?Les événements antijuifs de Demnat furent-ils une exception

Il etait une fois le Maroc

Temoignage du passe judeo-marocain

il-etait-une-foisDavid Bensoussan

Le rabbin Yossef Messas raconte qu'en 1903, la ville de Meknès fut envahie par des cavaliers qui brûlèrent, tuèrent, abusèrent des jeunes filles, en enlevèrent des centaines et pillèrent les entrepôts. Des Juifs se défendirent par les armes alors que la majorité des autres luttèrent en lisant le livre des psaumes ou en répétant des versets appelant à l'intervention divine. La même scène se reproduisit en 1910 jusqu'à l'arrivée des Français. Il raconte également : « La tribu des Amhaous vouait aux Juifs une haine implacable… Nos méchants voisins encouragés par l'Alliance de Moulay Abdelhafid avec cette tribu, commencèrent à battre tout Juif qui s'aventurait sur leur chemin. Ils lui étaient la calotte, la jetaient par terre; sous ses yeux y déversaient leur urine et le forçaient ensuite à la remettre sur la tête, crachant sur lui et l'insultant. Et lui était tel un sourd qui n'entend pas, un muet qui ne parle pas… »

Au début du XXe siècle, le Pacha de Marrakech ordonna aux Juifs d'enlever leurs souliers une fois sortis de l'enceinte du Mellah. L'intervention de l'Alliance Israélite Universelle auprès du représentant du sultan à Tanger en 1904 permit d'abroger ce décret. Dans le courant de la même année, une émeute locale contre l'introduction de pièces de monnaie en cuir dégénéra par une attaque contre le Mellah de Marrakech aux cris de : « Nous mangerons le Mellah. » Un terme fut mis in extrémis à cette émeute car les portes du Mellah purent être fermées à temps. Le vice-roi Abdelhafid vint à la rescousse des habitants du Mellah avec ses troupes. Néanmoins, une cinquantaine de Juifs se trouvant à l'extérieur du Mellah subirent des blessures corporelles.

En 1903, des tribus rebelles s'attaquèrent à la ville de Settat. Les Juifs furent malmenés et plusieurs centaines d'entre eux s'enfuirent à Casablanca.

Lorsque l'armée du sultan Abdelaziz reconquit la cité de Taza occupée alors par le prétendant Bou Hmara, la communauté juive de Taza fut décimée : une quarantaine d'hommes furent tués, de nombreuses femmes furent violées et de nombreux enfants furent faits captifs. Les survivants se réfugièrent à Melilla et depuis, la communauté juive de Taza cessa d'exister.

Lors de l'abdication du roi Moulay Abdelaziz en 1907, les quartiers juifs de Demnat et d'Ouezzane furent saccagés.

En 1910, une vingtaine de maisons juives furent incendiées à Debdou et quatre juifs dont deux femmes périrent pour avoir accordé l'hospitalité à un Européen. C'est ce qui décida le général Lyautey à ordonner l'occupation de Debdou au printemps de 1911. L'une des chansons satiriques en vogue à Fès vouait les Chrétiens au pal et les Juifs à la broche; la dernière strophe réservait aux Musulmans le jasmin (du paradis). On rapporte que des Juifs en firent un dicton inversé : « Les Musulmans au cimetière, les Chrétiens au pal et les Juifs dans les fleurs.» La même année, un enfant fut enlevé et converti de force à l'islam dans la ville de Fès. Le représentant de l'Alliance Israélite Universelle Avraham Elmaleh alerta les consuls de France et d'Angleterre et grâce à son intervention, l'enfant fut rendu à sa famille.

En 1920, le rabbin d'Erfoud R. David Abehsera fut placé dans le fût d'un canon tirant sur l'armée française.

En 1920, une jeune fille d'Eksar reçut la bastonnade pour avoir marché sur la terrasse d'un voisin musulman.

En 1923, un jeune garçon de quinze ans fut accusé de vol. Pour le faire avouer, on lui administra la bastonnade. Il n'avoua rien et le cas fut reféré au Résident général français au Maroc par L'Alliance Israélite Universelle.

En 1936, les Juifs de Safi devant passer devant la justice chérifienne furent contraints de s'agenouiller. Certains préférèrent abandonner leurs intérêts plutôt que de comparaître devant le tribunal.

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