Azogui-Azogue-Azoubib

Azogui

Nom patronymique generalement considere comme d'origine espagnole, alteration de azogue, le mercure, et au figuré, trait de caractère: l'homme vif, ou fuyant qu'il est impossible d'attrapper ־ comme le mercure. C'est la tradition admise dans la famille et d'ailleurs, à Tanger, ils se faisaient appeler Azogue et non Azogui. On peut trouver un début de confirmation à cette explication dans le fait que le nom est attesté en Espagne dès le XVème siècle. Il est, en effet, notamment mentionné dans un document datant de 1458, citant Abraham Abenazogue et son fils Yossef habitant à Tolède. Sans contredire cette explication, il est possible de penser que le nom est encore plus ancien, peut-être apporté avec eux par des Juifs marocains installés au Moyen Age en Espagne. La terminaison en i indiquant généralement une origine, il est possible que Azogui soit l'ethnique de Azog, l'habitant d'Azog. Au Moyen Age, Azog ou Azok était dans le Tafilalet, au sud de la capitale Sijilmassa, une des étapes de la route des caravanes menant du Sahara à la Méditerranée, abritant une importante communauté juive, jusqu'à son déclin et sa disparition. D'ailleurs, une des familles Cohen du Maroc, pour se distinguer des autres, a ajouté à son patronyme sa localité d'origne: les Cohen-Azogue, voir par exemple, rabbi Pinhas Hacohen Azog, le saint patron de la communauté de Marrakech. La troisième explication, faisant appel à une origine hébraïque, ne vaut d'être citée que pour la séduc­tion de sa recherche: à l'instar d'Azoulay (voir Azoulay), Azogue serait formé des initiales du commandement interdisant aux Cohanim les mésalliances matrimoniales: "Aicha Zona Ou Groucha (lo) Ikahou, une femme non-vierge ou divorcée, il ne prendront pas…" Ce patronyme ne figure pas, bizarrement, sur la liste des noms courants au Maroc au XVIème siècle établie par rabbi Yaacob Tolédano dans son histoire des Juifs au Maroc, "Ner Hamaarab". Autres formes: Azogue, Benazogue. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté uniquement au Maroc, à Meknès, Rabat et Tanger.

ABRAHAM: Marchand de poudre d'or sanat, apporté par les caravanes d'Afrique Noire et exportée vers l'Europe par le port de Safi, première moitié du XVIIIème siècle.

 YEHOUDA: Grand négociant au port d'Agadir, seconde moitié du XVIIIème siècle.

YAMIN: Marchand de Salé, assassiné sur le territoire de la tribu des Dukkala près de Safi en 1790.

  1. MOCHE: Rabbin enseignant, célèbre à Meknès au début du siècle. Il passa de nombreuses années comme "mélamedau" au Talmud Torah de la petite ville de Sefrou et eut, parmi ses disciples, le futur grand rabbin de la communauté, rabbi David Obadia. A son retour à Meknès, il édifia une synagogue familiale au Nouveau Mellah qui portait son nom. Sa petite-fille est la mère de l'ancien ministre israélien de l'Intérieur, Arié Déry. Mêlant, dans l'antique tradition, la rabbanout à l'artisanat, il avait pourduivila tradition familiale de fabrication de savon noir à partir de l'huile d'olive. Cet artisanat, tombé en désuétude avec le Protectorat, supplanté par le savon de Marseille, connut un renou­veau passager au cours de la Seconde Guerre Mondiale en raison de la pénurie, le Maroc étant coupé de ses sources d'appro­visionnement traditionelles en métropole. 

YOSHOUA: Notable de la communauté de Meknès, il fut le secrétaire et le gendre du grand négociant Yaacob Ohana, avant de s'installer à son compte comme impor­tateur et receveur de la Poste Anglaise à Meknès et dans sa région. Mort en 1936. Son fils Itshak fut le principal marchand d'huile de Meknès. L'ancien ministre des Affaires Etrangères français, natif du Maroc, Michel Jobert, s'en est inspiré dans son livre autobiographique "La rivière aux grenades" pour tracer le portrait stéréotypique du marchand juif: "- Mardoché, l'interpellait Habert, tu dois être le plus riche du mellah de Meknès. Tu ne circules déjà plus sur une mule! La mule, la mule! bégayait Mardochée. Mais ce sont les Arabes qui nous l'imposent! Vous savez, Madame Habert, jamais au Maroc nous n'avons eu le droit de circuler à cheval, seulement sur une mule…!

 Bientôt, tu viendras me voir en Buick, avec un chauffeur, taquinait Habert. Tu l'as peut- être déjà, mais tu te dis qu'il vaut mieux arriver en camion pour que je ne crois pas que tu m'as roulé quand je t'ai vendu mon huile! …"

SALOMON: Notable de la communauté de Meknès, il joua un grand rôle dans le développement du Nouveau Mellah. Il fut en effet, après Baroukh Tolédano, l'agent de la société Mas qui racheta la colline surplombant le Vieux Mellah insalubre et surpeuplé, la lotit et la destina à la cons­truction d'un nouveau Mellah vaste et aéré, expérience unique qui influa grandement sur la physionomie de la communauté de Meknès au vingtième siècle. Il fut aussi, pendant la guerre, le fondateur du premier établissement industriel au mellah pour la fabrication de limonade.

 AVI: Educateur et militant sioniste au sein du mouvement de jeunesse pionnière Dror à Meknès dans les années cinquante. Membre du kibboutz Hakouk depuis sa alya au début des années soixante. Il fut, dans les années soixante-dix, délégué du Dror en France.

DAVID: Administrateur de sociétés à Casablanca, né à Meknès. Dévoué aux oeuvres de bienfaisance de la communauté, il est le trésorier de l'O.S.E. à Casablanca, Oeuvre de Secours à l'Enfance.

AZOUBIB

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un métier: marchand de zbib, les raisins secs. Selon une autre hypothèse, le nom serait d'origine hébraïque, dérivé de "azob" et indicatif d'une origine: traduction en hébreu du nom de la ville de Provence, Orange. Autre forme: Bouzbib. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Alger, Oran) et au Maroc (Tétouan).

  1. R. YOSSEF: Fils aîné de rabbi Néhoraï, descendant d'une célèbre famille de rabbanim algérois. Alors qu'il se trouvait à Alexandrie en 1665, il fut gagné aux idées du mouvement messianique de Shabtaï Zvi.
  2. SAADIA: Fils cadet de rabbi Néhoraï. Grand rabbin d'Alger à la fin du XVIIème siècle, début du XVIIIème, il mena avec beaucoup d'énergie la lutte contre les derniers vestiges du mouvement messianique de Shabtaï Zvi en Algérie. Il fut à la tête de sa communauté à une période très difficile, comme il le raconte dans la préface de son grand livre de morale, "Tokhakhot moussar", (Livourne, 1781). En 1706 notamment, le dey imposa à la communauté une très lourde contribution pour financer la guerre contre l’empereur du Maroc, Moulay Ismael, qui tenta vainement d'étendre son pouvoir sur la province de Tlemcen. Le dey menaça de fermer et de détruire toutes les synagogues de la ville si la contribution n'était pas versée à temps. Le rabbin et les notables écartèrent le danger en obtenant le paiement par tempéraments de l'amende. Auteur d'un commentaire du Livre des Psaumes, "Limoudé Adonaï", resté manuscrit. Vers la fin de sa vie, il monta à Jérusalem où il mourut sans laisser de descendants.
  3. NEHORAI: Grand Rabbin d'Alger, seconde moitié du XVTÏIème siècle. Il composa plusieurs prières, entrées dans la liturgie des synagogues d'Alger pour la commémoration du second Pourim d'Al­ger, célébrant l'échec des troupes espagnoles commandées par le comte O'Reilly à conquérir Alger en 1775, malgré un long siège, célébré depuis chaque année le 11 du mois de Tamouz. Il mourut en 1785.
  4. YOSSEF: Fils de rabbi Néhoraï. Président du tribunal rabbinique au cours de la grande crise morale de la direction de la communauté à la fin du XVIIIème siècle. Il avait dû sa nomination à l'influence de son oncle maternel, le grand négociant Abraham Bouchara. En 1790, il se rendit à Livourne pour veiller à l'impression de son grand ouvrage, "Yamin Ahadim", recueil de sermons pour le chabbat et les jours de fête. A son retour, il reprit la direction spirituelle de la communauté. Tombé malade, il s'installa à Blida où il mourut en 1794.
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