Brit-La vie Juive a Mogador-Tojar el Soultan

brit-la-vie-juive-a-mogadorTojar el Soultan

Voici d'ailleurs comment la ville s'est peuplée :

D'abord les douze familles subventionnées par le Sultan qu'on appelait Tojar el Soultan, négociants du Sultan, lesquels ont fait venir leurs protégés, leurs hommes d'affaires. Ensuite vinrent d'autres commerçants des autres régions du Maroc. Après eux s'installèrent en ville des consulats, des agents, des banquiers et des médecins ainsi que quelques familles de Juifs européens, venant de Londres, de Gibraltar, etc. Ainsi la Casba, le quartier dont nous parlons, se peupla en entier. Puis d'autres familles juives arrivèrent et s'installèrent en dehors de la Casba occupant la partie nord de la ville. Parmi les nouveaux venus, il y avait des familles non moins riches que les premières.

Revenons à la disposition de la ville et de ses bâtiments Notamment, l'immeuble où l'Alliance Israélite de France avait installé une école qui était probablement le plus grand bâtiment de la ville. Elle faisait le coin de l'avenue du Méchouar et de l'avenue de Bab Sbâa, où se trouvait son entrée principale. Le rez-de-chaussée sur la façade donnant sur la rue qui précède était constitué de trois grands édifices :

  1. L'église protestante.
  1. Les bureaux et magasins appartenant à la maison "Afriat" (devenue par la suite "Cabessa et Afriat") qui était le propriétaire de l'immeuble ou du moins qui possédait un contrat de copropriété avec l'Etat depuis plus de cent ans.
  1. La banque d'Etat du Maroc composée de plusieurs bureaux et d'une immense salle pour la réception du public.

En face, la banque d'Etat possédait des entrepôts avec de grands magasins (pour les marchandises déposées en garantie ou hypothéquées) et divers autres établissements. Une autre porte donnait accès à un grand appartement ayant ses fenêtres et ses balcons sur l'Avenue du Méchouar dont la famille Bensoussan était propriétaire.

   Voici pour ce qui est du rez-de-chaussée. Quant au premier étage, il était composé de deux ailes principales. L'aile droite contenait une immense cour carrée. On y entrait par un large et grand couloir menant, à droite, à cinq grands salons dont deux étaient de véritables salles pouvant contenir deux cents places assises, alignées comme dans une salle de spectacle, avec un espace vide à l'arrière et un espace vide à l'avant pour l'estrade, la chaise et le tableau noir. Les trois autres salons étaient moins grands mais aussi plus larges, sinon plus larges.

Au fond, une rangée de salles de bains avec W-C.

A gauche, une autre rangée de salles de dimensions respectables et enfin encore plus à gauche de l'entrée du couloir trois grandes salles pouvant contenir facilement des classes de soixante-dix à quatre-vingt élèves comme cela était admis dans le temps.

Toutes ces salles avaient de grandes fenêtres donnant sur les diverses façades de la maison et recevaient de la lumière et de l'air des deux côtés par la porte et par les fenêtres sauf les trois dernières qui ne recevaient de l'air que par l'entrée. De ce fait, elles étaient plus sombres et moins aérées. Mais comme la cour était très large et qu'il n'y avait pas d'étage supérieur, l'air et le soleil n'y manquaient pas une majeure partie de la journée.

Quant à l'aile gauche, elle était conçue d'une autre façon. Elle était partagée en plusieurs appartements occupés par trois ou quatre familles nombreuses qui y trouvaient davantage leurs aises que dans les maisons individuelles.

J'ai parlé du Méchouar plus haut. Voici ce qu'on appelait ainsi :

 Le Sultan jugeant que les nouveaux arrivants installés là étaient en nombre suffisant, avait cloisonné leur installation par une aussi forte muraille que l'ancienne, avec les mêmes fortifications et les mêmes soins. Cependant il y eut un petit changement entre les premières murailles et les nouvelles constructions dont nous avons parlé. Une place resta vide tout le long de ce nouveau quartier large de trente à quarante mètres. Ce qui formait une bonne avenue… Du jamais vu dans les autres villes du Maroc !

 Aux deux bouts de cette avenue se dressaient deux monuments supportés par trois grandes arcades, formant un triple arc de triomphe. L'arc du milieu était plus large que les deux autres. Sur l'un des arcs adjacents était construite une petite loge pour des gardiens de nuit et l'on voyait là des emplacements pour un certain nombre de canons. Tandis que sur le second étaient construites trois Koubba, sorte de toits en forme de pyramides recouvertes de tuiles multicolores. A l'intérieur se trouvaient trois grandes pièces avec des fenêtres donnant des deux côtés. D'un côté, on avait vue sur la plage, la mer et le port ; de l'autre, sur l'avenue. C'est cette avenue qu'on appelait le Méchouar, tandis que les autres arcades s'appelaient Dar Essoultan. C'est au pied de ce monument le Méchouar, que le sultan avait attaché un jeune lion qui était la curiosité de l'époque. C'est pour cela qu'on l'appelait Bab Sbâa (porte du lion) bien qu'à mon avis, il s'agit là d'une légende enfantine. Je crois plutôt que c'était la "Septième Porte", installée en dernier lieu Sbâa signifiant aussi bien lion que le chiffre sept.

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