Mariage juif a Mogador-fran-angl
Alors le deuxième chanteur entame
Une chanson chantée de toute son âme :
Dar chamaïm
Naarats bikdoucha
Acher bara sasson vésimha
Hatan vécala véditsa
(Celui qui habite les cieux
Magnifié dans sa Sainteté
Qui a créé joie, allégresse,
Fiancé, fiancée et gaieté… )
Un troisième chanteur
Montre à son tour sa valeur :
Gazar El chokhen s né
Bat ploni léploni
Arbaïm yom milifné
Yom assot Hachem
Réou kama gdola
Mitszvat hatan vécala
(E-l, révélé dans le buisson
A décidé
Fille de tel à fils de tel s'unira
Quarante jours avantla Création
Voyez combien est grande
La mitswa de Hatan et Cala.)
Et quand on sortla Torah
Tous vers elle tendent leurs bras,
En murmurant avec ferveur,
Des vœux de bonheur.
Presque tous les invités
Sont appelés à " monter "
Àla Torah.
Et au lieu qu'ils soient sept
Ils sont dix, cinquante, cent,
A tel point que de guerre lasse
Quelqu'un clame : ça suffit Khlass !
Ce qui entraîne un silence total
Précédant le moment capital.
Le Rabbin dit quelques belles paroles
Il glorifie Hatan et Cala et les auréole.
Et le Hatan prononce sans manières
Les bénédictions de la prière :
Barékhou et Adonaï hamévorakh !
Tous dans la salle sont sous le charme
Emue, la jeune mariée essuie une larme,
Elle jette sur son Hatan bonbons et friandises
Happés par les enfants avec gourmandise.
La prière terminée
Tous sont convoyés
Chez les parents du marié
Là, un banquet abondant
Les attend.
Quel festin mes amis !
Attendez ! Restez assis
Voilà les pigeons farcis !
Mangez ! N'arrêtez pas
Ceci n'est qu'un apéritif
Pas encore le repas !
Vers le soir,
Avant que le Shabbat ne " sorte ",
Le Hatan est devant sa porte.
Il est superbe, bien mis
Il interpelle ses amis :
Entrez ! Fêtons ensemble !
Et que nul ne se lasse
Et que chacun fasse
Tout ce que bon lui semble !
Et voilà comment, mes chers,
Ensemble, comme des frères,
On passe une semaine inoubliable
Assis autour de la table
À boire et à manger,
À chanter et à danser,
Multipliant les cérémonies,
D'ailleurs, ce n'est pas encore fini !
Venez ! Approchez plus près !
Je m'en vais vous narrer
Le mercredi d'après.
Mais vous l'avez deviné sans doute
Il s'agit de Lilt tkssir Ihout,
Mabrouk, mabrouk !
Le matin, notre valeureux Hatan
S'en va au souk.
Il n'est pas seul, Dieu merci
Ses amis sont là aussi.
Ils passent par le potier
Un de ses amis, le plus cachottier,
Achète en cachette
Une passoire – Keskass,
Qu'il donne au fleuriste.
" Surveille-la bien ! dit-il,
Il ne faut pas qu'elle casse !
" Quand le fleuriste reçoit la visite
Du Hatan,
Il lui tend un bouquet de fleurs :
" Achète-les pour ta femme
Ne la laisse jamais en pleurs !
" Notre jeune marié s’empare
Des fleurs et… de la passoire
Et sort, sans se faire voir.
Ainsi, muni de la passoire volée
Il s'en retourne à son foyer
Pour donner les fleurs à sa femme
Et la choyer.
Chemin faisant,
Ecoutez comme c'est plaisant,
Ses amis s'approchent,
Lui introduisent de force
De l'argent dans les poches.
Puis tous viennent chez lui
La Mahia dans les verres luit,
La jeune mariée, la tête couverte
D'une Sbnia bleue ou verte
Les accueille d'un Asslama
Répété à plusieurs reprises,
La table est déjà mise
Les Zgharit fusent,
Et la Ghrama est admise.
Et quand tombe le soir
On présente au jeune couple
Un grand poisson
Dans la passoire.
Leur devoir
Est de l'écailler
Et de le nettoyer.
Ce qu'ils font joyeusement
Sous les yeux vigilants
Des deux mamans.
Le poisson symbolise
La fécondité.
Si en Lui
Ils sont confiants,
Dieu dans sa bonté.
Leur donnera des enfants.
Le vol de la passoire
Laisse entendre et voir
Que notre marié Ira jusqu'à voler
Pour nourrir son foyer.
Voilà comment, mes amis,
Dans une ambiance de bonne entente
Deux familles heureuses et contentes
Ont passé quinze jours
Dans la joie et l'amour.
Et comme il est dit dans les écritures :
Pour que le bonheur dure
L'homme – père et mère quittera
Femme prendra
Richesse et force
Lui donnera,
Alors,
Dans son foyer, Joie régnera.