ארכיון יומי: 11 ביוני 2016


“Le Marocain ne voit que très rarement l’Israélien comme ennemi

DÉCRYPTAGE.igal bin-nun

 Yigal Bin-Nun fait partie de la nouvelle générationd’historiens israéliens qui décortiquent l’Histoire sans s’embarrasser de gants de velours. D’origine marocaine, il a consacré de nombreuxtravaux aux raisons politiques et culturelles du départ des Juifs duMaroc. Dans cet entretien, il analyse l’engouement pour leur pays d’origine d’un grand nombre de Juifs marocains expatriés, qu’il qualifie de «relativement récent»

          Interview de

Yigal Bin-Nun

historien

Propos recueillis par Wissam El Bouzdaini

N° 1167 – Du 27 mai au 02 juin 2016

EN COUVERTURE

“Le Marocain ne voit que très rarement l’Israélien comme ennemi

Maroc Hebdo:

 Comment expli-quez-vous, en tant qu’historien, l’engouement d’un grand nombre d’Israélo-marocains pour le Maroc? S’agit-ild’après vous d’un phénomène ancré dans l’Histoire

Yigal Bin-Nun:

L’engouement des Israéliens d’origine marocaine pour leMaroc est un phénomène relativement récent. Il répond probablement à un autre phénomène, celui de la classe intellectuelle et politique marocaine quise penche ces dernières décennies sur l’élément juif de son passé. Le depart des Juifs du Maroc fait partie d’un processus migratoire lié à un désir de promotion sociale que l’on peut remarquer tout au long de leur Histoire. D’abord ce fut une migration interne de la périphérie vers [la ville de] Casablanca, le nouveau centre névralgique et économique du pays. Ensuite les départs avaient pour but d’autres pôles attractifs pouvant ré- pondre à leur désir d’évolution culturelle grâce à la francisation qu’ils acquirent avec grande avidité. Une chose est claire: les Juifs quittèrent le Maroc sans amertume envers les Marocains. Si amertume il y a c’était plutôt contre la société de leur nouveau pays d’adoption.

– Maroc Hebdo:

A quel moment de l’Histoire peut-on alors parler de «Morocco revival»  au sein de la communauté juive marocaine expatriée?

– Yigal Bin-Nun:

Etant Juifs dans un pays musulman, francophones dans un pays en voie d’arabisation et minoritaires dans un nouveau Maroc en pleine épreuve de démocratisation, les chances d’une complète intégrationdans ce pays arabo-musulman n’étaient pas grandes. L’espoir d’une nouvelle vie dans de nouveaux horizons était plus attrayants. Durant de longues années ils subirent dans leurs pays d’adoption toutes les misères que rencontre l’immigrant partout dans le monde aussi bien en Israël, en France ou au Canada.Préoccupés par les problèmes de survie et par les efforts d’intégration, le passé marocain n’était pas à l’ordre du jour. Cen’est que peu à peu que le Juif marocain commença à éprouver la nostalgiede son passé et de son enfance dorée.C’est dans les années [19]70 que débutèrent les premières visites d’Israéliens au Maroc. Très vite, ces retours au pays natal devinrent un courant torrentiel qui entraîna avec lui de nombreux autres Israéliens qui n’étaient pas d’origine ma-rocaine.

Maroc Hebdo:

Vous décrivez unMaroc post-indépendant de prédominance arabo musulmane. Pensez-vousqu’entre-temps, le pays ait changé, et qu’il soit devenu plus à même, si l’onvous suit, d’intégrer sa communauté juive?

Yigal Bin-Nun:

Le phénomène marquant dans l’Histoire du Maroc indépendant dont on parle peu est l’admiration qu’avait la quasi totalité de la classe politique marocaine envers ce qu’on appelait à l’époque «le miracle d’Israël» (lire par ailleurs). Les choses sont évidemment à présent bien plus nuancées. Mais tout Israélien retournant d’une visite d’affaire ou touristique du Maroc est frappé par la sérénité duMarocain qui n’égale que son amabilité,son savoir-vivre et son étonnement de voir comment le Juif marocain devenu Français ou Israélien est resté ancré dans ses us et coutumes d’antan après de si longues années d’absence.La musique classique andalouse connaît ces dernières années en Israël un apogée qu’elle n’a jamais connu dans le passé et la cuisine marocaine est devenue pratiquement la cuisine nationale israélienne. Le Maroc de son côté n’est pas resté indifférent à ces symptômes. Des réalisateurs de films de fiction ou de documentaires se penchent avec affection sur l’élément juif dans l’Histoire du Maroc.

 Le Marocain en général, hormis les partis politiques, ne voit que très rarement l’Israélien comme ennemi mais plutôt comme un cousin, exemple de réussite. Le nombre de sites Internet dédiés à la symbiose israélo-marocaine ou judéo-marocaine est considérable.Plus d’une fois, lors de mes conferences au Maroc, j’ai été surpris par le nombred’intellectuels qui voyaient en Israël un partenaire idéal pour le Maroc dans le domaine politique, culturel et scientifique. Le Marocain est fier de la réussite de ses anciens concitoyens aux Etats-Unis, au Canada, en Israël ou en France. Dans le monde culturel amazigh l’attrait israélien est encore plus accentué comme partenaire idéal devant certains abus de la politique panarabe ou panis-lamique. Un ministre de la Culture israélien ou un prix Nobel juif français, tous deux d’origine marocaine, font la joie sur les sites Internet du Maroc.

– Maroc Hebdo:

Cet engouement israélo-marocain pourrait-il d’après vous devenir, comme au temps du roi HassanII, un tremplin dans le domaine politique international? 

– Yigal Bin-Nun:

Personnellement, je pense que tôt ou tard un processus de consolidation de cette amitié ne tardera pas à créer des bénéfices pour lesdeux pays.

Dans son ouvrage «Le Secret: Ben Barka et le Maroc, un ancien agent des services spéciaux parle» (Michel Lafon,2002), Ahmed Boukhari révèle que les relations entre le Maroc et Israël ont débuté en 1959 avec la visite au Marocd’Isser Harel, le premier directeur du Mossad, principal service de renseignement israélien. Or d’après Yigal Bin-Nun, les deux États n’auraient en réalité commencé à tisser des liens qu’à partir de février 1963. «Ce n’est que[le] successeur [d’Isser Harel], Meir Amit, qui effectua unvoyage officiel au cours du mois d’avril 1963 et fut reçupar le général Mohamed Oufkir et par [le roi] Hassan II dans un petit pavillon du palais de [la ville de] Marrakech», avance l’historien. D’après les recherches de M. Bin-Nun, qui devraient bientôt voir le jour sous forme d’un livre, les premières rencontres entre officiels marocains et israéliens se seraient déroulées dans la capitale de la France, Paris, plus précisément avenue Victor-Hugo, «au domicile du commissaire de police français, délégué à l’Interpol, Emil Benhamou, d’origine algérienne.» Elles se seraient effectuées entre Oufkir et Yacoov Caroz, bras droit de Harel. De nouveaux tête-à-tête auraient par la suite ététenus entre le général marocain et l’agent du Mossad «D. S.» dans la ville de Genève, en Suisse, à l’Hôtel BeauRivage puis à l’Hôtel Cornavin. Quelques jours plus tard, Ahmed Dlimi, l’adjoint d’Oufkirà la Sûreté nationale, se serait envolé en Israël pour des réunions de travail avec le Mossad. «La visite officielle du chef du Mossad, le général Meir Amit, et de son adjointYaacov Caroz au palais de Marrakech avec le roi et Oufkirs’effectua à la suite de l’échec des négociations entre Hassan II et le président algérien Ahmed Ben Bella [dansla capitale de l’Algérie] Alger concernant les problèmesfrontaliers», soutient M. Bin-Nun

Brit-La vie Juive a Mogador-Tojar el Soultan

brit-la-vie-juive-a-mogadorTojar el Soultan

Voici d'ailleurs comment la ville s'est peuplée :

D'abord les douze familles subventionnées par le Sultan qu'on appelait Tojar el Soultan, négociants du Sultan, lesquels ont fait venir leurs protégés, leurs hommes d'affaires. Ensuite vinrent d'autres commerçants des autres régions du Maroc. Après eux s'installèrent en ville des consulats, des agents, des banquiers et des médecins ainsi que quelques familles de Juifs européens, venant de Londres, de Gibraltar, etc. Ainsi la Casba, le quartier dont nous parlons, se peupla en entier. Puis d'autres familles juives arrivèrent et s'installèrent en dehors de la Casba occupant la partie nord de la ville. Parmi les nouveaux venus, il y avait des familles non moins riches que les premières.

Revenons à la disposition de la ville et de ses bâtiments Notamment, l'immeuble où l'Alliance Israélite de France avait installé une école qui était probablement le plus grand bâtiment de la ville. Elle faisait le coin de l'avenue du Méchouar et de l'avenue de Bab Sbâa, où se trouvait son entrée principale. Le rez-de-chaussée sur la façade donnant sur la rue qui précède était constitué de trois grands édifices :

  1. L'église protestante.
  1. Les bureaux et magasins appartenant à la maison "Afriat" (devenue par la suite "Cabessa et Afriat") qui était le propriétaire de l'immeuble ou du moins qui possédait un contrat de copropriété avec l'Etat depuis plus de cent ans.
  1. La banque d'Etat du Maroc composée de plusieurs bureaux et d'une immense salle pour la réception du public.

En face, la banque d'Etat possédait des entrepôts avec de grands magasins (pour les marchandises déposées en garantie ou hypothéquées) et divers autres établissements. Une autre porte donnait accès à un grand appartement ayant ses fenêtres et ses balcons sur l'Avenue du Méchouar dont la famille Bensoussan était propriétaire.

   Voici pour ce qui est du rez-de-chaussée. Quant au premier étage, il était composé de deux ailes principales. L'aile droite contenait une immense cour carrée. On y entrait par un large et grand couloir menant, à droite, à cinq grands salons dont deux étaient de véritables salles pouvant contenir deux cents places assises, alignées comme dans une salle de spectacle, avec un espace vide à l'arrière et un espace vide à l'avant pour l'estrade, la chaise et le tableau noir. Les trois autres salons étaient moins grands mais aussi plus larges, sinon plus larges.

Au fond, une rangée de salles de bains avec W-C.

A gauche, une autre rangée de salles de dimensions respectables et enfin encore plus à gauche de l'entrée du couloir trois grandes salles pouvant contenir facilement des classes de soixante-dix à quatre-vingt élèves comme cela était admis dans le temps.

Toutes ces salles avaient de grandes fenêtres donnant sur les diverses façades de la maison et recevaient de la lumière et de l'air des deux côtés par la porte et par les fenêtres sauf les trois dernières qui ne recevaient de l'air que par l'entrée. De ce fait, elles étaient plus sombres et moins aérées. Mais comme la cour était très large et qu'il n'y avait pas d'étage supérieur, l'air et le soleil n'y manquaient pas une majeure partie de la journée.

Quant à l'aile gauche, elle était conçue d'une autre façon. Elle était partagée en plusieurs appartements occupés par trois ou quatre familles nombreuses qui y trouvaient davantage leurs aises que dans les maisons individuelles.

J'ai parlé du Méchouar plus haut. Voici ce qu'on appelait ainsi :

 Le Sultan jugeant que les nouveaux arrivants installés là étaient en nombre suffisant, avait cloisonné leur installation par une aussi forte muraille que l'ancienne, avec les mêmes fortifications et les mêmes soins. Cependant il y eut un petit changement entre les premières murailles et les nouvelles constructions dont nous avons parlé. Une place resta vide tout le long de ce nouveau quartier large de trente à quarante mètres. Ce qui formait une bonne avenue… Du jamais vu dans les autres villes du Maroc !

 Aux deux bouts de cette avenue se dressaient deux monuments supportés par trois grandes arcades, formant un triple arc de triomphe. L'arc du milieu était plus large que les deux autres. Sur l'un des arcs adjacents était construite une petite loge pour des gardiens de nuit et l'on voyait là des emplacements pour un certain nombre de canons. Tandis que sur le second étaient construites trois Koubba, sorte de toits en forme de pyramides recouvertes de tuiles multicolores. A l'intérieur se trouvaient trois grandes pièces avec des fenêtres donnant des deux côtés. D'un côté, on avait vue sur la plage, la mer et le port ; de l'autre, sur l'avenue. C'est cette avenue qu'on appelait le Méchouar, tandis que les autres arcades s'appelaient Dar Essoultan. C'est au pied de ce monument le Méchouar, que le sultan avait attaché un jeune lion qui était la curiosité de l'époque. C'est pour cela qu'on l'appelait Bab Sbâa (porte du lion) bien qu'à mon avis, il s'agit là d'une légende enfantine. Je crois plutôt que c'était la "Septième Porte", installée en dernier lieu Sbâa signifiant aussi bien lion que le chiffre sept.

Pessah shinar REFLEXIONS SUR LA SYMBIOSE JUDEO-IBADITE EN AFRIQUE DU NORD

Pessah shinar

REFLEXIONS SUR LA SYMBIOSE JUDEO-IBADITE EN AFRIQUE DU NORD

Le thème sur lequel je voudrais vous livrer quelques réflexions con­cerne les relations de coexistence entre les deux diasporas ibàdite- berbère et juive d'Afrique du Nord. Ce thème semble présenter un intérêt particulier puisqu'il traite de deux groupements humains ayant en commun un nombre assez considérable de traits caractéristiques : tous deux sont, d'abord, des minorités ethniques et religieuses, géné­ralement méprisées et parfois brimées par la majorité sunnite mâlikite et notamment par les confréries sufies; repliées sur elle-mêmes, ces ceux diasporas gardèrent jalousement leurs lois et traditions, convain­cues qu'elles étaient de leur élection divine et de leur supériorité spi­rituelle; vivant avec le souvenir d'une gloire passée, elles allièrent à leur conservatisme foncier une capacité d'adaptation remarquable in partibus injidelium. Enclins à la vie urbaine et sédentaire, Ibàdites et Juifs se distinguaient par leur grande mobilité; intelligents et laborieux, économes et prévoyants, ils pouvaient, grâce à leur éducation et à leurs aptitudes commerciales, maîtriser suffisamment les techniques capitalistes modernes pour engager leurs biens dans une économie haute­ment compétitive.

L'ibadisme (arabe : al-ibaḍīya –  لاباضية

est l'école la plus ancienne en islam, elle a été fondée moins de 50 ans après la mort du prophète Mahomet.

L’ibadisme a été chassé par d'autres courants musulmans pour ses pensées politiques : selon les ibadites, le commandeur des croyants ne doit pas être nécessairement de la lignée de Mahomet, ni d'une certaine race ou couleur.

Le nom de l'école dérive du nom : Abdullah ibn-Ibad at-Tamimi. Cependant, les disciples de cette école revendiquent que Jabir ibn Zaid al-Azdi, originaire d'Oman, était leur vrai fondateur. Il fut parmi les meilleurs élèves d'Aïcha, la femme du prophète et d'Abdullah Ibn Abbas, le cousin du prophète (et l'un des grands connaisseurs des principes islamiques après lui). L’école ibadite représente la vue islamique de la vie : principes, travail, égalité… Les ibadites, pendant toute leur histoire, ont développé les sciences islamiques et celles de la langue arabe. L'ibadisme est le courant dominant du sultanat d'Oman, de la région du M'zab en Algérie mais aussi dans l'ile de Djerba en Tunisie, à Zanzibar et en Libye dans le Djebel Nafusa.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibadisme

Mais il n'y a pas que des ressemblances entre les deux groupes. L'ibâdisme, on le sait, forme une branche relativement modérée de la secte la plus radicalement égalitaire, rigoriste, et fondamentaliste de l'Islam primitif, le Khâridjisme.3 Comment donc, peut-on se de­mander — ces deux exclusivismes firent-ils "ménage ensemble"? Quelle fut l'attitude des Ibâdites à l'égard de leurs Juifs? Dans quels domaines se déroula leur collaboration et quels avantages en tirèrent- ils mutuellement? Quelles furent, enfin, les influences culturelles réci­proques entre les deux groupes?

Ces mêmes questions se posent, bien entendu, pour chacune des trois composantes de la diaspora ibàdite nord-africaine, à savoir le Djebel Nafusa" l'ile de Djerba et la heptapole mzabite. Mais, dans le cadre de cette communication, nous avons opté pour le Mzab (et plus spécialement pour sa capitale Ghardaïa), où plus que partout ailleurs l'Ibâdisme a donné la pleine mesure de son originalité et de son génie créateur. Dans cette région isolée s'est conservée jusqu'à nos jours une communauté juive bien vivante qui, moins bien connue que celle de Djerba, est restée à l'abri des influences extérieures, sus­ceptibles de fausser la dynamique de ses relations avec ses voisins, Ibâdites et "agrégés" Mâlikites.

The Marinide Berberes – David Corcos

The Abadite kingdom, with Tahert as capital, in the central Maghrib, lasted for one hundred and fifty years (761-909), while that of Sijilmassa, in Tafilalet, also a Kharijite kingdom founded by the Miknassa Zenata, continued to flourish for more than two centuries, from 751 until 976. Fervently Jewish communities were to be found in both kingdoms. Judah ibn Koreich was born and lived in Tahert, and there was a greatly active centre of learning with their famous rabbis in Sijilmassa.

Tahert : Les débuts de la période musulmane

La localité romaine est détruite en 681 lors de l'invasion musulmane de l'Afrique du Nord par Okba ben Nafi et les nouveaux arrivants, Berbères comme les précédents habitants, auraient rebâti sur ses ruines une ville nommée Tahert.

Puis, en 761, le gouverneur de Kairouan, le kharidjite Abder Rahman Ben Rostem, chassé par les Abbassides, se réfugie dans la région avec ses fidèles, et ayant obtenu le soutien des habitants y fonde « Tahert la Neuve » (Tahert al-Gadida), la première Tahert devenant alors « Tahert la Vieille » (Tahert al-Qadima).

In the South, in the Sahara oases of Towat and Gowara, a Jewish majority of the population had mixed with more or less Judaized Zenata. A Jewish kingdom had even been formed in these regions which disappeared at the end of the XVth century. Further East, in the oasis of Wargla, the inhabtants of which were Kharijites, Jews were greatly feared, as the following incident shows: In the first half of the Xlth century the inhabitants of Tozeur had quarrelled among themselves; they belonged to two different sects who took up arms and engaged in a fierce battle, One of the leaders fled after the defeat of his party. He saw approaching him a man of the other party whom he took to be a Jew. As soon as he saw him, he cried, "Don't kill me, I am a Jew."

Notes de Lexicographie Berbère, Journal Asiatique, 8th series, vol X. 1887, pp. 382-386; Nieger, Le Touat, Bull. Com. Afr. Fr., 1904, pp, 170-203, also Revue Géographique No. 4, 1st April, 1904, pp. 108-118; A.G.P. Martin, A la Frontière du Maroc, Les Oasis Sahariennes— Gourara, Touat, Tidekelt—Algiers, X908; E.F. Gautier, Sahara Algérien, Paris 1908, p. 251 ff. ; Ch. de la Roncière, Découverte d'une Relation de Voyage datée du Touat et décrivant en 1447 le bassin du Niger, Paris, 1919; by the same author La Découverte de l'Afrique au Moyen Age, I, l'Intérieur du continent, Cairo, 1924; G.S. Colin, Des Juifs Nomades retrouvés au Sahara au XVle siècle, Mélanges Lopès-Cènival, Lisbon, 1945 pp. 53-66; other sources quoted in Joseph J. Williams, He- brewisms of West Africa, New York, 1930, passim; on Jewish inscript- ions in Toowat cf. Robert Attal, פירסומים על יהדות צפון אפריקה

The persecutions of 1492  which brought the power of the Toowat Jews to an end, were set off by the sayings of a fanatic, Muhammed ben abd al-Karim al-Maghili. On these persecutions and their causes cf. Jean Léon l'Africain, Libellus de Viris quibusdam illustribus apud Arabes… in J.H. Hottengeri, Bibliothecarus Quadripartus, Tiguri, Stauffacher, 1664; by the same author, Description de l'Afrique, edition Epaulard (see infra note 26) pp. 436-7; Ahmad Bâbâ al-Sudâni, Naîl alibtîhaj bi-tatrîz ed-Dîbâj (XVIth century), lithographed in Fez 1317 (1899-1900) section relevant to the biography of al-Maghili; Muhammad al-Hafnawi al-Misri, Ta'arif al-halaf bi-rijal as-salaf (XVIIIth century), Algiers edition 2 vols., 1901, I, p. 167. The reports of these two authors has been summarised by I. Goldziher, Mélanges judéo-arabes, Revue des Etudes Juives, 60, 1910, p. 34 et seq. Concerning this important event there exists, to the best of our knowledge, only one reference in a single Jewish source, which is apparently however, contemporary with the catastrophe. And this reference has never been made use of. That is a question of a play on words which a scholar who is not particularly interested in Africa may well not understand. The reference is found in a 'Kinah' on the persecution of the Jews of Oran in 1509, reproduced by J. Schirman, קבץ על ים Book III, fasc. I, Jerusalem, 1940, p. 71. The following is the text in which the reference occurs:

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  • ועתה בימי אני גבר- ראה עני בשבט עברה
    • קמו על-עדתי צוררים – זרע אדום ובני קטורה
    • תחלה אנשי המערב – בעלי החצינה ומרה
    • הרגו יחד איש ואשה – יחללו ספרי תורה
    • יחפשו את-מצפוניהם – ימלאו כרשם מעדני אחי מר לי
    • עוד מקרוב קם עלי – צורר נודע ממגלה
    • הרג בתי גוררין ותאותי – יחלל בית נורא עלילה
    • ואחריו בדרעה קם אויב – ידרס כל בית התפלה
    • וגם שמו עליהם חקים – רעים וקשים בלי חמלה
    • יאות לי על זה חנר שק – ואקרע לבבי ביגוני אחי מר לי
    • מתוך ספרו של פרופסור בשן " פגיעות בחיי היהודים "
  • בקינה אנונימית במחזור מנהג פאס בה מתוארות גזרות במאה ה-15 מופיעות השורות הברות המתייחסות לרדיפות אלה
  • חלק מהקינה מופיע בספרו של הירשברג חלק א', עמוד 296 – 297. להלן מה שכתוב בספר של הנ"ל
  • ייתכם שזכר המאורעות ההם נשתקע בקינתו של פייטן אלמוני, שפירסמה ח. שירמן. עיקרה של הקינה מוקדש לכיבוש ווהראן בידי הספרדים בשנת 1509, ועליו נעמוד להלן. אולם כרגיל מתחיל המקונן בצרות שקדמו. לאחר הזכרת גזירות קנ"א בא הקטע
  • ועתה בימי אני גבר ראה עני בשבט עברה
  • קמו על עדתי צוררים זרע אדום ובני קטורה
  • תחילה אנשי המערב בעלי חציצה ומרה
  • הרגו יחד איש ואישה וחיללו ספרי תורה
  • וחיפשו את מצפוניהם ומלאו כרשם מעדני
  • עוד מקרוב קם עלי צורר נודע ממגלה
  • הרג בתי גוררין ותאוותי וחילל בית נורא עלילה
  • ואחריו בדרעה קם אויב והרס כל בית התפלה
  • וגם שמו עליהם חוקים רעים וקשים בלי חמלה
  • לאחר חרוזים אלה בא תיאור החורבן בספרד ובפורטוגל, והקינה מסיימת בכיבוש ווהראן. לכאורה המסגרת ההיסטורית של מוקדם ומאוחר ברורה, ולפיה יש להניח כי במעשיהם של אנשי המערב התכוון הפייטן למאורעות פאס וערים אחרות בסוף שלטון בני מרין. עד כאן מספרו של הירשברג

בתחומן של מדינות העולם היווני־רומי – הכלכלה

 

בתחומן של מדינות העולם היווני־רומי – הכלכלהתולדות. הירשברג

מעטים ביותר הרמזים לעיסוקיהם ופרנסותיהם של יהודי אפריקה. במצרים מושתתת היתה כלכלתם של היהודים באותה תקופה לאו דווקא על המסחר ועל עסקות כספיות: הם גם הוציאו את לחמם מן הארץ, מעבודת־האדמה ומגידול בה­מות. בימי הפרסים היה חלקם ניכר בחיל־המצב המצרי, וידוע, כי המלכים מבית תלמי המשיכו במדיניות זו של גיוס לא־מצרים לשירותים צבאיים שונים, בעיקר כמתיישבים בגבולות. מתוך הפאפירוסים, הן הכלליים והן הדנים ביהודים במיוחד, נשקפים אלינו מתיישבים אלה כעמלים בעבודות האדמה, בגידול בהמות, קונים ומוכרים, ועוסקים ביישובו של עולם.

ואם במצרים המפותחת כך, בקירינאיקה על אחת כמה וכמה שמותר לשער כי היהודים, ובעיקר המתיישבים הצבאיים, עסקו בה בחקלאות ובגידול בהמות. לאחרונה הועלתה ההשערה, כי כבר בימי הורדוס נשלחו יהודים מארץ־ישראל להתיישבות צבאית בקרבת העיר קיריני ודעה מוסכמת היא, כי השבויים היהו­דיים של מלחמת אספאסיאנוס וטיטוס, שנותרו בחיים, נמכרו לעבדים באחוזותיהם של אצילי רומי, שהשתרעו על פני שטחים גדולים באפריקה. לאחר שיחרורם השתקעו כאריסים על אדמות המדינה והצטרפו לשכבת האיכרים היהודיים בארץ. ייתכן שאחרים התחילו סוחרים בתבואות, ומהם גם עברו לרומי, כגון אותם אנשי סיקיני, הנזכרים בכתובות רומי. ש. אפלבאום מרחיב את הדיבור על מצבם הכל­כלי והחברתי של איכרים אלה בימי התלמיים והרומיים, ורואה במדיניות הנישול כלפיהם לאחר חורבן הבית אחת הסיבות להתקוממותם בימי טראיאנוס; וא. קאהרשטאדט מצביע על המשבר הכלכלי החמור שתקף את הקיסרות הרומית כולה בימי טראיאנוס

הגיעו אלינו גם עדויות על עובדי־אדמה יהודים באיזור המערבי. באחד מנאומיו יוצא אבגוסטין, הבישוף של היפו רגיוס  – (בון של ימינו), נגד שמירת השבת היהודית, שהיא גשמית לדעתו, ורואה בה רק סימן של עצלות. מוטב היה להם ליהודים לעשות משהו מועיל לאדמותיהם במקום לבלות את זמנם בתיאטראות, ולנשים יאה לעסוק בצמר ולא לצאת במחולות ללא בושה על גזוזטראות.

איסור השימוש בעבדים שהתנצרו פגע פגיעה חמורה בבעלי־קרקעות יהודים, ובסופו של דבר אילץ אותם לנטוש את החקלאות. כנגד זה גרמה דחיקת רגליהם של היהודים מהערים בימי הרדיפות של יוסטיניאן, לכך שרבים מן הפליטים הללו פנו אל פנים הארץ, לאזורים שיד הביזאנטים לא היתד. תקיפה בהם, עוסקים בעבודת־האדמה, לפחות כפרנסת־עזר. עד זמננו נותרו שרידים של הת­עסקות בחקלאות במלאח היהודיים שבפינות הנידחות של המגרב .

נפנה עתה לאיגרתו של סיניסיוס, בן דורו של אבגוסטין, שנזכרה למעלה ושבה מתאר הוא לידידו בצורה חיה ורבת־חן את מסעו בים בספינה יהודית ממצרים לקיריני עירו. סיניסיום היווני היה עדיין עובד־אלילים בזמן שיגור המכתב(בשנת 404 בקירוב), ורק לאחר־מכן התנצר ונעשה בישוף בפתולימאים.

סיניסיוס מפליג מפוסידיון בספינתו של אמאראנטוס היהודי. מספר אנשי הצוות היה שלושה־עשר; מהם שבעה יהודים, יחד עם הקברניט. במקום זה אין סיניסיוס יכול להתאפק מלקלל את היהודים קללה נמרצת: ארורים יהיו על שחישבו להט­ביע מספר רב של יוונים! בספינה כחמישים נוסעים! שליש מהם נשים, מהן צעירות ונאות־גיזרה, כפי שהוא מציין במתכוון. אבל אל נא יתקנא בו ידידו, כי הגברים והנשים שוכנו לחוד. אמנם — מוסיף הוא כלאחר־יד — המחיצה שהפ­רידה ביניהם עשויה בד־מיפרשים, שלא היה כשר עוד למטרתו מחמת רקבונו. אבל על דעתו של מי עלו הרהורי־עבירה בספינתו הרעועה של אמאראנטוס! לראשונה עובר הכול בנעימים, רוחם של המלחים טובה עליהם, והם חומדים להם לצון, בקוראם זה לזה בכינויים לפי מומיהם, שהיו כולם בעלי מומים. ואולם, לפתע נתחוללה רוח סערה. ערב שבת היה הדבר, וליד ההגה ישב אמאראנטוס. כששקעה השמש הניח הקברניט הארור, שהיה גם תלמיד־חכם, את ההגה מידו. לראשונה חשבו הנוסעים שעשה זאת מחמת ייאוש, אבל עד מהרה התבררה להם הסיבה. ירדה השבת והוא לא רצה לחללה במלאכה׳ ובמקום לאחוז בהגה התחיל הוגה בספר ומקריא ממנו למלחים, בני בריתו. בקשותיהם של הנוסעים היוונים והפרשים הערביים לקחת את ההגה בידיו נפלו על אזניים אטומות. הפרשים אף איימו על אמאראנטוס שיכרתו את ראשו מעליו. אבל בנם הנאמן של המכבים נשאר איתן, והשיב בשקט וללא־חת: הנה באה השבת! רק בחצות הלילה, כשגברה הסערה ונשקפה סכנת נפשות, שפיקוחן דוחה את השבת, ניאות הקברניט לגשת להגה. לבסוף יצאו מכלל סכנה והגיעו לחוף־מבטחים, יחד עם עוד ספינות, שכ­מעט נטרפו בסערה. אז הוברר, כי לספינה היה רק עוגן אחד במקום שלושה, שעליה להיות מצוידת בהם לפי התקן. את העוגן השני מכר היהודי בשעת דחקו, והשלישי כנראה לא היה לספינה זו מעולם.

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