Le château de Cambous et l’aliyah des jeunes Par Christian Pioch

Le Chateau de Cambous

Le château de Cambous et l’aliyah des jeunes Par Christian Pioch

Passions juvéniles et espoirs d’un monde nouveau : Israël et les femmes sur les murs, en2009,des anciens baraquements militaires de Cambous  

Mais les souvenirs du séjour à Cambous restent néanmoins gravés dans leur mémoire.Certains, comme  Elie Pilo, en parlant de tout cela, craignent cependant de raviver devieilles plaies : « La aliyah juive marocaine est un sujet délicat  […].

Ces souvenirs nous feront du mal : l’accueil, les d.d.t.

 (insecticides), le comportement des anciens habitants,les droits, etc » 

D’autres, comme Simy, disent peiner  d’écrire et de lire toute notre jeunesse perdue ».Mais d’autres se font précis.

Sion raconte ainsi : « Nous ne dormions pas au château,réservé aux visiteurs, mais dans des locaux faits pour la Aliyat Hanoar (l’immigrationdes jeunes). Pour nous amuser, compte-tenu que le coin est un vrai désert, nous allions au village de Viols-le-Fort […]. Les jeunes restaient environ un mois puis étaient mis surles bateaux israéliens (Le Moledet) pour aller vers Haïfa puis à Kfar Sitrin » 

Un autre, Momy, sous le pseudonyme Prophète, ajoute :«

 J’ai séjourné pendant environ deux mois avec un groupe de jeunes israélites marocains affiliés à un mouvement de jeunesse, ayant décidé d’immigrer en Israël […]. Nos dortoirs étaient en dehors du château mais les enseignants, les bureaux de la direction et certains  services, comme l’infirmerie, etc., se trouvaient dans le château même. Le château a été loué par l’Agence juive pour Israël)elle était en fait propriétaire via laS.C.I) afin de  permettre à des jeunes Juifs du monde entier de faire escale en France pour une période d’étude et de préparation avant leur envoi vers Israël .

 Les études [que nous suivions étaient] : apprentissage de l’hébreu, géographie d’Israël. Les activités: sportives, récréatives (jeux, chansons israéliennes, etc.), et aussi l’apprentissage de la discipline dans la vie communautaire. 

Et je me doute aussi que la direction et les instructeurs ont préparé un dossier à chacun des enfants afin de permettre aux services d’accueil, en Israël, de préparer l’insertion des jeunes en fonction de leur niveau d’études, etc.

Quant au village de Viols-le-Fort en 1956, ça ressemblait plus à une pension de vieux qu’à autre chose !!! En tout cas, […] Cambous fait partie intégrante del’histoire contemporaine de l’Etat d’Israël car il a été la plate-forme sur laquelle sont passés des dizaines de milliers de jeunes Juifs dont le rêve était de réaliser ce que les prophètes de la Bible avaient prédit, à savoir, le retour à Sion des enfants d’Israël 

Cambous verra ainsi passer 7 à 7 500 jeunes juifs en partance pour Israël, grandmaximum, mais «des dizaines de milliers  » paraissent invraisemblables. D’autant plusqu’être momentanément témoin ou partie prenante d’une chose ne permet pas pour autantde la quantifier sur la durée, ce que seul l’historien serait à même de faire si lesdocuments disponibles le permettaient. Peut-être Momy en arrive même à confondre dans son esprit le Grand Arénas, l’énorme centre de transit de Marseille, avec la structure, beaucoup plus modeste, et surtout bien plus humaine, qu’était Cambous dans les années1950.

Ainsi, lors d’un entretien téléphonique de fin novembre 2009 avec M. Noah Libermann,ancien chauffeur au Centre juif de Cambous et actuellement installé en Israël, en service à la Maison d’enfants de Cambous de 1950 à 1958, après avoir servi à Vouzon (Loir-et-Cher), ce serait 7 à 7 500 enfants qui auraient transité par ce centre héraultais, en aucun cas advantage.

Mais on comprendra aisément, compte-tenu du vif exode rural qui frappait à cette époque les garrigues nord-montpelliéraines, que pour certains jeunes issus des villes d’Europe,ou de villages africains encore souvent bouillonnants de vie, la désertification humaine,accompagnée d’un faible nombre d’enfants et du départ des plus jeunes vers les emplois des villes, donnait effectivement à Viols-le-Fort (340 habitants en 1954, pour 617 en1911), l’allure d’une très ennuyeuse pension de vieux…

Quelques-uns de ces jeunes de passage, comme l’avaient fait précédemment certains militaires, s’intègreront momentanément, avant leur départ pour Israël, dans l’équipe defootball du village voisin, St-Martin-de-Londres, comme le précisait en juin 2006 un article de presse de Joseph Boudon relatif au château de Cambous.

Obtenir des témoignages précis sur le passage à Cambous de jeunes migrants pour Israël ou de personnes les ayant encadré ne fut pas pour nous chose facile : où les trouver ? par l’intermédiaire de quel site (comme Terre d’Israël.com) ? dans quelle langue ? avec quelle degré de précision ? D’autant plus que les jeunes migrants étaient souvent très jeunes lors de leur bref passage à Cambous pour avoir aujourd’hui des souvenirs dignesd’un réel intérêt et que les moniteurs sont aujourd’hui décédés ou très âgés.

Nous avons pu cependant obtenir de M. le docteur Emmanuel Bibas, âgé de 71 ans, natif du Maroc et qui réside aujourd’hui à Hod Hascharon, en Israël, des souvenirs très intéressants sur les motivations de son aliyah, effectuée en 1956, à l’âge de 11 ans, sur son passage éphémère à Cambous pendant l’hiver 1956 et ce qui l’attendait ensuite en Israël, à partir de mai 1956.

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