.Une histoire de familles-J.Tol


Bebay-Bedjai-Bedoucha-Behar-Beida-Belahcen-Belahdeb-Belahem

BEBAY

Nom patronymique d'origine hébraïque porté par une famille de prêtres à Jérusalem après le retour des exilés de Babylone, au Vlème siècle avant J.C., comme il est mentionné dans la Bible, dans le livre de Néhémia (Vil – 6). Ce patronyme est attesté en Espagne au XVème siècle, et au Maroc au XVIème siècle. Au XXème siècle, le nom avait disparu au Maghreb.

  1. ITSHAK: Célèbre rabbin à Fès, descendant d'une famille de Mégourachim d'Espagne, mort vers 1617.

BEDJAI

Nom patronymique d'origine berbère, ethnique de la tribu des Bejaï, qui fonda le port de Bougie, en Algérie. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Algérie, dans l'Algérois et l'Oranais.

BEDOUCHA

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif, selon le rabbin Eisenbeth, d'un métier: le colporteur, à rapprocher du patronyme marocain ayant le même sens, Rouah. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie.

BEHAR

Nom patronymique d’origine arabe, textuellement la mer, le marin, celui dont la profession est liée à la mer, équivalent de l'espagnol porté au Maroc: Delmar. A moins que l'origine ne soit hébraïque, dérivé de Béhira, l'élection. Autres formes: Elbhar, Lebhar, Lebar. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie (Tunis) et en Algérie (Alger).

BEIDA

Nom patronymique d'origine arabe, textuellement blanche, indicatif d'une caractéristique physique: l’homme ou la femme au teint clair. Autre explication possible: oeuf, celui qui a une tête en forme d'oeuf. Au XXème siècle nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie.

BELAHCEN

Nom patronymique d'origine arabe, déformation de Ben Lalicen, qui signifie textuellement le fils du meilleur. Autre explication aussi plausible, indicatif d'un trait de caractère: le fils de l'homme plein de charme, le charmeur. Le nom est attesté en Espagne dès le XlVème siècle et au Maroc dès le XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels de l’époque. Autres orthographes: Belahsen, Belahsein. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Marrakech, Meknès, Fès, Casablanca), en Tunisie (Tunis) et en Algérie (Oran, Constantine, Kenchela).

    1. YAACOB: Fils de Baroukh. Un des principaux protagonistes de l'amère contro­verse qui opposa au début du XVIème siècle les nouveaux arrivés, les Mégou­rachim expulsés d'Espagne, aux Tochabim, les anciens habitants de Fès, à propos d'une des règles de l'abattage rituel, la ״Néfiha" ou insuflation du poumon, interdite par les Tochabim et autorisée par les Mégou­rachim. La décision des rabbins des Mégourachim d'autoriser également les Tochabim de manger de la viande abattue selon la règle de la Néfiha mit le feu aux poudres. Les Tochabim, sous la direction de rabbi Haïm Gaguin et de son plus proche disciple, rabbi Yaacob Belahcen, prirent sur eux, par la Haskama de 1526, l'engagement irrévocable de ne pas acheter et de ne pas consommer de viande abattue par les Mégourachim, ce qui provoqua l'indignation de leurs rabbins, vexés de voir déclarer "charogne", la viande abattue selon leurs règles. Dans le feu de la contro­verse, un groupe d'extrémistes parmi les Mégourachim alla jusqu'à tenter d'assas­siner ce rabbin, considéré comme le plus proche conseiller du chef des indigènes, rabbi Haïm Gaguin. Il fut ensuite, sur dénonciation des Mégourachim, traduit devant le tribunal du sultan pour insultes à leurs rabbins et trouble à l'ordre public. Seule l'intervention du neveu du sultan, avec lequel il s'était lié d'amitié, le sauva de la prison – si ce n'est pire. Mais après de longues péripéties qui se prolongèrent presque 10 ans, les Tochabim finirent, en 1535, par annuler leur Haskama et par adopter, de guerre lasse, la coutume de la Néfiha et les autres coutumes de "la sainte communuaté des Castillans".
    1. YAACOB (1723-1806): Dit le second, pour le distinguer de son ancêtre. Rabbin à la vie pleine d'aventures et qui selon la légende, rapportée par rabbi Moché Benchétrit, sauva par son intelligence la communauté de Meknès. Orphelin très jeune, sa mère avait décidé, pour assurer son avenir, de monter avec lui en Terre Sainte, mais elle mourut en route, à Alexandrie. Le jeune orphelin fut alors recueilli par un notable de la communauté, qui l'éduqua comme son propre fils. Comme il était d'une grande intelligence, le père adoptif commença à le préférer à ses propres enfants. Leur jalousie devint telle qu'à 17 ans, le jeune Yaacob fut contraint de quitter la maison de son bienfaiteur. Resté seul au monde, il décida de revenir dans sa ville natale. Là, il trouva sa paisible communauté en butte à la haine implacable d'un redoutable agitateur reli­gieux musulman qui, par ses prêches enflammées, montait la population crédule de la médina contre le mellah, alors que le gouverneur de la ville, tout à ses amours, le laissait faire sans réagir. Pour soigner sa réputation d'homme saint, il avait fait courir le bruit que chaque vendredi, des anges du ciel venaient le prendre pour l'amener faire ses prières à la Mecque, et que, là-bas, les chorfas lui reprochaient amèrement les privilèges exorbitants accordés aux Juifs dans son pays. La communauté, désemparée, ne savait com­ment réagir contre la montée du péril qui se précisait de jour en jour. C'est alors que le jeune rabbin eut une idée de génie, préconisée par le très populaire proverbe local, qui recommande de "suivre le voleur jusqu'à sa porte". Comme il était excellent bijoutier, il fabriqua une superbe paire de boucles d'oreilles en or serties de diamants. Un chef-d'oeuvre dont il s’empressa de faire cadeau au pacha pour sa nouvelle concubine, en prenant soin, toutefois, de ne lui donner qu'une seule boucle. La suite était prévisible: la concubine, conquise, réclama l'autre boucle – la mode ne se prêtant pas, en ces temps de naïveté, aux extravagances des belles d'ajourd'hui.. Le pacha, qui ne pouvait rien lui refuser, la réclama à son tour à rabbi Yaacob qui lui expliqua candidement qu'il n'avait pas l'autre boucle, l'ayant perdue. "Mais qu'à cela ne tienne, il n'y a qu'à la demander au bijoutier-fabricant. Certes, il tient boutique outre-mer, à la Mecque, mais comme nous avons la chance d'avoir parmi nous un saint homme qui se rend chaque vendredi dans la ville sainte, il n'y a qu'à lui demander ce petit service d'aller voir de ma part le bijoutier". Le crédule pacha s’empara de l'idée et chargea le saint homme de la commission. L'imposteur comprit qu'il jouait son va-tout et alla supplier rabbi Yaacob de lui donner l'autre boucle. Ce dernier accepta bien volontiers, mais posa comme condition que sa sainteté s'abs­tienne à l'avenir de toute attaque contre les Juifs. Marché conclu. Le vendredi suivant, toute la ville en émoi attendait le retour du marabout de la Mecque. Pour ménager ses effets, il arriva ce jour en retard, expliquant qu'il avait dû faire le détour chez le bijoutier et exhiba la belle boucle ! Tout le monde y avait trouvé son compte: la belle concubine était aux anges, le pacha comblé, le saint homme confirmé dans sa sainteté, et la communauté en paix. Et chaque fois que le méchant homme manifestait des vélléités anti-juives, son complice de rabbin lui rappelait que les mains, qui avaient fabriqué des boucles d'oreilles, pouvaient tout aussi bien en fabriquer d'autres ou un demi-bracelet, un demi-collier… et le calme revenait au mellah de Meknès…
  1. YAACOB: Rabbin à Meknès, seconde moitié du XIXème siècle. Signataire vers 1840 d'une Takana avec le célèbre rabbin Yaacob Berdugo qui, à sa mort, lui consacra une élégie reproduite dans son recueil de poèmes "Kol Yaacob״.

ELIE: Publiciste et journaliste à Tunis, il fut le rédacteur de l'hebdomadaire satirique en judéo-arabe ״Ejaabal”, le Rigolo, qui parut en 1910-1911.

FELIX: Publiciste et militant sioniste, il fonda et dirigea avec Félix Nataf, l'hebdo­madaire d'action sociale et d'informations juives ״Tel-Aviv״ qui parut à Tunis entre 1936 et 1939.

SIMON: Militant sioniste à Tunis dans les années quarante et cinquante. Fondateur de l'association ״Agoudat Sion״, dans la ligne du sionisme de salon de l’avant-guerre ne mettant pas l'accent sur la alya et la réali­sation personnelle. Vice-Président de la Fédération Sioniste de Tunisie en 1952.

BELAHDEB

Nom patronymique arabe, indicatif d'une particularité physique, textuellement le propriétaire de la bosse, le bossu. Ce surnom est devenu assez précocement nom patronymique au Maroc et figure sur la liste Tolédano des noms usuels au début du XVIème siècle. Egalement porté par les Musulmans sous une forme proche: Ahdab. Au XXème siècle, nom très rare, porté uniquement au Maroc, à Meknès.

    1. ELIEZER: Rabbin à Meknès, il épousa une des neuf filles du grand poète rabbi David Hassine. Il mourut précocement dans la grande famine de 1780 et son beau-père lui consacra une poignante élégie reproduite dans son recueil de poèmes ״Téhila leDavid״.
  1. YAACOB: Rabbin à Meknès, il fut à la tête du grand convoi d'immigrants qui quitta Meknès en 1885 pour Tibériade, dans le cadre de la grande vague de montée en Terre Sainte de la seconde moitié du XIXème siècle.

BELAHEM

Nom patronymique d'origine hébraïque, indicatif d'un trait de caractère: textuellement le propriétaire du pain, celui qui aime beaucoup manger du pain, le glouton. Au XXème siècle, nom très rare, porté uniquement en Algérie, dans le Constantinois, à Sétif.

Voir:"Une histoire de familles"-Joseph Toledano ed:Ramtol Jerusalem-page 141-144

Belaiche-Belams-Belezra-Beliah

BELAICHE

Nom patronymique d'origine arabe, une des nombreuses variantes des noms votifs liés au mot Aïche qui signifie la vie, textuellement le fils de la vie, équivalent de Benwaich. Ayache, Yaich. Autres orthographes: Bellaïs, Bêlais, Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, l'Ariana, Sousse, Béja, Le Kef) et également en Algérie (Alger, Bône, Tébessa, Philippeville).

YOSSEF: Chef de la communauté de Tunis au milieu du XIXème siècle.

  1. ABRAHAM (1773-1853): Fils de de rabbi Shalom, rabbin et financier à la vie aventureuse. Né à Tunis vers 1773, il fut trésorier du bey, mais fut contraint, pour des raisons politiques, de quitter le pays en 1810 pour s'installer à Jérusalem. Il quitta la ville sainte sept ans plus tard pour faire une tournée de quêtes, à titre privé, qui le mena en Italie, en France, en Angleterre, en Hollande, au Maroc et en Algérie. En 1837, il adressa une ode – poème de louange- en hébreu au roi de France, Louis Philippe, chantant la prise de Constantine. Il fut ensuite nommé grand rabbin de la communauté de Nice, alors sous domination italienne. En 1840, grâce à ses relations d'amitié avec le Duc de Sussex, il s'installa à Londres où il enseigna dans la grande Yéchiba sépharade et servit de juge-suppléant au tribunal rabbinique. En 1841, il fut rappelé à l'ordre pour avoir publié un recueil de poésies sans l'autorisation du Maamad, le Comité de la Communauté. Poète doué, il publia un recueil de ses poèmes, commentaires et novella, sous le titre de "Yad Abshalom" (Livourne, 1829). Poète de cour, il s’était spécialisé dans la composition d'odes aux grands notables de la communauté et aux grands personnages, consacrant notamment des poèmes aux rois de l'époque: Georges V d'Angleterre, Louis XVIII de France, Victor-Emmanuel d'Italie. Auteur de nom­breux ouvrages de commentaires, dont "Tébouot Itshak", sur le Talmud (Livourne, 1820); "Beer Lehay Roé", traité de bonnes manières (Vienne, 1838), qui fut traduit en anglais, en français et en yidich; "Pétah Habaït", sur le shoulhan Aroukh; "Pérah Shoshan" sur la foi juive, avec traduction en anglais (Londres, 1844); "Pri Etz Haim" (Livourne 1846), ouvrage de Responsa dans une consulatation juridique à la demande de la communauté sépharade de Londres sur la légalité de la construction de nouvelles synagogues; "Oferte Tebel", commentaire de l'Ecclésiaste avec traduc­tion en anglais (Londres, 1850). Il mourut à Londres en 1853, sans descendants, en laissant une énorme fortune. Ce n'est qu'en 1864 que ses proches à Tunis apprirent sa mort. Les héritiers désignèrent alors l'un d'eux, rabbi Ménahem Bellaïch, pour se rendre à Londres régler le transfert de son héritage. Son partage entre les nombreux membres de la famille devait donner lieu à plusieurs procès restés célèbres.

SAMUEL: Célèbre avocat, né à Tunis en 1862, mort à Marseille en 1932.

  1. HAIM (1864-1947): Disciple de rabbi Mordekhay Smadja. Grand rabbin de Tunisie, il succéda en 1942 au grand rabbin David Ktorza. Commerçant pros­père, il avait une synagogue particulière rue d'Isly et une très riche bibliothèque. Il subventionna la yéchiba "Hebrat hatal- mud", fondée par rabbi Shélomo Dana. Dès le déclenchement de la guerre, il avait lancé un appel aux Juifs de Tunisie pour souscrire à l’emprunt de guerre lancé par la France, leur demandant de reconvertir leurs économies en bons d'armement. Il exerça le début de son magistère dans les condi­tions très difficiles de l'occupation alle­mande de la Tunisie à la suite du débar­quement américain à Alger et Casablanca le 8 novembre 1942, et le fit avec dignité. Convoqué à la Gestapo le 6 décembre 1942, il fut sommé de fournir immédia­tement, au nom de la communauté, 2000 travailleurs valides, de 17 à 50 ans, pour participer à l'effort de guerre allemand. Il mourut en 1947, à l'âge de 83 ans. Il laissa un fils unique, rabbi Hay Shémouel Belaïche, qui monta en Israël après la création de l’Etat.

JACQUES: Journaliste et publiciste à Tunis première moitié du XXème siècle. Il fut en 1904 le rédacteur de l'hebdomadaire sioniste et d'informations générales, "El Atahad", et, de 1920 à 1930, de l'organe politique du sionisme tunisien, "La Voix d'Israël".

JACQUES: Dirigeant communiste au milieu des années quarante, à Tunis, quand les communistes parvinrent à s'infiltrer dans la Hara. Il fut l'un des organisateurs de la célèbre grève des travailleurs de l'usine de fabrication de pains azymes, la veille de Pessah 1945, qui se termina par la victoire des grévistes.

MARCEL: Notable de la communauté d'Alger, première moitié du XXème siècle. Conseiller général d'Alger, il participa, aux côtés du Grand rabbin Eisenbeth, aux efforts pour faire reporter les mesures anti­juives introduites par le Statut des Juifs en

octobre 1940. Il fut un des dirigeants du Comité d'Aide et d'Assistance, mis sur pied pour venir en aide aux victimes de la discrimination raciale. Gagné aux idées libérales et héritier d'une grande fortune, il apporta au début des années cinquante un soutien conséquent au mouvement des Français libéraux de Chevalier et aux nationalistes algériens modérés de Ferhat Abbas.

  1. MEIR YAICH: Rabbin d’origine algérienne, il fut intronisé en 1955 Grand Rabbin de Paris.

BELAMS

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'une particularité physique: le chassieux. En raison du climat et des vents de sable dans les régions désertiques, la majorité des habitants souffraient de chassie, cette substance visqueuse et jaunâtre qui se dépose sur le bord des paupières. Certains en étaient en permanence plus gravement atteints que les autres, et c'était certainement le cas du fondateur de cette famille. Ce sobriquet n'est devenu nom patronymique que tardivement, et ne figure pas sur la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au XVIème siècle. Autre orthographe: Belamiche. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Sahara, Tafilalet, Sous, Meknès, Casablanca) et en Algérie (Oranais, Algérois, Sahara).

BELEZRA

Nom patronymique d'origine arabe, altération phonétique de Ben Elzra, qui signifie textuellement le fils du semeur (de blé), le cultivateur, équivalent du patronyme espagnol Trigo ou Trigano. Autre forme: Alezra. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Tafilalet, Sefrou, Tanger) et en Algérie (Oran, Tlemcen, Constantinois, Sahara).

SIMON: Directeur technique de la première fabrique de tabac au Maroc, fondée à Tanger par la famille Sananes à la fin du siècle dernier. Il fut élu en 1930 membre de l'Assemblée Législative qui gouvernait la ville dans le cadre du Statut International établi en 1923, à titre de l'un des six représentant de la communauté juive.

BELIAH

Nom patronymique d'origine arabe qui a pour sens petite datte, et au figuré, doux comme une petite datte. Autre explication aussi plausible: nom d'origine espagnole, ethnique de Beliah, l'ancien nom de la ville de Bellechte, en Aragon. L'explication qu'en donne rabbi Yossef Messas, qui a vécu une vingtaine d'années dans la ville de Tlemcen, berceau de cette famille, ne manque pas d'intérêt: ethnique du fleuve de Bliah, près de Nehardea en Babylonie. Dernière hypothèse, synonyme de Elbilia, le vieux, la vieillerie (voir Elbilia). Effectivement, c'est sous cette forme d'Elbilah que le nom est attesté en Espagne au Xlème siècle, mais c'est à Tlemcen qu'il s'est particulièrement illustré. Autres formes: Bliah, Bellia, Bilia. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Algérie (Tlemcen, Oran) et très peu au Maroc (Rabat, Salé, Casablanca).

SHEMTOB: Chef de la communauté de Tlemcen au début de ce siècle.

  1. HAIM (1832-1919): Fils de rabbi Abraham. Le plus célèbre rabbin d'Algérie de l'ère moderne. Après de brillantes études auprès des grands maîtres de son époque, rabbi Haïm Kasbi, rabbi Abraham Chouraqui, rabbi Yéhouda Alchkar, rabbi Yaacob Médioni et rabbi Abraham Encaoua, il fut nommé grand rabbin de Tlemcen en 1869. Il assuma sa fonction avec une grande fermeté, aidé par son charisme naturel. C'est ainsi que pour faire face aux problèmes posés par le mariage civil, il édicta en 1874 la Takana frappant de nullité religieuse les mariages non célébrés par le rabbin de la ville en présence des sept notables de la commu­nauté. Cette Takana fut copiée également à Saïda par son disciple rabbi Abraham Guigui. Il n'hésita pas à prendre des positions courageuses quand il estimait que la vérité était en jeu. C’est ainsi qu'il défendit avec véhémence, contre les rabbins d'Oran, la mémoire de rabbi Yaacob Akrich, que ses pairs avaient ordonné d'enterrer au carré des suicidés, sur la foi d'un douteux témoignage que le défunt avait mangé du soufre. Il défendit sa thèse dans un célèbre pamphlet au titre significatif de "Kebod Yaacob", l'honneur de Jacob. Les rabbins d'Oran lui répon­dirent par la brochure "Hazout kacha", une dure vision à laquelle il répliqua par le pamphlet "Atem kachot", (Tunis, 1902), "les durs, c'est vous " ! Quand se posa à Alger en 1863 le problème du transfert de l'ancien cimetière de Bab-el-Oued, il fut le seul rabbin à ne pas s'y opposer, alors que la tradition est générablement intraitable sur ce point, et à proposer une solution dans l'esprit du temps: "si on prend soin de ré־inhumer convenablement les corps, il n'y a à avoir aucune crainte quant à leur résurrection future, et ceux qui font assaut d'intransigeance dans ce domaine ne sont que des superstitieux qui ont peur des morts". Outre ses oeuvres personnelles, il fit éditer pour la première fois l'oeuvre la plus importante du saint de Tlemcen, rabbi Ephraïm Encaoua, "Shaar Kebod Adonaï" (Tunis, 1902), avec une importante préface de sa plume. Le livre a été réédité en 1986 à Jérusalem, avec le concours de la Fraternelle des Originaires de Tlemcen. Après sa mort, son tombeau est devenu un lieu de pèlerinage et sa Hiloula était célébrée chaque année le 5 du mois de Kislev dans la synagogue qu'il avait fondée et qui portait son nom. Son fils, Ménahem, resta à Tlemcen à la tête de la synagogue familiale tandis que son frère Abraham se lança avec succès dans les affaires à Oran. GABRIEL: Fils de rabbi Haïm. Homme d'affaires né à Tlemcen, il s'installa à Casablanca où il fut Président de l'Association Culturelle des Juifs français du Maroc qui gérait la plus grande synagogue de Casablanca, le Temple Bet El, fondé par les originaires d’Algérie.

Une histoire de familles-les noms de famille juifs d'Afrique du nord-Joseph Tedano-page 144-147

Belicha-Belido-Belilty-Benabbas-Benabrekh

BELICHA

Nom patronymique d'origne hébraïque, arabisation du prénom biblique Elicha qui a pour sens "Dieu délivre", précédé de l'indication de filiation hébraïco-arabe Ben. Ce prénom masculin était encore fréquemment donné au Maroc au XXème siècle, et se prononçait lissa, licha. Toutefois, selon la tradition fidèlement transmise dans la branche marocaine de Mogador de cette illustre famille de génération en génération, ce patronyme n'aurait été accolé que relativement tardivement à cette famille de Lévy d’origine espagnole – qui, à la suite de ses pérégrinations en Europe de l'Est, avait adopté une forme yidich de ce patronyme: Loeb – à la suite d'événements tragiques que nous relaterons dans la suite. On peut trouver un début de confirmation à cette tradition dans son apparition tardive, ce patronyme ne figurant pas dans la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au début du XVIème siècle, mais l'objection majeure est que ce patronyme n'était pas typiquement marocain, cette explication supposerait donc que les Bellicha d'Algérie et de Tunisie seraient d’origine marocaine, ce que rien ne vient étayer. Il n'est pas non plus impossible que les deux origines soient authentiques, et qu'il s'agisse de familles différentes, arrivées au même patronyme par des voies différentes. Autres orthographes: Belisha, Belissa, Lissa, Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement au Maroc (Mogador, Meknès, Casablanca), par émigration en Angleterre (Londres), en Algérie (Alger, Blida, Constantine) et en Tunisie (Tunis).

BEN ELICHA  SALOMON SHEMOUEL LEVY

 Ancêtre présumé de la famille, il fut un des dirigeants de la prospère communauté de Tudèle, en Espagne dont il rédigea vers 1350 les Takanot régissant la vie intérieure.

MOSES LEVY (1445-1515): Descendant de rabbi Salomon, il semble qu'il quitta Tudèle au moment de l'expulsion de 1492 pour trouver refuge au Portugal. Lors de l'expulsion du Portugal cinq ans plus tard, il s'installa à Colmar, en Alsace, et là, il adopta un patronyme local qui semble être une adaptation de Lévy: Loeb.

ELISHA LOEB: Fils de Moses. Grand commerçant en relations d'affaires avec le Maroc, il finit par s'installer à Marrakech où il servit d'interprète et de conseiller aux fondateurs de la dynastie Saadienne à la fin du XVème siècle. 11 tomba, victime des luttes entre les deux successeurs du premier chef de guerre de la dynastie Abou Abdallah Mohammed, qui mourut en 1517. Son fils aîné, Ahmed El-Arj, lui succéda à Marrakech, mais son pouvoir fut contesté par son cadet Mohammed Echeikh, le gouverneur du Sous. Quand il s’empara de Marrakech, Ahmed el-Arj fit massacer tous les partisans de son frère, et ses partisans s'acharnèrent sur tous les membres de la famille Loeb qui furent impitoyablement passés par l'épée. Seul le plus jeune de ses fils, Moché, qui était encore un bébé, échappa au massacre, sa mère ayant réussi à la dernière minute à le cacher sous une bassine à pétrir retournée. Ce furent les membres de la Hébra Kadicha, venus ramasser les cadavres pour les enterrer, qui trouvèrent le bébé. Il fut désormais connu comme Ben Licha, le nom de sa mère, à laquelle il devait son sauvetage miraculeux, devenu avec le temps Belicha. La tradition ajoute que la famille retrouva la grâce des souverains et sa fille, Massouda, fut la nourrice du plus prestigieux souverain Saadien, Ahmed-El- Mansour et eut sur lui une grande influence. Il semble qu'elle se soit convertie à l'islam puisqu'après sa mort, elle fut enterrée dans la nécropole des souverains Saadiens à Marrakech.

ITSHAK (1536-1595): Grand négociant à Marrakech, plus connu à son époque sous son diminutif arabo-berbère de Balach, qui serait devenu le patronyme de ses descendants, les Pallache (voir Pallache). Mais deux générations plus tard, un de ses petit- fils, Shélomo, reprit le nom originel de la famille Loeb en y adjoignant le surnom Belicha, Shélomo Loeb-Benlicha.

MOÏSE: Grand négociant international, né à Mogador, seconde moitié du XVIlIème siècle. Il reçut les privilèges de tajar-es-sultan, marchand du sultan, puis s'installa pour les besoins de ses affaires à Marseille, laissant sa famille à Mogador, développant ses relations avec le Maroc, l'Angleterre, Gibraltar et le Portugal. Mort à Lisbonne en 1861. Ses deux fils, restés à Mogador, Yéhoushoua et Chélomo, furent confmnés par le sultan Moulay Hassan dans les fonctions de marchands du roi. Le troisième fils, Barrow, qui avait suivi son père à Marseille, en fit le centre de sa  maison de commerce, en relations avec 1.Egypte et l'Inde.

JOSHUA: Un des grands marchands du sultan à Mogador, au milieu du siècle dernier. Il fut en 1882 trésorier de la communauté, chargé de ses oeuvres de bienfaisance.

ISAAC: Commerçant et industriel à Manchester, descendant de la famille de Mogador. Il fut le premier président de la communauté sépharade qui s'était dévelop­pée dans le grand port marchand anglais avec l'arrivée de négociants d'Italie, des Balkans et du Maghreb. Il fit partie du Comité d'aide aux Juifs du Maroc fondé à Londres en 1874 par les juifs originaires du pays installés en Angleterre. Deux ans plus tard, il fut un des membres de la délégation formée par les représentants des principales familles marocaines du Royaume Uni, les Zagury, Yuli, Cohen Guédalia, Afriat et Botbol, qui intervint avec succès auprès de l'Ambassadeur du Maroc pour lever l'interdiction faite aux Juifs de Mogador d'habiter en-dehors du mellah surpeuplé.

JACOB: Fils d'Isaac, né à Londres en 1862. Après une brève mais brillante carrière militaire dans l'armée britannique, il mourut brusquement à l'âge de 32 ans en 1894, laissant un bébé d'un ans, le futur Ministre de la Guerre sous Chamberlain, Hore Leslie Belisha.

HORE LESLIE (1893-1957): Fils de Jacob, le plus célèbre représentant de la famille. Né à Londres en 1893, un an avant la mort de son père, il fut éduqué par son oncle paternel, Barrow Isaac Belisha qui fut pour lui comme un père. Dans une brève notice biographque destinée à son neveu pour mieux lui faire connaître son défunt père, Barrow lui écrivait: "Il sera toujours amer pour vous, mon cher neveu de penser que vous avez été, dès votre première enfance, privé de la tendresse et de la direction d'un père aimant, et votre douleur toute naturelle eût été encore accrue si nous ne vous laissions un portrait fidèle de votre père, que vous avez eu le malheur de ne pas connaître. C'est dans le désir de vous épargner ce chagrin supplé­mentaire que j'ai tracé de votre bien-aimé père cette esquisse d'une carrière brève mais pleine d'enseignements. Je le fais pendant que les principaux épisodes de sa vie sont encore présents à ma mémoire. Puissiez-vous hériter de ses généreuses qualités et puisse son exemple vous servir de guide, pour faire de vous un jour, si Dieu permet que vous atteigniez l’âge de raison, un ardent patriote, un Juif loyal et un grand Anglais." Tous ces souhaits devaient se réaliser pleinement. Leslie fit de brillantes études juridiques à Oxford, avant de se perfectionner dans les meil­leures écoles de Paris et de Heidelberg. Avocat de grand renom, il se passionna pour la politique et devint rapidement un des dirigeants du Parti Libéral, présenté comme le nouveau Disraéli libéral. Il devait représenter son parti dans les différents gouvernements des années trente: Secrétaire d'Etat au Commerce (1931-1932), au Trésor (1932-1933), aux Transports (1933-1937). Secrétaire d’Etat à la Guerre de 1937 à 1939, il s'opposa au pacifisme aveugle de Chamberlain, tentant de préparer son pays à la guerre avant qu'il ne soit trop tard. Dans ce cadre, il fit voter la conscription obligatoire et reconstitua une armée qui n'existait plus en doublant le budget de la défense nationale. Il démis­sionna de son poste pour protester contre le manque de fermeté du premier ministre Chamberlain face à l’Allemagne, et contre sa politique de temporisation envers les dictatures. Sa démission à la veille de la guerre fit grande impression et prépara le terrain à la chute de Chamberlain et à l'accession au pouvoir de Winston Churchill. Il revint aux affaires après la guerre comme ministre des Assurances Nationales en 1945. Il fut annobli par le Roi Georges V et reçut le titre de Baron de Devenport. Très attaché à la tradition juive, il fut Président de la Congrégation Portu­gaise et son représentant au Board of Deputies. Il conservait des attaches fami­liales au Maroc, parmi lesquels Jack Cansino de Casablanca.

MAURICE (1887-1959): Né à Blida, ü fit carrière dans les P.T.T. et fut longtemps président du Consistoire avant d'en être élu président d'honneur.

ANDRE: Militant sioniste de premier plan en Tunisie. Brillant auto-didacte, il fut parmi les premiers membres, dans les années trente, de la section tunisienne de l'Union Universelle de la Jeunesse Juive d'André Pallière qui, plus tard, devint le mouvement scout juif qui s'affilia au mouvement de jeunsse sioniste-socialiste, Hachomer Hatsaïr. Après la libération de Tunis des six mois d'occupation alle­mande, il fut parmi les fondateurs et les dirigeants du mouvement de jeunesse pionnière "Tséiré Sion-Dror", qui prit son essor à partir de 1944 avec l'arrivée des premiers émissaires d’Eretz Israël. En 1946, il fut invité en compagnie de Nadia Cohen par l'Exécutif de la Fédération Sioniste au Maroc, et établirent à Casablanca des contacts avec les dirigeants des mouvements de jeunesse sionistes locaux en vue de la fondation des "Tséiré Tsion", également au Maroc. Il monta en Israël, mais ne pouvant supporter le travail physique de la vie au kibboutz, il revint en Tunisie.

MAURICE: Homme d'affaires et banquier à Paris né à Mogador. Gardien de la tradition de la famille, il confia au professeur Haim Zafrani les annales de sa famille qu'il a reproduites dans son livre "Mille ans de vie juive au Maroc".

JACOB: Educateur et hébraïsant, il succéda en 1948 à rabbi Shalom Messas comme directeur du Talmud Torah de Meknès, qui eut à ses heures de gloire, jusqu'à 2000 élèves. Il développa particu­lièrement l'étude de l’hébreu moderne en plus des matières sacrées traditionnelles, préparant ainsi ses élèves à une meilleure intégration en Israël.

MIMOUN: Docteur en économie de l'Université Hébraïque de Jérusalem et de 1’Université Mac Guil au Canada. Après avoir fait partie du département des recherches de la Banque d'Israël, il se joignit à la Banque Leumi. Né à Meknès, il fut pendant ses études à Paris un des militants du mouvement d'étudiants juifs nord-africains, Oded, fondé à Paris en 1962 dans le but d'encourager la alya d'étudiants et d'universitaires, qui le nomma comme son dernier représentant en Israël (1966-68), avant le transfert du centre du mouvement à Jérusalem.

BELIDO

Nom patronymique d'origine espagnole, sans doute dérivé de beldad, la beauté, indicatif d'un trait physique: l'homme beau, seyant. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porte dans le nord du Maroc.

BELIlTY

Nom patronymique d'origine d'origine arabe, au sens obscur, textuellement le fils de ma nuit. Autre forme sans l'indice de filiation hébraïco-arabe: Lilty.,Au XXème siècle, nom répandu, porté au Maroc (Rabat, Sefrou, Tétouan), en Tunisie (Tunis, Béja) et en Algérie (Tlemcen, Oran).

MEYER: Avocat du barreau de Tunis, Mondial au début des aimées cinquante et délégué de la Tunise au Congrès Juif Président de l'Exécutif de la Fédération Sioniste de Tunisie. Mort en Israël en 1975.

BENABBAS

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom masculin Abbas, qui a un double sens: courageux ou renfrogné. Ce prénom, porté par l'un des oncles du prophète Mohammed est très populaire parmi les Musulmans mais a été abandonné depuis très longtemps dans les communautés juives où il n'a subsisté épisodiquement que comme nom patronymique. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté uniquement au Maroc.

  1. SHEMOUEL: Un des plus grands poètes hébraïques de la génération de l'expulsion d'Espagne. Il trouva d'abord refuge à Fès qu'il quitta au bout de quel­ques mois pour l'Orient. Son célèbre poème "Et shaaré Raison, racontant de la manière la plus poignante le sacrifice d'Isaac, est entré dans la liturgie de l'office de Roch Hachana dans toutes les syna­gogues séphardes, et en constitue le moment le plus solennel rappelant les souffrances des expulsés d'Espagne et le martyr des propres fils de rabbi Shémouel brûlés sur ordre du tribunal de l'Inquisition.

BENABREKH

Nom patronymique d'origine hébraïco-araméenne, formé de l'indice de filiation hébraïco- arabe Ben et du substantif "Abrekh", le jeune talmid hakham, l'étudiant d'une grande yéchiba, équivalent du français Bonenfant, Bonfils. Au XXème siècle, nom très rare, porté uniquement au sud du Maroc.

Une histoire de familles-les noms de famille juifs d'Afrique du nord-Joseph Tedano

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Benaim-Benainous-Benakerkab-Ben Aksas-Ben Akdar-Benalhboz

 BENAIM

Nom patronyique d'orgine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et de l'adjectif "naïm" qui signifie l'endormi, le calme, sans doute traduction du patronyme espagnol connu, Dormido. L'origine espagnole de la famille est en effet établie, et il semble qu'elle soit arrivée au Maghreb après les grandes persécutions de 1391, d'abord en Algérie et ensuite à Debdou et à Fès, au Maroc. Le patronyme est également porté par les Musulmans avec le même sens. Toutefois il existe une autre tradition, en particulier à Debdou, qui fixe une origine hébraïque au patronyme: Banaïm, les maçons, les constructeurs, et au figuré les rabbins et érudits, car dans le Talmud il est écrit que les "rabbins sont les constructeurs de ce monde". Toujours sur la piste hébraïco-arabe: altération de Ben na'im, indicatif d'un trait de caractère: le fils de l'homme agréable, avenant, charmant, patronyme fort répandu dans les communautés orientales. Ne pas confondre, malgré la similitude dans la transcription en lettres latines, avec l'autre patronyme Ben Haïm que nous étudierons plus loin. Autre orthographe généralement admise: Bennaïm. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc (Fès, Sefrou, Taza, Tétouan, Debdou, Casablanca) et par émigration à Gibraltar; en Algérie (Oran, Sidi Bel Abbés, Alger, Relizane) et en Tunisie (Tunis)

R, ELIAHOU: Rabbin et notable de la communauté de Taza qui édifia une synagogue qui portait son nom. Son droit de propriété ayant été contesté par David Guigui, l'affaire fut portée devant les rabbins de Fès en 1785.

  1. YAACOB HAIM: Fils de rabbi Shémouel. Célèbre rabbin né à Fès et qui étudia à Tétouan chez le grand maître, rabbi Ephraïm Monsonégo. En 1757, il quitta sa ville natale pour monter en Terre Sainte, mais en route il fut sollicité par la communauté de Mascara, en Algérie, de lui servir de rabbin. Il devait y rester huit ans avant d'être nommé juge au tribunal rabbinique d'Alger en 1764. Lors du siege d'Alger par les Espagnols en 1775 – qui se termina on le sait par un échec célébré jusqu'à nos jours comme jour de fête: le second Pourim d'Alger – il se réfugia à Tunis mais revint à Alger une fois la menace espagnole levée. Les deux dernières décennies du XVIIIème siècle furent on le sait marquées par une très grave crise dans la direction politique et spirituelle de la communauté d'Alger. La prospérité économique jointe à l'inter­vention des autorités dans la désignation du chef de la communauté, le Mokadem, avaient entraîné toutes sortes d'abus et l'abaissement du statut des rabbins qui dépendaient totalement des notables et se mettaient à leur service. Ceux qui refusaient de se plier à leurs injonctions et de se prêter aux manoeuvres frauduleuses des riches, furent contraints de quitter le pays comme le fit le plus célèbre d'entre eux, rabbi Yéhouda Ayache. Refusant de se plier, rabbi Yaacob entra en conflit avec le gendre du Naguid, Abraham Bouchara, en annulant un précédent arrêt de rabbi Abraham Yafil en faveur de Aharon Cohen Salmon au sujet d'un titre de propriété. Connu pour sa violence et sa cupidité, Aharon refusa de se conformer à l'arrêt et exerça les plus grandes pressions pour se saisir du bien. Dans l'incapacité de remplir son rôle de juge impartial, rabbi Yaacob quitta à son tour Alger en 1784 pour Livourne, comme il écrit dans son livre, "Zera' Yaacob", publié à Livourne: "Car qui peut juger ce peuple pesant et retors, alors que je suis resté seul sans personne à mes côtés et que les délateurs se sont multipliés ?". Il y fut nommé rabbin et publia deux autres ouvrages: le recueil de ses sermons "Vicho'ot Yaacob" (1784) et "Emet léyacob (1804). Il y mourut en 1804 après avoir publié un second livre de sermons, "Yéshou'at Yaacob". La commu­nauté de Livourne publia après sa mort un recueil intitulé "Zekher lé Yaacob", conte­nant les élégies et les sermons prononcés par les rabbins de la ville en sa mémoire.

MOSES: Négociant international, il quitta Alger pour Marseille où il fonda en 1819 la maison de commerce Dramont pour le commerce entre la France et le Maroc. Son fils Maklouf lui succéda dans les affaires.

  1. ITSHAK (1849-1915): Fils de Messod, rabbin-enseignant et chohet né à Fès en 1849. Ne pouvant exercer l'abattage rituel du gros bétail réservé par privilège héréditaire de "serrara" à la famille Aben Danan, il obtient de rabbi Itshak Aben Danan la cession de son privilège en contre-partie de la moitié de ses revenus. Il fit serment de monter en Terre Sainte mais dût y renoncer en raison de l'opposition catégorique de son épouse. Il se contenta alors de s'y rendre en pèlerinage en 1876, spectacle très rare à l'époque. A son retour à Fes, il devint notaire du Tribunal Rabbinique et remplit cette fonction jusqu'à sa mort, en 1915.
  2. RAPHAËL HAIM MOCHE (1845- 1920): Surnommé "Harab Harahaman", le rabbin miséricordieux. Ses parents qui habitaient Tétouan et qui avaient jusque là perdu tous leurs enfants en bas âge, avaient fait le serment, sur la tombe de rabbi Amram Ben Diwan à Ouezane, de monter en Terre Sainte s'ils avaient un fils. Et effectivement en 1843, quelques mois seulement après la naissance de leur fils qu'ils appelèrent symboliquement Raphaël – Dieu a guéri – ils arrivaient à Haïfa, avec un important groupe de Tétouanais. La situation économique difficile ne leur permit pas de le laisser étudier comme il le souhaitait, et il fut mis en apprentissage En visite à Haïfa, le chef de la communauté maghrébine de Jérusalem rabbi David Benshim'on, impressionné par l'exceptionnelle intelligence de l'enfant offrit de l'amener avec lui à Jérusalem et de prendre soin de ses études. Mais sa mère ne voulut pas l'envoyer si loin d'elle, et comme compromis, il fut envoyé étudier dans la ville plus proche, à Tibériade. Intronisé rabbin, il remplit sa première mission d'émissaire de Terre Sainte, à l'âge de 26 ans, en Turquie et en Grèce. En 1883 alors qu'il était de nouveau en mission en Egypte, il apprit la mort de son épouse. Il revint alors dans sa ville natale de Tétouan pour y épouser une jeune femme de sa famille. Il s'installa ensuite à Gibraltar où il fut nommé dayan au tribunal rabbinique, poste qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1920. Auteur de trois livres de commentaires publiés à Jérusalem et Tunis, dont le recueil de ses sermons, "Peter Rehem". Son fils, David, (1888-1968) fut président de la communauté de Gibraltar, membre du Conseil de Gouvernement de la Colonie et Consul Honoraire d'Israël.
  3. YOSSEF: Fils de rabbi Itshak, né à Fès en 1882, le plus connu des rabbins de la famille. Passionné d'études dès son plus jeune âge, son père consacra des efforts inlassables pour lui assurer la meilleure éducation talmudique, allant au loin lui chercher des maîtres, faute de Yéchiva supérieure dans la ville. Fidèle au commandement du Pirké Abot, il refusa toujours de vivre de la Torah et d'accpeter tout poste de de rabbin-juge pour garder la liberté d'étudier, malgré les solliciatations de plusieurs villes marocaines. Une expérience qu'il fit quand même à Larache fut définitivement concluante et ne dura que quelques mois. Il se consacra unique­ment à l’enseignement et à l'étude, vivant confortablement de ses revenus comme sohet et notaire – occupations qui laissaient de nombreuses heures chaque jour pour l’étude. Collectionneur enthousiaste de livres et de vieux manuscrits, il se prit de passion pour la transmission de la création littéraire des rabbins marocains, peu connue, mais restée exceptionnellent féconde malgré les difficultés de l'exil, "malgré la haine et le mépris, car dans les pays de l'exil les enfants d'Israël ne sont que des hôtes et non des citoyens. Nous sommes chez eux comme des brebis parmi les loups, et si je venais à conter le mépris et les humiliations dont ils nous abreuvent ici au Maghreb, tout un livre n'y suffirait point". Sans aucune aide extérieure, il entreprit de la sauver de l'oubli. Et effectivement, après des dizaines d'années de recherches, il publia en 1931 à Jérusalem, son dictionnaire biographique des rabbins marocains des origines à son époque, sous le titre évocateur de "Malké Rabanan " qu’on peut traduire "nos rabbins sont nos rois." Depuis sa parution, le livre – qui vient d'être ré-édité en 1993 par l’Institut Bné Issakahr de Jérusalem – est devenu le livre de référence par excellence dans la recherche sur le patrimoine culturel et religieux du judaïsme marocain – et nous-mêmes y avons très largement puisé. Orateur d'une éloquence remarquable, il fut sollicité pour prononcer les éloges funèbres de tous les grands de sa génération à Fès et en dehors. Chercheur infatigable et original, il a composé 47 ouvrages dont trois seulement ont été imprimés jusqu'ici. Outre son chef d'oeu­vre, Malké Rabanan", il a publié un recueil de poèmes "Nifléotékha ashira", "Je chanterai tes prodiges". L'institut "Orot Hamarav" de Lod, dirigé par le rabbin Moché Amar, spécialisé dans l'édition des oeuvres du passé, a publié en 1987 son traité des coutumes religieuses des commu­nautés du Maroc: "Noheg Béokhma", avec une préface biographique détaillée. Sa réputation de chercheur avait dépassé les frontières du Maroc. Le second Président de l'Etat d'Israël, Itshak Ben Zvi l'encouragea à monter en Israël au début des années cinquante. Il retarda à plusieurs reprises la date de sa alya, voulant s'assurer d'abord qu'il pourrait transférer sans encombres sa très riche bibliothèque à laquelle il avait consacré sa vie. Ses craintes devaient s'avérer justifiées, car après sa mort, survenue à Fès en 1961, ses héritiers vendirent sa bibliothèque à la Yéchiva University de New York. Mais au cours du transfert, un incendie détruisit en grande partie de ces irremplaçables richesses, dont des manuscrits uniques.

SAMUEL: Fils de rabbi Yossef. Avocat à Casablanca, auteur d'un traité sur "Le pèlerinage juif des lieux saints au Maroc – Histoire de tous les tsadikim dont les tombeaux sont éparpillés au Maroc", paru à Casablanca (ronéotypé) en 1980.

BENAINOUS

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, sans doute dérivé de anas, amitié, familiarité, indicatif d'un trait de caractère, l'homme ouvert, amical. Autres formes: Benaïnousse, Aïnouz, Aïnouze. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie et en Algérie, dans le Constantinois, à Constantine.

BENAKERKAB

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, sans doute ethnique d'origine, sans que l'on puisse préciser de quelle localité il s'agit. Le nom est attesté au Maroc au XVÏème siècle sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à cette époque. Au XXème siècle, nom très rare, sinon disparu.

BEN AKSAS

Nom patronymique sans doute doute d'origine arabo-berbère, ethnique de la tribu des El Aksas, fraction de la tribu Sahel dans le sud du Maroc. Autre hypothèse: altération de Kassas, conte, à rapprocher du patronyme Abecassis (voir l'article le concernant). Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes courants au Maroc à l'époque, sans l'indice de filiation: Aksas. Au XXème siècle, nom extrêmement rare porté uniquement au Maroc ( Meknès, Tanger, Tétouan, Casablanca).

  1. ABRAHAM: Rabbin d'origine marocaine installé à Tibériade au début du siècle. Auteur d'une préface-recommandation au livre du célèbre rabbin de Meknès, rabbi Rapahel Berdugo, "Mé ménouhot".

BEN AKDAR

Nom patronymique arabe, indicatif d'un métier, le potier, le fabricant de marmite en argile "kdra". Le nom est très anciennement attesté, porté du temps du Talmdu, le potier se disant en araméen comme en arabe Kadar. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc.

  1. YAHYA: Un des rabbins de la commu­nauté des Tochabim, les anciens habitants de Fès avant l'arrivée des Expulsés d'Espagne, signataire de la Haskama de l'an 5286,1526 par laquelle les autochtones s'interdirent de manger de la viande abattue par les Mégourachim d'Espagne en raison de leur refus d'acce­pter la règle de la "Néfiha", l'insuflation du poumon pour vérifier la cacherout des bêtes abattues.

BENALHBOZ

Nom patronymique d’origine arabe au sens difficile à cerner, probablement altération phonétique de Ben Al khbobz, le fils du pain, le meunier. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté en Algérie (Tlemcen, Oran ).

Une histoire de familles – Joseph Toledano – 151-154

Benamara-Benamram-Benara

BENAMARA

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation hébraïco-arabe Ben et de Amara qui semble être le pluriel de Amar, les maçons (voir Amar), porté au Maroc par les Juifs et les Musulmans – voir la tribu des oulad Amara dont le territoire s'étendait entre Ouarzazat et l'oued Draa au sud du Maroc. De ce fait, cette explication apparaît plus vraissemblable que celle adoptée par Larédo qui y a vu une ethnique de la localité d'Amara sur la rive gauche du Tigre, au sud de Bagdad, centre de pèlerinage célèbre en raison de la proximité du tombeau d'Esdras qui participa au retour des exilés de Babylone. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc, dans la région du Tafilalet qui semble être le berceau de la famille, à Meknès, Fès, Tétouan, Tanger et par émigration à Gibraltar.

LEVY: Notable de la communauté de Fès, il fut chargé en 1700 du partage de l’assiette des impôts entre la communauté et les originaires de la Zaouïa installés dans la ville.

ITSHAK: Riche notable de Fes brûlé pour la sanctification du nom de Dieu à Meknès, sur ordre du sultan Moulay Ismael en 1712 pour une raison non révélée par les chroniqueurs, mais certainement liée aux amendes et impôts extorqués à la communauté de Fès pour financer les guerres de l’empereur, en même temps qu'un autre habitant de l'ancienne capitale, Yéhouda Abensour. Le lendemain son fils, Aharon Benamara fut exécuté à son tour. Rabbi Shémouel de Avila prononça leur élégie dans laquelle il s'attaquait à l’impitoyable cruauté du souverain, reproduite dans la préface de son livre, "Eben Shémouel".

ABRAHAM: Parmi les premiers Juifs installés à Gibraltar après son conquête par les Anglais en 1704. Commerçant à Tétouan – le seul port de ravitaillement en vivres frais et en matériaux de construction de la base anglaise en raison du blocus terrestre espagnol. L'occupation anglaise fut finalement reconnue par l'Espagne dans le le traité d'Utrecht signé en 1713 sous condition d'expulsion des infidèles juifs et musulmans ־ comme dans le reste de la péninsule ibérique. Après bien des hésitations, les Anglais devaient se résoudre à appliquer cette clause en 1718 et commencèrent à expulser les résidents juifs. Abraham fut alors autorisé exceptionnellement à rester en raison de son rôle vital pour l'approvisionnement de la colonie.

  1. CHALOM: Rabbin né au Tafilalet, fondateur de la famille à Meknès, seconde moitié du XIXème siècle. Il dirigea bénévolement dans sa propre maison une yéchiva pour l'enseignement des enfants pauvres.

BAROUKH: Fils de rabbi Chalom. Riche et pieux notable de la communauté de Meknès. Fournisseur de l'armée française depuis son entrée dans la vile en 1911, il aida l'association des femmes pieuses fondée par Ribka Tolédano, à acquérir le terrain sur lequel devait être construit à la fin des années vingt dans le Nouveau Mellah, le premier Talmud Torah public, appelé "Em Habanim", la mère des enfants pour rappeler la contribution des femmes à sa construction. Paradoxalement jusque là la communauté de Meknès – comme toutes les autres communautés du Maroc ־ ne s'était jamais souciée de la création d'écoles, le zèle des parents à donner un minimum d’éducation à leurs fils dans des hadarim privés suffisant largement.

SAMUEL: Commerçant, fournisseur de l’armée française à Meknes sous le Protectorat. Il édifia en 1949, avec son frère Chalom une somptueuse synagogue inspirée de la grande synagogue d'Oran dédiée à la mémoire de leur père, Ohel Moché.

  1. RAHAMIM: Rabbin à Jérusalem, ancien membre du Tribunal Rabbinique de Casabalnca. Né à Meknes en 1912. Après des études talmudiques poussées, il suivit la voie de son père dans le commerce, avant de revenir comme il l’avait toujours souhaité au monde de la Torah, comme rabbin-juge à Mazagan puis à Casablanca, où il siégea au tribunal rabbinique jusqu'à sa mise à la retraite. Il monta alors à Jérusalem où il fut nommé rabbin du quartier Kiriat Menahem. Depuis sa retraite, il se consacre à l'édition de livres .Il a déjà publié, "Lé'et Metso" (Jérusalem, 1990), recueil en 3 volumes de sermons et d'élégies à l'intention des rabbins, dont l'essentiel a été traduit en français sous le titre "A l'heure de Vérité". Il y a inclus une petite histoire de sa famille depuis son arrivée du Tafilalet à Meknès, ainsi que son testament spirituel à l'intention de ses enfants en Israël et en France. Il a ensuite publié "Téchouot Tsadikim" en deux volumes sur la vénération des saints au Maroc et enfin un guide des bonnes manières selon la tradition juive.

MALKIEL: Chantre né à Meknès. Fils de rabbi Rahamim. Officiant de la Synagogue de la rue Buffaut à Paris.

 

BENAMRAN

Nom patronymique d’origine hébraïque, formé de l'indice de filiation Ben et de Amran, altération phonétique du prénom d'homme hébraïque Amran, qui signifie "peuple élevé ", porté dans la Bible par le fils aîné de Kéhat ben Lévy, le père de Moïse, Aharon et Miriam (voir Amram). Ce prénom autrefois peu porté était devenu très populaire au Maroc à partir de la fin du XVIIIème siècle. Il était en effet donné plus particulièrement aux garçons nés après un pèlerinage de leurs parents sur la tombe de rabbi Amram Ben Diwan à Ouezane, le saint le plus vénéré dans tout le Maroc. Devenu nom patronymique sous sa forme arabe avec l'adjonction de l'indice de filiation Ben au Maroc et sous la forme de Amram en Algérie et en Tunisie. Le nom est attesté au Maghreb à partir du Xème siècle. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté dans les trois pays. Une branche de la famille de Tétouan s'est installée au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle à Faro, au Portugal.

YAACOB: Naguid de la communauté de Kairouan, en Tunisie, au Xème siècle. L'influence de cette communauté de savants et d'érudits, en relations permanentes avec les grandes yéchibot de Babylonie, s'étendait alors à tout le Maghreb.

  1. YOSSEF: Rabbin à Sijilmassa, la capitale du Tafilalet et une des importantes étapes de la route des caravanes reliant la Méditerrané au Sahara et qui compta jusqu'au Xllème siècle une communauté juive très prospère.

YOSSEF: Philantrope et mecène à Fes au Xlème siècle, il accueillit chez lui le grand poète hébraïque espagnol rabbi Abraham Iben Ezra (1092-1167) lors de sa visite au Maroc, qui devait lui dédier un poème élégiaque après sa mort.

  1. YOSSEF: Rabbin à Fès appartenant à la seconde génération des expulsés d’Espagne. En 1567 la communauté lui confia la vielle synagogue fondée par le Naguid Abraham Ruti pour y enseigner.

SHELOMO: Commerçant à Meknès victime de la "chasse aux sourcières" antisioniste qui déferla sur le Maroc au moment de la première visite à Casablanca du Président Gamal Abdel Nasser en Décembre 1959. Arrêté pour avoir détenu dans un son dépôt de sucre un vieil almanach du KKL, le Tribunal, se basant sur l’appel à la générosité et à l'unité du peuple juif contenu dans l'annuaire, le condamna à un an de prison ferme, provo­quant un grand émoi dans la communauté juive marocaine et un début de panique qui ne se calma qu'avec l'annulation du verdict, quelques mois plus tard, par la Cour d'Appel de Rabat.

BAROUKH: Notable très respecté et philanthrope connu à Meknes, mort tragiquement dans un accident de circu­lation à Natanya avec son beau-fils quelques années après leur Alya dans les années quatre-vingt.

  1. SHEMOUEL: Fils de Shélomo, rabbin né à Meknès et formé à la Yéchiva supé­rieure Keter Torah dirigée par rabbi Itshak Sebbag. Après sa alya en Israël, il est resté très attaché au patrimoine religieux juif marocain et a contribué à l'édition des livres posthumes de nombreux rabbins marocains. Il a publié lui-même un énorme ouvrage en 12 volumes, "Leket Shiv'a" – sur les fêtes du calendrier et leurs coutumes spécifiques au Maroc ainsi que la biographie des grands rabbins du passé suivant leur date de naissance ou de décès.

 

BENARA

Nom patronymique d'origine espagnole, ethnique de la bourgade de Ara, dans la province de Huescas, précédé de l'indice de filation arabe Ben. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Algérie, dans l'Oranais.

 

Une histoire de familles – Joseph Toledano 

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord – A Suivre

 

Benaroch

Nom patronymique au sens difficile à cerner, en raison du défaut de prononciations des Maghrébins qui confondent le s avec le ch. De ce fait on ne sait s'il faut prononcer Benarouss ou Ben Haroch. Dans le premier cas le nom serait d'origine arabo-berbère comme l'avance Abraham Larédo sans en trouver d'explication. Dans le second cas l'origine pourrait être hébraïque: Ben Haroch, textuellement le fils de la tête, le fils du chef. Autre hypothèse plus osée: les porteurs de ce patronyme seraient les descendants du célèbre rabbin d'Espagne, rabbi Acher Ben Yéhiel, surnommé HAROCH. Né en Allemagne, il s'était installé en Espagne et il fut le grand rabbin très vénéré de Tolède entre 1305 et 1322, l'auteur du commentaire biblique connu comme "Ba'al hatourim", reproduit dans tous les éditions de la Torah aux côtés des commentaires classiques de Rachi. Ce qui pourrait offrir un début de confirmation de cette piste espagnole est le fait que ce patronyme était surtout porté dans les communautés formées en majorité de descendants d'expulsés d'Espagne comme au Maroc, Tétouan, Tanger, Fès, Meknès, Seffou, Rabat et en Algérie Oran et Tlemcen. Aure explication possible basée sur l'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère: l'homme amer, âpre. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l’époque. Autres orthographes: Benarroch, Benarous, Benharoche, Haroch, Harus. Au XXème siècle, nom particulièrement répandu porté au Maroc (Fès, Tanger, Tétouan, El-Ksar, Larache, Meknès, Seffou, Tafilalet, Casablanca, Rabat, Salé, Oujda, Beni-Mellal) et en Algérie (Oran, Tlemcen, Alger, Tiaret, Sidi Bel Abès, Mazagran, Mascara).

YOUDA: Naguid de la communauté de Seffou, formée essentiellement d'originaires de Fès et du Tafilalet à la fin du règne de l’empereur Moulay Ismael qui à court d’argent imposa lourdement les communautés juives ( 1710-1723).

  1. DAVID: Rabbin et kabbaliste à Meknès au XVÏÏIème siècle, contemporain de rabbi Yaacob Abensour qui le tenait en grande estime.

DAVID: Un des trois Juifs de Meknès exécutés sur ordre du sultan Moulay Slimane en 1795 pour une raison inconnue, incident qui tranche avec le cours paisible pour les Juifs du règne de ce roi qui annula toutes les mesures discriminatoires prises par son prédécesseur de sinistre mémoire, Moulay Lyazid.

  1. EL1AHOU: Fils de rabbi Abraham. Un des grands rabbins de la petite ville de Sefrou au XIXème siècle. Né au Tafilalet en 1817, il passa enfant avec sa famille à Sefrou. Il fut appelé en 1866 à servir de rabbin à Elksar, mais n'y trouvant pas de centre de Torah, il préféra revenir à Sefrou. Malgré sa situation économique très précaire, il consacra sa vie à l'étude au point qu'à sa mort ses contemporains ont dit "qu'avec lui sont morts la persévérance et l’amour de l'étude pour l'étude". Poète de grand talent, Il a laissé un commentaire de la Hagada de Pessah, "Kos Eliahaou" qui fut édité pour la première fois par rabbi David Obadia, à Djerba en 1937.

MORDEKHAY (1738-1817) : Comme il y a le soldat inconnu, on pourrait lui donner le titre du rabbin inconnu. Le célèbre rabbin de Meknès, Shmouel Benwaïch, rapporte qu'un jour il fut appelé au chevet de l'un de ses voisins, ce même Mordekay Benharoch, qui s'était évanoui d'inanition n'ayant rien mangé depuis plusieurs jours. Ce qui le frappa dans cette modeste chambre qui lui servait de demeure à lui et à sa nombreuse famille, ce fut le manque total de meubles et l'abondance de livres. Quand le malade reprit connaissance, il lui posa la question et ce dernier lui expliqua qu'il n'avait d'amour que pour l'étude et que d'ailleurs il venait, à force de recherches, de trouver une solution au grave problème qui préoccupait la communauté: le sort des '"agounot", les femmes dont les maris ont disparu et qui ne peuvent se remarier tant que la preuve absolue de leur mort n'avait pu être établie. Il lui fit lire son avis motivé et le rabbin s'émerveilla de sa profondeur et le bénit en lui disant: "De même que tu as atteint la richesse des connaissances, Dieu veillera à ce que tu arrives également à la richesse terrestre". Les juges exami­nèrent la solution proposée, la trouvèrent excellente et libérèrent des liens du mariage les malheureuses épouses. A Mordekhay, ils proposèrent une aide mais il la refusa, confiant dans la réalisation de la bénédiction de rabbi Shmouel. Quand il fut de nouveau sur pied, il sortit du Mellah à la recherche de quelque affaire. Mais il fut vite saisi par deux moghzanis, qui sans lui demander son avis, le réquisitionnèrent pour déplacer la "zeballa". A l'époque, rappelons-le, il n'y avait pas au Mellah de services de voierie et les habitants déversaient leurs ordures ménagères à la porte du quartier. Quand le tas avait atteint une certaine hauteur et que son odeur deveanit insupportable, le pacha réquisitionnait quelques Juifs pour le déplacer de quelques dizaines de mètres plus loin. Ce n'est d’ailleurs qu'en 1873 quand le bon roi Moulay Hassan visita Meknès que cette désagréable corvée devait y être supprimée. Mais on n'en n'était pas encore là. Mordekhay se mit au travail avec ardeur et en creusant, il trouva un paquet de vieux vêtements qu'il prit chez lui. En l'ouvrant, il eut la surprise d'y découvrir un trésor de pièces d'or et une pierre précieuse. Pour ne pas éveiller des soupçons, il reprit le lendemain sa place sur le chantier – avec un zèle redoublé et une chance multipliée: il tomba cette fois sur un collier de pierres précieuses. Il se précipita alors chez rabbi Shmoeul pour lui annoncer que sa bénédiction avait été exaucée et celui-ci lui conseilla aussitôt de partir sans tarder pour Tibériade. Et c'est ainsi qu'il y termina ses jours dans l'étude et l'aisance comme ont dit nos Sages "Celui qui ne renonce pas à l'étude de la Torah malgré sa misère -sa fin sera d'étudier dans la richesse." (Repris de "Nahalat Abot" de rabbi Yossef Messas). SALOMON: Chef de la communauté de Tiaret en Algérie, première partie du XIXème siècle. Il figure parmi ceux qui ont contribué à la publication du livre de rabbi Abraham Ankawa sur l'abattage rituel, "Zebahim Shélémim" (Livourne, 1837)

SHELOMO: Un des grands notables de la communauté de Meknès au XIXème siècle (mort vers 1880 ). Il était considéré en son temps comme le Juif le plus riche de sa ville. Propriétaire terrien, éleveur, il était un des protégés du sultan Hassan II qui lui délivra un sauf-conduit conservé à ce jour par ses descendants. Il racheta à la famille Bahloul leur synagogue familiale avant leur montée en Terre Sainte en 1840.

  1. ABRAHAM HAROCH: Fils de Itshak. Rabbin originaire de Rabat qui monta en Terre Sainte avec rabbi David Bensim'on. Il fut envoyé comme émissaire de la communauté maghrébine de Jérusalem au Maroc en 1862. Il fit partie en 1866 du premier Comité établi par Tsouf Dvash pour l'aider à gérer les affaires de la communauté qui s'était séparée après une longue lutte, de la communauté sépaharde.

YAMIN (1882-1949): Grand négociant international né à Tétouan. Philanthrope très pieux et d'une vaste culture hébraïque et occidentale, il vécut de nombreuses années à Mélilia où il devint Président de la communauté de ce présidés espagnol. Il y fonda un quartier pour accueillir ses coreligionnaires du Maroc septentrional, ainsi qu'un Talmud Tora et une synagogue, "Or Zaruah", dédiée à la mémoire de son père, Akiba. En 1926, il fonda également une synagogue à Jérusalem à la mémoire de son père, et une Yéchiva à Tibériade.

 DAVID (1869-1961): Commerçant en céréales et notable de la communauté de Meknès. Il fut en 1930 le premier président moderne, formé à l'école de l’Alliance, du Comité de la Communauté et le premier Juif de la ville à entrer à la Chambre de Commerce et d'Agriculture de la ville. Il vécut quelques années à Tanger où son père s'était installé vers 1910 alors que les mauvaises nouvelles parvenues des membres de sa famille montés en Terre Sainte l'avaient découragé de mettre à éxécution son projet de Alya. Il conserva des relations étroites avec sa communauté d'adoption et quand par exemple il fut chargé de l’accueil dans sa communauté du Président de la République Française, il fit venir les Eclaireurs juifs de Tanger qui saluèrent l’hôte officiel aux sons de la … Hatikva ! C'est sous magistère que fut inauguré le bâtiment moderne de l'Ecole de l'Alliance qui passa ainsi du Vieux au Nouveau Mellah. Pour les services rendus à la communauté il fut décoré comme Officier de la Ouissam Alaouite.

RAPHAËL (1921-1994): Fils de David. Avocat né à Rabat, mort à Nice en 1994. Après avoir exercé longtemps à Casablanca, où il publia notamment une étude sur le droit successoral hébraïque au Maroc et fut président de l'O.S.E., il s'était installé à Nice en 1964, où il fut le délégué régional puis le vice-président de la Section Française du Congrès Juif Mondial. Vice-président du Consistoire de Nice de 1979 à 1994. Il fut en France un des fondateurs de l'Union Mondiale des Originaires d'Afrique du Nord.

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord – A Suivre- page 157-159

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord-Benaroch

AQUIBA BENAROCH-LASRY : Fils de Yamin, né à Mélila en 1925, Président de l'Association Israélite du Vénézuela. Médecin et écrivain, il a obtenu en 1964 le Prix de l'Association des Médecins Ecrivains et Artistes d'Espagne pour son étude sur l'écrivain Miguel Unamuno. Militant communautaire, il fut vice- président de communauté de Tanger de 1958 à 1964 et il poursuivit son activité

communautaire en passant ensuite à Casablanca. Il s'installa en 1973 au Vénézuela. Auteur d'un petit livre polé­mique sur l'avenir des communautés juives de la diaspora, en espagnol: "Communidades judias en la diaspora Problemática y provenir" (Jérusalem, 1987)

DAVID: Fondateur à Haïfa en 1959 de la nouvelle et militante association des Originaires d'Afrique du Nord qui avait rompu avec les anciennes associations accusées de modération. Il prônait une lutte plus déterminée contre la disicrimination dont étaient victimes les immigrants originaires d'Afrique du Nord. Qu'il en ait été à l'origine ou qu'il en ait profité, son nom est resté liée au premier mouvement de révolte des originaires d’Afrique en Israel. Un incident banal, un policier ayant tiré sur un immmigrant marocain ivre, Yaacob Elkrief, dans l'ancien quartier arabe Wadi Salib de Haïfa, peuplé en majorité d'immigrants marocains en difficulté, la soirée du 8 juillet 1959, devait dégénérer en émeute, la rumeur circulant que la police avait tué de sang-froid un Marocain. Le lendemain l'agitation reprit de plus belle sous sa direction, les manifestations exhibant un drapeau israélien tâché de sang, se dirigeant vers le quartier général de la Police, qui parvint non sans difficultés à les disperser. Malgré ses appels contre la violence, le lendemain des dizaines de manifestants envahissent la ville haute, habitée essentiellement par la bourgeoisie achkénaze, brisant des vitrines, renversant des voitures. Des désordres semblables sont signalés au cours des jourus suivants dans les concentrations d'originaires d'Afrique dans plusieurs coins du pays. L'impact fut énorme révélant au grand jour l'existence d'un problème social et d’un fort sentiment de discrimination chez les originaires d'Afrique du Nord.

Le gouvernement réagit en nommant une commission d'enquête qui devait rejeter l'hypothèse d'un mouvement organisé tout en concluant à l'urgence de faire face au problème réél des disparités commu­nautaires. Sur sa recommandation, le premier ministre David Ben Gourion devait effectivement nommer le professeur André Chouraqui comme conseiller à la fusion des commuautés, alors que dépassé par les événements qu'il avait déclenché, David Benharoch devait retourner dans l'anonymat, accusé par ses adversaires de s'être laissé "acheter" par l'Establishment.

BENJAMIN: Un des plus actifs dirigeants de la communauaté de Tanger dans les années soixante. Commerçant, industriel, président du Casino de Tanger, et philanthrope.

MAURICE: Fils de David. Juriste et économiste né à Meknès. Après des études à Alger, il fut directeur de la Centrale Laitière de Casablanca puis chargé des exportations au groupe Danone à Paris.

ROGER: Fils de David, né à Meknes en 1934. Expert-comptable à Paris. Profes­seur de gestion financière à l'Ecole Supérieure de Commerce de Paris. Co­fondateur et directeur général de la société Europenne d'expertise comptable. Expert près de la Cour d'Appel de Paris. Sur le plan communautaire, il déploie une intense activité. Président-fondateur du Mouve­ment Juif Libéral de France qui regroupe quelques 1200 familles et s'est doté d'un centre culturel. Fondé en 1977, le M.J.L.F. qui se définit comme une des tendances du judaïsme religieux contemporain, est affilié à la World Union of Progressive Judaism. Il prône une adaptation de la vie rituelle juive au monde moderne, sans pour autant renoncer aux principes théologiques, moraux et spirituels du judaïsme tradi­tionnel, ni à sa vocation universelle telle qu'illustrée par le message toujours actuel des grands prophètes de la Bible, comme il est écrit; ״je t'ai placé comme une lumière parmi les Nations.״ Ancien vice-président de l'Exécutif Européeen de la World Union of Progressif Judaism. Vice-président de l'Alliance Israélite Universelle, vice- président de la Section Française du Congrès Juif Mondial, Trésorier du C.R.I.F. et membre du Comité directeur du Fonds Social Juif Unifié.

YEHOUDA:     Syndicaliste israélien, président du Conseil Ouvrier d'Achdod depuis plus de dix ans, régulièrement réélu sur la liste travailliste dans une ville qui vote en très grande majorité Likoud aux élections législatives et municipales. Né à Meknes, il monta en Israel enfant avec ses parents.

JOSEPH-JO: Fils de Haim, né à Meknès. Président de la Fédération Sépharade du Canada, membre de l'Exécutif de la Fédération Sépharade Mondiale, président de la Commission de la Jeunsesse. Conseiller en placements et courtier en valeurs mobilières à la Bourse de Montréal, ancien brooker à la Bourse de New York. Né à Meknes en 1942. Militant communautaire, il fut de 1978 à 1981 une première fois Président de la Fédération Sépharade du Canada, alors une des sections les plus dynamiques de la Fédération Sépharade Mondiale. Décoré en 1983 de la Médaille du Mérite et Lauréat en 1996 de l'ordre su Mérite Sépharade ״pour son engagement continu et soutenu envers les grandes causes sépharades tant sur le plan local qu'international״.

LUCIEN: Fils de Haïm, Industriel né à Meknès en 1941. Après le diplôme d'ingénieur en chimie textiles obtenu en France, il fut nommé ingénieur principal au Ministère marocain de l'Industrie et des Mines. Arrivé au Canada en 1971, il fut conseiller industriel au ministère de l'Industrie avant   de fonder en 1977 sa propre affaire "Trister Textile Ltd

, qui occupe aujourd'hui un poste de leader dans son domaine. Très

impliqué dans la vie communautaire juive, il est actuellement Président du corps des gouverneurs de la Communauté Sépharade du Quebec, groupant les anciens présidents de la communauté. Porte-parole de la commu­nauté juive auprès de la Commission gouvernementale chargée de la réforme constitutionelle. De 1985 à 1988, Président de la Communauté Sépharade du Quebec qui accueillit en 1985 le congrès de fondation du Rassemblement Mondial du Judaïsme marocain, regroupant les représentants des originaires du Maroc d'Israël, France, Angleterrre, Suisse, Espagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, Aérique Latine, Australie et Maroc qui élit à sa tête David Amar, le Président du Cconseil des Communautés Israélites du Maroc. De 1993 à 1994, Président de l'Appel Juif Unifié du Québec (Sépharade).

DR PAUL BENAROUS: Chirugien- dentiste à Paris. Président de l'Association des Originaires d'Oujda en France qui organise un voyage annuel dans les pas du patrimoine sépharade et a organisé il y a quelques années un pèlerinage de retour aux sources au Maroc qui fut diffusé par la télévision française.

LISON: Militante communautaire à Montréal. Président de l'Ecole Maimonide, la plus belle réalisation de la communauté sépharade du Quebec. Elle a inauguré ene présence d'une délégation de la commu­nauté marocaine, le Pavillon Mohamed V de l'école en octobre 1995.

ELIE: Educateur né à Salé au Maroc. Directeur de l'Ecole Yavné de Marseille. Il a consacré son Doctorat de Troisième cycle aux relations entre ״La France et le Sionisme au Maroc, 1897-1956 (Aix-en- Provence, 1984).

PROSPER: Célèbre graphiste israélien spécialisé dans la publicité et les relations publiques. Lauréat de nombreux prix Mili­tant sépharde convaincu, il a assuré la campagne d'affichage des Panthères Noires et du mouvement Oded lors de plusieurs campagnes électorales pour la Knesset. Vice-président de l'Union des Origianires de Meknès et membre de la direction de l'Union Mondiale des Originaires d'Afri­que du Nord fondée par Shaul Bensimhon.

 MOCHE BAR-ACHER: Universitaire israélien, né au Tafilalet, monté jeune en Israel, éduqué dans le cadre de la Alyat Hanoar. Président de l'Académie Hébraï­que. Professeur à !'Université Hébraïque de Jérusalem, ancien responsables des études juives à l’Université. Linguiste de répu­tation internationale, il se consacre actuel­lement à une recherche approfondie sur la traduction traditionnelle des textes sacrés en arabe dialectal juif marocain. Auteur d'une étude sur "La composante hébraïque du judéo-arabe algérien, le cas des communautés de Tlemcen et Aïn- Ténouchent". Militant dans le Parti National Religieux, il fut sollicité à plusieurs reprises pour être membre de la Knesset, mais s’y refusa toujours. Un des membres du Comité Scientifique du Centre de Recherches sur le Judaïsme Marocain fondé par Robert Assaraf en 1995.

CHALOM BAR-ACHER: Docteur en Histoire, maître de conférences à lUniversité Hébraïque de Jérusalem. 11 a consacré sa thèse de Doctorat à l'institution de Naguid (chef de la communauté) au Maroc aux 17-18èmes siècle. Auteur de nombreuses études sur le judaisme marocain éditées par le ministère de l'Education. Il a édité de nombreux livres sur l’histoire des Juifs du Maroc. En hébreu: "Les Juifs dans le Maroc Chérifien, du XVJème siècle à nos jours (Jérusalem, 1987); "Les Juifs d'Espagne et du Portugal au Maroc (14921753־), le Livre des Takanot (Jérusalem, 1991) et en français "Cent ans de Judaïsme marocain", recueil de textes sur l'histoire et la culture des juifs du Maroc au cours du dernier siècle (Jérusalem, 1993).

MEIR BAR-ACHER: Né à al־Rachidiyya au Maroc en 1955, arrivé enfant en Israël. Maître de conférences au département de Langue et Littérature arabes à l'Université Hébraïque de Jérusalem. Il a consacré sa thèse de doctorat au Coran: "Etudes sur l'exégèse Chi'ite-immanite du Coran aux III־IVèmes siècle de l'Hégire. Chercheur à l'Institut Ben Zvi de Jérusalem.

GENERAL ABRAHAM ALMOG: Né à Jérusalem. Fils de Eliahou Benaroch, un des pionniers de la alya du Maroc qui arriva dans la ville éternelle en 1922, venant de Sefrou. Ancien commandant des blindés de Tsahal.

MICHEL: Fils de Raphaël. Président de société, né à Casablanca en 1950. Après des études de Droit et d'expertise comp­table à Nice, il fut le directeur financier d'une société de textile, avant de s'installer aux Etats-Unis où il a fondé à New York en 1984 une société commerciale spécia­lisée dans l'exportation de produits de haute technologie américaine. Depuis 1991 président de la société de logiciels infor­matiques Eurotronics Company.

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord-Benaroch- page159-162

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord- Benaroyo- Benattar

BENAROYO

Nom patronymque d’origine espagnole, ethnique de la bourgade de Arroyo del Puerco, habitée au Moyen Age uniquement par les Juifs. Le nom est attesté à Tolède à partir du Xllème siècle. Après l'expulsion, ce nom était particulièrement répandu dans les communautés sépharades de l'ancien empire turc et très peu au Maghreb. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à cette epoque, sans l'indice de filiation: Aroyo. Autres formes: Arroyo, Benaroya. Au XXème siècle, nom peu répandu porté au nord du Maroc, à Tétouan et par émigration en Algérie, à Oran.

BENATTAR

Nom patronymique d’origine arabe, indicatif d'un métier, parfumeur et par la suite marchand d'épices, porté aussi bien par les Juifs que les Musulmans du Maghreb. Ce patronyme est attesté en Espagne dès le XIIIème siècle. Après l'expulsion d'Espagne de 1492, les membres de cette illustre famille se sont dispersés en Europe occidentale (Portugal et de là en Hollande), dans l'Empire Ottoman (Grèce, Turquie, Balkans) et en Afrique du Nord. Le nom s'est particulièrement illustré dans la rabanout au Maroc depuis le XVIème siecle. Autres formes, sans l'indice de filiation: Attar, Atthar. Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté au Maroc (Fès, Salé, Meknès, Marrakech, Mazagan, Azemour, Tanger, Rabat, Mogador, Casablanca); en Algérie (Oran, Alger. Aïn Temouchent) et en Tunisie (Tunis).

  1. YAACOB: Le premier rabbin connu de cette famille, mort en 1605 au cours de la terrible famine qui décima la communauté de Fès: "Si je voulais relater une partie des calamités qui ont déferlé sur nous, toutes les oreilles en tinteraient et quiconque les entendrait serait frappé de stupeur. Voilà que depuis trois ans et demi nous sommes en proie à la famine .. Les précieux enfants de Fès sont gonflés comme des outres, dépérissent d'inanition; ils sont devenus comme de vils tessons, ils étreignent les tas d'ordures pour y picorer comme des poules. Plus de 800 âmes ont péri et plus de six cents hommes, femmes, jeunes gens et jeunes filles ont apostasié. Quiconque reste dans la ville meurt de faim, quiconque sort, tombe victime du glaive, chacun avale vif son prochain. Israël s'est appauvri l'extrême, en raison de nos péchés .. nous en avons vu qui allèrent se noyer dans les puits, d'autres s'égorgèrent avec un couteau. Des pères rejetèrent leurs enfants, des mères tendres assomèrent leur rejetons .. Le premier jour du mois de Adar mourut le saint rabbin Yaacob Ibn Attar, lui aussi de faim.."(rabbi Shaul Serero: Chroniques de Fès).
  2. YAACOB: Petit-fils de rabbi Yaacob, né vers 1610. Ayant hérité de son grand-père la "serara" de l'abattage rituel, il consigna les régies de la Shéita à Fès et son carnet est resté longtemps comme le guide en la matière. Il fut ensuite rabbin à Taza où il mourut centennaire.
  3. HAYIM: Dit le Vieux, pour le distinguer de son illustre petit-fils, rabbi Hayim Benattar dit "Or Hayim". Un des plus grands négociants du port de Salé au XVIIème siècle, en association avec son son frère, Shemtob. Leurs affaires d'import-export s'étendaient à plusieurs pays d'Europe Occidentale. D'une grande piété et d'une vaste érudition, il consacra sa vie à l'enseignement fondant une grande yéchiba à Salé. Lorsqu'il fut contraint de quitter Salé avec son fils Moché, en raison du poids écrasant des impôts et des persécutions du gouverneur, en 1705, sa renommée était si grande que le grand notable de Meknès, Moché Dabela, qui l'accueillit, lui ouvrit une nouvelle yéchiba. A son retour à Salé, après plusieurs années d'exil, il reprit de la direction de la synagogue qui portait son nom et y mourut très vieux en 1721. Il assura la formation intellectuelle de son petit-fils qui dans ses écrits lui voue la plus grande admiration. Il témoigne ainsi qu'il se levait toutes les nuits pleurer la destruction du Temple "comme une femme qui pleure son mari".
  4. YEHOUDA (1655-1733): Surnommé Rbi Elkbir – le grand rabbin en raison de la dévotion dont il fut entouré déjà de son vivant, considéré comme l'une des figures rabbiniques les plus marquantes de l'histoire du Maroc. Disciple des deux grands maîtres de la génération, rabbi Vidal Sarfaty et rabbi Ménahem Serero, il accéda en 1698 à la présidence du tribunal rabbinique de Fès, alors l'instance suprême et incontestée dans tout le Maroc en matière de "Flalakha". Les exactions du gouverneur pressé par le sultan Moulay Ismael de collecter toujours plus d'impôts pour financer sa guerre contre les Turcs, le contraignirent comme de nombreux habitants de Fès à fuir la ville et à trouver refuge à Meknes où il fut reçu avec tous les honneurs dûs à son rang et invité à se joindre au tribunal. A son retour dans sa ville natale en 1706, il retrouva tout naturellement la présidence du tribunal et ses arrêts commencèrent à faire jurisprudence dans tout le Maroc. Il refusa toujours d'émarger à la caisse publique, vivant de son métier d'orfève où il était expert. Les Musulamns et les Juifs aisés de la ville conservaient pieusement jusqu'à nos jours quelques un des bijoux qu'il avait fabriqués. On raconte que dès qu'il gagnait assez d'argent pour la journée, il s’empressait de fermer boutique pour consacrer le reste de la journée à l'étude de la Torah. Sa réputation de science n'égalait que sa réputation de piété et de bonté. La charité véritable, aimait-il à dire, ne consiste pas seulement^ donner de son argent, mais également de soi, de son temps, de son corps. Et il en donnait l'exemple. On raconte qu'un jour qu'il se rendait à l'office, il vit un Juif quitter précipitamment son échoppe sans avoir pris soin de la fermer. Pour lui éviter tout vol, Il s'y posta en gardien. Comme le propriétaire tardait à revenir, il resta à son poste plusieurs heures, sautant même l'office de Minha dans sa synagogue où l'attendaient les fidèles. Quand l'étourdi propriétaire revint enfin, il s’empressa au lieu de le remercier, de vérifier s'il ne lui avait rien dérobé ! Quand il raconta sa mésaventure à son compagnon d'études, le célèbre rabbi Yaacob Abensour, ce dernier ne put manquer de s'en étonner et de lui demander comment il avait pu manquer l'office pour un homme aussi ingrat. Il lui répondit en souriant qu'il était heureux au contraire d'avoir eu l’occasion d'appliquer le commandement qui nous demande de porter assitance à un frère en danger, ajoutant: "Si je n'avais pas monté la garde, le magasin aurait pu être pillé et même si en revenant le propriétaire n'avait constaté aucun larcin, le doute ne l’aurait jamais quitté que peut-être quelque chsse avait été dérobé, je l'ai donc doublement sauvé: du vol et du souci !" Il consacra de grands efforts à l'enseignement de la Torah et forma des rabbins de grand renom qui ont beaucoup fait pour faire connaître sa science et ses miracles. L'un de ses miracles montre que sa réputation dépassait les frontières de la communauté juive et du Maroc. On raconte ainsi qu'un riche musulman de Tunis avait prêté des sommes considérables à un marchand juif, naturellement comme c'était la coutume à l'époque, sans lui faire signer aucune reconnaissance de dette. Au jour de l’échéance, le Juif nia toute dette et son créancier, pour le mettre au pied du mur lui demanda de jurer par rabbi Yéhouda Benattar de Fès. Content de s'en tirer à si bon compte, le débiteur s’empressa de prêter serment et pour célébrer la bonne affaire qu'il venait de faire, organisa un grand festin pour sa famille et ses amis. Mais en descendant dans la cave chercher du vin pour ses hôtes, il oublia en remontant d'éteindre la bougie. Le feu ne tarda pas à prendre et à s'étendre à toute la maison, la détruisant totalement avec ses occupants. Dès qu'il l'apprit, le musulman partit pour Fès remercier le rabbin pour ses prodiges, les mains chargées de cadeaux que rabbi Yéhouda n'accepta que pour les distribuer immédiatement aux pauvres. Ses décisions étaient reçues sans appel par tous et les fidèles de toutes les synagogues de la ville avaient coutume le jour du chabbat après l'office du matin, de venir chez lui lui embrasser la main. Ils étaient si nombreux que pour ne pas trop se fatiguer, il posait la main sur un oreiller et les fidèles la baisaient respectueusement sans qu'il ait à la bouger. Sa tombe – trois fois transférée sur ordre des autorités au cours des siècles ־ est devenue un lieu de pèlerinage où les habitants de Fès venaient solennellement prêter serment. Si sa réputation n'atteignit pas l'ensemble du monde juif, ce fut par manque d'imprimerie dans le pays. Il a laissé un grand nombre d'ouvrages qui n'ont commencé à être publiés que très tard, comme son traité des règles de l'abattage rituel, " Shir oumikhtam", imprimé pour la première fois à Varsovie en 1869. Son chef-d'oeuvre, le livre de Responsa. "Pisqué Téchouvot rabénou", était recopié à la main par les rabbins marocains de génération en génération et leur servait de guide de Halakha. Il n'a été imprimé pour la première qu'en 1989, grâce à l'initiative de l'Institut Or Hamaarav fondé à Lod par rabbi Moché Amar.
  5. HAYIM (1696-1743): Le rabbin marocain le plus illustre à travers tout le monde juif, plus connu d'ailleurs à nos jours par les Hassidim d'Europe Orientale que par les originaires du Maghreb. Fils de Moché, petit-fils de Hayim le Vieux. Né à Salé, il y passé ses premières années à la yéchiba de son grand-père, mais à l'âge de 9 ans il commençace sa vie d'errances. Sa famille fut en effet, comme nous l'avons vu, contrainte de quitter sa ville natale et de s'installer pour un temps dans la nouvelle capitale impériale, Meknès pour deux ans. Il devait y revenir quelques années plus tard, à 18 ans, pour y épouser sa cousine Pédouya, la fille de son oncle, le célèbre conseiller de Moulay Ismael, Moché Benattar. Ce riche mariage lui permit de se consacrer uniquement à l'étude et à l'enseignement, tous ses besoins financiers étant couverts par son très riche beau-père. En 1724, alors qu'il n'avait que 28 ans, la mort de son beau-père devait le laisser dans le dénuement, car du fabuleux héritage, il ne resta en pratique que des dettes plus ou moins imaginaires, mais exigées avec force par d'innombrables créanciers et par les autorités. Ce cauchemar devait durer sept ans, les créanciers venant aussi bien de sa famille que des grands du royaume. Parallèlement une autre controverse aussi amère devait l'opposer à l'autre grande famille de Salé, les Bibas. Les frères Bibas refusèrent en effet de lui rendre la synagogue qui avait été confiée à leur père au temps de l'opulence. Cette querelle devait profondément diviser la communauté de Salé, portant une grave atteinte au renom de la famille. Le sultan, à court d'argent lui réclama des droits de succession exorbitants. Incapable de payer, il fut jeté en prison. Moulay Isamel finit par le libérer à condition de quitter Meknès. De retour à Salé, il s'installa chez son père qui devait assurer désormais son entretien. Il put de nouveau s'adonner à l'étude et à l'écriture. Il publia son premier livre de commentaires talmudiques, "Hefetz adonaï" en 1732. De 1733 à 1738, il passa des années heureuses à Fès à enseigner dans la célèbre yéchiba de rabbi Shmouel Elbaz et c'est là qu'il rédigea son second ouvrage, "Pri toar", une critique du livre "Pri hadach" de rabbi Hizkia Da Silva et son immortel chef-d'oeuvre qui devait le faire connaître et vénérer parmi les Hassidim d'Europe Orientale: "Or hayim", commentaire mystique du Pentateuque. La terrible famine de 1738 le contraignit comme la majorité des habitants de Fès à fuir et à trouver refuge à Tétouan. C'est là qu'il prit la décision définitive qu'il mûrissait depuis des années, de quitter son pays natal pour revenir à celui de ses ancêtres. En 1739, il passa clandestinement la frontière algérienne et se rendit à Alger où les deux grands rabbins de l'époque, rabbi Yéhouda Ayache et rabbi Itshak Chouraqui le reçurent avec les plus grands égards et lui accordèrent des préfaces- recommandations à ses deux ouvrages encore manuscrits. A Livourne, qui ne devait servir que de courte escale, la communauté l'entoura des plus grands égards et les rabbins italiens se dépassèrent dans les hommages qu'ils lui rendirent, lui donnant le titre de "Soleil de l'Occident ". Il s'attarde deux ans dans la ville, à la fois pour imprimer ses livres et pour préparer sa Alya. Il voulait en effet lui donner un sens idéologique plus large, susciter un mouvement populaire de Alya, en écho aux messages messianiques de la reconstruction de Tibériade à la même époque par rabbi Hayim Aboulafia. Il obtint des mécènes italiens des fonds pour l'édification d'une Yéchiva à Jérusalem, et il retourna à Alger regrouper les futurs étudiants qui répondant à son appel, avaient quitté le Maroc pour se joindre à lui. En 1741. il débarqua enfin à Saint Jean d'Acre, mais en raison de l'épidémie qui sévissait à Jérusalem, il s'y attrada près d'un an. Quand l'épidémie fut enfin jugulée, il décida avant de de rejoindre la ville sainte, de pèleriner les tombes des

saints à Safed et à Tibériade. Rabbi Hayim Aboulafia qui avait relevé les ruines de la ville – d'où selon la tradition doit com­mencer la Guéoula – le pressa de se joindre à lui mais rabbi Hayim Benattar lui expliqua qu'il ne pouvait enfreindre l'engagement qu'il avait pris envers ses bienfaiteurs italiens de fonder sa Yéchiba à Jérusalem. Ce n'est donc qu'en 1742 qu'il arriva dans la ville sainte, et rapidement la nouvelle Yéchiva qu'il y fonda, "Knesset Israël", commença à devenir célèbre et à attirer des étudiants de tout le monde juif, mais l'entreprise fut stoppée par la disparition prématurée de son fondateur l'année suivante, en 1744, à l'âge de 47 ans à peine. Son dernier livre, écrit à Jérusalem, "Richon-le-sion", fut édité par ses disciples en 1750 à Constantinople. Ses livres et en particulier, le "Or Hayim", frirent accueillis avec enthousiasme par les hassidim d'Europe Orientale qui l'élèvèrent au rang de livre sacré. Ses idées, effectivement étaient très proches de celles du mouvement hassidique. Pour lui le Tsadik – le sage, le berger du troupeau – peut par sa conduite accélérer l'arrivée de la Guéoula, du Messie. Il dépend de chaque Juif, s'il se repent avec sincérité, que la Rédemption arrive plus vite et le Tsadik a une plus grande responsabilité encore. Il doit montrer le chemin et ce chemin mène à Jérusalem, car la Torah d'Israël, le peuple d’Israël et la terre d'Israël ne sont parfaits que quand ils ne forment qu'un. Des légendes se sont tissées autour de ses relations avec le fondateur du mouvement hassidique, le Baal Shemtov ־ bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés. C'est ainsi que l'on raconte que quand il apprit que rabbi Hayim était monté à Jérusalem, le fondateur du mouvement hassidique voulut l'y rejoindre, mais du Ciel on l'en empêcha, dit la légende, car la rencontre de ces deux astres aurait signifié la venue du Messie – et l'heure n'était pas encore venue ! Paradoxalement, ses idées firent moins impression dans son pays natal, comme devait l'écrire le premier historien du judaïsme marocain, rabbi Yaacob Tolédano: " Ses démêlés financiers ne lui ont pas permis d'asseoir plus fermement son prestige et d'arriver au rang qui lui convient comme un des plus grands talmudistes.." Son intransigeance, sa trop grande conscience de sa valeur, son rejet de coutumes ancrées lui valurent une grande opposition dans les milieux rabbiniques de son époque au Maroc. C'est ainsi qu'il voulut par exemple revenir sur l'autorisation de "Néfiha" sur laquelle le conscensus s'était fait dès le XVIème siècle, et interdire la consommation de sauterelles, autorisée depuis toujours. Mais cette extrême sévérité était trop contraire à la tradition de tolérance des rabbins marocains pour prévaloir. Quoi qu'il en soit, nombreux et populaires sont les récits et légendes sur son intelligence, ses pou­voirs et ses miracles et la place manque pour n'en raconter ne serait-ce qu'un petit nombre. Le nom de son prestigieux ouvrage, "Or Hayim", a été donné à la grande Yéchiba de Jérusalem du rabbin Elbaz, destiné à accueillir les "hozrim betechouba", ceux qui reviennent à la pratique religieuse.

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord Benaroyo Benattar

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord-Benattar

 

 

MOCHE: Fils de Shemtob, le Naguid des Juifs de Salé, le beau-père de rabbi Hayim Benattar, un des hommes les plus influents à la Cour de Moulay Ismael qui servit longtemps à la fois dans la pratique, mais s'en avoir le titre, de ministre des Finances et des Affaires Etrangères. Engagé dans le commerce international comme son père, il s'était attiré la confiance de la reine – la seule personne que craignait et respectait le plus cruel des souverains – en lui servant de banquier et elle le recommande auprès de Moulay Ismael qui l'appella à Meknés au

début du XVIIIème s. Il lut d’abord son fournisseur en bijoux, or et pierres préci­euses, mais son génie politique et financier était tel qu'il devint son conseiller le plus écouté, au point de menacer le statut du favori du roi, Abraham Maimran. On dit que ce dernier, inquiet de cette étoile montante, proposa une forte somme d'argent au sultan pour se débarasser de lui. Moulay Ismael dont la cupidité n'était pas le moindre des défauts, rapporta la proposition à Moché qui s’empressa d'en proposer le double pour éliminer son rival. Après avoir empoché des deux, le Sultan leur fît comprendre qu'il avait trop besoin de leurs deux talents et pour sceller leur réconciliation, demanda à Abraham de donner sa fille en mariage à Moché! Le commerce avec la Hollande et la France étant la chasse gardée des Maimrane et Tolédano, il développa les relations com­merciales avec Gibraltar et l'Angleterre. Son agent à Tétouan était son propre frère, Abraham Benattar, et il avait des corres­pondants à Cadix, Gibraltar et d'autres villes d'Europe. Champion de l'orientation pro-anglaise – alors que Maimran était favorable à l'alliance avec la France – il réussit à signer le premier accord de paix avec l'Angleterre en 1721, après que les négociations eurent traîné depuis le début du siècle, et à mener à bien les négociations pour la libération des prisonniers anglais – dont il accueillit douze dans sa demeure pendant les deux ans précédant leur libération. Malgré sa haute position à la Cour, il lui resta interdit – comme Dhimmi – de monter à cheval. Sa fortune colossale édifiée avec son associé Réuben Ben Kiki, finit par attirer la convoitise du souverain qui lui imposa à plusieurs reprises de fortes amendes, dont il réussit à se remettre chaque fois et il fut même nommé Naguid des Juifs du Meknès avec autorité sur tout le pays. D'une grande générosité – il édifia une synagogue, subventionna les écoles religieuses et les rabbins – il imposa sans partage son autorité sur la communauté. "Ils étaient craints de tous et nul n'aurait osé leur tenir tête car ils étaient considérés comme les chefs et les guides de la génération ", écrivit à son propos rabbi Yaacob Abensour qui se plaint également de leurs abus d'autorité En 1717, il tomba en disgrâce et fut condamné à une amende de 50.000 pièces d'argent, mais revient dans les faveurs du roi jusqu'à ce qu'en 1724 il soit condamné à mort. Déshabillé, il fut mené au four à chaux, mais à la dernière minute, le sultan le grâcia. H devait mourir de chagrin quelques mois plus tard.

  1. MORDEKHAY: Rabbin miraculeux, kabbaliste célébré qui vécut à Marrakech, sans doute au XVIIIème siècle. La tradi­tion orale rapporte qu'en son temps le fils du sultan fut assassiné et son corps jeté au cimetière juif. Le sultan accusa les Juifs de ce crime et leur donna trois jours pour prouver le contraire. Au troisième jour de jeûne et de lamentations, le rabbin annonça à la communauté au désespoir, qu'il irait lui-même voir le sultan. Il lui dit:" Nous ignorons qui a tué Votre fils et la seule solution est qu'il nous le dise lui-même, je vais lui demander de le révéler mais ne me demandez pas Majesté de lui rendre la vie, car je n'en ai pas pouvoir et ce que je fais, je le fais seulement dans le but de sauver mon troupeau." Il mit effectivement un grimoire sur la bouche du mort. Ses lèvres se mirent alors à murmuer les noms de ses assassins et les circonstances dans les­quelles il avait été tué, indiquant que la pierre sur laquelle il avait *été égorgé portait encore des traces de son sang. Le sultan envoya des hommes vérifier sur place et ils revinrent en confirmant ses dires. Les assassins furent démasqués et mis à mort au grand soulagement de la communauté qui fut ainsi confirmée dans la sainteté de son guide.
  2. RAPHAËL: Fils de Obed, rabbin à Fes et à Meknès au XVHIeme siècle, on lui dit notamment le récit " Sepher Zikaron lé- Bné Israël" , chronique des persécutions qui s'abattirent sur les communautés au temps du tyran Moulay Elyazid ( 1790-92 ) et des bienfaits du règne réparateur de son successeur, Moulay Slimane surnom­mé "le Hassid".

JACOB: Secrétaire et interprète du Sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah qui s'entoura d'un grand nombre de conseillers juifs. Son fils et successeur, Moulay Elyazid, se vengea cruellement sur eux les accusant d'avoir monté son père contre lui. Jacob fut écartelé puis brûlé vif en 1790.

RAPHAËL DAVID: Fils de Obed, rabbin et dayan à Fes au début du XIXème siècle. On lui doit deux poèmes entrés dans la liturgie des synagogues marocaines, l'un à Hanouka "Shir mi kamokha " et l'autre le shabbat précédant la fête de Pourim, "Kol 'Azmotay".

  1. MOCHE: Rabbin à Marrakech, se­conde moitié du XVIIIème siècle. Auteur de l'une des préfaces-recommandations au recueil de poèmes du plus grand des poètes marocains de langue hébraïque, Rabbi David Hassine, "Téhila lé David".
  2. DAVID: Un des plus éminents rabbins de Tunisie au cours de la seconde moitié du XIXème siècle. Il entra au tribunal rabbinique en 1881 puis en devint le Président jusqu'à sa mort en 1885. Son nom figure parmi ceux des grands rabbins de rhistoire des Juifs de Tunisie dont la mémoire est bénie au cours de l'office du soir de Yom Kippour.
  3. MIMOUN (1866-1956): Grand rabbin d'Alexandrie dans les années 1920. Né à Meknès, il fut orphelin très jeune. Après des études talmudiques poussées, il décida à 20 ans de monter en Terre Sainte, avec sa mère. Il s’attarda en route quelques années à Tanger et à Gibraltar. Arrivé à .Alexandrie, dernière étape vers la Terre Sainte, la communauté lui offrit le poste de grand rabbin-juge qu'il accepta. Il y développa l'enseignement religieux, s'attirant l'estime et l'admiration générale pour son oeuvre. A la fin de ses jours, il réalisa son rêve et monta en Israël où il mourut à l'âge de 90 ans, en 1956. YAACOB (1886-1924): Notable de la communauté d'Azemour, né en 1896. Il raconte qu'une nuit le prophète Elie lui vint en rêve lui reprochant de se complaire dans le confort de l'exil, alors que Jérusalem gémissait et avait besoin de ses fils. Sans plus attendre, il prit toute sa famille et monta à Jérusalem. En 1912, il fut envoyé comme émissaire de la ville sainte au Maroc. Une de ses filles, Miriam, épousa un Navon et fut ainsi la mère du cinquième président de l'Etat d'Israël, Itshak Navon . HAYIM: Fils de Yaacob. Publiciste né à Azemour, il monta avec sa famille. Il fonda en 1909 le journal en ladino El Liberal. Mort à Jérusalem en 1939. JACOB: Imprimeur né à Meknès, sans doute parent de rabbi Mimoun dont nous avons déjà parlé. En route pour la Terre Sainte, il s'installa à Alexandrie où il fonda en 1907 une imprimerie hébraïque qui édita des dizaines de livres. Il monta ensui­te à Jérusalem où il s'occupa de l'organi­sation de la communauté maghrébine et où il mourut en 1924 .
  4. ABRAHAM: Rabbin à Mogador première moitié du XXème siècle.
  5. YOSSEF: Grand Rabbin de Mogador, il fut un des trois premiers membres du Haut Tribunal Rabbinique créé par le Pro­tectorat en 1918 sous la présidence de rabbi Raphaël Encaoua.
  6. HAYIM: Rabbin poète et paytan à Marrakech première moitié du XXème siècle. Déposiataire de la tradition musi­

cale des Juifs du Maroc, il fut le maître de rabbi David Bouzaglo. Il contribua à l'édition en 1921 du recueill des Bakachot "Shir Yédidout".

MOSES: Un des grands espoirs de la communauté de Casablanca dans les an­nées trente. Né dans une illustre famille de Tanger, il se distingua par son dévouement à la cause communautaire. Président de l’Association des Anciens Eleves de l'Alliance, sa mort brutale à la fleur de l’âge en 1939, quelque temps seulement après son mariage avec Maître Helène Cazes de Benattar, fut ressentie unanimement comme une perte irréparable et largement pleurée dans la presse juive locale.

CESAR: Ecrivain de la première géné­ration d'écrivains de langue française en Tunisie. En 1923, il publia un livre sur le folklore tunisien "Le bled en lumière", recueil des histoires de Djha, Joha, héros populaire revendiqué par les Juifs et les Musulmans et en 1927 "Le cinéma aux enfers", bilan apologétique de l'oeuvre civilisatrice de la France en Tunisie SALOMON: Notable de la communauté d'Azemour, président du comité de la Communauté au début des années cin­quante.

ALBERT: Fils de Moïse. Avocat à Paris né à Rabat en 1924 dans une famille origi­naire de Fès installée à Tanger. Bâtonnier de l'ordre des avocats près de la Cour d'Appel de Rabat de 1963 à 1965. En 1966, il fut l'un des défenseurs de l'un des accusés du procès de l'enlèvement de Ben Barka, le direceur-adjoint de la Sûreté marocaine, le colonel Dlimi qui fut ac­quitté. Après le procès il s'installa comme avocat à Paris. Sur le plan communautaire, il fut longtemps Président de la Fédération Sépharade de France, il lui donna une orientation sioniste axée sur la défense des intérêts des immigrants d'origine sépharade en Israël. Membre du Comité Central du FSJU et du Consistoire Central de France.

RALPH: Homme d'affaires (textile puis ordinateurs) né à Marrakech et installé à Montréal. Il fut en 1983-85 Président de la Fédération Sépharade du Canada.

SERGE: Editeur et rédacteur en chef de l’"Actualité juive" à Paris.

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du NordBenattar

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord-Benazeraf-Benbaron-Ben-Bihi

BENAZERAF

Nom patronymique d’origine arabe, hispanisation du patronyme Assaraf, précédé de l'indice de filaition: le fils du changeur Son équivalent hébreu, Halfon-Halfan, est porté chez les sépharades d'Orient et dans les communautés achkénazes. Métier d'argent donc, métier juif par excellence dans l'ancien temps. La multiplicité des monnaies au Maghreb jusqu'au XIXème siècle fut un des obstacles majeurs au développement économique et il fallait être expert pour s'y retrouver entre les différentes monnaies ayant cours légal ־ et les changeurs juifs y étaient experts jouissant d’un monopole presque exclusif. Pour ne donner qu'un exemple jusqu'à la fin du siècle dernier au Maroc, avaient cours légal, outre la monnaie nationale, le real (pièces d'or émises par le sultan Moulay Hassam, de bonne teneur et très cotées et donc rares en vertu de la loi d'airain de l'économie qui veut que la mauvaise monnaie chasse la bonne, par thésaurisation), la peseta espagnole, la livre sterling, le Thaler autrichien de Marie-Louise et le franc-or. En Tunisie, la livre italienne était aussi courante que le dinar. En Algérie la France avait dû surmonter bien des résistances avant d'imposer le franc. Avec la colonisation et l'installation des banques, le métier de cjianguer a peu à peu disparu, sous cette forme, devenant un monopole des banques. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté sous cette forme uniquement dans l'ancienne zone espagnole du Maroc (Tanger, Tétouan, El-Ksar, Larache, Chéchaouen, et par émigration à Casablanca).

SHEMOUEL: Un des premiers dirigeants communauté juive de Casablanca. Né à Tétouan en 1857, il s'installa à            Casablanca à la fin du siècle dernier, alors petit port de pêche qui allait devenir avec le siècle la grande métropole économique du Maroc. Fondateur d'une prospère maison de commerce international, il fut à la tête de la colonie tétouanaise dont il encouragea l'immigration et qui devait former l'élite intellectuelle et économique de la ville. Mort en 1928. En 1955 son nom fut donné à l'oratoire de l'Ecole Normale Hébraïque de Casablanca.

ESTHER ETTEDGUI DE BENAZERAF:  Epouse            d'Abraham Benazeraf, le fils de Samuel, elle consacra sa vie aux oeuvres de bienfaisance, et fut l'animatrice et la présidente de l’Aide Scolaire, de la Maternelle et autres institu­tions sociales de la communauté de Casablanca.

JACOB RAPAHEL: Fils de Samuel, une des personnalités les plus marquantes du judaïsme marocain au XXème sièlce, bien qu'il n'ait jamais occupé de poste officiel. Né à Casablanca en 1896 dans une grande famille originaire de Tétouan, il accumula une immense fortune dans l'importation du thé, la boisson nationale des Marocains depuis le siècle dernier, prenant la tête de la plus grande maison d'importation de thé du pays. Militant sioniste, il fit partie dès le départ de l'équipe de jeunes journalistes qui participèrent à l'aventure de "L'Avenir Illustré", l'hebdomadaire juif par excellence entre les deux guerres. De tendance nationale et sioniste, le journal fut fondé par un négociant d'origine polonaise, 1924 qui s'installa à Casablanca et fut le représentant de l'Organisation Sioniste Mondiale au Maroc, jusqu'à son départ forcé pour l'Amérique en 1940, Jonathan Thurtz. Après la publication du dahir du 8 août 1941 étendant au Maroc le second statut des Juifs édicté par les autorités de Vichy, il s'adressa en tant que protégé américain au consul des Etats-Unis à Rabat pour demander l'aide de l'Amérique en faveur des Juifs du Maroc en tant que signataire de l'Acte d'Algésiras. A la demande d'Allouche, l'éphémère Inspec­teur des Institutions Israélites, il accepta en 1941 d'entrer au Comité de la Commu­nauté comme vice-président. Après le débarquement américain du 11 Novembre 1942, il rédigea pour les organisations juives américaines un réquisitoire très documenté sur la poursuite de la politique antisémite par les représentants de Vichy sous drapeau américain, détaillant les avatars de la population juive "punie" par les Français pour avoir montré trop d'enthousiasme aux troupes américaines et toujours soumise à un ravitaillement discri­minatoire. Après la guerre, il fut des pre­miers militants du Congrès Juif Mondial au Maroc. Grand philanthrope, il contribua généreusement aux oeuvres sportives, culturelles et sociales de la communauté. Passionné d'histoire, il a fait don de sa collection complète de "L'Avenir Illustré" à la bibliothèque de l'Institut Ben Zvi à Jérusalem. Retiré à Paris après l'indépendance du Maroc, il continua à écrire pour la presse juive des articles sur le judaïsme marocain, Il publia en 1978 un recueil de proverbes en judéo-espagnol marocain, la Hakitia, "Refranero", bel ouvrage illustré par l'artiste marocain, Knafo. Mort à Paris où il s'était tardivement retiré, en 1989.

SAM: Economiste et homme d'affaires. Militant de l'indépendance du Maroc, il fut candidat au poste de premier ministre juif du Maroc indépendant. Sa candidature fut rejetée par l'Istiqlal car il appartenait au parti rival, le Parti Démocratique de l'Indépendance. A la place, il fut choisi comme chef de cabinet du leader de son parti, Abdelkader Benejelloun, ministre des Finances du premier gouvernement formé en décembre 1955 et chargé de négocier les accords d'indépendance avec la France.

DAVID: Président de la communauté de Casablanca en 1956, poste auquel il accéda, sans élection, après l'indépendance, comme représentant des militants nationalistes avec l'appui des autorités en remplacement de l'ancien Comité de la Communauté élu sous le Protectorat français. Dans son excès de zèle nationaliste, il voulut entraîner son Comité à se déclarer solidaire avec l'Egypte "victime de l'agression israélienne" au cours de la campagne de Suez, en octobre 1956. Désavoué, il démissionna de son poste. Après la nationalisation du commerce du thé, il fut le premier directeur de l'Office du Thé.

BARUJ: Médecin de réputation interna­tionale. Prix Nobel de Physiologie en 1980. Descendant d’une famille tétouanaise immigrée au Vénézuéla à la fin du siècle dernier. Directeur du Département de Pathologie de l'école de médecine de l'Université de Harvard aux Etats-Unis. Président de l'Union Inernationale des Sociétés d'immunologie et éditeur de nombreuses revues scientifiques.

JOSE: Fils d'Abraham. Cinéaste français né à Casablanca, considéré dans les années soixante comme le roi du "film pornographique de qualité".

BENBARON

Nom patronymique d'origine hébraïco-latine, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif latin varon, qui signifie mâle et qui a donné le titre de noblesse français bien connu baron. Autre explication bien plus originale avancée par Simon Seror dans son ouvrage sur les noms de famille juifs en France au Moyen Age: ce serait un sobriquet d'origine hébraïque pour désigner un homme trop orgueilleux qui se prendrait pour le fils (Bar) de Aaron, le grand Pontife ! Ce patronyme assez courant dans les communautés d'Italie et de l'ancien empire turc, sans l'indice de filiation: Baron ou Varon, a toujours été très rare au Maghreb. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté par une seule famille de descendants de Livoumais à Tunis, et en Algérie (Alger, Miliana).

  1. SHELOMO HAY: Rabbin de la communauté livoumaise de Tunis au XIXème siècle. Auteur d'un recueil de Responsa "Bet Yaacob", publié à Tunis en 1898.

R- DAVID (1885-1955): Pieux rabbin, né dans une famille de la communauté des Grana (Livoumais) de Tunis fortement assimilée. Contrairement à l'ambiance famililae, il fut attiré par les études sacrées et fut un des disciples préférés du plus grand enseignant de Tunisie au XXème siècle, rabbi Shélomo Dana, le fondateur de la yéchiba "Hébrat Hatalmud." Il succéda en 1947 à rabbi Haïm Bellaïch comme Grand RabbindeTunisie. L'année suivante il accéda au poste de Président du Tribunal Rabbinique, premier originaire de Livourne à accéder à ce poste, après la fusion des deux communautés Grana et Twansa, décrétée par les autorités en 1945. Il fut l'initiateur avec le Président de Comité de la Communauté de Tunis, Maître Charles Haddad, de la tenue, en mars 1954, à l'exemple du Maroc, du premier Congrès du Rabbinat tunisien qui réunit les Grands Rabbins et les rabbins des villes de l'intérieur, dans le but d'étudier les questions de culte et de faire " toute suggestion utile et arrêter les dispositions utiles pour éviter à nos coreligionnaires, notamment les jeunes, d'être entraînés par des courants d’idées étrangères, souvent destructices de notre vie spirituelle et morale".

BEN BIHI

Nom patronymique d'origine berbère, un des nombreux diminutifs berbères du prénom hébraïque Abraham, porté aussi bien par les Juifs que par les Musulmans. Autre forme: Benbaha Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au sud du Maroc, en particulier à Safi, Mogador et Marrakech.

  1. ABRAHAM: Rabbin à Meknès au début du XVIIème siècle, contemporain de rabbi Yaacob Abensour.

MOUSSA: Favori du khalifa du sultan à Marrakech, Moulay Mimoun, le fils de l’empereur Sidi Mohammed Ben Abdallah. Accusé en 1767 de vente d'alcool aux Musulmans, grave infraction au Pacte d'Omar, régissant le statut de dhimmi, il ne fut pas inquiété grâce à !intervention du prince et de la reine mère, avec lesquels il était en relations d’amitié.

LEVY: Grand négociant à Mogador à la fin du XVIIIème siècle.

YAHYA: Notable de la communauté de Safi, un des douze signataires, avec son parent Shlomo Ben Baha de la Takana de 1764 commune aux descendants des Tochabim et Mégourachim de la ville portuaire.

Une histoire de familles – Joseph Toledano-Les noms de famille juifs d'Afrique du Nord-Benazeraf-Benbaron-Ben-Bihi

Joseph Toledano- Benblila-Benbuach-Ben Bouamoud-Ben Bouhaziza-Ben Burhimat-Ben Chanan-Benchaya-Bencheton

BENBLILA

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère: l'homme qui a une (mauvaise) manie. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

BENBUACH

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner, il semble bien que cela soi: une altération de Buas, l'homme qui embrasse (trop). Le nom est attesté au Maroc au XVlème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, sinon disparu.

BEN BOUAMOUD

Nom patronymique d'origine arabe au sens difficile à cerner. Il est possible qu'il dérive de 'arnid, patronyme porté par les Musulmans, textuellement la colonne, et au figuré le chef, ou au contraire, l'opprimé. Le nom est attesté au Maroc au XVlème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu sinon disparu.

BEN BOUHAZIZA

Nom patronymique d'origine berbère, textuellement le fils du bleu, le fils de l'homme aux yeux bleus. Le nom est attesté au Maroc au XVlème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

BEN BURH1MAT

Nom d'origine arabo-berbère au sens difficile à cerner, il semble que cela soit une altération de Ben Brihmat, le diminutif affecteueux de Abraham en berbère, Brihmat. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement au Maroc.

BEN CHANAN

Nom patronymique d'origine arabo-hébraïque, indicatif d'un trait de caractère, composé de l'indice de filiation Ben et du très ancien prénom masculin Cha'nan qui en hébreu signifie l'insouciant, l'inconscient du danger. Selon Larédo il s'agit d'un nom d'origine phénicienne ayant pour sens le fils de celui qui soutient. Autre forme sans doute identique: Benshanoun. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Safi, Mogador, Sefrou, Fès, Oujda, Casablanca).

YOSHUA: Négociant originaire de l'Atlas       installé à Safi au début du XVlème siècle.

BENCHAYA

Nom patronymique d'origine hébraïque, contraction de Yéshayahou, prénom biblique illustré par le prophète de la consolation et de la Rédemption finale d'Israël, Isaïe, et qui a pour sens Dieu délivrera, ancien prénom tombé en désuétude et devenu nom patronymique au XVÏÏIème siècle avec l'ajout de l'indice de filiation. Au XXème siècle, nom extrêmement rare porté uniquement au Maroc (Rabat, Tétouan, Casablanca).

  1. ISRAËL: Rabbin et enseignant célèbre né à Rabat, première moitié du XIXème siècle. Bien que disposant d'une grande fortune, il fut exempté selon la règle des impôts communautaires, car ne s'occupant uniquement que de l'étude de la Torah, grâce à l'intervention en sa faveur de rabbi Yossef Elmaleh de Mogador. Il fut ensuite appelé à servir de rabbin par la commu­nauté de Gibraltar.

JACOB: Négociant originaire de Rabat à Casablanca à la fin du XIXème siècle. Agent consulaire des Etats-Unis à  Casabalnca et grand notable de la communauté opposé à sa domination par le clan des Zagury.

SAMUEL: Négociant descendant de la grande fammile de Rabat, installé à Casablanca au début du siècle. Consul du Portugal à Casablanca dans les années vingt et trente, il fut également actif dans la vie juive, siégeant à plusieurs reprises au Comité de la Communauté dans les années trente.

BENCHETON

Nom patronymique d'origine hébraïque, altération phonétique de Ben Chem Tob, textuellement le fils du bon nom, le bien nommé, celui qui a un bon renom. Dans la société juive traditionnelle intimiste, chacun était jugé en fonction des "droits de ses ancêtres", de leur bon renom, si important que le roi Salomon a pu écrire dans l'Ecclésiaste qu'un "bon renom est préférable à l'huile parfumée, et le jour de la mort à celui de la naissance." (L'Ecclésiaste, 7, 1). Toutefois Larédo retient comme explication le sens littéral du mot en arabe dialectal: les anchois. Ce surnom laudatif était le plus souvent un ajout au patronyme principal, accolé à des branches des familles Lévy et Cohen pour les distinguer des autres: Lévy-Bencheton, Cohen-Bencheton. Autre orthographe: Benchiton. Sous la forme de Bencheton, ce patronyme, très rare, n'était porté, au XXème siècle qu'en Algérie (Oranais, Algérois) et accolé au patronyme principal Lévy, il était également porté au Maroc, à Rabat et Arzila.

ISAAC: Hommme de lettres et poète contemporain de langue française né à

Rabat. Parmi les recueills de ses poèmes "Eclats" publié à Paris.

Joseph Toledano- Benblila-Benbuach-Ben Bouamoud-Ben Bouhaziza-Ben Burhimat-Ben Chanan-Benchaya-Bencheton

אלעסרי או לסרי

להלן ביאור שקיבלתי מהרב משה שמיר על אודות השם אלעסרי או לסרי….
"אראנו נפלאות"
 
לרבנו-אור-החיים-הק' – וחכם יצחק יאיר אלעסרי שליט"א.
 
"לסרי" או "אלעסרי". הבעיה נפתרה, בזכות רבנו-אוה"ח-הק'.
 
על כך נאמר: "אין שמחה כהתרת הספיקות".
 
הרב יצחק יאיר אלעסרי שליט"א, משמש כראש כולל רמח"ל בכותל המערבי שריד בית קודשנו.
 
 הרב ביקש לדעת מהו הכיתוב הנכון של שם משפחתו, האם זה "אלעסרי" כפי שהוא חושב שכך צריך להיות, או "לסרי" שזה כנראה קיצור השם, כתוצאה מהשפעת התרבות הצרפתית ששלטה אז במרוקו.
 
הרב ידע שאחד מאבות אבותיו בשם הרב משה אלעסרי נ"ע, קבור בהר הזיתים במתחם רבנו-אור-החיים-הק'. הרב חשב שכדאי למצוא את הציון, ואז לראות את הכיתוב של שם המשפחה על המצבה, ובכך תבוא פרשת שם המשפחה על מקומה בשלום, "לסרי" או "אלעסרי". לאחר חיפוש בין הקברים שלא נשא פרי, הוא חשב שפלאי הטבע עשו את שלהם, והכיתוב מעל המצבה נמחק.
 
במחשבה שניה, הוא החליט לפנות לרבנו-אור-החיים-הק' הקבור בסמוך, שישא תפילה למלכו של עולם שיאיר את עיניו, וימצא את הציון של שאר בשרו.
 
בתום התפילה בציונו הק' של רבנו-אוה"ח-הק', הרב לסרי לקח מגרדת והחל לגרד את המצבה הראשונה שנקראה בדרכו אחרי התפילה, כשבראשו ממשיכה להתנגן התפילה בציון הקדוש, של רבנו חיים בן עטר זיע"א.
 
"מה רבו מעשיך ה'" – ומה רבו חסדיך ה' על העוצמה הרוחנית שהאצלת על צדיק אמת כמו בעל ה"אור החיים" הק', שגם אחרי מותו – תפילתו מתקבלת לפניך ברצון". תפילת ההודאה הנ"ל, פרצה מגרונו של הרב יצחק יאיר, כשראה את שם הרב משה אלעסרי ניצב במלוא הדרו על הציון.
 
הכיתוב על הציון כלל גם מכתם מחורז בזו הלשון: "נשא פנים – מלא מכאובים – ללא בנים". ה' תמוז תרס"ו. {עשרה ימים לפני יום ההילולה של רבנו-אוה"ח-הק' ב-ט"ו בתמוז}.
 
הרב הודה לקב"ה ולעבדו עבד ה' רבנו-אור-החיים-הק' על "המציאה", היות וכך יוכל לומר עליו קדיש ביום האזכרה, ובפרט שהאיש ניפטר ללא בנים. הרב גם דאג להציב עליו מצבה חדשה, וכן זימן את שבט אלעסרי שיראו במו עיניהם את שם משפחתם האמתי "אל-עסרי", וסיפר להם איך הדברים התגלגלו בזכות רבנו-אוה"ח-הק'.
 
 אכן, "גדולים צדיקים במיתתם יותר מאשר בחייהם". וכן, הותרו הספיקות בבחינת "אין שמחה כהתרת הספיקות".
 
משפחת אלעסרי ידועה ומפורסמת בזכות הצדיק האלוקי רבי מכלוף אלעסרי נ"ע מבית שאן, אליו נהרו רבים להתברך. לפני עשרות שנים, זכיתי לקחת את א"מ ע"ה, ואת אמו"ר ע"ה לרב אל-עסרי נ"ע, שהאציל עליהם מברכותיו.
 
בנו של הרב וממשיך דרכו רבי יוסף אלעסרי שליט"א, שימש כרב ראשי של בית שאן, וגם הוא היה מלומד בנסים אליו פנו רבים למזור. שם אחר מאותה משפחה, הוא המרצה המפורסם מטעם ארגון "ערכים", הלא הוא הרב מיכאל אלעסרי שליט"א המופיע בכנסים בכל רחבי הארץ ובעולם, בנושאי חינוך וזוגיות לאור התורה.

Joseph Toledano- Benchimol

BENCHIMOL

Nom patronymique de formation hébraïco-berbère, formé de l'indice de filiation Ben et de Chimol, diminutif berbère du prénom biblique Shémouel qui a pour sens textuel "Dieu est son nom". Dans la Bible son étymologie est proche mais quelque peu différente, dérivé de Shama' El, avec le sens de "Dieu a entendu ma requête", comme il est conté dans le premier livre de Samuel: "Au terme de la période, Hanna, qui avait conçu, enfanta un fils et lui donna le nom de Samuel "parce que, dit-elle, j'ai demandé cet enfant à Dieu" ( I Samuel, 1, 20). Le nom est attesté au Maroc depuis le XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à l'époque. Autres orthographes: Chimol, Guimol. Cette famille originaire de Fès s'est particulièrement illustrée dans les affaires et la diplomatie à Tanger au siècle dernier. José Abecassis rapporte qu'une branche de la famille à Tanger et Gibraltar a changé de nom pour adopter celui de Beriro, patronyme dont le sens en portugais est clameur, cri, au figuré, homme bruyant. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté surtout au Maroc (Fès, Tanger, Tétouan, Larache, Meknès, Casablanca) et par émigration à Gibraltar et au Portugal; et en Algérie (Oran, Alger) sous cette forme et des formes proches: Chemoul, Benchemoul, Chemouli.

ABRAHAM: Le premier personnage illustre de la famille. Naguid de la communauté de Fès à la fin du XVIIème sous le règne de l’empereur Moulay Ismael.

MOSES: Négociant originaire de Fès, fondateur à la fin du XVIIème siècle de la branche de la famille qui allait s'illustrer dans la vie de la capitale diplomatique tout au long du XIXème siècle. Il fut le premier membre de la famille à entrer au service de la France, comme interprète au Consulat Général, de 1803 à 1813.

ABRAHAM: Fils de Moses. Grand négociant à Tanger. Parralèlement à ses occupations commerciales, il succéda à son père comme traducteur au consulat de France. Il organisa en 1832 la visite au Maroc du Comte de Momay et en 1836 celle du Baron Frey de la Rue qu'il accompagna à l'audience que lui accorda le sultan à Meknès. Il participa activement à la conclusion du nouveau traité de commerce entre les deux pays en 1855. En récompense, le sultan Moulay Abelra- haman lui accorda un Dahir de protection et le nomma administrateur de la douane à Tanger. Après sa mort, c'est son fils aîné, Moses, qui lui succéda comme interprète du consulat général de France.

HAIM: Fils de Abraham. L'une des personnalités les plus marquantes de la communauté de Tanger et du judaïsme marocain en général au siècle dernier. Dans la tradition familiale, il mena parrallèlement à ses occupations commerciales et financières le poste de traducteur de la Légation de France, succédant à son frère Moses. Il rendit d'éminents services à la France en lui assurant notamment l'approvisionnement en laines achetées par ses agents à l'intérieur du pays. Lorsque la conférence de Madrid réforma en 1880 le système des protections et décida que le titre ne serait plus transmissible par héré­dité, la France exigea et obtint dans l'article VI de la Convention de Madrid, une seule exception en faveur de la famille Benchimol en récompense des services rendus. Mais cette clause ne devait pas recevor d'application, Haïm n'ayant pas laissé de successeur direct. Après la mort du fondateur du premier journal de langue française à Tanger et dans tout le Maroc, "Le Réveil du Maroc", Lévy Cohen, il le racheta continuant, comme directeur et comme journaliste, son combat pour la défense des intérêts de la France au Maroc et la défense des droits de l'homme en général, et de ses coreligionnaires en particulier. C'est ainsi qu'il mena une grande controverse avec le fondateur du premier mouvement politique antisémite, Edourad Drumont, député d'Alger. Dans son livre "La France Juive", paru en 1886, Drumont le présentait comme véritable meneur de jeu occulte de la politique aventureuse de la Légation de France à Tanger, se préoccupant avant tout de la défenses des intérêts de ses coreligion­naires du Maroc. Quand il quitta son poste de traducteur en 1884, il fut nommé vice-consul honoraire et décoré de la Légion d'Honneur. Très attaché à la vie juive, il fut président du Comité de l'Alliance Israéüte Universelle du Maroc et encouragea l'extension de son réseau scolaire à travers le pays. Il fut, au prix d'un long combat qui l'opposa aux conservateurs menés par le Grand rabbin Moredekhay Bengio, et après l'intervention du pacha, le véritable réformateur de la communauté de Tanger et l'acteur de sa modernisation qui devait en faire la communauté-phare du Maroc. Contre l'avis des conservateurs, il organisa en 1891 les premières élections au suffrage universel de l'histoire du pays d'où sortit une Junta de 12 membres dont il fut élu président. Le Grand Rabbin refusa de reconnaître le comité des Jeunes Turcs et le conflit faillit dégénérer en combats de mes, sans l'intervention du pacha qui rétablit la paix entre les deux camps. Ce comité fut reconduit par les électeurs trois fois de suite. Il lança un emprunt pour la cons­truction d'édifices pubücs dont il fut le premier souscripteur dont deux fours publics et un asile-hôpital. Il édifia une synagogue qu'il légua à la communauté, n'ayant pas eu d'héritier, ainsi qu'un fonds qui permit la construction de l'hôpital juif, le premier du pays, qui devait porter son nom. Après sa mort les héritiers et la communauté menèrent de nombreux procès sur l'interprétation de son testament. Dans son activité philanthropique, il fut aidé par son épouse Donna Tolédano de Benchimol. Mort à Marseille en 1907, son nom fut donné à une des rues prinicipales de Tanger.

MOYSES: Commerçant de Tanger qui s'installa aux Açores au milieu du XIXème siècle avant de passer vers 1869 à Lisbonne où il fonda une nouvellle branche de la famille.

HILLEL: Fils de Yéhouda, né à Tétouan en 1829. Arrivé très jeune et très pauvre à Fès, il ne tarda pas à acquérir une grande fortune dans le commerce du charbon. Agent consulaire des Etats-Unis à Fès, il devint un des notables de la communauté. Après sa mort en 1875, il fut enterré dans le nouveau cimetière auprès de son grand ami rabbi Abner Sarfati et de la sainte Lala Solika Hatchwel.

  1. YEHOUDA: Il succéda en 1917 à rabbi Mordekhay Bengio comme Grand Rabbin et président du tribunal Rabbinique de Tanger. Il fut confirmé à son poste après l'adoption du Statut international de Tanger en 1924 et y resta jusqu'à sa mort, en 1937. Il montra un soin particulier au développement de l’enseignement en général et religieux en particulier.

JOSUE (1864-1945): Educateur, journa­liste et philanthrope de la communauté de Tanger. Il fut en 1881 le premier directeur de l'école de l'Alliance Israélite Universelle dans ce qui était alors le petit village de pêcheurs de Casablanca. Il revint en 1884 à Tanger où il collabora au seul journal de langue française du pays "Le Réveil du Maroc". En 1889 il revint dans l'enseignement pour ouvrir la première école de l'Alliance à Larache. En 1891 il abandonnna définitivement l'enseignement pour les affaires où il fit une grande fortune. Il acquit en 1907 la nationalité espagnole et devint en 1914 l'attaché commercial du Consulat Général d'Espagne et représenta l'Espagne à l'Assemblée Législative de la ville devenue internationale par le traité de Paris de 1924. Il fonda et dirigea jusqu’à sa mort l'oeuvre de bienfaisance " Hakhnassat Orhim " pour l'accueill et l'hébergement des indigents de passage dans la ville.

 SAMUEL: Fils de Josué, il succéda à son père comme trésorier de l'oeuvre de bienfaisance "Haknassat Orhim", poste qu'il remplit avec dévouement jusqu'à sa mort en 1966.

YONAH: Administrateur et notable de la communauté juive de Tanger. Après l'abolition du statut international de Tanger, il fut nommé en 1966 directeur de la zone franche du port.

DAVID: Fils d'Abraham. Céréaliste et notable de la communauté juive de Meknès. Né à Fes en 1888 dans une famille originaire de Tétouan, il quitta sa ville natale immédiatement après le terrible tritel de 1912 pour s'installer à Meknès comme diricteur de l'agence locale de la Banque du Maroc. Deux ans plus tard, il se lança dans les affaires pour devenir un des plus grands négociants en céréales de la région. Membre actif du Comité de la Communauté et de plusieurs oeuvres philanthropiques. Monté en Israël en 1965, il devait mourir à Holon en 1968. CLAUDE DAVID: Fils de Robert. Petit- fils de David. Ingénieur électronique, né à Meknès en 1950. Ingénieur de l'Ecole Nationale Supérieure de Télécommuni­cations de Paris et Docteur de l'Université de Los Angles en Californie (UCLA). Entré à la Compagnie Générale de Radiologie, il devint en 1981 responsable des Etudes et Recherches avancées. Après le rachat de la compagnie par le géant américain General Electric, il fut muté aux Etats-Unis, au Milwaukee, où il est depuis 1993 directeur général des Etudes et Développement d'équipements radiolo­giques et responsable à ce titre d'une équipe de 500 ingénieurs à tracers les Etats-Unis, la France et la Belgique.

Joseph Toledano- Benchimol

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