Joseph DADIA-La beaute des femmes juives -1/3

 

LA BEAUTE DES FEMMES JUIVES

 

ורחל היתה יפת תאר ויפת מראה.

(בראשית כט,  21)

 

Rachel était belle de taille et belle de visage.

 

אביגיל : טובת-שכל  ויפת-תאר.

            (שמואל א, כה, 3)

Abigail était une femme pleine de bon sens et belle de tournure.

 

En souvenir de maman Fréha ז"ל

              Accorte et distinguée.

                                                          

Aux 18è et 19è siècles, des chroniqueurs et des voyageurs européens mettent  en lumière la beauté des femmes juives.

 Fred Hoefer note que le quartier des Juifs de Marrakech est occupé par environ deux mille personnes, qui ne peuvent entrer dans la ville que pieds nus. Les femmes juives sont la plupart blondes et d’une rare beauté.

 Le 14 septembre 1789, William Lemprière, médecin et voyageur britannique, débarqua sur la terre du Maroc pour prodiguer des soins au fils de l’Empereur, Meley Absulem (Moulay Abdeslam).  Il arriva à Maroc le 8 décembre 1789 et s’établit dans le quartier des Juifs, où il trouva un assez bon logement. Il était logé, écrit-il, chez des gens honnêtes, dans une maison spacieuse, bien éclairée dans un endroit retiré. Il nous a laissé dans son livre une description des femmes juives de Marrakech, dont l’habillement consiste dans une chemise de belle toile, avec un peu plus de recherche dans leur toilette que celle des autres villes. Elles font broder le bord de leur cafetan en or. Sous cette robe est le geraldittor (ou jupe) d’un beau drap vert qu’on brode souvent par le bas. Les jeunes filles tressent leurs cheveux ou les laissent pendre négligemment sur leurs épaules. Elles placent avec assez de goût et d’élégance des guirlandes de fleurs dans leurs cheveux. Leur cou est paré de colliers de grains, et elles ont à leurs doigts des anneaux d’or ou d’argent. Elles portent des bracelets aux bras et au bas de la jambe. Les plus opulentes ont des chaînes d’or ou d’argent pour leur servir de ceinture. Les femmes juives de Maroc sont communément blondes et fort belles, et se marient très jeunes.

Ali Bey Al Abbassi a écrit un livre qui relate avec force détails sa visite au Maroc.  Il parle de la beauté des femmes juives de Tanger  et de la beauté des femmes de la juiverie de Maroc (Marrakech). A noter qu’il n’emploie pas le mot mellah.

« Les Juifs du Royaume de Maroc vivent dans l’esclavage le plus affreux. C’est une circonstance particulière à Tanger, que les Juifs habitent conjointement avec les Maures, sans avoir un quartier séparé, comme cela se pratique dans les autres villes où domine l’islamisme ; mais cette distinction même est la cause de mille désagréments pour ces malheureux : elle excite plus fréquemment des motifs de disputes, dans lesquelles, si le Juif a tort, le Maure se rend justice lui-même ; et si le Juif a raison, s’il va se plaindre au juge, celui-ci penche toujours du côté du musulman… Malgré cela, les Juifs font un commerce considérable au Maroc ; et à plusieurs reprises, ils ont pris les douanes à ferme. Mais il arrive presque toujours qu’ils finissent par être pillés, soit par les Maures, soit par le gouvernement …  Les Juifs sont à Tanger les principaux artisans ; ils travaillent cependant beaucoup plus mal que le plus mauvais ouvrier européen. On peut de là se faire une idée de la grossièreté des artisans maures. … La beauté est assez commune parmi les femmes juives ; il y en a même de très belles : ce sont elles  qui ordinairement deviennent les maîtresses des Maures ; ce qui contribue quelquefois à la réunion des deux sectes  ennemies. Leurs couleurs  sont extrêmement belles ».

Voilà pour Tanger, ses juifs et ses femmes.

Qu’écrit-il sur les juifs et les femmes de Marrakech ?

« La Juiverie, écrit-il, ou le quartier des Juifs, qui a aussi son enceinte particulière de près d’une demi lieue de tour, est placée entre l’enceinte du palais et la ville. Ce quartier est à demi ruiné, comme les autres ; on y trouve seulement un marché bien approvisionné. La porte en est fermée pendant la nuit et les samedis, et gardée par un kaïd. On compte deux mille Juifs logés dans ce quartier ; quel que soit leur âge ou leur sexe, ils ne peuvent entrer dans la ville que nu-pieds. Ils sont traités avec le plus grand mépris ; leur costume, qui est de couleur noire et de l’apparence la plus misérable, est le même que celui qu’ils portent à Tanger. Leur chef, qui paraît être un bon homme ; et qui est venu chez moi plusieurs fois, est habillé aussi pauvrement que les autres. Les femmes de cette secte vont dans les rues à visage découvert ; j’en ai vu de très belles, et même d’une beauté éblouissante : elles sont ordinairement blondes. Leurs figures, nuancées de rose et de jasmin, charmeraient les Européens. On ne peut rien comparer à la délicatesse de leurs traits, à l’expression de leur figure, à la beauté de leurs yeux, aux charmes et aux grâces qui sont répandus sur toute leur personne ; et cependant ces modèles de beauté qui présentent la réunion de tout le beau idéal des statuaires grecs, ces femmes sont l’objet du mépris le plus avilissant ; elles marchent aussi nu-pieds,  et sont obligées de se prosterner aux pieds richement décorés d’horribles négresses qui jouissent de l’amour brutal ou de la confiance des musulmans leurs maîtres. Les enfants mâles des Juifs sont beaux quand ils sont jeunes, mais ils s’enlaidissent avec l’âge ; en sorte qu’on ne voit presque pas un Juif de bonne mine. Serait-ce un effet des souffrances de l’horrible esclavage dans lequel ils vivent ? Les Juifs exercent seuls plusieurs arts ou métiers ; ils sont les uniques orfèvres, les seuls ferblantiers et les seuls tailleurs qu’il y ait à Maroc. Les Maures sont seulement cordonniers, charpentiers, maçons, serruriers et tisserands de hhaïks ».

Dans sa relation de voyage dans l’Empire de Maroc, Charles Didier rapporte que, dans cet Empire, malgré le mépris et les vexations qu’ils subissent, les Juifs sont nombreux. Ils y sont plutôt tolérés qu’acceptés, et on leur vend cher cette tolérance. Je le cite : « Parqués dans leur quartier, j’ai presque dit leur ménagerie, et enfermés la nuit comme des bêtes fauves, ils vivent là sous la discipline d’un kaïd hébreu, élu par eux, mais soumis à un cheik ou ancien, nommé par le sultan. Ils ont le libre exercice de leur culte, auquel ils sont fort attachés, et se gouvernent d’après leur loi … Par un phénomène qui ne s’explique que par la différence des occupations, les femmes juives ont échappé à la dégénération physique dont les hommes sont frappés : elles sont aussi belles qu’ils sont laids. On ne saurait voir nulle part des têtes plus parfaites, plus idéales, et l’on se demande avec surprise comment de tels pères engendrent de telles filles. Pourquoi faut-il que de si charmantes fleurs soient jetées en pâture à de pareils êtres ? La beauté des Juives, comme la laideur des hommes, a un cachet original qui ne se retrouve en aucun lieu. C’est l’éclat oriental uni à la finesse européenne, le point où les deux types se rencontrent et se confondent. La délicatesse des traits est surtout remarquable, et la coupe du visage, sans être la coupe grecque ni la coupe romaine, participe de l’une et de l’autre ; elle est moins pure que la première, elle est plus gracieuse que la seconde. Toutes les Juives ont de beaux yeux noirs pleins de flamme, et la peau très blanche ; elles sont de moyenne taille, mais sveltes et bien faites. N’étant pas soumises, comme les hommes, à une livrée uniforme, elles ont pu conserver le costume de leurs mères. Cet habit, riche et brillant, leur sied à ravir ; il prend bien les formes et rehausse singulièrement leur beauté. Leur jupe, faldeta, de couleur voyante, est ouverte par le bas et ornée de deux larges revers brochés en or qui se renversent sur le genou ; leur corset, punta, de drap ou de velours, également brodé en fil d’or, se lace sur la poitrine, et elles passent par-dessus le caso, espèce de gilet, vert, rouge ou bleu, qui n’a pas de boutons, et flotte librement des deux côtés. Le caso est brodé comme le reste. Les Juives n’ont d’autres manches que celles de la chemise, lesquelles sont larges et pendantes, de manière à laisser voir le bras jusqu’au coude. Leurs petits pieds nus se cèlent dans des pantoufles rouges. La siffa est un diadème de perles, d’émeraudes et d’autres pierres précieuses, qui s’attache sur le haut du front et couronne dignement ces gracieuses têtes. Les jeunes filles portent leurs cheveux à longues tresses, comme les Bernoises. Les femmes mariées les coupent ou les cachent. Cet ensemble est pittoresque ; cet éclat, cet or contrastent avec les couleurs sombres auxquelles les hommes sont condamnés ».

Le voyageur français, F. Schickler, n’a visité que la ville de Tanger. Il est frappé par le fait que les Arabes montrent le poing aux Juifs et les rançonnent quand ils le peuvent : c’est l’éternel dissentiment entre Isaac et Ismaël. Durant son séjour, il est invité à un mariage que célèbre une des plus opulentes familles juives. Grâce à l’hospitalité orientale, il est parfaitement reçu au milieu des invités. Il raconte : « Déjà à la porte extérieure se tiennent quatre belles jeunes filles couvertes de pierreries et des plus éclatants costumes ; mais dès le seuil de la cour franchi, c’est un rêve féerique qui s’offre aux regards. La cour, aux formes mauresques, est remplie de dames juives dans leur plus somptueux costume, surchargées de magnifiques bijoux et portant sur la tête cette charmante coiffure que les juives d’Alger n’ont pas et que je n’ai vue qu’au Maroc. Elle est formée de deux fichus de couleurs, de rayures et d’ornements différents, dont l’un forme turban sur la tête, l’autre passe sous le menton et retombe derrière sur les épaules. Le soleil ici de nouveau ne manque pas à son rôle brillant ; il se joue sur ces étoffes éclatantes, sur ces pierreries, sur ces rayures d’argent, sur ces corsages de drap d’or, et ne s’arrête qu’au seuil de la salle étroite et longue où sont assis à l’ombre les plus vénérables des invités. Les hommes dînent ensemble dans une autre salle. Toutes les pièces sont blanchies à la craie, mais garnies jusqu’à la hauteur de cinq pieds d’une natte jaune et rouge se terminant par une corniche peinte et découpée ; ces corniches sont faites à Tétouan.

« Le soir, j’ai fait une nouvelle visite aux juifs ; j’y ai trouvé la cour encombrée de curieux et de musiciens maures, et, dans la salle principale, une réunion de dames juives dont la parure, plus splendide encore s’il se peut que le matin, fait bien ressortir de véritables beautés. L’une d’elles, coiffée d’un turban bleu et or, porte une veste bleue et or sur une longue jupe rouge ; une autre est tout en rouge couvert d’or ; une autre en violet et fichu bleu foncé cachant entièrement les cheveux. Leurs bijoux sont splendides, surtout les pendants d’oreilles et les agrafes des cheveux ; autour de leurs tailles flexibles se nouent de longues et brillantes ceintures. De temps à autre, à force de prières, on obtient qu’une des jeunes filles danse ; c’est un pas lent et grave ; une main posée sur la hanche, fortement agitée, et les deux mains retournant entre elles un mouchoir, elle tourne lentement sur elle-même plusieurs fois, et la danse finit par un salut. A l’une des extrémités de la salle, étendue sur un lit de repos, les nouveaux mariés reçoivent les félicitations de leurs amis ; à l’autre extrémité on sert les rafraîchissements. Vers dix heures, beaucoup de dames se font envelopper dans leurs légers burnous et retournent chez elles  suivies d’un esclave : ces fêtes se prolongent cependant fort tard dans la nuit ».

 

Joseph DADIA

Kervenic-en-Pluvigner (56 Morbihan)

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