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Histoire des juifs de Safi-B. Kredya

Le Makhzen, par ces efforts empressés qui parais­sent exceptionnels, n'est guère sorti des procédures habituelles de la loi relative à la « Dhimma », ni tombé dans l'imbroglio des interprétations intéressées et mensongères du dahir du 5 février 1864 ; mais il a voulu faire perdre au colonialisme européen l'occa­sion qu'il espérait pour l'occupation du pays et de la population. La parution du dahir a représenté une occasion importante que les Européens entendaient exploiter au maximum, car ils pensaient qu'elle les mènerait à paralyser l'autorité et la souveraineté du Makhzen et à sortir une partie de la nation de son pouvoir et de sa juridiction. En voici les détails :

            Les étrangers à l'affût purent acquérir l'adhésion de nombreux juifs dont la plupart des notables et des richards, en leur accordant leur protectorat avec tous les avantages et tous les droits inhérents, minimisant l'autorité du Makhzen sur eux alors qu'ils étaient ses sujets. Lesdits étrangers avaient infiltré par le canal des écoles de l'Alliance Israélite Internationale plusieurs des grandes villes marocaines dans le but de dénaturer l'identité culturelle et nationale des juifs, d'en faire des « résidents » et de les préparer à servir leurs ambitions au Maroc, en les utilisant dans la réalisation de ce qu'ils projetaient, dans la planifica­tion de leurs avantages. Cela conduisit les juifs trompés à espérer arracher les mêmes privilèges économiques que ceux accordés aux étrangers. S'imaginaient-ils devenus quasiment les sujets d'autres nations, comme l'Angleterre ?

           La promulgation (forcée) du dahir précité constituait probablement le fruit d'une préparation réfléchie dans le cadre d'une vaste tactique coloniale, visant des pays dans le but de les occuper. Parmi ceux-ci, le Maroc. Autrement, comment expliquer ces hasards ? Voilà l'Empire ottoman, 25 ans avant la parution de notre dahir, qui se trouve obligé par les forces coloniales à publier un édit (firman) sultanien en 1840, déclarant « de cesser les mauvais traitements et la torture » contre ses sujets juifs, et 27 ans après, le Bey de Tunis, forcé sous la pression militaire françai­se, de proclamer le pacte de 1857, s'engageant à déclarer l'égalité entre les juifs et les musulmans de Tunis et les exonérant de toutes les taxes imposées aux non-musulmans. Sept ans plus tard, vint le tour du Maroc et la promulgation du dahir de 1864. Bien que ce dahir confirmât la loi régissant les « Ahl Eddhimma » en vigueur depuis des siècles, les étran­gers et ceux qui suivirent leur voie parmi les juifs marocains, le lurent et l'interprétèrent de la même façon que l'édit sultanien et le pacte du Bey et s'en servirent pour créer les troubles et l'agitation au Maroc.

3.- Les pays étrangers voulaient par ce tumulte mensonger fait autour de « l'injustice, les mauvais traitements et la torture des juifs du Maroc », expéri­menter un nouvel outil qui sera ajouté aux autres pour anéantir la souveraineté et l'honneur du pays. Ce prétexte était celui des « minorités religieuses maltraitées », expérimenté auparavant en Orient, minant l'Empire ottoman de l'intérieur, ce qui avait facilité son morcellement, permis la colonisation de certaines parties de cet Empire, et créé des troubles dans de nombreuses localités. Afin d'arriver à ses fins, l'étranger s'était mis à faire circuler des racon­tars au sujet du « juif maltraité», « méprisé » et « abandonné », qui subissait diverses sortes de mauvais traitements et de tortures ; cela pour dispo­ser d'un argument lui permettant d'augmenter sa pression sur le Maroc et de chercher de nouvelles voies pour s'imposer et s'introduire dans le pays, ce qui affaiblirait davantage le Makhzen, le déshonore­rait et en ferait une proie facile pour la colonisation.

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