LA TORAH ET SON ETUDE DANS LE HESED LE- ABRAHAM DE ABRAHAM AZULAI Roland Goetschel

LA TORAH ET SON ETUDE DANS LE HESED LE- ABRAHAM DE ABRAHAM AZULAI

Roland Goetschel

  1. Abraham Azulaï (1570-1643) né à Fès et qui vécut après 1613 en terre d'Israël figure parmi les personnalités les plus représentatives en ce qui concerne la transmission des idées et des doctrines qui se sont élaborées à Safed en particulier en ce qui concerne la kabbale de Moïse Cordovero mais aussi pour ce qui est de certains enseignements d'Isaac Luria. Parmi les thèmes abordés dans son Hesed le-Abraham, A. Azulaï consacre plus d'une vingtaine de pages à exposer ses vues con­cernant la nature de la Torah et la signification de son étude. Cela tant en ce qui concerne la destinée de l'individu que pour ce qui est de l'économie du peuple juif telle qu'elle apparait à son regard.

DE L'ESSENCE DE LA TORAH

Il aborde la question par deux considérations préliminaires. La première utilise le vocabulaire de l'ontologie pour mieux faire pièce à la philoso­phie de ses contemporains. Il déclare en effet que Dieu a créé la nature de l'existence conformément à sa volonté et non par nécessité et qu'il a fait accéder les essences à l'existence, on croirait entendre Leibniz, selon l'optimum de perfection possible. La diminution dans leur perfection provient d'elles-mêmes car c'est conformément à la disponibilité des étants que son épanchement et son essence se trouvent en elles. Si Dieu éloigne sa lumière et son épanchement d'elles, cela est dû à l'absence de leur disponibilité à son égard. La transcendance cherche elle toujours à conférer aux êtres le bien le plus achevé possible. A partir de là, Azulaï évoque la théurgie kabbalistique puisqu'il avance que les yihûdîm, les unifications, et la mise en liaison, qishûr, des mondes leur procurent ce souverain bien auquel ils aspirent et qu'inversement en leur absence l'épanchement divin s'écarte d'eux comme cela est attesté en maints endroits du Zohar. Puis il évoque la quad­ruple division des mondes. Le premier d'entre eux, celui de l'Atsilût, de l'émanation, reçoit la lumière de l'Eyn-Sôf sans écran, ni vêtement comme l'âme qui se répand dans tout le corps, les dix sefirôt sont le revêtement de cette lumière. Cela n'est pas le cas du restant des mondes auquels la lumière parvient à travers un écran et un vêtement. Le second monde dénommé monde du trône, 'ôlam ha-kissé, comprend également dix entités qui revêtent les dix précédentes et elles reçoivent la lumière de l'Eyn-Sôf par l'intermé­diaire des dix entités de 'atsilûî. Le troisième monde est celui des anges, 'ôlam ha-mal'akhîm, ceux-ci reçoivent la lumière de l 'Eyn-Sôf par l'in­termédiaire des deux écrans que constituent les deux mondes qui le précèdent. Le quatrième monde est celui des âmes 'ôlam ha-neshamôt, qui enveloppe le monde des anges et ces dernières reçoivent en bas l'influx de la lumière de l'Eyn-Sôf par la médiation du triple écran des mondes qui le précèdent.'

Dans son second préliminaire, Azulaï établit une correspondance entre les êtres du monde infé­rieur et ceux du monde de la création, de la forma­tion et de la fabrication. Deux genres englobent trois mondes, c'est le cas des végétaux et des ani­maux. Par le sacrifice et l'encens qui incluent ces deux genres, les trois mondes en question se trou­vent reliés l'un à l'autre et unifiés. Pour ce qui est du genre humain, il est le seul à englober les quatre mondes, celui de l'émanation compris. De là découle qu'il est le seul à unifier les sefïrôt de l'émanation à travers son intentionnalité, sa kawwanah. C'était là la nature du culte pratiqué par le prêtre en offrant adéquatement l'encens ou le sacrifice, sinon ces actes viennent à l'inverse nourrir les qelipôt, le côté du mal. L'homme est dans chacun de ses actes cultuels placé devant l'option: s'ouvrir à la sainteté ou au contraire laisser le champ libre au mal.

Si chacun des préceptes est à l'origine d'une hit'ôrerût, d'un effet théurgique, il y a cependant une supériorité de la Torah sur "l'éveil" suscité par les préceptes: car les puissances extérieures, autrement dit les forces du mal, peuvent avoir une prise sur l'effectivité des mitswôt, car si l'homme a commis une faute, celle-ci fera obstacle à l'effecti­vité du précepte conformément à la maxime des Sages: "Le péché éteint le précepte mais n'éteint pas la Torah". En langage kabbalistique, la flamme du précepte qui est comparé au lumignon peut être éteinte par la faute car les préceptes sont du niveau de Malkhût sur lequel le mal est capable d'étendre son emprise, ce qui n'est pas le cas pour la Torah qui se situe au niveau de Tif'eret. C'est tout à l'inverse le péché qui se trouve aboli par l'éveil que provoque l'étude de la Torah laquelle permet que le monde subsiste. Il rapporte égale­ment au nom de R. Isaac Luria que l'étude de la Torah est préférable au jeûne.

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