LE STATUT DES JUIFS MAROCAINS Quel fut le statut des Juifs avant le Protectorat?

 

david bensoussanLE STATUT DES JUIFS MAROCAINS

Quel fut le statut des Juifs avant le Protectorat?

Avant le Protectorat, les Juifs – et les Chretiens – avaient un statut de dhimmis que l'on traduit par proteges ou toleres. Ils etaient soumis a un impot special, la jiziya. Leur statut aurait ete edicte dans le pacte d'Omar au debut du VIIIe siecle mais ce fut Al-Marwadi qui codifia ce statut dans le detail au XIe siecle. Ce statut visait a faire en sorte qu'ils aient des droits inferieurs a celui des Musulmans. Dans son ouvrage La saga des Juifs d'Afrique du Nord, Andre Chouraqui resuma les douze conditions qui, selon Al-Marwadi, pouvaient garantir la personne et les biens du dhimmi: « Les six premieres, considerees comme les plus importantes, lui font un devoir absolu de ne pas toucher au Coran par raillerie ou pour en fausser le texte; de ne pas parler du Prophete en termes mensongers ou meprisants; de ne pas parler de l'islam avec irreverence; de ne pas toucher aux femmes musulmanes, fut-ce dans le mariage, qui demeure toujours interdit entre dhimmis et musulmanes (mais non entre Musulmans et femmes juives ou chretiennes); de ne rien tenter pour detourner le Musulman de sa foi et bien entendu de respecter sa vie et ses biens, de ne rien faire pour aider les ennemis de l'islam, ni leurs espions. Six autres regies sont considerees selon Al-Marwadi comme secondaires, c'est-a-dire que leur violation n'est pas consideree comme devant automatiquement annuler le contrat de la dhimma. En vertu de ces dernieres regies, les dhimmis seront tenus de porter un vetement distinctif, avec une ceinture et une piece d'etoffe jaune pour les Juifs, bleue pour les Chretiens; ils ne devront jamais batir des synagogues ou des maisons plus hautes que celles des Musulmans; ils ne devront jamais se livrer publiquement a 1'exercice de leur culte, faire entendre leur cloche ou leurs trompettes, leurs prieres ou leurs chants; ils ne devront jamais boire le vin en public, ni faire etalage en ce qui concerne les Chretiens, ni de leurs croix, ni de leurs pourceaux; ils devront ensevelir leurs morts discretement et sans faire entendre ni leur priere, ni leurs lamentations; enfin, il leur est interdit de posseder des chevaux, animal noble : ils devront se contenter d'utiliser des anes ou a la rigueur, des mulets.»

Les Juifs avaient une autonomie religieuse complete. Le tribunal rabbinique s'occupait du statut civil et reglait des differends entre Juifs. Quant aux differends entre Juifs et Musulmans, ils dependaient du representant du Makhzen. Par ailleurs, il existait un comite de sept notables et de trois rabbins, le Ma'amad (egalement appele Jama' Al- Yahoud ou Junte dans le Nord du pays), qui representait et gerait la communaute. Le Nagid etait a la tete du Ma'amad et devait etre approuve 1r le Makhzen. Le Cheikh El-Yahoud etait charge du maintien de l'ordre public. II etait subordonne au pacha de la ville et le representait au quartier juif, le Mellah.

II faut egalement mentionner que des notables juifs servirent le sultan avec grande fidelite : sous Moulay Slimane, Abraham Siksou fut charge des finances et Isaac Pinto fut tresorier; Moses Benasuli fut chef de la douane de Tanger; Messod Cohen et Meir Cohen furent agents nrlomatiques. II faut ajouter a cette liste les Negociants du roi installes a Mogador dont certains furent des conseillers et des intimes du souverain.

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