Les grandes figures dans l'histoire des juifs du Maroc..LA Famille Perez

LA Famille Perez

La greffe des expulses d'Espagne et du Portugal 

En achevantla Reconquista, la reconquête de la Péninsule Ibérique avec la prise du dernier royaume arabe de Grenade en 1492, les Rois Très Catholiques Ferdinand et Isabelle, sous l'influence de l'Eglise, décidèrent de parachever la «purification» de leur royaume en en expulsant les Juifs auxquels un court délai fut accordé pour choisir entre l'exil et la conversion. Cinq ans plus tard, en épousant leur fille, le roi du Portugal décréta à son tour un édit d'expulsion, bien qu'il mit tout en oeuvre dans la pratique pour empêcher le départ des Juifs.

Deux empires musulmans ouvrirent largement leurs portes aux expulsés, le lointain Empire Ottoman en pleine expansion et le proche Empire Chérifien déchiré par des guerres intérieures. Malgré les conditions meilleures réservées aux nouveaux arrivants en Orient, la plupart des expulsés préférèrent trouver refuge au Maroc en raison de sa double proximité, géographique et culturelle.

Si une minorité d'entre eux s'installa dans les villes portuaires tenues par les Portugais, comme Safi et Mazagan, la grande majorité des exilés se dirigea vers Fès et ce malgré les énormes difficultés d'intégration. Ces mêmes difficultés poussèrent d'ailleurs un grand nombre de juifs à continuer vers l'Orient ou l'Europe, voire à revenir versla Péninsule Ibérique.Au bout d'une décennie, la situation des familles installées à Fès commença de s'améliorer.

La rencontre à Fès entre les expulsés, les Mégourachim, et les indigènes, les Tochavim, fut au départ conflictuelle, les anciens reprochant aux nouveaux de vouloir imposer leurs coutumes plutôt que de s'adapter.

 Ce conflit se focalisa de manière symbolique autour de l'une des règles de l'abattage rituel, la néfiha (insufflation des poumons). Interdite dans la tradition des indigènes qui n'avaient aucune difficulté à écouler auprès des musulmans les bêtes déclarées impures selonla Halakha, cette règle plus permissive avait été adoptée en Espagne où l'Eglise interdisait la consommation par les Chrétiens des bêtes abattues non cachères.

La controverse religieuse tourna en confrontation entre les deux communautés et engendra violences, excommunications, dénonciations et appels aux autorités. Le chef des Tochabim, rabbi Haïm Gaguine, qui mena en leur nom le combat pendant des années, finit par baisser les bras et reconnut la supériorité de la tradition séfarade qui allait s'imposer désormais dans presque tout le Maroc.

Une famille devait pourtant échapper à cette confrontation. Les Perez, en quittant l'Espagne, avaient acheté aux souverains marocains un territoire dans la région du Dadès au sud du Maroc, où ils vécurent de manière totalement autonome jusqu'au règne de Moulay Ismaël au 17ème siècle, comme le rapporte l'un de leurs descendants, rabbi Yéhouda, dont le livre Pérah Halévanon fit sensation lors de sa publication à Berlin en 1712.

Dans le reste du pays, le pouvoir matériel et spirituel passa entre les mains des descendants des Mégourachim, avant que ne prenne la greffe des expulsés et que ne s'effacent progressivement les différences entre les deux communautés. Ces différences resurgirent toutefois au 19ème siècle, du fait de la modernisation accélérée des communautés de Tanger et de Tétouan, géographiquement plus proches de l'Europe. Ces communautés affublèrent leurs compatriotes du sud du péjoratif de forasteros (les étrangers), parce qu'ils ne parlaient pas l'espagnol. Les progrès de l'éducation dans les écoles de l'Alliance firent disparaître au 20ème siècle cette dernière discrimination.

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