L'esprit du Mellah-Humour et folklore des juifs du Maroc

L'esprit du Mellah – Joseph Toledano

Humour et folklore des juifs du Maroc

A la mémoire de Rabbi Yedidia et son fils Abraham qui 

S'ils avaient pu jusqu'à ce jour vivre

Auraient mieux que moi ecrire ce livre

Le sel et le soufre

Premier pas – premier faux pas

Le Mellah est au Maroc ce que le Ghetto est a l'Europe : le nom historiquement donne au quartier juif. Ay dela de cette definition qui fait l'unanimite tranquille des hommes competents, on quitte la terre ferme pour entrer dans le monde de la fantaisie des qu'on cherche a retrouver l'origine et la signification de ce simple mot : le Mellah.

Faute d'ancrage historique, ont fleuri d'etranges hypotheses qui n'ont de commun qu'un gout de sel ( mlah signifiant en arabe sel ) et une odeur de soufre, celle de la mauvaise renommee

La justice, dit le dicton, doit non seulement se faire, mais aussi se voir – et c'est ainsi qu'on le comprenait dans l'Ancien Maroc. Jusqu'au debut de ce siecle ( XXeme , l'un des spectacles qui attiraient le plus de badauds, était la vision des tetes des rebelles exposees aux portes des grandes villes.

Humour et folklore des juifs du Maroc

La siba  (insumissiom) etant, le veux Maroc, une tentation permanente, le Sultan devait de cette maniere signer ses victoires afin que le peuple voie et en tire leçon. Pour permettre au bon peuple de jouir le plus longtemps possible de cet édifiant spectacle, il fallait de la nature retarder les outrages et le meilleur moyen c'était encore le sel. 

Ce douteux privilège de saler les têtes des rebelles tués au combat, avait été altruiment reserve à la gente juive. Et c'est cette infâme corvée qui aurait donné son nom au quartier des saleurs de têtes. Les chroniqueurs européens du 19eme siecle, assoifes d'extosime, ont largement popularise cette hypothese. 

"Après quoi les soldats impériaux prennent aux cheveux le premier Juif qu'ils rencontrent,  le forcent à vider la cervelle des suppliciés et à remplir le crâne d'étoupe et de sel. On suspend ces têtes a une des portes de la ville de Fès, puis quelques jours après, un courrier les met dans un panier et les porte; à Méquinez où elles sont de nouveau exposées, puis à Rabat et ainsi de suite jusqu'à h putrefaction complète . . ." (E. De Amicis: Au Maroc, 1876). 

Témoignage peu convaincant qui sent le oui-dire car il paraît bien bizarre que n'importe quel juif saisi au hasard puisse être expert en matière de salaison! Le témoignage du Français Eugène Aubin־ Maroc, Paris 1903) sonne plus authentique.

"Aussitôt déballées les quarante têtes (de rebelles fidèles à Bou Hmara) furent, selon la coutume salées par des Juifs réquisitionnés à cet effet par le Cheikh du Mellah. Dans l'après-midi elles furent accrochées aux créneaux de Bab-El-Mhroq qui est le lieu ordinaire de ces sortes d'exhibitions.

 Vers le tard une demi-douzaine de Juifs, en vêtements noirs, montèrent au-dessus de la porte, en décrochèrent les vieilles têtes qui par leur décomposition-même témoignent des longs insuccès du Maghzen, puis lentement, méthodiquement, ils les remplacèrent par des têtes nouvelles qu'ils fixèrent aux interstices des pierres …"

Deux ans plus tard le sel devait manquer et les Juifs se faire rares, sinon comment expliquer cet autret témoignage où ces deux acteurs font défaut?

"Le but de ces exhibitions, encore très fréquentes de nos jours, est de donner au peuple, que l'annonce officielle des succès du Sultan laisse souvent sceptique, une preuve effective de ses victoires. On ne coupe d'ailleurs que les têtes des rebelles tués au combat et non celles des captifs, et ces têtes avant d'être expédiées à Fès ou dans toute autre ville, sont plongées dans du goudron afin d'en retarder la décomposition

…" (Henri Gaillard: Une ville de l'Islam: Fès, 1905

Goudron ou sel il n'y a pas de quoi perdre la tête et en tout cas ce n'est certainement pas cette étrange et involontaire pratique qui a donné son nom au quartier juif. Le nom Mellah existait bien avant que ne se répande cette coutume exhibitionniste. Une tête . . . pardon, une hypothèse en moins . . .

 Non moins désobligeante est cette autre définition rapportée par ce même écrivain, Edouardo De Amicis, qui avait accompagné à Fès le premier ambassadeur de l'unité italienne: "Mellah, quartier des Juifs appelé par les Arabes de ce nom outrageant qui signifie terre salée ou maudite . . ."

 Le sel une fois encore à l'origine du mot Mellah. Confirmation a contrario: certains esprits chagrins trouvant le sel trop noble pour être associé au quartier juif, avaient proposé de l'appeler msouss, qui veut dire fade, manquant de sel, mais la correction ne rencontra aucun écho et le Mellah conserva son goût de sel.

Pour rester dans le même genre de compliments citons une hypothèse basée sur l'autre sens possible du mot: Mellah serait la déformation de melloh qui signifie, jeté, rejeté, mis au rebut, laissé de côté C'est pour marquer leur mépris pour les Juifs et leur quartier que les Musulmans auraient attribué ce nom à cette partie de la ville

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