Il etait une fois le Maroc il etait une foisTemoignage du passe judeo-marocain David Bensoussan

il-etait-une-foisIl etait une fois le Maroc

Temoignage du passe judeo-marocain

David Bensoussan

Un adage bien connu veut que l'histoire soit de la polémique, mais que l'inverse ne soit pas fondé. Cela s'applique tout particulièrement à l'historiographie marocaine qui est, le plus clair du temps, teintée d'idéologie : une pléthore d'essais datant de l'ère coloniale, essais dans lesquels, le plus souvent, les simplifications, les réductions des données en matière d'information et le ton condescendant ne font que corroborer les préjugés.

II y avait aussi un commerce d'esclaves local

II y eut egalement un commerce d'esclaves seculaire d'Afrique noire. Une partie non negligeable de ces esclaves ne supportait pas les conditions difficiles de la traversee du Sahara et mourait en chemin. L'esclavage etait courant, specialement celui de jeunes filles dont beaucoup devenaient des concubines, evitant ainsi les depenses qu'encourrait le mari en epousant une femme de son rang. Ces concubines pouvaient etre abandonnees a leur sort au bon gre de leur mari, lequel, s'il le desirait, etait a meme de vendre les enfants nes de l'esclave. Les esclaves devenues meres acqueraient cependant une certaine respectabilite. II n'en demeurait pas moins qu'elles ne jouissaient d'aucun droit et qu'il arrivait que la femme legitime prise de jalousie incitat son mari a leur infliger des chatiments corporels particulierement cruels.

Les esclaves etaient vendus a la criee, presentes souvent nus, huiles et les mains ligotees. Le prix d'un esclave variait entre 60 et 90 ducats. Une minorite d'esclaves survivait a la castration qui constituait une « plus value» de la «marchandise.» Dans le cas d'une jeune africaine fraichement ramenee d'Afrique noire, le prix pouvait passer a 160 ducats, soit !'equivalent de 20  Livres sterling.

L'esclavage faisait partie des mceurs de l'epoque. Selon l'historien maghrebin Ibn Khaldoune, « Les seuls peuples a accepter l'esclavage sans espoir de retour sont les negres, en raison de leur degre inferieur d'humanite, leur condition etant la plus rapprochee du stade animal.» En arabe, le mot 'abid signifiant esclave est plus ou moins synonyme de noir (de peau).

Le sultan avait lui aussi ses esclaves

On dit qu'au dix-neuvieme siecle, le sultan possedait pres de 60000 esclaves et les Gouverneurs des provinces lui offraient regulierement des esclaves en grand nombre. Le harem royal comprenait quelques centaines de femmes reparties entre Fes, Meknes et Marrakech, mais il y avait quatre epouses officielles. II arrivait que le sultan et les Gouverneurs incluent des femmes de leur harem lorsqu'ils se faisaient mutuellement des cadeaux. Certains esclaves etaient destines a devenir des eunuques. Le docteur William Lempriere qui servit a la Cour au XVIIIe siecle en fit la description qui suit: «II est a observer que les eunuques charges specialement de la garde des femmes sont issus d'esclaves negres. La voix des eunuques a un accent particulier, elle ressemble un peu a celle des jeunes gens qui sont encore dans  l'adolescence. Enfin, ces etres mutiles offrent tout a la fois une image degoutante de faiblesse et de monstruosite. L'autorite qu'on leur donne sur un sexe qu'ils tyrannisent leur fait prendre un air d'importance, ils sont plus fiers et plus insolents qu'on ne saurait l'imaginer.»

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