LA VIE D'UN POETE MEKNASSI AU XVIIIe SIECLE

תהלה לדוד 001LA VIE D'UN POETE MEKNASSI AU XVIIIe SIECLE

Entre 1760  et 1790  David Ben Hassine exerce essentiellement les métiers de paytan et de poète, de chanteur et d'auteur de piyyoutim. De sa propre initiative, ou à la demande des intéressés, il écrit et chante ses poèmes dans les synagogues, ou dans des maisons privées, car tous ses piyyoutim sont destinés à être chantés, suivant une mélodie qu'il indique toujours en tête de ses compositions, et qu'il emprunte la plupart du temps à d'autres piyyoutim.

Comme il n'existe pas, au XVIIIe siècle, de presse hébraïque au Maroc, David Ben Hassine ne peut faire imprimer et vendre ses oeuvres. Les droits d'auteur n'étant pas protégés, ses piyyoutim tombent dans le domaine public aussitôt qu'il les a chantés la première fois. Comme seule défense contre les plagiaires, il insère systématiquement son prénom, ou même son nom complet, en acrostiche, dans ses poèmes, ce qui n’empêche pas au moins un de ses contemporains peu scrupuleux de piller allègrement son oeuvre.

Sa seule rémunération provient des dons éventuels des personnes qu'il honore dans ses compositions. On fait appel à son talent pour toutes sortes de cérémonies publiques ou privées, et pour faire l'éloge des défunts. Comme tous les poètes de son temps, il recherche l'amitié, la protection et l'obole des hommes influents, qu'il couvre de louanges, même quand ils ne sont pas toujours au-dessus de tout soupçon! Parmi les mécènes fortunés et généreux qu'il doit flatter, Daniel Tolédano, "qui était un père pour les nécessiteux", Moshé Ben Maman, "grand prince d'Israël", Mordekhay Shriqi et Mes'od Ben Zekri, trois puissants courtiers du sultan Mohammed Ben 'Abdallah, Shalom de la Mar et son fils Mordekhay, négociants de Mazagan proches du Palais, et, surtout, Shélomo Sebbag, de Meknès, le richissime "soutien de ceux qui étudient la sainte Thora", qui promet formellement au poète de subventionner la publication de Téhilla Lé-David.

Malgré les dangers et la difficulté des déplacements, David Ben Hassine, mu par un tempérament quelque peu aventureux, n'hésite pas à effectuer de longs voyages pour gagner sa vie. Il se rend à Fez, à Tétouan, El-Qsar, Marrakech, au Tafilalet, et même à Gibraltar, sans doute invité par la communauté juive d'origine marocaine. Dans cette dernière ville, David Ben Hassine, émerveillé, découvre "la science de la musique des chrétiens", et il est particulièrement impressionné par le système de notation musicale européen, dont il nous laisse une decription détaillée. Ces voyages favorisent la diffusion de ses piyyoutim dans toutes les villes du Maroc.

David Ben Hassine devient très populaire de son vivant, comme en témoignent les haskamot, ou préfaces approbatives enthousiastes imprimées dans l'édition d'Amsterdam de Téhilla Lé-David (pp. la-5b), ainsi que les poèmes rédigés en son honneur, de son vivant. Dans l'un de ces poèmes, Abraham Alnaqqar, de Fez, le qualifie de "grand poète, notre maître le rabbin David Ben Hassine, … rempli d'art et de savoir comme Besalel, chantre des cantiques d'Israël". Le second, daté de 1782  a été inséré par Hayyim David Séréro, de Fez également, dans sa préface à la première édition de Téhilla Lé-David, en signe d'amitié et d'admiration.

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