Juifs au Maroc et leurs Mellahs-David Corcos

Les juifs au Maroc et leurs Mellahs – David Corcos 

(R. Abraham Ankawa, op. cit. II, art. N° 46, f° 8 col. 2). II est certain que quelques-uns au moins de ces originates de l'Europe centrale et orientale sont restes dans le pays. II est difficile de les identifier car, generalement, ces gens n'avaient pas alors de noms de famille. Neanmoins, les noms de Weizman Loeb, d'Esterazy, de Lock ou d'Eskenazi, noms portes par de nombreuses families juives du Maroc. etaient pour ainsi dire inconnus dans ce pays avant le XVIIe siecle. II n'existe actuellement que deux etudes des noms propres portes par les Juifs du Nord de l'Afrique: Ismael Hamet, Les Juifs de l'Afrique du Nord, Noms et Prenoms, Paris

, et M. Eisenbeth, Les Juifs d'Afrique du Nord, Demographie et Onomastique, Alger 1936. Ces deux ouvrages comportent de nombreuses lacunes et beaucoup d'erreurs quant aux explications qu'on y trouve sur l'origine des noms; mais on peut y voir les noms d'origine germanique et slave portes par les Juifs del'lAfrique du Nord. 

Au XVII siecle, le nombre des Juifs "etrangers" a Sale etait considerable. C'etait une cite ou regnait l'abondance. La course plus encore que le commerce y avait enrichi  a peu pres tout  le monde. C'etait un milieu quelque peu disparate ou le cosmopolitisme. sans dominer, etait repandu. Dans ce milieu, on etait autant preoccupe de negoce honnete que d'operations douteuses, d'etudcs serieuses que de chimeres dangereuses. Les partisans du faux-messie, Shabbetai Zevi, y avaient trouve un bon terrain pour leur propagande. Mais c'est auss; a Sale que l'opposition a ce mouvement fut la plus forte et que 1'on pouvait rencontrer le plus grand nombre de personnes vertueuses sans hyprocrisie et pieuses sans superstitions.

, Romanelli nous informe que les gens de Sale sont durs avec les Juifs plus que les gens de Rabat. Les gens de Sale, dit-il, vont pieds nus parce qu'ils n'ont pas de quartier special comme a Meknes 

Pendant le regne dc Moulay Ismael, les Juifs occupaient la plus grande partie de la ville de Sale Des departs pour "la ville d'en face", Rabat ou il n'y avait qu'une petite communaute, commencerent vers 1730 et le plus grand nombre s'y fixa vers 1750. Ceux qui etaient restes a Sale ou y revenaient pour differentes raisons, vivaient, comme auparavant, au milieu des Musulmans, notamment dans les quartiers des Guezzarin et de Bab Hosein ou il y avait de belles mai- sons. Les plus pauvres etaient groupes, avec des petits artisans et des ouvrieers musulmans dans ce que l'on a appele plus tard, improprement, Mellah al-Kadim (le vieux Mellah). 

marchand, Isaac Abensur, natif de Sale, qui s'etait etabli a Rabat avant 1740. Plusieurs annees plus tard, il revient vivre a Sale sa ville natale. Vers 1749, le guizbar (tresorier) de la communaute de Rabat. Isaac Calderon, lui reclame sa quote-part dans la repartition des impots que celle-ci doit verser au souverain, alors qu'Isaac avait deja quitte cette ville. II regle sa part; puis les impots venant a augmenter considerablement, on lui reclame encore de l'argent. II refuse et il est defendu par le Tribunal rabbinique de Sale qui lui donne raison contre celui de Rabat. Cette affaire montre une certaine animosite entre les deux communautes; elle montre egalement l'importance, a cette epoque, de chacune d'elles, la communaute de Rabat payant environ quatre fois plus d'impots que sa voisine Sale

Les quartiers speciaux ou etaient relegues les juifs n'ont d'abord existe qu'en Europe. Leur etablissement fut sanctionne par une loi canonique du Troisieme concile de Latran en 1179.

Quand en 1807 Moulay Sliman decida de cantonner les Juifs de Sale dans un quartier special, il leur fit don d'un vaste terrain qui etait anciennement occupe par le chantier des barcasses situe a l'extremite occidentale de la ville. Le Maallem (architecte) Hassan Soudani traca le plan du nouveau Mellah. Sur ordre du sultan, on y edifia cent cinquante maisons, douze boutiques et des fours publics a l'usage des Juifs qui ne devaient plus jamais retourner dans leurs anciennes demeures.

 "On a pu", ecrit un auteur francais, "retrouver dans un document prive les causes qui motiverent le transfert des Juifs sur leur nouvel emplacement. Ce sont les suivantes: 1״) Certaines mosquees etaient intercalees entre des maisons juives; elles etaient, de ce fait, desertees par les Musulmans; 2״) Devant la porte de ces mosquees s'ecoulaient constamment les eaux sales provenant des maisons juives; 3°) Les maisons occupees par les Juifs etaient la propriete des Musulmans; 4°) Les synagogues etaient voisines des maisons habitees par les Musulmans, et les Juifs faisaient un bruit assourdissant en s'y livrant a leurs devotions" s

. C'est le sultan lui-meme qui parait avoir provoque l'etablissement d'un acte d'adoul (attestation) en date du 26 Muharram 1221 – 15 Avril 1806.

  ou ces raisons sont invoquees. A ces considerations vraies ou fausses, on doit ajouter que Moulay Sliman fit construire une nouvelle mosquee, precisement dans le quartier des Guezzarin ou habitaient un assez grand nombre de Juifs. Cest cette construction qui est le motif donne par An-Nasiri, l'auteur du Kitdb al-Istiksa, lui-meme natif de Sale, a la decision du souverain.

La communaute de Rabat, composee en majeure partie de Juifs saletins, etait devenue 1'heritiere du long passe de sa voisine, de ses venerables traditions, de sa culture, de son etonnant esprit d'entreprise, mais aussi de 1'esprit mercantile de certains de ses elements.

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