Bettach-Bibas

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BETTACH

Nom patronymique d'origine arabe qui signifie le téméraire et par extension un trait de caractère: celui qui s’emporte vite, le coléreux. Sous cette forme le nom est aussi porté par les Musulamns (voir le tombeau du saint de la tribu des Zaers près de Rabat, Sidi Bettach ou Betas). Toutefois dans les écrits rabbiniques le nom est orthographié également "Bettaj", ce qui pourrait supposer une autre siginification: le porteur de la couronne. David Corcos se demande s'il ne s'agirait pas plutôt d'un nom d'homme d'origine arabo-espagnole sans donner plus de précisions. Ce patronyme était déjà porté en Espagne, à Saragosse et Tolède particulièrement et y est attesté depuis le XIIIème siècle sous les formes Betash et Abenbitas. Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque, sous ses deux formes de Bettache et Betaj. Autres formes: Battash, Badach Au XXème siècle, nom très peu répandu porté au Maroc   (Meknes, Fès) et en Algérie, dans l’Oranais.

MOCHE ALBATAX: Un des plus grands financiers et collecteurs d'impôts en Castille vers le milieu du XIVeme siècle.

HAROUN BEN BETTACH: Le seul Juif dans l'histoire du Maroc jamais parvenu au rang de Grand Vizir, grâce à un concours de circonstances unique. Le dernier sultan de la dynastie des Mérinides, Moulay Abdel Hak, n'était qu'un bébé à la mort de son père en 1421. Il fut proclamé roi par les vizirs de la famille des Wattas qui voulaient de cette manière continuer à accaparer tout le pouvoir. Devenu adulte, le souverain préféra dans un premier temps les joies du harem aux obligations du trône, mais en en 1458, il décida brusque­ment de reprendre les rênes du pouvoir. Pour se débarasser des Wattas, il en expulsa de Fès un grand nombre et fit assassiner les autres, ce qui entraîna un grand soulèvement de leurs partisans. Le souverain fit alors le serment que s'il l’emportait, il prendrait pour grand vizir un Juif afin de les humilier encore plus de leur perte de pouvoir. Il l’emporta et tint parole en désignant à ce poste son financier, un certain Haroun Bettach. Homme de caratctère et de bon conseil, Haroun avait réussi à se gagner la confiance totale du souverain et à devenir son conseiller intime. Devenu l'homme fort du royaume, pourvu de tous les signes extérieurs de la puissance, il était resté fidèle à la religion de ses pères. Cette élévation sans précédent d'un Dhimmi au-dessus de la noblesse de Fès, souleva un très vif mécontentement chez les anciens dirigeants qui comprirent qu’il ne leur restait que la carte religieuse pour abattre le sultan. Ils n'attendaient que l'occasion propice. Elle se présenta en 1465 quand le souverain et son conseiller quittèrent Fès pour une tournée d'inspec­tion en province. Avant son départ, Haroun avait délégué ses pouvoirs à son proche, Shaul Bettache. A la suite d'un regrettable incident, les opposants firent alors courir la rumeur que ce mécréant avait manqué de respect à une grande dame de la famille des chérifs, descendante du Prophète et l'avait même frappée. Menée par les chérifs et attisée par les sermons du fquih de la mosquée des Karaouines, la foule des bas-fonds de Fès se soulèva et contraignit les dirigeants religieux, les Oulémas, à proclamer la guerre sainte contre les Juifs et le sultan, puis se dirigea vers le Mellah et massacra toute la population à l'exception de quelques femmes. Il restait maintenant pour consolider la rébellion à se saisir de la personne du sultan. Pour le prendre au piège, ils usèrent d'un stratagème. Ils firent parvenir au sultan un message d'allégeance, l’invitant à retourner immédiatement dans sa capitale. Haroun qui sentit le piège, tenta de dissauder le sultan, mais celui-ci s’emporta, l'accusant avec véhémence d’être à l'origine de de tous ses malheurs. Un soldat zélé, devançant le désir du sultan, se précipita sur Haroun et le transperça d'un coup de lance. Moualy Abdel Hak, pressé de rentrer dans sa ville, maintenant qu'il était débarassé de son Juif haï, s'aventura au galop vers les remparts, sans même attendre sa garde. Dès son entrée dans la ville, il fut jeté de son cheval et égorgé comme un mouton aux abattoirs.

MOCHE: Un des chefs de la communauté des expulsés d'Espagne à Fès en 1492.

  1. YAACOB: Rabbin à Meknès au milieu du XIXème siècle. Auteur de commen­taires talmudiques encore manuscrits.
  2. SHEMAYA: Notaire au tribunal rabbinique de Meknès au début du siècle, Célèbre en son temps pour son érudition

MAXIME: Avocat à Paris. Il fut élu en 1990 président de l'association des Originaires des Meknès en France.

 

BIBAS

Nom patronymique d’origine espagnole, altération phonétique de Vivas, vivants, un des très nombreux noms votifs liés à la vie, équivalent de Hayim en hébreu et Aïsh en arabe. Le nom est attesté à Valence et Séville ainsi qu'au Portugal dès le XlVème siècle, mais il semble bien que la famille soit au départ originaire de Provence, ce qui expliquerait la transmission de génération en génération en son sein du prénom provençal typique, Vidal, comme chez les Sarfaty du Maroc. Après l'expulsion d’Espagne, on trouve des porteurs de ce nom au Maghreb et dans l’empire ottoman. Le nom s'est particulièrement illustré à Tétouan, porté par le premier grand rabbin de la communauté, et quatre siècle plus tard, par le dernier après lé grand exode des années soixante. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté au Maroc (Tétouan, Salé, Rabat, Mogador, Casablanca, Tanger) et par emigration a Gibraltar et en Terre Sainte; en Algerie (Oran, Tlemcen, Saint-Denis du Sig, Alger), et en Tunisie (Tunis)

 

  1. ABRAHAM: Fils dé rabbi Shemtob, philosophe et prédicateur du début du XVèrne Siècle, né à Saragosse. Grand rabbin de Huescas. il participa aux disputations avec les théologiens catholiques sur le dôgmé de la Trinité. Auteur de nombreuses oeuvres en défense de la foi juive contré les attaqués de l'Eglise.

JUAN: Au montent de l'expulsion de 1492, il préféra avec les membres de sa famille se convertir (de façade) pour pouvoir rester en Espagne et conserver ses richesses dans sa ville natale de Valence. Dénoncé à l'Inquisition pour pratique Secrète du judaïsme, il fut brûlé sur l'autodafé à Valence en 1510.

  1. ABRAHAM: Rabbin de la première génération d'Expulsés à Fès où il participa à la controverse entre les nouveaux venus et les anciens habitants au sujet de la règle de l'insuflation dés poumons, la "Néfiha" dans l'abattage rituel (voir Gaguin).
  2. HAlM: Surnommé le Vieux. Sans doute fils de rabbi Abraham. Très érudit et versé dans la Kabbale, il arriva enfant d'Espagne à Fès avec ses parents. En 1530, il fut invité par la nouvelle communauté de Tétouan – la ville reconstruite ayant été réservée par le sultan aux expulsés d'Espagne juifs et musulmans ־ à lui servir de premier guide spirituel. Il y ouvrit une Yéchiva, fonda une synagogue et reçut pour lui et ses descendants le monolople, la "Sérara" de l'abattage rituel, la Shéhita. La synagogue qui portait son nom fut détruite en 1665 et reconstruite quelques années plus tard par ses descendants.
  3. YOSSEF: Fils de Rabbi Hayim le Vieux, il lui succéda à la tête du Tribunal, comme sohet et enseignant.
  4. HAYIM: Fils de Rabbi Yossef, il Succéda à son père comme guide Spirituel de la communauté, il laissa cinq fils, Itshak, Yossef, Yéhouda, Vidal et Eliahou qui furent tous des rabbins connus à Tétouan,
  5. ITSHAK: Fils de rabbi Hayim. Mort en 1703, Il succéda à son père comme guide spirituel et chef de la communauté. Eh 1700, il présida la délégation de la communauté qui se rendit à Fès pour solliciter l'aide de ses coreligionnaires pour payer les lourds impôts réclamés par l’empereur Moülay Ismael pour financer sa guerre contre les Turcs.
  6. YAACOB: Rabbin né à Tétouan, il fut appelé par la communauté de Salé à lui servir de guide spirituel, fondant ainsi une nouvelle et illustre branche de la famille. Après sa mort son tombeau est devenu un centre de pèlerinage local.
  7. HAYIM: Fils de rabbi Yaacob, il sucéda à son père dans ses fonctions, après avoir épousé la fille de rabbi Vidal Sarfati de Fès. Mort à Salé en 1733.

JOSEPH: Un des premiers Juifs de Tétouan installés à Gibraltar dès sa conquête par les Anglais en 1704. Au moment de l’expulsion des Juifs de la presqu'île en 1718, en application du traité d'Utrecht faisant obligation à l'Angleterre de chasser les Juifs et les Musulmans comme dans le reste de la péninsule ibérique, il fut un des rares commerçants autorisés à rester dans la colonie en raison des services rendus. Il donna naissance à une nouvelle et illustre branche de la famille.

  1. SHEMOUEL: Grand rabbin à Alger, réputé en son temps pour sa grande piété, son ascétisme et son érudition. Mort en 1790.
  2. YAACOB: Troisième grand rabbin de la nouvelle communauté de Mogador, fondée on le sait en 1766. Originaire de Rabat, il fut soutenu par Lévy Bensoussan et Lévy Ben Yuli pour succéder à rabbi Moché Elkeslassy. On lui désigna comme adjoint rabbi Yaacob Benbenisty de Marrakech.
  3. ABRAHAM: Rabbin à Tlemcen au XVIIIème siècle, auteur de l'ouvrage de commentaires et de morale "Dérekh Emouna".
  4. YEHOUDA (1777-1852): Le plus célèbre rabbin de la famille – confirmant le principe que dans le passé pour devenir célèbre un rabbin marocain devait avoir quitté son pays. Fils de Samuel, il est né en 1777 à Gibraltar dans une famille originaire de Salé, descendant par sa mère de rabbi Hayim Benattar, l'immortel auteur de "Or Hayim". Un des pionniers méconnus du sionisme politique. Il se destina au rabbinat, mais contrairement à la norme de son temps, après des études talmudiques, il se rendit à Londres et à Livourne pour se perfectionner dans l’étude des langues et des lettres classiques. Sa nationalité anglaise lui valut d'être nommé rabbin de l'autre côté de la Méditerrannée, en Grèce. Précurseur du sionisme politique, il fut le premier à proclamer que le peuple juif ne devait pas attendre passivement l’arrivée du Messie, expliquant que quand Dieu verrait les efforts déployés par les Juifs pour retrouver leur pays, il hâterait aussi la venue de son messie sur terre. "Le réveil d'En-Haut dépend du réveil d'en-bas". Il commença à propager ses idées à Corfou – alors colonie britannique – où il fut appelé par la communauté italienne à lui servir de rabbin. Après sept ans dans file, il revint à Livourne et fit en route la connaissance du grand rabbin de Sarajevo, rabbi Yéhouda Alcalay, qu'il convertit à ses idées et qui est resté dans l'Histoire comme le précurseur du sionisme religieux – pour avoir en fait propagé ses idées. 11 revint pour dix ans à Corfou où il réforma totalement le système éducatif religieux, introduisant l'étude de l'hébreu comme langue vivante, de l'italien, de l'anglais, de l'artisant et du calcul. Ses réformes trop hardies divisèrent la communauté en conservateurs et en réformistes appelés par leurs adversaires les "Marocains" – allusion à l'origine de leur chef. Il fit des tournées de conférences pour propager ses idées en Grèce, en Turquie et en Europe. Enthousiasmé par la lutte de libération nationale des Grecs contre les Turcs, il préconisa de même la formation d'une armée juive pour libérer le pays par les armes de l'occupation turque. En 1852, il décida de donner l'exemple et de monter en Terre Sainte. Il s'installa à Jaffa et mena une lutte acharnée contre le système de la Halouka (le partage des dons de la diaspora, seule ressource des habitants du vieux yichouv ) et en faveur du travail productif des Juifs qui doivent absolument selon lui vivre de leur propre labeur. Il mourut deux ans plus tard à Hébron. N'ayant pas laissé d'écrits, le mouvement sioniste dont il fut le précurseur, ne lui a pas accordé la place qu’il mérite dans ses annales. Ses idées ne nous sont connues que par les écrits de ses disciples dont le plus célèbre, rabbi Yéhouda Alkalaï.
  5. YAACOB: Rabbin né à Rabat, il se joignit en 1854 à son maître rabbi David Benshimon quand il décida de monter à Jérusalem. Il le seconda dans l’organisation de la communauté maghrébine et dans son combat pour son indépendance et sa promotion. Son ouvrage de commenatires sur le Talmud, fut publié après sa mort par son disciple rabbi Yossef Cohen, à Jérusalem en 1880.

JACOB: Grand commerçant à Tanger, consul d'Argentine à Tanger. Il immigra en Argentine à la fin du siècle dernier et fonda à Rosario la communauté israélite et une banque locale.

  1. RAPHAËL: Rabbin et commerçant né à Salé en 1864, il monta à Tibériade en 1901. Pour assurer la survie de la Yéchiva qu'il dirigeait dans la ville sainte, il accepta d'y introduire l'étude de la langue française bénéficiant ainsi du soutien du gouver­nement français qui lui permit exception­nellement de faire une collecte auprès des communautés juives du Maroc. Il revint à Casablanca en 1925 et s'installa chez son fils, alors directeur de l’école de l'Alliance. Mission très longue de 1925 à 1930, mais très réussie, en particulier à Meknès (voir Ribka Tolédano). Le succès de la mission d'un "étranger" pour la création d'un talmud Torah à Tibériade, provoqua une vive polémique. Le rabbin Haim Yahia Azoulay écrivit une brochure "Maguen Hadat", publiée à Tunis en 1926, contre la mauvaise gestion de la communauaté et accusant le rabbin Bibas de détournement de fonds, mais ses critiques ne devaient pas porter ombrage à son grand prestige.
  2. ABRAHAM: Dernier rabbin de la famille à Tétouan après le grand exode des années 1960. Il s'installa d'abord à Sarcelles avant de monter terminer ses jours en Israël. Il dirigea le kolel de la grande Yéchiba "Or Barukh: jusqu'à sa mort a un âge très avancé en 1985 à Jérusalem. Auteur de "Derekh Emouna" sur les principes de la foi juive.
  3. SHEMOUEL: Frère de rabbi Abraham, rabbin né à Tétouan. Après des études à Tanger et en Angleterre, il monta à Jérusalem où il assume les fonctions de chef du Kolel de la Yéchiva "Or Saméah".

CHARLES CHALOM: Fils de Prosper Né en 1927 en Algérie, à Saint-Denis-du- Sig dans l'Oranais. Docteur en Droit de la Faculté de Montepellier. A son retour en Algérie, il lut d'abord administrateur de l'affaire de textile famililiale "J. Bibas frères" jusqu'en 1956. Après son instal­lation à Paris en 1957, il fonda le cabinet d’études Bibas, spécialisé dans l'immo­bilier. Expert auprès des tribunaux de Paris.

DAVID: Universitaire et chercheur, conservateur du Musée de la Science et de la Technologie à Los Angeles. Auteur d'une étude sur les originaires du Maroc aux Etats-Unis: "Du mellah à la banlieue, une communauté juive dans une métropole américaine", parue dans le livre de Claude Tapia et Jo Lasry: "Les Juifs maghrébins".

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