berberes


Il etait une fois le Maroc : Les Berberes, par David Bensoussan

Qu'en était-il des allégeances tribales au sein du Maroc ?berbere

Plusieurs autres classifications peuvent être faites : il y a des nomades et des sédentaires, des Berbères et des Arabes, des Musulmans et des Juifs. Par ailleurs, il existe des divisions administratives du Makhzen qui s'appuient sur des provinces historiques: le Rif, le Gharb, le Sous, le Tafilalet, le Draa. Abordons la dimension berbère:

Il est remarquable de noter que, tout comme d'autres minorités ont su préserver leur identité suite à la conquête arabe en se repliant sur les hauteurs, l'Aurès, la Kabylie, le Rif et l'Atlas marocain ont conservé leur langue et leurs coutumes berbères. De la même façon, les Maronites au Liban, les Druzes du Moyen-Orient et les Zaydites du Yémen ont préféré installer leurs villages sur des hauteurs en en faisant des montagnes-refuges. Pour revenir à la spécificité berbère, mentionnons la Jahiliya qui est l'ancien code juridique qui existait avant la pénétration de l'islam et qui a continué de prévaloir. Cette coutume avait parfois force de loi, ce qui horripilait les tenants de l'orthodoxie islamique.

Trouver une description de la société berbère qui soit uniforme constituerait une tâche fort ardue car les groupements et regroupements des clans se sont faits selon une dynamique qui a varié selon les circonstances. Les chercheurs ne sont pas arrivés à s'entendre sur une codification uniforme. À la base de la société berbère, il y avait la famille ou Ikh. Venaient ensuite le clan (Farqa, Jama'a ou Douar), la faction puis la tribu. Le canton ou Toqbilt était un regroupement avec une vie communautaire, une mosquée et un magasin-grenier. Une tribu était formée par un regroupement de 3 à 12 Toqbilt. Les factions et les tribus pouvaient être ralliées dans un Leff. La chefferie était morcelée : le Muqaddam était bien présent dans la vie communautaire, l'Amghar était une autorité locale impliquée dans les alliances intertribales du Leff, mais le caïd représentait le Makhzen. Il arriva que l'Amghar et le caïd prirent tous deux des cadis qui furent leurs adjoints, ce qui sous-tend selon toute probabilité une tension latente entre ces autorités.

On a souvent mis en opposition Bled El-Makhzen et Bled El-Siba

L'autonomie relative des tribus berbères fit que le Makhzen dût composer constamment avec les forces locales. Lorsque le peuple souffrait de sa condition difficile, l'autorité locale de la Siba permettait de manifester sa frustration, souvent sous forme de révoltes contre le pouvoir central et échapper ainsi à la lourde pression fiscale. Du point de vue du Makhzen, les contrées berbères de l'intérieur vivaient dans un état semi-anarchique. Le Makhzen pouvait avoir recours à la force, chercher un compromis avec les leaders locaux ou encore ignorer les régions insoumises. Des Moqadem pouvaient demander à être reconnus par le Makhzen et se voir confier des tâches d'administration de fondations religieuses, tels les Habous et les Foutouhat. Ces dahirs chérifiens étaient renouvelés lors de l'avènement d'un nouveau sultan.

Plusieurs historiens ont établi la distinction entre Bled Al-Siba qui est une région intérieure généralement non soumise, voire même rebelle, et Bled Al-Makhzen qui est la région solidement contrôlée par l'autorité royale. Certains rattachent la Siba au statut de sa'iba, qui est celui d'un esclave affranchi et livré à lui-même. Elle représenterait donc la cassure du lien qui rattache au sultan et la dissidence. Dans de telles contrées non assujetties aveuglément au sultan ni même à la religion, il n'était pas garanti que la loi coutumière berbère ou 'urf ne remplaçât la loi islamique ou shari'a, ce qui ne signifiait pas que cette dernière était abolie. Il n'en demeure pas moins que les dynasties, citadines pour la plupart, s'appuyèrent aussi sur des populations montagnardes ou
nomades.

Au début du XXe siècle, le chercheur Michaux-Bellaire considérait que seulement un cinquième du territoire marocain faisait partie de Bled Al-Makhzen. Le reste du territoire aurait fait partie de Bled Al-Siba.Berber jews of Southern Morocco 9
Ajoutons que certains territoires étaient considérés comme des territoires conquis ou territoires de capitulations Blad Al-Anoua tandis que d'autres du nom de Blad Aç Çolha étaient restés propriété des anciens maîtres du sol qui s'étaient converti à l'islam pour conserver leurs biens fonciers.

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