sidi rahal


Le mariage traditionnel chez les juifs marocains – Issachar Ben-Ami

juives berberes 3A Sidi Rehal, la mère de la mariée, quand elle n'est pas inquiète au sujet de sa fille, dort chez elle. Jeudi, très tôt le matin, elle va offrir aux mariés un litre de lait, des qràselLe singulier est qersûla. C'est un petit gâteau en forme de couronne, croustillant, fait ici avec de la semoule et enduit d'oeuf.– et un bouquet de menthe. Elle lave le visage de la mariée, qui ne peut quitter son lit. La famille du jeune homme, de son côté, présente un plateau contenant une théière, des gâteaux, des oeufs durs et des fruits secs. Les jeunes gens et les islan viennent prier avec le marié et on leur sert un petit déjeuner. Durant toute la journée, selon l'expression locale consacrée, "le thé travaille". En effet, tous les visiteurs sont tenus

de boire un verre de thé. Vers dix heures, les jeunes amies de la mariée lui apportent leurs cadeaux. En partant, elles reçoivent un sachet avec des bonbons, des noix et des gâteaux. Les islan offrent aussi de l'argent au marié. Vers cinq heures de l'après-midi arrive le "dhol asbâh", se composant de vingt à vingt-cinq plateaux portés par les tamzwarât, et contenant des habits, des bijoux, des ustensiles de ménage, des gâteaux, de la mahia, etc. Ce sont les cadeaux des parents de la mariée. La mère soulève sa fille du lit et la dépose sur la table dans la chambre voisine. Après le transport, elle lui offre un petit bijou en or. A ce moment, le marié s'approche et baise respectueusement la tête de sa belle-mère, geste qui est imité par sa femme. Dans la matinée, le rabbin, accompagné de deux témoins, vient examiner le linge tâché. – Cest une visite que la famille du marié impose au rabbin, qui examine si le sang est celui de la jeune fille ou celui d'une bête égorgée. –  Quand l'examen est positif, il dit: "Bonne augure, nous n'avons rien à dire". C'est alors que la mère de la mariée montre le drap à toute la famille et le garde.

Vendredi, on permet à la mariée de quitter son lit et de faire une entrée à la cuisine. Elle peut, si elle veut, aider aux travaux. L'après-midi, une tamzwarâ lavera la jeune épouse et lui mettra du hârqôs. La mariée se couvre le visage. On élève aussi une balançoire dans la cour, pour la cére­monie du lendemain.

Samedi matin, pendant que les hommes sont à la synagogue, toutes les femmes de la famille viennent chez la mère de la mariée et chantent autour d'un plateau, où est déposé le linge maculé. La mère charge le plateau sur sa tête, et, accompagnée des femmes, rend visite aux voisines et amies, occasion qui donne lieu à une distribution de mahia, de dattes et de bonbons. Chaque femme essaye d'attirer chez elle le groupe, car c'est un honneur pour elle de l'acueillir. Seules les jeunes filles s'enduisent leur yeux de ce sang.

Cette action, selon la croyance locale, accélérera leur mariage. Si la mariée ne jouit pas d'un bon renom, les jeunes filles s'abstiennent de le faire.

Les femmes chantent, dansent et poussent des zgarit. Après cette tournée, elles se retrouvent chez la mariée. On apporte une shina préparée spécialement pour le jeune couple; la mariée la découvre, goûte et dit: "malha, malha!". Elle en offre à ses amies et à toutes les assistantes.

De la synagogue, le marié, accompagné des islan et de nombreux invités qui chantent en son honneur, se présente chez ses beaux-parents, afin de les inviter au déjeuner. Sa belle-mère lui remet un louis d'or et deux pains de sucre. Tous les participants au déjeuner apportent leur shina. L'après-midi, pendant que la mariée se réjouit à la balançoire et qu'une vieille femme lui chante, ses amies collent au front de la chanteuse des pièces de monnaie.

Coutume identique chez les Berbères tunisiens. Voir H. de Montetv, op. cit., p. 63.

Mercredi matin, le marié va au marchéet, au retour, offre à sa femme un drap avec sept noeuds qui contiennent du henné, des dattes, des noix, du savon, des beignets, 'kdr et du khôl. Les islan viennent ouvrir les azdllumin de la mariée et lui remettent de l'argent. On emmène ensuite les mariés au ruisseau. Là, les parents servent du couscous et des oeufs aux invités. Les mariés répandent leur part sur la surface de l'eau. Les islan pèchent cinq petits poissons que la mariée doit avaler. Au retour, les femmes appliquent, en chantant, du henné sur la tête de la jeune épouse. Le soir, en présence du rabbin et de plusieurs invités, on célèbre de nouveau les "sept bénédictions". La mariée est maintenant libre de sortir, mais elle ne quittera pas encore la maison. C'est seulement à l'occasion d'une fête, comme Pessah ou Sukot, que ses parents l'invitent. Elle séjourne alors quelques jours chez eux. A son départ, ils lui offrent un mouton, qu'on couvre d'un foulard, et de la mahia. Les tamzwarât l'accompagnent, tout en chantant. En route, on offre aux passants de la mahia.

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