Joseph DADIA-Saints juifs du Maroc- Souvenirs personnels

Saints juifs du Maroc

Souvenirs personnels

קברי צדיקים בארץ מרוקו

Avant qu’ils m’appellent, Moi je répondrai, ils parleront encore que déjà Je les aurai exaucés (Isaïe 65, 24).

Dieu est prêt à exaucer nos prières car il est sensible à nos plaintes, et même c’est dans sa nature que de nous répondre avant même que nous l’invoquons. Selon le Yalqut Shim’oni (§ 509), certaines demandes sont exaucées dans les quarante jours qui suivent la prière, d’autres dans les dix jours, dans les trois jours, dans la journée ou encore immédiatement (cf. Rabbin Claude Brahami in Les Jeûnes, p.102).

 Nous trouvons pour trois personnes dans l’Ecriture le mot téfillah, prière : – Prière de Moïse (Psaumes 90, 1) ; – Prière de David (Psaumes 17, 1 ; 86,1) ; – Prière du pauvre (Psaumes 102, 1). Nous trouvons aussi : Prière de Habacuc le prophète (Habacuc 3, 1). Ici le mot prière, téfillah, a le sens de grâce, car Habacuc rendait grâces au ciel du miracle qui avait été fait en sa faveur, car il était le fils de la Sunamite. Des trois prières mentionnées, c’est celle du pauvre qui est la plus précieuse. Dieu l’exauce avant celles de tous les autres hommes, parce que le pauvre a le cœur brisé (Zohar, III, 195a).

Une prière doit répondre à quatre combinaisons pour être agréée : – Tout d’abord, on doit la prononcer, le cœur brisé comme un pauvre qui vient mendier son pain aux portes. – En deuxième lieu, il faut supplier Yahvé d’accueillir notre prière dans sa miséricorde. – Ensuite, le moment où on la récite doit être un moment de grâce, un moment favorable. – Enfin, la prière doit être exprimée d’une façon précise et claire, et sans équivoque (cf. commentaire Or Hahayim sur Deutéronome 3, 23). Partant de ce même verset du Deutéronome, Rashi, dans son interprétation, nous enseigne que même si les justes peuvent, dans leurs prières, s’appuyer sur leurs mérites et leurs bonnes actions, il vaut mieux qu’un juste, tsadiq,  sollicite une faveur de Yahvé comme un don gratuit. Le Talmud de préciser : Exaucer une requête à titre de don et non comme récompense (Babli Sota 14a).

Pour affiner les idées qui viennent d’être développées, je cite le Zohar qui nous apprend que la prière de tous les pauvres apparaît la première près du Saint Béni soit-Il ; elle enfonce toutes les portes qui se  trouvent sur son chemin pour arriver au Seigneur, ainsi qu’il est écrit (Exode, 12, 26) : « S’il crie vers moi, je l’exaucerai parce que je suis compatissant. »

Dans ce même ordre d’idées, le Zohar, de son côté, nous explique que l’homme doit exposer dans sa prière tous ses vœux et toutes ses peines, de façon assez claire pour qu’il n’y ait aucun mot d’équivoque. Il y a deux genres de prières : celle que l’homme peut exprimer en paroles, et celle qu’il ne peut que méditer dans son cœur. La prière que l’homme peut exprimer monte au deuxième degré de l’essence de Dieu, et celle qu’il ne peut que méditer en son cœur monte au premier degré de l’essence divine. David (Psaumes, 19, 15) parle de ces deux genres de prières. Heureux le sort des justes qui savent exposer d’une manière convenable la gloire de leur Maître et formuler leurs vœux. C’est à eux que s’applique le verset du prophète Isaïe (Isaïe, 49, 3) : « Et il m’a dit : Israël, tu es mon serviteur, et Je me glorifierai en toi. » (Zohar, I, 168b-169b).

L’homme qui veut s’attirer l’amour divin doit se lever à minuit pour étudier jusqu’au matin, afin de faire descendre sur lui « un fil de grâce ». Heureux le sort des hommes que Dieu aime. Ils dominent la terre ici-bas, et tout ce qu’ils ordonnent se réalise. Quand le monde a besoin de miséricorde, et quand les vivants sont dans la peine, le juste prie pour les hommes et va faire connaître les peines aux patriarches qui sommeillent à Hébron, lesquels montent au paradis terrestre où les esprits des justes sont vêtus de lumière. Ceux-ci ordonnent que les peines des hommes cessent, et le Saint béni soit-Il accède à leur volonté et a pitié du monde (Zohar, III, 68a, 70b).

Les bénédictions n’ont d’effet pour s’étendre en haut et en bas que lorsqu’elles émanent des serviteurs du Seigneur. Et qui sont les serviteurs du Seigneur ? Ceux qui se lèvent à minuit et se consacrent à l’étude de la Loi. Ce sont ceux-là qui se trouvent dans la maison du Seigneur durant la nuit, attendu que le Saint béni soit-Il, vient se délecter, durant cette heure, avec les justes dans le Jardin de l’Eden.

Isaac habita vingt ans avec sa femme Rivqa sans avoir d’enfants. Et il a fallu qu’il priât avant d’en avoir. Pourquoi ? Parce que le Saint béni soit-Il veut que les justes prient lorsqu’ils ont besoin de Son secours. Dieu a-t-il besoin qu’on Le prie ? Non. Mais comme la prière sanctifie l’homme, Dieu n’accorde aux justes ce dont ils ont besoin qu’après qu’ils Lui ont adressé des prières (Zohar, I, 136a-137b ; cf. Babli Yebamot 64a ; Babli Hulin 60b ; Midrash Tanhuma – Toldot § 9) : « La prière des justes a devant Yahvé plus de poids que leurs mérites. Car l’homme a des enfants non par le bénéfice de ses mérites mais par sa prière ou par le mazal. Car, dans ce domaine, la prière a plus de valeur que les bonnes actions accomplies par l’homme. Et Dieu aime entendre la prière de ceux qui s’adressent à Lui. C’est pour cette raison qu’Isaac pria pour avoir des enfants (Genèse 25, 21).

Les citations tirées du Zohar ont été adaptées du Sepher Hazohar – Le Livre de la Splendeur – traduit par Jean de Pauly, Editions Maisonneuve & Larose, 1985, six tomes.

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