Histoire des juifs de Safi-Brahim Kredya

 

Introduction

L'une des raisons les plus évidentes qui m'ont poussé à dévoiler ces faits et ces événements épars, relatifs à l'histoire des juifs de Safi, est ma profonde conviction solide et sincère et ma croyance ferme, que ceux qui feront l'objet de cet ouvrage, sont des Marocains de cœur et d'esprit, non des intrus venus accidentellement, comme le pensent certains.

Les racines de leur présence au Maroc remontent très loin dans l'histoire profonde du pays, dans sa cul­ture et dans son patrimoine. Ils ont été tout le temps l'un des constituants de la société marocaine, dans son existence et dans sa civilisation.

 Il n'est pas possible de les écarter de l'histoire de ce pays, avec ses traditions, ses hauts, ses bas et ses bouleversements. Ils étaient et sont encore aujourd'hui, qu'ils résident dans leur patrie, le Maroc, ou dans une terre d'émigration, fiers de leur marocanité, attachés à une grande partie des traditions originelles du pays, dans leur habillement, leur cuisine et dans la célébration des fêtes et des manifestations familiales.

 Ils continuent à exprimer leur allégeance au roi du Maroc à des occasions déteminées. Leurs synagogues retentissent encore de leurs prières, de leurs vœux sincères tant au Maroc qu'à l'extérieur.

 Cela n'échappe guère à tout observateur doué de jugement ni à tout insouciant maladif. Les Arabes disaient, il y a longtemps : « Point n 'est besoin d'explication après constatation. »

Les recherches historique et sociale permettent de confirmer que les juifs du Maroc ont toujours été attachés à leurs frères marocains musulmans, par des relations d'interaction et de complémentarité, d'entraide et de mutualité.

Ils jouissaient « d'une place particulière dans la société, dans l'État et dans la culture, et d'une façon générale, dans la civilisation du pays ; ce qui est peut-être unique dans le genre par com­paraison avec la situation des populations juives dans d'autres pays dans le monde ».

Au cours des siècles et des gouvernements, les juifs marocains n'ont épargné aucun effort dans le développement des relations du pays avec les nations étrangères, en étendant son commerce, son industrie et son artisanat, et en enrichissant le Trésor par les rentrées des taxes et des droits de douane.

 Parmi eux figuraient le ministre et le conseiller, le consul et le négociateur diplomatique, l'intellectuel et le philosophe, le médecin et le comptable, le commerçant et l'industriel, l'artiste et le simple ouvrier.

 Ils ont toujours été « un élément utile et nécessaire dans la société, et leur récent départ a laissé une impression d'amputation, sensible encore, dans cette entité globale ».

 Et malgré le refroidissement, la détérioration et même l'aversion réciproque dans les relations entre juifs et musulmans, dus aux intrigues étrangères, à la colonisation et à l'infiltration du sionisme, la majorité des juifs marocains est restée fidèle à l'État marocain, pleinement dévouée au trône.

 Et en dépit de la régression et de l'affaiblissement qui les ont affectés par suite des miroitements de l'exil, ils représentent, nonobstant le petit nombre qui en est resté, la plus importante population juive dans le monde arabe.

 Outre ceux, ô combien nombreux, qui viennent encore visiter leur patrie, chaque année, de leurs différents pays d'émigration, même les plus éloignés, pour rencontrer des membres de leur famille, ou par nostalgie des régions de leur origine, ou encore pour se rendre en pèlerinage dans les plus célèbres lieux saints juifs, espérant leur bénédiction et pour participer aux festivités annuelles de laHiloula.

En réservant cet essai aux juifs de mon lieu de naissance, je voudrais que leur histoire tînt une place dans mes recherches qui ont pour but d'exhu­mer les trésors du passé de cette cité antique – Que Dieu la préserve ! -, qui a toujours été terre de paix, de coexistence pacifique, de tolérance et de vie commune entre juifs et musulmans marocains.

 Dieu Seul sait combien de temps et d'efforts j'ai déployés pour en réunir la matière historique, avec la volonté tenace de l'enrichir continuellement au mieux de mes possibilités. Je n'y ai pas réussi pleinement, à cause des déplacements coûteux, au-dessus de mes moyens.

J'ai néanmoins préféré en publier le résultat, mal­gré le petit volume de cette recherche incomplète, avant que cela se perde, espérant que ce sera un motif qui conduira d'autres chercheurs à l'approfondir et à l'élargir.

Je demande à Dieu que mon travail soit utile

Il est le Connaisseur des secrets des âmes.

Kredya Brahim Safi, le 5 mars 2003.

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