ארכיון יומי: 13 ביולי 2013


כתבים נבחרים – שמואל רומאנילי

שמואל רומאנילי – כתבים נבחרים – משא בערב – לקט שירים – קטעים מתוך מחזות –

ההדיר, הקדים ופירש – חיים שירמן. 

105 – המשרת כי כסיל היה התל בי ויחשבני כמחרף מערכות אלהים חיים, אמנם הסוחר מלא את דברי וישחק גם הוא לפתיות משרתו. עודנו מדברים ויקומו הגוים לאמר : הבה נלכה כי הכל נכון. רכב איש על פרדו והלכנו. לעת האכל בחרנו כיום אתמול הדר הכרמל והשרון ( ההר והמישור )לערוך את שולחננו, ואחרי הונח לנו עת מה, שבנו לדרכנו.

באנו לאבן הגדולה ומשם נגלתה לעינינו עיר טשמואל רומאנלי 1אנג'יא לחות נצבת ונודעת ( ובולטת )  מהררי חול הים אשר סביבותיה, אל מבוא העיר. והנה רגשת ( המון ) ערביאים נטושים על פני השדה לשבור בר ולחם ומזיון כי יום השוק היה, ויהיו בעינינו כשפעת גמלים וחשיפי עזים ( ועדרי עזים ), לא יכלנו להתמהמה ולהתבונן בהם ועברנו העירה.

מי יוכל להגיד פליאתנו בבואנו שמה ? תשואות זרות ראו עינינו. חרשי ברזל ומנעלי סוסים  ( מתקיני פרסות סוסים ) מפה ומפה, מראיהם כלפידים, עטופים בסבך זקנם רבת חלאה, יזע מצחם היה דולף על חזיהם, ערומים עד חצי שתותיהם ( עגבותיהם ), חשופי רגלים ויחפים, העושים במלאכתם במנהרות ( במערות ) או על פני הדרך.

חשבתי היותי במאורת גי תחתיות ( שאול ). אנחנו מובאים אל בית יהודי אחד , מבלתי יוכל איש ללון בבית ערבי, ואת הכבודה ( הבהמות ) אחרינו, ומצאנו מנוחה על כל התלאה אשר מצאתנו בדרך.

125 – החושך כסה ארץ ואנחנו לא ידענו מה נעשה, והיה לפתע פתאום שאון קול המון עלז עלה באזנינו. המשרת היה פורט על הנבל ושאל " מה קול המון הזה באזני וקול התופים אשר אנוכי שומע ? ויענו אנשי הבית ויאמרו, כי שכניהם היו מזמינים את ביתם לעת דודים, וכי אם נחפוץ לראות נחדש בשמחה ( נשמח מחדש ) , את פנינו, ובל ( ומבלי לשים לב לתשובתנו )  ישמרו מעננו הובילונו שמה.

ילדות משחקות היו, אחת מחזקת בידה קלחת מלאה סיד ובידה השניה בלויי סחבות וטובלתם בסיד ותתוה על הרצפה ועל דלתות השער, כדוד בשנתו את טעמו בבית אכיש. ואחת ראשה כפוף על שכמה וצעיף בשתי ידיה, אחת למעלה מכתפיה ואחת מלמטה מלעֻמת הבטן, ומתהפכת בלאט וברפיון ידיים.

135 –  חשבתיה כמשתגעת. ויאמרו לי כי כן מרקדים בעריהם. כל זה היה בתוך עלמות תופפות בתפי חרש, כדמות בקבוק פתוח מלמעלה וסתום בעור מלמטה או כתֻפים הנראים בבמות ישחק ( תרגום משעשע של המונח קומדיה )  במעשה אקסור ( הכוונה כאן לאופירה שהייתה מפורסמת בזמנה מהקומפוזיטור ג. סאליירי ), אך לא במדת השיר רק במקרה .

Juifs au Maroc et leurs Mellahs-David Corcos

 

Les juifs au Maroc et leurs Mellahs – David Corcos

Les quartiers speciaux ou etaient relegues les juifs n'ont d'abord existe qu'en Europe. Leur etablissement fut sanct

Fes et Meknes, dont le dernier veritable grand homme fut R. Jacob Abensur, avaient perdu la place de centre intellectuel juif qu'elles avaient occupee au Maroc malgre la concentration deja ancienne de la vie economique dans les principaux ports et l'attirance qu'ils exerfaient sur les Elites. Les efforts louables de ceux dont les families y jouissaient encore d'un certain prestige ne changent rien a cet etat de choses. Seule la ville de Marrakech, apres plus d'un siecle de vie obscure et promue de nouveau au rang de capitale imperiale avec 1'avenement de Sidi Mohammed ben Abd-Allah (1757-1790) disposait maintenant d'une classe de savants dignes de ce nom. A cette epoque, Marrakech ne partageait cet avantage qu'avec Rabat.

 Ses marchands monopolisaient le commerce maritime. C'est a eux qu'etaient affermees les douanes des ports des deux rives du Bou-Regreg et parfois celles de La Mamora, Larache, Arzila et Tanger. Ils affermaient egalement la fabrication et l'exportation de la cire, du tabac (dont la qualite etait la meilleure que l'on pouvait trouver, tres superieure a toutes les autres, ecrivent les auteurs de l'epoque) et d'autres produits. Ces memes marchands formaient, parfois avec des Chretiens, des societes pour la frappe de la monnaie. Leur activite, plus reduite depuis la fondation de Mogador en 1767, restera quand meme appreciable. Les fortunes, accumulees grace a cette activite, faisaient de cette communaute un veritable centre de capitalistes prets a participer a toutes les affaires, surtout extra marocaines: ces capitalistes trouvaient ainsi le moyen de mettre une partie de leur argent a l'abri des caprices du pouvoir, bien en surete dans les pays europeens. D'ailleurs, depuis peu, une nouvelle classe s'etait formee qui n'avait ni la moderation des vieilles families, ni leur discretion, ni leurs solides principes. Les hommes de cette classe, souvent en association avec les Comptoirs etablis par les Chretiens, avaient accentue la fuite des capitaux et privaient ainsi les travailleurs d'une partie de leurs moyens d'existence. La communaute avait alors des difficultes a faire face aux impots fixes et aux impots extraordinaires dont les Autorites musulmanes l'accablaient parfois.

Grace aux soutiens qu'ils achetaient, ces hommes s'arrangeaient pour ne pas subir le contre-coup de leurs mefaits. Tout le poids des taxes retombait sur les anciennes families riches dont la ruine possible etait precisement recherchee par ces parvenus jaloux, qui visaient continuellement a prendre leur place. C'etaient des parvenus d'autant plus agressifs qu'ils n'etaient pas acceptes par ceux qui appartenaient a une societe fermee selon un tres vieil usage. Ils etaient venus s'ajouter aux mercantis et aventuriers venus de Sale a la suite des honnetes gens. Entre ces nouveaux possedants les disputes ne manquaient d'ailleurs pas. Ils melaient imprudemment le souverain a leurs querelles et y perdaient, en meme temps que leurs adversaires.

 En 1790, l'ouragan qui deferla sur la grande partie des communautes juives importantes du Maroc, balaya tout le monde, riches et pauvres, parvenus et aristocrates. Quand Moulay Yazid monta sur le trone, le gouverneur de Rabat-Sale etait Si Abd-Allah Bargach (Vargas). II appartenait a une famille distinguee d'origine andalouse qui comptait parmi ses amis de nombreux Juifs de meme origine que lui. II epargna, momentanement, a ces derniers et a leurs coreligionnaires le pillage et toutes les horreurs qui s'ensuivaient. En effet, Moulay Yazid, comme il l'avait fait dans le nord du Maroc, avait ordonne, le 26 Avril 1790, la mise a sac des maisons juives de Rabat. Bargach le fit revenir sur sa decision et obtint qu'il imposat seulement une contribution. Mais Moulay Yazid exigea l'enorme somme de 500.000 mitkals. Pour payer leur part, de nombreuses families durent vendre tout ce qu'elles possedaient. Le souverain fit en outre arreter et flageller R. Salomon de Avila qui avait ete l'ami et l'un des conseillers du sultan defunt, le frappa d'une forte amende personnelle et fit ensuite piller et saccager sa maison par ses soldats. Apres son avenement en 1792, Moulay Sliman sejourna plusieurs fois a Rabat qui devait jouir de nouveau de la paix et de l'abondance. Mais la terrible epidemie de peste qui sevit sur tout le Maroc en 1799 ravagea litteralement Rabat et Sale qui perdirent les deux tiers de leur population. On s'etonne de constater que malgre ce fleau et d'autres qui s'ensuivirent, la communaute put retrouver son equilibre; mais jamais plus elle ne retrouva sa prosperite passee. En 1804, des marchands juifs y repandent le bruit de la mort du souverain qui etait gravement malade et augmentent aussitot le prix de toutes les marchandises.

 Ils en furent punis par de fortes amendes. L'historien qui relate ce fait semble vouloir le relier a la decision du sultan d'enfermer les Juifs dans un Mellah, car il ecrit aussitot: "Quelques annees plus tard, on cree un veritable Mellah…

Juifs du Maroc R.Assaraf

Dans la pratique, Theodore Steeg, a defaut de legaliser officiellement le mouvement sioniste, tolera son existence selon un modus vivendi dont Nahoum Sokolov, dans sa reponse a Steeg, se rejouissait:

Vote Excellence a eu la bonte de faire reROBERT ASSARAFssortir que les Juifs residant dans le protectorat sont libres de devenir individuellement membres de la Federation sioniste de France, qu 'a ce titre aucune objection de la Residence ne s 'oppose a ce qu 'ils recueillent le shekel et que les juifs desirant quitter le Maroc pour participer personnellement a l'etablissement du Foyer national juif en Palestine ne rencontreront aucun obstacle sur leur route.

Ce compromis contraignit le mouvement sioniste marocain a faire profil bas. Ayant du s'engager a ne pas «reduire le nombre des sujets de Sa Majeste », il ne pouvait oeuvrer en faveur de !'immigration, le devoir sioniste par excellence.

Ils interioriserent a ce point cette restriction que l'un des principaux dirigeants sionistes marocains, Me Fernand Corcos, pouvait declarer en 1926:

Soyez tranquilles, Juifs du Maroc, on ne vous demande pas d'aller en Palestine, On ne veut meme pas que vous essayiez d'y aller, nous avons assez de candidats immigrants, nous en avons trop. La grande question du sionisme n 'est pas de peupler la Palestine, mais de soutenir et de maintenir les Juifs qui y sont deja, et ceux, infiniment plus nombreux, qui, depuis tant d'annees en Europe centrale, desirent s'y rendre. Les Juifs marocains ne sont pas des postulants a la colonisation palestinienne, nous le savons et nous ne demandons rien de ce genre.

De fait, le souvenir traumatisant de l'e'chec de !'immigration, au debut des annees vingt, de plusieurs dizaines de families constitua un puissant antidote a tout nouveau depart. A cela s'ajoutait le fait que l'Agence juive distribuait tres parcimonieusement les certificats d'immigration, reserves, dans leur quasi-totalite, aux immigrants desireux de fuir les persecutions en Europe. De plus, sauf circonstances exceptionnelles, la Residence s'opposa a la delivrance de visas de sortie pour les Juifs marocains, comme le rappela une directive en date du 29 juillet 1932 :

Monsieur le Consul general de France a Jerusalem estime que le gouvemement general du Protectorat doit s'efforcer d’empecher les israelites marocains d'aller. soit directement, soit par la voie detournee de la Syrie, s'installer en Palestine. Je vous serais donc tres oblige de bien vouloir deconseiller vivement aux israelites marocains de la zone franqaise d’emigrer en Palestine, et de ne delivrer des passeports qu 'avec la plus grande circonspection, apres vous etre entoure de toutes les garanties possibles quant a la moralite des demandeurs et quant a leur credit effectif.

Le mouvement sioniste marocain put toutefois se doter d'un organe officieux l'Avenir illustre, dont l'impact sur les Juifs" eclaires " fut loin d'etre negligeabfe. Toutefois soucieux de ne pas déroger au modus vivendi passé avec la Résidence, l'Avenir illustré, durant les années 1926-1940, s'abstint soigneusement de prôner l'alyah, l'immigration en Palestine. Il préférait souligner la nécessité d'une alliance politique entre Juifs et Français, et affirmait ainsi en juillet 1928 : « Loin de présenter à nos coreligionnaires au Maroc, le sionisme comme un état politique dont ils eussent à espérer on ne sait quelle fantaisiste libération, nous avons professé au contraire, très fermement et constamment, que l'avenir des Juifs marocains était au Maroc et qu'une égale ferveur devait les pousser à devenir de meilleurs juifs et de meilleurs Français. »

Cette analyse était reprise à nouveau dans le numéro du 26 octobre 1928 :

Peut-on dire que notre revue ait cherché à détourner les Juifs marocains sur la Palestine ?Non ¡jamais notre revue n'a écrit un mot d'encouragement en ce sens. Bien au contraire, nous avons toujours écrit que, pour les Juifs marocains, Sion était au Maroc, en ce sens qu'il serait désirable qu'ils s'inspirassent du sionisme pour faire au Maroc ce que leurs frères réalisent en Palestine : un effort vigoureux et efficace pour sortir le Judaïsme marocain de sa torpeur, de ses courtages, de son mercantilisme et le lancer dans l'industrie, l'agriculture et le commerce sain… Qui ne voit le rôle de premier plan que les juifs peuvent jouer au Maroc entre les Français protecteurs, respectés et estimés, et les musulmans, plus prompts à les imiter  qu 'à les comprendre ? Le juif peut et doit devenir l'intermédiaire entre la politique française et le peuple marocain.

Dans son éditorial du 30 juin 1929, l'Avenir illustré revenait sur ce thème : « Le sionisme ne peut, en pénétrant le judaïsme marocain, que servir l'œuvre du Protectorat en lui préparant des éléments dignes d'être assimilés. »

De fait, les responsables du mouvement sioniste marocain avaient dû composer avec la réalité. Ils n'ignoraient pas que, en dépit de l'influence qu'il exerçait sur certains groupes, notamment les anciens élèves du réseau de l'Alliance israélite, le sionisme attirait fort peu les élites soucieuses de parfaire leur intégration dans le moule français. Entre l'émanci­pation collective, à la manière sioniste, et l'émancipation individuelle, sur le modèle du franco-judaïsme et des valeurs de la Révolution de 1789, l'opinion publique avait tranché. C'était le modèle français qui recueillait le plus d'adhésions enthousiastes. Une situation qui perdura jusqu'au traumatisme constitué par les persécutions vichystes.

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