Ben Sadoun-Bensafet-Bensaid

BEN SADOUN

Nom patronymique d’origine arabe formé de l'indice de filiation Ben et du prénom votif masculin "Sa'adoun", augmentatif de "sa'ad" qui souhaite à son porter le maximum de chance, de bonheur, le fils du très chanceux, porté chez les Juifs et les Musulmans. Le nom est très anciennement attesté au Maroc parmi les Tochabim, à partir du Xllème siècle. Autres orthogrpahes: Sadoun, Bensaden, Saddoun, Saadoune, Ossadon. Au XXème siècle, nom peu répandu porté au Maroc (Province d'Agadir, Marrakech, Fès, Salé, Debdou, Tanger); en Algérie (Oran, Tlemcen, Alger, Mascara, Sidi Bel-Abès, Aïn- Temouchent, Constantine, Bône), en Tunisie (Tunis) et en Lybie.

SADOUN HAZAKEN: Héros de légende(?). Selon une tradition orale transmise de génération en génération, reproduite par rabbi Moché Yaacob Tolédano dans son traité d'histoire des Juifs au Maroc, "Ner Hamaarab", le dernier royaume juif indépendant avait survécu jusqu'au Xllème siècle, au sud du pays, dans la région désertique de la vallée du Drâa. Il était si puissant que ses ennemis ne purent le détruire en fin de compte que par la ruse et la perfidie. Après plusieurs batailles qui tournèrent toutes à l'avantage du royaume juif, l'émir Elberdin demanda à ses ennemis de faire la paix et pour la sceller les convoqua à une grande rencontre de réconciliation. Confiants, les Juifs vinrent sans leurs armes et tombèrent dans le piège. L'émir commanda à ses hommes de sortir les armes des cachetttes et ils massacrèrent tous les Juifs. Leurs esclaves restés fidèles, les enterrèrent par groupe de 10. Mais à la dernière mise en tombe, il n'y avait que 9 cadavres et la terre ne voulut pas se refermer sur eux. On demanda alors au plus vieux des survivants de se porter volontaire pour compléter le minyan. Le vénérable vieillard  Bensadoun se porta volontaire malgré l'opposition de sa famille et permit ainsi par son sacrifice aux derniers morts de reposer en paix pour l'éternité.

ABRAHAM: Chef de la communauté de Tlemcen et conseiller du roi. Il voulait faire de sa ville un centre de Torah et il aida les rares expulsés d'Espagne qui choisirent en 1492 de se réfugier dans la ville à s'y établir et parmi eux le rabbin Yehouda Cohen Khallas et son disciple rabbi Yossef Bensidon, ainsi que l'illustre géographe et mathématicien Abraham Zaccuto qui termina à Tlemcen d'écrire son livre "Sefer Hayihoussin", avant de partir pour Tunis.

EPHRAIM: Notable de la communauté de Fès et proche conseiller du gouverneur de la ville, Si Boubkir, il réussit à sauver de la destruction la synagogue Saadia Ben Riboh en prétendant qu'elle lui appartenait. Les autorités avaient en effet décrété en l'année 1646 la destruction de tous les lieux de culte juifs de la ville sainte, semant le désespoir dans la communauté comme le rapporte rabbi Saadia Aben Danan dans la Chronique de Fès: "Sur laquelle dois-je pleurer, sur laquelle d'entre elles dois-je me lamenter ? Nous sommes restés sans doctrine religieuse, sans prières, et même le souffle de la bouche des petits écoliers sur lequel repose le monde a cessé"

  1. YAACOB: Le plus ardent propagateur et le plus fervent des idéologues du mouvement shabtaïste à Salé, le centre de la foi messianique en l'année prévue par le faux Messie Shabtaï Zvi comme celle de la Rédemption, 1666. Il détourna de leur destination les missives envoyées par le rabbin Yaacob Sasportas de Hambourg puis d'Amsterdam, aux rabbins des différentes villes du Maroc pour les exhorter à revenir de leur erreur. Même après la conversion du faux Messie à l'Islam en 1666, il lui resta fidèle expliquant que de même que la reine Esther avait été contrainte de violer les règles religieuses en se mariant avec Assuérus pour sauver le peuple juif de l'immonde Haman, de même le salut viendra de Shabtaï Zzvi bien que contraint de se convertir. Il donna une justification idéologique basée sur la Halakha à la décision de mettre fin au jeûne commémoratif de la destruction du Temple, le 9 Ab, Ticha Beab et de le transformer en jour de joie, en se basant sur la prophétie de Zacarie: "Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième mois (Ab), le jeune du septième et le jeûne du dixième mois seront changés pour la maison de Juda en joie et en allégresse et en fêtes solenellles" (Zacarie ,8,18-19). A Salé, il organisa le jour de Ticha beab 1668 une grande festivité à laquelle furent conviés les musiciens musulmans. En 1669, alors qu'à Meknès et à Fès, l'orthodoxie avait repris ses droits, rabbi Yaacob persista dans sa foi et ce n'est qu'en 1670 qu'il reconnut son erreur et oeuvra pour le respect strict des jeûnes, l'heure du Messie n'étant pas encore arrivée (pour plus de détails voir rabbi Yaacob Sasportas).

YAACOB: Un des notables de la communauté de Fès à la fin du XVIIIème siècle. Le sultan Moulay Elyazid avait condamné les Juifs de Fès en 1791 à quitter leur mellah pour habiter dans des cabanes de joncs qui ne devaient d'ailleurs pas tarder à être détruites par un immense incendie. Furieux de ne pas avoir retrouvé le trésor caché du conseiller de son père, le grand richard de Meknès Mordekhay Chriqui, qu'il avait fait assassiner, le sanguinaire sultan ordonna l'arrestation comme otages des notables de la communauté – dont Yaacob Bensadoun – qu'il accusa de détenir ce trésor. Pour retrouver leur liberté, ils furent contraints de verser au tyran une très forte rançon, égale du montant supposé du trésor convoité.

YOMTOB: Une génération plus tard la même aventure ou presque fut le lot de cet autre membre de la famille. Le sultan Moulay Sliman, bien que généralement fort bien disposé envers les communautés juives et qualifié par les chroniqueurs de l'époque de "Hassid", avait condamné, sur dénonciation, la communauté de Fès à une forte amende en 1812. Cela occasionna un grand trouble dans la ville, et finalement il fut décidé de réclamer aux trois richards du Mellah, dont Yomtob Bensadoun, de se répartir la dette. "Et une grande détresse passa ainsi"… (Chronique de Fès).

  1. ELIEZER: Rabbin et commerçant originaire du Maroc, fondateur vers 1740 à Livourne d'une imprimerie hébraïque qui devint rapidement l'adresse pour les rabbins maghrébins désirant faire imprimer leurs ouvrages, faute d'imprimeries sur place.
  2. ABRAHAM: Rabbin kabbaliste d'origine algérienne qui provoqua un grave incident diplomatique à Tanger en 1849. Un jour qu'il divagait dans les mes de la ville portuaire annonçant l'arrivée des temps messianiques et de la revanche des Juifs, il fut pris à partie par la foule musulmane sans trop se soucier de sa nationalité française. La France exigea des excuses et la punition des responsables, ce que les autorités musulmanes eurent des difficultés à accepter. L'incident diplomatique faillit même avoir des répercussions militaires, mais les autorités marocaines finirent par accepter un compromis.

ABRAHAM: Joumalsite à Tanger, première moitié du XXème siècle. Il s'installa en 1946 à Casablanca.

JOSEPH: Président du Consistoire de Mascara, Algérie, dans les années cinquante.

ALAIN: Conseiler en investissements et directeur de sociétés à Paris. Né dans une grande famille de notables de Fès en 1938, il fut dans les années 1970 un des premiers militants du mouvement d'intellectuels marocains en France "Identité et Dialogue".

MAURICE: Fils de Albert, né en 1923 à Oran. Ingénieur général de l'Armemement. Diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris et l'Ecole Nationale Supérieure de Télécommunications. Président- directeur général de la Société d'Etudes et de Réalisations Nucléaires (Sodeme). Prési­dent de l'Association Européenne des Industries de l'Electronique profesionelle et de radioélectrique.

BENSAFET

Nom patronyme d’origine hébraïque, altération phonétique de Bentsfat, ethnique arabe de la ville de Safed, qui tire son nom de sa position comme poste d'obervation (dérivé de mitspé) en nid d'aigle en haut des monts de Galilée, le fils de Safed. Après l'expulsion d'Espagne, la ville qui jusque là n'avait aucun caractère sacré, devint le centre de la Kabbale, attirant les plus éminents Kabbalistes, à la recherche de la signification cosmique de la catastrophe qui venait de s'abattre sur le peuple juif avec la disparition de son centre le plus florissant. C'est là qu'à la fin du XVIème siècle rabbi itshak Lourié fonda la Kabbale dite pratique, comptant parmi ses premiers disciples nombre de kabbalistes venus du Maroc. A partir de la fin du XVIIème siècle elle perdit la préséance en faveur de Tibériade et le tremblement de terre de 1837 lui porta le coup de grâce. Ce patronyme était parfois accolé à des Lévy pour les distinguer. Le nom est attesté sous cette forme au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l’époque. Au XXème siècle nom très rare, porté uniquement au Maroc, à Marrakech.

  1. DAVID HALEVY: Saint enterré à Marrakech, surnommé également Elkhdar, le vert ou Moul Sour, le saint du mur. La légende raconte en effet qu'un jour qu'il vendait des bijoux dans la médina, une msulmane l'avait attiré dans un piège en l'invitant à entrer chez elle lui présenter sa marchandise. Elle le tua et l'enterra sous le mur de sa maison. Quand les Juifs inquiets de sa disparition commencèrent à le rechercher en vain, il se montra à eux en sortant sa main de sous le mur, d’où ce surnom. Les habitants de Marrakech et de la région avaient coutume de lui organiser une Hiloula sur sa tombe tous les premiers jours du mois hébraïque. Les tombes de ses descendants, rabbi Itshak, rabbi Mordekhay et rabbi Moché, dans le cimetière de Marrakech, faisaient également l'objet d'un culte.

BENSAID

Nom patronymique d'origine arabe, formé de l'indice de filiation Ben et du prénom masculin très courant chez les Musulmans, Saïd, qui signifie le chanceux, celui qui est ne sous une bonne augure, l'homme heureux. En général ce prénom, très populaire parmi les Musulmans, était peu porté par les juifs qui lui préféraient un autre ayant la même racine et le même sens: Messod, équivalent du français Félix et de l'hébreu Acher. Au XXème siècle, nom moyennment répandu, porté essentiellement en Algérie (Alger, Blida, Oran. Miliana, Mascara, Relizane, Boufarik, Guelma, Sétif); mais aussi au Maroc (Tétouan. Tanger, Sefrou, Tafilalet).

  1. YAACOB: Rabbin né au Tafilalet, première moitié du XVIIème siècle. Il devint célèbre en autorisant pour sa communauté l'insuflation du poumon dans le contrôle de la cacherout du gros bétail. Cette règle de l'abattage rituel, la Néfiha, apportée avec eux par les Expulsés d'Espagne à Fès, avait on le sait donné lieu à une très grande controverse, les Tochabim, les anciens habitants du Maroc avant l'arrivée des Expulsés, la rejetant avec horreur. Cette règle avait pourtant fini par prévaloir à Fès et dans les communautés dirigées par les Expulsés d'Espagne, les Mégourachim. Jusqu'à la décision de rabbi Yaacob, cette règle n'avait pas cours au Tafilalet, pays resté fidèle à l'ancienne tradition non influencée par les Expulsés d'Espagne. Même un rabbin sépharade, descendant des expulsés, comme rabbi Itshak Bibas, critiqua cette audace déplacée.

ABRAHAM: Notable de la communauté de Tanger et grand propriétaire terrien au début de ce siècle.

  1. BENSAID: Publiciste, il fonda en 1935 avec M. Toubol, le journal "L'Aurore", organe de défense de la communauté juive d'Oran.

DR NORBERT (1922-1994): Médecin et journaliste né à Blida, il fut longtemps le chroniqueur médical de l'hebdomadaire "Le Nouvel Observateur", dirigé par son cousin Jean Daniel. Défenseur d'une médecine à visage humain, rejetant la bureaucratisation, il publia en 1974 son grand ouvarge "La consultation" dans lequel il soulignait l'importance de la relation de confiance entre le médecin et le patient, expliquant que le premier médicament du médecin, c'était sa personnalité même. Il dénonça à nouveau l’emprise de la bureaucratie sur la médecine dans son autre ouvrage "La lumière médicale", paru en 1982, puis la vogue à son avis dangereuse des "médecines douces" dans "Le sommeil de la raison", paru en 1988. La même année il publia son premier roman: "Le regard des statues".

JEAN DANIEL: Fils de Jules Bensaid, minotier. Ne à Blida en 1920. Journaliste et écrivain. Diplômé d'Etudes Supérieures de philosophie de la Sorbonne. Sous le régime de Vichy, il fut comme tous les Juifs d'Algérie déchu de la nationalité française et rejoignit le groupe de résistants de José Aboulker. Il se destina d'abord à l'enseignement et fut professur de philosophie avant de se lancer dans le journalisme en France. Rédacteur en chef de l'hebdomadaire parisien "L'Express" à son heure de gloire, de 1955 à 1963. Rédacteur en chef adjoint puis directeur de la rédaction et directeur de l'hebdomadaire "Le Nouvel Observateur" depuis 1978. Grand reporter, il fut gravement blessé au cours de l'attaque française contre Bizerte pendant la guerre d'Algérie dont il fut un des adversaires les plus résolus. Parallèlement à sa carrière journalistique, il est l'auteur d'un grand nombre de livres dont: "L'Erreur", (Paris, 1953, roman; "Journal d’un journaliste" (1959); "Le temps qui reste (1973)", essai couronné du Prix International de la Presse. En 1977, il éprouva le besoin "de nostalgie à l'état brut" et publia "Le refuge et la source", autobiographie, comme pour se débarasser d'un passé qui malgré tout l'obsède; "L'ère des ruptures" (1979), couronné du Prix Aujourd'hui, "De Gaulle et l'Algérie" (1986); "Les religions d'un Président" (1988), sur le second septennat de son ami François Mitterand; "Cette grande lueur à l'Est" (1988) sur la disparition du monde communiste et l'émergence d'un nouveau monde.

JEAN-PIERRE BANSARD: Fils d'Alexandre Bensaid, employé des Douanes. Indutriel et homme d’affaires né à Oran en 1940. Président du Consistoire

de Paris de 1992 à 1994. P.D.G. du groupe  Cible (transport, finance immobilier) qui au cours des dernières années a investi dans plusieurs projets  immobiliers en

Israel.

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