Le mariage traditionnel chez les Juifs Marocains-Issachar Ben-Ami

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  1. Dans le Sous. A Taroudant:, dès que le mariage est consommé, le marié quitte sa chambre et revient à ses amis qui l’attendent. Les femmes entrent en poussant des zgarit. Jeudi est le “nhar sboh” avec la remise des cadeaux. Toutes les femmes qui viennent voir la mariée, prennent le linge tâché et s’enduisent les yeux. La mère de la mariée gardera ce linge jusqu’au jour où sa fille enfantera son premier enfant.

Samedi après-midi donne lieu à un l’ab jusque tard dans la nuit.

  • Mercredi, “nhar sab’ iyyâm”[“Le jour des sept jours”. A Iligh, ce jour-là est le “nhar lehruz” (le jour de la sortie).], le marié, accompagné des islan, va au marché acheter un panier, qu’il remplit d’oeufs, ainsi qu’un mouton, qu’il offre à ses beaux-parents. Quand il arrive chez lui, les islan prennent les oeufs et les jettent contre le marié; c’est un bon Pendant ce temps, la mariée est conduite au bain; elle se rend ensuite chez ses parents. A son arrivée, elle doit piétiner une bourse pleine d’argent que son père a déposée par terre. [Le sens donné: que la jeune femme vive chez son mari dans la même aisance qu’elle a connue chez ses parents.] Toujours à l’entrée de la maison, elle doit assister à l’abattage d’une bête et voir comment le sang jaillit. En quittant ses parents, ils lui offrent deux paniers avec des poulets et de la viande de mouton.
  • Le sens de cette coutume, donné par les habitants de Taroudant, est que la fille doit voir le sang afin de surmonter sa peur. Sommes-nous en présence d’un vestige d’un rite destiné à compléter l’éducation de la mariée, en vue des responsabilités futures du mariage?

A Tiznit, après la défloration, le marié entrouvre la porte et jette la culotte de la mariée, qui est aussitôt ramassée par les femmes. Elles la mettent au bout d’un bâton et vont faire le tour des maisons, en réveillant les gens.

  1. K., instituteur à Tiznit en 1940, m’a raconté qu’il a été un jour réveillé à deux heures du matin, en sursaut, par des cris et des coups à sa fenêtre. En ouvrant, il vit une culotte tâchée sur le bout d’un bâton. Les femmes lui crièrent : “la mariée a mis le henné”.

Chez les Oulad-Barhi, on danse à la maison toute la nuit avec le linge maculé. Samedi, après la prière, on habille le père de la mariée et celui du marié de vieux habits, à la grande joie des assistants. Mercredi, “jour du retour”, le marié va au marché. 11 s’approche d’un marchand et, sans mot dire, il prend un couscoussier. Il y met. du henné, des noix, des dattes et autres fruits. A son arrivée, il les offre à sa femme avec un habit et un bijou. Après le bain de la mariée, un repas avec la lecture des “sept bénédictions” clôturera les cérémonies du mariage.

Les histoires concernant le salissage du linge avec le sang d’une poule sont ici plus courantes que dans d’autres lieux. Les Juifs soussis sont, par ailleurs, réputés par leur magie.

L’importance du sang virginal est aussi capitale chez les Musulmans, qui connaissent la pratique de la poule égorgée. Voir Westermarck, Ceremonies, p. 229, et G. Mouette, op. cit., p. 398. La médecine populaire musulmane montre beaucoup de recettes afin de rendre à une jeune fille déflorée avant ses noces l’apparence de la virginité.. Il existe au Maroc, selon l’information que m’a transmise une infirmière, qui a travaillé longtemps dans ce pays, des cliniques privées qui font un greffage aux jeunes filles non vierges, qui permet, au moment du coit, de faire couler du sang.

Auparavant, un des amis du marié va chez le marchand et lui paye le couscous­sier. Il l’avertit que quand quelqu’un viendra prendre l'objet, il ne devra rien dire.

Le mariage traditionnel chez les Juifs Marocains-Issachar Ben-Ami-page 84

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