Il etait une fois le Maroc Temoignage du passe judeo-marocain David Bensoussan

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Temoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

LES CROYANCES POPULAIRES

Qu'en etait-il des superstitions au sein de la societe musulmane?

II faut tenir compte du fait que la societe traditionnelle d'Afrique du Nord venerait un tres grand nombre de marabouts et la croyance populaire reservait une grande place aux talismans. Dans l'ouvrage Pratiques des harems marocains, publie en1925 Aline R. de Lens rapporta la croyance fort repandue a des pratiques magiques et des talismans comme remedes pour guerir diverses maladies. Edmond Doutte etudia egalement la question en 1909 dans le volume Magie et religion dans l'Afrique du Nord et les travaux d'Edward Westermarck tel Survivances paiennes dans la societe mahometane ont devoile des aspects fascinants quant a l'anteriorite et a 1'origine de ces superstitions. Ainsi, les magiciens pouvaient commercer avec les esprits et jeter des sorts, leur pouvoir etant similaire a celui des saints et des marabouts. Les rites relatifs a la magie etaient multiples, faisant appel a des formules magiques, des parfums a bruler, des organes d'animaux, des plantes, des pierres precieuses ou des secretions diverses.

 La main tatouee, connue aussi sous le nom de khamsa, avait le pouvoir d'ecarter le mauvais oeil. II faut ajouter a cela la croyance aux esprits de toute sorte. Les Djinns etaient des esprits qui possedaient une personne epileptique. ils y etaient enfermes et il fall sheitane c'est-a-dire Satan. En differents endroits du Maroc, la croyance aux Djinns revetait plusieurs aspects qui allaient du simple fait qu'il ne fallait pas se tenir pres d'une fenetre ouverte afin de ne pas etre enleve par les Djinns jusqu'a la croyance dans leurs pouvoirs malefiques. Les Djinns se seraient trouves dans des lieux obscurs ou a proximite des sources d'eau. Le bruit du tonnerre lui-meme ne serait que celui que fait la Porte du Paradis que les anges claquaient devant les Djinns. Les Djinns auraient peur du sel et du metal, mais encore plus du verbe saint d'une formule coranique. Le Ghoul etait un animal mythique pouvant devorer tous les autres. Les 'Afrit revetaient des formes horribles. Ils detestaient la musique et etaient tres actifs 1'apres-midi. II y avait la terrible 'Ai'cha Qandrissa ou 'Aicha Qandissa mi- femme mi-chevre qui seduisait et envoutait les hommes pour les rendre fous. Les croyances populaires baignaient dans la superstition. A titre d'exemple, il y avait a Fes un arbre sacre sur la tombe de Sidi Maymoun et les pelerins venaient y accrocher des brins de laine, des meches de cheveux ou autres objets afin que certains voeux soient exauces. II s'agit la encore d'expressions populaires qui ne devaient pas impressionner plus que cela les grands erudits en matiere de religion.

En ce qui concerne le culte des saints, soulignons la position du chroniqueur Al-Naciri qui critiquait le culte de ces personnes sacrees -vivantes ou decedees – auxquelles le peuple attribuait des pouvoirs qui n'appartenaient qu'a Dieu. Les scenes d'hysterie sanglantes le revoltaient: « Maudite soit pareille ignorance ! » Al-Naבiri y voyait egalement un sectarisme qui etait en contradiction avec le principe meme de l'unite islamique. On attribue au sultan Moulay Slimane la condamnation sans equivoque du culte des saints et des rassemblements populaires des moussems qu'il considerait comme « un egarement … pour 1'amour de Satan. » Par ailleurs, dans le roman Mosaiques ternies du Tangerois Abdelkader Chatt paru en 1931 mais dont Taction se deroule en 1905, le maraboutisme fut severement critique.

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