Avishay Bar Asher Rabbi Chlomo Hayoun, disciple de Rabbi Yaacov Abehssera et la littérature kabbalistique au Tafilalet

La bibliothèque de R. Yaacov

Comme je l'ai déjà dit, l'importance de la préface de Hayoun pour la recherche sur la bibliographie de R. Yaacov est très grande car elle foisonne de rappels de ses autres ouvrages. Les noms des œuvres sont ingénieusement enchâssés dans l'écriture élogieuse de Hayoun. En général, les imprimeurs et les présentateurs ont tenu à souligner une partie de ces œuvres d'un signe particulier. On peut supposer que la liste est incomplète. Malgré cela, ce témoignage est d'une grande utilité pour esquisser l'ampleur de la bibliothèque du Rabbin-kabbaliste du Tafilalet. Comme règle générale dans ses écrits, Rabbi Yaacov nommait rarement les noms des ouvrages dont il s'inspirait (en dehors de livres bien connus comme le Zohar, Rabenou Ha'ari (Rabbi Ytshak Louria) qui eux aussi laissent au chercheur un labeur considérable). Voilà que cette préface nous permet un aperçu des livres qui étaient en permanence devant lui et dans lesquels il se plongeait et grâce auxquels il a pu faire ses découvertes dans l'étude des faces cachées de la Thora et les divulguer.

De nombreuses œuvres que Rabbi Yaacov a consultées et qu'il a citées dans son livre Yorou michpatékha léYaacov sont absentes dans la préface. D'ailleurs, il apparaît que Hayoun s'est contenté de faire un rappel général des œuvres. Il est intéressant de souligner qu'il cite avec le livre Arba'a Tourim les deux ouvrages secondaires : Darké Moché et Beit Yossef. Comme je l'ai déjà dit, les livres Hamapa et Choulhan Aroukh.

La liste des écrits de la littérature du Moussar est plus détaillée, mais également partielle « car tous ceux-là et ceux qui ne sont pas là ». De la littérature du moyen âge, sont citées quelques œuvres capitales : Hovat Halévavot (Le devoir des cœurs), Sefer Hassidim, (Le livre des Hassidim) Sefer Hayachar (Le livre de la droiture de Rabénou Tam), Sefer Yéréim (le livre des croyants de Rabbi Eliezer de Metz) et aussi Chaaré Téchouva (les portes du repentir de Rabbi Yona Guerondi). L'influence de ces œuvres sur son écriture est générale et relativement minime et, aucune d'elles n'est citée en toutes lettres. Les choses sont différentes quant à la littérature du mode de vie kabbalistique de l'époque de Safed et après elle. Hayoun en cite le Sefer Harédim du rav Azkari, Réchit Hokhma de Rabbi Eliahou de Vidash, qui comprend évidemment la pensée kabbalistique de son maître Rabbi Moché Cordovéro), Chaaré Kédoucha de Rabbi Haïm Vital et d'autres écrits plus tardifs. Mais l'influence des deux dernières œuvres que j'ai citées est la plus prépondérante. Sont cités également deux ouvrages condensés bien connus du livre Réchit Hokhma : Tots'ot Haim (condensé par son auteur) et Tapouhé Zahav de Rabbi Yéhiel Mili du 17ème siècle. On peut y trouver aussi Chné Louhot Habrit de Hachla (Rabbi Yéchayahou Halévy Horowitz), le célèbre livre Orh'ot Tsadikim dont on ne connaît pas l'auteur, et le livre Azharat Hakodech d'importance mineure. Très intéressante est l'allusion qui figure vers la fin de la préface : « Comme a fait Rabbi Yonatan Eybchitz zal dans Yaarato (son livre nommé : pain de miel) et comme il l'a prouvé et déclaré dans Hemdato (son livre nommé : l'objet de son aspiration). Par cette allusion comme l'a dit Dan Manor, Hayoun citait les deux livres de Rabbi Yonatan Eybchitz Hemdat Yamim et Ya'arot Dvach. Manor n'accepte pas le fait d'exagérer l'importance de ces deux œuvres à cause de leur promiscuité avec la littérature Chabtaïque. Par contre, pour le livre Hemdat Yamim, on peut prouver qu'il était, pour Rabbi Yaacov, une source d'inspiration et d'influence ; et qu'il se servait de lui de temps à autre sans toutefois le nommer.

La liste des livres kabbalistiques est la plus longue et elle comprend plus de quarante œuvres. Parmi elles, Hayoun compte évidemment les livres du Zohar et Tikouné Hazohar. Il nomme les ouvrages connus de Rabbi Yossef Jékatilia Chaaré Tsédek et Chaaré Ora, et les noms du Sefer Haplia, Sefer Raziel Hamal'akh et peut être fait-il aussi allusion au livre Sefer Harazim.

De plus, sont nommés quelques commentaires du Zohar : Or Yakar de Rabbi Moché Cordovéro, Zaharé Hama de Rabbi Abraham Azoulay (basé sur Yaréah Yakar de Rabbi Abraham Galanti – disciple de Rabbi Moché Cordovéro), Emek Hamelekh de Rabbi Naftali Bakhrakh, et aussi Zohar Harakia de Rabbi Yaacov Tsémah. D'entre les écrits de Rabbi Moché Cordovéro, sont nommés aussi Chiour Koma et Pardess Rimonim. Et avec eux Assiss Rimonim le commentaire du Pardess Rimonim par Rabbi Chmouel Galiko disciple de Rabbi Moché Cordovéro. Est nommé aussi le livre Maguid Yécharim de Rabbi Yossef Karo. Très surprenante est l'absence du livre Mikdach Melekh de Rabbi Chalom Bouzaglo qui était un des commentaires du Zohar les plus appréciés par Rabbi Yaacov.

Voici les livres de la tradition kabbalistique de Ha'ari : Rabbi Haim Vital – Ets Hahaim : Chaar Hakavanot, Chaar Hayihoudim, Chaar Hahakdamot (présenté par Rabbi Chmouel Vital), Chaar Haguilguoulim, Sefer Hadrouchim (présenté par N' Tboul disciple de Ha'ari), Otsrot Haïm, Méorot Nathan, Béér Mayim Haïm, (de Rabbi Chmouel Vital). D'entre les livres de Rabbi Yaacov Tsémah sont nommés Mavo Chéarim, Adam Yachar et Kol Barama (commentaire de Ha-Idra Raba). Il est bon de souligner que ne sont cités explicitement dans ses écrits que trois livres : Sefer Hakavanot, Ets Haïm, et Otsrot Haïm. Une recherche démontre l'impact des autres œuvres citées dans ses écrits bien qu'elles ne soient pas nommées. Il en est de même surtout pour les livres Chaar Hahakdamot et Chaar Haguilguoulim. En marge de ceux-là, il cite aussi quelques écrits absents de ladite préface. Pri Ets Haïm, Chaar Hamitsvot, Chaar Hapsoukim et Sefer Halikoutim. Il rappelle aussi plusieurs fois Likouté Ha'ari. L'examen démontre que par cette appellation, il pense presque toujours au livre Likouté Thora et non pas à d'autres ouvrages. Sont nommés aussi Maayan Ganim de Rabbi Menahem Azaria de Pano, trois textes de R. Nathan Hayérouchalmi fils de Réouven David Chapira : Touv Haarets, Matsat Chimourim et Yayin Haméchoumar; Zot Houkat Hathora de Rabbi Abraham Hizkouni, Mégualé Amoukot, (commentaire de la Thora) de Rabbi Nathan Chapira de Cracovie, livre qui a eu une grande diffusion, le livre de Rabbi Chlomo Delmadigo Mitsraf Lahokhma et aussi le recueil Taaloumat Hokhma (où ont été imprimées aussi Novlot Hokhma et Bh'inat Hadat du même auteur), Yod'é Bina de Rabbi Moché Zacout (et peut-être aussi du même auteur, Sefer Hachorachim – livre des racines qui traite des effets obtenus par l'assemblage des lettres).

Hayoun note aussi l'ouvrage de Rabbi Moché Ben Maïmon Elbaz Hékhal Hakodech sur la prière avec intention et Guinat Bitan de son disciple Rabbi Ytshak Hacohen sur les Sefirot et autres sujets. Cet ouvrage était manuscrit. Un autre texte qui n'a pas vu le jour était Gan Melekh avec des commentaires inspirés du livre Emek Hamelekh cité plus haut, sur des chapitres du Zohar.

Il est intéressant de savoir que Hayoun lui-même soulignait la différence entre les livres enseignant l'Hassidisme et les livres de Kabala. Pourtant, on peut y trouver des livres « sur le mode de vie et les tikounim ». Parmi ceux-là, il est juste de citer l'ouvrage tardif de Rabbi Immanuel Haï Riki Michnat Hassidim (et son condensé Yocher Lévav de l'auteur même) qui a été rédigé en Italie au début du 18ème siècle. Ce livre a eu une grande influence sur la pensée kabbalistique de Rabbi Yaacov au sujet du mode de vie et des tikounim. Ceci est vrai surtout pour sa manière de présenter la pensée Kabbalistique du Ha'ari comme un modèle d'existence bien organisé. Rabbi Yaacov cite l'ouvrage en plusieurs endroits et de plus, j'ai pu voir qu'il se servait des idées de ce livre sans le nommer. De toute façon le mode de vie et les tikounim dans ses écrits sont basés surtout sur les œuvres classiques de la Kabbale selon Ha'ari. Inutile de préciser que cette liste est partielle, et malgré tous les efforts de Hayoun d'y insérer un grand nombre de titres, il n'a pas réussi à les dénombrer tous. Parmi les titres absents, on peut citer les commentaires de Hahida (Rabbi Haim Yossef David Azoulay) tels que Nahal Kdoumim ou Homat Anakh ou les commentaires de la Thora (Or Hahaim, « Haalchékh », qui est le Thorat Haim de Rabbi Moché Alchékh), les recueils attribués à Rabbi Haim Vital (les Likoutim (recueils) et recueils de la Thora et d'autres livres. Malgré cette carence, la valeur de cette liste sur nos connaissances de la littérature kabbalistique du Tafilalet pendant le 19eme siècle, n'est pas amoindrie.

Pour terminer, du point de vue littéraire, le lecteur découvrira le charme et l'intérêt du langage riche en inventions, en images et en trouvailles originales de la préface de Hayoun.

Ses propos sont une suite de citations de la Bible, du Talmud et du Midrach par lesquelles il va en accumulant des éloges sur son Maître vénéré. En tête des chapitres, il a fixé l'acrostiche de son nom : « Je suis Chlomo, fils de notre maître Rabbi Makhlouf ». Tous les chapitres de la préface sont terminés par le nom : Yaacov.

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