La symbiose judeo-ibadite-Pessah Shinar

Dans le domaine de l'instruction, la Mzabite, surtout celle des Beni Isguen, reçoit une culture religieuse, apprenant à réciter le Coran (avec explication de texte) et à écrire l'arabe bien que sa langue maternelle fût un dialecte berbère apparenté au kabyle — tout cela en vertu d'une tradition millénaire et du principe khärijite affir­mant que la prière est nulle sans compréhension de son contenu. La Juive, par contre, au début du siècle du moins, était illettrée et même plus tard sa scolarisation était totalement négligée, exception faite des aspects pratiques de la religion qu'elle apprenait de sa mère. Elle pariait un dialecte arabe, auquel s'ajoute, après l'annexion du Mzab, la langue française.

Précocement mariée, la Mzabite, même impubère, pouvait, selon la loi ibâdite, être déflorée, mais en pratique les 'garçons d'honneur', les vizirs, avaient, entre autres devoirs, celui d'inciter le jeune marié à la douceur tandis qu'une négresse couchait devant la porte de la chambre nuptiale pendant sept nuits. Chez les Juifs, affirme le Dr. Huguet,  la jeune mariée, récalcitrante, était ligotée et maintenue de force par une personne privilégiée jusqu'à ce que le mariage fût consommé. Cette pratique a été également observée chez les Mâlikites du Maroc et de la Tunisie. Comme ces derniers, les Juifs du Mzab pratiquaient (de nos jours de façon plus discrète) l'exhibition de la chemise nuptiale maculée alors que chez les, Mzabites, cette coutume était sévèrement condamnée.

Chez ceux-ci, la mère de la jeune mariée apportait à sa fille sa nourriture quotidienne pendant un an; chez les Juifs, pendant quinze ans au moins. La naissance d'un fils libérait la femme juive de toute occupation pendant un an, celle d'une fille lui accordait 2 à 3 mois de repos seulement. Chez la Mzabite, rien de pareil, bien que la naissance d'un fils ne fût pas moins prisée.. Bien de familles mzabites disposaient de négresses ou domestiques arabes pour certaines besognes de ménage, sauf le tissage, qui revêtait chez la Mzabite une importance comparable à celle de l'art culinaire chez la Juive. La Mzabite et la Juive ne mangeaient pas habituellement avec leur mari, mais le Kitàb al-Nil laisse entendre que la Mzabite n'était pas nécessairement exclue de la table de son mari et, semble-t-il, ils prenaient généralement leur repas ensemble lorsqu'il n'y avait pas d'autres femmes dans la mai­son. Chez les Juifs, cela se faisait le Shabbat et les jours de fête seulement.

Toutes les deux devaient se contenter de l'orge, le blé étant réservé au père et au mari. En l'absence du mari, l'austérité était de règle aussi bien chez la Mzabite que chez la Juive: cette der­nière ne changeait plus de vêtements et ne se lavait plus, mais le jour où le mari revenait, elle devait passer au bain ritud, makoui (= mikveh) pour l'ablution, tebella (= tebllah). Dans cette piscine — nous dit le Dr. Huguet — plongeaient 200 femmes par mois et l'eau n'était changée que tous les six mois. Selon cet auteur, dès que la Juive était assez vieille, le mari cherchait un prétexte pour la répudier. Il n'y avait pas d'homme fait qui n'ait épousé 2 ou 3 femmes, voire 5 ou 6 femmes. Si la divorcée s'avérait enceinte, elle ne devenait libre qu'après le sevrage de l'enfant, soit environ 2 ans après sa naissance. A noter toutefois que la Juive avait le même droit au divorce et en faisait un usage assez fréquent, tandis que la Mzabite ne pouvait exercer ce droit que dans certains cas stipulés dans le contrat de ma­riage. Les divorcées juives étaient fréquemment obligées de s'a­dresser à l'autorité française pour obtenir le versement de leur pension alimentaire, plus souvent encore les veuves qui étaient gravement défavorisées par les règles de successions en vigueur.

De surcroît, la pratique du testament n'était pas très courante parmi les Juifs du Mzab, alors que les Ibàdites la considéraient, conformément au Coran  et, en faveur de la veuve, comme un devoir religieux et moral primordial et de ce fait, prenaient soin d'établir un testament en faveur du fils et de la fille, dès leur pu­berté. Aussi avaient-ils l'habitude de porter sur eux leur testament pour exécution immédiate en cas de fin subite.

En dépit des nombreuses inégalités que comporte le statut de la femme ibàdite et de la Juive, il ne fait pas de doute qu'en assurant la permanence pendant les longues absences des hommes dans le Tell, comme maîtresse du logis et gardienne de la tradition, la femme jouissait d'une grande autorité de fait au sein de sa famille et remplissait une fonction fondamentale et absolument indispensable pour la survie de chacune des deux communautés.

L'ibadisme (arabe : الاباضية al-ibaḍīya) est l'école la plus ancienne en islam, elle a été fondée moins de 50 ans après la mort du prophète Mahomet.

L’ibadisme a été chassé par d'autres courants musulmans pour ses pensées politiques : selon les ibadites, le commandeur des croyants ne doit pas être nécessairement de la lignée de Mahomet, ni d'une certaine race ou couleur.

Le nom de l'école dérive du nom : Abdullah ibn-Ibad at-Tamimi. Cependant, les disciples de cette école revendiquent que Jabir ibn Zaid al-Azdi, originaire d'Oman, était leur vrai fondateur. Il fut parmi les meilleurs élèves d'Aïcha, la femme du prophète et d'Abdullah Ibn Abbas, le cousin du prophète (et l'un des grands connaisseurs des principes islamiques après lui). L’école ibadite représente la vue islamique de la vie : principes, travail, égalité… Les ibadites, pendant toute leur histoire, ont développé les études islamiques et celles de la langue arabe. L'ibadisme est le courant dominant du sultanat d'Oman, dans la région du Mzab en Algérie1 avec le Kharidjisme (dont est issu l'ibadisme), mais aussi dans l'ile de Djerba en Tunisie, à Zanzibar et en Libye, dans lDjebel Nefoussa.

 

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