Tehila le David.R.D.Hassine

Tehila le David.R.D.Hassine

Deux autres commergants de Meknes deviennent les confidents de Sidi Mohammed: Mordekhay Shriqi, a qui David Ben Hassine consacre quatre poemes enthousiastes, ou il glorifie les vertus de ce "grand homme d'Etat ecoute par le Souverain ", ce mecene genereux qui l'honore de son amitie, et  Mes'od Ben Zekri, egalement glorifie par le poete, "a sa demande" Le sultan accorde aussi sa confiance a un homme d'affaires de Meknes tres conteste, Eliahou Levi.Enfin, un autre grand commenjant richissime de Meknes, Shelomo Seb- bag, qui s'occupera personnellement de la publication de l'oeuvre de David Ben Hassine, se tient sagement a l'ecart de la vie politique marocaine.

Dans les villes de la cote, quelques privilegies afferment les douanes, et meme monopolisent parfois le commerce des ports maritimes, au grand scandale du Consul de France. A Mazagan, Mordekhay de la Mar, "un seigneur, compagnon du roi…, soutien des lettres", et, dans le nouveau port de Mogador, son pere Shalom et son frere Joseph de la Mar, Yehouda Guedalia et Meir Cohen Ben Macnin, comptent parmi les puissants toujjar es Soultan les marchands du roi de Sidi Mohammed Ben 'Abdallah. Diplomate de premier plan, Shemouel Sumbal s'enrichit prodigieusement, ce qui suscite la convoitise du sultan et precipite sa perte.

Ces rares privilegies, dont les moins scrupuleux oppriment par- fois leurs propres coreligionnaires, menent eux-memes une vie precaire, car leur situation depend entierement de l'arbitraire sans frein de leur maitre, le sultan, qui peut, du jour au lendemain, les depouiller de leurs richesses, ou meme les faire mourir, sans autre forme de proces.

STRUCTURES COMMUNAUTAIRES

En tant que dhimmis, les juifs marocains ne font pas partie de Dar el Islam la Maison de 1'Islam, mais leur statut distinct leur permet de jouir, a Meknes comme dans les autres centres urbains, d'une autonomie interne presque complete, dans tous les domaines de la vie communautaire.

LE CONSEIL COMMUNAUTAIRE

La communaute est dirigee par un groupe de notables, qui forment une sorte de Conseil officieux charge de veiller a la bonne marche des affaires communautaires. Tous ces notables sont des benevoles, cooptes dans un nombre restreint de families aisees, en general de pere en fils, ces fonctions publiques conferant prestige et influence. Ils se choisissent, avec l'approbation des autorites, un chef, le naguid, ou "Sheikh el-yahoud"qui, essentiellement, represente la communaute aupres du sultan et de ses subordonnes, est responsable de l'ordre public et de la collecte des impots, et fait respecter les decisions du Conseil et du Tribunal.

 Comme le sultan reside, au XVIIIe siecle, a Meknes, un naguid eminent comme Abraham Mai'maran, ou Moshe Ben 'Attar, est considere comme le "grand checq des Juifs de tout le royaume".Mais, en general, chaque ville a son propre naguid, dont l'autorite reste locale. Comme la plupart de ces notables sont riches, David Ben Hassine compose souvent en leur honneur des poemes elogieux pour s'attirer leur bienveillance. 

LES AUTORITES RELIGIEUSES

Le Conseil communautaire coopte egalement parmi ses membres les hakhamim – les rabbins – les plus respectes de la communaute: les dayyanim, ou juges, quelques hakhamim reshoumim, ou "rabbins officiels", ainsi que des talmidei hakhamim connus pour leur piete et leur science.

 Les talmidei hakhamim sont des erudits sans fonction communautaire ou cultuelle precise, qui consacrent tout leur temps, ou une partie de leur temps, a l'etude. Les rabbins les plus importants, les dayyanim, sont en general nommes a vie par des maitres prestigieux, parmi les candidats qualifies, selon le principe de la serara, c'est-a-dire du droit hereditaire a certaines fonctions religieuses: "Quiconque accede a une charge regie par la serara acquiert le privilege de garder cette charge pour lui et ses descendants competents pour toujours".

 Cette institution explique la persistance, a Meknes, de veritables dynasties rab biniques dans les families Toledano et Berdugo, du XVIIe siecle a nos jours. Les hakhamim sont entoures d'un grand respect, car ils ne sont pas seulement consideres comme des gardiens de la halakha, mais comme des savants qui transmettent la culture juive traditionnelle. Presque tous ecrivent des oeuvres qui sont lues, recopiees et commentees avec passion.

Cependant, s'ils exercent une influence reelle dans la communaute, les hakhamim, y compris les dayyanim, vivent pauvrement, sauf lorsqu'ils ont des revenus independants, ou qu'ils exercent un autre metier, car la communaute ne leur verse qu'une maigre redevance, ou parfois leur attribue les modestes revenus d'une synagogue. En revanche, tous les hakhamim sont exempts d'impots.

Au debut du XVIIIe siecle, les dayyanim de Meknes les plus importants sont Moshe Toledano (c. 1644-1723) et son frere Habib (1658-1716),  Moshe Berdugo (1671-1731), ainsi que, temporairement, deux sommites de Fez, Yehouda Ben 'Attar, en 1701 et de 1721   a 1724, et Ya'aqov Abensour, de1718 a 1729 .  Mais David Ben Hassine, ne en 1727, n'a connu que les juges en exercice pendant la deuxieme moitie du XVIIIe siecle. Ainsi, il a compose des poemes en l'honneur de Ya'aqov Toledano (1697-1771), Mordekhay Berdugo (1705-1762),Shelomo Toledano (mort en 1789), Moshe Ben Daniel Toledano (1724-1773), Yekoutiel Berdugo (mort en 1801 et Hayyim Toledano (1703-1783).

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