.Une histoire de familles-J.Tol


AYOUN-AZAN-AZAR

AYOUN

Nom patronymique d'origine hébraïco-berbère, francisation de Hayoun, augmentatif de Hay qui signifie il est vivant, un des très nombreux patronymes votifs liés à la vie, équivalent de l'arabe Ayache et du latin Vidal, Vital. Autres formes, précédé de l'indice de filiation: Benayoun, Hayoun. Au XXème siècle, nom particulièrement répandu, porté sous cette forme en Algérie (Oran, Alger, Nedromah, Constantine, Souk-Akhras, Batana, Biskra, Sétif) et en Tunisie et au Maroc sous la forme de Hayoun. Au Maroc, il est porté le plus usuellement précédé de l'indice de filiation berbère O'hayoun, O'hayon et nous l'étudierons à part.

ROBERT (1926-1996): Ecrivain, critique et cinéaste français, né à Port Lyautey, Maroc, mort à Paris. Fervent cinéphile, épris de surréalisme, il avait fondé en 1950 la revue "L'Age du cinéma" avec Ado Kyrou qui ne publia que cinq numéros. Il se joignit ensuite en 1952 à la revue "Positif la revue rivale des "Cahiers du Cinéma", à laquelle il collabora jusqu'à sa mort. De 1972 à 1983, il fut le critique cinématographique de l'hebdomadaire parisien "Le Point". Particulièrement attiré par les comiques américains, il a publié un grand nombre d'ouvrages, dont "L'Antho­logie du non-sens" (Paris, 1959), "Le Dessin animé après Walt Disney" (Paris, 1961,; "L'Erotique du surréalisme" (Paris, 1965), "Bonjour M. Jerry Lewis" (Paris, 1972), "Les frères Marx" (Paris, 1980), "Alain Resnais, arpenteur de l'imaginaire" (Paris, 1980), "Le Regard de Buster Keaton (Paris, 1982), "Woody Allen: au-dela du langage, ( Paris, 1985). Il essaya seux reprises, sans grand succes , dans la realisation, tournant, "Paris n'exiate pas" ( 1969) et :Serieux comme le plaisir" (1975)

MAURICE:

Avocat. Un des héros de la Resistance à Alger au cours des sombres anees 1940-1942. Le groupe qu'il commandait avait été chargé, la veille du debarquement américain du 8 novembre 1942, de prendre le Palais d'Eté, résidence ru Gouverneur Général de l'Algérie et centre névralgique du commandement des autorités fidèles au gouvernement de Vichy. Sur les cent hommes mobilisés, il ne s'en présenta que trente, en majorité juifs, dont son assistant l'avocat Raymond Abécassis, Gilbert Timsit, Sauveur Elbaz, Lucien Saïag, André Gabay, René Blum, Simon Morciano, Sylvain Ayache, Paul Nedjar, Alphonse Cherqui, Joseph Struck, Armand Bénichou, Fernand Khemis, Maxime Hagay, Robert Rekassa, Sauveur Guérabli, Jo Karsenty, Albert Sciari et Elie Hazan. Malgré ces défections de dernière minute, grâce à l'effet de surprise, la mission fut couronnée d'un total succès, paralysant pendant les premières vingt- quatre heures critiques pour le succès de l'opération "Torch", toute résistance organisée au débarquement américain qui devait marquer le véritable tournant de la guerre.

RICHARD: Historien français, né à Oran, descendant d'une famille originaire de Tétouan. Docteur en histoire, licencié d'hébreu, il est maître de conférences en civilisation d'Israël (monde sépharade) à l'Institut National de Langues et Civili­sations Orientales et enseigne l'histoire des Juifs d'Afrique du Nord à l'Université Paris VII. Auteur de nombreuses études parues dans les revues spécialisées, dont "Les juifs de France, de l'émancipation à l'intégration (1789-1888), "Les Juifs d'Algérie" (1830- 1905), analyse des archives consistoriales sous la direction de Gérard Nahon, et de trois livres: "Les juifs d'Algérie: deux mille ans d'histoire" (Paris, 1982), en collabo­ration avec le journaliste Bernard Cohen, "Sépharades d'hier et d'aujourd'hui – 70 portraits", en collaboration avec Vidal Séphiha (Paris, 1992), "Typologie d'une carrière rabbinique: l'exemple de Makhir Charleroi". Ce livre monumental, en deux tomes, basé sur sa thèse de doctorat, paru à Paris en 1993, a reçu le Prix Zadok Cohen. Il retrace la carrière d'un rabbin français qui joua un grand rôle dans l'évolution de la communauté d'Oran à la fin du siècle dernier.

AZAN

Nom patronymique d'origine hébraïque, francisation de Hazan, le chantre, l'officiant (voir Hazan). Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Alger, Saint-Denis du Sig, Constantine).

AZAR

Nom patronymique d'origine hébraïco-arabe, sans doute diminutif judéo-arabe du prénom biblique Elazar qui a pour signification Dieu a aidé, porté par le fils du Grand Prêtre Aharon et qui lui succéda à sa mort. Ce prénom était encore donné jusqu'à nos jours dans les communautés juives marocaines, mais dans le judéo-arabe il était devenu synonyme, avec une pointe de dérision, d'anonyme, d'une personne indéterminée: un tel. Autre forme: Azaria Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie (Tunis, Sousse, Sfax) et au Maroc (Sous, Agadir, Safi, Mogador, Rabat).

OUAZANA-OUDAY-OUTMEZGUINE

OUAZANA

Nom patronymique au sens et à l'origine difficiles à cerner. A première vue, il semble que le nom soit d'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère, l'homme équilibre, mesuré. 11 serait alors synonyme du patronyme Uzan porté en Tunisie. Mais l'indice de filiation Oua semble indiquer une origine berbère, d'autant plus qu'il existe au Maroc et en Algérie plusieurs localités portant un nom proche: Ouezzane au nord-est du Maroc, douar des Ait Ouzana dans l'oude Ziz au Tafilalet. David Corcos confirme cette piste berbère en précisant que c'est un ancien prénom d'homme porté dans la confrérie berbère des Zenata autrefois judaïsée, tombé en désuétude et qui n'a été préservé que comme nom patronymique chez les Juifs. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté essentiellement au Maroc (Fès, Rabat, Tafilalet, Marrakech), mais également en Algérie (Oran, Mascara ).

  1. ABRAHAM:

Saint dont le tombeau cimetière de Ait Boudial, dans le Tafilalet, était un lieu de pèlerinage locale. Selon la tradition il est né à Sakoura dans l'Atlas et a vécu au début du siècle dernier. Le tombeau de son frère David, était également l'objet de vénération.

  1. ELIEZER:

 Président du Comité de la Communauté de Marrakech dans les années quarante.

 RAYMOND:

 Economiste israélien, né à Rabat. Arrivé en Israël en 1966 dans le cadre du mouvement Oded, il intégra après ses études à l'Université Hébraïque de Jérusalem, l'Institut des Statistiques où il fit     longtemps chargé du calcul de l'indice des prix.

OUDAY

Nom patronymique d'origine berbère, déformation de Aouday, diminutif de Iddo, Judah, désignant en berbère le Juif en général, à rapprocher de l'arabe Yihoudi. Autre forme : Aouday. Au XXème siècle, nom extrêmement rare porté uniquement au Maroc (Tanger, Meknès) et en Algérie (Oran, Aïn-Sefa).

  1. YAHYA: Célèbre rabbin à Tanger, qui continua pendant longtemps à porter mort en 1727. 11 fut le fondateur de la première synagogue de la ville portuaire, qui continua pendant longtemps à porter son nom, Slat rabbi Yahya.

OUTMEZGUINE

Nom patronymique d'origine berbère, indicatif d'une particularité physique: l'homme aux petites oreilles. Le rabbin Eisenbeth s'appuyant également sur l'origine berbère lui donne un autre sens: veillard. Autre explication proche, ethnique de la tribu des Ait Imezguin, dans le Sous ou de la bourgade de Tamezgan, près d'Agadir qui comptait une importante population juive jusqu'à sa destruction par un marabout en 1442. Le nom figure dans la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIèmme siècle. Autres formes: Amezguine, Atmezguine. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc (Sous, Casablanca) et en Algérie ( Oranais).

ואענונו, בן וואליד, בן ווחנא, וותמזגין

ELIAHOU: Médecin personnel du sultan Moulay Slimane ( 1792- 1823) appelé dans les sources rabbiniques, Hahassid le pieux, pour avoir permis à la communauté  juive du Maroc de se reprendre après le grand cataclysme que fut le régne sanguinaire de son prédecessseur Moulay Lyazid (1790-92). Très versé dans les traités de Maïmondie et les plantes médicinales, il était connu comme un des derniers grands médecins de l'ancien Maroc.

Azencot-Une histoire de familles-JosephToledano

une-histoire-fe-familles

AZENCOT

Nom patronymique d'origine berbère, appelatif de la gazelle, et au figuré, beau, élégant, parfait comme la gazelle. Son équivalent en arabe est Ghozlan, et en hébreu Elofer. Le nom est attesté au Maroc dès le XVlème siècle, en particulier à Marrakech, qui semble être le berceau de la famille marocaine. Autres orthographes: Azancot, Azincot, Azoncot. Azencoth. Au XXème siècle, nom rare, porté au Maroc (Tanger, Marrakech, Safi, Casablanca), par émigration en Amazonie, au Brésil et au Portugal, en Algérie (Oran, Alger, Genyville, Sahara).

  1. SAADIA BAR LEVY: Rabbin et célèbre poète à Marrakech au XVIIIème siècle, auteur d'un commentaire sur le Livic J'Esther: "Sefer Igueret Hasofrim". Son poème, Igueret Hapourim fut imprimé à Amsterdam en 1647.

HAIM: Fils de Sasson, fondateur de la célèbre famille de diplomates à Tanger. Issu d'une famille originaire de Marrakech, installée dans la ville portuaire vers la fin du XVIIIème siècle. Il entra en 1820 comme employé au consulat de France, qui servait en fait d'ambassade, la loi islamique ne permettant pas aux ambassadeurs chré­tiens de résider en permanence dans la capitale sainte, Fès. Mort très jeune à l'âge de 28 ans, dans l'exercice de ses fonctions, en attrapant la peste, en portant secours à un bâteau français échoué au large de la ville. Il laissa trois jeunes orphelins qui connurent un destin mouvementé.

 DAVID: Fils aîné de Hayim. Il succéda à son père en 1837, à l'âge de 18 ans, comme drogman au consulat de France et épousa la fille d'un autre serviteur de la France, Abraham Benchimol. Il accueillit chez lui le peintre Delacroix, lors de sa visite historique au Maroc (voir le livre de René Arama) et c'est chez lui qu'il fit les portraits des jeunes juives dont il éternisa l'exceptionnelle beauté. Il participa en 1844 aux négociations entre la France et le Maroc au sujet de la cessation de l'aide marocaine aux rebelles algériens d'Abdel- Kader. Quand les pourparlers prirent fin par la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, David reçut la mission de se rendre à Cadix assurer le ravitail­lement de l'escadre française de l'Amiral de Joinville, qui s'apprêtait, en représailles, à bombarder Tanger 11 réussit à échapper à la vigilance des douaniers marocains, qui avaient reçu l'ordre d’empêcher son départ, et à rejoindre le navire amiral. Là, raconte la légende populaire, il s'était étendu, mort de fatigue, sur une chaise longue, sur le pont du navire et s'était endormi. Il vit alors en rêve le saint vénéré de Tanger, rabbi Messod Bouzaglo qui lui ordonna d'un ton péremptoire: "David, lève-toi !". Réveillé en sursaut, il entendit un officier lui annoncer que l'amiral de Joinville désirait le voir. A peine s'était-il levé de sa chaise, qu'un boulet de canon tiré de la côte par les Marocains, la toucha de plein fouet, la réduisant en cendres. La ville fut presque entièrement rasée par la flotte française, mais comme il n'y eut pas de victimes dans la communauté juive, elle devait, on le sait, instituer un petit Pourim pour perpétuer le souvenir de ce miracle, "Pourim de la Bombas". La maison de David n'échappa pas aux obus français et fut totalement détruite. Devant le refus des autorités françaises de le dédommager convenablement, il démissionna de ses fonctions officielles, mais resta au service de la France, comme fournisseur officiel de la flotte. Son bazar devint le pôle d'attraction du tout Tanger et des visiteurs étrangers. Parmi les plus célèbres: le Prince de Galles, le futur roi Edouard VI et Alexandre Dumas. Dans son camet de route, "Le Véloce", l'auteur des "Trois Mousquetaires" s'émerveillait de sa richesse et vantait ses qualités humaines exceptionnelles: "Je souhaite aux plus honnêtes des Chrétiens de ma connaisNince, la politesse, la probité et le désin- eressement d'hommes comme David Azencot". En 1860, au moment de la guerre entre l'Espagne et le Maroc, il se réfugia, comme tous les notables juifs de la ville, en Espagne. Il revint à Tanger après '.a. victoire espagnole et y mourut quinze ins plus tard, laissant deux fils, Abraham et Moses. Ses descendants devaient rester es fournisseurs attitrés de la marine française jusqu'aux années trente.

 MOSES: Le plus jeune des fils de Haim. A la mort de son père, il fut placé à l'école des Pères Fransiscains espagnols qui 1 enlevèrent à l'âge de 9 ans. Conduit clan­destinement en 1819 à Madrid, il fut baptisé sous le nom de Fernando, le roi Ferdinand VII lui-même lui servant de parrain. Il accéda à de hautes fonctions à la Cour et fut le précepteur du Prince des Asturies, le futur roi Alphonse XII. Il fut chargé, en raison de sa connaissance du Maroc, des négociations qui suivirent la guerre espagno-marocaine de 1860. Cette guerre, provoquée par l'Espagne, devait rappelons-le, se terminer rapidement par la déroute de l'armée marocaine, incapable, faute de matériel, de faire face à une armée plus moderne. Les Espagnols conquirent Tétouan et y seraient restés définitivement sans la pression des autres pays européens et en premier lieu, l'Angleterre, qui, pour interdire à tout autre pays de prendre pied sur le détroit de Gibraltar, s'était érigée en défenseur de l'intégrité territoriale de !Empire Chérifien. Les négociations, qui se déroulèrent dans la maison de son frère David à Tanger, aboutirent, en 1862, à la signature d'un traité de paix, prévoyant en contrepartie de l'évacuation de Tétouan, le paiement par le Maroc d'énormes répara­tions de guerre. Il revint à Tanger en 1875 pour les funérailles de son frère David. Il fut ensuite nommé consul d'Espagne à Casablanca, où il prit à son service Tanger. Dans les années trente, face à la montée du nazisme et du fascisme, il publia nombre d'articles et de brochures contre l'antisémitisme et pour la défense de la religion juive, dont "Polemica religiosa en defensia de los Judiôs" et "A proposito de los metodos mediovales usados por el nazismo alleman". Il émigra au Venezuela, où il fut secrétaire général de la région pétrolière de Macaraïbo .

  1. MOSES (1895-1982): Fils de rabbi Yehouda, une des dernières grandes figures de la communauté de Tanger. Il fut secrétaire général de la dynamique Asso­ciation des Anciens Elèves de l'Ecole de l'Alliance Israélite Universelle dans les années 1920, et contribua à la fondation de l'asile de vieux Sabah-Larédo. Militant sioniste, il publia dans les années trente, dans l'organe des nationalistes marocains "L'Action du Peuple", un retentissant article en défense du sionisme sous le titre de "Sionisme et Islamisme dans la polémique sur la légitimité de la Déclaration Balfour". Laissant de côté les arguments politiques, il mettait en exergue les arguments religieux pour tenter de convaincre les Arabes d'accepter l'idée sioniste: "à nos frères musulmans nous disons: comme nous, vous croyez en un Dieu unique. Comme nous, vous reven­diquez comme ancêtre le patriarche Abraham. Or le même livre qui nous dési­gne à nous et à vous comme descendants de Sidna Ibrahim, contient aussi la promesse de Dieu à Abraham au sujet de la Terre Promise." Il fut élu membre de la Commission Exécutive de la Fédération Soniste de France, section du Maroc, en 1939.

ABRAHAM: Fils de rabbi Yéhouda. Homme d'affaires et assureur, actuel prési­dent de la communauté de Tanger, poste qu'il occupe depuis les années 1980.

ABRAHAM-BABY: Homme d'affaires et militant communautaire à Casablanca, descendant d'une famille originaire de Marrakech. Vice-président du Comité de la Communauté de Casablanca, chargé de la jeunesse et des oeuvres de bienfaisance. Ancien président de l'O.S.E.. Victime, en 1996, d'un mystérieux attentat qui jeta un moment la panique dans la communauté, il fut blessé par balles à la sortie de sa maison, sans doute par un fanatique musulman (?).

AZERAD-AZEROUAL-AZIZA

AZERAD-AZEROUAL-AZIZA

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un métier: le fabricant de cottes de maille. Le nom est attesté au Maroc dès le XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à l'époque. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Meknès, Fès, Taza, Rabat, Agadir) et en Algérie (Alger).

  1. YAHYA: Rabbin célèbre en son temps à Meknès, mort en 1598.
  2. SHELOMO: Rabbin à Alger, fin du siècle dernier et première moitié de notre siècle. Auteur d'un livre de commentaires: "Sefer Néoré Or", (Alger, 1893).

 ELIAHOU: Notable de la communauté de Meknès, il avait maintenu vivante, jusqu'au milieu des années cinquante,la tradition familiale de fournir gratuitement à la fête de Pessah, le "harosset", à une grande partie des membres de la communauté, harosset qu'il fabricait lui-même à ses frais, après s'être rituellement purifié.

YAACOB: Violoniste et fondateur d'un orchestre de musique andalouse à Meknès. Il a enregistré un grand nombre de disques et, après sa alya en Israël dans les années soixante, il a continué à se produire dans des concerts et mariages. Il accompagne la chorale "Tsfon Maarab" de l'Université de Haïfa, spécialisée dans le répertoire juif marocain, fondée par le professeur Yossef Chétrit. Mort en 1997.

AZEROUAL

Nom patronymique d'origine berbère, porté dans tout le Maghreb, aussi bien par les Juifs que par les Musulmans, textuellement multicolore, indicatif d'une particularité physique: celui qui a les deux yeux de couleurs différentes. Le nom était déjà porté en Espagne dès le XlVème siècle, sous la forme proche de Zareyal, mais il ne figure pas sur la liste Tolédano des noms usuels au Maroc au XVIème siècle, ce qui confirme que ce ne fut au départ qu'un surnom, un sobriquet. Dans ma ville natale, Meknès, il y avait une famille Bensimon qui n'était connue que sous ce sobriquet, mais qui tenait jalousement à conserver son véritable patronyme et voyait dans ce sobriquet une injure ! David Corcos rapporte qu'il y avait aux XVIIème-XVIÏÏème siècles, une riche famille de marchands de ce nom à Taza, dans l'Est du Maroc. Autre forme, précédé de l'indice de filiation: Ben Azeroual. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc et en Algérie.

  1. AYOUCH: Rabbin-juge à Fès au XVIIème siècle. Il fut un des signataires de la Takana de 1698 limitant le montant de la dot pour tenir compte de l'appauvrissement d'une grande partie de la commu nauté, suite au poids excessif des impôts levés par l’empereur Moulay Ismael, pour fmancer ses guerres et ses travaux gigantesques de construction. L'ordonnance limita le montant de la dot et interdit tout apport supplémentaire de la part de la mariée – les notaires reçurent l'ordre d'inscrire obligatoirement ces clauses dans tous les contrats de mariage, Ketoubot qu'ils auraient à rédiger.

 DANI AZRIELI: Juriste et administrateur israélien, né au Maroc. Militant du parti – sépharade Tami fondé par Aharon Abehséra, il fut nommé, au début des années quatre-vingts, directeur général du Bitouah Léumi, les Assurances Nationales. A la fin de son mandat, il reprit son cabinet d'avocat à Jérusalem.

YVES: Journaliste français, né à Paris en A la fin de son mandat, il reprit son cabinet 1964, dans une famille originaire d'Al- d'avocat à Jérusalem, gérie. Auteur (en collaboration) d'un livre qui fit grand bruit à sa sortie en 1994, "Mitterand et les Juifs", et en 1996, de  "Foi et République", entretiens sur les rapports entre la politique et la religion avec les représentants du judaïsme, rabbib de France joseph Sitruk; de l'Islam l'imam de la mosquée de Paris, D. Boubakeur, et de la chrétienté, Monseigneur Delporte et le pasteur Jacques Stewart.

AZIZA

Prénom féminin arabe qui a pour sens la chérie, la bien-aimée, porté encore de nos jours aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans au Maroc. Autre explication, partant de l'origine berbère du nom: l'homme aux yeux bleus. Le patronyme ne figure pas dans la liste des noms de famille usuels au Maroc au XVIème siècle, il a donc dû être introduit plus tardivement. Selon David Corcos, le berceau de cette famille du sud du Maroc, est au Sahara. Autre forme: Aziz. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au sud du Maroc et à Casablanca, en Algérie (Oranais, Constantine) et en Tunisie.

GERMAINE: Femme de lettres française originaire d'Algérie, auteur du roman "Les  Chambres closes" (Paris, 1980).

CLAUDE: Historien français, né en Tunisie. Auteur d'une étude sur l’empereur romain Tertulien: "Tertulien et le Judaïsme" (Nice, 1977).

Azogui-Azogue-Azoubib

Azogui

Nom patronymique generalement considere comme d'origine espagnole, alteration de azogue, le mercure, et au figuré, trait de caractère: l'homme vif, ou fuyant qu'il est impossible d'attrapper ־ comme le mercure. C'est la tradition admise dans la famille et d'ailleurs, à Tanger, ils se faisaient appeler Azogue et non Azogui. On peut trouver un début de confirmation à cette explication dans le fait que le nom est attesté en Espagne dès le XVème siècle. Il est, en effet, notamment mentionné dans un document datant de 1458, citant Abraham Abenazogue et son fils Yossef habitant à Tolède. Sans contredire cette explication, il est possible de penser que le nom est encore plus ancien, peut-être apporté avec eux par des Juifs marocains installés au Moyen Age en Espagne. La terminaison en i indiquant généralement une origine, il est possible que Azogui soit l'ethnique de Azog, l'habitant d'Azog. Au Moyen Age, Azog ou Azok était dans le Tafilalet, au sud de la capitale Sijilmassa, une des étapes de la route des caravanes menant du Sahara à la Méditerranée, abritant une importante communauté juive, jusqu'à son déclin et sa disparition. D'ailleurs, une des familles Cohen du Maroc, pour se distinguer des autres, a ajouté à son patronyme sa localité d'origne: les Cohen-Azogue, voir par exemple, rabbi Pinhas Hacohen Azog, le saint patron de la communauté de Marrakech. La troisième explication, faisant appel à une origine hébraïque, ne vaut d'être citée que pour la séduc­tion de sa recherche: à l'instar d'Azoulay (voir Azoulay), Azogue serait formé des initiales du commandement interdisant aux Cohanim les mésalliances matrimoniales: "Aicha Zona Ou Groucha (lo) Ikahou, une femme non-vierge ou divorcée, il ne prendront pas…" Ce patronyme ne figure pas, bizarrement, sur la liste des noms courants au Maroc au XVIème siècle établie par rabbi Yaacob Tolédano dans son histoire des Juifs au Maroc, "Ner Hamaarab". Autres formes: Azogue, Benazogue. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté uniquement au Maroc, à Meknès, Rabat et Tanger.

ABRAHAM: Marchand de poudre d'or sanat, apporté par les caravanes d'Afrique Noire et exportée vers l'Europe par le port de Safi, première moitié du XVIIIème siècle.

 YEHOUDA: Grand négociant au port d'Agadir, seconde moitié du XVIIIème siècle.

YAMIN: Marchand de Salé, assassiné sur le territoire de la tribu des Dukkala près de Safi en 1790.

  1. MOCHE: Rabbin enseignant, célèbre à Meknès au début du siècle. Il passa de nombreuses années comme "mélamedau" au Talmud Torah de la petite ville de Sefrou et eut, parmi ses disciples, le futur grand rabbin de la communauté, rabbi David Obadia. A son retour à Meknès, il édifia une synagogue familiale au Nouveau Mellah qui portait son nom. Sa petite-fille est la mère de l'ancien ministre israélien de l'Intérieur, Arié Déry. Mêlant, dans l'antique tradition, la rabbanout à l'artisanat, il avait pourduivila tradition familiale de fabrication de savon noir à partir de l'huile d'olive. Cet artisanat, tombé en désuétude avec le Protectorat, supplanté par le savon de Marseille, connut un renou­veau passager au cours de la Seconde Guerre Mondiale en raison de la pénurie, le Maroc étant coupé de ses sources d'appro­visionnement traditionelles en métropole. 

YOSHOUA: Notable de la communauté de Meknès, il fut le secrétaire et le gendre du grand négociant Yaacob Ohana, avant de s'installer à son compte comme impor­tateur et receveur de la Poste Anglaise à Meknès et dans sa région. Mort en 1936. Son fils Itshak fut le principal marchand d'huile de Meknès. L'ancien ministre des Affaires Etrangères français, natif du Maroc, Michel Jobert, s'en est inspiré dans son livre autobiographique "La rivière aux grenades" pour tracer le portrait stéréotypique du marchand juif: "- Mardoché, l'interpellait Habert, tu dois être le plus riche du mellah de Meknès. Tu ne circules déjà plus sur une mule! La mule, la mule! bégayait Mardochée. Mais ce sont les Arabes qui nous l'imposent! Vous savez, Madame Habert, jamais au Maroc nous n'avons eu le droit de circuler à cheval, seulement sur une mule…!

 Bientôt, tu viendras me voir en Buick, avec un chauffeur, taquinait Habert. Tu l'as peut- être déjà, mais tu te dis qu'il vaut mieux arriver en camion pour que je ne crois pas que tu m'as roulé quand je t'ai vendu mon huile! …"

SALOMON: Notable de la communauté de Meknès, il joua un grand rôle dans le développement du Nouveau Mellah. Il fut en effet, après Baroukh Tolédano, l'agent de la société Mas qui racheta la colline surplombant le Vieux Mellah insalubre et surpeuplé, la lotit et la destina à la cons­truction d'un nouveau Mellah vaste et aéré, expérience unique qui influa grandement sur la physionomie de la communauté de Meknès au vingtième siècle. Il fut aussi, pendant la guerre, le fondateur du premier établissement industriel au mellah pour la fabrication de limonade.

 AVI: Educateur et militant sioniste au sein du mouvement de jeunesse pionnière Dror à Meknès dans les années cinquante. Membre du kibboutz Hakouk depuis sa alya au début des années soixante. Il fut, dans les années soixante-dix, délégué du Dror en France.

DAVID: Administrateur de sociétés à Casablanca, né à Meknès. Dévoué aux oeuvres de bienfaisance de la communauté, il est le trésorier de l'O.S.E. à Casablanca, Oeuvre de Secours à l'Enfance.

AZOUBIB

Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un métier: marchand de zbib, les raisins secs. Selon une autre hypothèse, le nom serait d'origine hébraïque, dérivé de "azob" et indicatif d'une origine: traduction en hébreu du nom de la ville de Provence, Orange. Autre forme: Bouzbib. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Alger, Oran) et au Maroc (Tétouan).

  1. R. YOSSEF: Fils aîné de rabbi Néhoraï, descendant d'une célèbre famille de rabbanim algérois. Alors qu'il se trouvait à Alexandrie en 1665, il fut gagné aux idées du mouvement messianique de Shabtaï Zvi.
  2. SAADIA: Fils cadet de rabbi Néhoraï. Grand rabbin d'Alger à la fin du XVIIème siècle, début du XVIIIème, il mena avec beaucoup d'énergie la lutte contre les derniers vestiges du mouvement messianique de Shabtaï Zvi en Algérie. Il fut à la tête de sa communauté à une période très difficile, comme il le raconte dans la préface de son grand livre de morale, "Tokhakhot moussar", (Livourne, 1781). En 1706 notamment, le dey imposa à la communauté une très lourde contribution pour financer la guerre contre l’empereur du Maroc, Moulay Ismael, qui tenta vainement d'étendre son pouvoir sur la province de Tlemcen. Le dey menaça de fermer et de détruire toutes les synagogues de la ville si la contribution n'était pas versée à temps. Le rabbin et les notables écartèrent le danger en obtenant le paiement par tempéraments de l'amende. Auteur d'un commentaire du Livre des Psaumes, "Limoudé Adonaï", resté manuscrit. Vers la fin de sa vie, il monta à Jérusalem où il mourut sans laisser de descendants.
  3. NEHORAI: Grand Rabbin d'Alger, seconde moitié du XVTÏIème siècle. Il composa plusieurs prières, entrées dans la liturgie des synagogues d'Alger pour la commémoration du second Pourim d'Al­ger, célébrant l'échec des troupes espagnoles commandées par le comte O'Reilly à conquérir Alger en 1775, malgré un long siège, célébré depuis chaque année le 11 du mois de Tamouz. Il mourut en 1785.
  4. YOSSEF: Fils de rabbi Néhoraï. Président du tribunal rabbinique au cours de la grande crise morale de la direction de la communauté à la fin du XVIIIème siècle. Il avait dû sa nomination à l'influence de son oncle maternel, le grand négociant Abraham Bouchara. En 1790, il se rendit à Livourne pour veiller à l'impression de son grand ouvrage, "Yamin Ahadim", recueil de sermons pour le chabbat et les jours de fête. A son retour, il reprit la direction spirituelle de la communauté. Tombé malade, il s'installa à Blida où il mourut en 1794.

Une histoire de familles-JosephToledano-Azoulay-Premiere partie

AZOULAY

Nom patronymique porté par une des plus illustres familles sépharades. Son origine et son sens ont donné lieu à plusieurs interprétations. La plus originale et la moins convaincante, malgré sa recherche et sa grande popularité, est celle qui était de tradition dans la famille et qui lui attribue une origine hébraïque. Ce patronyme, Azouly, serait constitué des initiales hébraïques des mots composant le verset 21-7 du Lévitique: "Aïcha Zona Ohulela Lo Ykahou". Ce commandement, exclusivement réservé aux prêtres, interdit aux membres de la famille Cohen les mésalliances matrimoniales, d'épouser une femme non-vierge (divorcée) ou de mauvaises moeurs. Théoriquement donc, il ne concerne en rien la famille Azoulay, mais dans son désir de sainteté, le fondateur de la famille aurait pris volontairement sur lui et ses descendants, de se conformer à la sévérité de ce comman­dement pour préserver la pureté de la famille à l'égal des Cohanim. Mais comme une telle explication pouvait semer le doute et faire croire qu'au contraire, la famille Azoulay était une famille de Cohen ayant perdu son privilège de prêtrise, n'en conservant en souvenir nostalgique que ce commandement, déjà dès le XVÏIème siècle, un des plus grands rabbins de la famille, rabbi Abraham Azoulay de Marrakech, avait totalement rejeté l'authenticité d'une telle interprétation, et menacé même de "hérem", excommunication, quiconque y ferait référence à l'avenir ! Malgré cette menace, cette explication a vainement gardé sa popularité jusqu'à nos jours. Autre explication plus plausible: nom patronymique d'origine espagnole, dérivé de azul, bleu, fabricant des célèbres azulejos, carreaux de céramique peints en motifs à dominante bleue. On peut peut-être y trouver un début de confirmation dans la célébrité acquise par la famille Azoulay d'Italie aux XVIème- XVIIèmes siècles justement dans la fabrication de plats de céramique pour Pessah et le chabbat, appréciés dans toute l'Europe – expertise acquise en Espagne avant l'expulsion. La troisième explication, soutenue par Abraham Larédo, fait appel à une origine berbère, dérivé de "Izil" qui signifie bon, équivalent des patronymes arabes Taïeb, Elmaleh et de l'espagnol, Bueno. Il existe effectivement au sud du Maroc, une tribu berbère qui porte un nom proche: les Ait Tazoulaït, et en Algérie, près de Tiaret, la tribu des Bouzoulaï. Ismael Hamet penche également pour une origine berbère qui pourrait se confondre avec Assouline, les deux s se transformant en z: Azoulin. L'objection est que ce patronyme, inconnu des Musulmans, est porté dans toutes les communautés juives du bassin méditérrannéen et pas seulement au Maghreb berbère. Le nom est attesté en Espagne au XVème et au Maroc au XVIème, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays à l'époque. Au XXème siècle, nom particulièrement répandu, porté dans les trois pays du Maghreb, mais surtout au Maroc (Fès, Marrakech, Mazagan, Sefrou, Safi, Mogador, Casablanca, Tétouan, Tanger, Larache, Meknès, Rabat, Oujda) et par émigration à Gibraltar ; en Algerie – Oran, alger, tlemcen, Mostaganem, Mascara, Marnia, saida, Sidi Bel abes, constantine, Bone, Guelma, Setif, Souk Akhras), et en Tunisie – Tunis, Sousse, Gabes, Bizerte).

  1. ABRAHAM: Dit le Premier, ancêtre de la famille au Maroc. Il est arrivé à Fès en 1492 avec la grande vague des Expulsés d'Espagne.
  2. MESSOD: Plus connu dans les chro­niques anciennes comme Messod Hammarabi, le Maghrébin, ou rabbi Messod plein de lumière, euphémisme hébraïque pour désigner les aveugles. Il quitta le Maroc vers la fin du XVIème siècle pour se joindre au centre de la Kabbale à Safed, où il acquit une grande réputation comme l'un des meilleurs connaisseurs de la doctrine de rabbi Itshal Lourié, le fondateur de la Kabbale pratique, formant un grand nombre de disciples venus du Maghreb, de Turquie et d'Europe de l'est.
  3. ABRAHAM (1570-1644): Dit le Second. Fils de rabbi Messod, c'est le fondateur d'une dynastie de rabbins qui devaient s'illustrer pendant près de deux siècles. Né à Fès, petit-fils de rabbi Abra­ham le Premier. Après une très solide formation dans la grande tradition espa­gnole, aussi bien dans les études sacrées que profanes – philosophie, mathéma­tiques, astronomie – il s'éprit de la Kabbale après la lecture des oeuvres de rabbi Moché Cordobéro et décida de quitter Fès vers 1612. La traversée fut mouvementée et leur navire, fortement endommagé, faillit sombrer avant de trouver refuge dans le port de Damiette, en Turquie. Les passagers furent contraints de passer la nuit à terre, mais la tempête qui ne s'était pas calmée, devait submerger le bâtiment déserté, qui disparut mystérieu­sement sous les flots avec toute sa cargaison. Pour commémorer ce miracle, rabbi Abraham adopta une nouvelle signature sous forme de bâteau. Il s'installa à Hébron, près des tombeaux des Patriarches, où il resta jusqu'à sa mort, à l'exception de quelques années passées à Gaza pour fuir l'épidémie de peste qui décimait Hébron et Jérusalem. Il laissa une oeuvre considérable qui ne commença à être imprimée qu'après sa mort. Ses deux ouvrages de commentaires sur le livre de base de la Kabbale, le Zohar, sont devenus des classiques: "Hessed léabraham" (Amsterdam, 1685) et "Kiriat Araba". Auteur également de commentaires bibli­ques et sur la Halakha dont "Zoharé Hama" (Venise, 1654) et "Ahaba bétanouguim" (Jérusalem, 1986). Universellement connu comme Kabbaliste, son oeuvre de commentaire n'est pas moins profonde, comme l'a démontré le chercheur israélien, Israël Maimarane, qui lui a consacré sa thèse de doctorat publiée en livre: "Le libre arbitre dans les écrits de Rabbi Abraham Azoulay" (Jérusalem, 1993). Une pieuse légende entoure les circonstances de sa mort. Un jour, un grand personnage de Constantinople, en visite dans la mosquée des Patriarches à Hébron, laissa tomber son épée dans le caveau. Tous les servi­teurs envoyés récupérer ce trésor furent remontés morts. On chargea alors les Juifs, qui, en temps normal, n'avaient pas le droit de dépasser la septième marche menant à la mosquée, de cette récupératon péril­leuse. Le tirage au sort désigna rabbi Abraham qui, aussitôt descendu, retrouva l'épée et la fit remonter. Mais au lieu de sortir, il préféra profiter de cette occasion unique pour visiter la caverne. Il ne devait pas tarder à retrouver Abraham et les autres patriarches. Il passa en leur compa­gnie des heures si merveilleuses qu'il souhaita rester avec eux pour toujours. Mais ils lui firent comprendre que cela n'était pas possible, son heure n'étant pas encore arrivée, tout en lui promettant qu'elle viendrait le lendemain. Heureux de cette annonce, il remonta, se purifia, se revêtit de son linceul et, à l'heure fixée, son âme monta au ciel sans souffrances.
  4. ITSHAK: Fils de rabbi Abraham. Rabbin à Hébron, il alla sur les traces de son père dans l'étude de la Kabbale. De son seul ouvrage connu, "Zera Itshak", ne nous sont parvenues que quelques pages. R. ABRAHAM: dit le Troisième. Fils de rabbi Israël, descendant d'une des branches de la famille de Fès installée à Marrakech. Un des plus grands kabbalistes de l'histoire du Maroc, surnommé Hakadoch, le saint. On connaît peu de détails sur sa biogra­phie, si ce n'est qu'il fut un des disciples de rabbi Itshak Delouya et qu'il mourut en 1741. Il était connu de son vivant pour ses miracles, ses guérisons et ses amulettes. Malgré sa grande érudition en Kabbale, il n'a laissé aucun ouvrage, seuls quelques- uns de ses commentaires nous sont parvenus dans le livre de l'un de ses disciples, "Mikdach Melekh", de rabbi Shélomo Bouzaglo. Parmi les nombreux miracles qui ont marqué sa vie, le plus connu est l'échec de la grande machination ourdie contre lui et les Juifs de Marrakech, sous l'accusation du meutre d'un noble musulman. Envoyé enchaîné à Fès avec les autres accusés pour y être jugé, le sultan seul ayant pouvoir de prononcer la peine de mort, il fut immédiatement reconnu innocent par le souverain, subjugué par l'aura de sainteté qui l'entourait. Après sa mort, sa sépulture était devenue un lieu de pèlerinage au vieux cimetière de Marra­kech. Les femmes avaient coutume d'accrocher aux branches de l'arbre proche du tombeau, des morceaux de tissu, dans la croyance qu'avec l'aide du saint, le vent qui les agiteraient, emporterait avec lui les maladies.
  5. HAYIM DAVID YOSSEF (1724-1806): Fils de rabbi Itshak Zerahia, petit- fils de rabbi Abraham, plus connu sous ses initiales de rav Hida. Le plus célèbre émissaire de la Terre Sainte de tous les temps, il effectua sa première mission en Europe à l'âge de 29 ans qui le mena en Italie, en France, en Hollande, en Allemagne et en Angleterre. Huit ans après son retour à Jérusalem, en 1764, il fut chargé par la communauté de Jérusalem de plaider sa cause auprès des notables de la communauté juive de Constantinople contre les excès de son représentant dans la ville sainte. La mission n'ayant aucune chance d'aboutir, il renonça à se rendre à Constantinople et, de crainte d'affronter ses pairs déçus, il s'attarda quelque temps à Alexandrie et finit par accepter de servir de grand rabbin du Caire, poste qu'il fut contraint d'exercer pendant cinq ans. A la fin de son mandat, il revint en Terre Sainte mais n'osa pas encore revenir à Jérusalem, et s'installa à Hébron, le berceau de sa famille. En 1773, il fut chargé d'une nouvelle mission par la communauté de Hébron qui le mena cette fois en Tunisie, en Italie, en France et en Hollande. A la fin de sa mission, qui lui valut l'estime universelle, il s'installa provisoirement à Livourne pour s'occuper de l'impression de son oeuvre. Une oeuvre monumentale ־ pas moins de 80 livres – qui couvre tous les domaines de la Halakha et qui connut une très large diffusion aussi bien dans les communautés sépharades qu'achkénazes, aussi bien parmi les érudits que dans les couches populaires. Chroniqueur hors-pair, son carnet de voyages, "Maagal tob", est devenu une source de référence pour les historiens, alors que son dictionnaire bibliographique des rabbins du passé, "Shem Hagdolim", est devenu un classique abondamment cité. Sans occuper de poste officiel, il devint l'autorité de Halakha suprême à Livourne et dans tout le monde sépharade, les rabbins de tous les pays s'adressant à lui sur des questions de Halakha. Malgé ses tentatives répétées de revenir dans sa ville natale, Jérusalem, c'est à Livourne qu'il devait mourir en 1806. Près d'un siècle et demi plus tard, en 1961, ses restes ont été transférés à Jérusalem. Son fils ainé, rabbi Yéshaya Raphaël (1743-1826), fut grand rabbin d'Ancône, alors que son second fils, rabbi Abraham (1749-1799), fut émissaire de Jérusalem et de Tibériade en Europe, Lybie, Tunisie, Algérie et Maroc.

.Une histoire de familles-JosephToledano-Azoulay-Deuxieme partie

  1. ABRAHAM: Rabbin miraculeux dont la légende dit qu'il était de la famille du rav Hida et qui était venu au Maroc comme émissaire de la Terre Sainte. Son tombeau, à Iguinessen dans le Haut Atlas, était un lieu de pèlerinage pour les Juifs de la région. On ignore tout de sa biographie.
  2. YEHOUDA ZERAHYA: Rabbin, né à Marrakech, descendant de rabbi Abraham le Troisième. 11 monta à Jérusalem en 1812. Il revint en Europe en 1836 à titre privé et s'occupa, notamment à Livourne, de la publication des Responsa du célèbre grand rabbin d'Egypte, rabbi David Ben Zimra.

JOSUE: Fils de Moses, un des premiers Juifs du Maroc à s'installer au Portugal après la dissolution du tribunal de l'Inqui­sition en 1821. Il fut parmi les fondateurs de la première synagogue, Shaar Hacha- mayim. à Ponte Delagado, dans les Açores, où il mourut en 1831. Un des ses fils, Abraham, immigra au Brésil, où il mourut en 1896.

MOSES: Interprète au vice-consulat de France à Tétouan, puis assistant du consul de France, Menahem Nahon. pendant 17 ans, à la fin du siècle dernier.

  1. SHALOM: Grand rabbin de Sefrou, mort en 1922 à l'âge de 74 ans. Plusieurs de ses poèmes et commentaires ont été publiés dans les oeuvres de deux rabbins de Fès, Moché Abensour et Itshak Abendanan.

MOCHE: Notable de la communauté de Larache, militant sioniste de la première heure, il fut en 1920, le président de l'asso­ciation "Bone Yerouchalayim", les Constructeurs de Jérusalem.

  1. HANANIA: Une des figures les plus originales de la famille. Rabbin, né à Marrakech en 1876, monté enfant avec sa mère à Jérusalem. Après des études rabbiniques, il fut envoyé comme émissaire de Jérusalem en Europe, mais il fut contraint de mettre fin à sa mission avant de l'ache­ver, en raison d'une controverse entre les communautés sépharades et achkénazes. Il décida de rester quelques années en Europe et fut, pendant une dizaine d'années, professeur en Belgique, au Séminaire Rabbinique de France, puis à Marseille. Il tenta ensuite sa chance dans le commerce à Marseille, et perdit sa fortune à la suite du naufrage du navire transportant ses marchandises. En 1918, il décida de revenir au Maroc, et son retour fut entouré d'une grande publicité dans le seul journal juif de l'époque en judéo-arabe, édité par les frères Hadida, Ner Hamaarab, dont il allait devenir le collaborateur. Ses espoirs d'être nommé rabbin au tribunal de Casa­blanca ayant été déçus, il s'installa comme avocat rabbinique. Quelques années plus tard, il déclencha une polémique restée célèbre, s'attaquant, à propos d'une sombre affaire de levirat, à la compétence et à l'intégrité du tribunal rabbinique de Casablanca et de l'Inspecteur des Institu­tions Hébraïques, Yahya Zagury qui lui avait préféré à la tête du tribunal, un rabbin de Tibériade, rabbi Moché Hay Elkaim. Il se rendit en 1924 à Tunis, où il sollicita en vain un poste de rabbin, et en profita pour obtenir la préface des grands rabbins de Tunisie à son livre de critique de la justice rabbinique au Maroc: "Maguen Hadat", le défenseur de la religion. Le président du Tribunal rabbinique de Casablanca, rabbi Hay Eliakim, lui répondit par un contre- réquisitoire, "Milhemet Hamaguen". Quand la polémique prit fin, il fonda un oratoire et une yéchiva. Il publia ensuite deux livres de Halakha  Moré Tsedek" et "Kiriat Hana".
  2. SHALOM: Fils de rabbi Shimon. Né à Sefrou, il monta à Jérusalem avec sa famille en 1922. Il enseigna à la Yéchiva Porat Yossef et fut rabbin de la communauté maghrébine de la Ville Sainte. Il fut pendant des dizaines d'années un des membres les plus actifs du Comité de la Communauté Maghrébine de Jéru­salem, jusqu'à sa mort en 1961.

AKIVA: Fils de rabbi David, né à Jaffa en 1913 sept ans après la alya de son père de Marrakech. Comme tous les originaires du Maroc, sa famille fut expulsée de Palestine par les Turcs, comme sujets ennemis en et se réfugia à Alexandrie. Après la fin de la guerre, ils revinrent à Jérusalem. A la suite des événements de 1929, il se joignit à la Hagana. Craignant pour sa vie parce que recherché par les Arabes pour avoir tué l'un des leurs, sa mère l'obligea à se réfugier auprès de sa famille restée à Casablanca. Mais, pris de nostalgie, il ne tarda pas à revenir à Jérusalem au bout de quelques mois. De par sa bonne connais­sance des moeurs arabes, il fut engagé au département arabe de la Hagana, de 1940 à 1948. Entré comme employé à la Munici­palité de Jérusalem, il milita parallèlement au Conseil Ouvrier et, en 1969, il fut élu comme maire-adjoint de la capitale. A la mort de Abraham Elmaleh, il lui succéda comme Président du Comité de la Communauté Maghrébine de Jérusalem, poste qu'il occupa avec panache jusqu'à sa mort en 1984. Après la libération du quartier juif de la vieille Ville en 1967, il oeuvra pour la restauration de la synagogue "Tsouf Devash" qui avait été dévastée pendant la période d'occupation jordanienne. Un de ses derniers gestes fut de destiner la grande maison que le Comité possédait à Mahané Israël, le premier quartier juif construit en dehors des murailles de la vieille ville par les origi­naires du Maroc, pour y abriter le Centre Mondial du Judaïsme Nord-Africain. Ses enfants, avec l'aide du Comité, ont édité un livre racontant sa vie en texte et en images: "Akiva Azoulay, homme de Jérusalem".

ELIE: Militant sioniste à Rabat dans les années trente. Il représenta sa ville à la Commission Exécutive de la Fédération Sioniste de France section du Maroc, en 1939.

DAVID: Directeur du bureau de Casa­blanca de la Section Marocaine du Congrès Juif Mondial au milieu des années cinquante, quand le Congrès fut appelé à jouer un rôle de premier plan dans l'évolution du judaïsme marocain avant l'indépendance du Maroc.

  1. MOCHE: Rabbin à Oujda dans les années cinquante, il représenta le rabbinat de la ville au troisième Concile des rabbins du Maroc qui s'est tenu à Rabat en 1952.

ARIE-GEORGES : Educateur et adminis­trateur israélien. Né à Fès, il fut respon­sable éducatif du mouvement de jeunesse pionnière Habonim jusqu'à sa alya en 1956 au Kibboutz Dorot, puis au kibboutz Bror Haïl. Diplômé en histoire et éducation de l'Université Hébraïque de Jérusalem, il a consacré son travail de M.A. à la visite de Sir Moses Montefiori au Maroc. Il fut à deux reprises délégué du mouvement Habonim en Argentine et délégué du Département de la Jeunesse et du Héhaloutz en France. Après avoir quitté le kibboutz, il s'installa à Achdod, où il dirigea le plus grand lycée de la ville. Elu maire d'Achdod sur une liste travailliste en 1985 pour quatre ans. Membre du Comité Central du Parti Travailliste, il a representé le parti à plusieurs congrès sionistes. Parllalèlement, il a participé à l'organisa­tion des originaires du Maroc en Israel. C'est ainsi qu'il fut notamment parmi les fondateurs de la Brit, Association des originaires du Maroc en Israel, de l'Union Mondiale des Juifs Originaires d'Afrique du Nord, du Rassemblement Mondial du Judaïsme Marocain, dont il est secrétaire général et du Centre de Recherches sur le Judaïsme marocain, créé en 1995 sur l'initiative de Robert Assaraf. De 1994 à 1997, il fut chef de la délégation de l'Agence Juive en France. A son retour en Israel, il reprit ses activités au sein du Conseil Sioniste pour la préparation du 35ème Congrès Sioniste.

 GUILLAUME: Célèbre peintre à Los Angeles, né à Mazagan en 1949. Il s'installa d'abord avec sa famille en France en 1959. Après trois années en Israel, il s'installa aux Etats-Unis où ses tableaux, d'une grande originalité célébrant la beauté du cheval, devaient rencontrer rapidement un grand succès. Resté proche de ses racines, il organisa à Jérusalem en 1982, une exposition de ses oeuvres avec la collboration du mouvement des intellec­tuels d'origine nord-africaine, Beyahad.

ANDRE: Fils de Salomon. Conseiller économique de Sa Majesté le roi du Maroc Hassan II depuis 1993. Né à Mogador en 1941, il fit ses études supérieures en France, au centre de formation de journa­listes. Secrétaire Général du Conseil des Communautés Israélites du Maroc au début des années soixante, puis rédacteur en chef du quotidien libéral "Maroc- Presse" paraissant à Casablanca (1963-66). Il quitta le Maroc à la fin des années soixante pour la France, où il fit une brillante carrière à la Banque de Paris et des Pays-Bas, qui avait de gros intérêts au Maroc. Chargé des Relations Publiques, il organisa une efficace campagne de publi­cité lors de la privatisation de la banque, une des campagnes de privatisation les plus réussies en France. Parallèlement à son activité professionnelle, il continua à cultiver les relations avec le Maroc et fut parmi les premiers fondateurs du mouve­ment d'intellectuels juifs marocains "Iden­tité et Dialogue", qui, comme son nom l'indique, était pour la promotion du dialogue avec le Maroc, et les Arabes en général, à partir de l'acceptation par ses interlocuteurs de l'identité juive et de la reconnaissance de l'Etat d'Israël. Il oeuvra dans les coulisses pour amorcer un dialogue entre Israël et les Palestiniens et entre Israël, le Maroc et l'Egypte. Le mouvement organisa en 1978 à Paris le premier Colloque International sur le judaïsme marocain avec la participation de chercheurs d'Israël, du Maroc, de France, d'Espagne, des Etats-Unis et du Canada. Les actes du colloque ont été publiés sous le titre "Juifs du Maroc" (Grenoble, 1980). Les deux premiers exemplaires furent remis solennellement à Jérusalem au Prési­dent Navon, et à Rabat au roi Hassan II, qui ordonna de traduire le livre en arabe afin de mieux faire connaître l'exemple de cohabitation et de symbiose judéo- musulmane au Maroc.

NESSIM: Fils de Salomon Azoulay, exportateur. Président directeur général de banque. Né à Mazagan en 1930. Après une carrière à la Compagnie Algérienne de Crédit et de Banque au Maroc, il fut réintégré en France au Crédit Commercial de France. Président-directeur général de la Banque privée de Crédit et Dépôts, filiale du C.C.F., de 1978 à 1988. Administrateur de la Banque du Louvre depuis 1988.

 SALOMON: Fils de rabbi Eliahou. Homme d'affaires, éducateur et militant communautaire, né à Safi en 1925. Il fut parmi les premiers animateurs du mouvement de jeunesse Charles Netter dès le milieu des années quarante, et n'a cessé depuis lors de se consacrer à l'éducation de la jeunesse et à lutter contre l'assimilation. C'est ainsi qu'il fit un don pour la cons­truction de la première synagogue à Belmonte, au nord du Portugal, depuis l'Inquisition, Beit Eliahou, inaugurée en grande pompe en décembre 1996, dans le cadre de la commémoration du 500ème anniversaire de l'expulsion des Juifs du Portugal. Il fut un des représentants du judaïsme marocain aux cérémonies de transfert des corps des naufragés du "Pisces" à Jérusalem . Il a publié en 1993 un recueil de commentaires bibliques, basé sur les sermons qu'il faisait chaque semaine à la synagogue Charles Netter de Casablanca, sous le titre "Ecoute mon fils", avec une préface du Grand Rabbin René Sirat, et en 1998 un commentaire du  Cantique des Cantiques.

MAXIME: Juriste né à Casablanca, juge à la Cour Suprême du Maroc, président de chambre.

DR LUCIEN: Médecin et militant com­munautaire, né en Algérie. Président de la communauté de la Duchère près de Lyon.

HANA AZOULAY ASPARI: Actrice de théâtre et de cinéma israélienne d'origine marocaine. Auteur du scénario du film "Shoour" (la magie) qui remporta tous les prix du cinéma israélien en 1994 et représenta Israël dans plusieurs festivals à l'étranger, basé sur l'expérience de la seconde génération d'originaires du Maroc en Israël.

DAVID: Député de Shass depuis 1996. Militant du parti dans la région nord. Originaire de Tunisie, sa famille s'était installée après sa alya à Acco, Saint Jean- d'Acre.

Azouz-Azran-Azria-Azuelos

AZOUZ

Nom patronymique d'origine arabe, augmentatif de Aziz, prénom masculin qui a pour sens le chéri, le bien-aimé. Ce prénom, qui est encore en usage chez les Musulmans et les Juifs, n'est devenu nom patronymique que dans les communautés juives. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté essentiellement au Maroc, mais également en Tunisie.

AZRAN

Nom patronymique d'origine arabo-hébraico-berbère, augmentatif du prénom biblique Ezra qui signifie aide de Dieu. Un des livres des Chroniques de la Bible porte le nom du grand dirigeant, qui monta de Babylone à Jérusalem en 458 avant l'ère chrétienne, pour ramener le peuple au respect des commandements de la Torah. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Marrakech, Safi, Casablanca) et sans doute par émigration en Algérie (Oran, Alger).

  1. ABRAHAM: Grand rabbin de Safi au XVIème siècle.
  2. SHEMOUEL: Rabbin né à Marrakech en 1867. Il monta avec sa famille à Jérusalem au début du siècle. Il fut, dans les années trente, le rabbin de la communauté maghrébine de la ville sainte et le président de son tribunal.
  3. R. NESSIM: Fils de rabbi Shémouel, Rabbin, né à Jaffa en 1911. A son retour à Jérusalem, il fonda une yéchiba basée sur la tradition rabbinique marocaine, "Bet Shémouel", au nom de son vénéré père, qu'il dirigea jusqu'à sa mort en 1980.
  4. R. MORDEKHAY (1848-1938): Rabbin et commerçant, né à Marrakech, disciple de rabbi Mordekhay Sarfati. En 1907, il monta en Terre Sainte et s'installa à Jaffa. Comme tous les protégés français, il fut expulsé pendant la Première Guerre par les Turcs comme sujet ennemi. Il passa la guerre à Alexandrie et, à son issue, s'installa à Jérusalem. Il publia le recueil de ses sermons "Am le mordekhay" (Jérusalem, 1933). Son fils unique, rabbi Shémouel (1928-1957), fut aussi un rabbin connu dans la communauté maghrébine de Jérusalem.
  5. YOSSEF: Grand Rabbin de la ville de Richon־le־Sion et ancien député de Shass à la Knesset, ancien vice-président de la Knesset. Né à Marrakech, il fut appelé au milieu des annés 80 à présider le tribunal Rabbinique de Paris. A son retour en Israël, il se joignit au parti des sépharades religieux, Shass, et fut élu à la Knesset pour la première fois en 1988 et réélu sur la même liste en 1992. Vice-ministre de l'Education dans le gouvernement Rabin jusqu'au départ de Shass de la coalition, en 1994. En désaccord avec le Richon-le-Sion Obadia Yossef, le chef spirituel du Shass, il a quitté son parti avant les élections de 1996, pour se présenter sur une liste sépa­rée, appuyée par le grand rabbin achkénaze, harav Shakh, qui essuya un cuisant échec.

RAPHAËL: Militant sioniste, né à Marrakech, installé à Safi. Il fit sa alya en 1947. Après avoir participé à la Guerre d'indépendance, il revint au Maroc et s'installa à Safi, où il continua à militer dans les organisations sionistes avant de revenir s'installer en Israël en 1964 avec sa famille.

DR JACQUES: Fils de Raphaël, né à Safi en 1944. Il fit partie en 1964 du premier groupe du mouvement d'étudiants Oded. Il fit ses études à l'Université Hébraïque de Jérusalem. Docteur en chimie, il dirige depuis 1991 la société de high tech "Achkelon Technological Industries", serre pour le développement de nouvelles entreprises spécialisées dans les techniques de pointe. Il fut, après ses études, chercheur au Centre de Recherches Nucléaires du Neguev, à Dimona. Parallèlement à ses activités industrielles et scientifiques, il fut un des militants les plus fervents du mouvement à vocation sociale Oded. Elu à ce titre membre du Conseil Municipal de Beer-Cheba, il fut directeur de son Comité des Transports publics et membre de la commision des Finances. Son épouse, Florence Assaraf-Azran, également militante du mouvement Oded, est directrice du plus grand lycée d'Achkelon, au nom de Ronson Junior.

AZRIA

Nom patronymique d'origine hébraïque, sans doute francisation de Azri Yah, qui a pour sens, Dieu est mon aide, mon soutien. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie (Sfax, Tunis).

  1. HA Y: Grand rabbin de Sfax, seconde moitié du XIXème siècle. La population musulmane de la ville se souleva contre le Bey pour avoir livré sans combat le pays à la France en signant l'accord du Bardo, instituant, en 1881, le Protectorat de la France sur la Régence. La foule s'attaqua aux rares ressortissants français et à la population juive accusée de sympathie pour les étrangers. Quand les troupes fran­çaises rétablirent l'ordre, elle imposèrent une très lourde amende à toute la popu­lation indigène, musulmane comme juive. Le Grand Rabbin demanda alors avec succès l'intervention de l'Alliance à Paris auprès du gouvernement pour exempter la population juive, elle-même victime de l'insurrection, du paiement de l'amende imposée par les autorités française à l'ensemble de la population de la ville et destinée à dédommager les seules victimes françaises.

RAYMOND: Secrétaire du Conseil de la communauté israélite de Sfax dans les années cinquante.

ROGER: Membre du Conseil de la Communauté israélite de Sfax dans les années cinquante.

AZUELOS

Nom patronymique d'origine espagnole, déformation phonétique de ojuelos qui indique une particularité physique: l'homme aux petits yeux. Autre hypothèse tout à fait plausible, partant du sens littéral avec la racine azul, l'homme aux yeux bleus. Ce n'était au départ qu'un sobriquet, donné en particulier à une famille de Fès dont le patronyme originel, Ben Shamash, devait toujours rester jusqu'à nos jours, le seul mentionné dans les actes religieux de mariage, les Kétoubot, même après que le surnom se soit définitivement imposé comme patronyme. Abraham Larédo avance une troisième explication, moins convaincante: ethnique de la localité de Ojuelos dans la province de Séville. Le nom est attesté au Maroc dès le début du XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque dans le pays. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Fès, Tanger, Meknès, Rabat, Tétouan, Marrakech, Oujda, Casablanca), par émigration à Gibraltar, et en Algérie, dans l'Oranais.

  1. ABRAHAM: Rabbin à Fès, arrivé avec la grande expulsion de 1492. Un des signataires de la première Takana édictée par les Mégourachim de Castille en 1493 pour régir la vie
  2. intérieure de leur nouvelle communauté
  3. YAACOB: Rabbin à Fès, première moitié du XVIIème siècle.
  4. R. ABRAHAM: Rabbin à Meknès au XVIIIème siècle. Rabbi Yossef Messas, dans son livre Otsar Hamiktabim, cite le texte de son acte de mariage, le décrivant dans le style fleuri habituel aux ketoubot comme une mer de science auquel aucun mystère n'échappe.

ABRAHAM: Humble colporteur à Tétouan. Sa condamnation à la bastonnade sur la place publique en 1863 venant après la condamnation à mort de deux Juifs de Safi, faussement accusés de l'assassinat d'un citoyen espagnol, fit craindre une détérioration générale de la situation des Juifs au Maroc, et convainquit le célèbre philanthrope anglais, Sir Moses Monte- fiori, à entreprendre en 1863, à l'âge canonique de 80 ans, son voyage histo­rique au Maroc au cours duquel il devait réussir à obtenir du sultan la proclamation d'un Dahirt, leur assurant l'égalité des droits, et la prohibition de châtiments corporels contre ses sujets juifs.

  1. YOSSEF: Grand rabbin de Marrakech, mort en 1929.

RAPHAËL: Un des grands notables de la communauté de Fès au début du siècle. Il fut désigné en 1912 comme un des six administrateurs bénévoles qui, au nom de la communauté, devaient mener les négo­ciations avec les nouvelles autorités du Protectorat pour le dédommagement des victimes du tritel d'avril 1912. Les désaccords entre la communauté et le secrétaire-trésorier nommé par l'adminis­tration, le directeur de l'école de l'Alliance Amram Elmaleh, aboutirent à la désigna­tion d'un nouveau comité restreint de quatre membres, ayant la confiance de la communauté, qui acheva de manière satis­faisante, les négociations avec les autorités de Rabat et Paris.

SAMI: Premier responsable du pro­gramme d'auto-défense de la Hagana à Oran en 1947-1948. Il devait être parmi les opérateurs du vaste programme de liaison radio entre la France et les communautés d'Afrique du Nord, chargé de transmettre les messages en cas d'attaque ou de menaces contre une communauté juive dans toute l'Afrique du Nord, programme qui reçut le nom de code Zebu et qui en fir de compte, ne devint jamais opérationnel, en raison de l'opposition des autorités  française d'Algérie.

JUDAH: Homme d'affaires à Paris, né à Rabat. Pendant ses études à Paris au milieu des années cinquante il fut un des animateurs du groupe d'étudiants juifs appuyant le combat des nationalistes marocains pour l'indépendance.

Bacri-Badach-Baha

BACRI

Nom patronymique d'origine arabo-hébraïque, sans doute dérivé de "Bekhor", le fils aîné, et au figuré, un trait de caractère: l'homme précoce, empressé, qui devance les désirs des autres. En restant dans la même origine, et en se basant sur le fait que ce patronyme était dans le passé un additif à Cohen, Ismael Hamet avance une hypothèse plus audacieuse, se référant aux prêtres du Temple qui assuraient le premier service du matin, les Cohen, qui se levaient de bon matin. Autre explication, en restant toujours dans la racine hébraïque: dérivé de Baker, de la descendance d'Ephraïm. L'objection est que ce patronyme est également porté par les Musulmans. D'où l'explication proposée par le rabbin Eisenbeth basée sur l'autre sens du mot en arabe: indicatif d'un métier, bouvier, éleveur ou marchand de bétail. Autre hypothèse, basée sur l'origine italienne de l'illustre famille Bacri d'Alger, patronyme d'origine italienne, altération du patronyme arabe Bokhriss, l'homme à la boucle d'oreille (voir Bokhriss). On peut y trouver un début de confirmation dans le fait que, selon le rabbin Eisenbeth, ce sobriquet n'était au départ qu'un ajout au nom principal du fondateur de la famille: Cohen, Cohen-Bacri. En tout cas c'est ainsi que, dans leur propagande, les antisémites d'Algérie, si virulents à la fin du siècle dernier, interprétaient le nom de la famille pour se moquer de sa soit-disant origine italienne. Selon la tradition conservée dans la famille, elle serait originaire d'Egypte, ses ancêtres ayant ensuite quitté la vallée du Nil pour Livourne, en Italie, au début du XVlème siècle, pour répondre à l'appel du prince de Médicis, désireux de développer le port de Livourne pour desservir sa capitale, Florence. Les fondateurs de la célèbre famille Bacri d'Alger arrivèrent de Livourne au XVIIème siècle. Autre orthographe: Bacry. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté uniquement en Algérie (Alger, Aïn-Beida, Constantine, Bougie, Oran, Blida, Cherchell).

  1. DAVID COHEN-BACRI: Fils de Samuel, rabbin-juge à Bougie au XVIIIème siècle.

MICHAEL COHEN-BACRI: Le fonda­teur de la maison de commerce la plus prospère d'Algérie à la fin du XVIIIème siècle, grâce au réseau de ses relations familiales à Marseille, Gênes, Livourne, Manchester, Naples, Alexandrie et Tunis. Né à Livourne, il se transporta pour ses affaires à Alger en 1774. Spécialisé dans les échanges internationaux, il fut le premier à recevoir exceptionnellement le droit d'exporter l'orge et le blé vers la France et l'Angleterre – denrées tradition­nellement interdites d’exportation dans les pays musulmans. Pour obtenir cela, il avait intéressé le Dey dans ses affaires, et c'est lui qui avançait les fonds nécessaires. Le montant de leurs transactions atteignait des sommes astronomiques pour l'époque, sans précédent dans l’histoire de l'Algérie. C'est ainsi qu'ils ravitaillèrent et sauvèrent de la famine au moment de la Révolution et du Directoire le sud de la France, et furent ensuite les fournisseurs des armées de Napoléon. C'est, on le sait, le différend sur le paiement de cette dette qui devait aboutir une quarantaine d'années plus tard à la conquête de l'Algérie. Prétextant les changements de régimes et le fait que, parallèlement, la maison Bacri avait ravitaillé Gibraltar, la base du pire ennemi de la France – l'Angleterre – les différents régimes se succédèrent à Paris sans apurer cette énorme dette.

JOSEPH COHEN-BACRI: Il réalisa par mariage la fusion avec l'autre grande maison de commerce d'Alger, en épousant la fille de Naftali Boujenah. La toute- puissance de la maison de commerce Bacri-Boujenah devait susciter de féroces jalousies et rivalités, surtout parmi les janissaires turcs. La hausse du prix du blé, conséquence de la liberté d'exportation, devait provoquer un très vif méconten­tement populaire, dont les Juifs étaient tenus responsables. Ce mécontentement des masses, attisé par les janissaires, aboutit au grand pogrom de 1805. Les émeutiers pillèrent les énormes entrepôts de céréales de la maison Bacri-Boujenah et les autres propriétés juives, faisant un très grand nombre de victimes parmi la population juive. Le Dey ayant réussi à rétablir l'ordre au prix d'une féroce répression, les Bacri reprirent leurs activités et leurs postes à la tête de la communauté. C'est ainsi que son fils, David, fut nommé Mokadem de la communauté, poste qu'il occupa jusqu'à son assassinat par des janissaires, en 1811. C'est son père, Joseph, qui lui succéda alors à ce poste. Les abus de sa gestion, surtout dans la répartition de l'assiette des impôts entre les membres de la commu­nauté, devinrent si criants, que les sept grands rabbins de la communauté, conduits par rabbi Itshak Aboulker, osèrent s'en plaindre devant son protecteur, le Dey. Mal leur en prit, car au lieu d'écouter leurs doléances, le Dey, qui était son complice, ordonna de les décapiter sur le champ. Ce scandale, d'une gravité sans précédent, finit par ternir définitivement son prestige, même auprès de son protecteur, le Dey lui- même, qui finit par lui retirer sa confiance et l'envoyer en exil à Livourne, où il devait mourir dans le plus grand dénuement. Mais la famille Bacri resta bien en cour. Il fut en effet remplacé comme Mokadem par son propre frère, Jacob, avec qui il était également en conflit.

DAVID COHEN-BACRI: fils de Joseph Il géra et aggrandit encore la maison de commerce familiale en maintenant les meilleures relations avec le Dey. C'est ainsi que, lorsque ce dernier enleva aux mar­chands français le port de Bône, il lui en confia le monopole. Mais quand le Dey se reconcilia avec les Français, il leur rendit le port et, en dédommagement, confia à David le monopole du commerce dans le port de Bougie. Il acquit un grand nombre de navires et se spécialisa notamment dans le rachat des prises des corsaires français sur les navires battant pavillon anglais – ce qui ne manqua pas de provoquer la colère de la Couronne britannique. La flotte anglaise saisit en 1807 un navire anglais racheté par la maison Bacri-Boujenah aux corsaires français et l'amena à Malte, ce qui provoqua de vives protestations du Dey en faveur de son protégé. Après les émeutes de 1805, il fut, comme nous l'avons dit, nommé Mokadem et restera à son poste jusqu'à son assassinat sur ordre du Dey ,en 1811.

JACOB COHEN-BACRI: Frère de Joseph. Il fut longtemps le représentant de la maison-mère à Marseille et à Paris. 11 y acquit le sens des relations diplomatiques, ce qui lui fut très utile à son retour en Algérie, quand il fut nommé Mokadem. Il conserva ce poste pendant plus de 15 ans, de 1816 à 1831, servant sous quatre Deys, jusqu'à l'occupation française. Il fut même maintenu un an à son poste par les nouvelles autorités militaires. Auparavant, il avait tenté, en vain, de trouver enfin une solution au problème toujours pendant de la dette française pour la fourniture de blé qui, avec le temps et le jeu des intérêts, avait pris des dimensions gigantesques et empoisonnait en permanence les relations entre les deux pays. En 1827, le Dey – qui avait avancé l'argent à la maison Bacri- Boujenah et était donc personnellement partie prenante – devait, au cours d'une audience tendue, exiger du consul de France que son pays honore enfin la dette qui l'avait sauvé de la famine. Devant sa réponse évasive, le Dey s’était emporté et avait jeté son éventail à la figure du diplo­mate. Ce qui est resté dans l'histoire comme "le coup de soufflet d'Alger" fut à dessein gonflé en France et présenté comme une offense à la nation, et donna à la Restauration, avide de prestige extérieur, le prétexte de monter une opération punitive qui aboutit au débarquement de 1830, avec les conséquences que l'on connaît.

HENRI: Educateur et hébraïsant à Alger. Il fut le premier et dernier directeur du lycée juif Rambam, fondé à Alger en 1943 et fermé en 1945, faute de moyens et d'intérêt de la part de la communauté qui, après l'exclusion de la guerre, ne voulait plus entendre parler que de l'école laïque française et abandonna le magnifique réseau d'écoles créé en 1941 pour pallier à la fermeture des écoles françaises sur ordre du gouvernement de Vichy.

HENRI: Fils de Jacques Bacry, prépa­rateur en pharmacie. Universitaire français, né à Alger en 1928. Docteur ès-sciences, agrégé en sciences physiques. Ancien attaché au Centre européen de recherches nucléaires. Attaché au C.N.R.S.. Il est l'auteur d'un grand nombre d’ouvrages scientifiques, dont: "Leçons sur la théorie des groupes et les symétries des particules élémentaires" (1967); "Locability and Space in quantum physics" (1988); "Introduction aux concepts de la physique statistique" (1990).

CLOTILDE: Fille de Jacques Bacri, antiquaire. Présidente de société, née à Nice en 1940, dans une famille originaire d'Algérie. Ancienne élève de l'Ecole du Louvre. Vice-présidente de la compagnie française de cristal, Daum.

ROLAND: Journaliste français, né à Alger en 1926, un des collaborateurs les plus connus du journal satirique parisien, "Le Canard Enchaîné", où il tient une mbrique depuis des dizaines d'années, réputée pour la saveur de son argot. Auteur de plusieurs romans dont: "Le petit poète" (Paris, 1957), "Et alors ! Et voilà!" (Paris, 1968), "Le beau temps perdu et Bal-el-Oued retrouvé" (Paris 1978), "Trésor des racines pataouètes" (Paris, 1983), "Les rois d'Alger" (Paris, 1988), "La légende des siestes" (Paris, 1973), histoire de la famille et de l'Algérie, "L'obsédé sexuel" (Paris, 1974), recueil de poèmes, et "Journal d'un râleur" (Paris, 1996).

BADACH

Nom patronymique d'origine arabe, au sens difficile à cerner. Il semble qu’il soit indicatif d'un trait de caractère, courageux, téméraire, identique au patronyme marocain Bettach (voir Bettach). Autre orthograhe: Badas. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Ornais) et en Tunisie.

BAHA

Nom patronymique d'origine hébraïco-berbère, diminutif berbère de la région du Sous, au sud du Maroc, du prénom masculin hébraïque Abraham, porté aussi bien chez les Musulmans (voir la tribu des Ait Baha dans l'Anti-Atlas) que chez les Juifs. Ce nom figure sur la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle, précédé de l'indice de filiation: Ben Baha. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porte uniquement au sud du Maroc (Safi, Mogador).

  1. MESSOD BEN: Rabbin-juge à Meknès au début du XVÏÏIème siècle, contemporain de rabbi    Yaacob Abensour.

 YAHYA BEN: Un des 12 rabbins et notables de la communauté de Safi, signataire au nom des Tochabim de la Takana de1764 commune avec les Mégourachim. – avec son parent Shélomo Ben Baha.

LEVI BEN: Notable et riche négociant de, la communauté de Mogador à la fin du XVIIIème siècle

Bahloul-Bahtit

BAHLOUL

Nom patronymique arabo-berbère porté aussi bien chez les Juifs que chez les Musulmans. Le sens littéral en arabe est, niais, candide, un peu fou. Ce surnom aurait été donné par dérision à une tribu berbère judaïsée de la grande confrérie des Zenatta qui, contrairement aux autres, aurait persévéré dans son judaïsme jusqu'au VlIIème siècle, et la grande campagne menée contre les derniers infidèles vivant encore librement au Maroc par le fondateur du premier empire musulman au Maroc, Moulay Idriss Ier. Comme l'écrit le grand historien arabe Iben Khaldoun: "une partie des Berbères professait le judaïsme… Parmi les Berbères juifs, on distingue les Djeraoua, tribu qui habitait le massif des Aurès et à laquelle appartenait la Kahéna, femme qui fut tuée par les Arabes à l'époque des premières invasions. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de lifrikia, les Fendelaoua, les Médiouna, les Bahloula, les Ghiata et les Faza, Berbères du Maghreb El- Aqsa..". Sur la route Fès-Sefrou, existe jusqu'à nos jours un village fortifié juché sur un nid d'aigle et qui porte le nom de Bahloul. Selon la tradition locale, ses habitants juifs (ou chrétiens) se seraient réfugiés sur ce rocher imprenable pour fuir l'islamisation et auraient résisté à tous les assauts jusqu'au XlVème siècle. Une autre tradition rapporte que la tribu berbère des Bahloula aurait fait partie du corps expéditionnaire arabe qui conquit l'Espa­gne, sous la conduite d'un autre chef juif berbère converti à l'islam, le général Tariq, qui a donné son nom au Djebel Tariq, Gibraltar. On peut y trouver un début de confirmation dans l'existence d'une famille Bahloul en Espagne dès le XIIIème siècle. La famille Bah­loul de Meknès est certainement d'ascendance espagnole et s'est réfugiée au Maroc en 1492. On a confirmation de l'origine espagnole de la famille dans le fait que ce patronyme était également porté à Salonique par des descendants de Mégourachim, encore au XVIIIème siècle. Soulignons par ailleurs que c'est chez les Musulmans un prénom mas­culin ayant un sens totalement différent: le rieur, l'homme qui réunit toutes les qualités. Autre orthographe: Balloul. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Meknès, Casablanca) et par émigration, en Egypte et à Tibériade, et en Algérie (Oran, Alger, Mascara).

  1. SEMAH: Fils de rabbi Yossef. Chef de la Yéchiba de Kairouan, en Tunisie, au Xème siècle, alors que cette première ville, fondée par l’islam au Maghreb, était le centre de Torah par excellence de toute la région, en contact permanent avec les grandes Yéchibot de Babylone. SALOMON. Grand banquier dans plusieurs villes d'Espagne entre 1180 et 1230.
  2. DANIEL: Fils de Yéhouda, rabbin, notaire et kabbaliste à Meknès au XVlIème siècle. 11 fut l'un des plus fervents et des plus conséquents partisans du faux messie Shabtaï Zvi et 1' idéologue du renouveau messianique en 1674 avec l'apparition du nouveau prophète Yossef Abensour (voir Abensour). Dans son ouvrage, "Pirush Flakabala leYossef Abensour", il explique, à l'aide de calculs extrêmement complexes de gématria, que la date de la délivrance devait survenir 1607 ans après la destruc­tion du Temple, soit effectivement en 1675 (1607+68) et non en 1666, comme l'avait prophétisé Shabtaï Zvi. Il justifiait égale­ment la conversion de Shabtaï' Zvi en expliquant que, de même que le Juif naît impur, et ce n'est qu’au huitième jour qu'on le circoncit, de même le Messie devait rester dans son impureté avant de revenir purifié au terme de sa huitième année de conversion. Et pourquoi avait-t-il choisi l'Islam plutôt que le Christianisme ? Parce que toutes les étincelles de pureté qui sont enfouies dans le Christianisme le sont également dans l'Islam et que Shabtaï Zvi devait les regrouper et les reconcentrer avant sa réapparition. De plus, pour qu'arrive l'heure de la Rédemption, il faut que fusionnent le ״hessed״, la bonté et la ״émet״, la vérité. Or, si l'Islam est la religion de la bonté, le judaïsme est celui de la vérité. Leur rencontre marquera l'heure de la délivrance, comme il est écrit: ״elle ouvre sa bouche avec sa sagesse et des leçons empreintes de bonté sont sur ses lèvres״ (Les Proverbes 31,26). Le plus étonnant est que, malgré cet engagement ouvert et total dans le camp du messia­nisme, rabbi Daniel devait conserver (comme le fait justement remarquer Elie Moyal dans son livre sur la crise messianique de Shabtaï Zvi au Maroc) tout son prestige dans la communauté, même après le lamentable échec du mouvement messianique et la conversion du messie à l'Islam. Ce prestige, il l'a même transmis à ses trois fils: Shémouel, Eliezer et Yossef, qui furent également d'éminents rabbins à Meknès. La raison est que, tout en croyant avec ferveur à la mission messianique de Shabtaï Zvi, il n'avait jamais dérogé à l'application stricte de la Halakha et avait catégoriquement rejeté les invitations à porter atteinte à l'orthodoxie en expliquant que, ce qui était permis au Messie (comme par exemple, sa conversion à l’Islam et son refus de jeûner le jour de Ticha Béab), ne l'était pas au commun du peuple.
  3. ELIEZER: Le plus connu des trois fils de rabbi Daniel. Il fut rabbin à Meknès et à Fès. Auteur d'un recueil des sermons et de commentaires des grands rabbins de son époque et des émissaires d'Eretz Israël qu'il avait eu le privilège de rencontrer: ״Maré ,enayim", écrit en 1712, et qui était bien connu sans jamais pourtant avoir été imprimé, de même que son autre ouvrage, un traité sur les plantes médicinales et leurs vertus, recopié à la main de génération en génération. Il épousa une des filles du plus grand rabbin de l'époque, Yavetz, rabbi Yaacob Abensour ,de Fès.
  4. SHEMOUEL: Rabbin à Meknès, première moitié du XIXème siècle. On lui doit, entre autres, la relation du miracle survenu à sa communauté en 1840 et qui donna lieu à l’institution d'un petit Pourim – vite oublié ״ ־Pourim del Ma'gaz״. Les tribus berbères en révolte contre le sultan Moulay Abdelrahman, avaient en effet planifié l'attaque surprise du quartier juif et le lieu de réunion des combattants avait été fixé à deux heures de marche de la ville. Mais à l'heure du grand rassemblement, un orage d'une violence exceptionnelle s'abat­tit sur la région, dispersant aux quatre coins les cavaliers rebelles, ce qui pennit aux troupes royales de les tailler en pièces, et d'assiéger leurs complices qui s'étaient infiltrés dans la tour de garde de la ville, qui s'écroula sur eux. La communauté, qui ne se doutait de rien, n'apprit que le lendemain le miracle qui l'avait sauvée, et en souvenir duquel elle institua un petit Pourim.
  5. MOCHE: Rabbin, né à Meknès en 1809, il ouvrit en 1854 une nouvelle page dans l'histoire de la famille en montant à Tibériade avec toute sa famille. Il fut envoyé comme émissaire de la ville sainte de Galilée en Egypte en 1875.
  6. ELIEZER: Fils de rabbi Moché, né à Meknès en 1849, il monta enfant avec ses parents à Tibériade. Après de brillantes études à la Yéchiva sépharade de la ville, il fut envoyé comme émissaire en 1877 en Syrie, Irak, Kurdistan et Perse. Le succès de cette première mission lui en valut une seconde en 1903, cette fois au Maroc. Mort à Tibériade en 1918.

JOELLE: Professeur d’ethnologie à 1'Université de Bloomington aux Etats- Unis, née à Alger en 1951. Auteur de nombreuses études sur le judaïsme algérien. Elle a publié un traité sur les habitudes et traditions culinaires, leur signification, leur symbolisme et leur importance sociologique chez les Juifs algériens: "Le culte de la Table dressée – rites et traditions de la table juive algérienne" (Paris, 1983) et "La maison de la mémoire. Ethnologie d'une demeure judéo-arabe en Algérie" (1937-1961), sur la maison de ses grands-parents maternels, la famille Séroussi, de Sétif .

BAHTIT

Nom d'origine berbère, porté par la tribu Baha de la confrérie des Berghouta, les premiers habitants de la riche plaine de la Chaouïa au Maroc, qui fut largement judaïsée avant l'islamisation du pays. Encore au VIIIIème siècle, avant l'arrivée de Moulay Idriss Ier d'Arabie, le chef de la tribu portait un nom juif typique: Tarif  Bensimhon, Ben Yaacob, Ben Itshak. Après sa conversion, un de ses fils, Abou Salah, devait même se proclamer prophète et dépositaire d'un nouveau Coran révélé, syncrétisme entre l'Islam et le Judaïsme. Le royaume juif des Bahtit aurait survécu jusqu'à son écrasement définitif en 1029 par l'émir Temon, l'Ifrénide. Une partie de la tribu semble avoir suivi Tariq dans la conquête de l'Espagne, où le nom est attesté dès le XHIème siècle. Le nom est attesté au Maroc dès le XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays de l'époque. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté uniquement au Maroc, à Meknès, et par émigration à Tibériade.

  1. YOSSEF: Fils de Yeshaya, descendant d'une famille d'expulsés d’Espagne, mort à Meknès en 1711. Un des plus grands rabbins de sa génération, dont la réputation dépassait largement le cadre de sa commu­nauté. Il fut un des plus parfaits ensei­gnants de son temps et, parmi ses disciples, le premier grand rabbin connu de la famille Berdugo, rabbi Moche, dit Harav Hamashbir, qui avait pour lui la plus grande admiration et le plus grand respect, comme le montre l'anecdote rapportée dans la préface à son livre "Rosh Mashbir". Lorque rabbi Moché maria son fils, il invita en premier lieu son maître vénéré, qui revêtit ses plus beaux atours pour honorer son disciple préféré. Mais en route pour la noce, il fut attaqué par un Musulman qui, depuis des mois, semait la terreur au mellah – impunément, son appartenance à la famille des chérifs, descendants du prophète Mahommed, le rendant intouchable et le mettant à l'abri de toute plainte et de toute poursuite. En entendant cela, rabbi Moché, n'écoutant que son courage, abandonna la noce pour courir venger l'honneur de son maître. Il retrouva l'agresseur, le rossa de coups, le désarma de son épée et lui fit rendre le livre de prières volé au saint homme, il n'accepta de le laisser quitter le mellah que sur la promesse de ne plus remettre les pieds au quartier juif. Malgré les sollici­tations, rabbi Yossef refusa toujours d'abandonner l'enseignement pour se joindre au tribunal rabbinique, et resta près de 70 ans à la tête de sa Yéchiba, dans la synagogue qui portait son nom et qui lui avait été construite par son père, rabbi Yéshaya. A sa mort, il fut enterré, comme les plus grands rabbins, près de la muraille du cimetière, comme pour protéger le mellah. Son tombeau est devenu un lieu de pèlerinage vénéré jusqu'à ce jour. Un figuier ayant poussé sur sa tombe, il n'était plus connu et invoqué – surtout par les femmes – que comme "Moul Elkrma"- ",homme au figuier" – alors que le souvenir de son nom de famille s'était estompé dans la mémoire populaire. Son fils, rabbi Yaacob, poursuivit la tradition d'enseignement. Ses petits-enfants vendirent la synagogue familiale en 1840 avant de monter à Tibériade où la famille s'illustra par une dynastie de rabbins.

Bakouch-Bakoun-Balouka Banon

BAKOUCH

Nom patronymique à l'origine difficile à préciser. A première vue, il s'agit d’un patronyme d'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère: le précoce, le vif, celui qui saisit vite. Autre possibilité, basée toujours sur l'origine arabe, indicatif d'une particularité physique: le sourd-muet. L’origine hébraïque du patronyme est aussi plausible, dérivée du verbe bakech, qui a pour sens demander, chercher, l'homme qui recherche Dieu. Ce patronyme est effectivement attesté sous cette forme en Espagne au XTVème siècle: Baques, Baquex, et au Maroc dès le XVIème siècle: Bakich. Dans son livre "Une diaspora méconnue: les Juifs d'Algérie", Henri Chemouilli, affirme que Bécache siginifie en arabe, scarabée. Selon une autre hypothèse plus audacieuse: altération phonétique de Bahoussi, textuellement en dehors, terme par lequel on désignait, jusqu'au début de ce siècle, les Juifs des tribus nomades du sud-tunisien et du Sahara algérien, ceux qui "étaient en-dehors", non intégrés aux communautés sédentaires. David Corocs enfin, ajoute qu'il s’agit d'un prénom d'homme berbère de la région du Rif, dans le nord du Maroc, sans donner d'autres précisions sur son sens. Autres formes: Bakich, Bakis, Baccouche, Bekouche, B'kouche, Bekache, Becache. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté en Algérie (Alger, Sétif, Constantine), en Tunisie (Tunis, Nabeul) et au Maroc (Fès, Tétouan).

  1. YESHAYA: Rabbin à Fès au XVIème siècle, un des plus éminents disciples de rabbi Yéhouda Ouziel. Il se distingua dans l'étude de la Kabbale et quelques-uns de ses commentaires ont été reproduits dans le livre de rabbi Eliezer Bahloul "Marée enayim".

SHALOM BEKACHE: Rabbin itinérant, né à Bombay dans une famille originaire de Bagdad. Son père l’envoya parfaire ses études talmudiques à Safed. Après la fin de ses études, il resta de nombreuses aimées en Terre Sainte avant d'arriver en 1878 à Alger, où la communauté lui offrit un poste de shohet et de prédicateur. Acquis aux idées d'ouverture du mouvement de la Haskala, il eut à coeur le souci de relever le niveau d'éducation général et religieux des Juifs indigènes d'Algérie non encore entrés de plain-pied dans la civilisation française. Dans ce but, il commença à éditer à Alger, en 1891, un hebdomadaire d'informations générales en judéo-arabe "Bet Israël", Le peuple d’Israël, qui parut trois ans jusqu'en 1893, et qui était également diffusé en Lybie, en Tunisie et au Maroc. En 1897, il fonda la seconde imprimerie hébraïque d'Alger, éditant des brochures et des livres de vulgarisation, servant de pionnier à la littérature judéo- arabe, qui ne devait jamais connaître en Algérie, l'essor qu'elle connut en Tunisie.

SIMON: Militant communautaire connu à Constantine dans les années trente.

 JOSEPH BECACHE: Docteur en médecine. Un des premiers résistants du groupe Géo Gras à Alger entre 1940 et 1942. Dans le cadre du plan de neutra­lisation des défenses de la ville d'Alger en vue du débarquement américain du 8 novembre 1942 dévolu à la Résistance, le groupe qu'il commandait devait compter 20 hommes, mais à l’heure fixe aucun d'eux ne se présenta, il se joignit alors avec trois volontaires au groupe de Paul Ruff (voir Rofé) qui occupa le central téléphonique de Belcourt.

ANDRE: Notable et dirigeant communautaire de premier plan à Constantine entre les deux guerres. Président de la Ligue contre l'Antisémitisme au moment du pogrom de Constantine en 1934. Président du Consistoire, il conserva son poste même après l'application en Algérie du Statut des Juifs et l’abrogation du décret Crémieux en Octobre 1940. Il prit l'initia­tive de la protestation adressée au Gouver­neur Général par les présidents des Consistoires des trois départements, le 10 octobre 1940: "contre cette mesure immé­ritée qui nous frappe, aggravant pour nous le malheur présent de la patrie, nous élevons au nom de nos morts, de nos blessés glorieux, au nom de nos prisonniers qui souffrent, au nom de nous tous qui aimons la France, une solennelle protestation". Quand, deux ans plus tard, accentuant la politique d'exclusion des Juifs de la société algérienne, le Gouver­neur Général Châtel, décida de la formation de l'Union Générale des Juifs d'Algérie, à laquelle tous les Juifs du pays étaient obligatoirement tenus d'adhérer, et qui devait devenir le porte-parole de la communauté, la courroie de transmission pour l'application de la politique anti-juive de Vichy, il demanda au Grand Rabbin Eisenbeth de lui présenter une liste de 45 personnalités, parmi lesquelles il choisirait lui-même les 15 membres du Conseil d'Administration. Les dirigeants de la communauté se trouvaient devant le terrible dilemme qu'avaient connu les communautés juives d'Europe sous l'occu pation nazie: jouer le jeu pour tenter de réduire les dégâts au minimum, au risque de passer pour des collaborateurs, ou s'opposer, et laisser ainsi le champ libre aux autorités qui se rabbattraient sur des hommes plus dociles à leurs ordres. Après bien des débats, la communauté présenta au Gouverneur la liste des 45 person­nalités. Ce dernier choisit alors comme président de l'Union, Paul Stora. le prési­dent du Consistoire d'Alger qui refusa le poste. Le lendemain, le 7 septembre 1942, le Gouverneur confia cette fonction ingrate au jeune et dynamique président du Consistoire de Constantine, ,André Bakouche. Sa première réaction fut de refuser, mais, sur l'insistance de ses collègues, il finit par accepter en posant comme condition de ne jamais avoir à couvrir aucune mesure contraire à sa conscience: "vous avez bien voulu accepter mes scrupules en m'assurant que je ne pourrai jamais être amené à m'associer à des mesures qui seraient incompatibles avec ma conscience, et que seuls les buts constructifs que mes collègues et moi- même nous nous assignons dans l'intérêt de nos coreligionnaires". Il n'eut pas à le faire, car, moins de deux mois après sa création, l'Union mort-née allait être dissoute à la suite du débarquement américain du 8 novembre 1942. Mort à Paris en 1992.

 BENSION BECACHE: Militant sioniste au sein de la Fédération Sioniste d'Algérie et professeur d'arabe à Alger. Mort à Paris en 1958.

BAKOUN

Nom patronymique d'origine arabe, ayant pour sens, le survivant. Au XXème siècle, nom extrêmement peu répandu, porté uniquement en Tunisie et en Algérie, dans le Constan- tinois.

BALOUKA

Nom patronymique d'origine berbère, ethnique de la tribu de Dejeber Balouka, dans l'ancien contrôle civil de Maktar en Tunisie. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Tunisie (Tunis) et en Algérie (Alger, Ghardaïa, Djelfa, Sahara).

SEBBAN: Notable de la communauté de Ghardaïa, président de la cultuelle dans les années 1950.

          BANON

Nom patronymique au sens et à l'origine difficiles à préciser. A première vue, l'origine semble hébraïco-araméenne, déformation phonétique de Ben Noun, formé de l'indice de filiation Ben et du substantif noun, en araméen, poisson, indicatif d'un métier, le pêcheur. Dans la Bible, c'est le prénom du père de Josué, le successeur de Moïse. Abraham Larédo quant à lui, y décèle une origine phénicienne, indicatif également d'un métier, l'architecte, le maçon, équivalent de l'hébreu Banaï. Le nom figure dans la liste Tolédano des patronymes usuels au Maroc au XVIème siècle. Il semble que le patronyme Bonan, courant en Tunisie, ait la même origine, mais nous l'étudierons à part. Autre orthographe: Banoun. Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc (Marrakech, Fès, Sefrou, Mogador, Casablanca) et en Algérie (Oran, Bône, Constantine).

  1. MIMOUN: Rabbin à Sefrou au XVIIIème siècle, un des disciples du grand maître rabbi Moché Benhamou.

JACQUES: Président de la communauté de Casablanca dans les années 1960.

NINA: Journaliste à Casablanca, née à Marrakech, auteur d'un guide touristique sur le Maroc (première édition Casablanca 1980, 2ème édition 1992) qui a rencontré un grand succès et a été traduit en plusieurs langues.

GABRIEL: Economiste-conseil de répu­tation internationale, né à Casablanca. Actuellement conseiller financier du chef de l'Autonomie Palestinienne, Yasser Arafat. Il fut dans les années 1970 conseiller financier du président des Etats Unis,Gerald Ford.

DAVID: Universitaire suisse, né au Maroc en 1947, privat docent à l'Université de Théologie de Lausanne et chargé de cours au département de philosophie de l'univer­sité de Genève. Spécialiste de l'interpré­tation biblique et de son histoire. Auteur, entre autres, de "La lecture infinie" (Genève, 1987), "Inquisition et pérennité", "Le bruissement du texte", (Genève, 1993), avec une préface du professeur Alexandre Safran (1993). Grand admi­rateur et traducteur en français du regretté publiciste israélien, Yéshyahou Leibovitz.

           Baranes-Barchechet-Barchilon-Barkat

           BARANES

Nom patronymique d'origine berbère, ethnique de la tribu des Branes, une des plus puissantes confédérations au moment de la première invasion arabe au VlIIème siècle. Une grande partie de la tribu s'était convertie au christianisme, et c'est un de ses princes, Kocila, qui mit en échec les Arabes avec le concours de la Kahéna. Il semble qu'avant de se convertir au christianisme, puis à l'islam après le succès de la seconde invasion arabe, une grande partie des membres de cette tribu professait un judaïsme plus ou moins rigoureux, et la persistance de ce patronyme parmi les communautés du Maghreb en est avancée comme une des preuves. Le nom est également porté chez les Musulmans sous une forme proche: El Bemoussi. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sous la forme de Elbaranès sur la liste Tolédano des patronymes usuels dans le pays de l'époque. Autre orthographe: Baranez. Au XXèrne siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, Sousse, Kairouan) mais également en Algérie (Constantine, Bône,Philippeville, Alger).

 SAUVEUR: Célèbre avocat et militant communautaire né à Sousse en 1899. Membre actif de la section tunisienne du Congrès Juif  Mondial. Militant sioniste, il monta en Israël au début des annéees cinquante. Installé à Tel Aviv, il continua à oeuvrer en faveur de la Alya d'Afrique du Nord, en particulier des classes moyennes. Il représenta la Fédération Sioniste de Tunisie aux Congrès Sionistes de 1951 et 1956. Mort à Tel Aviv en 1990.

VICTOR: Riche homme d’affaires à Tunis. Nationaliste fervent, il milita en faveur du Néo-Destour, ce qui lui valut plusieurs arrestations par les autorités du Protectorat. Son épouse fut une des animatrices de l'Oeuvre de Secours à l'enfance, l'O.S.E. et des autres oeuvres de bienfaisance de la communauté.

JACQUES: Fils de Sauveur, né à Tunis. Banquier, chargé des opérations exté­rieures à la Discount Bank of Israël. Président d'honneur de l'Union des originaires de Tunisie en Israël. Ancien Président de la Chambre du Commerce Israel-France.

BARCHECHET

Nom patronymique d'origine hébraïque lié au chiffre six (shesh en hébreu), textuellement le fils des six, sans doute pour symboliser les 6 jours de la Création avant le repos du Septième Jour, ou plus probablement, les six livres de la Michna. Par extension, celui qui connaît les Six Livres, autrement dit l'érudit. Le nom est très ancien, déjà porté au temps du Talmud et en Espagne. Il s'est particulièrement illustré en Algérie à partir de la frn du XlVème siècle. Autres orthographes: Barchichat, Barcesat, Barsessat, Barsissat, Barcessat. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Marrakech, Safi, Mogador, Casablanca, Fès, Tétouan, Larache, Ouezane) et en Algérie (Alger).

  1. ITSHAK : Le plus grand réformateuret le véritable fondateur du judaïsme algé­rien contemporain. Illustre rabbin, né en 1326 à Valence. Il avait ensuite servi de guide spirituel des communautés de Barce­lone, Saragosse et Tortosa, avant d'être élu grand rabbin de Majorque, dans les îles Baléares. Les persécutions de l'an 1391, commencées à Séville, s'étendirent avec la plus grande cruauté aux Baléares, l'Inqui­sition faisant brûler vif les deux fils de rabbi Itshak, Chechet et Chaltiel. Mais il réussit, lui, à fuir et à trouver refuge en Algérie, d'abord à Miliana, puis à Alger. Les nouveaux venus ne furent pas toujours bien accueillis par leurs coreligionnaires, comme le raconte rabbi Itshak lui-même: le gouverneur d’Alger avait autorisé les réfugiés à débarquer sans rien débourser, et avait chassé avec courroux les habitants musulmans venus se plaindre de la hausse des prix provoquée par l'afflux des réfugiés. C'est alors que le chef de la communauté juive autochtone lui suggéra, pour décourager de nouvelles arrivées, de prélever un droit d'entrée élevé. Ce qu'il fit.

La légende raconte qu'à son arrivée dans le port d'Alger, sans passeport, accompagné de rabbi Shimon Bar Sémah Duran, ils furent jetés en prison, et une grande tempête paralysa alors le port, qui ne se calma qu'après leur libération. La situation économique et spirituelle de la commu­nauté juive locale était au plus bas, comme il le rapporte dans son livre: "nous n'avons trouvé aucune jurisprudence basée sur la Halakha pour tous les litiges civils et commerciaux, les Juifs s'étant habitués à porter leurs affaires devant les tribunaux musulmans". Il fallut tout le poids de son autorité pour les convaincre de revenir aux lois de leurs ancêtres, et c'est ainsi qu'en 1394, il promulga la première Takana sur les règles de mariage. Il fut rapidement nommé chef de la communauté – Mokadem – par les autorités, grâce à l'ap­pui d'un grand notable, Astruc Cohen, sans consultation préalable de la communauté, avec autorité à la fois sur les expulsés d'Espagne (qu'on appelait les porteurs de béret) que sur les autochtones (les porteurs de turban). Les chefs de la communauté indigène se révoltèrent contre cette nomi­nation, critiquèrent et diffamèrent ses écoles et toute son action, allant jusqu'à soudoyer le gouverneur pour obtenir son expulsion de la ville. La tradition raconte qu'un samedi soir, les 7 dirigeants de la communauté s'étaient réunis avec leurs amis musulmans pour mettre leur plan à exécution. Rabbi Itshak l'apprit alors qu'il faisait la Habdala et pria Dieu de "faire pour la Torah". Aussitôt un mystérieux incendie ravagea le lieu de réunion et tous ses occupants périrent sans exception. Après cette intervention miraculeuse, son autorité fut définitivement admise de tous. Il s'attela alors à réformer les coutumes étrangères enracinées, à développer l'ensei­gnement et l'étude de la Torah et, au bout de quelques années, Alger devint un des grands pôles de la Torah, et son rayon­nement s'étendit à toute l'Afrique du Nord. De tout le Maghreb, les étudiants affluaient dans ses yéchibot. On raconte ainsi que la communauté de Tlemcen lui envoya quatre candidats aux études, et il n'en choisit que le plus doué, en expliquant: "vous m'avez envoyé un bouquet, j'ai pris la fleur et je vous renvoie les tiges". Les trois candidats malheureux se perfectionnèrent pendant trois années supplémentaires avant d'avoir le privilège de venir poursuivre leurs études à Alger. En fin pédagogue, il comprit qu'il ne fallait pas user de brus­querie pour réformer les moeurs des anciens habitants. Dans une Responsa, il reproche à un rabbin son manque de souplesse, ajoutant: "je vous ai déjà dit plusieurs fois de ne pas vous montrer trop rigide dans votre volonté de réforme, car vous les heurteriez inutilement, et comme Font dit nos Sages, il vaut mieux qu'ils restent dans l'ignorance plutôt que de les amener à enfreindre délibéremment une loi qu'ils ne sont pas en mesure de respecter". II ne limita pas ses préoccupations à la situation spirituelle de la communauté, et oeuvra également pour son développement économique. Avant son arrivée, l'artisanat était la seule profession des Juifs, il les encouragea à se lancer dans le commerce, demandant aux marchands venus d'Espa­gne de prendre chacun des apprentis dans sa maison de commerce. Ses efforts dans ce domaine également furent couronnés de succès et la situation économique des Juifs d'Algéri, on commença à se tourner vers lui dans les questions de Halakha, et le recueil de ses Responsa, publié à Constan­tinople en 1546, est resté longtemps le livre de référence de tous les rabbins maghrébins. Son tombeau, à Bab-el-Oued, était devenu un lieu de pèlerinage popu­laire et quand on voulut construire les remparts autour de la ville, la communauté obtint d'encastrer dans le mur, à l'ancien emplacement de son tombeau, une pierre à sa mémoire, sur laquelle était gravée la date supposée de son décès: 1442.

ABRAHAM: Un des grands commerçants juifs d'Alger au cours de la première moitié du XIXème siècle, connu pour son honnêteté – qualité assez rare en ce temps de dépravation des moeurs – et parfois récompensé, comme le montre cette anecdote rapportée par rabbi Yossef Messas. En ce temps, tout le commerce des grains était entre les mains de sept marchands juifs. Un jour qu'ils se trou­vaient tous réunis chez l'un d'eux pour la circoncision de son fils, le rabbin Yaacob Attias s'attira leurs sarcasmes quand il evoqua dans son serment le devoir l'honnêteté et de probité, autant dans la vie privée que dans la vie commerciale. Ils lui firent remarquer qu'il ferait mieux de ne parler que de ce qu'il connaît bien, car eux, étaient bien placés pour savoir ce que rapportait l'honnêteté, la meilleure preuve était que celui d'entre eux qui passait pour le plus honnête – Abraham – était aussi le moins riche ! La vie tranchera, conclut le rabbin. Quelque temps plus tard, le Dey les convoqua pour leur racheter le vieux stock de blé et le remplacer par la nouvelle récolte qui s'annonçait excellente. Heureux de l’aubaine, ils passèrent tous contrat avec les autorités, à l'exception d'Abraham qui avait un mauvais pressentiment, et prétexta un manque de liquidités pour se désister. Le lendemain, le Dey, déguisé en contrô­leur, vint ouvrir le hangar pour décompter le nombre de sacs à remplacer. Comme à l'accoutumée, les commerçants avaient déclaré un nombre inférieur à la réalité et il fit semblant de ne rien voir. Par contre, pour la fourniture de sacs de la nouvelle récolte, ils avaient naturellement gonflé les chiffres, et quand il le leur fit remarquer, ils lui proposèrent d'entrer dans la combine et il fit semblant d’accepter. Le lendemain, quand les commerçants vinrent présenter leurs comptes au Dey, il les surprit en les recevant dans son déguisement de contrôleur. Confondus, ils furent jetés en prison et leurs biens saisis. Le Dey comprit alors pourquoi Abraham n'avait pas voulu se joindre à leur marché, et lui attribua à lui seul toute l'adjudication…

MEIR: Notable de la ville de Safi, fonda­teur et premier président de l'association sioniste "Ahavat Sion", une des premières du Maroc, fondée en 1903 par le cercle des amis du mouvement de la Haskala, les lecteurs du journal hébraïque "Hamélitz" de Varsovie.

  1. MEIR: Saint figurant sur la liste des saints marocains établie par Issakhar Ben-Ami. Sa sainteté n'avait été découverte qu'au moment de sa mort – loin de sa ville natale, à Marrakech, La communauté de Marrakech avait alors refusé de transférer son corps réclamé par la Hébra de Mogador, et lui avait réservé une sépulture près du tombeau du saint patron de la ville, rabbi Hanania Hacohen-Azog.
  2. MORDEKHA Y : Rabbin, né à Marra­kech, il connut une grande célébrité à Fès, pour son érudition comme enseignant. Mort en 1901 à l'âge de 70 ans, sans laisser de descendant.

ISAAC: Président de la communauté de Safi dans les années soixante.

 MENAHEM: Sécrétaire du Conseil de la Communauté de Ouezane, Maroc, dans les années cinquante.

MARCEL: Président de la communauté de Sait dans les années soixante-dix. ITSHAK: Expert comptable à Jérusalem, originaire du Maroc. Un des fondateurs du mouvement d'intellectuels originaires d'Afrique Nord, Beyahad, dont il fut longtemps le trésorier.

BARCHILON

Nom patronymique d'origine espagnole, ethnique de l'ancienne capitale de l'Aragon, aujourd'hui capitale de la Catalogne, Barcelone, qui abrita, jusqu'à l'expulsion, l'une des plus florissantes communautés juives. Après l'expulsion de 1492, on trouvait des porteurs de ce patronyme dans l’empire ottoman et au Maghreb. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté dans le nord du Maroc (Tétouan, Tanger) et en Algérie, dans l'Oranais.

BARKAT

Nom patronymique votif d'origine hébraïque, altération de Birkat, la bénédiction, sous- entendu de Dieu. Autres orthographes: Barkate, Barkatte, Barkatz. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté en Algérie (Constantine, Batna, Tébessa).

Baroukh-Barugel-Barzilai-Bassoud-Bchiri

BAROUKH

Nom patronymique d'origine hébraïque qui a pour sens béni, sous-entendu de Dieu, porté dans toutes les communautés. Ce prénom masculin votif a toujours été populaire et était encore donné de nos jours. Son équivalent en espagnol est Benito, et en italien Benedito.

Le nom est attesté en Espagne au XlVème siècle. Après l'expulsion, on trouve des porteurs de ce patronyme en Italie, dans les Balkans, dans l’empire ottoman et au Maghreb sous différentes formes: Ben-Baroukh, Baruk, Barruk, Barouche. Barouck, Barouh. Selon la tradition transmise dans la famille Ben Barouch du Maroc, originaire de Terre Sainte, le nom originel de la famille était Abrabanel, mais pour des raisons de sécurité, les membres de la famille auraient abandonné ce patronyme trop lourd à porter dans leurs nouveaux pays d'accueil. Le nom est attesté au Maroc dès le XVème siècle précédé de l'indice de filiation: Ben Baroukh. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, Sfax, Monastir, Bizerte) mais également en Algérie(Alger, Oran, Sidi Bel- Abès), et au Maroc (Tanger, Rabat, Casablanca).

  1. DAVID BEN: Un des saints les plus vénérés du judaïsme marocain, dont on ignore presque tout de sa biographie. Il est aussi connu sous le nom de rabbi David Ben Baroukh Hacohen Azog, le grand. Le chercheur israélien, Issakhar Ben Ami, rapporte que, selon certaines sources, il aurait vécu il y a cent cinquante ans, selon d'autres, il y a cinq cents ans. Mais c'est la première version qui correspond à la réalité. En effet, rabbi Yossef Messas, relate dans son livre "Nahalt Abot", la visite qu'il fit à Meknès en 1755, où il fut l'hôte de rabbi Mordekhay Berdugo, et fixe la date de son décès à 1761. Originaire du village d'Oufrane, il s'était ensuite établi dans la capitale du Sous, Taroudant. Son tombeau à Azrou Nbahmo, dans la vallée du Sous, est encore de nos jours, malgré son isolement et la distance, un lieu de pèlerinage très populaire, et son culte est célébré avec ferveur en Israël parmi les originaires du Sous. La tombe de son petit- fils, rabbi David Ben Baroukh Hacohen, fils de rabbi Baroukh, à Taroudant, est aussi un lieu de pèlerinage connu.
  2. BARUK: Industriel juif d'origine italienne, installé au Maroc après l'instau­ration du Protectorat français, fondateur de la plus grande minoterie du Maroc, et de l'usine de pâtes "Mélusine". Arrivé au Maroc en 1913, il fut d'abord ouvrier- magasinier dans un moulin artisanal de Casablanca. En 1923, il racheta une petite usine de fabrication de pâtes alimentaires en faillite qu'il développa considéra­blement. Surnommé le roi des minotiers, il resta proche de la communauté et, avec son épouse, contribua à la promotion de la formation professionnelle de la population juive de Rabat-Salé.

JOSEPH MARCO: Un des pionniers de la presse juive en Algérie, il fonda en 1894 à Alger, le mensuel de langue française "Le Juge".

SALOMON BEN: Descendant d'une famille de Terre Sainte, dont le nom originel était Abrabanel, installée à Tanger au début du siècle. Il immigra ensuite à Casablanca, où il se distingua dans le commerce et les oeuvres de bienfaisance de la communauté. Il continua dans la même voie en s'installant au Canada après l'indépendance du Maroc, où il fut parmi les dirigeants de la communauté sépharade de Montréal. Il a résumé sa vie publique dans un livre de mémoires intitulé: "Trois- quart de siècle pêle-mêle: Maroc 1920 – Canada 1990" (Quebec, 1990).

ANDRE BAROUCH: Industriel et homme politique tunisien, né à Tunis en 1906, mort à Paris. Président de la Fédération du Textile de Tunisie, il avait été éloigné de Tunisie en 1952 par les autorités du Protectorat français pour son activité en faveur des nationalistes. Membre du Conseil National du Néo- Destour, il avait été député à la première Assemblée Nationale après l'indépendance en 1956. Après la lune de miel qui caractérisa les relations judéo-musulmanes dans la première période de l’indépen­dance, l'affaire de Bizerte et les répercussions de la Guerre des Dix Jours donnèrent le signal de l’exode, auquel même ce militant nationaliste finit par se joindre et s'installa à Paris où il devait mourir.

BAROUCH ou BARROUK ou BAROUKH ou BARUK : patronyme correspondant à l’hébreu barukh  (béni); également fils de Néria, scribe du prophète Jérémie (cf. bible : lettre de Jérémie).

          BARUGEL

Nom patronymique d'origine hébraïque, hispanisation de Barukh El, Béni de Dieu. Ce patronyme était déjà porté en Espagne sous la forme de Baroja. A la fin du XIXème siècle, une grande partie des membres de cette grande famille de Tétouan immigra vers Gibraltar, l'Angleterre, l'Egypte et le Brésil. Certains d'entre eux revinrent au Maroc. Autres formes: Berachel, Barukiel, Baruhiel, Baruhel. Au XXème siècle, nom extrêmement rare, porté au Maroc (Tanger, Tétouan, Sefrou et Casablanca) et en Algérie (Oran, Alger)

ABRAHAM: Célèbre enseignant, né à Gibraltar en 1860. Directeur d'une yéchiva à Tanger à la fin du siècle dernier. Sa famille s'était enfuie de Tétouan en 1860 au cours de la guerre hispano-marocaine, et avait trouvé refuge à Gibraltar où il est né. Polyglotte, parlant hébreu, arabe, français, espagnol et anglais, il fut un des premiers professeurs au Maroc à donner des cours privés. Il fut à partir de 1886 interprète à la Légation de Belgique à Tanger, puis chancelier du Consulat et drogman de la Légation. Il fut décoré de l'Ordre de Léopold pour services rendus à la Belgi­que. Membre pendant de nombreuses années du Comité de la Communauté, la Junta.

ABRAO: Un des pionniers de l'immi­gration des Juifs du Maroc au Brésil. Riche négociant, il fut décoré pour sa contri­bution au développement du pays de la plus fameuse médaille du Brésil, Ordem dos Rosas, en 1876.

BARZILAI

Nom patronymique d'origine hébraïque, prénom biblique deux fois cité dans le livre de Samuel, qui a pour sens littéral l'homme de fer, et par extension, l'homme plein de courage et de vaillance. Ce prénom, de tout temps très peu cornant en Afrique du Nord, était déjà devenu nom patronymique en Espagne. Après l'expulsion, on trouve des porteurs de ce nom essentiellement dans l’empire ottoman et en Hollande. Au Maroc, des Flamencos venus d'Europe le portaient au XVIIIème siècle, à Salé et à Tétouan. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc par une famille originaire de Turquie.

BASSOUD

Nom patronymique d'origine arabe, littéralement le père de la chance, par extension, l'homme heureux, comblé. Ce surnom qui, par exemple, à Meknès était donné de nos jours à une riche famille Dahan, était devenu à la longue nom patronymique dans d'autres communautés. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté au Maroc (Sefrou, Fès).

BCHIRI

Nom patronymique d'origine arabe, dérivé de bishr, la gaieté, indicatif d'un trait de caractère: l'homme gai, au visage avenant, porté chez les Juifs et les Musulmans. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie.

YAACOB: Célèbre musicien tunisien, guitariste et grand spécialiste de musique andalouse

BCHIRI ou BSIRI : nom construit sur le mot arabe bashâra qui signifie bonnes nouvelles : donc porteur de bonne nouvelles.  

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