ארכיון יומי: 23 בפברואר 2019


Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965

LA VERITE FINIT TOUJOURS PAR TRIOMPHER

Le sage Rabbin Salomon Tamsouth. que sa mémoire soit bénie, était aussi marchand de parfums. Un commerçant arabe était l’un de ses fidèles clients et ses commandes, il les payait parfois au comptant, mais la plupart du temps il achetait à crédit jus­qu’à ce que sa dette atteignît une grosse somme. Voyant que le rabbin n’avait pas beaucoup de clients, l’Arabe lui dit: “Si tu as besoin d’argent, viens dans ma maison et je te paierai tout ce que je te dois.”

Le rabbin avait vraiment besoin d’argent et il se rendit chez l’Arabe. Celui-ci l’invita à entrer dans sa maison. Quand le Rabbin Salomon eut passé le seuil de la porte, l’Arabe se jeta sur lui et le tua. Il enterra le cadavre dans un domaine près de sa maison.

La mère et la femme du sage attendent son retour mais le Rabbin ne revient pas. Le lendemain, toute la famille attend son retour, mais en vain. Finalement, la mère du Rabbin éclate en sanglots et s’écrie: “Où te trouves-tu, Salomon, mon fils? Où te trouves-tu?” et elle est inconsolable dans sa douleur.

La nuit, dans son sommeil, elle voit en rêve le sage et celui-ci lui dit: “Le marchand arabe m’a tué et m’a enterré dans son domaine. Là, tu me trouveras dans ma tombe.”

Le lendemain, la mère du Rabbin Salomon se rendit avec des policiers dans la maison du marchand arabe et lui demanda: “Où est mon fils?”

“Je ne l’ai pas vu”, répondit l’Arabe.

La mère cria alors de toutes ses forces: “Salomon, mon fils, où es-tu?”

On entendit alors un faible soupir, mais on ne savait pas d’où venait la voix. Que fit la mère? Elle se mit à crier une deuxième fois de toutes ses forces: “Fais-moi signe Salomon, pour que je sache où tu te trouves.”

Que fit le sage, bénie soit sa mémoire? Il sortit sa main de la terre et les policiers et tous ceux qui se trouvaient là virent le signal. Ils se mirent à creuser la terre et finirent par trouver le corps de l'homme saint. Ils exhumèrent le mort et l’Arabe fut jeté en prison. Le roi condamna le malfaiteur à être empri­sonné à perpétuité et ordonna par ailleurs que tout ce qui se trouvait dans sa maison, soit remis à la mère du sage.

Jusqu’à ce jour, de nombreux malades, surtout ceux qui souf­frent de paludisme, visitent la tombe du Rabbin Salomon Tamsouth. Ils se prosternent sur la tombe, récitent des prières et gué­rissent, car même après sa mort, ce juste a encore un grand pouvoir sur les hommes.

LA CHAMBRE DE LA JUIVE DE MARRAKECH

En l’an 1557, le roi du Maroc dit à son Grand Vizir: “Trouve- moi dans la ville de Marrakech un endroit convenable pour la construction d’un nouveau quartier juif.”

Le Vizir lui dit: “Votre Majesté, près de Touznan el-Afiya, non loin du château du roi, il y a un endroit qui conviendrait à ce projet.”

Ainsi fut fait: les Juifs de Marrakech changèrent de quartier et le roi qui s’efforçait toujours d’être juste fit en sorte que les Juifs ne perdent pas au change. Ceux qui voulaient échanger leur maison contre une autre étaient autorisés à le faire et ceux qui préféraient recevoir de l’argent obtinrent la contre-valeur en espèces. Chacun était libre d’arranger les choses selon ses intérêts et sa volonté.

A cette époque vivait à Marrakech une veuve, qui ne voulait à aucun prix quitter sa maison et aller habiter dans un autre Mellah. “Jamais, dit-elle, je ne quitterai l’endroit où ont habité mes pères;

Le roi donna ordre d’amener la femme rebelle devant lui et il lui dit: “Femme, quitte l’endroit où tu habites et va t’installer dans le nouveau quartier.”

La femme répondit: “Votre Majesté, je ne quitterai jamais l’endroit où j’habite et où ont habité mes parents, mes grands-parents et mes arrières grands-parents, et si on m’évacue de force, le péché pèsera sur le roi.”

Le roi ordonna à ses soldats: “Laissez-là où elle est, mais le jour où cette femme mourra, faites-le moi savoir.”

Un jour, la vieille mourut et les Juifs l’enterrèrent au cime­tière et les Musulmans allèrent chez le roi pour lui raconter ce qui s’était passé. Le roi donna alors cet ordre: “Que la chambre de cette Juive reste fermée et qu’on ne l’ouvre jamais.”

Et ainsi fut fait: la chambre fut fermée et sur la tombe on fit construire un mur qui s’y trouve encore aujourd’hui. Et au­jourd’hui encore on appelle cet endroit: “La chambre de la Juive”.

LE HEROS EST CELUI QUI DOMINE SES INSTINCTS

Un jour, le roi convoqua chez lui les représentants des diffé­rentes religions — un Musulman, un Chrétien et un Juif. Aux dignitaires de chaque religion, il dit: “Désignez vos héros pour qu’ils participent aux compétitions et celui qui vaincra obtiendra un prix.” Le roi n’avait pas précisé de quel genre de compétition il s’agissait.

Dans les communautés musulmane et chrétienne de nombreux candidats se présentèrent, mais aucun Juif n’osa présenter sa candidature car aucun membre de la communauté ne se con­sidérait comme un héros. Mais au dernier moment, un pauvre petit Juif, qui avait à peine la force de traîner son corps misérable, se présenta. Ce fut un éclat de rire général et on se moqua du malheureux. Mais celui-ci croyait en Dieu et il se fit, à lui-même, cette réflexion: “Ou bien j’obtiendrai le prix ou bien une fin sera mise à ma vie malheureuse. Dans les deux cas je serai ré­compensé de mes efforts.”

Le roi appela le Musulman et lui dit: “Mange ce cornichon épicé, mais sans dire: ‘akh!’.”

Le Musulman se mit à manger le cornichon qui était très épicé. Au début il se tut, mais après un certain temps il ne pouvait plus se retenir car le cornichon lui brûlait la langue et le palais et il cria: “akh!” Le roi le renvoya en se moquant de lui…

Le Chrétien subit le même sort que son prédécesseur.

Arriva le tour du Juif. En mangeant le cornichon, il avait l'impression que les épices brûlaient sa bouche et ses intestins. Mais il se mit à chanter en tirant en longueur la dernière syllabe de chaque vers: “Mon nom est Zemakh, et j’habite au Mellakh. Je suis connu au Mellakh car je m’appelle Zemakh…” Le roi s’aperçut que le Juif chantait et ne criait pas “akh” comme ses prédécesseurs et il lui donna de nombreux cadeaux. Il déclara également que le Juif avait fait preuve d’héroïsme en dominant ses instincts. Dans sa générosité, le roi n’accorda aucune attention au fait que le dernier mot de chaque vers que le Juif chantait se terminait par la syllabe “akh”.

Contes populaires racontes par les Juifs du Maroc-Dr Dov Noy-Jerusalem 1965-page 79-82

Meknes-portrait d'une communaute juive marocaine-Joseph Toledano-ed Ramtol 2017- LA FIN TRAGIQUE DE LA FAMILLE MAIMRAN

LA FIN TRAGIQUE DE LA FAMILLE MAIMRAN

En 1697, alors qu'Abraham était à Tanger pour conclure l'affaire hollandaise, il apprit l'assassinat par un des fils du sultan, de son frère qui représentait l'affaire familiale à Salé, dans d'horribles circonstances que rapporte le consul de France Estelle :

" Moulay Ahmed Edehbi vint chez Maymoran, le frère du chef des Juifs et le pria d'aller à un jardin avec lui. Ce Juif ne put lui refuser. Y étant, le prince voulut jouir de lui, ce qui surprit ce Juif qui ayant fait résistance, il le tua lui -même d'un coup de fusil. Ce Juif avait quatre coreligionnaires qui l'ac­compagnaient, lesquels il fit forcer par les Maures en sa présence – ce qu'il fallut qu'ils souffrent pour épargner leur misérable vie : cruauté et malice presque inouïes. Cette mort a causé bien des désordres. Ce Juif était l'homme le mieux fait qu'il y eut dans ce pays et de beaucoup d'esprit; fort ami du Roy de Maroc. Ce Juif était mon ami intime, le protecteur de notre nation, la France, et je puis dire que notre commerce perd là un bon patron …" L'affaire fit grand bruit et le sultan qui estimait et aimait sincèrement la vic­time, dut sévir avec sa sévérité habituelle, mais cette fois fort sélective. Il fit décapiter les quatre soldats qui accompagnaient le prince pour ne pas être in­tervenus pour éviter le crime. Quant à l'auteur lui -même, il était intouchable, car fils de la reine Aïcha, l'épouse préférée du sultan qui avait sur lui un as­cendant presque magique. Abraham ne put de ce fait obtenir réparation, mais il garda sa place à la Cour. Son influence devait rester telle que le gouverneur de ville jaloux de sa position, soudoya son médecin pour l’empoisonner en 1723. Pour la communauté juive c'était une perte irréparable. Une fin aus­si tragique comme celle de son père avant lui, frappa de stupeur toutes les communautés bien au -delà de Meknès.

Loin d'abuser de sa fonction de Naguid comme d'autres avant et après lui, il avait toujours usé de son immense influence en faveur de sa communauté. "Grand Chef des Juifs, uniquement préoccupé par le bien de son peuple". Le grand maître de Halakha de Fès qui le connaissait personnellement, rabbi Yaacob Abensour, lui consacra une élégie en hébreu restée célèbre. A preuve que grandeur matérielle n'est pas incompatible avec l'élévation spirituelle. Après sa mort, le sultan désigna pour lui succéder comme Naguid de la com­munauté un proche de la famille, Mimoun Maimran.

Sans jamais égaler sa renommée, d'autres membres de sa famille remplirent de hautes fonctions à la Cour et dans le commerce avec la France.

A propos de Meyer Maimran, les chroniqueurs juifs disent qu'il fut un "grand notable aux yeux de son peuple et du gouvernement, il usa de son influence pour améliorer le sort de ses malheureux coreligionnaires".

D'un autre membre de cette vénérable famille, rabbi Yaacob Abensour, écrit dans son livre Michpat outsédaka Béyaacob :

" Quant à ce qu'ont prétendu les rabbins de Meknès, qu'ils avaient vu dans leur génération un notable acquitter intégralement sa quotepart (des taxes et impôts), je l'ai effectivement connu : c'était Shmouel fils de Yaacob Maimran. S'il l'avait voulu, il n'aurait jamais eu à payer le moindre impôt comme l'ont toujours fait ses semblables et Naguidim proches du pouvoir et qui aurait pu alors le lui en faire reproche ? Mais lui dans sa générosité, ne lésinait pas dans sa contribution à la caisse publique. Sa notoriété était grande et l'éten­due de ses relations commerciales avec les Chrétiens et les Juifs bien connue de tous. Il entretenait les meilleures relations avec les grands et les ministres à Meknès, Salé, Fès, Tétouan, Taza, Marrakech, les pays du Maghreb et d'Eu­rope. Ses agents étaient présents dans toutes les villes, au point de susciter des convoitises et d'attirer sur lui le mauvais œil…"

Le fils d'Abraham Maimran, Itshak, fut à son tour assassiné par des brigands en 1728. Le sort s'était acharne sur cette famille qui pendant un demi siècle avait dominé la vie de la communauté de Meknès et après la mort de Moulay Ismaël, elle disparut du devant de la scène pour retomber dans l'obscurité de l'anonymat. Deux siècles plus tard; en 1931, le reporter du bimensuel de Casa­blanca; L'Avenir Illustré, Jacob Ohayon écrivait : "Je cherche à savoir quelles traces a laissées ce Maimran dans la tradition des Juifs de Meknès; personne ne connaît cette histoire; les quelques Maimran qui restent à Meknès vivent très obscurément."

Entre temps une autre famille devait également connaître son heure de gloire.

Meknes-portrait d'une communaute juive marocaine-Joseph Toledano-ed Ramtol 2017 LA FIN TRAGIQUE DE LA FAMILLE MAIMRAN-page63-64

חקרי מערב-משה בר-אשר-לשונות היהודים במזרח ובמערב ומסורות הלשון הניבטות מהן- 2017

צורות היחיד של השמות חַרְצֻבוֹת ומִגְבָּעוֹת

אעבור עכשיו לפן היוצר שבמרכיב העברי בלשונות היהודים וכתרומתו לעברית עצמה. כידוע, לא מעטים הם השמות במקורות שלנו שאין לנו נתונים שלמים על כל הפרדיגמה שלהם, ואפילו לא על צורת היחיד והמשקל שלהם. רק בתקופות מאוחרות יש עדויות בלשון הכתובה להשלמת הפרדיגמה. ואכן, לא מעט שמות באים במקרא רק בצורת הרבים, ואיננו יודעים מה הייתה צורת היחיד שלהם. רק בתקופות מאוחרות אנו מוצאים בטקסטים שנכתבו עברית בפרוזה או בשירה את צורת היחיד שנגזרה מצורת הרבים שבמקרא.

לעתים העדות על צורת היחיד אינה מצויה כלל בטקסט שנכתב עברית, אלא היא עולה מן המרכיב העברי שבאחת מלשונות היהודים. והלשון היהודית היא המוסיפה את הנתון החסר לפרדיגמה של השם. אין מניעה להניח שהצורה בלשון היהודית נוצרה בידי תלמיד חכם שהשתמש בה בדרוש שלו או בשיח אחר שלו. בזה מתגלה גם הפן היוצר של לשונות היהודים במרכיב העברי שבהן. אבוא עתה לפרש את דבריי בשתי דוגמות מבוררות ומפורשות. השמות חַרְצֻבּוֹת ומִגְבָּעוֹת – לא באה במקרא צורת היחיד שלהם, ורק בספרות מאוחרת הכתובה עברית ובאחת מלשונות היהודים יש תיעוד לצורות היחיד שנגזרו מכל אחת מצורות הרבים האלה.

השם חַרְצֻבּוֹת מצוי בשני פסוקי מקרא: ״פתח חרצבות רשע, התר אֲגֻדוֹת מוטה״ (ישעיהו נח 6; כאן השם נתפרש ׳קשרים׳, ׳כבלים'); ״כי אין חרצבות למותם ובריא אולם״(תהלים עג 4; בפסוק זה השם נתבאר ׳ייסורים׳). רק בספרות ימי הביניים יש תיעוד לצורת יחיד של השם, והיא חַרְצֹב שנגזרה מצורת הרבים. המילה מצויה בימי הביניים, כגון בספר הגלוי לרב סעדיה גאון: ״קומה ה׳ עזור את משפטיך, קשר למו חרצב וירבצו בחונימו״.

אבל ליד צורת היחיד חרצֹב, מוכרת לנו גם הצורה בחתימת הנקבה חַרְצֻבָּה.

במו אוזניי שמעתי כלפני חמישים שנה את המילה מפי אישה ירושלמית בדיבורה העברי במשמעות ׳דבר מכוער׳. כששאלתיה על אודות המילה הזאת, היא ענתה לי שהמילה הייתה משמשת בספרדית היהודית שהיא דיברה בבית הוריה, ומשם היא נטלה אותה ומשתמשת בה בכל פעם שהיא נתקלת בדבר מכוער(ולאו דווקא כיעור פיזי). היא עוד הוסיפה שהיא משתמשת בדיבורה העברי גם במילה פוסטמה (=פרונקל), שנטלה מלשון האם שלה. ואכן השם חרצבה מובא במילונו של דוד בוניס. הוא מביא שם שתי צורות:          xarsuba ומציין שהשם משמש בשתי

הוראות: (א) ׳אוכל רע׳, על פי מאמר של מוסקונה על הספרדית היהודית בבולגריה; (ב) ׳כיעור׳, על פי ספרו של רוזנס, דברי ימי ישראל בתוגרמה, כרך ה. מותר לשער, שהצורה נתחדשה בידי תלמיד חכם בדרוש שדרש בספרדית־יהודית.

השם מִגְבָּעוֹת שעניינו ׳הכובעים שהכוהנים ההדיוטות חבשו׳, מצוי בתורה בארבע הופעות, כגון ״וחבשת להם מגבעות״(שמות כט 9). בימי הביניים גזרו מצורת הרבים הזאת שתי צורות יחיד – מִגְבָּע ומִגְבַּעַת, ובמאה התשע־עשרה נוספה גם הצורה מִגְבָּעָה. מאחר שדנתי בעניין זה בפירוט במקום אחר, אסתפק כאן אך בהדגמה קצרה. אחת העדויות לצורה מִגְבָּע מצויה אצל הפייטן אלעזר בן פינחס, איש המאה התשיעית: ״בחנוכה פצחו שיר כלולי המגבע״. עדות אחת לשם מִגְבַּעַת באה אצל שמואל ברבי הושענא: ״למלתו יתפסון כל תופשי מגבעת״. עדויות כתובות לצורה מִגְבָּעָה ידועות לנו לעת הזאת רק מן המאה התשע־עשרה. היא מצויה למשל בספר ״תולדות הטבע״ של מנדלי מוכר ספרים: הַמִּגְבָּעָה. ויש מי שקדמו למנדלי מעט שנים בשימוש בצורה הזאת.

מהצורה מִגְבָּעוֹת אכן אפשר היה לגזור את כל שלוש הצורות הנזכרות. מִגְבָּע כמו השם מִפְעָל שצורת הרבים שלו היא מִפְעָלוֹת; מִגְבַּעַת כמו מִשְׁלַחַת, שלה צורת רבים מִשְׁלָחוֹת; מִגְבָּעָה כמו מִשְׂפָּחָה, שצורת הריבוי שלה היא מִשְׁפָּחוֹת. כאמור, לפי מצב הידיעות שלנו כיום שתי הצורות מִגְבָּע ומִגְבַּעַת מתועדות בעברית הכתובה כבר בימי הביניים, והצורה מִגְבָּעָה מתועדת בכתב במאה התשע־עשרה. והנה הצורה הזאת תועדה במרכיב העברי בערבית היהודית של הקהילות באזור תאפילאלת ובאזור תודגה במרוקו. הרי משפט לדוגמה: דבליז כביתו פלמגבעה / (=הצמיד – הסתרתי אותו במגבעה). ושמעתי עדות לצורה מִגְבָּעָה גם מפי יהודי מגרדאיה שבאלג׳יריה בדיבורו הערבי.

כאמור, הצד השווה לאזורים תאפילאלת ותודגה במרוקו וגרדאיה באלג׳יריה שהם אזורי פריפריה, ועל יסוד היכרותי עם להגי היהודים בשלושת האזורים, לרבות יסודות מיוחדים להם במרכיב העברי, אני מעז לשער במידה רבה של סבירות שהמילה מגבעה שימשה שם מאות בשנים, הרבה לפני שתועדה במאה התשע־עשרה בטקסטים הכתובים עברית.

הגיית השווא הנע במרוקו

המילים העבריות והארמיות שבלשונות היהודים אינן מלמדות רק על עצמן. פעמים שקו לשוני בהגייה ובדקדוק, שנהג בעברית ונעקר ממנה בתקופה קדומה, ניבט אפילו ממילים אחדות בלבד ששוקעו בלשונות הדיבור של בני הקהילות. כבר בעבר העמדתי על האפשרות שבמסורתם של יהודי ארם צובה, היא חלב שבסוריה, הקמץ היה נהגה כתנועה אחורית (O) לפני מאות בשנים, היינו לפני השתרשות ההגייה הספרדית ההוגה אותו כתנועה קדמית – [a], כמו הפתח. לשון אחר, יש בידינו עדויות להגיית הקמץ בדרך קרובה למסורת טבריה. כיום, אחרי איסוף של נתונים נוספים אפשרות זו נראית בעיניי סבירה מאוד. אני מתכוון למילים שחדרו בימי הביניים לדיבורם הערבי של יהודי ארם צובה, כגון חכם, חמץ ומצה, שנהגו בערבית שלהם massu ,humis ,huxum. כדבר הזה משתקף בשם המשפחה שַׁמּוּשׁ שהגייתו היא ככל הנראה הגייה מקומית של השם שַׁמַּשׁ. המימוש של [0] כ־[U] משני, והוא תוצאה של השפעת הערבית שבפיהם. התנועה האחורית נהגית [u], ומימושה כ־0]1] מתרחש רק ליד הגה נחצי.

במבטא מלומד השם נהגה שַׁמּוֹשׁ, כפי שמקפיד הסופר אמנון שמוש להגות את שם משפחתו. ראה מה שכתבתי על ההגייה הזאת בחלב (בר־אשר, מוליצ״א, עמ׳ 221, §31; והערה 65 שם).

חקרי מערב-משה בר-אשר-לשונות היהודים במזרח ובמערב ומסורות הלשון הנבטות מהן- 2017 – עמ'

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