Le mariage trad. chez les juifs marocains

Chez les Oulad Barhi, les jeunes gens conduisent le marié au mikvé. Au retour, il est soutenu par deux islan, dont chacun lui tient un pied enveloppé dans un drap. Quand ils arrivent au seuil de la maison, les deux islan s'abais­sent pour le faire rentrer, mais le marié reste droit. Les tamzwarât lavent la mariée sur une table disposée dans la cour; elles étendent des draps afin de former un paravent. La jeune fille est épilée et ensuite emmenée au mikvé. Au retour, pendant que les tamzwarât éparpillent ses cheveux, la fille pleure:

"O, père ingrat!

 Pourquoi donnes-tu ta fille

 Au sommet de la montagne?

Pourquoi n'as tu pas dit:

Ma fille est jeune,

 Elle restera près de moi! "

Le père lui répond, tout en pleurant:

"Donnez la fille à son cousin,

Elle ira et reviendra chez sa mère".

Mercredi matin, les rabbins viennent chez la mariée, afin d'évaluer son trousseau. Son prix est triplé et ensuite augmenté selon la volonté du marié. Les rabbins, avant de rédiger la Ketouba, demandent au jeune homme s'il n'est pas ivre et s'il accepte le tout de bon coeur.

Au moment de la bénédiction, la femme se tient à la droite du mari. Elle est habillée d'un drap et lui est recouvert d'un sisit. Dans leur chambre, on leur sert un repas spécial, composé de poulets farcis. On fait boire de la mahia à la fiancée, jusqu'à ce qu'elle soit complètement ivre.

Ce qui arrive assez vite. La mahia sst une boisson très forte et les jeunes filles n'y goûtent presque jamais jusqu'à leur mariage.

Le couple mange en présence des tamzwarât. Quand la mariée a assez bu, les femmes sortent.

A Iligh, mercredi, quand la mariée arrive à là maison du marié, c'est son futur beau-père et non sa belle-mère qui l'acueille et l'asperge de lait. Le marié lui jette des dattes, des raisins secs, du sel et du sucre et lui écrase le pied. On lui met dans la bouche du miel et du beurre, afin que son destin soit heureux. Avant la cérémonie nuptiale, on met sur sa tête un bouquet de verdure. Après la bénédiction, on l'installe dans une alcôve que les islan ont bâtie et décorée pour le couple. La mariée mange dans sa chambre avec les tamzwarât, et le marié avec les islan.

יהדות מרוקו - פרקים בחקר תרבותםLES PROLONGEMENTS DES CEREMONIES NUPTIALES

Les cérémonies du mariage ne se terminent pas avec la bénédiction nuptiale. Elles se prolongent, en général, sept jours, et peuvent atteindre la durée de quatorze à vingt jours.

Côte atlantique

A Casablanca, jeudi matin est le ־'nhar sbôh" ou "jour du matin". Une femme de la famille de la mariée, généralement une tante, rentre la première chez les mariés. En voyant le drap maculé de sang, preuve de la virginité de la jeune fille, elle pousse deszgarit, signal qu'attendent les femmes, dont la mère de la mariée, pour se rassembler dans la chambre et féliciter l'é­pouse. Le linge maculé est posé sur un plateau, afin que les nombreuses per­sonnes venues pour saluer les mariés voient "l'honneur" de la fille. Les femmes enduisent leurs yeux avec ce sang, pour les faire briller.

Les cas de non virginité de la jeune fille étaient à l'époque très rares. Le marié pouvait alors la répudier immédiatement. Pour éviter un scandale et une rupture, les parents de la mariée essayaient d'apaiser le jeune homme en lui offrant de l'argent. On salit alors le drap avec le sang d'un poulet égorgé à cet effet.

Pendant le petit déjeuner, le couple reçoit de la mère de la mariée cinq plateaux avec des beignets, du miel et du lait. Elle leur remet aussi son cadeau personnel, une bague ou un tapis. Les invités offriront leurs cadeaux ce jour-là ou le samedi. Certaines familles notent dans un carnet les présents reçus, afin de rendre l'equivalent à la même occasion.

Pendant sept jours les mariés ne pourront pas quitter la maison. Tous les soirs, des amis et des invités viennent prier avec le marié; on répète, à cette occasion, les sept bénédictions de la cérémonie nuptiale. On tâche d'inviter tous les soirs des personnes différentes, afin de réjouir le marié. Les islan restent constamment auprès de lui.

Le premier samedi après le mariage est intitulé "sebt lehtan". La famille de la mariée et des amis sont invités chez les parents du marié. Au matin, les islanviennent emmener en procession le jeune homme à la synagogue. Là, on lui fait, pour la première fois, l'honneur de l'inviter à monter au Sefer Tora. A cette occasion, on lit un passage de la Genèse concernant Abraham, et, pour cette raison, ce samedi est aussi intitulé "sabt veabraham zaqen". A la fin de la prière, on invite les assistants à se rendre à la maison des parents du marié. Jusqu'au mercredi, le va-et-vient chez eux est inin­terrompu.

Mercredi, huitième jour après le mariage, est le "nhar alhut" ou "le jour du poisson". C'est la première fois que le marié sortira de la maison. Accompagné de ses amis et de musiciens, il va au marché acheter un poisson; ensuite, toujours en procession, il rend visite à ses beaux-parents et à la famille de la mariée, qui lui offrent de l'argent, du sucre, un tapis, etc. A son retour, en présence des invités, a lieu un concours entre les mariés : on leur donne un poisson et un couteau et chacun essaye d'éventrer son poisson le plus vite possible, car le vainqueur dominera le ménage.

Pendant que le marié est au marché avec ses amis, la mère de la mariée emmène sa fille au bain. Depuis le soir de la défloration la fille est dans un état d'impureté et le mari ne peut avoir des relations sexuelles avec elle. C'est seulement après ce bain rituel qu'elle est permise à son mari. Quand le bain a lieu le quinzième jour après le mariage, la mariée passe les derniers jours de l'impureté chez ses parents, avant de revenir chez son mari. C'est ce retour qu'on nomme tornaboda. L'expression est espagnole et signifie " retour de la noce ", ainsi que les ceremonues celebrees ce jour la en Espagne.

Le deuxième samedi après le mariage est intitulé "sabt alndâmà" ou "le samedi du regret". En effet, les jeunes gens viennent ce jour-là chez le marié, et, en présence de nombreux invités, critiquent l'union de leur ami. Il doit alors défendre les avantages du mariage. Une distribution de thé et des gâteaux clôturera ce duel.

En principe, la mariée peut maintenant sortir, mais elle reste quand même encore quatre à cinq mois à la maison avant de le faire.

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