Jerusalem – Bet Hamikdash Said Sayagh

הכותך המערבי

Moi, je prie pour qu'ils achetent. Mon pere dit que notre vie est fragile qu'il y a des gens qui n'attendent que des pretextes fallacieux pour nous attaquer, nous depouiller.

J'aime accompagner mon pere dans sa petite boutique. J'entends le claquement des babouches sur les dalles et je vois les murs fissures et  croulants blanchis a la chaux blanche, trop blanche. Je ne m'ennuie jamais, j'apprends toujours des choses.  Mon pere me dit qu'il lui tarde que j'apprenne a ciseler, enchasser les petites pierres brillantes. Il dit que ses yeux commencent a lui faire mal quand il reste longtemps concentre a regler les fermoirs et ajuster les maillons des petites chaines.

 Moi, mes yeux voient tout, mais il ne faut pas que je le derange quand il ravaille.

J'entends les bruits des differents outils du mellah d'entremeler et se croiser avec les bourdonnements des discussions, des negociations, des prieres des plaintes contre tous les maux de sante, les sauterelles, les rats et, des melodies mielleuses.

Des fois, je prefere rester a la maison. J'aime voir ma mere petrir le pain qui leve avec la pate prelevee du pain de la veille. J'aime le bruit de la pate bien malaxee qui repose comme un bebe repu. Quand mes nombreuses tantes nous rendent visite avec mes cousines et mes cousins aux yeux trop grands pour leurs visages doux et pales, cela sent la fete, les fetes joyeuses, bruyantes et, fatigantes pour ma mere.

Caresse par les doux et riches tissus des caftans, ksoua, et autres badia des femmes, j'ecoute la vie du monde proche et lointain. Les mariages, les bar-mitsvas, les ceremonies de Tahdid. J'entends ce que disent les uns et les autres, les commentaires des uns et des autres, ce que chacun aurait fait a la place des uns et des autres.

J'entends les récits détailles sur Bahloul le mendiant derange, saisi par un etrange delire et ne cessant d'invoquer la colere de HaKadosh BarokhHo. Il me fait peur ainsi qu'aux autres enfants tout en suscitant en nous une drole de compassion. Quand on finit de parler de Makhlouf le marchand de beignets, de Youssef le ferblantier, d'Elie le matelassier, de Friha la femme de Saadia l'epicier on passe aux nouvelles des mellahs des autres villes.

J'entends parler des hiloulas a nos saints qui sont aussi les saints des voisins musulmans qui n'habitent pas au mellah.

Je me glace de terreur quand on dit qu'ils ont force les portes, casse tout ce qui se casse, brule tout ce qui brule, maisons, boutiques, synagogues, qu'ils ont frappe, viole, tue.

J'ai peur des bruits mechants qui brisent la joie de vivre du mellah terre comme pour se proteger et proteger la lumiere qu'il recele. Je n'ai pas peur des disputes dans les petites venelles sombres. Je deteste les disputes des parents, tous les parents. Elles prennent des allures d'orages de colère du ciel. C'est comme si HaKadoshBarokhHo allait rompre les milliers d'annees d'attente, de patience et d'espoir. L'espoir d'un départ attendu et redoute a la fois.

Ces histoires me semblaient lointaines jusqu'au jour ou une foule en furie s'abat sur la Mellah et le devaste. J'en suis encore hebete. Une peur m'habite toujours et m’empeche de faire confiance et d'etre heureux completement.

Depuis, J'ai l'impression d'avoir pour mission indicible, folle et inavouable meme pas a ma mere, de ramener tous les juifs pris, convertis, blesses a une joie de se dire totalement heritiers de leurs juifs d'ancetres sans entrave ni condition.

J'ai mange des Falafels a Jerusalem. Ils etaient forts et bons. D'abord je suis monte vers la ville de l'Eternite. Le site est accidente mais doux, les collines se font face, les rues montent et descendent, en lacets, se coupent – bifurquent.

De loin, elle ressemble a une clairiere enchassee dans les collines vertes: Rien ne ressemble plus a un temple qu'une clairiere. Et , j'ai compris le sens de cette ascension.

Non seulement en raison du relief qui donne l'impression que la terre fait un effort vers le haut et le ciel vient a sa rencontre. Si tu montes – Jerusalem, Jerusalem descend a toi. La sensation etrange de penetrer un espace particulier, unique, un sanctuaire, Bait ha Mikdash, destine a  l'Unicite, a la Paix, au lien indefectible entre les hommes, tous les hommes et le ciel, est presente tout le temps.

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