.Une histoire de familles-J.Tol


Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph ToledanoPariente

une-histoire-fe-familles

PARIENTE

Nom patronymique à consonnance espagnole qui signifie littéralement le parent (se lit Patienté), ancien titre honorofïque tombé en désuétude, selon rabbi Yossef Messas. Selon l'autre explication donnée par Larédo, le nom serait l'ethnique de l'antique ville de Parientina près d'Alhucémas, dans le Rif au Nord du Maroc. A en croire cette même tradition, la chaîne de montagne du Rif tirerait même son nom des initiales du nom du fondateur de la famille: Rabbi Yaacob Parienté (en hébreu P et F s'écrivant de la même manière). On conservait dans la famille un document datant de 1815 et contresigné par les rabbins de Livourne certifiant que Yaacob Parienté fut bien le souverain du Rif et que cette chaîne de montagnes lui devait effectivement son nom. Le nom est attesté en Espagne dès le XlVème siècle, sous la forme de Parenti. Cette famille était réputée pour sa grande richesse et semble avoir été une des rares à réussir à faire sortir sa fortune d'Espagne avant de venir s'établir au Maghreb. Le nom figure sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle, sous la forme de Parienti. Autres formes: Parente, Parent¡, Parienti, Parienty, Parenty. Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté au Maroc (Tétouan, Tanger, Larache, Mogador, Marrakech, Meknès, Fès, Safi, Casablanca); en Algérie (Alger, Oran, Tlemcen, Aïn Témouchent, Bône, Constantine, Guelma, Tebessa) et en Tunisie (Tunis, Nabeul, Sousse, Bizerte, Béja, Djerba)

  1. YAACOB: Ancêtre mytique de la famille, savant riche et puissant qui aurait régné sur les tribus berbères judaïsées du nord du Maroc aux premiers siècles de l'ère chrétienne, avant la conquête arabe. Sa puissance et sa renomée furent telles dit la légende que ce sont ses initiale R.l.F. qui aurait donné leur nom à la chaîne des montagnes du Rif. Cette légende était si ancrée qu'en 1815 ses descendants avaient fait légaliser par les rabbins de Livourne un document signé par les rabbins de Tétouan racontant son histoire. Quel que soit le crédit qu'on lui porte elle confirme bien l'origine marocaine de la famille avant son passage en Espagne.
  2. YAACOB: Un des rabbins expulsés d'Espagne établis à Fès en 1492. Célèbre poète, plusieurs de ses Quinot (lamen­tations) sont entrées dans la liturgie marocaine.

YEHOUDA: Serviteur du chef de la communauté de Safi, rabbi Abraham Ruti, alors comptoir portugais. Il fit partie d'une délégation du Maroc qui se rendit en 1525 à Lisbonne présenter ses hommages au faux messie David Haréoubéni (Voir Molko). Il resta ensuite à son service à Lisbonne. David Haréoubéni le chargea d'une mission à Safi de laquelle il revint avec de l'argent offert par les fidèles au cours de la vente de cierges bénis par son maître.

YAACOB: Négociant à Tétouan, il servit d'interprète à l'ambassadeur de France, le Comte de Fréjus, envoyé en 1671 pour la signature d'un traité de paix et de commerce entre les deux pays. Grâce à ses relations avec le joallier du roi, Abraham Carsinet (Karsenty), il lui organisa une audience avec le sultan qui ne devait d'ailleurs donner aucun résultat positif.

SALOMON: Interprète de quatre gouver­neurs successifs au cours de l'occupation du port de Tanger par les Anglais entre 1661 et 1684.

YAACOB: Un des talmidé Hakhamim de Salé qui monta avec rabbi Hayim Benattar en 1742 pour étudier dans la Yéchiva qu'il fonda à Jérusalem, "Knesset Israël”.

  1. ABRAHAM: Rabbin connu à Meknès, mort en 1759.

ABRAHAM: Notable de la communauté de Tétouan rendu célèbre par son refus de se plier à la Takana interdisant de construire de nouvelles syangogues. En 1818, il avait édifié un nouvel édifice de culte passant outre aux condamnations du Tribunal Rabbinique et aux menaces d'excommunication des fidèles qui y célébreraient les offices.

MOSES: Fils de Jacob. Un des grands commerçants à Tanger au milieu du siècle dernier, en relations avec Gibraltar et Manchester. Il fonda en 1844 la première banque du Maroc qui porta son nom jusqu'à nos jours. (Rachetée par la famille Abensour, elle fut plus tard transférée à Genève après l'indépendance du Maroc). Un des principaux dirigeants de la communauté, c'est lui qui en 1863 alerta Sir Mosses Montéfiori et le Président de l'Alliance, Alfred Crémieux sur l'affaire de Safi (voir Jacob Wizman) consécutive à l'exécution de deux Juifs faussement accusés d'avoir tué une prêtre espagnol. Emu par ces incidents, Sir Moses Montéfiori arriva au Maroc à bord du navire anglais "La Magicienne״. A Tanger, sa première étape, il fut l'hôte de Moses Parienté.

SHEMTOB: Il fut, en 1867, avec son compatriote de Tétouan, David Cazes, le premier juif du Maroc à étudier dans la première promotion de l'Ecole Normale Orientale fondée à Paris par l'Alliance pour former les instituteurs de son nouveau réseau d'écoles dans le monde méditer- rannéen. Après ses études, il reçut son premier poste d'enseignant en Bulgarie, la politique de l'oeuvre à l'époque étant de ne pas renvoyer les maîtres dans leur pays d'origine. Il fut ensuite muté à Constantinople puis à Jérusalem.

  1. YAACOB: Rabbin né à Tunis en 1830, il s'installa à Bône en 1850 et devint Grand rabbin de la petite communauté. Sa réputation d'érudition s'étendait à toute l'Algérie. Son ouvrage de Responsa, ״Chéerit Yaacob״ a été imprimé pour la première fois en 1983 à Jérusalem, avec la biographie de l'auteur par rabbi Moché Amar. Son fils rabbi Yossef fut également un rabbin connu à Tunis.

SHELOMO: Notable de la communauté de Nabeul, en Tunisie, au début du siècle. Lorsque l'émissaire de Jérusalem, rabbi Messod Cohen Elhadad arriva dans sa ville en 1901, il lui demanda de prier pour lui et ses enfants persécutés par le gouverneur de la ville qui refusait de reconnaître la validité de leur naturalisation française. Ses deux fils avaient été contraints de fuir la ville pour échapper à la prison. Le rabbin le tranquilisa en affirmant que le gouverneur ne tarderait pas à être relevé de ses fonctions. Et effectivment, trois jours plus tard, il fut rappelé à Tunis et en reconnaissance Shélomo fit le serment d'accorder chaque année un don aux yéchivot de la ville sainte.

  1. SHELOMO MEIR: Rabbin-juge à Bizerte à la fin du siècle dernier et au début de ce siècle. Auteur d'un recueil de sermons et de commentaires, ״Imré Shefer”, imprimé à Sousse en 1924.

YEHOSHOUA: Héros de l'auto-défense juive à Meknès. Il fut le seul combattant tué les armes à la main en avril 1911 en défendant du haut des remparts l'entrée du Mellah, assiégié par les cavaliers des tribus berbères soulevées contre le sultan Moulay Hafid. Les défenseurs infligèrtent de lourdes pertes aux assaillants qui se retirèrent après deux jours de combats et l'intronisation d'un éphémère nouveau sultan, Moulay Zin.

ISAAC: Fils de rabbi Shélomo. Grand commerçant à Tunis mort en 1967. Grand innovateur, il avait pris l’initiative de l'organisation annuelle de la "Quinzaine Commerciale des Souks״ qui connut un très grand succès tout au long des années. Pendant la période de l'occupation alle­mande, il fut chargé d'assurer le ravitail­lement des prisonniers et des travailleurs réquisitionnés. Particulièrement pieux, il fut parmi les fondateurs de la grande yéchiba de rabbi Shélo Dana ״Hebrat Hatalmud״ et l'initiateur en 1948 de la création d'une synagogue dans le nouveau quartier résidentiel fondé par les classes moyennes juives dans la proche banlieue de Tunis, Beau-Site. II fut avec Elie Jérusalmi, le rédacteur-éditeur de l'éphémère hebdomadaire de diffusion des principes conservateurs du judaïsme, "L'Oeuvre Israélite״, qui parut en 1926 pour défendre le judaïsme contre la propagation des idées laïques et libérales diffusées par les écoles de l'Alliance.

AUGUSTE: Notable de la communauté d’Alger dans les années trente et quarante. Il fit partie des 15 personnalités désignées d'office pour faire partie du conseil d'Administration de l'Union Générale des Israélites d'Algérie, créée par décret par les représentants de Vichy le 31 Août 1942. L'association qui devait obligatoirement regrouper tous les Juifs d'Algérie, n'eut pas le temps de commencer à fonctionner, les Américains débarquant à Alger le 8 novembre 1942.

GERARD-FELIX: Directeur de société né en 1952 à Tunis, fils de Simon Pariente, employé. Créateur et président directeur général de la société parisienne de prêt-à- porter connue dans le monde entier, Naf Naf.

PATRICK-ABRAHAM: Directeur de société né en 1955 à Tunis, fils de Simon Pariente, employé. Autodidacte, il fit tous les métiers avant de fonder avec son frère Gérard la marque Naf Naf en 1978.

DR RENE GUILLAUME: Médecin et universitaire français né à la Marsa en 1929, fils de Jules Pariente, commerçant. Docteur en médecine, diplômé de chimie générale et en psychologie générale. Chef de service à l'hôpital Beaujon de Paris, professur de clinique pneumologique.

ROBERT: Journaliste sportif français né à Paris en 1930, fils de Jacques Parienté, commerçant à Tunis. Après la licence en Droit, il s'est lancé dans le journalisme sportif. Il a été notamment directeur- générai-adjoint responsable de la rédaction de ״L'Equipe", "France Footbal", ״Tennis de France", "Vélo Magazine", "L'Equipe Magazine". Il est l'auteur de plusieurs livres consacrés aux sports, dont "Jazy, la fabuleuse histoire des Jeux Olympiques"; en collaboration, "La fabuleuse histoire de l'athlétisme"; "Paris en toutes lettres" (Paris, 1986)

MICHAEL: Editeur à Paris, né à Meknès. Fondateur des à la fin des années 1970 des Editions Stavit à Tel-Aviv, spécialisées dans la publication de livres sur le patrimoine culturel du judaïsme marocain, en hébreu et en français. Il a édité notamment Ami Bouganim, Hanania Dahan et Joseph Tolédano. Après son installation à Paris, il a publié un catalgue des livres sur le judaïsme et les actes du premier congrès international organisé à Paris en 1995 par le CRJM, le Centre de Recherches sur le Judaïsme Marocain, fondé par Robert Assaraf.

PROSPER: Peintre et cinéaste à Los Angeles, né à Meknès. Auteur de plusieurs courts et longs métrages en Israël avant son installation aux Etats-Unis.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph ToledanoPariente

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

une-histoire-fe-familles
  1. SHELOMO: Rabbin dans l'antique

capitale du Tafilalet, Sijilmassa, une des plus importantes villes sur la route des caravanes entre le Sahara et la Méditerranée. Cette florissante commu­nauté fut détruite lors de la grande vague des persécutions des Almohades. Une de ses lettres, adressée en 1148 à son père réfugié en Egypte, est une des sources d'informations sur la vie des Juifs au Maroc au cours de cette époque tragique.

  1. AHARON: Rabbin de la communauté des Tochabim de Fès, un des signataires de la Haskama des Tochabim de ne pas consommer la viande abattue par les Mégourachim selon la règle de l'insuflation du poumon, la ״Néfiha״, décision qui provoqua la grande controverse bien connue entre les deux communautés.
  2. ABRAHAM: dit Harofé, le médecin. Rabbin né à Fès en 1543. Il fut membre du tribunal rabbinique et signa sur un certain nombre de Takanot dont celle de l'an 1600 faisant obligation aux habitants de Fès de venir en aide à leurs frères de Jérusalem. Il décida à l'âge de 110 ans de monter terminer ses jours à Jérusalem où il mourut quelques mois après son arrivée en 1653.

PINHAS: Fils de Néhémia. Notable de la communauté de Fès, un des signataires de la Takana de 1599 autorisant de prendre une seconde épouse en cas de stérilité de la première après plus de dix ans de mariage. Il centralisa en 1603 les dons des habitants de Fès en faveur de la communauté de Jérusalem.

BINYAMIN: Riche négociant marrane originaire du Portugal qui s'installa à Salé où il revint ouvertement au judaïsme au début du XVIlème siècle. Avec l'aide de son frère Yossef, installé en Hollande, il se mit au service du caïd d'Azemour, Mohamed El Ayachi qui contrôlait tout le Nord du pays à qui il fournissait des armes achetées en Hollande, malgré l'opposition du sultan Moulay Zidan et des conseillersde la famille Pallache alors très influents à la Haye. Il suivit le caïd El Ayachi quand il décida en 1640 de transférer son centre d'Azemour à Tétouan.

YEHOUDA: Grand négociant interna­tional d'origine livoumaise, à Alger à la fin du XVIlème siècle. En 1699, le Bey de tunis lui confia la mission de renouveler l’accord de paix et de commerce avec les Pays-Bas. A la suite de la réussite de sa mission, le Parlement des Pays-Bas le chargea de négocier des traités semblables avec l'Algérie et la Tripolitaine qui lurent conclus en 1708.

  1. YAACOB RAPHAËL: Rabbin né à Mogador et éduqué en Angleterre. Il fut rabbin de la communauté hispano- portugaise de Montréal entre 1778 et 1782, et ensuite rabbin à New York, puis à Philadelphie où il mourut en 1811.
  2. ABRAHAM: Célébré rabbin de Tunis, affectueusement surnommé Baba rbi. Il est considéré comme l'introducteur des hautes études talmudiques en Tunisie avec rabbi Sémah Sarfati à la fin du XVIlème siècle. Mort en 1715. Il était comme lui originaire du Maroc. La yéchiva qu'il avait fondé était connue jusqu'à nos jours comme la yéchiva des Mékoubalim, les Kabbalistes.
  3. AHARON YONATAN: Un des grands rabbins d'Alger du XVIlème siècle. Il fut l’auteur de différentes prières entrées dans le rituel de la communauté pour la célébration du second Pourim d'Alger commémorant l'échec des Espagnols devant Alger en 1775.
  4. HANANIA: Surnommé "mou! sjra elkhdra״, le rabbin à l'arbre vert. Considéré comme le saint patron de la ville de Marrakech. Son tombeau auprès duquel pousse un arbre toujours vert malgré le feu entretenu à ses pieds par les fidèles, était un centre de pèlerinage connu dans tout le Maroc. Avant le Protectorat, les Musul­mans s'adressaient à lui pour retrouver lesescalves noires enfuies. On ignore tout de sa biographie et selon la tradition, il serait originaire de Terre Sainte.
  5. YOSSEF: Sumomé Hadayan car il fut promu juge à un âge très précoce, Fils de rabbi Shémouel. Selon la tradition il occupa son poste de dayan au tribunal de Tunis pendant près de quatre-vingt dix ans, accédant à sa présidence en 1765, succédant à rabbi Messod Elfassi. Il finit ses jours à Jérusalem.
  6. SHAUL (1772-1849): Disciple de rabbi Sémah Cohen, contemporain du célèbre grand rabbin de Tunis, rabbi Yéhoshoua Bessis. Rabbin miraculeux, grand kabbaliste, grammairien, il fut Prési­dent du tribunal rabbinique de Djerba à titre bénévole. Auteur de plusieurs ouvrages de commentaires dont "Lehem Habikourim" et "Bina leetim". "Kamé Réem" et "Bigdé Kéhouna". Il compsa des prières et des chants publiés dans son livre "Sifté rénanot". On raconte qu'en entendant un jour au marché le crieur public annoncer l'abolition de l'esclavage en Tunisie, sous la pression des puissances européennes, il éclata en sanglots, passant toute la journée à pleurer. Quand on lui demanda la raison de son étrange conduite, il répondit avec amertume: "Ne voilà-t-il pas que les plus méprisés des hommes, voués par la malédiction divine à cette humiliante condition de génération en génération, Dieu les a pris maintenant en misérocorde, alors que nous, son peuple, continuons à être en exil ? Il pleura tant qu'il s'endormit et pendant son sommeil on le vit sourire. A son réveil, il raconta que du Ciel on lui avait que la Rédemption était maintenant proche: son arrière peti- fils la verra. Effectivement en 1948 ce fut la proclamation de l'Etat d'Israël !
  7. ABRAHAM ITSHAK1: Fils de rabbi Hay. Une des grandes figures rabbiniques de Tunis au XIXème siècle, contemporain de rabbi Yéshoua Bessis. La yéchiba qu'il dirigeait bénéficia du généreux soutien de son proche parent, le caïd Nissim Samama. Fervent kabbaliste dans la tradition du grand maître du Yemen, rabbi Shalom Sharabi. Ses livres "Michméret Kéhouna" et "Shoulhano shel Abraham", qu'il fit imprimer de son vivant à Livourne, en 1865, sont devenus les livres de chevet des rabbins tunisiens.
  8. MESSOD: Rabbin à Tanger, mort en 1887 à l'âge de 102 ans. Fondateur de la synagogue "Tiferet Israël" qui portait également son nom jusqu'à nos jours. Lors du bombardement de la ville par la flotte française en 1844, il échappa miracu­leusement à la mort. Alors qu'il fermait les volets de la fenêtre de sa chambre, un débris d’obus lui emporta deux doigts de la main droite.

LEVY ABRAHAM (1844-1888): Juriste et homme d'affaires. Un des pionniers de la presse au Maroc. Né à Mogador, éduqué en Angleterre, il s'installa à Tanger après ses études en France et en Angleterre où il fut le correspondant de l'agence Havas et des journaux juifs anglais "The Jewish World " et "The Jewish Chronicle". Après la conférence de Madrid sur la protection étrangère, tenue en 1880, il fut chargé par le judaïsme américain de veiller à l'application des clauses sur les droits des juifs du Maroc et d'informer les consuls étrangers toutes les violations. En 1883, il fonda le premier journal de langue française du pays, "Le Réveil du Maroc". Sa nationalité anglaise lui permit une liberté de ton inattendue pour l'époque, n'hésitant pas à critiquer très vivemant les agissemesnts de la "soi-disant adminis­tration marocaine, primitive et corrom­pue", tout en prenant soin de ne jamais attaquer frontalement le sultan lui-même. Il mit généreusement son journal au service de la lutte pour les droit communauté juive, soulignant sa capacité de contribuer au progrès du Maroc et préconisant pour cela une plus grande intervention de l'Europe. "Il est bien temps que l'Europe civilisée abandonne les hypocrites considérations de respect du droit international en vertu desquelles elle tolère les méfaits inhérents à l'adminis­tration marocaine. Si la cause de la civilisation prévaut sur toutes les autres, si la solidarité humaine n'est pas un vain mot, il y a longtemps que les cabinets européens devraient imposer au Maroc des réformes administratives et économiques plus humaines, en harmonie avec la justice et la prospérité des indigènes et des étrangers ("Le Réveil du Maroc", 7 Janvier 1885). Il se fit également le défenseur des intérêts de la France, préconisant de lui confier le protectorat sur le pays. Après sa mort prématurée, alors qu'il n'avait pas encore 50 ans, son journal fut racheté par le banquier Haïm Benchimol.

  1. SHELOMO: Fils du riche commerçant Abraham. Rabbin à Debdou, mort en 1881. Vénéré par la communauté qui lui donna le surnom de rbi elkbir, le grand rabbin.
  2.  
  3. ABRAHAM COHEN-SABAN: Fils du rabbin-juge Aharon, rabbin à Debdou, disciple de rabbi Shélomo Cohen, son oncle. Il quitta Debdou en 1903 à la suite de la prise de son village par le célèbre chef rebelle Bou Hmara qui devait tenir tête pendant sept ans aux troupes royales et s'acharner particulièrement sur les communautés juives de Debdou et Taza. Il trouva refuge dans le présidés espagnol de Mélilia où il fut juge au tribunal rabbinique et où il continua son enseignement. Fondateur d'une synagogue qui existe jusqu'à nos jours.
  4. SASSI: Disciple de rabbi Itshak Houri, dont il épousa la fille. Enseignant puis juge et président du tribunal de Djerba pendant 37 ans jusqu'à sa mort en 1905. Auteur d'un ouvrage de commentaire talmudique "Birkat Hachera״.
  1. YOSSEF HAEM: Fils de Yéhouda. Rabbin né à Mogador en 1851, il monta avec ses parents à Jérusalem en 1866 où il dirigea la Yéchiva de la communauté nord- africaine. Son livre "Minhat Cohen" ( Jérusalem 1902) connut un grand succès car il mêlait à l'érudition sépharade une excellente connaissance de la tradition achkénaze. Il fut élu en 1915 président du Tribunal de la Communauté Maghrébine, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1921. R. HAYEM: Un des plus grands rabbins des dernières générations au Maroc. Né à Fès en 1836, il fut considéré de son vivant comme un saint miraculeux. Ses obsèques en 1925 en présence des autorités musulmanes et françaises furent grandioses. Les discours en sa mémoire se poursuivirent plusieurs heures du matin jusqu'à son enterrement vers trois heures de l'après-midi. Sa tombe était devenue un lieu de pèlerinage populaire.
  2. YOSSEF: Fils de rabbi Nissim qui fut président du tribunal rabbinique de Djerba. Nommé président du tribunal pour succéder à son oncle monté en Terre Sainte, il refusa d'émarger à la caisse de la communauté et continua à exercer sa profession de bijoutier où il excellait. Il fonda une caisse de bienfaisance qui accordait des prêts aux Talmidé Hakhamim qui acceptaient de vivre uniquement de leur labeur. En plus de ses fonctions au tribunal, il enseignait bénévolement. Considéré de son vivant comme miraculeux, de nombreuses légendes sont attachées à son nom. Mort en 1858.

YAACOB: Une des figures dominantes de la presse et de la littérature judéo-arabe en Tunisie. Né à Tunis en 1872, il commença sa carrière en 1892 comme instituteur à l'école de l'Alliance. Il fut aussi interprète auprès des autorités françaises à Mateur. Paralldelemnt, il se lança dans le journa­lisme collaborant aux journaux juifs de Tunis. En 1891, il fonda son propre journal "Al Nosra", La Victoire, qui parut 2 ans. Il fut avec Tsemah Levi le rédacteur de "Nasser El Mouhayerin", le soutien aux déshérités. L'institution de la caution et de la censure le contraignirent à mettre fin à la parution de ses journaux. Après la levée de ces entraves, il fonda en 1904 le quotidien "Al Sabah", le Matin qui devait connaître une longévité exceptionnelle, réussissant à paraître sans interruption pendant plus de onze ans avec comme sous-titre justifié, "seul quotidien judéo-arabe d'Afrique du Nord". Ses éditoriaux quotidiens étaient très attendus. Parrallèlemt il collabora au journal de Yossef Cohen Ganouna, "Le Judaïsme Tunisien", en français. Sioniste fervent, il collabira au premier périodique sioniste, le mensuel "Kol Sion" qui parut à Tunis entre 1912 à 1913. Auteur de plusieurs romans en judéo-arabe, parus d'abord en feuilletons dans son journal, puis en volumes, "L'Aigle rouge"; "La jeune fille pudique"; "Les montagnes des ténèbres"; "Les flammes du désir"; Il traduisit du français les articles de la presse française sur l'Affaire Dreyfus, ainsi que les romans les plus populaires de l'époque comme "Les Trois Mousquetaires"; ’Ivanohé". Il publia également des recueils de poésie.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

Page 325

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

une-histoire-fe-familles
  1. PINHAS COHEN-AZOG: Fils de Baba Doudou. Célébré rabbin originaire du Sous, surnommé également Baba Pinhas, descendant du célèbre saint rabbi David Ben Baroukh. Il s'installa à Marrakech où il fut président de la communauté entre 1938 et 1940. Il était lié d'une très grande amitié avec le tout- puissant pacha de la ville, El Glaoui Selon la tradition populaire, il lui sauva la vie à

plusieurs reprises en lui dévoilant des complots qui se tramaient contre lui et qui du ciel lui avaient été révélés. On raconte qu'au cours de l’une des quêtes à Fès, un respectable notable musulman l’invita et lui fit visiter la synagogue qu’il avait fait en secret aménager dans sa cave, étant le descendant d’une famille juive convertie de force à l’Islam et lui remit une grande somme en hommage à son illustre ancêtre qu’il vénérait, rabbi David Ben Baroukh. Après sa mort, en 1952, son tombeau est devenu un lieu de pèlerinage local très populaire.

AHARON:        Riche commerçant et généreux bienfaiteur de la communauté de Tanger au début du XXème siècle. Il a largement contribué aux oeuvres sociales et éducatives de la communauté et notam­ment au fonctionnement de l’asile de vieillards Sabah-Larédo. Fondateur de l’Association "Shir Hashirim" pour l’éducation religieuse des jeunes déshérités. Après sa mort en 1963, ses enfants installés au Vénézuéla ont édifié à Caracas une synagogue qui porte son nom.

MOSES COHEN-LAREDO: Président de la communauté de Tétouan première moitié du XXème siècle et vice-président du Conseil Municipal de la ville. II s'installa ensuite à Tanger où il mourut en 1966.

SAMUEL: Fils de Moïse. Journaliste et écrivain né à Tétouan. il fut entre les deux guerres correspondant à Tanger du quotidien madrilène ABC et vice-président de l'Association internationale de la Presse à Tanger.

  1. Y AMIN: Dernier grand rabbin de Tanger. Né en 1898, il resta à son poste jusqu'au début des années quatre-vingt , rejoignant ensuite son fils, rabbi Abraham, rabbin de la communauté marocaine de Car acas au Vénézuéla.

ABRAHAM: Pieux notable de la

communauté de Meknès. Il fut avec Baroukh Tolédano, le premier juif à quitter les murailles protectrices du vieux Mellah et à se construire en 1925 une belle villa dans le Nouveau Mellah. Possédé par l'amour d'Eretz Israël, il tenta à plusieurs reprises de s'y rendre, la dernière fois en 1929, sans succès. Mort à Meknès en 1944. Plus de trente ans plus tard ses fils décidèrent de transférer ses restes en Terre Sainte, mais là encore sa alya faillit échouer. La Hebra Kadicha de Meknès se trompa en effet et transféra le corps d’un autre Abraham Cohen, mais ses fils ne se découragèrent pas et son corps repose aujourd'hui auprès de celui de son épouse Jamila Ohana – et de l'autre Abraham Cohen – sur le Mont des Oliviers à Jérusalem.

  1. MORDEKHAY MEIR: Rabbin né à Djerba, il fut appelé en 1951 à siéger au tribunal rabbinique de Tunis. A la mort du grand Rabbin David Benbaron en 1956, il fut appelé à assurer son intérim mais ce n'est qu'en 1958 qu'il reçut le titre de Grand Rabbin et de Président du Haut Tribunal rabbinique.

PROSPER (1909-1983). Fils de Yéhouda. Né à Meknès, il fut le premier jeune de la ville à suivre les cours de l'Ecole Normale Israélite Orientale de Paris. Après une carrière d’instituteur à Safi, Meknès, Fès, Mogador, Azemour, il se convertit au droit et exerça comme avocat à Casablanca. Il représenta le judaïsme marocain avec S.D. Lévy et Ménahem Marciano à la Conférence Extra­ordinaire de guerre du Congrès Juif Mondial à Atlantic City en Novembre 1944 qui apporta son soutien aux revendications des juifs marocains. A son retour il publia une brochure qui rencontra un grand succès sur ce congrès historique qui marqua l'entrée du judaïsme marocain dans l'arène internationale. Il fut le premier Marocain à être élu Secrétaire général de la Fédération Sioniste du Maroc, en 1945. Monté en Israël dès la création de l'Etat, il ne réussit pas à s'intégrer à l'establishment alors accaparé par le Mapaï en raison de ses sympathies pour le Hérout. Fondateur et premier président de l'Union des Immigrants d’Afrique du Nord au début des années cinquante. Après avoir exercé quelques années comme avocat à Tel- Aviv, il revint à l’enseignement du français au lycée de l'Alliance de Tel-Aviv. Auteur d'un ouvrage sur les proverbes hébraïques et leurs équivalents en français. Dix ans après sa mort, survenue en 1983, sa fille a publié des extraits des ses mémoires sous le titre "La Grande Aventure".

JACK: Fils de Abraham. Homme d'affaires et militant communautaire né à Meknès. Il fut parmi les premiers dirigeants de l'O.C.V.I.M. Oeuvre de colonies de Vacances Israélite de Meknès. Après son installation à Paris, venant de Casablanca, il fut vice-président de l'Union pour la Promotion des Juifs du Maroc en France jusqu'à sa brutale disparition en 1977.

RACHEL: Fille de Pinhas Mréjen, veuve de Jack Cohen. Militante communautaire fervente née à Meknès. Engagée très jeune dans l'activité sioniste, elle fut dans sa ville natale trésorière de l’Union des Dames Israélites et de présidente de la Wizo. Depuis son installation à Paris, elle milite notamment au sein de Siona, de la Fédéaration Sépharade de France et du Congrès Juif Mondial. Secrétaire générale- adjointe du Centre culturel du Judaïsme marocain à Paris, le Centre Rambam.

 ALBERT: Fils de Jack. Homme d'affaires et militant communautaire à Paris, né à Meknès en 1946. Un des fondateurs du Centre culturel du Judaïsme marocain, le Centre Rambam dont il est vice-président. Fondateur avec les autres membres de sa famille de la Bibliothèque Jack Cohen au Centre Rambarn et à la Yéchiva Or Baroukh de Jérrusalem. Un des promoteurs de la construction de la Maison France- Israel à Paris.

PHILIPPE: Fils de Jack. Chirugien- dentiste et militant communautaire à Paris, né à Meknès en 1958. Un des responsables du projet Partenariat Israël 2000 et dans ce cadre le jumelage avec la ville de développement de Galilée Maalot. Collec­tionneur d'oeuvres d'art, il a fait don de sa collection de cartes postales sur le judaïsme marocain au Musée Juif de Paris. DAVID: Fils de Abraham. Homme d'affaires et militant communautaire. Après avoir été avec son frère aîné, Isaac, un des pionniers de la Alya de Meknès dès la création de l'Etat d'Israël, en 1948, il revint au Maroc où il fonda une prospère maison de commerce à Casablanca. Installé à Paris au début des années soixante-dix, il fut un des rares originaires du Maroc à poursuivre la même activité: l'alimentation. Après la mort de son frère Jack, il prit sa relève, entra dans l'U.J.P.M et en devint d’emblée président. Il continua l'idée de son frère de créer un centre culturel du judaïsme marocain, et fut l'infatigable promoteur et fondateur du magnifique Centre Rambarn dans le XVIIème arrondissment de Paris, avec sa salle de fêtes, sa synagogue en style hispano-mauresque et sa bibliothèque au nom de Jack Cohen. Il a publié en 1996 ses mémoires sous le titre" Passion marocaine" avec une préface du Grand Rabbin de France, Joseph Sitruk.

ALBERT: Fils de David. Administrateur de société et militant communautaire né à Meknès en 1947. Trésorier-adjoint et un des piliers du Centre Rambarn à Paris. YOLANDE: Fille de Aharon Cohen. Professeur agrégée d'histoire à l'Université de Montreal, née à Meknès. Co-auteur avec Marie Cohen-Berdugo et Joseph Lévy

d'un livre racontant l'histoire de l’intégration de sa famille au Canada: "Les Juifs marocains à Montréal; témoignage d'une émigration moderne" (Montréal, 1987). Elle dirige le projet du Conseil des ommunautés Israélites du Maroc de créeation dèun CD ROM et dàun site Internet sur le patrimoine culturel du judaisme marocain.

PINHAS COHEN-GAN: Fils de Moïse Un des plus grands peintres d'avant-garde israéliens contemporains. Né à Meknès en 1943, il monta enfant avec ses parents et reçut son éducation à Kiriat Bialik près de Haïfa. Professeur à l'Ecole des Beaux-arts Betsalel de Jérusalem, il représente Israël dans les grands salons internationaux.

  1. JEAN: Célèbre gynécologue- accoucheur, né à Paris en 1929 d'un père originaire de Mogador Albert Cohen, et d'une mère originaire de Bagdad, Suzanne Albala, venue au Maroc enseigner dans les écoles de l'Alliance Israélites Universelle. Après des études primaires et secondaires à Casablanca, il fit des études de médecine à Paris. Chargé de cours à l'Université de Paris de 1974 à 1994, ancien président de la Société Française de Gynécologie, il est depuis 1974 directeur du Centre Stérilité de l'hôpital de Sèvres. Il a publié un grand nombre de manuels de médecine dans le domaine de la stérilité et est l'auteur de deux ouvrages de vulgarisation pour le grand public: "Les mains de la vie" (Paris, 1981) et en collaboration avec Raymond Lepoutre, "Tous des mutants" (1987) sur les fascinantes perspectives de la géné­tique. Co-auteur de l’Encyclopédie de la Vie sexuelle. Rédacteur-en-chef du journal médical "Contraception-Fertilité -Sexua­lité", il a produit 13 films médicaux dont l'un reçut en 1970 le Prix de la Recherche Fondamentale. Appelé souvent en consultation au Maroc avec lequel il a gardé des liens étroits, il est officier de la Ouissam Alaouite, décoré de l'Ordre André Bello Perez du Vénézuéla et Médecin Lieutenant de Réserve de l'armée française.

BENNY :           Publicitaire et militant communautaire né à Tunis. Président du Consistoire de Paris jusqu'en 1993.

ELIE COHEN: Economiste français né à Fès. Président de la Faculté d'etudes économiques Dauphine à Paris.

MOÏSE MAURICE: Publicitaire né à Casablanca dans une famille originaire de Tanger, en 1938. Administrateur de société. Président du Consitoire de Paris depuis 1994, il axe son action sur la tolérance et l'opposition à l'intégrisme, préconisant le retour à un judaïsme plus ouvert et plus tolérant dans la tradition juive marocaine dont il est l’héritier. Vice- Président du CRIF . Après des études à HEC-Paris, il avait fondé une agence de publicité et une banque de données spécialisée dans la promotion des ventes. Auteur d'une douzaine d’ouvrages techniques sur les problèmes de la communication, des relations publiques et marketing dont "La politique de promotion des ventes"; (1969); "La dyamique commerciale :application aux produits industriels"; "La stimulation des hommes dans l'entreprise" (1971) et "La vente visuelle".

ELIE: Fils de Moïse. Célèbre économiste français né à Meknés, Maroc en 1950. Considéré comme le meilleur spécialiste de la politique industrielle en France. Lauréat de Science-Pô de Paris, il entra après un doctorat à Dauphine consacré aux transports en région parisienne, au Centre de Sociologie et de l'Innovation de l'Ecole des Mines. Il a publié en 1981 avec Michel Bauer son premier livre: "Qui gouverne les groupes industriels?" qui démontre contre l'opinion dominante que "que la propriété n'est pas le pouvoir" et rejettait de ce fait le programme de nationalisations des

Socialistes. Il publie ensuite "L'Etat- brancardier" (1989) qui contient une critique sévère de l'interventionisme de l'Etat. Son verdict est aussi sévère dans son troisième livre paru en 1992 "Le Colbertisme High tech" qui démontre que !'ère des "grands projets" industriels – qui procède de l'activité conjointe de !'Admi­nistration et de sociétés privées – à l'échelle de la France est dépassée. Pour autant estime-t-il, la puissance publique a encore un rôle à jouer, ne serait-ce que pour inciter les entreprises créatrices de valeur ajoutée à choisir de s'installer en France ou d'y rester. En 1996, il a publié "La tentation hexagonale. La souverainté à l'épreuve de la mondialisation".

ROGER: Fils de Reuben. Avocat né à Fès en 1929, descendant du vénéré rabbi rabbi Haim Cohen Scali. Après des études à l'Ecole Normale Hébraïque de Casablanca, il s'engagea dans l'enseignement dans les écoles de l'Alliance. Parallèlement, il termina sa licence de Droit et en 1957 rejoignit l'administration marocaine, puis il s'installa comme conseil de sociétés à Casablanca. Il exerce comme comme conseiler juridique et avocat à Paris depuis 1967. Sur le plan communautaire, secrétaire général de l'Union des Juifs du Maroc en France de 1970 à 1980. Il participa en 1985 à la fondation du Rassemblement Mondial des Juifs Maroc et à son retour il fut élu secrétaire du Rassemblemnt des Juifs du Maroc en France (R.J.M.F.)

YAACOV: Célèbre acteur de tiréâtre et de cinéma israélien né à Meknès en 1960. Il immigra avec ses parents en Israël à l’âge de 5 ans et s'installa dans la petite ville de développement de Migdal Haemeq. Dans ses premiers sketchs, il donna libre cours avec un humour corrosif et provocatif à ses sentiments de discrimination, mais son succès et les années ont amoindri son ressentiment ayant trouvé une place de choix dans le show buisness israélien.

  1. DAVID: Professeur d'histoire israélien, né à Casablanca. Il consacra son doctorat obtenu à l'université de Paris à la situation des "Juifs de France sous le Second empire" publié ensuite comme livre. Auteur d'un grand nombre d'études sur les Juifs du Maroc dont "Lyautey et le sionisme". Prépare une monographie sur l'histoire de la communauté juive de Casablanca.

DENIS MARTIAL: Fils de Georges Cohen, chef d'entreprise. Ingénieur, né à Guelma en Algérie en 1940. Diplômé de l'Ecole Nationale d'Electricité et de radio électricité de Bordeaux. Vice-président directeur général de Daisy Système Corporation.

JACQUES-LAURENT: Fils de Meir Cohen, négociant. Directeur de société, né à Mogador au Maroc en 1930. Diplômé de l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris. Directeur général adjoint de la Compagnie Sucres et Denrées.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

Page 329

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

une-histoire-fe-familles

COHEN-ALOCONA

Appelatif d'origine arabo-espagnole, toponyme de la ville espagnole d'Al-Ocona, donné à une des familles Cohen d'Espagne réfugiée au Maroc après l'édit d'expulsion de 1492. La prospère communauté juive d'Al-Ocona fut condamnée à verser de fortes amendes aux autorités dans le cadre des persécutions qui précédèrent l'édit d'expulsion. Cet appellatif autrefois illustre au Maroc, en particulier à Salé, semble avoir disparu au Maghreb XXème siècle.

COHEN-BOULAKIA

Appelatif d'origine arabe, ethnique de Boulakia, un des faubourgs du Caire, donné à une famille Cohen d'origine égyptienne anciennement installée en Tunisie pour la distinguer des autres Cohen indigènes.

FELIX: Avocat, publiciste et dirigeant communautaire à Tunis, première partie du XXème siècle. En 1901, il oeuvra pour l'institution d'un Comité de la Commu­nauté élu à Tunis. 11 fut, pour des raisons religieuses, un des opposants les plus résolus au projet de la municipalité de Tunis d’exproprier le vieux cimetière juif de la ville qui était désaffecté depuis 1898, projet qui souleva une très vive émotion de la communauté. Il prit l'initiative d'une pétition publique qui lut adressée au Sénat français demandant aux députés d'inter­venir auprès de la Résidence pour annuler ce projet.

CLAUDE: Homme de lettres français né en Tunisie, auteur notamment d'un roman iconoclatse "L'utérus du Christ" (Paris, 1978).

COHEN-GANOUNA

Appelatif d'origine arabe ou berbère, sans doute ethnique d'origine sans qu'il soit possible de donner plus de précisons, ajouté à une des branches de la famille Cohen de Tunisie

pour la distinguer des autres. Au XXème (Tunis, Sousse).

  1. MORDEKHAY (1831-1885): Fils de rabbi Yossef, rabbin à Tunis seconde moitié du XIXème siècle. Un des plus grands disciples de rabbi rabbi Abraham Hacohen Itshaki, l'auteur de "Michmarot Kéhouna". Connu en son temps pour sa

mémoire prodigieuse. Proche du légen­daire caïd Nessim Scemama, il fut un des postulants à une part de son fabuleux héritage et écrivit un opuscule, "Zekhout Yossef', pour justifier ses prétentions. Pour lutter contre ce qu'il considérait avec

d'autres rabbins conservateurs, comme l'oeuvre de déjudaïsation de l’Alliance, il fonda avec rabbi Eliahou Brami la société "Or Hatorah" pour l'enseignement gratuit du judaïsme qui fut ensuite prise en mains par le Comité de la Communauté comme Talmud Torah. 11 mourut au cours de la grande épidémie qui ravagea Tunis en 1885.

JOSEPH: Un des plus célébrés journa­listes de la presse juive tunisienne à la fin du siècle dernier. Il collabora avec Fellah et Hay Sitruk à la publication de l'hebdo­madaire en judéo-arabe "Alhoria", la Liberté en 1888, puis l’année suivante, il fut le rédacteur avec M. Maarek du quotidien en judéo-arabe. "Le Télégraphe". L'espérance de vie des organes en judéo- arabe étant toujours aléatoire, il fut entre 1914 et 1919 le secrétaire de la rédaction, avec Albert Attal comme rédacteur en chef, de l'hebdomadaire "Tunisia", "Le

Judaïsme africain, revue générale illustrée, de science, histoire, coutumes, biographies, édition, ethnologie", qui parut à Sousse. Mais sa contribution la plus durable fut l'édition à partir de 1912 de l'hebdomadaire politique de langue fran­çaise "L'Egalité", défenseur des thèses du judaïsme modéré, traditionaliste et conser­vateur, soucieux de mettre les Juifs de Tunisie à l'abri de l'assimilation que prônait l'hebdomadaire concurrent, "La Justice", d'Henri Smadja avec lequel il entretint de vives polémiques. Favorable au mouvement de renaissance national juif, le sionisme, le journal défendit également l'octroi sélectif de la nationalité française aux Juifs de Tunsie capables de la recevoir par leur éducation et leur évolution. Après sa mort, survenue en 1929, sa veuve pour continuer son action, reprit la rédaction du périodique qui devait disparaître dans la tourmente de 1940.

COHEN-HADDAD

Appelatif d'origine arabe, indicatif d'un métier, le forgeron ajouté à des familles Cohen pour les distinguer des autres en Tunisie en Algérie et au Maroc. Autre explication: dérivé de Hadid, le Grand prêtre du Temple dont ils seraient les descendants. Le patronyme est également porté seul sans ajout à Cohen (voir Haddad, Elhadad). Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Tunisie (Djerba, Tunis, Gabès) mais également en Algérie dans le Constantinois (Constantine, Bône) et au Maroc.

  1. ITSHAK: Rabbin né en Algérie et installé à Djerba au XVIIIème siècle, il y fonda une synagogue qui porte son nom à ce jour. Mort en 1755 en laissant une grande oeuvre publiée après sa mort, dont "Kamé Reem", commentaire sur Rachi (Livourne, 1862).
  2. MESSAUD: Rabbin né à Marrakech en 1820, il monta avec son père à Jérusalem où il s'acquit une grande réputation de kabbaliste. Il fut à partir de 1903 et jusqu'en 1927, le chef de la Yéchiba des Kabbalistes, "Bet El". En 1891, il fut envoyé comme émissaire de Jérusalem en Tunisie et en Tripolitaine. Auteur de nombreux livres de Halakha, dont: "Koah Ma'assav héguid lé'amo", récits de la vie des saints (Jérusalem, 1906, seconde édition 1992); "Ben Yékahbed ab" (Jérusalem, 1906) et "Simhat Cohen", traité mystique (Jérusalem, 1921).
  3. YAACOB: Fils de rabbi Maatouk Azizi. Pieux philanthrope à Gabès seconde moitié du XIXème siècle. 11 apporta son aide à la yéchiva de rabbi Moché Aïdan et à la publication des livres des rabbins de Djerba. Auteur d'un commentaire sur les Psaumes, "Kanaf rénanim", imprimé de son vivant, et de "Bet Yaacob", commentaire biblique, imprnné après sa mort.

COHEN-HADRIA

Appelatif d'origine arabe ajouté à une des branches de la grande famille des Cohen- Tanudji de Tunis, et qui a pour sens civilisé, de bonne compagnie. C'est ainsi par exemple que les Musulmans expulsés d'Espagne réfugiés au Maroc disaient qu'ils ne pouvaient vivre que dans des villes Hadria, civilisées, comme Fès, Salé, Rabat ou Tétouan, par opposition aux villes formées . par les campagnards comme Meknès ou Marrakech..Au XXème siècle, patronyme très peu répandu, porté seulement en Tunise, à Tunis.

VICTOR:          Célèbre avocat, militant

socialiste et dirigeant communautaire à Tunis. Au cours de la sombre période de l'occupation allemande, il fut chargé de réunir les fonds nécessaires pour financer les services de la communauté et payer les amendes imposées par les nazis. Arrêté par la Guestapo le 15 février 1943, à la requête des autorités françaises en compagnie d'une vingtaine de personalités de l'opposition, ils furent déportés par avion pour la France. Détenu plusieurs mois à Paris, il fut avec le le Dr. Benjamin Lévy, militant radical-socialiste déportés à Auschwitz d'où ils ne revinrent jamais.

  1. EL1E: Frère de Victor. Médecin et célèbre dirigeant socialiste, né à Tunis en 1898. Après des études médicales en France, il revint en Tunisie, et protégé par sa nationalité française transmise par sa mère d'originne algérienne, se lança avec

fougue dans le combat socialiste. Il fut un des principaux collaborateurs du quotidien du soir "Tunisie Socialiste". Publiciste, il écrivit de nombreux articles dans les périodiques juifs de Tunisie et de France. Il raconte sa vie de militant pour le socialisme et en faveur de l'indépendance de la Tunisie dans son livre de mémoires: "Du Protectorat français à l'indépendance tunisienne, souvenirs d'un témoin socia­liste" (Nice, 1976). Après l'indépendance de la Tunisie, il s'installa en France, à Nice où il devait mourir.

RENE: Secrétaire général des commu­nautés israélites de Tunisie dans les années cinquante et représentant de la commu­nauté à l'Exécutif Nord-Africain du Congrès Juif Mondial. Il fut en 1933-34 rédacteur de l'hebdomadaire d'information juive et d'action sioniste "L'Aurore"

COHEN-KHALLAS

Appelatif d'origine arabe donné à une des branches de la famille Cohen de Fès pour la distinguer des autres et qui a pour sens le payeur, le trésorier, par extension le financien Autrefois à Tlemcen, le nom était également porté sans l'ajout de Cohen Au XXème siècle, patronyme très peu répandu, porté au Maroc.

  1. CHELOMO: Rabbin à Tlemcen au début du XVIème siècle, en correspondance avec les rabbins de Fès.
  2. MOCHE COHEN (1683-1714): Fils de rabbi Néhémya. Rabbin célébré en son temps à Fès pour son zèle à ramener les pécheurs sur le droit chemin et surnommé pour son extrême piété, Hahassid. Fondateur d'une grande yéchiba grâce au soutien financier de son frère Shemtob qui également érudit, se livrait au commerce pour subvenir aux besoins de deux familles. Ils furent tous les deux condam­nés à mort et exécutés à Meknès, en 1714, sur ordre du sultan Moulay Ismael, à la suite de la dénonciation d’un riche et influent négociant juif de Rabat qui se livrait à la débauche et que le rabbin avait publiquement condamné et appelé au repentir. Avant d'être envoyé pour son exécution dans la capitale, Meknès, il alla se recueillir dans la synagogue de rabbi Shemouel Elbaz et la place où il fit sa dernière prière était depuis considérée comme un lieu sacré où les malades venaient, pieds-nus, implorer le saint pour leur guérison. La tradition populaire rapporte qu’il demanda à être exécuté en dernier pour éviter à son frère aîné, rabbi Shemtob le spectacle de son propre martyr. Cette double exécution le même jour causa un énorme émoi dans la ville de Meknès et donna lieu à un grand mouvement de téchouba, d'autant plus que les corps de deux suppliciés restèrent exposés 6 jours avant que les autorités n'autorisent leur enterrement – contre le versement d'une lourde rançon.
  1. SHELOMO: Fils de rabbi Yéhouda. Rabbin à Fès au XVIIIème siècle, il fut un des disciples de rabbi Haim Benattar "Or Hayim", quand ce dernier enseigna quel­ques années à la yéchiva de rabbi Shemouel Elbaz. Il a laissé de nombreux récits sur les miracles de son illustre maître. Au cours de la grande famine de 1738 pendant la guerre de succession de Moulay Ismael, il trouva refuge dans la communauté juive du Tafïlalet. Ses deux fils, Yéhouda et Aharon, furent également des rabbins connus à Fès.

COHEN-MACNIN

Appelatif d'origine arabe emprunté au règne animal, le rossignol. Prénom votif féminin donné pour souhaiter à celle qui le porte d'avoir une aussi belle voix que celle du rossignol. Ce prénom féminin était autrefois très populaire dans les communautés de Fès et Meknès avant de tomber en désuétude au XXème siècle. C'est sans doute en référence à la belle voix de leur mère que les fondateurs de cette illustre famille de Marrakech installés à Mogador reçurent cet appelatif qui avait semble-t-il disparu au XXème siècle.

ABRAHAM: Négociant originaire de Marrakech, un des premiers marchands du sultan dès l'ouverture en 1766 du port de Mogador au commerce international par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah. MESSOD: Fils d'Abraham. Le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah qui avait fait la fortune des négociants juifs qu'il avait installés comme ses agents commerciaux dans le nouveau port de Mogador qu'il avait fait construire, s'était retourné contre eux à la fin de son règne pour favoriser à leur place les marchands chrétiens. C'est ainsi qu’il priva Messod de son titre de marchand du sultan. Mais après l'interlude tragique de Moulay Yazid ( 1790-92), son successeur, Moulay Slimane, favorisa à nouveau les marchands juifs et les restaura dans leurs privilèges. C'est ainsi que Messod, devenu le favori du sultan fut chargé de l'achat à Londres de canons pour la défense des ports marocains contre les attaques des flottes européennes.

MEIR: Fils de Abraham, né à Marrakech il avait suivi son père à Mogador et lui avait succédé comme marchand du sultan. Avec son frère Messod, il s'était lié d’amitié avec le gouverneur de la ville, le futur sultan Moulay Abdelrahman (1822- 1859) et l'avait convaincu des avantages du commerce maritime avec l'Europe que son prédécesssur Moulay Slimane avait freiné pour limiter l'influence européenne sur son pays. Aussi quand en 1824 le nouveau sultan voulut relever les ruines de la ville Mazagan qui avait été reprise aux Portugais près d’un demi-siècle plus tôt, en 1769, il lui donna en concession tout le port, écrivant aux consuls regroupés à Tanger: "Sachez que nous avons, avec l'aide de Dieu, établi notre serviteur Méir Macnin à El Jadida. Il y sera indépendant et déterminera à sa guise les articles d'im­portation et d'exportation.. Il s'agit d'une place où les marchands réalisent un commerce fructueux.. Que chacun de vous écrive à sa nation pour l'informer de ce port et y envoie un agent s’il le désire." Déjà en 1823, il avait obtenir la ferme des douanes du port de Tanger. P remplit des missions diplomatiques pour le sultan à plusieurs reprises à Londres, la dernière en 1828 avec le titre d'ambassadeur de l'Empereur du Maroc auprès du roi d'Angleterre Geroges IV. Il s'établit ensuite dans la capitale anglaise où il fut le président de la Congrégation Portugaise. Grand mécène, il fut parmi ceux qui contibuèrent au fiancement de la parution du célèbre recueil de poèmes de rabbi David Hassine, "Téhila Ledavid" (Amsterdam, 1808).

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen

Page 333

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen Scali

COHEN-SCALI

Appelatif donné à une des branches de la famille Cohen de Debdou au Maroc. Sur sa signification il y a plusieurs versions. La plus vraissemblable est une ethnique d'origine: la Sicile, en arabe Scala, qui au Moyen Age et jusqu'à l'expulsion de 1492, abritait une très importante colonie juive. Les 30.000 Juifs de l'ile, alors sous souveraineté espagnole, furent expulsés comme en métropole, malgré l’opposition de la population locale et son intervention pressante auprès des autorités qui n'aboutit qu'à un sursis de quelques mois, le temps d'apprendre les métiers exclusivement pratiqués jusque là par les Juifs. On peut y trouver confirmation dans le fait que ce patronynme était également porté par des familles musulmanes de Fès, qui se disaient originaires de Sicile, les Scali – à moins que ces mêmes familles ne soient d'anciens Cohen convertis à l’islam … Selon une autre version tout aussi plausible, Scali serait un indicatif de métier: le brodeur de fils d'or (en arabe Sklli), métier juif par excellence et qui rappelerait leur tradition antique de brodeurs des habits des prêtres au temps du Temple de Jérusalem. Cet artisanat était particulièrment développé à Séville et dans l'ancien temps on appelalit le fil d'or travaillé "Sklli sévilliani". En restant dans la même explication on peut ajouter que ces fils d'or pour la broderie viennent rappeler par leur brillant la pureté de leur ascendance, remontant au Grand Prêtre du temps des Rois David et Salomon, Sadok Hacohen, dont les successeurs devaient furent les grands pontifes du Temple jusqu'à sa destruction. Significativement, la valeur numérique des lettres hébraïques formant le mot Scali est la même que celle de Sadok: 200. Le berceau de la famille au Maroc est dans la bourgade de Debdou que l'on dit avoir été fondée par les membres de cette famille qui lui donnèrent le nom du roi David, en berbère Dbidou, Debdou. En 1676, ils furent chassés de Debdou par l’empereur Moulay Ismael et ils s'installèrent à Dar Iben-Méchal. Quand ils furent autorisés à y revenir, ils trouvèrent que pendant leur absence d'autres familles dont le Benaïm et surtout les Marciano les avaient supplantés dans la direction de la communauté et depuis ce furent des relations très tendues entre les deux grandes familles. Leurs querelles devinrent célèbres et furent souvent portées devant le tribunal rabbinique de Fès. Elles reprirent une nouvelle actualité sous la domination du rebelle Bou-Hmara (1903-1909) qui favorisa la famille Cohen et persécuta celle des Marciano. Elles ne devaient s'apaiser qu'avec l'installation française qui donna le signal à un exode progressif des membres de la communauté vers Fès, Oujda, Mélilia, Casablanca et l'Algérie. Cet appelatif est attesté en Espagne dès le XlVème siècle. Au XXème siècle, appelatif peu répandu, porté à Debdou et par émigration à Taxa, Fès, Tlémcen, Oran, Mostaganem, Oujda et Casablanca.

  1. DAVID: Il fut avec une dizaine d'autres membres de sa famille, le fondateur quartier juif de la bourgade de Debdou dans l'Est marocain dans laquelle ils trouverent refuge en fuyant les terribles massacres de Seville en 1391.La legende raconte que manquant d'eau, rabbi David frappa le rocher et une source en jaillit qui porte jusqu'à ce jour le nom de "source de Séville". Depuis la famille Cohen assuma presque sans discontinuité la direction de cette plus vieille communauté de Mégourachim au Maroc.
  2. SHIMON: Rabbin originaire de Debdou installé dans le village voisin de Dar iben Mechal. Il fonda la première synagogue dans le village, ses habitants priant jusque là en plein air. Ses enfants rabbi Yéhouda, rabbi Moché et rabbi Shélomo allèrent dans la même voie et fondèrent une école pour les enfants du village, avant de revenir dans leur ville d'origine, Debdou.
  3. SHELOMO: Fils de rabbi Shimon. Grand rabbin de Debdou du XVIIIème siècle, auteur d’une histoire de sa communauaté "Yahas Debdou" publiée avec son livre de Responsa "Vayahel Shélomo", (Casablanca, 1929).

YOSSEF: Notable de la communauté d'Oran au moment de la conquête française. Il fut désigné en 1832 par les autorités françaises comme l'adjoint de Mordekhay Amar, le chef de la Nation Juive de la ville. Après la suppression de cette fonction, il fut en 1843 le premier Juif à entrer au Conseil Municipal d'Oran.

  1. YEHOUDA: Rabbin à Fès, mort en 1841, célèbre en son temps pour son érudition, sa piété et son dévouement pour le bien public "courant comme un cheval pour subvenir aux besoins des pauvres" comme l'écrit rabbi Avner Israël Sarfati dans son "Yahas Fas". Refusant de vivre de la Torah, il exerçait le métier de bijoutier.
  2. ABRAHAM: Fils de rabbi David. Rabbin né à Debdou et mort à Taza où il fut appelé à servir de guide spirituel, en 1871. Auteur d'un traité sur la circoncision qu'il rédigea à la suite d'un rêve prémonitoire, "Bérit Kérota". Mort sans laisser d'héritier pour continuer son nom.
  3. HAYIM (1836-1925): Célèbre rabbin enseignant à Fès descendant de la famille de Debdou. Devenu aveugle à la fin de sa vie, il supporta avec amour toutes les souffrances et après sa mort sa tombe devint un lieu de pèlerinage.
  4. YOSSEF. Célèbre rabbin enseignant à Fès au début du siècle, mort en 1927. Il compta parmi ses disciples rabbi Yossef Benaïm l'auteur de "Malké Rabanan". Educateur dévoué, il fut parmi les fondateurs du Talmud Torah Em Habanim au début du siècle et son premier directeur. Il fonda aussi l'association "Or Hayirn” dont les membres se réunissaient les chabbat et jour de fêtes pour étudier la Torah.
  5. DAVID (1861-1949): Rabbin né à Debdou en 1861 d'une famille dont les origines remontent à Séville. Après des études dans les yéchibot des rabbanim Abraham Bensousoussan et Chélomo Cohen, il décida de monter en Terre Sainte, mais il fut retenu à Tlemcen par rabbi Haim Beliah qui lui demanda de rester y enseigner. En 1913, il fut nommé juge à Oran, puis Président du Tribunal Rabbinique d'Oran. Il termina sa vie à Jérusalem. Auteur d'un livre de Responsa qui connut une grande diffusion "Kiriat Hanna David"(1935). Le rav David Kalifa a fondé à Jérusalem dans les années 80 une Yéchiva pour francophones qui porte son nom "Kiriat Hana David". Parmi ses disciples les plus célèbres furent les grands rabbins Yaacob Ben Assaraf, Chélom Lasry et David Khalifa d'Aïn Temouchent. Auteur de "Léklia David", (Jérusalem 1937), commentaires de la Torah; "Keren Ledavid" sur le Talmud ( Meknès, 1946) et "Ledavid barukh", sermons.

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen Scali

Page 335

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen  Solal- Tanugi

une-histoire-fe-familles

COHEN SOLAL

Appelatif espagnol ajouté à une branche de la famille Cohen dans les Balkans et en Algérie et qui a pour sens "brillant comme le soleil". Autre explication plausible fondée sur une origine arabe, indication d'un métier, slal, le fabricant de paniers en osier. Ce patronyme porté sans l'aapelatif Cohen était plus connu dans les Balkans. C'est par exemple le nom du héros du roman d'Albert Cohen, "Belle du Seigneur". Au XXème siècle, nom peu répandu, porté en Algérie (Alger, Tlemcen, Oran, Constantine, Bougie) et en Tunisie.

  1. YONATHAN: Fils de rabbi Haïm. Célébré rabbin né à Tlemcen en 1436. A l’âge de 30 ans, en 1466, il décida de monter en Terre Sainte et de s’installer à Jérusalem. Elu grand rabbin de la ville, il fut contraint en 1479 de la fuir avec des dizaines d'autres familles en raison des intrigues et pour échapper au poids devenu écrasant des impôts et des amendes des potentats locaux. Il trouva refuge en Egypte où la communauté l'accueillit avec enthousiasme et le porta à sa tête. Il fut jusqu'à sa mort au Caire en 1497 le Naguid des Juifs d'Egypte.

ANGE-SAUL: Notable de la communauté d'Alger dans les premières années de la conquête française. Adjoint du maire d'Alger, il succéda à Aaron Moatti comme chef de la "Nation juive".

HAIM ET JACOB: Fondateurs de la première imprimerie hébraïque du Maghreb. Initiés à la typographie hébraï­que par un rabbin de Palestine, ils éditèrent en 1855 à Alger, la première Hagada de Pessah, ré-éditée par Robert Attal à Jérusalem en 1975.

JULES: Architecte et militant commu­nautaire à Tunis. Il fut dans au milieu des années vingt le créateur de la section tunisienne de l'Union Universelle de Jeunesse Juive, fondée à Paris par Aimé Pallière et qui connut en Tunisie un succès durable alors qu'elle fut rapidement interdite au Maroc. Au cours de la sombre période de l'occupation allemande, il fut chargé des problèmes d'approvisionnement des travailleurs forcés et de la maintenance des locaux de la communauté.

SAMUEL: Ecrivain israélien originaire d'Algérie. Auteur du livre "Le Bréviaire de la haine et de l'amour" ( Tel-Aviv, 1987).

MOCHE: Publiciste israélien d'origine algérienne, né à Bône. Auteur du roman "Avner ou la génération retrouvée" (Jérusalem, 1992) et de la brochure sur la vie de rabbi Rahmim Naouri: "Un Juif parmi les siens: Rebbi Rahamin Maouri. Témoignages" (Jérusalem, 1988).

COHEN-TANUGI

Appelatif d'origine berbère, ethnique de la ville de Tanger qui a pour sens la ville de la lagune. A rapprocher des autres patronymes fondés à partir de la même racine: Tanzi, Tanger (voir Tanger). De part sa position géographique à l'entrée du détroit de Gibraltar, à la croisée des chemins entre l’Atlantique et de la Méditerranée, l'Europe et l'Afrique, la ville a toujours attiré tous les marchands et les conquérants – et à leur suite les Juifs. Capitale du Maroc septentrional occupé par les Romains, elle lui donna son nom de Mauritanie Tingitane. Occupée ensuite par les Byzantins et les Wisighots, elle servit de tète de pont aux Arabes pour la conquête de l'Espagne. Après le reflux de la Reconquista, ce fut au tour du Portugal d'occuper la ville portuaire en 1471. Au départ très favorables à la présence juive, les autorités portugaises changèrent totalement de politique après l'édit d'expulsion de 1497. Alors que dans leurs autres comptoirs marocains – Agadir, Safi, Àzemour, Mazagan – les Portugais se montrèrent souples dans l'application de l’édit d'expulsion, il semble qu'il en fut autrement à Tanger, réduisant la communauté juive à sa plus simple expression. Elle connut un renouveau relatif après l'union de l'Espagne et du Portugal à la suite de la mort du roi du Portugal Don Sebastien à la bataille des Trois Rois en 1578, mais dès le retour de la ville au Portugal, après la séparation entre les deux pays en 1643, la population juive connut un nouveau déclin. Ainsi quand la ville fut donnée à l’Angleterre comme cadeau de mariage au roi Châles Ier, en 1662, la population juive dépassait à peine les cinquante âmes. Plus ou moins tolérée par les Anglaias, la communauté juive, intermédiaire incontournable pour les relations avec les indigènes, ne connut plus aucune entrave après le retour de la ville sous l’autorité de l'Islam aprèes sa rise par le sultan Moulaz Ismael en 1684, mais ne connut un grand essor démographique qu'à partir du milieu du XIXème siècle quand la ville s'ouvrit largement au commerce avec l'Europe et devint la capitale diplomatique de l'Empire Chérifien. Quant à la famille Cohen Tanugi, originaire d'Espagne installée sans doute dans la ville après les massacres de Séville de 1391, elle reçut cet additif à son patronyme après son installation à Tunis après l’occupation de la ville par les Portugais. Selon Abraham Larédo, le nom originel de la famille à Tanger avant son installation à Tunis était Bengio. En 1820 une partie des membres de la famille fuyant l'épidémie de peste qui sévissait à Tunis, s'installa à Constantine. Un des descendants de la famille, Denis Cohen-Tannoudji vient d’écrire une histoire et généalogie complète de la famille, des origines à nos jours, intitulée "Les Enfants de Yishmaël". Autres orthographes: Tannugi, Tenoudji, Tanoudji, Tannoudji. En Algérie le patronyme principal Cohen a disparu dans certaines branches pour ne laisser la place qu'au second appelatif: Tenoudji. Au XXème siècle, appelatif peu répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, Sousse, Moknine), mais également en Algérie (Constantine, Aïn-Béda, Tébessa, Alger) et par émigration au Maroc, a Marrakech et Cablanca.

  1. ISMAEL (1490-1560): Le premier membre connu de la famille, un des premiers rabbins de Tunisie. Il fut contraint de quitter son pays natal pour des raisons politiques – le raid espagnol sur Tunis en 1535 – et culturelles, faute de centre de Torah en Tunisie. Il s'installa au Caire où sa valeur fut reconnue. Grand Rabbin d'Egypte, il rédigea vers 1543 son célèbre recueil et guide pratique des lois et coutumes du judaïsme à son époque, "Sefer Hazikaron", le livre du souvenir, qui fut imprimé de son vivant à Ferrare en 1555. Il y fonda une synagogue qui portait son jusqu'à nos jours. Ses descendants montèrent ensuite en Terre Sainte.
  2. SHEMOUEL (1620-1707): Rabbin à Jérusalem, descendant de rabbi Ismael, il fut envoyé à la fin du XVIIème siècle comme émissaire d ela ville Sainte au Maroc
  3. YEHOUDA (1660-1717): Fils de rabbi Shémouel. Rabbin né à Jérusalem, il fut membre du tribunal de la ville présidé par le Richon-le-Sion, Abraham bar David Itshaki qui après avoir été un fervent shabtaïste, mena une lutte impitoyable contre le renouveau de la croyance messianque em Shabtaï Zvi dans l’empire ottomn et à Amsterdam. Il signa avec lui la lettre adressée en 1708 de Jérusalem à la communauté de Smyme la mettant en garde contre les idées shabtaïstes de rabbi Néhémia Hayoun et les livres d'Abraham Cardozo.
  4. YOSSEF: Fils du Caïd rabbi Shalom, le premier membre connu de la famille à exercer cette fonction. Disciple de rabbi Abraham Taïeb. Auteur de l'ouvrage "Bné Yossef', commentaire talmudique écrit en1723 et édité seulement en 1793 à Livourne par l’imprimerie Eliezer Sadoun.

YOSHOUA (1716-1796): Caïd des Juifs de Tunisie au milieu du XVIIIème, il contribua grandement à la floraison des études rabbiniques qui firent à nouveau de Tunis un centre de Torah connu rayonnant sur tout le Maghreb. Lui-même grand érudit, disciple de rabbi Itshak Lumbroso et de rabbi Abraham Taïeb, il avait l'habitude de réunir chez lui une fois par mois tous les talmidé hakhamim de la ville pour pour des débats sur la Halakha qui rappelaient les grandes yéchibot de Babylone et de Kairouan. Par deux fois il envoya le manuscrit du chef-d'oeuvre de son maître rabbi Ishak Lumbroso, "Zèra' Itshak" pour être imprimé à Livourne mais les navires les trsnsportant firent tous deux naufrage/ Il se résolut alors à importer spécialement de Livourne (en 1768) des machines et du papier pour l'imprimer, premier livre jamais imprimé en Tunisie. L'impression fut de très mauvaise qualité faute de personnel compétent et il faudra attendre plus d'un siècle pour que l'imprimerie hébraïque fasse sa réappa­rition à Tunis ! Il reçut royalement chez lui, en 1773, pendant tout son séjour le célèbre rabbin rabbi de Jérusalem, rabbi Haim David Yossef Azoulay, que les hasards de la navigation avaient mené à Tunis alors qu'il était en route pour Livourne. Le rav Hida rend hommage à son érudition, sa jalousie pour la Torah et sa générosité dans son carnet de voyages, "Maagal Tob": ”11 habitait en dehors de la hara (le quartier juif), il avait une cour royale, tout en marbre, et là ils m'offrirent l'hospitalité dans une belle chambre…. Le caïd ne voulait absolument pas que je quitte sa maison, même pour la prière. Il me proposa de prier la semaine dans la synagogue qui se trouvait dans la cour de sa maison et le chabbat je l'accompagnai dans la synagogue où il avait l'habitude de prier …" Il critiqua toutefois son intransi­geance et son intolérance contre les kabba- listes, qu'il lui demanda, par l’intermédiaire de son fils Moché, s'il était permis de les tuer en même temps que les Francs- maçons ! "Après mon départ j'appris que le caïd les dénonça aux autorités, qui apparemment leur infligèrent des peines corporelles et financières", ajoute Hahida dans son journal de voyage. Il devait monter à Jérusalem en 1796 où il mourut au bout de quelques mois.

  1. YEHOUDA (1750-1835): Fils de rabbi Abraham, frère du caïd Yéshoua. Enlevé dans son enfance par des musulmans, il réussit par miracle à revenir dans sa famille. Il fut rabbin-juge à Sousse et ensuite à Tunis. 11 étudia avec le rav Hida, rabbi Haim David Yossef Azoulay au cours de son séjour à Tunis chez son oncle le caïd Yoshoua, et qui lui vouait une grande estime et lui accorda une préface à son livre "Eretz Yéhouda", imprimé à Livourne en 1797. Il publia un autre livre de commentaires bibliques, "Adamt Yéhouda". Il édita à ses frais un condensé du livre de son ami rabbi Yéhouda Najar "Alfé Yéhouda", commentaire talmudique, ainsi que l'ouvrage de son proche rabbi Yossef Cohen-Tanugi, mort sans laisser de descendant, "Bné Yossef'. Vers 1812, il monta en Terre Sainte, à Safed où il devait mourir en 1835. Il laissa trois fils qui furent des rabbins connus à Tunis: Abraham, Moché, Haïm. Le dernier, rabbi Haïm monta en Terre Sainte où il mourut en laissant trois fils.
  2.  
  3. ITSHAK HAIM (176-1845): Fils de rabbi Yossef, appelé rabbi Hoga Mgdoura, la pauvre chose en raison du miracle qui selon la légende entoure sa naissance. Sa mère morte accidentellement alors qu'elle était enceinte fut immédiatement enterrée selon les règles. Quelque temps plus tard elle accouchait de ce bébé dont les cris attirèrent le gardien. 11 entra au tribunal rabbinique de Tunis en 1807, exerçant ses fonctions à titre bénévole, vivant de son travail. Il accéda à la présidence du tribunal en 1830 et resta à sa tête jusqu'à sa mort en 1847, à un âge avancé, et ce fut alors le célèbre rabbi Yéshoua Bessis qui lui succéda. Il laissa un grand nombre d'ouv­rages dont "Torat Ha-Melech" qui ne fut imprimé qu'en 1945 à Djerba.

DAVID (1835-1928): Un des notables de la communauté de Tunis qui oeuvrèrent pour l'ouverture de la première école de l'Alliance à Tunis en 1878. Commerçant prospère, expert auprès des douanes tunisiennes. Ami personnel du bey, dont il était le fournisseur attitré, il favorisa l'établissement du protectorat français sur la Tunisie par le traité du Bardo de 1881. Il édifia en 1875 le premier théâtre de Tunis qui portait son nom, Théâtre Cohen. Sur le plan communautaire, il fut le délégué du gouvernement à la caisse de bienfaisance et de secours chragé notamment de la gestion du legs du caïd Nessim Samama.

  1. YOSSEF (1850-1930): Fils de rabbi Yéhouda, fils de rabbi Moché, fils de rabbi Yéhouda. Riche négociant et rabbin à Tunis, fin du XIXème, début du XXème siècle. Auteur de poèmes et commentaires bibliques dédiés à la mémoire de sa fille Myriam, emportée à la fleur de l'âge, "Shirat Miriam" (Tunis, 1924) et du dictionnaire biographique des rabbins de Tunisie "Toldot Hakhmé Touns", recopié et préparé à l'impression par rabbi Itshak Najar et édité à Bné Berak en 1986.

CHARLES: Un des plus importants distri­buteurs de films en Afrique du Nord entre les deux guerres. Fondateur et président de ls société de distrbution Isly dont le siège social était à Alger, il dirigeait la succur­sale de Casablanca jusqu'à l'application au Maroc du premier statut des Juifs en octobre 1940, interdisant aux Juifs tous les métiers liés au cinéma et à l’information.

ROBERT: Fils de Rahamim, né à Cons- tantine. Distributeur de films installé à Tunis puis à Casablanca entre les deux guerres. Gérant des sociétés "Maroc- Films" et "Maroc-Théâtre", il reprit ses activités après l'épisode de Vichy, exploi­tant des salles de cinéma à Casablanca et Marrakech jusqu'à l'indépendance du Maroc en 1956.

EDMOND (1900-1986): Fils de Raha­mim. Distributeur et producteur de films né à Constantine, surnommé "le Prince de Constantine". Il a commencé sa carrière dans le septième art comme exploitant de salles de cinéma en Algérie puis dans toute l'Afrique du Nord avant de s'installer à Paris avec ses frères Félix, Gaston et Robert. Directeur-fondateur des Films- Marceau-Cocinor. Président puis président d’Honneur de la Fédération Internationale du Film. En 1966, il fut membre du Jury du plus prestigieux des Festivals cinématographiques, celui des Cannes. Sur le plan communauataire, il fut vice- président du Consistoire Central de France en 1980, puis Président du Consistoire Israélite de Paris et membre du comité directeur du F.S.J.U. Il contribua à la construction de deux écoles juives dans la banlieue parisienne portant le nom de son frère Gaston.

SYLVAIN. Né en France dans une famille originaire de Constantine, il s'engagea dans la Résistance à Paris. Arrêté par la Guestapo, il fut déporté à Auschwitz en 1943. Il fut un des rares survivants de la Marche de la Mort. Libéré par les troupes américaines, il fut rapatrié en France.

GILBERT: Sociologue et journaliste à Paris, originaire de Tunisie. Collaborateur de nombreux quotidiens et revues, dont: "Le Monde", "Tunisia" "L'Arche", "Le Monde juif’ dans lesquels il a publié un

grand nombre d'aricles sur les originaires du Maroc et de Tunisie en France. CLAUDE: Fils de André, ne Constan- tine en 1933. Prix Nobel de Physique 1997. Physicien, professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de physique moléculaire et cellulaire, membre de l'Institut, ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure. Membre de l'Académie des Sciences depuis 1982.

LAURENT:      Fils d'Henri, chef d'entreprise. Diplômé de l'Ecole Normale Supérieure et de la Harward School of Law. Avocat international et essayiste à Paris, né à Tunis en 1957, membre des barreaux de Paris et de New-York. Admi­nistrateur de l'Institut d'Expertise et de Prospective de l'Ecole Normale Supé­rieure. Auteur de nombreux ouvrages de sciences politiques et juridiques, dont "Le Droit sans Etat" (Paris, 1985); "La métamorphose de la démocratie" (Paris, 1989); "L"Europe en danger" (1992) et "Le choix de l'Europe" (1995).

PIERRE: Né à Alger en 1948. Ancien élève de l'Ecole Normale supérieure. Directeur général des Editions Gallimard.

ROBERT: Militant communautaire né à Alger en 1940. Président de la Commu­nauté de Grenobe et vice-président du CRIF, Comité Représentatif des Israélites de France.

DENIS: Universitaire et économiste né à Paris en 1965 dans une famille d'origine algérienne. Consultant au Boston Consul­ting Group. Auteur de l'histoire et de la généalogie de la famille" "Les fils d'Yishmaël (Paris, 1998).

Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano.Cohen  Solal- Tanugi

Page 339

הירשם לבלוג באמצעות המייל

הזן את כתובת המייל שלך כדי להירשם לאתר ולקבל הודעות על פוסטים חדשים במייל.

הצטרפו ל 227 מנויים נוספים
אפריל 2024
א ב ג ד ה ו ש
 123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
282930  

רשימת הנושאים באתר