Les événements antijuifs de Demnat furent-ils une exception?-David Bensoussan

Il etait une fois le Maroc

david bensoussanTemoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

Accompagnés des représentants des puissances européennes, les Juifs de Safi envoyèrent une délégation au sultan une députation pour.se plaindre des assassinats multiples depuis quelque temps déjà.

En octobre 1872, le sultan exigea des bouchers juifs de Rabat de saler les têtes décapitées de quarante-huit rebelles le jour du Shabbat. Les Juifs refusèrent de se conformer à cet ordre. La soldatesque fut envoyée chercher les récalcitrants de leur maison. Ils furent fouettés et finirent par obéir à l'ordre royal.

En 1873, le jour du souk à Mazagan fut déplacé du lundi au samedi de façon à nuire aux marchands juifs.

Dans le bulletin de l'Alliance Israélite Universelle de 1877, le délégué de cette organisation en visite à Marrakech Joseph Halévy rapporta : « L'administrateur du ghetto ne se fait pas faute d'infliger à tout prétendu coupable une volée de coups de bâton qui le laissent inanimé sur le sol ou le rendent infirme pour la vie. J'ai vu de mes yeux un grand nombre de ces victimes, bouchers pour la plupart, se traînant misérablement par terre, ne pouvant se dresser debout, le dos horriblement haché, au point de ne former qu'une plaie béante. Des chairs noirâtres et pourries pendaient à leur cheville, leurs pieds tordus et gonflés par la violence des coups, se terminaient par une hideuse ampoule bleuâtre et purulente qui cachait les affreux débris d'orteils broyés par le bâton.»

En 1880, Jacob Dahan, un Juif de 65 ans d'Entifa près de Marrakech eut les mains clouées au sol avant d'être bastonné pour avoir recueilli chez lui une Mauresque affamée. Le Bulletin de l'Alliance Israélite Universelle rapporta une liste partielle de 249 assassinats de Juifs entre 1864 et 1880, dont les auteurs sont demeurés impunis.

La même année, un Juif naturalisé français tenta de demander justice car un Arabe maltraitait des enfants. Ce dernier appela la foule qui tenta de lapider le Juif. Un vieillard de 70 ans n'ayant pu prendre la fuite comme les autres, en mourut. Son corps fut brûlé et on retrouva le cadavre carbonisé dévoré par les chiens, un chat mort accroché autour du coup. La foule aurait chanté alors : « Donnez le pétrole, donnez le feu, voilà le Juif qui passe ! » Le sultan demanda à payer une indemnité de 1000 francs à la famille, somme qui devait être prélevée au sein de la communauté juive. La famille refusa l'argent et insista pour que les coupables soient punis. Les puissances étrangères firent une intervention à ce sujet, mais aucune suite ne fut donnée à cette affaire.

En 1884, les autorités musulmanes contraignirent les Juifs à se déchausser dans les quartiers arabes, et ce, en vertu d'un ancien édit. Un juif du Mellah de Meknès porta des babouches jaunes plutôt que des babouches noires, ce qui constituait une infraction à la tradition. En présence des autorités religieuses musulmanes, les chefs de la communauté juive durent convenir que c'était là « un signe de rébellion et de désobéissance.»

En 1885, le Mellah de Debdou fut razzié et une vingtaine de Juifs y furent assassinés lorsque les tribus de la région apprirent que les Juifs de Debdou avaient hébergé un chrétien qui n'était autre que le vicomte Charles de Foucauld. Deux ans plus tard, quatre voyageurs juifs dont l'un de nationalité française furent assassinés dans la région de Debdou.

En 1886, le Mellah de Fès fut attaqué suite à la rumeur à l'effet que  l'exportation de bétail et de céréales était désormais permise aux pays des Infidèles.

En 1887, la synagogue et le Mellah de Chéchouan près de Tétouan furent pillés. Malgré l'intervention de l'envoyé italien, les exactions continuèrent les années suivantes et le calme ne revint qu'après qu'un second édit énergique envoyé par le sultan au caïd de la région.

En 1891, 600 à 700 personnes furent expulsées de leurs villages dans le Sous et leurs habitations furent incendiées.

En 1892, le caïd de la Kasbah de Marrakech ordonna de donner 800 coups de fouet à un jeune Juif de 18 ans qui n'avait pas de quoi payer ses impôts. Pour faire cesser les exactions, le sultan Hassan Ie vint lui-même à Marrakech pour réconcilier le caïd et les Juifs.

En 1893, l'Alliance Israélite Universelle intervint pour libérer une femme et ses enfants saisis par les soldats du Makhzen car le mari et père s'était converti à l'islam.

En 1896, le Mellah de Demnat fut pillé. Des jeunes filles et des enfants furent enlevés et rendus après paiement de rançons par la communauté israélite.

En 1899, la bastonnade fut administrée à un colporteur juif de Mazagan qui réclamait aux autorités locales le paiement d'une paire de babouches livrées à un client arabe.

En 1900, un Juif naturalisé américain et portant le nom de Marcus Azzagui fut tué par la foule à Fès après qu'il ait tiré en l'air suite à une altercation due au fait que son cheval avait frôlé la mule que montait un Arabe. Il fut frappé, percé de coups de poignard, couvert de paille et brûlé vif.

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