Paul B. Fenton-Le progrome de Fes ou Tritel -1912

התרית בפאס - 1912

התרית בפאס – 1912

Le difficile retour

Le mardi 23 avril, Sidi Muhammad Tazi, ministre des travaux publics, se rendit à la ménagerie de Bû 1-Khusaysât et réunit les rabbins et les responsables. Il leur demanda que l'on mette à sa disposition cent Juifs, qui auraient pour mission contre salaire de déblayer les ruines du mellâh. Ces hommes furent répartis par groupes de dix, chaque équipe ayant à sa tête un responsable. De plus, l'armée française mit à leur disposition une escorte militaire.

Ils commencèrent à déblayer les décombres et démolirent les structures qui menaçaient de s'écrouler. On sonda les puits pour récupérer les biens qui y avaient été dissimulés lesquels furent enregistrés en vue de leur restitution à leurs propriétaires. Pendant ces travaux l'entrée du mellâh fut interdite car il y eut des cas de pillages dans les maisons exposées. L'autorité française annonça en ville que la peine capitale sera appliquée à toute personne ayant en sa possession des biens juifs. Selon le rabbin Aben Danan, des objets avariés furent déposés dans les rues et le lendemain ils furent ramassés et transportés par des soldats à la porte du mellâh. On n'y trouva pas d'objets de valeur, cuivres ou tapis précieux. Dans leurs reportages, le Dr Weisgerber et André Meynot, envoyé spécial de l'agence Havas qui se trouvait à Fès au moment des massacres, relatèrent que l'Oued Fas charriait d'innombrables objets spoliés chez les Juifs:

La répression est difficile car les pillards jettent maintenant les pièces à conviction. L'oued Fez charrie des boîtes, des quantités considérables de tabac, et de toile. On y jette du linge, et des chaussures. Ces objets avaient été pillés dans le mellah.

Le général Moinier arriva à Fès accompagné d'un important renfort de troupes, composées de six bataillons d'infanterie et de trois escadrons de cavalerie prélevés sur la ligne d'étapes. Ils occupèrent la ville entière, divisée en secteurs, et permirent de rétablir l'ordre. Des soldats et des policiers français pénétrèrent dans la médina pour assurer la sécurité et ils commencèrent à arrêter les rebelles arabes.

Le 26 avril une prêche (khutba) fut prononcée au nom de Mawlây al-Hâfid, entre autres, aux mosquées des Qarawiyîn et de Mawlây Idrîs à l'intention des troupes chérifiennes dans laquelle le sultan réprouva la révolte contre la France:

Vous savez de quels meurtres et de quels actes de pillage ont été victimes les Européens alors qu'ils étaient nos hôtes […]. C'est contre Allah que se sont insurgés les meurtriers.

Les Juifs ne réagirent point à l'omission par le sultan de toute référence aux violences subies par eux-mêmes ou aux obligations des croyants envers les dhimmi-s.

Les travaux de déblayage durèrent une semaine jusqu'au dimanche 28 avril. Les Juifs purent alors quitter les cours du palais et, pour ceux dont les maisons étaient habitables, rentrer chez eux, bien que le déblaiement se prolongeât jusqu'au mercredi 1er mai. Ceux dont les domiciles avaient été démolis, logèrent chez leurs proches ou chez des amis.

Grâce aux secours qui affluaient de l'extérieur, les habitants du mellâh purent petit à petit, regagner leurs demeures, hâtivement remises en état provisoire, et reprendre leur vie de misère après avoir été complètement ruinés.

Cependant on lit dans la copie d'un dâhir chérifien (7 jumâdâ I 1330/25.4.1912): «Ils ont assassiné des instructeurs et d'autres personnes partout où ils les rencontraient dans les rues et jusque dans leurs maisons allant jusqu'à mutiler les cadavres et piller les effets des victimes. Puis leur acharnement s'est tourné vers les Juifs du Mellah […]. lis ont donné une preuve de barbarie et de félonie qui couvre de honte les visages» [Nantes,AAE, Direction des Affaires Indigènes, 32D] et dans une lettre du sultan en date du 24 avril: «Peu après nous apprenions que les rebelles avaient porté les mains sur le Mellah, habité par les juifs et d'autres personnes. Ces événements nous plongèrent dans la consternation et nous nous réfugions auprès de Dieu, le priant de porter remède à nos maux en sa bonté secrète» [Nantes, AAE, Légation de France à Tanger série B, 279],

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