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LES DÉBUTS DE L'HISTOIRE – LE MAGHREB EXTRÊME AVANT ROME


histoire-du-maroc LES DÉBUTS DE L'HISTOIRE

LE MAGHREB EXTRÊME AVANT ROME

  1. PHÉNICIENS ET PUNIQUES -1
    1. ORIGINES DE LA COLONISATION PHÉNICIENNE.
    2. LA COLONISATION CARTHAGINOISE.
  2. 2- LA CIVILISATION MAURÉTANIENNE : UNE CIVILISATION NÉO-PUNIQUE
    1. LE ROYAUME DE MAURÉTANIE.
    2. UNE CIVILISATION URBAINE. C. UN PAYS RICHE.

C'est avec l'écriture que commence l'Histoire. Inventée et perfectionnée dans le Proche-Orient, elle est répandue dans le bassin méditerranéen notamment par les marchands phéniciens qui la simplifient en mettant au point un alphabet.

Les premiers textes que nous possédons sur le Maroc émanent d'auteurs étrangers, des Grecs, qui ne sont pas des témoins directs. Il est gênant de ne pas connaître un pays de l'intérieur, mais uniquement par des témoignages de compilateurs étrangers. Mais nous avons vu qu'on ne peut rien tirer des inscriptions libyques. Il en résulte que nous sommes conduits à écrire non pas l'histoire du pays, mais celle des établissements étrangers.

Notre vision est faussée, et fragmentaire. Quel crédit peut-on faire aux textes que nous possédons?

Le plus souvent ils sont brefs, d'interprétation très difficile: inexactitudes, légendes, mensonges calculés se mêlant à la vérité, mais dans quelle proportion ?

Il est absolument indispensable de confirmer et compléter les sources écrites étrangères par l'archéologie.

C'est elle qui nous permet de dire du nouveau grâce aux découvertes récentes, et d'échapper aux querelles d'interprétation des quelques textes rebattus.

La vision du Maghreb que nous avons est celle d'une immensité obscure d'où émergent quelques foyers, qui attirent notre regard au détriment du reste qui demeure dans l'ano­nymat. Ces foyers sont marginaux. Leur civilisation est à rattacher au monde méditer­ranéen dont elle est importée. Il y a un décalage entre eux, centres d'une culture évoluée, et la civilisation libyco-berbère voisine.

Cependant, tout en déplorant notre ignorance de cette dernière, et en regrettant de ne devoir considérer que des établissements phéniciens et puniques, nous pouvons tout de même nous dire qu'ils ont joué un rôle de premier plan et que l'état de notre documen­tation et de nos connaissances ne fait qu'accentuer un contraste réel entre un pays qui évolue très lentement et quelques points qui vivent au rythme de la civilisation brillante qui domine le bassin occidental de la Méditerranée.

  1. PHÉNICIENS ET PUNIQUES
  2. Les origines de la colonisation phénicienne.

Des traditions rapportées par des auteurs antiques faisaient remonter au xiie siècle avant J.-C. la fondation de Gadès (Cadix) et de Lix ou Lixus près de Larache. Cette tradition paraissait déjà suspecte, invraisemblable. Au mieux les Phéniciens de Tyr ont-ils, dans leurs explorations, atteint ces points mais sans doute pas fondé de colonie. Les fouilles faites actuellement à Lixus ne confirment pas cette tradition. Les constructions les plus anciennes et les traces d'occupation ne remontent pas au delà du vii siècle. Des restes de murs de fondation, quelques céramiques et sépultures ont seuls pu être retrouvés; aucun édifice n'est identifiable.

Il est à noter que les fouilles faites dans l' îlot d'Essaouira (Mogador) ont permis de démontrer la présence en ce lieu des navigateurs phéniciens également au viie siècle. Mais les seules preuves sont des débris de poteries provenant du bassin oriental de la Méditerranée; il n'y a aucune construction en dur. On a trouvé des hameçons, des foyers, deux tessons sur lesquels on lit en caractères phéniciens M.G.N. (Magon), écrit de droite à gauche.

Ces établissements datent donc d'une époque où Carthage était déjà fondée. On ne sait si Lixus a été à ce moment une grande ville de l'importance de Gadès ou de Carthage. Mais il est bien certain que Carthage ne domine pas encore le bassin occidental de la Méditerranée par ses comptoirs échelonnés sur les côtes d'Afrique du Nord et d'Espagne. On peut même se demander si les Grecs n'ont pas fréquenté les côtes du Maghreb occidental.

Entre Lixus et l'îlot d'Essaouira, les conditions de la navigation antique rendent nécessaire l'existence de plusieurs stations : certains sites semblent plus favorables que d'autres; mais il reste à y découvrir la preuve archéologique d'une occupation phéni­cienne comme à Sala.

  1. La colonisation carthaginoise.

L'ancienne colonie de Tyr devient une grande puissance à son tour à partir du moment où sa métropole est occupée par les Assyriens au vie siècle. Elle lutte contre les Grecs de Sicile, de Massilia, multiplie ses comptoirs.

Que sait-on sur le Maroc à l'époque punique? Selon Hécatée de Milet, auteur grec du vie siècle avant J.-C., on trouve une ville du nom de Trinké, près des colonnes d'Hercule (Détroit de Gibraltar). On ne peut pas l'identifier. Il cite aussi Thingé, qui est peut-être Tanger et Mélissa dont on ne sait rien non plus, niais qui est peut-être la même que la Mélitta du périple d'Hannon. Il ne dit rien de Lixus : c'est peut-être Trinké.

Hérodote décrit, vers le milieu du ve siècle, dans un texte fameux le commerce de l'or par la troque muette, (Texte 3) au delà des colonnes d'Hercule, en Libye, c'est-à-dire au pays habité par les Libyco-berbères. Les mêmes pratiques commerciales sont rapportées du Xe au xixe siècle par des voyageurs arabes ou européens pour l'Afrique Noire.

Le récit connu sous le nom de périple d'Hannon n'est toujours pas élucidé. L'expédition conduite par Hannon aurait eu lieu entre 475 et 450 avant J.-C. sur l'ordre du Sénat de Carthage. Mais le texte est obscur et contient des invraisemblances : peut-on croire que 30 000 hommes et femmes se soient entassés sur 60 navires à 50 rameurs avec tout un matériel et des vivres ? Les noms de lieux ne peuvent être identifiés. Pour M. Carcopino, le Maroc est le marché punique de l'or, et l'expédition d'Hannon a pour but de substituer la domination de Carthage à celle de Lixus. Il pense que cet or vient du Soudan et que des caravanes l'apportent jusqu'à l'île de Cerné. Selon lui l'île de Cerné serait celle de Hern non loin de Villa Cisneros. Hannon aurait ensuite poursuivi son voyage d'explo­ration jusqu'au golfe de Guinée. Il pense d'ailleurs qu'il y a non pas une, mais toute une série d'expéditions à partir de bases successives (Texte 1).

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