge, époque où se tinrent les grandes invasions d'Espagne. Ce Maroc, le traditionnel, en fut un qui, comme la majorité des pays du monde arabe, vivait dans un état de léthargie et de stagnation tant au plan technologique qu'économique, à comparer avec l'Europe quela Renaissanceet la découverte de l'Amérique avaient revitalisée. Ce Maroc fut souverain et résista aux pressions exercées par l'Empire ottoman qui s'étendit jusqu'à l'Algérie, pays voisin.

 Le sultan en fut l'autorité suprême, mais la succession des monarques se fit rarement sans heurts. Pourtant, les tensions domestiques étaient grandes. Dans les régions de l'intérieur, la dissidence fut importante car certaines populations voulaient se soustraire à l'impôt du gouvernement central, c'est-à-dire au Makhzen. Le sultan devait prendre en considération les opinions religieuses des docteurs de la loi coranique, les oulémas, les ambitions des tribus de même que les rivalités intertribales, ainsi que les pressions militaires de l'Espagne et du Portugal sur ses côtes. Jusqu'au XIXe siècle, la piraterie régna tant sur les flancs de l'Atlantique que sur la côte dela Méditerranée. Elle donna lieu au commerce lucratif d'otages chrétiens et maures.

Quelques mots encore sur le plan de cette première partie : nous y présentons le régime monarchique, la place de l'islam dans la société ainsi que la dimension berbère du Maroc. Un bon nombre de croyances populaires furent décrites par des voyageurs européens qui préférèrent y voir là un certain exotisme. Ces descriptions qui ont été relatées ne devraient en aucune manière chasser de l'esprit du lecteur la richesse spirituelle de l'islam tant au plan des convictions qu'au regard de la morale.

 Nous présentons également deux mouvements islamiques qui, bien que marginaux, ont joué un rôle important : celui du salafisme qui symbolisa le retour aux sources de l'islam dans un esprit émancipateur et au sujet duquel certains intellectuels musulmans ne demeurèrent pas insensibles, et celui des Sanoussi qui fut pour sa part essentiellement actif en Libye et au Sud dela Libye. Laraison pour laquelle il en est fait mention est que la littérature coloniale lui a imputé (à dessein?) une importance disproportionnée allant bien au-delà de sa zone d'influence. Par ailleurs, le regard que les visiteurs marocains portèrent sur l'Europe est en soi révélateur.

Nous avons choisi de décrire les règnes de deux souverains de la dynastie alaouite : celui de Mohamed Ben Abdallah qui ouvrit le Maroc aux échanges commerciaux sur la scène internationale et celui de son fils Moulay Yazid dont la cruauté devint une légende de son vivant. Le premier de ces deux souverains parvint à consolider son empire; le second en dilapida les richesses et exerça des répressions vindicatives.

 Chacun d'entre eux représente des parangons diamétralement opposés du pouvoir absolu dans ce qu'il peut avoir de constructif ou de tvrannique. Précisons que le second s'est encore bien plus démarqué du comportement de la majorité des sultans de la dynastie des Alaouites. Ce chapitre conclut sur la prise de conscience d'un nouveau rapport de forces entre le Maroc et les puissances européennes affermies par la révolution industrielle.

Au cours des derniers siècles, les rapports des pays européens avec le Maroc sont bien documentés, mais dans une perspective européenne. Ils portent essentiellement sur les points suivants : les captifs de la piraterie, les naufragés dont certains furent réduits à l'esclavage, les renégats et les opérations militaires. La majorité de ces témoignages illustrant cette epoque ont porté sur plusieurs siècles, donnant des Maures, ces non- Chrétiens, une description peu reluisante puisqu'ils y étaient dépeints comme de cruels barbares. Ces récits de voyage ne constituent pas  l'Histoire proprement dite (leur analyse par des chercheurs reste encore a faire) mais en font néanmoins partie. C'est au lecteur qu'il reviendra de faire la juste part des choses – en mettant de côté leur teneur sensationnaliste – et de se faire une idée plus juste de ce que fut le Maroc —traditionnel.

Juifs au Maroc et leurs Mellahs

Il est significatf que Aaron Romanelli, qui a fait un assez long séjour au Maroc en 1787-1790, ne se soit pas servi du mot Mellah en parlant des trois seuls Ghettos qui y existaient alors. Dans son ouvrage en­tièrement consacré à ce pays et surtout à ses Juifs, il a désigné ces Mellahs par "Rues Juives"

A quoi attribuer ces faits? La seule explication valable serait que les Européens aient trouvé plus commode d’employer un terme très ancien en Espagne chrétienne et au Portugal pour des Juifs qui semblaient, à la majorité d'entre eux, être tous originaires de ces pays.

 D'ailleurs, les Juifs avec qui ils pouvaient avoir un contact direct employaient eux-mêmes le nom "Juderia". N'oublions pas que les expulsés d'Espagne et du Portugal, renforcés aux XVI״, XVII״ et XVIII״ siècles par d'anciens Marranes, ont constitué pendant longtemps une bonne partie et parfois la majorité des habitants juifs des principales villes et des ports du Maroc.

 Au XVIe siècle, les premières Takanot de Fès devaient être rédigées en espagnol pour les communautés des "Meghorashim"' (expulsés) et traduites ensuite en arabe pour les communautés des "Belydivyin" (=Tochavim=auto- chtones).

Au XVII" siècle, le portugais qui avait été déjà la langue employée dans les ports d'Agadir (Santa-Cruz), Safi, Azemmour, Arzila, Tanger et Ceuta, se parlait couramment en milieu juif de Tétuan. Cétaient généralement les femmes qui conservaient cette langue.

 D'ailleurs, pendant tout ce siècle, des anciens Marranes ar­rivaient de Lisbonne au Maroc pour y pratiquer librement le judaisme. Dans la première moitié du XVIII0 siècle, R. Khalifa Malca, auteur et rabbin célèbre dans le sud-marocain, né à Safi et qui vécut la plus grande partie de sa vie à Agadir où sa sépulture faisait, il y a peu de temps encore, l'objet de pèlérinages réguliers, ne correspondait qu'en judéo-espagnol avec son riche ami Moses Guedalla, fixé à Amsterdam, mais natif d'Agadir

.Les recueils de consultations rabbiniques des XVII׳ et XVIII״ siècles renferment plusieurs textes établis à Agadir, Safi, Rabat et Salé et écrits en judéo-espagnol soit entièrement, soit partiellemenf après 1767, c'est également le cas à Mogador.

 L'espa­gnol était la langue maternelle des Juifs de ces ports, ou plus précisé­ment, d'une grande partie d'entre eux et surtout dans l'ensemble du milieu important et influent des vieilles familles où, comme toujours, les femmes étaient les plus conservatrices

L'espagnol des Juifs marocains n'est pas à confondre avec la "langue franque" ou le "franco" qui s'implanta dans les ports de l'Empire marocain depuis de XVI״ siècle et dont les marchands juifs se servaient, comme tout le monde d'ailleurs, dans leurs transactions commerciales avec des étrangers.

Maltais, Grecs, Turcs, Français ou même Italiens .L'espagnol employé dans les vieilles familles était du vieux castillan et gardait plus de pureté que le "ladino" des Juifs orientaux et que la "Hakétie", espagnol abâtardi des Juifs de la masse dans les villes du nord-marocain. Vieux castillan et langue franque avaient la même dénomination: "Adjmiyya". C'était le nom donné à toutes les langues étrangères par les Arabes, aux langues européennes et au persan par exemple, mais non aux dialectes berbères.

 Jusqu' aujourd'hui, il y a dans le quartier juif de Marrakech la synagogue dite des "Adjmiyyin". C'est la plus ancienne des synagogues de ce quartier. Mais la "Juderia" de Marrakech comme l'ont appelée Diogo de Torrès et les Juifs de la ville pendant des générations, était devenue le "Mellah", le nombre des "Beldiyyin" y ayant vite dépassé celui des "Meghorashim".

Dans le sud, l'usage de l'espagnol s'est raréfié à partir du début du XXe siècle. Dans le nord, à Fès, nombre de familles parlaient encore cette langue à la fin XIX״ siècle. Plus au nord encore, l'espagnol s'est particulièrement bien conservé en milieu juif. La cause en a longtemps été le milieu ambiant.

 Les Musulmans de Tétuan, dans leur majorité d'origine andalouse, employaient l'espagnol dans la vie quotidienne jusqu'à la fin du XVIII siècle et la forte influence de l'Espagne rétablit chez eux cette habitude à partir de 1860. Les Juifs de Tétuan n'ont jamais désigné les quartiers où ils étaient en majorité, puis leur Mellah, que par le nom de "Juderia".

III

Cent cinquante neuf années après celui de Fès, le Mellah de Marrakech fut fondé. Ce fut en 1557, deux années environ après le Ghetto de Rome.

Avec l'avènement d'une nouvelle dynastie au Maroc, celle des Chérifs Saadiens, Marrakech était devenue la capitale de l'Empire. Elle reçut un nombre important de réfugiés juifs d'Espagne et du Portugal, des anciens Marranes dela Péninsuleibérique, des îles Canaries et même des lointaines Antilles. Tout ce monde s'était installé dans deux quar­tiers différents, les "Beldiyyin" continuant de vivre par petits groupes épars au milieu des Musulmans.

 Cependant, vers 1542, ils avaient une "Kaissariya" à eux et où ils s'adonnaient spécialement à l'orfèvrerie. Puis, il semble que "Meghoraschim" et "Bcldiyyin' se soient pour la plupart groupés dans un seul quartier, celui de Mwasin,׳. Dès son avènement en 1557, le sultan Moulay Abd-Allah al-Ghalib Billah les réunit tous dans le Mellah qui existe encore.

 "Le quartier des Juifs" nous dit Marmol, "était autrefois au milieu de la ville, en un lieu où il y a plus de trois mille maisons, mais le Prince qui règne aujourd'hui l'a fait transporter en un des bouts, près de Bab Agmet, afin que les Juifs fussent séparés des Maures. Ils est fermé de tous côtés de murailles, sans avoir qu'une porte qui va à la ville, et une autre petite qui répond à leur cimetière, et dans cette enceinte sont bâties plusieurs maisons et synagogues"

אוצר מכתבים לרבי יוסף משאש ז"ל-הקדמת המחבר-כרך א'-קינה קוננתי לפטירת החכם השלם כבוד הרב הגדול רבי זכרי בן משאש ז"ל

ואז נסגרו כל הדרכים, אין יוצא ואין בא, ונשאר הרב הנזכר, מתאכסן בבית מו"ז הנזכר, משך שמונה שנים, כל ימי משך המלחמה, ומו"ז קבע לו ישיבה בביתו, ויום יום היו רבני העיר וחכמיה באים ללמוד עמו, והקבועים תמיד היו מו"ז, ובנו מוהר"ר מרדכי הצדיק, והרב המשורר המפורסם כמוהר"ר דוד בן חסין זצ"ל.והרב הגאון מוהר"ר מרדכי אצבאן זצ"ל.

ונשמך הדבר עד חודש אב"ר שנת התקמ"א – 1781, שאז שקטה הארץ, והתחילו השיירות לנסוע ממקום למקום, ואז מו"ז הנזכר עמד ומכר כל נכסיו, ונסעו הוא וביתו עם רב עמרם הנזכר לפאס, ומשם יעלו אל הארץ על דרך אלגיריין.

ואך בהגיעם לעיר פאס אחרי ימים אחדים, חלה מר זקני זצ"ל את חליו אשר מת בו בערב ראש השנה, שנת התקמ"ב, ונקבר שם בפאס, והספידו הרב השד"ר קב עמרם חסידא הנזכר, מספד מר מאד, ועוד כמה מרבני פאס הספידוהו, וכאשר הגיעה השמועה למכנאס, הספידוהו גם שם וקונן עליו המשורר והמקונן מוהרדב"ח זצ"ל הנזכר, קינה מרה, הלה כתובה על ספרו " תהלה לדוד " דף ס"ה בשם אביו המדבר, וסיפר הרבה בשבחו, שהיה בקי בתלמוד וספרא וספרי.

קינה קוננתי לפטירת החכם השלם כבוד הרב הגדול רבי זכרי בן משאש ז"ל וקוננתי בשם אביו המדבר. זו הקינה שרבי יוסף משאש מספר עליה, ומביא אותה מספרו של רבי דוד בן אהרן חסין " תהלה לדוד "

 

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

ארים קולי ביללה / אהה עלי אויה לי

כבודי גלֹה גלה / משושי שמחת גילי

אור חשך באהלי / נדעך וכבה נרי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

 

נפעמתי לא אדבר / הֻגד חזות קשה

איך נגדע נשבר / מקל תפארה יָבְשָה

באפר אתפלש / ושק אשית חגורי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

יחרד לזאת לבי / ויתַר ממקומו

בזכרי על משכבי / אמריו כי נָעֵמו

על יומו השתוממו / אָחַי בְּכו על שברי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

דמעה יזלו עיני / אמאס גיל וגם ששון

יום יצא מִלְּפָנַי / מת וקראהו אסון

לקוח מבחר הצאן / אף גדול זה מה חֳרי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

ועמלו בתורה / לא ימוש מן האהל

כחשכה כאורה / נרו לא ידעך יהל

מי מנוחות ינהל / בעיון שקֵיל טרֵי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

דבר טוב רחש לבו / בחר דרך ישרה

כגבור חגר חרבו / במלחמתה של תורה

במשנה בגמרא / תוספתא ספרא ספרי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

חכם בני וְשִׂמַּח / לבי וּמִלֵּא חשקי

גבור ובידו רמח / משנתו קב ונקי

בחדרי תורה בקי / בסתרי גורי ארי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

זהיר היה ביותר / במוראי וכבודי

בו הייתי מתעטר / כסות עיני ורדידי

החציף פניו נגדי / שומע אל דבָרי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

קרא אותי כאלה / במר רוחי אשיחה

לא נצרכה אלא ל / קַבּוּלִינְהוּ בשמחה ( זהו ביטוי להצדקת הדין ולקבלת היסורין בשמחה על פי ברכות .

כזבח וכמנחה / יֵרָצֶה לפני צורי

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי

 

נרו הָהֵל לא ידעך / בעולם שטוב כֻלו

תוריד עליו טוב שפעך / בנעימים שים חבלו

יעמוד לגורלו / חזק אמיץ ובריא

פָנָה הוֹדִי הֲדָרִי /  זֶה שְׁמִי וְזֶה זִכְרִי   

הקדמת המחבר עמוד 2

אוצר מכתבים לרבי יוסף משאש ז"ל-כרך א'-הקדמת המחבר

ותוספתא וסדרי גורי האר"י ז"ל, ועוד, ועוד, לך נאה ראה, ובעשרת ימי תשובה בא אביו לפאס ולקח את כלתו ונכדיו ונכסיהם והחזירם למכנאס, ורב עמרם נסע לצפרו, ומשם נסע עם שיירא גדולה דרך ההרים לכל הכפרים, עד עיר וואדזאן, ושם תקפתהו מחלה ממושכת של הריאה אשר מת בה ביום ט"ב, שנת התקמ"ב – 1782, ונקבר שם.

וכאשר הגיעה השמועה, הספידוהו בכל המקומות מספד גדול, ומפני הרעה נאסף הצדיק, כי קרא ה' לרעב ולמלחמות תכופות שנה אחר שנה, עד שנת התק"ן, שמת המלך מוחמד בחודש ניסן, ומלך בנו אליזיד המזיד, שחיק טמייא, והיו כל יהודי מרוקו הפקר ביד חייליו.

הרגו ושללו ועני נשים ובחורים ובתולות, ובמכנאס הרבו הרע, אין די לתאר ולבאר, ואז נתעוררה עוד התנועה לעלות אל הארץ, והרבה מבני העיר לקחו בידם מקל נדודים, ונתפזרו לכל רוח.

יש אל הארץ, ויש לערי אלגיריין וטוניסי, וגם מו"ז כמוהר"ר מרדכי זצ"ל, חשב לעלות אל הארץ, והכין את הכל, ואך בליל ראש חודש אדר שנת התקנ"א הייתה רעידת האדמה, ונפלו כמה בתים וחצרות ובתי כנסיות.

ויצאו כל הקהל מן העיר אל השדות, ועשו שם אהלים, וברחובות הגויים נפלו אלפי בתים ומגדלים וחומות ומתו אלפים ורבבות, ומו"ז הנ"ל, הפחד והצער והטלטול רצץ כוחותיו, ולא יכול לעשות דבר. ואז פנה להרביץ תורה ומוסר בעיר ובכפרים הסמוכים, עד שנת התקע"ז בשבת החודש, שנתבקש בישיבה של מעלה, זצ"ל.

מו"ז הנ"ל, בשעת פטירתו, צוה את בנו, אדוני אבי כמוהר"ר זכרי זצ"ל, שלוש צוואות.

1 – שיהיה מתבודד עם קונו שעה אחת בכל יום במחשבה זכה וטהורה לעשות חשבון הנפש, שעה קבועה שלא יבטלנה בשום זמן ובשום אופן

2 – שיזהר וישתדל לזכות את הרבים, או אף יחיד באיזה מצווה שתהיה, בכל יום תמיד, ולא יעבור עליו אף יום אחד בלי זה.

3 – שישתדל בכל עוז לעלות אל הארץ, כי אויר ארץ ישראך קדוש, קדוש, קדוש, מקדושת ה' אשר עיני קדשו בה מראשית השנה ועד אחרית השנה.

וסיפר לי ראש חברת קדישא, בחכם החשוב כמוהר"ר משה בן ואעיש זצ"ל, בן לאותו צדיק יסוד עולם כמוהר"ר שמואל זצ"ל, אשר שם נמצא ושם היה בשעת פטירתו של מו"ז הנ"ל, והיה חוזר על הצוואות הנזכרות פעמים הרבה, ובפעם האחרונה חזר כמה פעמים, ארץ הקדש, ארץ הקדש, עד שיצאה נשמתו בקדש.

וכבוד גדול עשולו, והספידו ראש הדרשנים המופלג בזקנה ובחסידות מוהר"ר יהודה בירדוגו זצ"ל, ורבני העיר כל אחד ביומו כל שבעת ימי אבלו.

ואבא מארי ז"ל השתדל מאד לקיים צוואות אביו הקדוש, והשנים הראשונים היו קלים בעיניו לקיימם, כי הורגל בהם בימי אביו, ואך את השלישית לעלות אל הארץ, הייתה קשה בעיניו מאד מאד, כי היה צריך לחכות לאסיפת שיירא של נוסעים.

ודבר זה נתאחר לבא מפני בלבול הדרכים מפני השודדים שנתרבו מחוסר עבודה ופרנסה, כי היו שנות בצורת, עד אייר התק"ף שאז נחה שקטה הארץ מעט, הוכנה שיירא גדולה, וגם הוא הכין את עצמו לנסוע עמהם ביום א' סדר בהר סיני בבוקר השכם.

ואך בחצות הלילה אחזתו קדחת גדולה, ולא יכול לנסוע, וכמה נצטער ופלגי מים ירדו עיניו על זה, וזאת הייתה נחמתו, שגם השיירא אשר נסעה בבוקר חזרה בערב, כי שמעו שכל הדרך מלאה לסטים, ויראו לנפשם וחזרו העירה.

ובחודש אלול התקפ"ב, נזדרזו עוד הרבה, ומכר את כל קרקעותיו, ונסע לפאס, ומשם לעיר וד'דה, ומשם חשב להגיע לווהראן, ומשם באניה למצרים, ומשם אל הארץ. ואך בהגיעו לוז'דה, מצא הדרך סגורה ממלחמת אחים על המלוכה בתלמסאן ובווהראן.

וישב בוז'דא קרוב לשנה, והיה מספר, כי מצא בוז'דא זקנים בלי אוזניים, ושאל אותם מדוע ? וסיפרו כי בבוא המלך אלייזיד המזיד שחיק עצמות בשערי וז'דא בשנת בתק"ן ביום שבת, יצאו כל יושבי האיר להקביל את פניו, כמנהג כל מלך בכל מקומות ממשלתו בבואו העיר.

ובאותו זמן היה מלבוש היהודים שווה למלבוש הערביים שוכני המדינה, ועמדו היהודים לבדם, והערביים לבדם, והוא שאל לשר העיר, מה אלו, אף אלו, מדוע נפרדים לשתי כתות ? , שר העיר השיב, אלו יהודים, ואלו הערביים, הוא השיבו ובמה ידוע ההבדל שביניהם ?

שר העיר שתק, הוא אמר, אני אבדיל, מיד נתן צו, והקיף את היהודים בלגיונותיו, וחתך לכולם את אוזניהם. ומאותו הדור נשארו השרידים אשר ראה.

ושוב עלה לתלמסאן, ושירת אותם בקדש זמן מיה, ושם עלה לווהראן, ומצא שם מלחמה נוראה בין הערביים והנוצרים הספרדים, וחזר לתלמסאן, וישב שם עוד זמן מה, ושוב חזר לוג'דא, וישב שם ירחים אחדים מפני שבוש הדרכים, ושוב חזר לפאס, וישב שם שלוש שנים, והיה מלמד תלמידים, ודורש בשבתות ובמועדים, ובעדן חדוה, וביקרא דשכיבי, ושוב חזר למכנאס.

ובשובו למכנאס רצה לחזור על המכר שמכר קרקעותיו בטענה, שמכר אדעתא למיסק לארעא דישראל, ולא איתדר ליה, ושכנגדו הקונה שהיה רב, כמוהר"ר יצחק אבן צור זצ"ל, השיב מדוע הלכת על דרך אוג'דא היה לך לילך על דרך רבאט, ושם באוניה לצרפת ומשם ליפו, ומשם לירושלים אשר חפצת.

ואבא מארי השיב כי דרך רבאט מסוכנת יותר, ובדרך הדבר על פי עדים, ונחלקו רבבני העיר בדבר, הל"ה הרב הגאון כמוהר"א יעקב בירדוגו זלה"ה, וכמוהר"ר חיים טולידאנו זלה"ה, הראשון לזכות הקונה שהיה תלמידו.

והשנים, לזכותו של אבא, ומשבאו לכלל מחלוקת באו לכל כעס, וסוף דבר, נכנסו יחידי סגולה, ועשו שלום בין כולם, ופשרו בין הקונה למוכר, פשרה ההוגנת לשניהם.

ובשנת ת"ר נתעוררה עוד תנועת העליה, ונזדרז עוד אבא מארי זצ"ל לעלות  עם שיירא גדולה, ונודע הדבר לשר העיר, ועכבם בחזקה, כי היו בהם צורפי זהב וכסף וחייטים שהיו צריכים לבני העיר, כי הערביים לא היו יודעים מלאכות הללו כלל.

ובשנת תר"ד 1844 מת שר העיר, ונתעוררה עוד העליה התעוררות גדולה, ועשו סימן השנה בירושלים תנוחמו ( תר"ד ) ומכל הערים עלו שיירות גדולות, ובטבט עלו ממכנאס שבעים נפש. 

הספרייה הפרטית של אלי פילו-תולדות היהודים באפריקה הצפונית כרך ראשון  ח.ז.הירשברג. נדפס בשנת 1965

תולדות היהודים באפריקה הצפונית כרך ראשון

 ח.ז.הירשברג. נדפס בשנת 1965

מבוא – הספר נדפס בשנת 1965

זירת המאורעות, שאנו עומדים לתאר בספר זה ( הערה שלי – למעשה אלה שני כרכים,  והמבוא מתייחס לשני הכרכים שהירשברג כתב בנושא הנדון ) גבולות טבעיים לה, המפרידים בינה ובין שכניה. איזור צחיח, הוא מדבר לוב, משתרע בין אפריקה הצפונית ובין מצרים, והוא שגרם לכך שמעולם לא ניטשטשו התחומים הגיאוגראפיים-היסטוריים בין שני הגושים – מצרים מכאן, אפריקה הצפונית מכאן.

מצפון סובב את האזור הצפון אפריקאני הים התיכון, וממערב האוקיאנוס האטלנטי, מדרום סוגר עליו ים של חול, הגדול ביותר על פני כדור הארץ והידוע בשמו הערבי : הצַחרַה, כלומר " הלבנה " ; שלוחתו המזרחית צפונית הוא מדבר לוב האמור.

מושג מה על מרחבים ומרחקים ביבשת זו נקבל בעזרת מידות וספָרות המקובלות עלינו. אורך החוף מגבול מצרים מערבה בואך תוניסיה של ימינו הוא למעלה מ-1.600 ק"מ; ומכאן אל אגאדיר3.000 ק"מנוספים.

איזור החוף והרמות שבפנים הארץ, שהיו מיושבים בימי קדם שהגיע זכרם אלינו, משתרעים על שטח של750.000 ק"ממרובעים לפחות. לפי החלוקה המדינית של ימינו נמצאים משטח זה : 100.000 ק"מר בתחומי הממלכה הלובית ; 100.000 קמ"ר בתוניסיה ; 200.000 קמ"ר באלג'יריה ; 350.000 ק"מר בממלכת מרוקו. כל המספרים ניתנו בקירוב, כי בכל מחקר ומדריך גיאוגרפי נמצא הערכות שונות.

מאחורי איזור הרמות וההרים מתפשט בפנים הארץ איזור הערבה, שעל פניה פזורות נקודות יישוב של קבע. אחרי הערבה בא מדבר הצחרה, שבו נעו נוודים ברבריים, אשר היו עולים מדי פעם על הארץ הנושבת.

אם נוסיף על איזור החוף והרמות את שטחי הערבה ואת מדבר הצחרה מגיע לשטח של 6.500.000 קמ"ר בקירוב, שלומר כשני שלישים משטחה של אירופה.

תושבי הארץ הראשונים, החל בסוף התקופה הפרהיסטורית, שנמשכה כאן יותר מאשר בחלקי תבל אחרים ושרידים מרובים ביחס, היו כפי הנראה אותם השבטים שנקראו בפי היוונים והרומאים ; לוּבִּים או בֶּרבֶּרים. 

החוקרים שביקשו להגדיר את השתייכותם הגזענית של הברברים על פי סימנים אנתרופופיסיים לא הגיעו לכלל מזקנה ברורה, ולא העלו אלא את הקביעה השלילית, שגם שחומי העור שביניהם, המצויים בנאות הדרום והקרויים " חרתאני ", אינם משתייכים לגזע המכונה כעת " אפריקאני ".

אין כל אחידות לא במבנה הגולגולת ולא בצבע העור, העיניים והשער של הברברים. הדעה רווחת היא, כי הם שייכים לגזע הים תיכוני, אלא שהם קבוצה מיוחדת בתוכו. לשונם של הברברים אינה נמנית עם אחת ממשפחות השפות המוגדרות, אף כי אפשר למצוא בה קירבה למשפחת לשונות בני חם.

ומאחר שלא הגיעו לידינו שום שרידים ספרותיים קדומים בלשון זו, אין כל אפשרות לעמוד על דרכי התפתחותם של הניבים והלהגים הברבריים. רק בדורנו נרשמו בכתב יצירות רוח של הברברים, כגון סיפורי עם וקובצי מנהגים מתחום המשפט והחברה, בלשון ברברית ובאות לאטינית, בעמלם של מלומדים צרפתיים, שביקשו בדרך זו לקיים לדורות את ייחודה הלאומי של האוכלוסייה הקדומה.

הברברים גם לא הנחילו לנו שום מסורות היסטוריות, שום עלילות גבורה, שיספרו מעשיהם של מלכים אדירים וגיבורי מלחמה שבתוכם, כגון חניבעל, מאסי-ניסה, יוגרטה. כל מה שידוע לנו על עברם של הברברים הגיע אלינו ממקורות זרים :

מצרים ( החל מהאלף הרביעי לפני הספירה ), פונים-יוונים, רומיים, ערביים ולאחרונה צרפתים. אין כל ספק, כי עובדות רבות המתייחסות לעברם סולפו וזויפו, ועל כל פנים נמסרו בצורה שלילית, וכך ניתן מקום לצמיחת אגדות שונות על עברה הרחוק של הארץ ועל חדירתם של בני עמים שונים ליבשה.

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