Tikchbila Tiwliwla : la chanson Mauresque la plus populaire

Tikchbila Tiwliwla : la chanson Mauresque la plus populaire.

« Tikchbila tiwliwla, makatlouni mahyaouni, ghir al kass li 3tawni, alahrami maymoutchi ». 

Vous avez certainement appris, ou écouté, au moins une fois dans votre vie, ce couplet tiré de l’une des plus célèbres chansons populaires d’Afrique du nord (spécialement au Maroc).

Ce titre  a été enregistré pour la première fois par Mohamed Aguir. 

A l’origine, cette chanson remonterait à plusieurs siècles, à l’époque des Morisques et Andalous.

Ces derniers, expulsés d’Espagne après l’arrivée des Rois catholiques en Andalousie, ont dû parcourir des centaines, voire des milliers, de kilomètres à pied pour arriver en Afrique du Nord.

« Tikchbila » signifierait alors « Dik Ishbiliyya » en référence à la ville de Séville, aujourd’hui capitale de la communauté autonome de l’Andalousie.

Tikchbila Tiwliwla tous les marocains l’ont chanté, elle a bercé l’enfance de tous les enfants, et certains disent même pour reconnaître un vrai marocain, il suffit de lancer un simple « Tikchbila » auquel il répondra instinctivement par « Tiwliwla ».

Mais connaissons-nous réellement le sens profond ou même l’origine de la chansonnette ?

Lorsque nos ancêtres les Morisques furent chassés d’Espagne reconquise par les chrétiens, ils chantèrent cet hymne au courage, qui malgré son rythme entraînant et son ton léger, est profond de signification.

Expulsés par le roi Philippe suite au décret de 1609, Tikchbila Tiwliwla racontait l’espoir de ce peuple, chassé de sa terre, d’y retourner un jour malgré toutes les humiliations qu'ils avaient subi.

Explication des paroles :

Tikchbila تِكشبِيلة : Dik Ishbiliyya, route de Séville en arabe: طريق إشبيليّة

Tiwliwla تِوليولها : On y retournera

Ma ketlouni ma hyawni ما قتلوني ما حياوني : Ils ne m’ont ni tué, ni rendu la vie. Un couplet en référence aux tortures qu'ils avaient subi au temps de l’inquisition.

Dak lkass lli aatawni داك الكاس اللي عطاوني : Ils m’ont fait boire du vin. Les musulmans étaient obligés de boire du vin pour faire croire en leur reconversion au christianisme … Lors de l’expulsion, les chrétiens ne permettaient aux musulmans le passage qu’après les avoir obligés à boire du vin en guise d’humiliation.

Al hrami maymoutchi الحرامي ما يموتشي : « Le chrétien », même après 8 siècles, se venge.

Jate khbarou f’lkoutchi جات خبارو في الكوتشي : En référence au moyen de transport par lequel ils pouvaient avoir des informations sur Al Andalous par les nouveaux expulsés.

Cette chanson, devenue une part de notre identité marocaine, prouve à quel point l’Andalousie est inscrite dans nos racines et dans notre mémoire collective.
tiksbilla

 

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