Les grandes figures dans l'histoire des juifs du Maroc..SAMUEL PALACHI

SAMUEL PALACHI

LES JUIFS DE COUR

Aux prises avec des troubles intérieurs et avec les agressions de l'Espagne et du Portugal, depuis la chute du dernier royaume arabe dela Péninsule Ibériqueà la fin du 15ème siècle, le Maroc s'était progressivement replié sur lui-même. En 1578, la tentative d'invasion portugaise soldée par la débâcle de la bataille dite des Trois Rois, où trouvèrent la mort le roi du Portugal et les deux prétendants au trône marocain, remit le Maroc sur la scène politique. Les puissances européennes commencèrent de se disputer l'amitié de cette nation capable de battre l'une des plus grandes armées modernes. La communauté juive marocaine, quant à elle, avait institué un Petit Pourim, le Pourim de los Christianos, pour célébrer le miracle de cette délivrance des mains des ennemis portugais qui avaient expulsé leurs ancêtres et rêvaient de convertir leurs descendants.

Profitant de l'intérêt des puissances européennes, le nouveau roi Ahmed El Mansour chargea l'un des descendants des expulsés d'Espagne établi à Tétouan, Samuel Pallaci, ou de Palacio, de négocier un traité de paix avec l'Espagne. Cette première tentative se solda, hélas, par un échec. Le successeur de Ahmed El Mansour, Moulay Zidan, incita Pallaci à reprendre les négociations, mais cette fois avec les Pays-Bas qui venaient d'arracher leur indépendance à l'Espagne.

Ayant réussi à signer le premier traité de paix avec une nation chrétienne, Samuel Pallaci fut nommé premier ambassadeur du Maroc en Hollande en 1610. Cette date est historique dans les relations internationales mondiales, puisque c'était la première fois qu'un pays chrétien s'alliait avec une puissance musulmane contre un autre pays chrétien. Le statut de Samuel Pallaci comme représentant d'une grande puissance fit une énorme impression. Le grand écrivain juif hollandais de l'époque, Ménaché Ben Israël, le cite dans son livre comme l'un des précurseurs de «La Renaissanced'Israël».

La diplomatie rimant à l'époque avec le négoce, Samuel reçut du Sultan, pour lui et sa famille, le monopole des fructueuses relations commerciales avecla Hollande. Ilen importa principalement des fusils et des canons, et y exporta du salpêtre et de la cire. Son amitié avec le Prince Maurice de Nassau lui valut le titre de baron et ses relations lui permirent de favoriser l'installation à Amsterdam de nombreuses familles juives. Elles y construisiren tla Grande SynagoguePortugaise qui existe encore de nos jours.

Avec l'autorisation du Sultan, Samuel Pallaci participa à l'abordage et au pillage des navires espagnols qui revenaient chargés d'or des Amériques. Les Espagnols voulurent se venger de lui. Ils profitèrent du fait que son navire avait trouvé refuge dans un port anglais, lors d'une tempête au cours de l'hiver 1614, pour obtenir son emprisonnement et sa traduction en justice en tant que pirate et que renégat.

Grâce au double appui de l'Empereur du Maroc et de l'Assemblée des Etats Néerlandais, il fut libéré sans procès et retrouva son poste d'ambassadeur. Il mourut deux ans plus tard et fut enterré àla Hayeen présence des plus hautes autorités hollandaises dont le Prince Maurice de Nassau. Ses deux fils suivirent après son exemple la voie diplomatique. Yossef retourna à Salé pour y représenter les intérêts hollandais et Yaacob Carlos devint ambassadeur du Maroc au Danemark.

Le frère de Samuel Pallaci, Yossef Pallaci, lui succéda comme ambassadeur en Hollande et resta à ce poste jusqu'à sa mort en 1638, malgré plusieurs péripéties sous trois sultans successifs.

La famille Pallaci tomba ensuite dans l'oubli correspondant à celui de la dynastie des Saadiens, les derniers Pellas, comme on les appelle encore de nos jours.

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