Meyer Nezrit Les communautés de Tafilalet / Sijilmassa-Le cycle de l'année hébraïque

Meyer Nezrit

Les communautés de Tafilalet / Sijilmassa

Deuxième tome

Le cycle de l'année hébraïque

Résumé

Cet ouvrage traitant de la recherche et de la documentation relatives au cycle de l’année des communautés juives du Tafilalet constitue la suite du volume précédent consacré au cycle de la vie des juifs de cette région.

A l’instar du premier volume, celui-ci associe la description de traditions religieuses, de coutumes populaires, de poèmes liturgiques et d’homélies, rapportés ici, et accompagnés de sources, d’introductions et d’illustrations. Comme le précédent, ce volume est fondé sur deux principales sources : manuscrites ou imprimées d’une part ; orales, d’autre part, notamment celles fournies par des informateurs.

Chapitre 1 : le Chabbat

Ce premier chapitre explicite les us et coutumes spécifiques liés au chabbat dans les diverses communautés juives du Tafilalet : la préparation des plats chabbatiques traditionnels tels que la dafina, le rituel liturgique, le kiddouch, les chants et cantiques et les chabbatot particuliers : chabbat chira (au cours duquel est lu le cantique de Moïse), chabbat tohekha (les deux chabbatot au cours desquels sont lues les péricopes behoukotaï ou ki tavo). Ce chapitre inclut également la description des traditions usuelles de ces communautés lors du chabbat, les chants et cantiques, en particulier le poème liturgique mizmor chir leyom hachabbat du rabbin Mass’ oud Abehssira, figurant ici pour la première fois et précédé d’une introduction.

Chapitre 2 : Chabbat roch hodech (annonce du nouveau mois et bénédiction de la nouvelle lune)

Ce chapitre évoque la liturgie du début du mois hébraïque et les traditions connexes, notamment la bénédiction de la nouvelle lune, telles quelles étaient pratiquées au Tafilalet, et dont certaines étaient communes à toutes les communautés juives du Maroc, en particulier la hahtarat hahodachim (litt. : le couronnement des mois) : Adar, mois du renouveau et de la joie ; Nissan (mois du miracle de l' Exode) ; Sivan, témoin du don de la Torah, etc. Les us et coutumes spécifiques des communautés du Tafilalet consistent notamment en l'annonce du nouveau mois proclamée exclusivement par le hazzan (chantre) avant la prière des chemonei esrei (ou amidah), l’omission de la bénédiction barekhi nafchi (Bénis mon âme, L' Eternel) au cours de ce chabbat, la réitération de la bénédiction de la nouvelle lune sept jours après son apparition, etc.

Chapitre 3 : le mois d’Eloul et les selihot

Le troisième chapitre s’ouvre sur F univers spirituel particulier aux communautés du Tafilalet concernant le début du mois d’Eloul et signalé par la mise en garde hikon likrat Eloheikha (Rapproche-toi de ton Dieu, Israël), une tradition fortement imprégnée de solennité, de repentance et d’absolution des vœux, et qui est marquée par le double réveil nocturne des fidèles : le premier à minuit pour les prières des selihot (hymnes de repentir et de contrition), le second pour la prière du matin chaharit. Il en va de même de la coutume du jeûne observée tous les jours du mois par les hommes et les femmes, tout spécialement les lundis et les jeudis. Ce chapitre inclut la description des coutumes liées au réveil avant les selihot, la préparation du café pour les fidèles, le tiqqun karet (littéralement levée de la condamnation de karet) et les traditions relatives au jeûne. Il en va de même des traditions spécifiques des communautés du Tafilalet durant le mois d’Eloul – comme celle de ne pas sonner le chofar pendant les jours et les nuits de la période des selihot, ou celle de F annulation des vœux pendant les quarante jours précédant Roch Hachana (le 20 du mois de Av harahman) et non les trente jours précédant l’année hébraïque, soit le premier jour du mois d’Eloul. Le chapitre se clôt sur un document essentiel : le sermon du mois d’Eloul du phare des communautés Maliennes : David Abehssira.

Chapitre 4 : Roch Hachana et Yom Kippour – les Jours redoutables

Roch Hachana : cette grande solennité du calendrier hébraïque est marquée par certains particularismes dans les communautés juives du Tafilalet. La veille de Roch Hachana, une fois récitée la prière du matin, les fidèles, dont la plupart jeûnent une demi-journée, procèdent à l’infirmation de leurs vœux et promesses à la synagogue. Un mouton est abattu en expiation des péchés par de nombreuses familles et la chair de l’animal accommodée pour les repas de fête. Le répertoire des poèmes liturgiques et des cantiques des communautés du Tafilalet diffère de celui des autres communautés juives du Maroc. Au Tafilalet, les fidèles s’abstiennent de toute interruption de la récitation de poèmes liturgiques avant ou après la prière. Une atmosphère d’austérité règne alors dans la synagogue. La deuxième partie de la journée est consacrée à la lecture de Psaumes, puis, l’après-midi, après la prière de minha du premier jour de fête, les fidèles de toutes les synagogues se rendent en procession à la cérémonie du Tachlikh sur les rives de l’oued Ziz qui traverse une grande partie des localités du Tafilalet.

Kippour : les préparatifs de la journée la plus solennelle du calendrier juif débutent par l’abattage des kapparot (expiations), en l’occurrence de coqs et de poules, la préparation des volailles nappées d’huile et d’épices, et mijotées au four du quartier. Les communautés juives filaliennes perpétuent des traditions particulières concernant la lecture du Kol Nidré. Un climat de gravité baigne la synagogue, les fidèles prononcent à haute voix les mots amen, baroukh hou baroukh chemo et prennent une part active aux chants liturgiques. Nombreux sont les jeunes gens en prière qui se tiennent debout la journée durant et qui, pour cette performance, sont gratifiés par le chantre d’une bénédiction spéciale. Pour le repas de la fin du jeûne, certains ont coutume de consommer uniquement les plats cuits au four du village, d’autres n’observent pas cette tradition. Tous échangent le menu du repas qu’ils consommeront après la ne’ilah (le service de conclusion de cette journée d’expiation). Ce chapitre décrit les diverses traditions rituelles, les poèmes liturgiques et les coutumes relatives aux kapparot, ainsi que l’atmosphère de gravité régnant dans les synagogues.

Chapitre 5 : Soukkot et Simhat Torah (fête des Tabernacles et Joie de la Torah)

Dans toutes les communautés juives, les journées comprises entre Kippour et Soukkot sont imprégnées d’un halo de spiritualité festive incluant la préparation de la soukkah (cabane ou tabernacle), l’acquisition des quatre espèces et les achats destinés à cette longue célébration, de sorte qu’on ne prononce pas à cette occasion de tahanounim (prières pénitentielles). Dans les communautés filaliennes, certaines familles juives n'allument pas de feu en vue de cette fête.

Toutes les maisons juives possèdent des constructions en dur sur leur toit ou dans leur cour, recouvertes le moment venu de rameaux de palmier dattier qui agrémentent les paysages du Tafilalet, raison pour laquelle les cabanes de Soukkot n’étaient pas dressées dans l’enceinte des synagogues. De beaux etroguim (cédrats), non greffés, de couleur jaune, sans défaut au niveau du carpelle et d’une parfaite fraîcheur, provenaient d’Agadir et d’Essaouira (ancienne Mogador). Quant au myrte, les communautés juives filaliennes ne tenaient pas pour indispensable de disposer de trois brindilles, ni de brindilles trifoliolées.

Ce chapitre décrit les us et coutumes spécifiques de la fête, l’acquisition, après observation minutieuse, des quatre espèces par les chantres, les talmidei hakhamim (les disciples de Sages) et les chefs de famille. Le loulav (palme fermée de dattier) dont la fraîcheur doit être maintenue pendant toute la fête, les deux branches de arava (saule) et le myrte sont reliés par des bandes de feuilles de palmier selon une disposition rituelle. Le chapitre inclut également des descriptions détaillées relatives aux jours chômés, aux prières et à la séquence des hochanot (procession en ronde des fidèles autour de la chaire de la synagogue en psalmodiant les litanies de ïhochana rabba (Accorde-nous le salut) lors des haqqafot, aux réjouissances de Simhat Torah (dernier soir de la fête de Soukkot), au rituel spécifique de la prière pour la pluie, à la liste des poèmes liturgiques qui agrémentent les haqqafot et aux coutumes liées aux jeunes mariés le jour de Simhat Torah. Sont également détaillées les coutumes de la veille de Simhat Torah observées par les membres de la communauté juive d’Erfoud, ainsi que celles du dernier soir de Soukkot. Le tout est agrémenté d’un poème liturgique évoquant cette fête, composé par le rabbin Makhlouf Fadida de Rissani, et publié ici pour la première fois avec une introduction, un commentaire et des sources d’inspiration.

Chapitre 6 : Hanoukkah et Tou biShvat (Nouvel an des arbres)

    1. Hanoukkah : dans les communautés juives de diaspora comme au Tafilalet, les huit jours de cette fête étaient dépourvus de tout signifiant national, contrairement à celui attribué à cette fête en terre d’Israël : vacances scolaires, liesse, beignets et fritures, jeux de toupie, célébrations pour adultes et enfants, et chants de Hanoukkah. Dans les communautés juives filaliennes, cette fête se caractérisait essentiellement par le rituel synagogal commun à toutes les communautés juives – récitation du Hallel (louanges à Dieu), hymnes d’actions de grâce et de louange du livre des Psaumes, à la nouvelle lune, et exposition aux fidèles du rouleau de la Torah, précédée de la récitation du psaume 30 mizmor chir hanoukkat habait leDavid, ainsi que de certains versets. Le chapitre comporte la description des traditions liées à cette fête dans toutes les communautés juives, en particulier celles du Tafilalet. Le célèbre sermon du rabbin David Abehssira à cette occasion est ici publié pour la première fois.
  1. Tou biShvat : à l’instar de Hanoukkah, Tou biShvat ne revêt pas F importance qui lui est attribuée en Israël : congé scolaire, plantation d’arbres et consommation de fruits fraîchement cueillis. Au Tafilalet, cette fête se distinguait par l’omission de la récitation du tahanoun (prière pénitentielle prononcée après la amidah), et par un simple repas de fruits dans certains quartiers. De sorte qu’aucun préparatif n’était fait par les familles en vue de cette fête et qu’elles ne consommaient pas nécessairement de fruits à cette occasion, tout en prenant part au rituel synagogal. La suite du chapitre décrit les bénédictions sur les fruits de Tou biShvat prononcées par le Baba Salé et par Eliahou Teboul de Colomb-Béchar qui conviaient des fidèles chez eux pour participer à ces bénédictions sur les fruits.

Chapitre 7 : Pourim et réjouissances du mois d’Adar

« Lorsqu’Adar arrive, les joies sont multipliées. » Tout au long de ce mois est enseigné le poème liturgique mikamokha ve-en kamokha selon la version du rabbin Yehudah Halevi, de même qu’est lue aux enfants la meguila (rouleau d’Esther). C’est également le mois au cours duquel on procédait au tiqqun du 7 Adar (jour de la naissance et de la mort de Moïse), commenté dans ce chapitre. Contrairement aux autres communautés juives du Maroc, celles du Tafilalet n avaient pas coutume de chanter mikamokha lors du chabbat Zakhor qui précède Pourim mais le jour même de la fête. Le chapitre s’étend sur certaines traditions populaires de Pourim :étals de friandises et de crécelles, jeux particuliers à la fête de Pourim, personnage d’Aman qui constitue F attraction principale, tapage, détonations et étrennes de Pourim, évocation des jeunes victimes des réjouissances de cette fête. Le chapitre décrit également la séquence des prières quotidiennes du matin et du soir lors de Pourim, le repas de la veille, la coutume de la gueviyat nedarim (perception prélevée en milieu d’année des promesses de dons et des aumônes), l’échange de plateaux de friandises entre les familles juives. Ce chapitre est également assorti de deux sermons célèbres prononcés le 7 Adar par le rabbin Yaacov Abehssira, ainsi que le poème liturgique en acrostiche Ani achira de Yehuda ben Yeïch.

Chapitre 8 : Pessah (Pâque)

Le chapitre est introduit par les préparatifs de Pessah dans les communautés juives iilaliennes : la moisson du blé et son mode de conservation, f inspection de la cacherout durant la semaine de la péricope bechallah, la cuisson des azymes : la matsa chemourah traditionnelle, la matsa spéciale pour les soirs de fête et la matsa achira (enrichie). Toutes ces variétés de matsot sont préparées avec de la matsa chemourah. Dès l’annonce du mois de Nissan, les jeunes garçons lisent la première moitié de la Haggadah de Pessah avant la prière de minha du premier chabbat du mois, l’autre moitié étant lue au cours du second chabbat. La veille du Seder est consacrée aux derniers préparatifs de la fête :  l'abattage des moutons, le biour hamets (la recherche et le brûlage de toute trace de levain), l'erouv tavchilin (plats cuits avant la fête et permettant leur consommation pendant la fête et le chabbat qui la suit), le nettoyage scrupuleux des cours et des venelles du quartier juif, la vente du hamets aux non-juifs et la disposition des denrées traditionnelles de Pessah sur un plateau : notamment un os grillé, un œuf dur et le haroset pilé à la main. La disposition de ces ingrédients sur le plateau est conforme aux prescriptions du Ari de mémoire bénie, F afiqoman est dissimulé sous la nappe, mais l’enfant qui le découvre n’est pas récompensé. La veille du Seder il est d’usage de manger des pommes de terre et des œufs ou, dans certaines familles, du foie de bœuf grillé. La liste des ingrédients interdits à la consommation est longue et détaillée : tous les épices (poivre, cumin, sel et même café), les femmes veillant à en éviter F usage. Les plats les plus répandus sont la viande de mouton, les fèves et les petits pois frais, les beignets aux pommes de terre, les légumes, les dattes, les noix et les amandes. Toutes les communautés juives filaliennes consomment de la matsa sherouya (trempée) et de la matsa achira. Le chapitre cite le sermon du Chabbat hagadol (Chabbat précédant Pessah) et le psaume intégré dans la liturgie de Pessah yomrou gue’oule haChem. Une grande place est accordée à l’édition hébraïque de la Haggadah dans sa traduction en arabe et dans F édition de la houkat Pessah dans ses trois versions – en araméen, hébreu et arabe. Ce chapitre s’accompagne de détails concernant la cuisson des matsot, F usage de la vaisselle spéciale de Pessah et les préparatifs traditionnels de la fête.

Chapitre 9 : Entre Pessah et Chavouot – le comput de l' Omer

Ce chapitre traite des coutumes relatives au comput de Y Orner dans les communautés italiennes. Une atmosphère de deuil caractérise la période de F Orner précédant la fête de Chavouot : les fidèles ne se rasent pas, ni se coupent les cheveux, ne portent pas de vêtements neufs, ne s’immergent pas dans de l’eau, ne prononcent pas la bénédiction che-heheyanou et n’organisent pas de réjouissances. Tous témoignent de précaution dans leurs actes, et portent sur eux du sel afin d’éloigner les mauvais esprits. La tradition de lecture des Proverbes et des pirkei avot (Maximes des pères) est pérennisée afin de fortifier les vertus des fidèles. Ces journées austères sont toutefois entrecoupées de jours de répit, en particulier la hilloula de rabbi Méir Ba’al Haness le 14 Iyar et celle de Rabbi Chimon Bar Yohaï le jour de Lag ba-Omer, auxquelles participent tous les membres de la communauté en allumant des bougies et en prenant part à des repas festifs. Ce chapitre qui comporte des détails sur les coutumes populaires liées aux hilloulot, est agrémenté de poèmes liturgiques en hébreu et en arabe, composés par des Sages filaliens en l’honneur de Rabbi Chimon Bar Yohaï et de Rabbi Méir Ba al Haness et cantilés au cours des hilloulot, ainsi qu’ un poème liturgique évoquant le comput de l’Orner et un sermon en l’honneur de Rabbi Méir Ba’ al Haness. Y figure également une traduction des pirké avot en dialecte judéo-arabe, langue vernaculaire des communautés juives du Tafilalet.

Chapitre 10 : Chavouot

Ce chapitre traite des traditions liées à la fête de Chavouot : tiqqun de la nuit de Chavouot, la séquence des prières, le programme de la journée, la lecture de la ketouba (contrat allégorique entre Dieu et son peuple), la lecture de psaumes et celle du livre de Ruth, la lecture des azharot selon la version du rabbin Isaac ben Reuven et du rabbin Chlomo Ibn Gabirol, le repas dit « du roi David » et celui de la hilloula de Moshé rabbenou qui transmit la Torah au peuple d’Israël, et du roi David qui naquit le jour de Chavouot, la lecture en arabe des Dix Commandements énoncés au crépuscule du dernier jour de la Création, la bénédiction des tribus extraite du recueil arba guevi’im. Sont également indiquées les coutumes liées à la lecture des azharot et le sort du dernier participant du premier jour de la fête chargé de lire le passage chevet ahim yahad oumat ehad mehem… oumichpato nigzar ki enozer, lectures des azharot (poème liturgique énumérant les mitsvot) du rabbin Reuven ben Yitzhak, jets nourris d’eau froide entre les participants au concours de lecture et les jeunes qui attendent le gagnant dans la cour de la synagogue, chacun muni d’un tonneau ou d’une jarre, le tout symbolisant le précepte en mayim ela Torah (Il ri est d’eau que la Torah). A ce propos est présentée ici une description de l’association caritative ‘Ets Hahayim fondée dans le but d’enseigner la Torah et qui organisait un repas de Chavouot. Le chapitre s’ouvre sur un sermon prononcé par le rabbin Yaacov Abehssira sur le thème du don de la Torah et comprenant une description de la lutte de Moshé avec les anges qui s’acheva sur le don de la Torah à Moshé. Le chapitre s’achève sur un poème liturgique du rabbin Yaacov Abehssira achorer hayom shira ouchivha contenant de nombreuses suggestions marquant cette fête, en particulier le don de la Torah et celui de la chekhina, la présence divine sur tout le peuple d’Israël.

Chapitre 11 – La période de deuil entre le 17 Tamouz et le 9 Av

À l’instar de la plupart des communautés juives marocaines, celles du Tafilalet observent fidèlement les journées de deuil prescrites par le Rama (acronyme de Rabbi Moshé Isserles) commémorant les calamités infligées au peuple d’Israël durant la période comprise entre le 17 Tamouz et le 9 Av. En l’occurrence : 1. à compter du 17 Tamouz, les hommes ne se rasent pas ni ne coupent leurs cheveux, ne se réjouissent pas et ne récitent pas la prière che-heheyanou, y compris le Chabbat ; 2. à compter du premier jour du mois de Av, les familles ne consomment pas de viande, ne boivent pas de vin, ne se lavent pas et ne lavent pas leur linge ; 3. à compter de la veille du 9 Av, le repas marquant le début du jeûne n’est composé que de mets non carnés et consommés non pas autour d’une table mais à même le sol, sans mizmorim (hymnes d’actions de grâce) ; 4. à compter de la veille du 9 Av, les fidèles observent les cinq « interdits », se rendent pieds nus à la synagogue, et récitent des élégies ; 5. à l’aube du 9 Av, les fidèles ne se drapent pas dans leur tallit ni ne nouent leurs tefillin, ne lisent pas la chirat hayam et se contentent de la lecture de la portion haazinou et, lorsque le rouleau de la Torah est extrait de l’arche sainte, récitent l’élégie al ekhali. Seule la prière de minha apporte un allègement au deuil : les fidèles s’asseyent sur des bancs, se drapent de leur tallit et nouent leurs phylactères en signe de consolation, suivant la croyance selon laquelle le messie serait né un 9 Av.

Ce chapitre passe en revue en détail toutes les coutumes relatives à cette période de deuil. De même y est décrite la séquence des prières et des élégies prononcées la veille du 9 Av, les coutumes spécifiques de sommeil de cette nuit, F emploi du temps de la journée du 9 Av, la prière de minha et la composition du repas pris en fin de jeûne. Le chapitre inclut les traditions populaires concernant le tiqqun hatsot quotidien à compter du 17 Tamouz et les coutumes réservées aux femmes et aux filles qui se lamentent sur la destruction du Temple devant leurs fourneaux. Le programme scolaire des jeunes élèves est adapté aux circonstances et composé de l’étude de trois haftarot intitulées telata depur anouta, du livre des Lamentations (Ekha), de la haftara traditionnelle de Ticha beAv, et d’élégies inspirées par la destruction du Temple. Ce chapitre est ici, et pour la première fois, agrémenté de quatre élégies manuscrites des Sages de la famille Abehssira, ainsi que de la haftara du 9 Av en dialecte judéo-arabe, assorti d’une traduction hébraïque et d’une introduction détaillée sur le thème de la haftara dans sa version judéo-arabe.

Chapitre 12 : lectures saisonnières

Les coutumes de lectures saisonnières généralement pratiquées par les communautés juives marocaines, au Tafilalet en particulier, évoquent des événements historiques : c’est le cas de la Haggadah (récit de Pessah) ; du Cantique des cantiques (chir hachirim) lu lors des mi-fêtes de Pessah ; du livre des Proverbes (sefer michlé) et des Maximes des Pères entre Pessah et Chavouot ; du livre de Ruth et des azharot à Chavouot ; du livre de Job entre le 17 Tamouz et le 9 Av ; du livre de Daniel entre le chabbat Nahamou et le premier jour du mois d’Eloul. Ce dernier chapitre détaille les coutumes de lectures saisonnières, leurs horaires, les textes et les versets prononcés avant et après ces lectures. En illustration, nous achevons notre ouvrage par la lecture saisonnière traditionnelle du livre de Job à Erfoud.

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