LE RABBIN HAYIM PINTO-Contes populaires-Juifs du Maroc

 

contes-populairesLE RABBIN HAYIM PINTO

Yaacov Avitsouc- enregisteur

Avraham Allouche – narrateur

Hayim Pinto fut un rabbin prestigieux. Il avait la réputation d'être un prophète et jamais on ne l'a vu seul. Partout où il se rendit et chaque fois qu'il entreprit un voyage, il était entouré d'admirateurs et de disciples auxquels il expliqua la Tora. Un jour il sortit de sa maison et rencontra un homme, qui ne rem­plissait pas les engagements d'un voeu qu'il avait fait.

— Viens ici, lui dit le sage rabbi, et il lui demanda: "Pour­quoi ne remplis-tu pas tes engagements?" Car le rabbin savait qui était lié par un voeu, même si ce voeu n'avait pas été fait devant des témoins. Mais il n'avait pas seulement le pouvoir de lire les pensées de tout homme, il savait également ce qui se trouvait dans la poche de tout homme.

Un jour, le rabbin Hayim Pinto alla au marché et regarda les étalages des bouchers, ceux des marchands de légumes et ceux des marchands de poissons et finalement passa devant l'étalage d'un Juif qui vendait de la viande. Celui-ci connaissait le Rav vénéré et l'invita à s'asseoir. Un contrôleur arabe vint à passer et voulait continuer son chemin, devant le rabbin installé sur sa chaise. Mais la ruelle était très étroite et l'Arabe se mit à crier: "Où donc as-tu eu l'idée de t'installer? Fiche le camp, que je passe!"

Le rabbin se tut, recula avec sa chaise, de sorte que le contrô­leur pût continuer son chemin. Celui-ci avait l'intention d'acheter un grand nombre de poules pour le Pacha qui avait invité ses amis à un grand dîner, offert à l'occasion d'un mariage ou d'un autre événement heureux. Il acheta des poules et engagea des porteurs pour qu'ils les transportent dans sa maison. Au moment où les porteurs passèrent devant le rabbin, celui-ci se dit: "Est-ce que cet Arabe ne sait pas qui je suis? Et pourquoi ne m'accorde- t-il pas le respect qui m'est dû?" Il prononça une formule et toutes les poules crevèrent et c'est des cadavres de poules que les porteurs remirent au contrôleur dans sa maison.

"Tu as acheté des poules crevées!" lui dirent-ils. Mais le con­trôleur objecta: "Vous mentez, elles étaient bien vivantes quand je les ai achetées".

Lorsque le Pacha entendit la discussion orageuse, il demanda au contrôleur: "Qu'as-tu fait? As-tu vraiment acheté des poules crevées ?"

Le contoleur répondit: "J'ai acheté ces poules dans plusieurs magasins Dix à un endroit, vingt à un autre endroit et ainsi de suite. En tout, j'ai acheté plus de cent poules et toutes étaient vivantes; les marchands qui me les ont vendues en témoigneront".

Mais le Pacha n'était pas satisfait: "Qu'as-tu fait en route? Raconte-moi tout ce qui s'est passé au marché, tout ce que tu y as fait et dit."

— Je n'ai rien fait de particulier, répondit le contrôleur.

Mais le Pacha insista qu'il lui raconte tous les détails et ce n'est qu'alors que le contrôleur dit au Pacha qu'il avait vu le rabbin au marché, installé sur une chaise et l’empêchant de pas­ser. "Je lui ai dit, en élevant la voix, de s'écarter de mon chemin pour que je puisse passer".

"Malheur à toi", s'écria le Pacha. "Toute une année durant, tu n'auras pas de repos. Ce rabbin t'infligera toutes sortes de punitions parce que tu l'as insulté. Je te conseille de te lier la main au dos et de demander pardon au Rav Hayim Pinto."

Le contrôleur attacha son bras à son dos et mit un couteau dans sa bouche. Il sortit dans la rue; tous les passants le regar­dèrent. Lorsqu'il arriva dans la maison du rabbin, il s'agenouilla devant lui et dit d'une voix très forte: "Pardonne-moi, rabbin vénéré, pardonne-moi, je t'en supplie, car je me suis conduit com­me un homme inculte et grossier".

Le rabbin vit que le contrôleur, un fonctionnaire important, le bras droit du Pacha, était venu lui demander pardon et il eut pitié de l'homme. Il lui dit: "Je te pardonne. Je sais que toutes les poules que tu as achetées sont crevées, mais lorsque tu seras de retour chez toi, tu les retrouveras vivantes".

Le contrôleur dit alors au rabbin: "Si je retrouve les poules vivantes, je les apporterai au choheth pour qu'il les tue, con­formément à la loi juive".

Le contrôleur s'en tint à sa promesse. Rentré chez lui, il trouva toutes les poules en vie et il s'écria devant sa femme et tous les membres de sa famille: "Les Juifs nous dépassent tous".

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