Histoire du Maroc -Michel Terrasse

  1. Un pays riche.histoire-du-maroc

Juba se soucie aussi de la prospérité matérielle de son royaume. Il fait installer dans une des îles d'Essaouira, appelées dès lors « îles Purpuraires », un centre de récolte d'une variété de murex, coquillage produisant la pourpre.

Les îles Purpuraires (du latin purpura, nom de la couleur pourpre) forment un archipel à quelques centaines de mètres du rivage de la ville d'Essaouira au Maroc.

L'archipel est constitué de deux îles et de minuscules îlots très proches de la côte. L'île principale s'appelle « île de Mogador », « îlot de Mogador » ou « Grande île », elle s'étend sur 30 hectares. La deuxième île, « l'île de pharaon » fait 400 m²1. 

 Au bas de Lixus de véritables usines traitent le poisson; on le sale ou bien on fabrique du «garum » condiment extrêmement recherché, fait pour les meilleures qualités avec des laitances de poissons macérées dans la saumure. La vente du poisson est une telle richesse que les monnaies de Lixus portent souvent au revers, comme celle de Gadès, un thon. Il exporte certainement aussi des bêtes fauves nécessaires aux jeux du cirque à Rome, de l'ivoire, les peaux de différents animaux, tous très nombreux dans ses forêts; ces dernières doivent être exploitées avec ardeur et dévastées : on en tire des tables d'un seul tenant dont le diamètre étonne les Romains. Strabon en parle comme d'un pays extrêmement riche, où la nature est généreuse. Les hommes, qui semblent encore peu nombreux, n'ont pas de peine à faire produire la terre: les céréales et la vigne ont des rendements extraordinaires (il est frappant de constater que les épis et les grappes figurent aussi fréquemment que les poissons au revers des monnaies de cette époque).

 Mais, dit-il, la plupart préfèrent encore une vie nomade. On a l'impression que la chasse et sans doute le ramassage gardent une grande importance. Bons cavaliers, armés de javelots et de coutelas, protégés par des boucliers de peau d'éléphant, les « Maurusiens » comme il les appelle, font parade de leurs vêtements et de leurs bijoux, soignent leur barbe et leurs cheveux. Ceci indique qu'en dehors des cités la vie traditionnelle continue.

Juba tire donc sa richesse d'un pays « neuf » qu'il exploite brutalement; l'agriculture bien que très productive y compte moins que l'exploitation d'une nature encore vierge. Il ne doit guère y avoir de champs qu'aux alentours des cités. Les marchands italiens affluent. C'est finalement cette richesse qui tente Caligula et c'est pour s'en emparer qu'il fait assassiner Ptolémée à Rome en 40 après J.-C.

Ainsi se termine une indépendance qui politiquement n'était qu'une fiction, mais qui du point de vue de la civilisation avait été une fusion réussie d'éléments grecs et puniques greffés sur un fonds libyque, ou berbère si l'on préfère.

Bien avant l'occupation romaine il existe des villes au Maghreb occidental. Et l'essen­tiel des influences civilisatrices est venu du bassin oriental de la Méditerranée, par l'inter­médiaire des Phéniciens.

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