Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano-Danon-Darouk-Da Silva

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Danon

Nom patronymique au sens et à l’origine difficiles à cerner. Il pourrait s'agir comme le pense Abraham Larédo de l’augmentatif espagnol du prénom masculin biblique, Dan porté par l'une des tribus d'Israël et qui a pour sens celui qui juge. L'autre explication en donne une origine identique à celui du patronyme très proche: Danan – redoublement du titre de noblesse espagnol Don. Cette explication a l'avantage de l'ancienneté et de l'autorité puisqu'elle est rapportée par le célèbre rabbin de Fès du XVIIlème siècle, rabbi Yaacob Abensour. Dans son inventaire des prénoms usuels, il raconte qu'un membre de cette famille lui dit que le nom originel de la famille qui venait d'Oujda, était Dondon. Quoi qu'il en soit ce patronyme était beaucoup plus répandu dans l’empire ottoman et les Balkans ־ et s'y est illustré dans la rabbanout – qu'au Maghreb. Au XXème siècle, nom peu répandu, porté en Algérie (Alger, Mascara, Tlemcen, Oran, Constantine), en Tunisie (Tunis) et au Maroc (Oujda, Marrakech).

  1. MOSES: Un des rabbins expulsés du Portugal établis à Fès en 1497. Auteur d'un commentaire sur le Talmud publié en 1510.
  2. YOSSEF: Fils de rabbi Abraham. Né à Alger, il fut rabbin-juge à Tlemcen. Il préfaça en 1870 le livre de rabbi Saadia Azoubib, "Tokhakhot moussar".

VITALIS: Educateur, instituteur aux :coles de l'Alliance de Tunisie, né à Andrinople en Turquie en 1897. Après l'Ecole Normale Orientale de Paris, il fut muté à école de l'Alliance de Sfax. Ecrivain écond, surnommé le "pète de la Hara". Il écrivit avec talent le folklore de la Hara, des habitants simples du quartier juif de unis. Outre des dizaines d'articles dans la resse juive de Tunis et de Paris, il publia des nouvelles dont "Aaron le colporteur, nouvelle juive nord-africaine (Tunis, 1933); "Dieu a pardonné" (Tunis, 1944); Ninette de la rue du péché; nouvelle populiste ( Tunis, 1938). Mort à Paris.

JACQUES: Fils de Raphaël Danon, agent maritime. Ingénieur français né en 1919 à Marrakech. Après des études d’ingénieur civil à l'Ecole des Ponts et Chaussées de Paris, il se spécialisa dans le bâtiment. Anien président du Syndicat National du béton armé et des techniques industria­lisées, ancien président la Fédération Nationale du Bâtiment, vice-président du Centre National du Patronat français entre 1978 et 1984.

ERNEST- Célèbre avocat du barreau d'Alger. Un des dirigeants de la communauté d'Alger après la guerre. Vétéran sioniste, il apporta une aide efficace à l'organisation de la alya clandestine du Maroc et de Tunisie en 1947 quand Alger devint la plaque tournante de la Alya b d'Afrique du Nord.

DARMON

Nom patronymique d'origine berbère, ethnique d'une fraction de la tribu des Haoura qui «nadisait en Tripolitaine et Tunisie et qui fut refoulée dans le massif des Aurès et vers îbessa par l'invasion des tribus arabes Hilaliennes au Xlème siècle. Beuacoup de ces auara professaient le judaïsme avant leur conversion à l'islam. Il existe à ce jour une calité qui porte ce nom. Autres formes: Darmoni, Ben Darmoun, Darmond, irmont, Darmony, Darmouni. Au XXème siècle, nom moyennement répandu, porté essentiellement en Tunisie (Tunis, Sousse, Kaïrouan), en Algérie (Constantine, Aïn-Bec_ Bône, Alger, Oran, Tlemcen, Mascara, Aïn-Témouchent, Médéa, Saïda, Berrough _ Sahara) et très peu au Maroc (Tafilalet, Tanger).

  1. SAADIA: Rabbin de la communauté de Constantine qui fut en correspondance en matière de Halakha avec le grand maître d'Alger, rabbi Itshak Barchechet au début du XVème siècle.
  2. MOCHE: Un des plus grands rabbins de la communauté portugaise de Tunis au XVIIIème siècle, réputé pour sa piété et son érudition. Il fonda une synagogue qui portait son nom et où il introdusit pour la première fois en Tunisie la coutume de faire un sermon tous les jours de chabbat. Mort en 1741. Il laissa un fils, rabbi Shémouel qui mourut jeune en 1767.
  3. MORDEKHAY : Chef de la commu­nauté de Honan près d'Oran à la fin du XVIIIème siècle. Commerçant et homme de confiance du dey, il consacrait parallè­lement un temps pour l'étude. Il publia deux livres, un recueil de sermons "Meziz oumélitz " (Venise, 1715 ) et " Méor Mordekhay" (Livourne, 1787), homélies. Il fut le guide spirituel de la nouvelle communauté formée à Oran après sa libération par les Turcs après près de deux siècles de domination espagnole, en 1792. Tolérée au départ par les Espagnols mais très limitée, la présence juive à Oran avait été définitivement prohibée par les Espagnols lors de la grande expulsion de 1669. Dès sa reconqête, le bey Mohammed Elkbir demanda aux Juifs de Mascara, Nedroma, Mostaganem et de la région de Tlemcen de revenir reconstituer une communauté. Rabbi Mordekhay construisit à ses frais la première synagogue qui portait son nom jusqu'à nos jours et oeuvra grandement pour la reconstitution de la communauté qui devint au XIXème siècle la plus importante d'Algérie.
  4. MESSAOUD: Rabbin poète à Oran, première moitié du XIXème siècle. Auteur du u poème très connu "Mi Kamokha" qui était récité dans les synagogues de la ville le samedi qui précède le 6 du mois de Ab, commémorant le miracle survenu à . communauté en 1830. Après la prise d'Alger et l’accueil enthousiaste réservé par les Juifs de la ville aux troupes française', les Arabes d'Oran avaient décidé de se venger sur les Juifs de leur ville, accuse; de connivence avec l'envahisseur. l'approche des troupes françaises, le gouverneur turc s'était retiré avec ses troupes laissant à leur sort les habitants de la ville. Alors que les Juifs désarmés et désespérés s'étaient réunis dans les synagogues pour implorer l'Etemel, les Français débarquèrent prématurément le 29 juillet 1830 sauvant les Juifs d'un massacre certain. Pour commémorer ce miracle, les rabbins institutuèrent un petit Pourim dont l'essenteil de la liturgie fut le poème de rabbi Messadoua: "Oh, Etemel, nul ne t'égale!, nul ne t'est comparable!" et qui se termine par ces vers: Envoie Yinon (le Messie) et le prophète Elie, avec le personnage vêtu de lin pour rassembler les dispersés et qu'ils soient réunis. Car trop longtemps, nous avons été rassasiés de mépris et d'insultes. Ils verront de leurs yeux le retour de l'Etemel". Les pas du messager de bonnes nouvelles qui annon­cent la délivrance, retentissent. Réjouis-toi, femme stérile, qui as donné le jour à sept fils. L'Etemel Dieu fera sécher tes larmes, moi qui me délecte en l'Etemel". Il fut nommé en 1835 par les autorités françaises président du tribunal rabbinique et resta à sa tête jusqu’à sa suppression en 1842, ses compétences étant alors transférées au tribunal français. Auteur d'un ouvrage de commentaires talmudiques: "Gour Arié" (Livourne, 1848). Mort en 1866.

VTCTOR: Fils de David, marchand du sultan d'origine tunisienne installé à Mogador vers 1834. Il succéda à son père dans le commerce, entretenant des rela­tions suivies avec les maisons de com­merce juives de Marseille. Sa vie aventu­reuse devait causer bien des soucis au sultan et au consul espagnol, car parallèlement à ses activités commerciales, il était l'agent consulaire de l’Espagne à Mazagan. Menant un vie dissolue, il fut arrêté en décembre 1843 sous l'accusation de rapports sexuels avec une musulmane et condamné à mort comme le veut le Pacte d'Omar fixant le statut des dhimmis en terre d'islam. Il réussit à s'échapper en blessant un de ses géôliers. Repris, il fut condamné à la décapitation avec exposi­tion de son cadavre pour l'exemple. Pour couper court aux démarches pressantes en sa faveur du consul d'Espagne, le gouverneur le fit sommmairement abattre en prétextant une nouvelle tentative d'évasion. Son exécution devait provoquer un incident de taille, l'Espagne dont il était le protégé allant jusqu'à menacer de déclarer la guerre au Maroc. L'humilation de l'Espagne de ne pas avoir obtenu de dédommagement, sera plus tard une des causes du déclenchement du conflit hispano-marocain, la ״Campagne d'Afri­que״ dont l'Espagne prit l'initiative en 1859.

AM RAM: Chef de la communauté de Mascara, première moitié du XIXème siècle. Il fut parmi les donateurs à l'édition de ״Sefer Zébahim Shélémim״, imprimé à Livourne en 1837.

  1. DARMON: Grand négociant originaire de Tanger, intstallé à Rabat, seconde moitié du XIXème siècle. 11 sollicita en 1859 du sultan Moulay Abdelrahman de lui accorder la concession de la forêt de la Mamora et d'utiliser le bois pour la construction de frégates pour la flotte de guerre marocaine. Le projet n'aboutit pas en raison de la mort du souverain la même année.
  2. YAACOB: Rabbin à Oran à la fin du XIXème siècle, de la seconde génération de rabbins confrontés à la modernisation accélérée et à l'abandon progressif de la pratique religieuse provoqués par la conquête française.

RAOUL: Avocat, journaliste et dirigeant communautaire à Tunis dans les années trente. 11 collabora notamment à "L'Univers Israélite״ de Paris; ״La Dépêche Tuni­sienne”, ”Terre d'Afrique״. Auteur d'un livre sur ״La situation des cultes en Tunisie״ (Paris, 1930 ) et d'un pamphlet contre la perte de la spiritualité et de le développement des superstitions en parti­culier dans la communauté juive: ״La déformation des cultes en Tunisie״ (Tunis, 1945).

NESSIM: Notable de la communauté de Sousse, président de la communauté dans la première moitié des années cinquante. ANDRE: Educateur et chef scout surnommé Otari, né à Saïda, mort à Paris en 1996. Il fut aux côtés d'Edgar Guedj un des fondateurs dans les années cinquante au Maroc du DEJJ, Département Educatif de la Jeunesse Juive. En 1962, il fut appelé avec Edgar Guedj à créer le DEJ en France et désigné comme responsable de la délégation régionale à Toulouse puis à Marseille.

PAULE: Ecrivain française née en Algérie. Elle a publié en 1980 à Paris un roman, ״Baisse le yeux Sarah”, histoire tourmentée d'un couple mixte, le père Français d'Algérie, la mère juive du mellah de Casablanca et la révolte de leur fille. ״Révolte terrible contre son entourage qui impose sans détours ses exigences de l'enfant qui refuse de rester les yeux baissés."

CLAUDE: Fils de Michel Darmon, directeur de sociétés. Né en 1942 à Alger. Ancien élève de l'Ecole Polytechnique de Paris. Diplômé de l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et de l'Ecole Nationale de Statistiques et de l'Adminsitration. Après une carrière à l’I.N.S.E.E, il entra en 1974 à Saint Gobain.

JACQUES: Fils de Michel Darmon, directeur de sociétés. Inspecteur des finances, né à Alger en 1940. Ancien élève de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole nationale des Statistiques et des Etudes Economiques. Ancien directeur de cabinet du ministre de l'Industrie, Michel d'Ormes- son. Fondateur et président de DDA, Darmon, Da Costa et Asosociés. Directeur général depuis 1987 de "Friedland Finance." Auteur de nombre d'ouvrages sur l'économie, dont: "Le grand dérangement" ( Paris, 1985); "Gérer la France comme une entreprise" (Paris, 1986).

PIERRE: Fils d'Abramino Darmon, directeur de société. Grand sportif né à Tunis en 1934. Fondateur et gérant de la société Pierre Darmon Tennis. Il fut à neuf reprises, entre 1957 et 1968, champion de France de tennis en simple. Trois fois champion de France en double en 1966, 67 et 68. 69 fois sélectionné pour l'équipe de France dans la coupe Davis. 4 fois vainquer des Internationaux de Paris et 2 fois du Tournoi International de Monte- Carlo, en 1962 et 1963. Il abandonna la compétition en 1968. Il publia en 1973 un

ROGER: Fils de Raymond Darmor commerçant. Directeur de société, né : Oran en 1962. Après des études à 2 Sorbonne, il fut lecteur principal au Cent:; français de l'Université de Stockholm. Il f à son retour en France carrière dans le échanges internationaux de jeunes et le tourisme. Directeur de Jet Am (1968); Je Tours (1982) et directeur de Republ:. Tours depuis 1991.

MARC: Fils de Danilo Darmon, repré­sentant de commerce. Magistrat, né e־ 1930 à Tunis. Après une carrière dans la magistrature, il fut conseiller technique au cabinet du Garde des Sceaux, Jean Tintinger (197374־), puis directeur-adjoin: du cabinet du Garde des Sceaux Robert Badinter en 1981. Directeur des Affaire: Civiles au ministère de la Justice. Avocat général à la Cour Européenne de Justice de Luxembourg.

SIMON: Educateur et éditeur français d'origine algérienne. Il a édité en 1996 "Le livre de nos coutumes", recueil des coutumes religieuses de la communauté d'Alger, basé sur les oeuvres des grands maîtres Ribach, Rachbatz, Rasbach et rabbi Yéhouda Ayache.

RICHARD: Journaliste israélien né en Algérie. Ancien collaborateur à "Tribune juive" et ancien rédacteur du supplément hebdomadaire en français du "Jérusalem Post, paraissant une fois par semaine à Jérusalem manuel d'études "Le tennis en dix leçons".

DAROUK

Nom patronymique d'origine arabe, textuellement le chemin, sans doute au figuré celui qui suit le droit chemin, à moins que cela soit une autre forme du patronyme déjà étudié: Adoroqui. Au XXème siècle, nom-très peu répandu, porté semble-t-il uniquement en Tunisie.

DA SILVA

Nom patronymique d'origine portugaise, ethnique d'origine, textuellement de la forêt. Autre forme De Silva Le nom est attesté au Maroc au XVIème siècle, figurant sur la liste Tolédano des patronymes usuels à l'époque. Au XXème siècle, nom très peu répandu, porté uniquement en Tunisie (Tunis, Sousse ).

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