Les juifs de Colomb-Bechar-J.Ouliel

Les juifs de Colomb-Bechar

Et des villages de la Saoura

colomb bechar1903-1962

Jacob Oliel

Des structures pouvaient, morphologiquement, presenter des combinaisons de segments juxtaposes, appartenant a l'arabe et au francais : [ma n – telephon – ilihch] (je ne lui tele- phonerai pas), [ghadoua, n – prepare – houm lik et tu viendras les prendre] (demain, je te les preparerai… ).

Au plan religieux et dans une sorte de syncretisme populaire, les Arabo-musulmans parlaient de Dieu en employant soit le mot arabe «Allah», soit l'hebreu «Rabbi» et invoquaient le Saint israelite, Rabbi Shlomo bar Berero, Moula Bechar (en arabe, le Saint patron de Bechar). Inversement, les Juifs avaient adopte des expressions arabes telles «mektoub» (c"etait ecrit), «Incha' Allah» (par la grace de Dieu…), «La bass ?» (Comment vas-tu) ־ que les Chretiens utilisaient aussi, et d'autres plus particulieres, telles hada ma 'ta allah» (c'est la volonte de Dieu) ou «Allah ister» (Dieu garde), «moulana ichouf». Aujourd'hui, a Bechar, dont le nom arabe fut retabli en 1962  les habitants continuent plus de trente-cinq ans apres, a dire Colomb-Bechar.

Malgre la proximite des usages, modes de vie et croyances, le Musulman et le Juif, tout en etant chacun utile a autre, avaient des relations ambigues celui-ci, mefiant, craignant l'autre celui-la nourrissant le plus grand mepris pour son voisin sur lequel il se sentait des droits et qu'il pouvait spolier a sa guise pour illustrer cette situation particuliere et la complexite des liens qui pouvaient exister entre le Juif et son voisin musulman, je rapporterai un incident des plus significatifs de ce climat et qui eut pu avoir de facheuses consequences.

LE CHAT

C'etait il y a longtemps, Jacob Benichou etant parti en voyage du cote de Taghit, avait laisse seules a la maison son epouse et sa fille. A un certain moment, celle־ci vint jouer avec son petit chat sur la margelle et l'animal tomba dans le puits. Les cris de l'enfant attirerent la maman, qui appela les passants, suppliant qu'un homme descendit pour sauver le chaton.

Un Musulman d'une vingtaine d'annees se proposa, a condition de recevoir une gratification, ce qui fut accepte par la dame.

Le jeune homme se glissa le long des parois du puits, atteignit le fond, recueillit l'animal et se mit en devoir de remonter lorsque le mur ceda, ensevelissant le chat et son sauveur : nouveaux cris, d'horreur cette fois.

Parmi les badauds accourus sur les lieux, plusieurs Musulmans, qui se firent raconter toute 1'histoire ; apprenant qu'un des leurs etait en danger, ils profererent de terribles menaces… si par malheur le jeune homme devait perir dans cette aventure ou des Juifs l'avaient engage, au risque de perdre la vie pour sauver un animal. Terrorisee, Madame Benichou s'enferma chez elle avec sa fille. Finalement, tout se termina au mieux, pour l'homme et pour l'animal: appeles d'urgence, les specialistes du Genie Militaire parvinrent a deblayer la terre et les pierres qui obstruaient le puits.

L'incident est revelateur d'un climat qui, malgre les liens etroits, pouvait, de fagon latente, renfermer tous les motifs de tensions et basculer dans le drame.

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