Brahim Kredya


הספרייה הפרטית של אלי פילו-Pages de l'histoire des Juifs de Safi -Brahim Kredya

PAGES DE L'HISTOIRE DES JUIFS DE SAFI

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L'histoire des juifs de Safi (Maroc) est au Krhdya, historien amoureux passionné pour sa ville, tente de relancer la recherche dans ce domaine. Il ne cesse de piocher dans les rares manuscrits disponibles et incite les chercheurs à suivre son exemple.

Ainsi, il s'est intéressé à toutes les composantes de la popula­tion de Safi à travers les âges, en essayant de mettre en valeur les personnalités qui ont joué un rôle prépondérant dans cette ville, en respectant la vérité historique, sans préjugé ni parti-pris.

Entre autres travaux, il a retracé le rôle joué dans l'histoire du Maroc par les sept saints juifs, les Oulad Ben Zmirro, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, lesquels ont fait prospérer l'éco­nomie régionale sous l'occupation portugaise et se sont imposés comme les médiateurs entre l'occupant et les chérifs saâdiens à Marrakech, d'une part, et les tribus environnantes, d'autre part.

Le présent ouvrage est consacré aux juifs de Safi, la ville de tolérance et de coexistence par excellence, celle où les juifs et les musulmans ont cohabité, dans les moments les plus dramatiques comme les plus prospères.

Le respect mutuel et la coopération entre les deux communautés se sont perpétués malgré les inter­férences des mouvements extérieurs de la colonisation et les intrigues de ses agents.

Certes, la plupart des concitoyens de confession juive ont quitté la ville mais ils continuent à y revenir en pèlerins, en touristes et en amis, à la recherche d'anciens compatriotes musulmans… Fasse Dieu que ces liens fraternels se consolident davantage, dans la paix et le respect mutuels !

Brahim Kredya

Histoire des juifs de Safi-Brahim Kredya

PAGES DE L'HISTOIRE DES JUIFS DE Safi

L'histoire des juifs de Safi (Maroc) est aussi ancienne que la ville elle-même. Malheureusement, peu d'écrits lui ont été consacrés. Brahim Kredya, historien amoureux passionné pour sa ville, tente de relancer la recherche dans ce domaine. Il ne cesse de piocher dans les rares manuscrits disponibles et incite les chercheurs à suivre son exemple.

Ainsi, il s'est intéressé à toutes les composantes de la popula­tion de Safi à travers les âges, en essayant de mettre en valeur les personnalités qui ont joué un rôle prépondérant dans cette ville, en respectant la vérité historique, sans préjugé ni parti-pris.

Entre autres travaux, il a retracé le rôle joué dans l'histoire du Maroc par les sept saints juifs, les Oulad Ben Zmirro, à la fin du XVe et au début du XVIe siècle, lesquels ont fait prospérer l'éco­nomie régionale sous l'occupation portugaise et se sont imposés comme les médiateurs entre l'occupant et les chérifs saâdiens à Marrakech, d'une part, et les tribus environnantes, d'autre part.

Le présent ouvrage est consacré aux juifs de Safi, la ville de tolérance et de coexistence par excellence, celle où les juifs et les musulmans ont cohabité, dans les moments les plus dramatiques comme les plus prospères.

Le respect mutuel et la coopération entre les deux communautés se sont perpétués malgré les inter­férences des mouvements extérieurs de lacolonisation et les intrigues de ses agents.

Certes, la plupart des concitoyens de confession juive ont quitté la ville mais ils continuent à y revenir en pèlerins, en touristes et en amis, à la recherche d'anciens compatriotes musulmans… Fasse Dieu que ces liens fraternels se consolident davantage, dans la paix et le respect mutuels !

Préface

Le nom de Brahim Kredya commence à s'imposer dans la nomenclature des chercheurs marocains grâce aux travaux qu'il a réalisés successivement au cours des dernières années et relatifs à l'histoire de Safi et de sa région, dont : « Le Faquih Mohamed al Haskouri », « Les Saints de Safi et des Abda » et « Âissa Ben Omar et la révolte des Oulad Zid, événement de Rafssa » – publiés en arabe, respectivement en 2000 pour le premier et 2003 pour les deux suivants -, outre les articles parus dans des périodiques scientifiques spécialisés dans les affaires de la région et les rencontres culturelles qu'il a organisées dans le cadre de l'Association de Safi pour la Recherche dans le Patrimoine Religieux.

Nous pouvons classer cet homme parmi les rares chercheurs qui ont consacré leur vie au service de la culture locale et considérer cette association comme un modèle à l'échelon régional.

Dans ce même contexte, Brahim Kredya s'est engagé dans une autre voie de recherche dans l'histoire et la culture locales. Ainsi, il a rédigé les «Pages de l'histoire des juifs de Safi », partant du principe que l'histoire de ces derniers constitue une partie indéfectible de l'histoire de la ville, d'une part, et de celle du Maroc, d'autre part, convaincu que tout ce qui a déjà été écrit au sujet des juifs du Maroc n’empêche nullement d'y revenir.

Plus que jamais, ce domaine requiert un besoin urgent d'une nouvelle réflexion. L'auteur considère que l'écriture à ce sujet nécessite actuellement un courage évident que certains n'osent braver.

À partir de ces données, cette nouvelle étude de Brahim Kredya fournit des choix divers, se voulant scientifiques et logiques du début à la fin. Cela relève de l'évidence dans les points suivants :

       Cette exploration est essentiellement monogra­phique, du fait qu'elle traite d'un espace géographique déterminé – Safi et sa région – et qu'elle s'intéresse à une réalité bien définie : l'histoire des juifs dans cet espace.

 Ce choix s'avère important pour révéler les caractéristiques locales de la communauté juive. Les résultats dépassent l'espace local pour couvrir l'ensemble du pays, considérant que l'étude doit permettre sans doute la rectification de beaucoup des préjugés répandus au sujet de la communauté juive au Maroc, et par conséquent favoriser la recherche et ouvrir la porte à des discussions dans de nombreux domaines qui ont été beaucoup négligés.

La recherche représente un travail bibliogra­phique par excellence, considérant que l'auteur y a réuni des informations qui étaient dispersées dans des documents, des études et des monuments.

 Il n'a pas non plus dédaigné les récits oraux de la région. Il y a en cela un grand intérêt parce que beaucoup d'informations et de récits locaux ne peuvent trouver place que dans une telle recherche. 

Histoire des juifs de Safi

De là, l'importance de ce livre qui corrige beaucoup de préjugés qui, à force de répétitions, sont admis comme des réalités. 

Pour son travail, l'auteur a choisi la méthodologie convenant à ce sujet épineux, optant pour un chemi­nement que nous pouvons qualifier de modéré, appuyé sur des opinions diverses. Le chercheur est connu pour son attachement profond à la religion musulmane, et l'esprit de tolérance de cette confession est toujours présent dans ses analyses et dans ses discussions. 

Nous pouvons résumer les grandes lignes de cette étude de la façon suivante : 

  1. La présence très ancienne des juifs aux côtés des autres Marocains à Safi, d'où l'hypothèse de l'appellation hébraïque de la ville et son argumenta­tion parallèlement à l'appellation « amazigh ».

2.La pérennité de cette présence à travers l'histoire de la ville et de sa région.

3.Les juifs ont constitué par leur présence à Safi, à travers les âges, une communauté (Simon Lévy) fonctionnelle (Abdelwahab Al Massiri, spécialiste des affaires et de l'histoire des juifs). Brahim Kredya a privilégié ces données et même en a fait le support principal de son travail.

Ainsi, il a considéré que la communauté des juifs de Safi, bien qu'attachée à ses coreligionnaires dans le monde parla Bibleet le Talmud, avait réagi avec le milieu social de la ville et adopté de nombreux modèles de la culture locale, au point que l'on pouvait faire une distinction entre cette communauté et les autres communautés du peuple juif.

 Le chercheur a exploité cela pour montrer combien la puissance et l'attrait de la culture locale ont rapproché les deux parties et pour mettre en évidence le génie de certains juifs et leur rôle dans cette fusion. Il conduit le lecteur à penser que la cohabitation équivaut à l'intégration de la communauté juive aux autres composantes de la population de Safi, dans le passé et dans le présent.

Selon l'auteur, l'intégration des communautés est allée au-delà du voisinage, a éliminé les mellahs ; les gens partagèrent le même domicile dans plusieurs quartiers, exercèrent ensemble les mêmes métiers, sans distinction aucune dans le milieu des indigents comme dans celui des riches, juifs ou musulmans.

La tolérance religieuse, la participation à certaines traditions populaires ont marqué les relations d'ami­tié et d'affection et ont fait que l'interaction entre les deux parties était courante et normale, contribuant ainsi à la naissance d'une culture commune.

Mais malgré cela, l'étude révèle que les juifs n'ont pas fusionné entièrement avec la population de Safi et leur intégration dans la culture et dans la société marocaines n'a pas été totale : cette communauté a préservé beaucoup des caractéristiques et des spéci­ficités qui la rattachaient à l'ensemble du peuple juif.

Plus important encore, le désir d'assimiler la civi­lisation occidentale est resté très vif parmi eux et dans ce même contexte, l'auteur révèle comment l'Europe coloniale a pu embrigader la communauté juive de Safi, comment elle l'a mobilisée pour arriver à ses fins et amenée à la servir à l'époque impériale ou coloniale. Cette étude constitue un pas utile et méritoire.

Pr. Ahmed Al Ouarit El Jadida, le 14 juin 2003

Histoire des juifs de Safi-Brahim Kredya

1.2. Les sultans étaient convaincus de l'habileté des juifs et de leur sagacité dans les affaires commer­ciales, dans les finances et dans les négociations avec les étrangers. Ainsi, ils leur faisaient particulièrement confiance pour des missions commerciales et diplo­matiques en Europe. Le sultan Sidi Mohammed s'appuya sur leurs compétences pour animer et faire réussir sa politique commerciale, soit en les introdui­sant dans le service des négociants étrangers, soit par le système de « commerçants du roi" ». Il les nomma également, comme son fils le sultan Moulay Abderrahman, consuls en Europe, chargés des missions diplomatiques difficiles.

         Les « commerçants du roi » (« Tujjar Al-Sultan ») est une expression qualifiant une élite de grands négociants juifs et les juifs fortunés qui avaient un contact direct avec le Makhzen central et aussi avec le Sultan. Cette élite bénéficiait d'avantages écono­miques divers, dont l'exonération des impôts de capitation, l'exclusivité dans l'importation et dans l'exportation de certaines marchandises, l'octroi de prêts sans intérêts accordés par le Trésor public pour le commerce extérieur, des facilités dans le rembour­sement des crédits et dans le paiement des arriérés des droits de douane… En contrepartie, le Makhzen les chargeait de développer le commerce extérieur et d'en élargir les horizons, ce qui augmen­tait les recettes des douanes et des autres impôts. Les familles Sombil de Safi et Corcos de Marrakech, Aflalou d'Agadir et Ben Soussan de Rabat (« commerçants du roi ») se sont illustrées sous le règne de Sidi Mohammed Ben Abdellah.

En considération de leurs services, ils accordaient à certains d'entre eux des dahirs d'honneur et de respectabilité et les exemptaient de toutes les taxes et de tous les impôts.

.- Les commerçants et les consuls étrangers préféraient traiter avec les juifs marocains dans leurs affaires commerciales et dans le domaine diplomatique, pour les raisons suivantes :

  1. Le désir des étrangers de profiter des compé­tences des juifs dans le commerce et le courtage et de les utiliser pour élargir leurs activités commerciales dans les régions du pays, eu égard à leur connaissan­ce précise et détaillée des lieux de vie de la population marocaine et à leur facilité d'accès à toutes les contrées – que ce soient les campagnes, la montagne ou le désert -, pouvant pénétrer dans toutes les agglomérations, proches ou lointaines, sans se préoccuper des obstacles naturels.
  2. De nombreux négociants juifs, par leur solide et vieille expérience dans les affaires d'importation et d'exportation, étaient considérés par les commer­çants étrangers comme de véritables concurrents qui pouvaient leur nuire, et « il convenait de s'en approcher et de les associer à leurs commerces ».
  3. De nombreux juifs marocains, en plus de parler la langue nationale, l'arabe et les dialectes amazighs, connaissaient quelques langues européennes comme le français et l'espagnol. Bien plus, le seul fait de connaître « quelques mots des langues européennes» suffisait pour que les consulats et les commerçants les engagent en qualité d'interprètes, de courtiers, et même de représentants consulaires dans les ports.
  4. Certains des négociants juifs importants et riches entretenaient des rapports étroits et directs avec beaucoup de personnalités du pouvoir à l'échelon local ou central. De telles relations profitaient aux commerçants étrangers en aplanissant les difficultés qui pouvaient gêner leurs marchés ou freiner l'exten­sion de leur commerce.

3.־ De nombreux juifs marocains aspiraient à se placer sous le protectorat consulaire afin de réaliser des profits dans leurs affaires personnelles. On notera :

3.1. Le désir de certains juifs de profiter des richesses que les courtiers recevaient des maisons de commerce, et des négociants qui leur accordaient leur protection pour acheter des marchandises maro­caines et pour s'acquitter des droits d'exportation. Les juifs s'excusaient au moment de régler les droits de douane et demandaient des délais supplémen­taires pour le paiement, ce que le Makhzen acceptait. Ils investissaient les sommes qu'ils conservaient dans leurs affaires commerciales ou dans leurs pratiques usurières.

3.2. La tentative de certains juifs, surtout les plus riches, d'échapper aux taxes que le Makhzen leur imposait. Plus même, une partie de ces Marocains réussit à se débarrasser définitivement de l'autorité du Makhzen et de ses conséquences juridiques et financières, après s'être rendus et avoir séjourné quelque temps dans l'un des pays d'Europe, et en en obtenant la nationalité. Ils retournaient ensuite dans leur patrie, libérés de ses lois et de ses devoirs, jouissant des mêmes droits que les étrangers en consi­dération, respect et avantages. Cela au préjudice du reste de leurs frères marocains, musulmans et juifs.

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