Il etait une fois le Maroc Temoignage du passe judeo-marocain David Bensoussan

il-etait-une-foisIl etait une fois le Maroc

Temoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

Il y avait donc l'armée, les pachas, les caïds, les oulémas et les chérifs

Et aussi une certaine élite, la Khassa. Nulle surprise si ce fut un Fassi du nom d'Al-Kattani qui dans son ouvrage Salwat Al-Anfas, définit ceux qui, dans la société, avaient un nom, l'échelle de la notabilité allant de l'inspiration prophétique présumée héritée de par l'ascendance au Prophète, à l'érudition islamique et à l'inspiration mystique : les lignées de chérifs avec leur généalogie; les oulémas mystiques ou non; les mystiques non érudits. La société marocaine a eu un grand respect pour les mystiques, même si certains d'entre eux firent état d'une excentricité prononcée. 

Une autre institution était celle de vice-roi ou khalifa. Il y eut traditionnellement trois khalifas au Maroc : celui de Fès, celui de Marrakech et celui du Tafilalet. Ils assumaient des rôles de vice-rois et de fait, de nombreux sultans firent école dans cette institution, y assumant une fonction qui leur permit de mieux apprendre et de mieux maîtriser l'art de la gouvernance. Les khalifas étaient généralement recrutés dans la famille proche du sultan au nom duquel ils gouvernaient. Ils disposaient d'un corps d'armée, présidaient aux prières et se tenaient très informés des affaires de leur « royaume. »

Il ne faut pas oublier aussi la classe des marchands ou Amin qui constituaient une bourgeoisie d'affaires. Leur importance s'est accrue, notamment parce qu'ils étaient directement impliqués dans le commerce extérieur grandissant. Ils avaient des talents d'administrateurs dont l'État ne pouvait se passer.

 En effet, au XIXe siècle, l'on assiste à un nouveau phénomène, soit : l'influence politique grandissante des négociants de Fès. La ville de Fès se révolta en 1820. Ce fut une révolte populaire contre les abus du gouverneur, encouragée par des chefs de confréries religieuses mécontents des réserves que Moulay Slimane émettait en rapport avec les fêtes religieuses du moussem dont ils tiraient un très grand prestige et un parti financier non négligeable. La bourgeoisie marchande s'arrangea pour diriger l'insurrection. En 1822, les notables fassis participèrent à la cérémonie d'allégeance du sultan Moulay Abderrahmane, cérémonie qui n'était plus dorénavant le propre de l'establishment religieux. En 1873, la corporation des tanneurs n'accepta l'investiture du roi Moulay Hassan qu'à la condition qu'il annulât le Meks (impôt relatif aux transactions commerciales et au droit des portes) sur toutes les entrées et les marchés de la ville.

 Le Makhzen pactisa avec la bourgeoisie marchande et lui octroya de nombreux privilèges : prêts spéciaux et monopoles sur l'importation et l'exportation de certains produits. La crise de disette dans les campagnes facilita l'achat à bas prix de terrains par la bourgeoisie de Fès. La protection consulaire obtenue par certains des negociants les exonera d'impôts et la mise en marché de produits d'importation devenus populaires contribuèrent à l'éclosion de fortunes colossales. Par ailleurs, de nombreuses hautes fonctions au niveau gouvernemental furent attribuées aux familles marchandes et l'appareil gouvernemental fut noyauté par la classe marchande fassie. Parallèlement, les habous furent rattachés de plus en plus au Makhzen et perdirent de leur autonomie.

הירשם לבלוג באמצעות המייל

הזן את כתובת המייל שלך כדי להירשם לאתר ולקבל הודעות על פוסטים חדשים במייל.

הצטרפו ל 227 מנויים נוספים
אוקטובר 2012
א ב ג ד ה ו ש
 123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
28293031  
רשימת הנושאים באתר