Ma famille Mamane, issue de la famille du Rambam-Maimonide-Le Grand Rav Yehoshoua Ben Mamane. 1/2

- Le Grand Rav Pinhas Mamame
de mémoire bénie.
Ainsi que nous l’avons dit, il est le fils aîné du premier mariage du Rav Rafael Amram Mamane. Il est né à Sefrou, en 5653.
Dès son plus jeune âge, il eut accès à l’étude de laTorah dans la maison de son père. Il se consacra avec dévouement à la Torah et à ses commandements et il devin un Shohet, un Mohel reconnu et un notaire auprès du tribunal rabbinique. Le Rav Pinbas Mamane était un homme empreint d’une grande sagesse et chacun de ses mots avaient une grande valeur. Toutes ses relations humaines étaient droites et honnêtes.
- 8. Le Grand Rav Yossef Mamane
de mémoire bénie.
Il est le fils ainé du second mariage du Rav Rafael Amram Mamane. Il naquit en 5672 et mourut en.5762. Il est célèbre pour être un grand sage de Torah, un grand enseignant et obtient le titre de juge.
Rabbi Yossef continue le chemin de ses pères en étant très actif au sein de sa communauté. Il enseigne au Talmud Torah «Em Habanim», abat les volailles et le bétail selon la loi, circoncit bénévolement les enfants d’Israël et exerce en tant que ministre officiant au sein de sa communauté. C’est à ce sujet que son ami, le Rav Meir Eleazar Attia, raconte : «Même très jeune, il devint le Hazan de la synagogue du Rav Rafael Moshe Elbaz, dans laquelle priaient les plus grands sages de la ville, dont son père, ses frères Rav Pinhas et Rav Yehoshoua Mamane. Sa prière atteignait le cœur de chacun et jamais son cœur ne s’emplit de fierté.»
De plus, il se spécialisa dans le commerce, comme son ancêtre le Rav Rafael Ben Mamane et investissait dans le rachat de fermes et de terres. Au sujet de son courage le Rav Meir Eleazar Attia raconte :
«A l’épôque de la seconde guerre mondiale, Rav Yossef abattait les bêtes en cachette, car cela était devenu interdit aux juifs. Une nuit, alors qu’il rentrait de l’abattoir, un policier l’arrêta et voulu savoir d’où il venait. Désignant la maison du Rav Haim Elferssi, et sans perdre son assurance, il lui expliqua qu’il venait lui rendre visite car le Rav était malade. Il proposa même au policier d’aller vérifier ses dires. Le policier se dirigea donc vers la maison et frappa à la porte. Profitant de son inattention, Le Rav Yossef s’éloigna petit à petit tout en imitant la voix du Rav Haim Elferssi, répondant au policier. Arrivé à l’entrée du quartier, il prit la fuite.»
Outre ses activités commerciales, le Rav Yossef continuait d’enrichir son monde spirituel grâce à une étude approfondie de la Torah.
En 1953, à l’âge de 41 ans, il voulut suivre la voie de ses pères en devenant juge. Il obtient le titre de juge par le haut tribunal rabbinique de Rabat. Quelques années plus tard il fut invité à s’installer dans la communauté de la ville de Ouazane aux cotés de son beau-frère, le Rav Haim Elferssi. Il y trouva une communauté chaleureuse et y devint un Mohel et un enseignant très réputé. En 5723, Rav Yossef monta en Terre d’Israël avec sa famille. L’intégration étant difficile, il du se remettre à ses activités commerciales pour nourrir sa famille. Mais malgré tout, il n’abandonna jamais son étude et jusqu'à la fin de sa vie, lorsqu’il pouvait difficilement marcher, il se rendait à la Yeshiva et se plongeait dans une étude approfondie.
- Mon maître, mon père, le Grand Rav Yehoshoua Ben Mamane, que Dieu Benisse ses jours
Fils du Rav Rafael Am ram Mamane, il est né à Sefrou en 5678.
Sa sagesse en Torah
Des son plus jeune âge, on reconnut au Rav Yehoshoua des facilités à saisir et à comprendre la profondeur d’un texte de Torah. Après ses études primaires au Talmud Torah «Em Habanim», il étudie trois ans dans la Yeshiva du Rav David Attar puis dans la grande Yeshiva de son père ou il étudia avec dévouement jour et nuit, durant douze ans. Dès l’âge de 18 ans, il fut connu dans toute la ville. De plus, il voulut apporter son aide a la communauté, sans rétribution financière, et c’est ainsi qu’il organisa des cours pour tous les âges et dans tous les domaines. Durant le Shabbat, grâce à ses talents d’orate prenait la parole et enseignait ses commentaires et la morale juive à la communauté
-Les examens pour être juge :
Il est intéressant de relater comment à été obtenu son titre de juge. Au Maroc, la de l’époque stipulait qu’il fallait être âgé au minimum de trente ans afin de participer au concours, à l’âge de 28 ans, mon maître, mon père, se rendit à Rabat afin de renseigner sur les conditions du concours. C’est en s’entretenant avec lui que le Rav Shaoul Iben Danan, grand Rabbin du Maroc, de mémoire bénie, découvrit ses dons et ses connaissances impressionnantes, Il lui proposa de passer le concours, malgré son jeune âge et lui dit que s’il le réussissait, il lui permettrait d’exercer en tant que juge. C’est ainsi que sans aucune préparation, les épreuves qui duraient chez les autres huit heures, il les passa en une heure et demi, et réussit brillamment toutes les épreuves puisqu’il finit, premier de tous.
Et ainsi, à 28 ans, le Rav Yehoshoua fut nommé juge à Safi. Le Rav Shaoul Ibn Danai de mémoire bénie, fort impressionné par sa réussite, lui prédit à plusieurs reprises un avenir de «grand éclaireur, lumière de l’Occident».
-Un Juge reconnu et estimé :
Après six ans, ou il exerça son rôle dé jugé à Sali, il fut nommé vice président du tribunal rabbinique de Rabat en 1953. En 1964, il fut nommé President du tribunal rabbinique de Marrakech et de toute sa région. Il y resta jusqu’en 1967 où il monta en Israël malgré la pression de la communauté marocaine pour qu’il reste.
Son influence spirituelle :
En plus de ses différents postes, le Rav Yehoshoua s’occupait toujours d’organiser des cours de Torah et devint même inspecteur des études saintes dans les écoles juives. Il se vit proposer le rôle d’inspecteur officiel qu’il refusa pour ne pas délaisser ses postes à la Rabanout.
-Père des orphelins et des veuves :
Le Rav Yehoshoua prenait soin d’accompagner les veuves et les orphelins le long de leur deuil et même au delà. On raconte le cas d’une veuve dont il prit soin alors qu’il était encore à Safi, et ce jusqu'à ce qu’il quitte la ville. Elle vint le trouver quelques temps après son départ pour le remercier et lui dire que ses enfants, de par sa présence et son soutien n’avaient encore jamais ressenti le manque de leur père, mais c’est lorsqu’il partit qu’ils le ressentirent.
Un homme droit et juste "Tsadik"״ :
Outre sa sagesse en Torah, le Rav Yehoshoua possède une foi profonde grâce à laquelle ses prières arrivent à pénétrer les voies célestes. Ses prières atteignaient tout son entourage qui pouvait admirer avec quelle ferveur il les prononçait.
J’ai rencontré le Rav Itshak Halperin qui me demanda :»Sais tu qui est ton père ?». Innocemment je répondis que oui. Mais il me reposa sa question et m’expliqua qu’il ne faisait pas uniquement allusion à sa grandeur en Torah, mais également à ses qualités d’âme. Il me raconta comment il sentait ses prières atteindre les Portes du Ciel, chose que seul un grand Sage mérite.
Je rencontrai le Rav David Abouhatsira, afin de lui demander une bénédiction. Il me répondit que je devrais la demander à mon propre père qui représentait le dernier des grands Sages marocains vivant encore à notre epoque.
Durant Shabbat et les fêtes, le Rav Yehoshoua revêtit la tenue usuellement portée par les juges du Maroc et tout le monde peut ressentir la présence divine qui l’accompagne. Les fidèles qu’il croisait s’arrêtaient devant lui et lui demandaient une bénédiction, en le traitant d'ange, מלאך. On peut donc constater quelle influence et quelle impression il laisse autour de son entourage.
Son ascension vers 1a Terre d'Israel :
Après être monté, le Grand Rabbin d’Israël, Rav Itshak Nissim, de mémoire bénie lui proposa le poste de juge spécialisé dans les tribunaux traitant des affaires de divorce. Il refusa très rapidement. Pour expliquer sa réaction, il faut préciser que pendant les vingt-deux ans où il exerça ses fonctions (le Juge au Maroc, il avait toujours réussi réconcilier les couples et ne délivra aucun Get.il n’en délivra qu’un seul, mais après trois mois, et après avoir tout tenté pour les reconciler, l’homme et la femme acceptèrent de se remarier. C’est pour cette raison, qu’il refusa cette place. Il fut donc nommé Rav Naharya en ayant l’ambition de rejoindre le poste dé jugé rabbinique en Israël aussi.
Mais sa nomination fut retardée à cause d’un conflit entre les deux Grands Rabbin chargés de le nommer. Il prit cette épreuve avec amour et patience et c’est en 1988 qui fut nommé juge au tribunal de Beer Sheva. Quelques années plus tard, il reçut le plu haut poste à la Cour Suprême de Jérusalem, ou on découvrit son don pour démêler les affaires les plus complexes.
Ainsi que le témoigne le Grand Rav Mordehai Elyahou : «Lorsque nous étions assis au Tribunal, nous pouvions tous constater son don pour analyser en profondeur une affaire et y appliquer fidèlement la loi juive.»
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-Ses oeuvres littéraires :
Outre ses nombreuses activités, il écrivit également des ouvrages afin de diffuser et de rendre accessibles les textes à sujet sacré. Dès l’âge de 28 ans il édite un livre, «Yad Haroutsim» qui contient ses propres commentaires sur la Bible et le talmud. Il publia également «Nitsotsei Or», le célèbre «Emek Yebosboua» (7 tomes), «Mitspé Yeosboua» (explication et commentaires de la Bible), «Tiferet banim avotam» (sur la dynastie familiale) «Chaar Yeoshoua», et «chevet Sofrim». On y découvre un extraordinaire talent d’écrivain avec lequel il plonge dans les profondeurs talmudiques. Beaucoup d’autres œuvres attendent encore d’être publiées telles que : «Sédé Yeoshoua»(commentaire du Talmud)״ «Névé Yeoshoua» ( discours, conférences..).
Ses liens particuliers Avec le Grand Rabbin S’IsrAel, Rav Ouziel, de mémoire berne :
Il est intéressant de savoir que le Rav Yeoshoua correspondait avec le Grand Rav Ouziel au sujet de la législation juive. Le Rav Ouziel à même publié certains des commentaire du rav Yeoshoua dans son œuvre «Michpetei Ouziel» . Dernièrement ont été publiés 3 recueils de «Dat oumedina» dans lesquels apparaissent les commentaires du Rav Yeoshoua alors qu’il avait seulement trente ans. Et alors qu’un des membres de la communauté de Safi rendait visite au Rav ouziel en Israël celui-ci lui dit «sachez que votre communauté à été honorée par un des grands Rabanims du Maroc !». Tout cela alors que le Rav Yeoshoua n’était encore âgé que de trente ans.
-Le prix de Jérusalem, prix be TeI-avÎv de Littérature sainte et prix de 1a fondatîon du Rav Kook
Même au sujet de ses écrits concernant la Torah il bénéficia d’une reconnaissance nationale. Son livre «Emek Yeoshoua» fut récompensé par le prix de Jérusalem, au nom du Rav Ouziel. Le deuxième tome reçut le prix de Tel-Aviv au nom du Rav Moshe Toledano, et le troisième tôme reçut le prix de la fondation du Rav Kook. Le Rav Ovadia Yossef en fit lui-même l’éloge.
Son Amitié Avec le Rav Chalom Messas.
Outre les liens familiaux qui les unirent après le mariage du grand Rav Raphaël Mamane avec la fille du Rav Zikri Messas .Les deux familles développèrent des liens amicaux et chaleureux comme cela apparaît dans les lettres qu’échangeaient ces deux hommes. Cette amitié se prolongea des générations et fut également présente entre le Rav Chalom Messas et le Rav Yehoshoua. Bien que ce dernier fut plus jeune de 10 ans. Malgré son jeune âge le Rav Yehoshoua fut nommé juge 3 ans avant le Rav Chalom Messas . Lorsque ce dernier devint également juge leur amitié s’approfondit encore. Certaines de leur discussions furent même publiées dans leurs livres et c’est ainsi que l’on en retrouve aussi dans les écrits du professeur Moshe Halamich chercheur en Etude Juive et "Cabala" à l’université de Bar Ilan, relatant la différence entre ces deux Rabanim dans leur approche à la "Cabala", soulignant la méthode cabaliste particulière du Rav Yehochouah Mamane dans ses décisions Halachiques.
Ses mîrAcles:
Alors qu’il avait à peu près 27 ans mon père mon maître rêva de son ami le Rav Chimon Assouline qui était décédé très jeune. Ce dernier lui fit visiter le Gan Eden en lui nommant chacun des sages décédés jusque là. Il s’arrête devant une place vide et lui explique qu’elle est réservée à un membre de la famille Mamane, qui doit rendre l’âme deux mois plus tard. Et effectivement, deux mois plus tard, décéda Rav Rafael Amram, son père.
Durant les premières années de son mariage, le Rav Yehoshoua habitait avec sa femme dans un appartement modeste à Sefrou. Un jour, un couple de la communauté usa de son pouvoir et en profita pour les renvoyer de leur domicile et y habiter à leur place. Quelques temps plus tard, la femme accoucha d’un petit garçon. Lorsqu’il eut six mois, les parents virent une ombre s’approcher du berceau puis disparaître. Quelques jours plus tard, leur enfant décédait. Ils eurent un deuxième enfant et la même chose se passa. C’est alors qu’ils comprirent qu’ils avaient eu une mauvaise conduite avec le Rav Yehoshoua et lui laissèrent l’appartement. Le rav revint et le couple put avoir des enfants sains et en bonne santé.
Comme nous l’avons dit, en montant en Israël, sa nomination fut quelque peu retardée par un conflit qui éclata entre deux rabanims. Une nuit, juste après le décés de sa mère, le Rav Yehoshoua rêva de sa mère, la rabanite Estherila, assise sur sa pierre tombale. Alors qu’il lui demanda comment elle se sentait, elle le coiffa d’un chapeau sur lequel il y avait une pierre précieuse. Quelques jours plus tard, il fut nommé juge.
Mon père, mon maître, fit également un autre rêve très troublant. Il rêva de son père, juste après les sept jours de deuil. Il lui apparaissait rayonnant et de la lumière émanait de son visage. Son fils lui posa alors trois questions : 1. Il lui demanda si son jugement dernier s’était bien déroulé, il lui répondit que oui.2. Il lui demanda si le fait que les gens de la Hevra Kadisha l’aient entérré très profondément, tel un cabaliste, ne l’avait pas dérangé, il répondit que non.3. Il lui demanda enfin si comme on le disait, le mort entend tout ce que l’on dit tant que le cercueil n’est pas encore fermé, et est ce que mon discours t’a plu. Il lui répondit positivement, mit ses mains sur sa tête et le bénit.
Lors d’une visite à une de ses filles en France, les membres de la communauté vinrent réclamer les bénédictions du Rav Mamane. Parmi eux, vint un homme célibataire, d’un âge assez avancé, ne réussissant pas à trouver la femme qui lui convenait pour fonder une famille juive au sein du peuple juif. Témoin de la souffrance du jeune homme ainsi que de celle de sa mère qui l’accompagnait, le Rav Mamane pria D.ieu avec ferveur et bénit cet homme, en souhaitant pouvoir assister à son mariage, d’ici un an. Ainsi, un an plus tard à Jérusalem, le Rav Mamane célébrait le mariage et bénissait le couple sous le dais nuptial.
Une des nièces d’un gendre du Rav Mamane, alors âgée de six ans, fut gravement blessée par un homme tombant d’un balcon. Elle fut hospitalisée dans un état grave à l’hôpital Shaarei Tsedek à Jérusalem, mais à la suite d’une hémorragie, elle fut envoyée en urgence à l’hôpital Hadassa. Durant le trajet vers l’hôpital en ambulance, le gendre du Rav Mamane lui téléphona pour lui demander de prier pour elle et de la bénir. Ainsi, en arrivant à l’hôpital, après les différents examens et radios que l’on effectua, les médecins vinrent annoncer à la famille, que miraculeusement, l’hémorragie avait disparue et que son état était stable ! Quelques jours plus tard, la fillette put rentrer chez elle en bonne santé.
Le frère d’une des brus du Rav Mamane tomba un jour gravement malade et dut subir une opération à cœur ouvert, dont les risques de survie, selon les médecins, étaient quasiment nuls. On téléphona donc au Rav MAmane en lui demandant de prier et de bénir le malade. Le Rav Mamane pria avec ferveur et ainsi, quelques heures plus tard, on téléphona au Rav Mamane pour lui annoncer qu’à la stupéfaction des médecins, la situation du malade s’était stabilisée et qu’il était hors de danger.
Cette dynastie de Rabanims se prolonge jusqu’à nos jours.
Ainsi que nous l’avons dit, mon père, mon maître à pu voir ses fils et petits fils étudier la torah et perpétuer le mérite de ses ancêtres, comme il est écrit «tout érudit dont le fils et le petit-fils sont érudits, la Torah demeurera au sein de sa descendance à jamais, comme il est dit «Mon alliance ne sera pas retiré de toi, de ta descendance et de la descendance de ta descendance, à jamais.».
Le Rav Yehoshoua eut trois fils. L’aîné, Shlomo Ephraim Mamane, grandit et mène une vie fidèle aux principes de la Torah, étudia dans la yeshiva «Hahamei Tsarfat» à Aix-les-bains.
Vient ensuite celui qui porte le nom de son père, le Rav Rafael Amram Mamane, qui étudia de nombreuses années dans les Yeshivot « Netiv Meir», «Nir Kiriat Arba», «Mahon Harei Fishel», «Har Hamor». Il fut nommé Rav, procureur rabbinique, professeur à la Yeshiva, Rav de communauté et Rav militaire, dirigea le département d’éducation Thoranique en Europe pour l’agence juive, fut un important conseiller du ministre des affaires religieuses, dirigea l’organisation des communautés juives de France en Israël, dirigea les centres communautaires religieux en Israël et dirige le centre spirituel Yad- Ramah, au nom de son grand-père, et auteur du livre «Am-Ram».
Ensuite, vient le Rav Avraham Michael Mamane, qui étudia de nombreuses années dans les Yeshivot «HaRambam vebeit Yossef», «Beit Shmouel», «Kol Yehouda», fut nommé shohet, professeur à la Yeshiva, Rav de communauté, Rav militaire et dirige le centre Torah et Hessed Am-Ram, nommé sur son ancêtre.
Le fils du Rav Rafael Amram, le Rav Noam Moshe Mamane étudia dans la Yeshiva «Netiv Meir», et put ensuite étudier dans les grandes Yeshivot de « Merkaz Harav» et «Har Hamor» pendant douze ans en vue d’être nommé Rav et juge rabbinique. Il fut nommé également rav à la grande Yeshiva "Or vichouah" à Haifa et décerne ainsi de nombreux cours de Torah dans différentes communautés et au "Technion” université scientifique de Haifa. On lui doit de nombreux commentaires de la Torah et de nombreux articles, qu’il refusa de publier, par modestie.
Le fils du Rav Avraham Michael, Ariel Mamane, étudia à la Yeshiva «Netiv Meir», et put ensuite étudier à la Yeshiva «Kerem Beyavne» et au Kolel «Ahavat Israël» pendant huit ans afin de recevoir son titre de Rav. Il enseigne également la Torah à la Yeshiva Tihonit.
A cette occasion, je soulignerai le fait que de nombreux petits enfants du Rav Mamane étudient et pratiquent la Torah avec crainte de D.ieu et humilité.
Je rappellerai également le RavYair Yehouda ben Menahem, fils de sa fille Shoulamit, qui étudia à la Yeshiva «Netiv Meir» et put enusite étudier à la Yeshiva «Merkaz Arav», pendant douze ans en vue d’être nommé Rav et Juge rabbinique, donne de nombreux cours dans différentes communautés et fut nommé Rav de communauté. Il écrivit également le livre «Yair Mishpat».
De la même façon, je rappellerai Rav Haim David Shoushan, le fils de sa fille Ruthy, qui étudia dans les Yeshivot «Shaarei Torah», «Torah Or», et au Kolel «Meor Hatorah». Il enseigne dans une Yeshiva et donne des cours dans la communauté.
Je rappellerai enfin Avishai Monsonego, fils de sa fille Yaffa, qui étudie depuis trois ans dans la Yeshiva «Kol Torah» à Jérusalem, avec dévouement et humilité.
Ainsi, nous pouvons constater de nos propres yeux, de quelle façon la Torah s’est installée parmi nous. Qu’elle ne s’en retire jamais, avec l'aide de D.ieu.
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פרשת וארא-אפרים חזן

פרשת וארא-אפרים חזן
בְעֶשֶׂר מַכּוֹת אֶת מִצְרַיִם עֹנָּה / בַַּמִּדָּה אֲשֶׁר מָדְדוּ, מָדַד לָהֶם
נימת הייאוש הנשמעת מפי בני ישראל ואף מפי משה עצמו בסוף פרשת שמות בטענה 'וְהַצֵּל לֹא הִצַלְת אֶת עַ מֶךָ…' (שמ' ה, כג), מתחלפת בנימה של תקווה גדולה עם הבטחת ה' 'עַתה תִרְאֶה אֲשֶר אֶעֱשֶה לְפַרְעֹה…' (שמ' ו, א). הבטחה זו בפסוק האחרון של פרשת שמות מציינת הן את הגאולה העתידה לבוא והן את העונש הראוי לפרעה ולמצרים בבחינת 'וְגַם אֶת הַּגֹוי אֲשֶר יַעֲבֹדּו דן אנֹכִ י…' (בר' טו, יד(. התקווה לגאולה ולהענשת האויב מתחזקת בפרשת וארא המזכירה את אבות האומה ומציבה ארבע לשונות של גאולה. התהליך המעשי של הגאולה מתחיל, ועל אדמת מצרים מתחילות לנחות עשר המכות עד למילוי ההבטחה 'וְאַחֲרֵּי כֵּן יֵּצְאּו בִרְֻכש גדֹול' (בר' טו, יד(. מעבר זה מייאוש לתקווה, משעבוד לקראת גאולה, עמד לנגד עיניהם של יהודים. לאורך הגלות המרה, מעומק השעבוד, הרדיפות והגזרות, חלמו יהודים בכל הדורות על כוס ישועות שתימזג ותתמזג עם כוסות הסדר ולשונות הגאולה, וסיפור יציאת מצרים על כל שלביו היה מעין דוגמה לגאולה העתידה. לא ייפלא אפוא כי פייטנים בכל הדורות – כמו חכמי האגדה שלפניהם וכמו הדרשנים לדורותיהם – העמידו את סיפור יציאת מצרים במרכז יצירתם; תהליך הגאולה ועשר המכות, יציאת מצרים לפרטיה, קריעת ים סוף וכיוצא בזה – לכל אלה הקדישו פייטני ישראל ממיטב פיוטיהם. ברשימה זו אנו מבקשים להציג פיוט העוסק בעשר המכות שכתב ר' דוד בן אהרון חסין, פייטנה המובהק של יהדות מרוקו. שיריו מושרים בהזדמנויות שונות, ואין קובץ פיוטים מצפון אפריקה שלא יכלול שירים משל ר' דוד. שניים משיריו, 'אערוך מהלל ניבי', המספר בשבחי אליהו הנביא ומיועד למוצאי שבת ולברית מילה, והשיר 'אוחיל יום יום אשתאה', המספר בשבחיה של טבריה, הפכו נחלתן של כלל קהילות ישראל במזרח, ונדפסו בקבצים רבים ואף בסידורי תפילה.
סז. אזכיר מעללי יה
על עשר המכות. בתיאור מדה כנגד מדה בעשר המכות. שיר מעין אזור בן שש עשרה מחרוזות. בכל מחרוזת שלושה טורי ענף וטור אזור. במחרוזת האחרונה נוספה צלע לטור האזור. חריזה: אאאא בבבא גגגא וכוי.
משקל: אחת עשרה הברות בטור.
כתובת: פיוט על עשר מכות בטעמם ונמוקם כפי מה שארז״ל [=שאמרו רבותינו זכרונם לברכה] במדרש. והוא נעם ׳יחיד ומיוחד׳ או נעם ׳אהגה כיונה׳.
סימן: אני דוד בן אהרון חזק. [נ״י: שיר יסדתי על י׳ מכות על פי טעמם ונימוקם במדרש כאשר עיני הקורא תחזינה מישרים בפרשת וארא ובפרשת בא אל פרעה…].
מקור: א- לב ע״ב; ק- לד ע״ב; נ״י 5350 – 4 ע״ב.
אַזְכִּיר מַעַלְלֵי יָהּ, שׁוֹכֵן גְּבוֹהִים
הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ מִכָּל צָרֵיהֶם
גָדוֹל ה' מִכָּל הָאֱלֹהִים
כִּי בַדָּבָר אֲשֶׁר זָדוּ עֲלֵיהֶם.
5– נֶאֱמָן אֱלֹהֵי קֶדֶם מֵעוֹנָה
כִּי כָל דְּרָכָיו מִשְׁפָּט אֵל אֱמוּנָה
בְּעֶשֶׂר מַכּוֹת אֶת מִצְרַיִם עִנָּה
בַּמִּדָּה אֲשֶׁר מָדְדוּ מַדַּד לָהֶם.
יָעֲצוּ עֵצוֹת הִגְדִּילוּ רָעָתָם
10- מִנְּשֵׁי עַמִּי מָנְעוּ טְבִילָתָם
בְּמִקְוֵה מַיִם לְמַעֵט לְדָתָם
אֱלֹהִים הָפַךְ לְדָם יְאוֹרֵיהֶם.
דָּנָם חִיְּבָם שַׁדַּי הֶעֱנִישָׁם
וַיָּשֶׁב לָהֶם גְּמוּלָם בְּרֹאשָׁם
-15 לוֹקְטֵי שְׁקָצִים שָׁמוּם, שָׁרַץ אַרְצָם
צְפַרְדְּעִים בְּחַדְרֵי מַלְכֵיהֶם.
וְאַף גַּם זֹאת הַפּוֹשְׁעִים הַמּוֹרְדִים
בְּזֶרַע קֹדֶשׁ הָיוּ מְשַׁעְבְּדִים
חוּצוֹת וּשְׁוָקִים הָיוּ מְכַבְּדִים
20-עֲפָרָם כִּנִים הָיָה גְּבוּלֵיהֶם.
דֻּבִּים וּנְמֵרִים אֲרָיוֹת וּכְפִירִים
גָּזְרוּ לְהָבִיא מִתּוֹךְ הַיְּעָרִים
לְשַׂחֵק בָּהֶם מְלָכִים וְשָׁרִים
וַיָּבֹא עָרֹב כָּבֵד בְּבָתֵּיהֶם.
25 בְּקָרָם וְצֹאנָם וְכָל בְּהֶמְתָּם
מָסְרוּ בְּיָדָם לַנְחֹתָם לִרְעוֹתָם
רוֹעֶה טוֹב הִסְגִּיר לַדֶּבֶר חִַיָּתָם
כַּצֹּאן לִשְׁאוֹל שַׁתּוּ מָוֶת יִרְעֵהֶם
נְתָנוּם מְחַמְּמֵי מֶרְחֲצָאוֹת
30-לְעַדֵּן בָּהֶם גּוּפָם וּלְהִתְנָאוֹת
בִּשְׁחִין פּוֹרֵחַ הִכָּם צוּר צִבְאוֹת
בְּלֹא יוּכְלוּ יִגְּעוּ בִּלְבֻשֵׁיהֶם.
אוֹיְבֵינוּ לוּדִים כַּסְלֻחִים פַּתְרֻסִים
עַל דִּבְרַת שׁוּמָם יִשְׂרָאֵל קְדוֹשִׁים
35-נוֹטְעִי כְּרָמִים גַּנּוֹת וּפַרְדֵּסִים
אֵשׁ לַהֲבוֹת בָּרָד נָתַן גִּשְׁמֵיהֶם.
הֶאֱרִיכוּ לְמַעֲנִיתָם הַמִּצְרִים
בָּהֶם חָרְשׁוּ חוֹרְשִׁים חִטִּים וּשְׂעוֹרִים
אָמַר וַיָּבוֹא אַרְבֶּה צוּר יְצוּרִים
40-וְיִתֵּן לְחָסִיל אֶת יְבוּלֵיהֶם.
רָעִים וְחוֹטְאִים בַּחֹשֶׁךְ נִדּוֹנוּ
כִּי רַבִּים הָיוּ מִבְּנֵי עַמֵּנוּ
מִצֵּאת מֵאֲנוּ לִקְבוּרָה נִתָּנוּ
לָמָּה יֹאמְרוּ אַף הֵם לוֹקִים כְּמוֹהֶם.
45 וּלְכָל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל אוֹרָה הָיְתָה
בְּמוֹשְׁבוֹתָם וְלַמִּצְרִים עֲלָטָה
כָּל בֵּית נְכֹאתָם עֵינֵיהֶם רָאֲתָה
נֶחְפְּשׂוּ וְגַם נִבְעוּ מַצְפּוּנֵיהֶם.
נֶגֶד אֲבוֹתָם צוּר יִשְׂרָאֵל עָשָׂה
50 פֶּלֶא וְהוֹצִיא הָאֶבֶן הָרֹאשָׁה
כְּאִישׁ מִלְחָמָה וּכְגִבּוֹר יָצָא
בַּחֲצוֹת לַיְלָה הִכָּה בְּכוֹרֵיהֶם.
חֵילָם בָּזְזוּ בְּתוֹרַת שְׁאֵלָה
כְּלֵי כֶּסֶף וְזָהָב אַף הַשִּׂמְלָה
55-אֶרֶץ מִצְרַיִם עָשׂוּ כִּמְצוּלָה
לֹא מָצְאוּ כָל אַנְשֵׁי חַיִל יְדֵיהֶם.
זֶבַח פֶּסַח הוּא לְאֵל חַי עֻזֵּנוּ
טוֹבָה כְּפוּלָה לַמָּקוֹם עָלֵינוּ
שֶׁעָשָׂה נִסִּים לְאָבוּתֵנוּ
60-בַּזְּמַן הַזֶּה בַּיָּמִים הַהֵם.
קִוִּיתִי ה' קִוְּתָה נַפְשִׁי
אוֹתִי מְמַסְגֵּר יוֹצִיא לַחָפְשִׁי
וְיִבְנֶה כְּמוֹ רָמִים מִקְדְּשֵׁי
שָׁם יָבִיאוּ יִשְׂרָאֵל אֶת זִבְחֵיהֶם / לָהּ' לְהַקְרִיב קָרְבְּנֵיהֶם.
- 1. אזכר מעללי יה: על-פי תה׳ עז, יב. שוכן גבוהים: כינוי לקב״ה, על-פי יש׳ לג, טז. 2. הנפרע… צריהם: על-פי ערבית לחול, ברכה שלאחר קריאת שמע: ׳האל הנפרע לנו מצרינו׳. 4-3. גדול… עליהם: על-פי שמ׳ יח, יא, וכפירש״י שם, על-פי המדרש. 5. אלהי קרם מענה: כיעי לקב״ה, על-פי דב׳ לג, כז. 6. כי… אמונה: על-פי דב׳ לב, ד, שדן את המצרים כראוי להם, מידה כנגד מידה, על-פי דב׳ לב, ד. 8-7. בעשר… להם: עשר מכות כנגד עשרה דברים שגזר פרעה על ישראל, על-פי במדב״ר י, ב. 9. יעצו רעתם: על-פי יש׳ כח, כט. מכאן ואילך מפרט הפיוט את עשר המכות ואת הנמוקים לכל מכה ומכה. 12-10. מנשי… יאוריהם: על-פי שמו״ר ט, י: ׳מפני מה הביא עליהן דם – מדה כנגד מדה… לפי שלא היו מניחין בנות ישראל לטבול מטמאתן כדי שלא יהיו פרין ורבין, לפיכך לקו המים בדם׳. 12. הפן לדם יאוריהם: על-פי תה׳ עח, מד. 13. דנם: כמבטח בבר׳ טו, יד. שדי: בנ״י ׳צורי׳. 14. וישב… בראשם: על-פי יו׳ ד, ד. 16-15. לוקטי… מלכיהם: על-פי שמו״ר י, ד: ׳למה הביא עליהם צפרדעים, מפני שהיו משעבדין בישראל ואומרים להם: הביאו לנו שקצים ורמשים, לפיכך הביא עליהן צפרדעים, ובשעה שהיו מוזגין את הכוס היה מתמלא מן הצפרדעים׳. 16. שרץ… מלכיהם: על-פי תה׳ קה, ל. 17. הפושעים המורדים: הם המצרים, על-פי יח׳ כ, לח. 18. זרע קדש: כינוי לישראל, על-פי יש׳ ו, יג. 20-19. חוצות… גבוליהם: על-פי שמו״ר י, ז: ׳למה הביא עליהם כנים, לפי ששמו ישראל מכבדי חוצות ושוקים, ולפיכך נהפך עפרם לכנים…׳. 20. עפרם… גבוליהם: על-פי תה׳ קה, לא; שמ׳ ח, יג. 24-21. דובים… בבתיהם: על-פי שמו״ר יא, ג: ׳למה הביא עליהם ערב לפי שהיו אומרים לישראל: צאו והביאו לנו דובים ואריות ונמרים, כדי להיות מצירים בהם, לפיכך הביא עליהם חיות מערבבות…׳. 23. לשחק בהם: להשתעשע במלחמת חיות זו בזו, הלשון על־פי תה׳ קד, כו. 24. ויבוא… בבתיהם: על-פי שמ׳ ח, כ. 28-25. בקרם… ירעהם: על-פי שמו״ר יא, ד: ׳למה הביא להן דבר, לפי ששמו ישראל רועי בקר ורועי צאן וכל בהמה בהרים ובמדבריות, כדי שלא יפרו וירבו. אמר הקב״ה: אני אביא עליכם רועה יפה [= דבר שמשמעו מות]׳. 27. רועה טוב: כינוי לקב״ה, על-פי בר׳ מט, כד. הסגיר לדבר חיתם: על-פי תה׳ עח, נ. 28. כצאן… ירעהם: על-פי תה׳ מט, טו. הוסיף ה״א לתקנת המשקל והחרוז. 32-29. נתנום… בלבושיהם: על-פי שמו״ר יא, ה: ׳… שחין למה הביא עליהן, מפני ששמו את ישראל לחם להם חמין ולצנן להם את הצונן, לפיכך לקו בשחין, כדי שלא יוכלו לגע בגופן׳. 32. בלא… בלבושיהם: על-פי איכה ד, יד. 33. אויבנו… פתרוסים: שמות צאצאיו של מצרים, על-פי בר׳ י, יג-יד. 34. על דברת שומם: משום ששמו. 36-34. על דברת… גשמיהם: על-פי שמו״ר יב, ג: ׳למה הביא עליהם ברד לפי ששמו ישראל נטעי כרמים וגנות ופרדסים ואילנות, לפיכך הביא עליהם ברד ושיבר את הכל׳. 36. אש… גשמיהם: על-פי תה׳ קה, לב. 38-37. האריכו… חרשים: על-פי תה׳ קכט, ג. 40-37. האריכו… יבוליהם: על-פי שמו״ר יג, ו: ׳ארבה למה הביא עליהן, מפני ששמו את ישראל זורעי חטים ושעורים, לפיכך הביא עליהן ארבה, ואכלו כל מה שזרעו להן ישראל׳. 39. אמר… יצורים: הקב״ה, צור היצורים, אמר ויבא ארבה. 40. ויתן… יבוליהם: על-פי תה׳ עח, מו. הוסיף ה״א לתקנת החרוז והמשקל. 44-41. רעים… כמוהם: על־פי שמו״ר יד, ג: ׳חשך למה הביא עליהן…’ לפי שהיו פושעים בישראל שהיה להן פטרונין מן המצרים והיה להם שם עשר וכבוד ולא היו רוצים לצאת. אמר הקב״ה: אם אביא עליהן מכה בפרהסיא וימותו יאמרו המצרים: כשם שעבר עלינו, כך עבר עליהם. לפיכך הביא על המצרים את החשך שלושה ימים, כדי שיהיו(ישראל) קוברין מתיהם ולא יהיו רואיו אותן שונאיהם ויהיו משבחים לקב״ה על כך׳. וראה פירש״י לשמי י, כב. 46-45. ולכל… עלטה: על־פי שמ׳ י, כב-כג. 47. כל… ראתה: על-פי שמור יד, ג: ׳… שכל מקום שהיה יהודי נכנס היה אור נכנס ומאיר לו מה שבחביות ובתבות ובמטמונות…׳ הלשון היא על-פי מל״ב כ, יג. 48. נחפשו… מצפוניהם: על-פי עו׳ א, ו. 50-49. נגד… פלא: על-פי תה׳ עח, יב, והשווה מדרש שה״ש ב, ח.49. צור ישראל: כינוי לקב״ה, על-פי יש׳ ל, כט. 50. אבן הראשה: כינוי לישראל על-פי זכ׳ ד, ז. 51. ראש… יצא: על-פי יש׳ מב, יג. 52. בחצות… בכוריהם: על-פי שמ׳ יב, כט. 54-53. חילם… השמלה: על-פי שמ׳ יב, לה.53. חילם: עשרם. בתורת שאלה: על-פי שמ׳ יב, לה. 55. ארץ… כמצולה: ריקה כמצולה שאין בה דגה. על-פי שמו״ר ג, יד. 56. לא… ידיהם: על-פי תה׳ עו, ו. 57. זבח… עזנו: על-פי שמי יב, כז. 58. טובה… עלינו: על-פי הגדה של פסח. 60-59. שעשה… בהם: על-פי לשון הברכה השניה בהדלקת נר חנוכה. 61. קויתי… נפשי: על-פי תה׳ קל, ה. 62. אותי… לחפשי: על-פי יש׳ מב, ז. 63. ויבנה… מקדשי: על-פי תה׳ עח, סט. 64. שם… זבחיהם: על-פי דב׳ יב, ו. להקריב קרבניהם: על-פי וי׳ ז, לח, ובנ״י: ׳כל אשר נשמת רוח חיים בהם׳, רמז לתפילת נשמת.
על המחבר ר' דוד בן אהרן חסין (מכנס, מרוקו, תפ"ב-תקנ"ב) נולד בימים קשים ליהודי מרוקו, בתקופת השליט העריץ מולאי יזיד שהבטיח פרס לכל מי שירצח יהודי. מתוך שירתו אנו למדים גם על רעב גדול, שגרם למוות ולשמד בקרב היהודים, ודכדך את רוחה של הקהילה. גם בחייו הפרטיים ידע צער ומכאובים., ובקינה נוגעת ללב הוא מתאר את מות בתו וחתנו, שמתו שניהם בשנה הראשונה לנישואיהם, וימאן להתנחם. גורלו המר לא הצליח למנוע ממנו להביא לידי ביטוי את כישרונו הספרותי, והוא כותב שירים רבים בנושאים שונים ומגוונים מאוד, החל בשירה לימודית הבאה לסייע לתלמידים לזכור תלמודם, בעיקר פרקים קשים, כגון הלכות שחיטה, וכלה בשירים של התרשמות אישית ממסע ומנוף יפה. רבי דוד הוא מן המשוררים הידועים והאהודים בקרב יהודי מרוקו. שניים משיריו – 'אערוך מהלל ניבי' ו'אוחיל יום יום אשתחווה' – הפכו נחלתן של הרבה קהילות במזרח, והראשון אף נדפס כזמר למוצאי שבת. רבי דוד כינס את שיריו בספר שיצא לאור אחרי מותו באמסטרדם בשנת תקס"ו. הוא קרא לספר 'תהילה לדוד', ומצא קשר בין שמו לבין דוד המלך, נעים זמירות ישראל. שיריו מעידים על ידיעה מקיפה ביותר במקרא, במדרש ובגמרא ועל ידיעה מעמיקה בזוהר ובקבלה. שירתו משתייכת למקהלת הקולות של שלוחות השירה הספרדית, שקמו עם שקיעת השירה בספרד וגירוש היהודים משם.
עיון ודיון פייטננו, שחי בקהילה שסבלה סבל רב מעול הגלות ומחמת המציק, מתאר ביצירתו בהנאה רבה את תהליך הגאולה ואת סיפור עשר המכות. ארבעה שירים מוקדשים לנושא מכות מצרים, מלבד הזכרתן בפיוטים רבים נוספים. השירים מפרטים את המכות ואת פגיעתן באויב המשעבד את ישראל. את תיאור המכות מרחיב הפייטן על פי דברי חז"ל, כמצוין בכתובת הבאה בהקדמה לשירנו: 'פיוט על עשר המכות בטעמם ובנימוקם כפי מה שאמרו חז"ל במדרש…', וכך מנמק הפיוט כל מכה ומכה, על דרך מידה כנגד מידה – כל מכה בהתאם לאופי השיעבוד וכתגובה לו. כך למשל מנומקת מכת הדם על פי שמות רבה ט, י: '
מפני מה הביא עליהם דם – מידה כנגד מידה… לפי שלא היו מניחין בנות ישראל לטבול מטומאתן כדי שלא יהיו פרין ורבין, לפיכך לקו המים בדם…
'. ומכת הצפרדע : 'למה הביא עליהם צפרדעים מפני שהיו משעבדין בישראל ואומרים להן הביאו לנו שקצים ורמשים לפיכך הביא עליהן צפרדעים, ובשעה שהיו מוזגין את הכוס היה מתמלא מן הצפרדעים' )שם י, ד( וכן בשאר מכות כפי שניתן לראות מן השיר המובא ומן הביאור הצמוד לו. המחרוזת הראשונה פותחת בעקבות תהלים עז, יב בדברי זירוז והכנה להלל את ה' ולשיר גדולתו ו'מעלליו' לאמור מעשיו הגדולים בהיסטוריה, בעל המזמור רמז במילה 'מעלליו' אל הפסוק לְמַ֡עַן תְּסַפֵּר֩ בְּאָזְנֵ֨י בִנְךָ֜ וּבֶן־בִּנְךָ֗ אֵ֣ת אֲשֶׁ֤ר הִתְעַלַּ֨לְתִּי֙ בְּמִצְרַ֔יִם וְאֶת־אֹֽתֹתַ֖י אֲשֶׁר־שַׂ֣מְתִּי בָ֑ם וִֽידַעְתֶּ֖ם כִּֽי־אֲנִ֥י יְהוָֽה (שמות י, ב(. גדולת ה' וגאולת מצרים המסופרות מדור לדור אמורות להיות דוגמה להגנת ה' על עמו והצלתם מיד שונא. דבר זה מביא את בעל המזמור לחוש מצוקה גדולה ולזעוק את זעקת עמו הנתון בצרה ובשעבוד, המזמור פותח בתלונה מתוך הצרה, ותמה תמיהה גדולה:
ו חִשַּׁבְתִּי יָמִים מִקֶּדֶם– שְׁנוֹת, עוֹלָמִים.
ז אֶזְכְּרָה נְגִינָתִי, בַּלָּיְלָה: עִם-לְבָבִי אָשִׂיחָה; וַיְחַפֵּשׂ רוּחִי.
ח הַלְעוֹלָמִים, יִזְנַח אֲדֹנָי; וְלֹא-יֹסִיף לִרְצוֹת עוֹד.
ט הֶאָפֵס לָנֶצַח חַסְדּוֹ; גָּמַר אֹמֶר, לְדֹר וָדֹר.
י הֲשָׁכַח חַנּוֹת אֵל; אִם-קָפַץ בְּאַף, רַחֲמָיו סֶלָה.
יא וָאֹמַר, חַלּוֹתִי הִיא– שְׁנוֹת, יְמִין עֶלְיוֹן.
יב אזכיר (אֶזְכּוֹר) מַעַלְלֵי-יָהּ: כִּי-אֶזְכְּרָה מִקֶּדֶם פִּלְאֶךָ.
תהלים עז-ו-יב
והרי אלו הן אותן השאלות המטרידות את משוררנו ואת בני דורו מתוך מצוקת הגלות והשעבוד אלפי שנים אחרי אסף, אלא שהמשורר הבליע שאלותיו דרך השיבוץ בפתיחת השיר. הקשר למזמור עז באמצעות השיבוץ מתוך פסוק יב שהוא פסוק המעבר מדברי התלונה לתיאור נפלאות ה' ביציאת מצרים משלים יפה את התמונה בפיוט המתאר את עשר המכות הבאות כעונש ישיר על מעשיהם של המצרים כנגד ישראל ואת נפלאות ה', ומביא אל הפיוט את השאלות הקשות של מצוקות הגלות. פירוט המכות בדרך של מידה כנגד מידה מודגש בעזרת הפסוק המשובץ כלשונו ומחולק בין שני הטורים המסיימים את מחרוזת הפתיחה עַתָּ֣ה יָדַ֔עְתִּי כִּֽי־גָד֥וֹל יְהוָ֖ה מִכָּל־הָֽאֱלֹהִ֑ים כִּ֣י בַדָּבָ֔ר אֲשֶׁ֥ר זָד֖וּ עֲלֵיהֶֽם (שמות יח , יא) ופירש רש"י עלפי המדרש: 'אשר זדו – אשר הרשיעו. ורבותינו דרשוהו לשון (בראשית כה כט) ויזד יעקב נזיד, בקדרה אשר בשלו בה, נתבשלו'. ההדגשה המיוחדת על עניין העונש המקביל והמתאים לשעבוד יש בו משום נחמה והבטחה לקהל הסובל מן הגזרות והפורעניות, לאמור על כל פגיעה יבואו העונש והנקמה. המחרוזת האחרונה מבקשת על הגאולה העתידה ויוצרת קשר בין גאולה ראשונה לגאולה לעתיד לבוא:
קִוִּיתִי ה' קִוְּתָה נַפְשִׁי
אוֹתִי מְמַסְגֵּר יוֹצִיא לַחָפְשִׁי
וְיִבְנֶה כְּמוֹ רָמִים מִקְדְּשֵׁי
שָׁם יָבִיאוּ יִשְׂרָאֵל אֶת זִבְחֵיהֶם / לָהּ' לְהַקְרִיב קָרְבְּנֵיהֶם.
אַזְכִּיר מַעַלְלֵי יָהּ, שׁוֹכֵן גְּבוֹהִים-רבי דוד בן אהרן חסין

22 – סז. אזכיר מעללי יה
על עשר המכות. בתיאור מדה כנגד מדה בעשר המכות. שיר מעין אזור בן שש עשרה מחרוזות. בכל מחרוזת שלושה טורי ענף וטור אזור. במחרוזת האחרונה נוספה צלע לטור האזור. חריזה: אאאא בבבא גגגא וכוי.
משקל: אחת עשרה הברות בטור.
כתובת: פיוט על עשר מכות בטעמם ונמוקם כפי מה שארז״ל [=שאמרו רבותינו זכרונם לברכה] במדרש. והוא נעם ׳יחיד ומיוחד׳ או נעם ׳אהגה כיונה׳.
סימן: אני דוד בן אהרון חזק. [נ״י: שיר יסדתי על י׳ מכות על פי טעמם ונימוקם במדרש כאשר עיני הקורא תחזינה מישרים בפרשת וארא ובפרשת בא אל פרעה…].
מקור: א- לב ע״ב; ק- לד ע״ב; נ״י 5350 – 4 ע״ב.
אַזְכִּיר מַעַלְלֵי יָהּ, שׁוֹכֵן גְּבוֹהִים
הַנִּפְרָע לְעַמּוֹ מִכָּל צָרֵיהֶם
גָדוֹל ה' מִכָּל הָאֱלֹהִים
כִּי בַדָּבָר אֲשֶׁר זָדוּ עֲלֵיהֶם.
5- נֶאֱמָן אֱלֹהֵי קֶדֶם מֵעוֹנָה
כִּי כָל דְּרָכָיו מִשְׁפָּט אֵל אֱמוּנָה
בְּעֶשֶׂר מַכּוֹת אֶת מִצְרַיִם עִנָּה
בַּמִּדָּה אֲשֶׁר מָדְדוּ מַדַּד לָהֶם.
יָעֲצוּ עֵצוֹת הִגְדִּילוּ רָעָתָם
10- מִנְּשֵׁי עַמִּי מָנְעוּ טְבִילָתָם
בְּמִקְוֵה מַיִם לְמַעֵט לְדָתָם
אֱלֹהִים הָפַךְ לְדָם יְאוֹרֵיהֶם.
דָּנָם חִיְּבָם שַׁדַּי הֶעֱנִישָׁם
וַיָּשֶׁב לָהֶם גְּמוּלָם בְּרֹאשָׁם
-15 לוֹקְטֵי שְׁקָצִים שָׁמוּם, שָׁרַץ אַרְצָם
צְפַרְדְּעִים בְּחַדְרֵי מַלְכֵיהֶם.
וְאַף גַּם זֹאת הַפּוֹשְׁעִים הַמּוֹרְדִים
בְּזֶרַע קֹדֶשׁ הָיוּ מְשַׁעְבְּדִים
חוּצוֹת וּשְׁוָקִים הָיוּ מְכַבְּדִים
20-עֲפָרָם כִּנִים הָיָה גְּבוּלֵיהֶם.
דֻּבִּים וּנְמֵרִים אֲרָיוֹת וּכְפִירִים
גָּזְרוּ לְהָבִיא מִתּוֹךְ הַיְּעָרִים
לְשַׂחֵק בָּהֶם מְלָכִים וְשָׁרִים
וַיָּבֹא עָרֹב כָּבֵד בְּבָתֵּיהֶם.
25 בְּקָרָם וְצֹאנָם וְכָל בְּהֶמְתָּם
מָסְרוּ בְּיָדָם לַנְחֹתָם לִרְעוֹתָם
רוֹעֶה טוֹב הִסְגִּיר לַדֶּבֶר חִַיָּתָם
כַּצֹּאן לִשְׁאוֹל שַׁתּוּ מָוֶת יִרְעֵהֶם
נְתָנוּם מְחַמְּמֵי מֶרְחֲצָאוֹת
30-לְעַדֵּן בָּהֶם גּוּפָם וּלְהִתְנָאוֹת
בִּשְׁחִין פּוֹרֵחַ הִכָּם צוּר צִבְאוֹת
בְּלֹא יוּכְלוּ יִגְּעוּ בִּלְבֻשֵׁיהֶם.
אוֹיְבֵינוּ לוּדִים כַּסְלֻחִים פַּתְרֻסִים
עַל דִּבְרַת שׁוּמָם יִשְׂרָאֵל קְדוֹשִׁים
35-נוֹטְעִי כְּרָמִים גַּנּוֹת וּפַרְדֵּסִים
אֵשׁ לַהֲבוֹת בָּרָד נָתַן גִּשְׁמֵיהֶם.
הֶאֱרִיכוּ לְמַעֲנִיתָם הַמִּצְרִים
בָּהֶם חָרְשׁוּ חוֹרְשִׁים חִטִּים וּשְׂעוֹרִים
אָמַר וַיָּבוֹא אַרְבֶּה צוּר יְצוּרִים
40-וְיִתֵּן לְחָסִיל אֶת יְבוּלֵיהֶם.
רָעִים וְחוֹטְאִים בַּחֹשֶׁךְ נִדּוֹנוּ
כִּי רַבִּים הָיוּ מִבְּנֵי עַמֵּנוּ
מִצֵּאת מֵאֲנוּ לִקְבוּרָה נִתָּנוּ
לָמָּה יֹאמְרוּ אַף הֵם לוֹקִים כְּמוֹהֶם.
45 וּלְכָל בְּנֵי יִשְׂרָאֵל אוֹרָה הָיְתָה
בְּמוֹשְׁבוֹתָם וְלַמִּצְרִים עֲלָטָה
כָּל בֵּית נְכֹאתָם עֵינֵיהֶם רָאֲתָה
נֶחְפְּשׂוּ וְגַם נִבְעוּ מַצְפּוּנֵיהֶם.
נֶגֶד אֲבוֹתָם צוּר יִשְׂרָאֵל עָשָׂה
50 פֶּלֶא וְהוֹצִיא הָאֶבֶן הָרֹאשָׁה
כְּאִישׁ מִלְחָמָה וּכְגִבּוֹר יָצָא
בַּחֲצוֹת לַיְלָה הִכָּה בְּכוֹרֵיהֶם.
חֵילָם בָּזְזוּ בְּתוֹרַת שְׁאֵלָה
כְּלֵי כֶּסֶף וְזָהָב אַף הַשִּׂמְלָה
55-אֶרֶץ מִצְרַיִם עָשׂוּ כִּמְצוּלָה
לֹא מָצְאוּ כָל אַנְשֵׁי חַיִל יְדֵיהֶם.
זֶבַח פֶּסַח הוּא לְאֵל חַי עֻזֵּנוּ
טוֹבָה כְּפוּלָה לַמָּקוֹם עָלֵינוּ
שֶׁעָשָׂה נִסִּים לְאָבוּתֵנוּ
60-בַּזְּמַן הַזֶּה בַּיָּמִים הַהֵם.
קִוִּיתִי ה' קִוְּתָה נַפְשִׁי
אוֹתִי מְמַסְגֵּר יוֹצִיא לַחָפְשִׁי
וְיִבְנֶה כְּמוֹ רָמִים מִקְדְּשֵׁי
שָׁם יָבִיאוּ יִשְׂרָאֵל אֶת זִבְחֵיהֶם / לָהּ' לְהַקְרִיב קָרְבְּנֵיהֶם.
1. אזכר מעללי יה: על-פי תה׳ עז, יב. שוכן גבוהים: כינוי לקב״ה, על-פי יש׳ לג, טז. 2. הנפרע… צריהם: על-פי ערבית לחול, ברכה שלאחר קריאת שמע: ׳האל הנפרע לנו מצרינו׳. 4-3. גדול… עליהם: על-פי שמ׳ יח, יא, וכפירש״י שם, על-פי המדרש. 5. אלהי קרם מענה: כיעי לקב״ה, על-פי דב׳ לג, כז. 6. כי… אמונה: על-פי דב׳ לב, ד, שדן את המצרים כראוי להם, מידה כנגד מידה, על-פי דב׳ לב, ד. 8-7. בעשר… להם: עשר מכות כנגד עשרה דברים שגזר פרעה על ישראל, על-פי במדב״ר י, ב. 9. יעצו רעתם: על-פי יש׳ כח, כט. מכאן ואילך מפרט הפיוט את עשר המכות ואת הנמוקים לכל מכה ומכה. 12-10. מנשי… יאוריהם: על-פי שמו״ר ט, י: ׳מפני מה הביא עליהן דם – מדה כנגד מדה… לפי שלא היו מניחין בנות ישראל לטבול מטמאתן כדי שלא יהיו פרין ורבין, לפיכך לקו המים בדם׳. 12. הפן לדם יאוריהם: על-פי תה׳ עח, מד. 13. דנם: כמבטח בבר׳ טו, יד. שדי: בנ״י ׳צורי׳. 14. וישב… בראשם: על-פי יו׳ ד, ד. 16-15. לוקטי… מלכיהם: על-פי שמו״ר י, ד: ׳למה הביא עליהם צפרדעים, מפני שהיו משעבדין בישראל ואומרים להם: הביאו לנו שקצים ורמשים, לפיכך הביא עליהן צפרדעים, ובשעה שהיו מוזגין את הכוס היה מתמלא מן הצפרדעים׳. 16. שרץ… מלכיהם: על-פי תה׳ קה, ל. 17. הפושעים המורדים: הם המצרים, על-פי יח׳ כ, לח. 18. זרע קדש: כינוי לישראל, על-פי יש׳ ו, יג. 20-19. חוצות… גבוליהם: על-פי שמו״ר י, ז: ׳למה הביא עליהם כנים, לפי ששמו ישראל מכבדי חוצות ושוקים, ולפיכך נהפך עפרם לכנים…׳. 20. עפרם… גבוליהם: על-פי תה׳ קה, לא; שמ׳ ח, יג. 24-21. דובים… בבתיהם: על-פי שמו״ר יא, ג: ׳למה הביא עליהם ערב לפי שהיו אומרים לישראל: צאו והביאו לנו דובים ואריות ונמרים, כדי להיות מצירים בהם, לפיכך הביא עליהם חיות מערבבות…׳. 23. לשחק בהם: להשתעשע במלחמת חיות זו בזו, הלשון על־פי תה׳ קד, כו. 24. ויבוא… בבתיהם: על-פי שמ׳ ח, כ. 28-25. בקרם… ירעהם: על-פי שמו״ר יא, ד: ׳למה הביא להן דבר, לפי ששמו ישראל רועי בקר ורועי צאן וכל בהמה בהרים ובמדבריות, כדי שלא יפרו וירבו. אמר הקב״ה: אני אביא עליכם רועה יפה [= דבר שמשמעו מות]׳. 27. רועה טוב: כינוי לקב״ה, על-פי בר׳ מט, כד. הסגיר לדבר חיתם: על-פי תה׳ עח, נ. 28. כצאן… ירעהם: על-פי תה׳ מט, טו. הוסיף ה״א לתקנת המשקל והחרוז. 32-29. נתנום… בלבושיהם: על-פי שמו״ר יא, ה: ׳… שחין למה הביא עליהן, מפני ששמו את ישראל לחם להם חמין ולצנן להם את הצונן, לפיכך לקו בשחין, כדי שלא יוכלו לגע בגופן׳. 32. בלא… בלבושיהם: על-פי איכה ד, יד. 33. אויבנו… פתרוסים: שמות צאצאיו של מצרים, על-פי בר׳ י, יג-יד. 34. על דברת שומם: משום ששמו. 36-34. על דברת… גשמיהם: על-פי שמו״ר יב, ג: ׳למה הביא עליהם ברד לפי ששמו ישראל נטעי כרמים וגנות ופרדסים ואילנות, לפיכך הביא עליהם ברד ושיבר את הכל׳. 36. אש… גשמיהם: על-פי תה׳ קה, לב. 38-37. האריכו… חרשים: על-פי תה׳ קכט, ג. 40-37. האריכו… יבוליהם: על-פי שמו״ר יג, ו: ׳ארבה למה הביא עליהן, מפני ששמו את ישראל זורעי חטים ושעורים, לפיכך הביא עליהן ארבה, ואכלו כל מה שזרעו להן ישראל׳. 39. אמר… יצורים: הקב״ה, צור היצורים, אמר ויבא ארבה. 40. ויתן… יבוליהם: על-פי תה׳ עח, מו. הוסיף ה״א לתקנת החרוז והמשקל. 44-41. רעים… כמוהם: על־פי שמו״ר יד, ג: ׳חשך למה הביא עליהן…’ לפי שהיו פושעים בישראל שהיה להן פטרונין מן המצרים והיה להם שם עשר וכבוד ולא היו רוצים לצאת. אמר הקב״ה: אם אביא עליהן מכה בפרהסיא וימותו יאמרו המצרים: כשם שעבר עלינו, כך עבר עליהם. לפיכך הביא על המצרים את החשך שלושה ימים, כדי שיהיו(ישראל) קוברין מתיהם ולא יהיו רואיו אותן שונאיהם ויהיו משבחים לקב״ה על כך׳. וראה פירש״י לשמי י, כב. 46-45. ולכל… עלטה: על־פי שמ׳ י, כב-כג. 47. כל… ראתה: על-פי שמור יד, ג: ׳… שכל מקום שהיה יהודי נכנס היה אור נכנס ומאיר לו מה שבחביות ובתבות ובמטמונות…׳ הלשון היא על-פי מל״ב כ, יג. 48. נחפשו… מצפוניהם: על-פי עו׳ א, ו. 50-49. נגד… פלא: על-פי תה׳ עח, יב, והשווה מדרש שה״ש ב, ח.49. צור ישראל: כינוי לקב״ה, על-פי יש׳ ל, כט. 50. אבן הראשה: כינוי לישראל על-פי זכ׳ ד, ז. 51. ראש… יצא: על-פי יש׳ מב, יג. 52. בחצות… בכוריהם: על-פי שמ׳ יב, כט. 54-53. חילם… השמלה: על-פי שמ׳ יב, לה.53. חילם: עשרם. בתורת שאלה: על-פי שמ׳ יב, לה. 55. ארץ… כמצולה: ריקה כמצולה שאין בה דגה. על-פי שמו״ר ג, יד. 56. לא… ידיהם: על-פי תה׳ עו, ו. 57. זבח… עזנו: על-פי שמי יב, כז. 58. טובה… עלינו: על-פי הגדה של פסח. 60-59. שעשה… בהם: על-פי לשון הברכה השניה בהדלקת נר חנוכה. 61. קויתי… נפשי: על-פי תה׳ קל, ה. 62. אותי… לחפשי: על-פי יש׳ מב, ז. 63. ויבנה… מקדשי: על-פי תה׳ עח, סט. 64. שם… זבחיהם: על-פי דב׳ יב, ו. להקריב קרבניהם: על-פי וי׳ ז, לח, ובנ״י: ׳כל אשר נשמת רוח חיים בהם׳, רמז לתפילת נשמת
ברית מספר 38 בעריכת מר אשר כנפו- ד״ ר אלישבע שטרית המאבק על עיצוב דמותה של קהילת מרכש בשלהי שלטון הפרוטקטורט.

ברית מספר 38 בעריכת מר אשר כנפו– ד״ ר אלישבע שטרית המאבק על עיצוב דמותה של קהילת מרכש בשלהי שלטון הפרוטקטורט.
מהיבטים שונים היו הבחירות של שנת 1936 שונות מכל מה שידעה עד אז החברה היהודית של מרכש, כי הם שימשו זירה למאבק בין הקבוצות השונות שהרכיבו את החברה היהודית: מאבק אחד היה בין בני הדור המבוגר והמסורתי של העילית הוותיקה, רובם לא ידעו צרפתית וכל שאיפתם הייתה לשמר את סדרי החברה של העולם הישן, לבין בני הדור החדש של אותה עילית וותיקה שהמפגש עם התרבות האירופית וההשכלה שרכשו במוסדות הצרפתים השפיעו עליהם ודרכנו אותם להירתם לפעילות ציבורית למען קידומה של החברה הנחשלת של מרכש. זירה אחרת של מאבק הייתה של בני המלאח מהשכבה העממית, כאלה שלמרות שרכשו השכלה והתקדמו בסולם הכלכלי, שערי ההנהגה נותרו סגורים בפניהם. ועוד זירה הייתה של בני המחוז שזה מקרוב התיישבו בעיר. חלק מהם הגיעו לעושר רב ורכשו השכלה כללית או יהודית, אבל בני מרכש 'האוטנטיים' בזו להם והמשיכו לראות בהם כפריים ו'שלוחים' והם לא נתפסו לא ע״י העילית הוותיקה ולא ע״י ילידי מרכש 'האוטנטיים' ראויים לקחת חלק בהנהגה או לשמש בה בתפקידים מרכזיים.
למעשה, המאבק בין בעלי הגישות השונות היה יותר מכל דבר אחר מאבק על עיצוב דמותה של החברה היהודית של מרכש – מאבק שעתיד היה לקבוע באיזו מידה תישאר החברה מסוגרת בדי אמות המלאח עם הנורמות המסורתיות של העולם הישן, או אם היא תיפתח בקצב מהיר יותר לתהליכי המודרניזציה, שכבר חדרו לתוכה.
מקורות מהתקופה ומסרנים שבעצמם השתתפו בבחירות הללו, מתארים מאבק קשה בין בעלי הגישות השונות, כאשר כל צד משתמש בתעמולה אגרסיבית נגד הצד שכנגד. החוגים השמרניים הציגו את הרפורמיסטיים, כתמימים, 'אנשי קדמה' לכאורה, מהפכנים, קצרי רוח, חסרי הבנה של המציאות הפוליטית וברצון להחדיר אורח חיים חילוני ואפיקורסי לקהילה. לעומתם האשימו הצעירים את חברי ההנהגה 'הזקנים', זקנים – לאו דווקא מבחינת גילם אלא מבחינת תפיסת עולמם- בתרבות שלטון דיקטטורית, באינטרסנטיות, באדישות לענייני הכלל ובהתנגדות נחרצת לרפורמות ברוח הקדמה.
על הבחירות הללו כותב גולדנברג, מורה ולימים מנהל בכי״ח כך: "בפעם הראשונה אנו עדים במרכש לתעמולה של שתי קבוצות מוגדרות המעוניינות להיבחר[…] מי מהן תנצח? הצעירים או הזקנים? אם הזקנים ינצחו הרי שאיתם יבוא הקץ ויסתם הגולל על כל התוכניות היפות של הצעירים – הן תשכחנה ותשקענה בתהום הנשייה".
ברם, המאבק העיקש שניהלו מייצגי העולם הישן היה מאבק מאסף. מרדכי קורקוס הודח מהנשיאות ורק שניים מדור ההנהגה הוותיקה נבחרו. סיום כהונת מרדכי שם קץ לשלטון 'שושלת' הענף הזה של המשפחה ששלטה מעל למאה שנים (1832- 1936) והייתה בין הגורמים המרכזיים שהשפיעו על דמותה השמרנית של הקהילה. כריאקציה לשלטון הממושך של משפחת קורקוס לא עלתה משנת 1936 ואילך כהונת נשיא הוועד על שתי קדנציות רצופות. כמו כן ייצגה ההנהגה את הקבוצות השונות שהרכיבו את החברה היהודית, ובהם מתמערבים מהעילית המסורתית ומתמערבים מהבורגנות החדשה שצמחה תחת שלטון הפרוטקטורט. יתר על כן, בין השנים 1937- 1945 נבחרו לעמוד בראש הקהילה, בזה אחר זה, אישים שלא נמנו עם העילית הוותיקה של הקהילה והם אפילו לא נולדו ולא התחנכו במרכש אלא בישובי המחוז הבולט ביניהם הוא הרב פנחס כהן, יליד טרודנט. והאחרים היו רבי אליעזר וזאנה יליד סידי ־האל ויוסף ביטון.
ד״ר אלישבע שטרית המאבק על עצוב דמותה של מרכש
עמוד 23
Brit No 38-Joseph Dadia-Aghmat-Redacteur:Asher Knafo

Joseph Dadia
Aghmat
Avant-propos
En janvier 1988, j’ai voulu écrire l’histoire de la ville de Marrakech et du quartier où habitaient les Juifs, quartier appelé Mellah, et cela sur plusieurs cahiers de classe. Et je trouve dans le premier cahier, sur une page, en gros titre le mot AGHMAT. Je ne savais rien sur Aghmat, terme que je découvris pour la première fois.
J’essaierai de rapporter ce que j’ai écrit sur cette cité, en tentant de mettre de l’ordre dans ma monographie. A cette époque, j’écrivais les textes dans l’ordre où je les lisais au fur et mesure des ouvrages que je consultais.
C’est avec émotion que je reproduis en avril 2021 ce que j’ai écrit en
1988.
Je découvris Emile Laoust, auteur que je ne connaissais pas. Il écrit : « La ville d’Aghmat existait au début de l’époque musulmane longtemps avant la fondation de Marrakech. En réalité deux agglomérations portaient ce nom : Aghmat Ailan, belle, riche et exclusivement peuplée de Juifs, et Aghmat Warika, distante de quelques kilomètres de la précédente, à proximité de Tasghimout, « nom d’un plateau voisin et d’une forteresse almohade ». Cf. Emile Laoust : Contribution à une étude de la toponymie du Haut Atlas, Revue des Etudes Islamiques, Années 1939, Cahiers III-IV. – 1940 Chiers I-II.
Le 2 mai 1901, l’écrivain Edmond Doutté séjourna à Aghmat, terme qu’il écrit Ar’mat : « Nous dirions, si nous étions musulmans : les saints du pays ne nous laissent pas partir, manière élégante et religieuse d’exprimer que l’on se plait dans un endroit». Il ajoute: «Ar’mat correspond évidemment à l' Ar’mat Ourika des auteurs arabes. Ourika désigne une petite tribu dont Ar’mat fait partie. Le mot Ar’mât se prend en deux sens. Dans le sens large c’est un vaste espace tout en cultures et en vergers, pour la plupart entourés de murailles : jardins, petits champs d’orge, maisons, tout cela est confondu dans un grand désordre et l’étendue ainsi occupée par ce groupement humain paraît disproportionnée à son importance actuelle. Dans le sens étroit, Ar’mat est un lieu où on retrouve nettement quelques vestiges de la prospérité de l’ancienne capitale du H’oûz. Ce mot de prospérité ne doit pas nous faire illusion : il est probable que la capitale des anciens rois d’Ar’mât, que vainquirent les Almorávides au onzième siècle, n’était qu’un village de masures berbères et fut embellie dans la suite. … Un vestige intéressant de l’ancienne Ar’mât, est un h’ammâm ou bain maure, encore assez bien conservé. Les habitants disent qu’Ar’mat fut détruite sept fois et sept fois relevées de ses ruines.
Les habitants d’Ar’mat ajoutent que d’Ar’mat à Marrakech c’était autrefois une succession ininterrompue de moulins et, dans leur fierté provinciale, ils iraient jusqu’à dire que Marrakech n’est qu’un ancien faubourg d’Ar’mat qui a éclipsé la cité mère. […]
Il y a un passage que je souhaite citer, car il m’intéresse : « Il y a sous Ar’mât un souterrain où coule une sâguia qui prend naissance entre Ar’mât et Ourika et qui passe devant la Médersa […] Ce canal souterrain va jusqu’à Marrakech et même au-delà ».'
Nfis et Aghmat (sic), premières métropoles du Sud Marocain, se construisirent au contact de la montagne et de la plaine : grands marchés d’échanges entre deux régions complémentaires, ces centres anciens s’étaient tous installés dans le dir (piémont, poitrail).
Nfis a disparu.
Aghmat n’est plus qu’une bourgade en 1937.
Il existe encore un lieu dit Mellah El Yahoud.
Au 11eme siècle, Aghmat et Fès participent au trafic caravanier transsaharien, qui aboutit aux ports atlantiques et méditerranéens.
A l’origine, bourgade rurale berbère qui a grandi, Aghmat possède un port : Kouz à l’embouchure du Tensift, avec relations suivies avec l’Espagne.
Agouz est la Couz d’Al- Bekri., port d’Aghmat la Juive.
D’après moi, une canalisation souterraine reliait Aghmat au Tensift. Et de là, sur de petites embarcations, les juifs pouvaient atteindre sur l’Atlantique le lit dit Agouz. D’où l’échange avec les juifs d’Espagne qui arrivaient par mer à Agouz.
Des juifs de Kairouan, chassés par les musulmans de la ville déclarée ville sainte, sont venus habiter Aghmat.
Cette présence juive est attestée par des livres écrits par des Rabbins : Zachariah Ben Judah Aghmati a rédigé à Aghmat, en 1190, le commentaire des traités talmudiques de Baba Quamma, Baba Mesi’a et Baba Batra.
Professeur Haïm Zafrani nous apprend que « c’est le monarque Saadien, Ahmed Ed-Dahabi (1578-1603) qui invita les juifs d’Aghmat à venir s’établir à Marrakech et il semble que le mellah situé à proximité du palais du sultan ((Qsar-elbadi’i’) date de cette époque. La capitale du Sud marocain fut aussi, pendant de longs siècles, un foyer de diffusion de la science juive pour les régions du Sous, de l’Atlas et des villes de la côte méridionale de l’Atlantique. »
Les Chananéens, indique Armand Loth dans Histoire d’Israël, possédaient quatre sanctuaires :
Mogador, Safí, Guisser et Ghmat.
Ces villes nous ramènent au Moghreb.
Mogador, qui en arabe est Soueïra, a été bâtie au 17eme siècle, sur les plans d’un architecte français
Mais le nom est plus antique.
Safi est l’un des ports du Maroc, où François Berger croyait qu’on découvrirait un temple de Poséidon, magnifique Neptune qui fit présent à son peuple de la vigne et de l’olivier, plantes initiatiques.
L’une des portes de Fès s’appelle Guissa et Guissa fut fondée d’après la tradition, par une tribu hébraïque.
Ghmat fut le siège d’un royaume juif.
Je le savais. Et cela est signalé aussi par Maurice Privât, auteur du livre « Venus au Maroc »
Les Documents Secrets Paris, 1934, page 30 et page 190.
Bocano Emero a été autrefois l’une des sept provinces du Royaume du Maroc et Aghmat sa Capitale, et ce, avant que les Lemtouna eussent bâti Maroc.
Abu Téchifien établit son siège dans Aghmat. Son fils Iosef, dès l’entrée de son règne, méprisait Aghmat qui était dans les montagnes, plus précisément sur les hauteurs de Tasghimout.
Aghmat, « la seconde cité Maroc », « où des jardins admirablement arrosés produisent encore quantité de raisins et autres fruits savoureux, servait de caverne aux loups et renards et de niches aux corbeaux. Déjà résumée chez Marrnol, cette page est réduite à trois lignes par Dapper qui n’en retient pas moins l’essentiel : des « bêtes féroces » dans des «jardins délicieux » – en somme un paradis presque retrouvé ».
El-Bekri consacre plus d’une page à Aghmat : « Le nom d’Aghmat est porté par deux villes situées chacune dans une plaine. L’une s’appelle l'Aghmat des Ilan, et l’autre l' Aghmat des Ourika. Le chef de ces peuples réside dans cette dernière ville, et c’est là que descendent les marchands et les voyageurs ; car il n’est permis à aucun étranger d’habiter Aghmat Ilan. Une distance de huit mille sépare les deux villes. On y voit une petite rivière, qui coule du midi au nord et dont l’eau est saumâtre ; elle se nomme Taghîroiit. Tout autour d’Aghmat Ourika, s’étendent des jardins et des forêts de dattiers. Ce canton est très grand ; il est occupé par des tribus masmoudiennes, qui demeurent dans des bourgs fermés (cosour) et dans les lieux où elles parquent leurs bestiaux. Une grande abondance règne dans ce pays et tout y est à bon marché. On y porte de la ville de Niffis de grosses pommes, dont on peut acheter pour un demi-dirhem de quoi charger un mulet. Nous devons cependant ajouter que l’air de cette contrée est malsain ; que les habitants ont tous le teint jaunâtre, et qu’il s’y trouve beaucoup de scorpions, dont la piqûre est mortelle. On y tient plusieurs marchés, qui sont très fréquentés ; dans celui d’Aghmat, qui a lieu chaque dimanche, on vend toute espèce de marchandises et d’effets de ménage. En ce jour, on tue et on consomme plus de cent bœufs et mille moutons. Autrefois, à Aghmat, les habitants se transmettaient entre eux la charge d’émîr ; celui qui en avait exercé les fonctions pendant un an était remplacé par un autre que le peuple choisissait dans son sein. Cela se faisait toujours par suite d’un arrangement à l’amiable ; c’est, du moins, ce que rapporte Mohammed ibn Youçof le Cairouanite. Le ribat de Couz, situé sur l’océan environnant, sert de port à Aghmat.
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יצחק ירנן המפואר-ליצחק רואש פיוט לט"ו בשבט

לטו בשבט
סדר שלשים מיני פירות
עשרה מינים מהם, הם פרי גמור, ואין בהם קליפה, לא בפנים ולא בחוץ. והם מכונים כנגד עולם הבריאה.
ועשרה מינים הם, הפרי מבחוץ, והגרעין שלהם בפנים. והם מכונים כנגד עולם היצירה.
ועשרה מינים מהם, הקליפה שלהם מבחוץ, והפרי בפנים.
והם מכונים כנגד עולם העשיה, ואלו הם:
עשרה שכלם פרי:
עֲנָבִים, תְּאֵנִים, תַּפּוּחִים, אֶתְרוֹגִים, לִימוֹנִים, אַגָּסִים, חֲבוּשִׁים, תּוּתִים, סַרְבָשׁ (חֻזְרַר), חֲרוּבִין.
עשרה שהגרעין בפנים:
זֵיתִים, תְּמָרִים, גֻּדְגְּדָנִיּוֹת (דֻּבְדְּבָן מָתוֹק), שֵׁיזָפִים (שׁוֹפְּאִיפָאשׁ), אֲפַרְסֵק, שְׁזִיפִים, מִשְׁמְשִׁים, דֻּבְדְּבָן חָמוּץ, עֻזְּרָדִין (זַעֲרוּר אַקְרָאנִים), שֶׁסֶק.
עשרה שהקלפה בחוץ:
רִמּוֹנִים, אֱגוֹזִים, שְׁקֵדִים, פְּרִישִׁיןְ (קוקוס(, עַרְמוֹנִים, לוּזִים (בנדק), אַלּוֹנִים (בלוט), פַּסְתּוּקִים, פִּנְיוֹנִים (צנובר הארן), בָּטְמָה (פְּרִי אֵלֶּה).
(36) פיוט – לר׳ יצחק רואש הי״ו, נועם ״אל מאד נעלה״
שִׁיר, מִפִּי אֵל יֻשְׁבַּת אֶפְצַח בִּרְנָנוֹת
בְּיוֹם זֶה, ט"ו בִּשְׁבָט חַג הָאִילָנוֹת
בְּיוֹם זֶה, ט"ו בִּשְׁבָט חַג הָאִילָנוֹת
בָּרְכוּ נָא, אָב, בֵּן וּבַת / לֵאלֹהִים, רַב אֱמוּנוֹת
בָּרְכוּ נָא, אָב, בֵּן וּבַת / לֵאלֹהִים, רַב אֱמוּנוֹת
נָא, 'שׁוֹכֵן עֲרָבוֹת בּוֹרֵא אִילָנוֹת
בֶּרֶךְ מֵי נְהָרוֹת וְכָל מִינֵי פֵּרוֹת
יִהְיוּ טוֹבוֹת רַעֲנָנוֹת / מִכָּל טוּב, יִהְיוּ בְּרוּכוֹת
יִהְיוּ טוֹבוֹת רַעֲנָנוֹת / מִכָּל טוּב, יִהְיוּ בְְּרוּכוֹת
יצחק ירנן המפואר-ליצחק רואש פיוט לט"ו בשבט
עמוד 56
תולדות חב"ד במרוקו..ארכיון מרוקו


חב"ד במרוקו..
מבוא
ארכיון מרוקו
מרוקו היא המדינה הראשונה אליה שלח הרבי שלוחים לאחר עלותו על כס הנשיאות. מאז בואם, במשך עשרות שנים, הרבי ניהל בשלט רחוק, אך באופן פרטני, את כל הנעשה על ידי השלוחים בקזבלנקה, מקנס, צפרו, ארפוד, וגם בכפרים הקטנים והנידחים אי שם במדבר סהרה.
מלבד מאות האגרות והמענות לשלוחי הרבי במדינה, התכתב הרבי גם עם רבני ומקובלי מרוקו ובראשם האדמו׳׳ר רבי ישראל אבוחצירא ה״בבא סאלי״ ובנו ה׳׳בבא מאיר', כמו גם עם הגאון הרב שלום משאש, הגאון רבי רפאל ברוך טולידנו, הגאון רבי דוד עובדיה ועוד רבנים חשובים רבים. במקביל שיגר הרבי מכתבים למנהיגי קהילות, מנהלי מוסדות, מורים וגם תלמידים, בנושאים רבים ומגוונים – הוראות ציבוריות והנחיות פרטיות בענייני רפואה, שלום בית וילדים. התכתבות מיוחדת התנהלה בין הרבי ומלך מרוקו, ואף מכתבי זירוז שיגר הרבי למנהלי ארגון הג׳וינט כדי שאלו יתמכו ביד רחבה בפעילות ההולכת ומתפתחת במרוקו. השלוחים מצדם עדכנו את הרבי בכל הנעשה במרוקו וקיבלו תשובות פרטניות בנושאים רבים.
דומה שאין אח ורע להתייחסות פרטנית שכזו של הרבי, בה הפגין יחס וחביבות מיוחדים למקום הראשון אליו שלח את שלוחיו. אלא שעד עתה פורסמו מתוך אוצרות אלה חלקים מזעריים בלבד, ולקראת הוצאת ספר זה לאור קובצו לפונדק אחד הוראות הרבי, אגרותיו, שיחות, "יחידויות" והוראות שהגיעו דרך המזכירות ושלוחים אחרים.
אגרות ומענות אלו נאספו אל "ארכיון מרוקו". לצדן נשמרו זיכרונות השלוחים עצמם, כפי שפורסמו בחיבורים מיוחדים שהפיקו השלוחים ובני משפחותיהם, כמו גם פרסומים רבים, תשורות משפחתיות ועוד. בנוסף לאלו, במהלך עריכת הספר נערכו ראיונות מיוחדים, והחשובים בהם עם אלו שכיהנו ומכהנים כשלוחי הרבי במרוקו וחיים עמנו כיום: הרב שלום והרבנית גיטל איידלמן, הרבנית רייזל רסקין(אשת הרב יהודה ליב רסקין ע״ה) והרב עזריאל חייקין. ראיון מיוחד נערך עם הרב יוסף יצחק מטוסוב, שליח הרבי בטולוז, צרפת, בנו בכורו של מנהל מוסדות חב״ד במרוקו הרב שלמה מטוסוב ע״ה. כמו כן נערך ראיון עם הרב ז׳אן פול (יחיא) אמויאל, שכיהן כמנהל הסמינר בקזבלנקה וכיום מנהל מוסד ״אוצר התורה" בצרפת.
החלק החשוב של ארכיון מרוקו הוא"ארכיון הרב מטוסוב". הרב שלמה מטוסוב שימר במשך שנים ארוכות את התכתבויותיו עם הרבי, עם השלוחים האחרים ואלפי מסמכים אחרים שרובם המוחלט לא פורסם עד עתה. כל אלו מהווים נדבך חשוב בהיסטוריה של חב״ד במרוקו, ושופכים אור על התייחסות הרבי למפעל השליחות והשלוחים בכלל. לצד אלו נשתמרו אצל הרב מטוסוב ובני משפחתו מאות תמונות אותנטיות המהוות תיעוד נדיר ממוסדות חב״ד במרוקו. לכך התווסף לקט נבחר של תמונות מארכיון השליח הרב שלום איידלמן. כאמור, כל החומרים הללו קובצו יחד ל״ארכיון מרוקו״ שהוא הבסיס הרחב עליו נשען ספר זה, המתאר בפרוטרוט את תולדות חב׳׳ד במרוקו.
Brit No 38-Joseph Dadia-Aghmat-Redacteur:Asher Knafo

Abu Ubayd Abd Allah ibn Abd al-Aziz ibn Muhammad al-Bakri ou Abu Ubayd al-Bakri, au 19eme siècle transcrit El-Bekri (Huelva 1014-Cordoue 1094), géographe, historien et botaniste de L'Hispanie musulmane (Andalousie). Fils de l’émir de la taïfa de Huelva et Saltes. Il a passé la majeure partie de sa vie à Cordoue où il est décédé. (Adapté de Wikipédia). Le passage que je cite est tiré de son livre Description de l’Afrique septentrionale, traduit par Mac Guckin De Slane, Librairie d’Amérique et d’Orient Jean Maisonneuve, Paris, 1965, pages 291-293.
Idrîsî : « La ville d’Aghmat Warika est au nord et au pied de la montagne, au milieu d’une vaste étendue de sol excellent, couvert de végétation et de plantes et sillonné par l’eau qui coule à droite et à gauche. Des sources coulent sur toute son étendue jour et nuit. Autour de la ville, il y a des jardins entourés de murs et de vergers remplis d’arbres touffus. Son site est un des plus magnifiques au monde, ses alentours sont riants et son sol fertile. L’eau y est douce et l’air salubre. Une rivière peu considérable, qui traverse la ville, y arrive du midi et en ressort au nord. Elle fait tourner des moulins dans lesquels on moud le blé. On fait entrer ses eaux dans la ville, le jeudi, le vendredi, le samedi et le dimanche ; les autres jours de la semaine, on les détourne de la ville pour arroser ses jardins et ses terres et aucune eau ne passe alors par celle-ci. Nous l’avons vu faire plus d’une fois. La ville d’Aghmat est entourée par l’Atlas comme nous l’avons dit. La fonte des neiges a lieu vers la fin de l’hiver, et la neige descend alors le long de la montagne et, fondue, coule jusque dans Aghmât. Il arrive que la rivière gèle au milieu de la ville à tel point que les enfants peuvent la traverser à pied : elle est tellement gelée qu’elle ne se rompt pas ; nous avons été plusieurs fois témoins de ce type d’hiver. Les habitants d’Aghmât sont des Hawwâra, ce sont des Berbères qui le sont devenus par suite de leur voisinage avec ceux-ci. Ils sont riches et ce sont des commerçants à l’aise. Ils se rendent dans le pays des Noirs avec un grand nombre de chameaux chargés de tonneaux de trésors de cuivre rouge et de cuivre coloré, de tissus, de vêtements de laine, de turbans, de manteaux, de différents types de chapelets en verre, en nacre et en pierre, de divers genres d’épices, de parfums et d’ustensiles en fer forgé, il n’y a pas un homme qui n’y envoie ses serviteurs et ses esclaves et qui ne dispose de caravanes de cent, quatre- vingts ou soixante-dix chameaux chargés. Durant la domination des Mulathamûn (les Almorávides), il n’était pas des gens plus riches et dans une meilleure situation que les habitants d’Aghmât. Aux portes de leurs maisons, ils plaçaient des symboles indiquant l’importance de leurs richesses. Ainsi et à titre d'exemple, celui qui possédait quatre mille dinars qu’il gardait chez lui et quatre mille qu’il investissait dans son commerce, élevait à droite et à gauche de sa porte deux colonnes qui montent jusqu’au toit. Leurs maisons étaient construites en briques cuites et en adobe et le plus souvent en argile. Lorsqu’une personne passait devant une maison et qu’il voyait des colonnes ainsi dressées autour des portes, il les comptait et évaluait, d’après leur nombre, qu’elle était la somme d’argent amassée par le propriétaire de la maison. Il pouvait, en effet, y avoir derrière la porte quatre ou six colonnes, c'est-à-dire deux ou trois pour chaque battant. A l’époque où nous rédigeons cet ouvrage, la plupart de ces trésors ont disparu, car les Masmûda ont porté atteinte à ce que ces habitants possédaient par la grâce de Dieu. Malgré cela, ils restent riches, disposent de nombreux biens et ne se départissent ni de leur fierté ni de leur arrogance. On est fort incommodé, dans cette ville, par les scorpions qui piquent souvent les habitants, les blessant et, parfois les tuant. On trouve à Aghmât diverses espèces de fruits et différents types de bêtes. Toutes les denrées alimentaires y sont vendues à bas prix. Au nord d’Aghmât, à douze milles, on trouve Marrakech fondée au début de l’an 470H (1062), par Yûsuf b. Tâshfiîn, sur une terre qu’il avait achetée cher à des habitants d’Aghmat et qu’il choisit pour être le lieu de sa résidence et celle de ses proches. Cette ville est dans une plaine et le seul relief alentour est le petit mont d’Ijalliz (Guéliz), dont on extrait des pierres pour construire le palais du prince des Musulmans, ’Alî b. Yûsuf b. Tâshfiîn, surnommé « la Demeure de pierre » (Dâr al-Hajar). Comme le site de la ville ne renferme pas de pierres si l’on exclut ce mont, les maisons sont en argile, en adobe et en pisé de terre.
Ces citations sont très intéressantes. Mais tous ces auteurs font semblant d’ignorer la présence juive très ancienne dans cet endroit. Les Juifs qui y vivaient étaient riches et habitaient de belles maisons avec un rez-de- chaussée et un étage. Ils avaient pignon sur me et vivaient très indépendants des populations d’alentour.
Il y a quelques années, j’ai été avec Martine à Aghmat. Je me suis assis sur une pierre, et je voyais de l’autre côté de l’oued la trace de deux cités dont l’une juive. Ce qui est important pour moi à signaler, c’est qu’il y avait un passage souterrain qui débouchait sur Tensift. De là, les juifs arrivaient à une sorte de port sur l’Océan Atlantique. Ce port servait de point de rencontre entre les Juifs d’Aghmat et les Juifs d’Espagne. Ils se rencontraient pour échanger des informations et des documents.
Lorsque les Almorávides ont débarqué au Maroc, ils ont atterri à Aghmat. Les Juifs ne voulaient pas de leur voisinage, et ils leur conseillent d’acheter plus loin un terrain appartenant à une Masmouda. C’est ce qu’ils ont fait. Et c’est Marrakech.
Je m’arrête là, et c’est l’essentiel.
Fait à Kervenic, pour la présente édition, Mercredi 12 mai 2021
Correspondant à Roche-‘Hôdèche Sivâne 5781.
ANNEXE
Henri Terrasse dans son ouvrage «Villes Impérialesdu Maroc» (Arthaud. 1937 – page 56) nous éclaire ce passé prestigieux :
«Ce pays démesuré, à la fois éclatant et sombre, fut lent à trouver sa capitale, comme si sur ces vastes espaces, l'homme ne savait trop où s’accrocher et se maintenir. Aux limites mêmes du désert saharien, les villes naquirent et disparurent avec une déconcertante facilité, sansjamais pouvoir étendre bien loin leur influence, ni avôir le temps de fonder des traditions. Pourtant, le Siul marocain était, lorsque l’islam s 'y établit, un pays de sédentaires. Ses premières métropoles : Nfis. Aghmat, se contruisirent au contact de la montagne et de la plaine : grands marchés d’échanges entre deux régions complémentaires, ces centres anciens s’étaient rôtis intallés dans le Dir. Grâce aux eaux descendues des hauteurs, s'étend au pied de l ׳Atlas un long ruban de terres fertiles qui forment un véritable bocage méditerranéen. Nfis a disparu ; Aghmat n’est plus qu’une bourgade. Mais des témoins plus récents nous permettent de restituer très exactement ce que furent ces premières agglomérations urbaines. Demnat au milieu de ses jardins, de ses oliviers, avec le lacis étincelant de ses seguias, offre l'image réduite de ce que ׳ furent ces capitales rurales, grands ; marchés sans murailles. Toutes ! berbères, elles rayonnaient seulement sur une partie du Haouz et quelques vallées. »
Aghmat correspond à l’Aghmat Ourika des auteurs arabes. Ourika désigne une petite tribu dont Aghmat fait partie. Le mot Aghmat a deux sens. ; Dans le sens large, c’est un vaste espace tant en culture et/ou vergers, pour la ; plupart entourés de murailles. Dans le sens étroit. Aghmat est le lieu où on retrouve nettement quelques vestiges de la prosperite de l'ancienne capitale du Haouz.
Figuiers, amandiers, trembles, grenadiers verdissaient en bosquets dans les jardins d'Aghmat. Les ondes vives dévalant de l'Atlas murmuraient en rus.
Mon imagination me transporte souvent dans l’antique Aghmat, où vivaient ceux des miens dans le bonheur et l’opulence, dans un cadre féerique de vie où sc mêlaient aux chants des oiseaux les mélodies de la prière et de l’étude. Heureux temps engloutis sous les décombres d'une ville en ruine, auréolée de gloire légendaire, que l’Histoire finira un jour par raconter.
Marrakech fut pendant de longs siècles un foyer de diffusion de la science juive pour les régions du Sous, de l,Atlas et des villes de la côté méridionale de l'Atlantique.
H Joseph DADIA
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תולדות חבד במרוקו…

ההתחלה
בדרך לכפר נידח
שליח הרבי, הרב שלמה מטוסוב – מנהל מוסדות ׳׳אהלי יוסף יצחק ליובאוויטש״ במרוקו – רכוב על חמור אי שם בחולות מדבר סהרה, בדרך לעוד כפר נידח בו הוא מתעתד להקים תלמוד תורה עבור ילדי הכפר. כמורה יקח יהודי מקומי לבוש בבגדים כפריים. התלמידים, לבושים בג׳לביות, ישבו לפניו כהרגלם ברגליים שלובות על שטיחים ססגוניים, וללא מחברת ועיפרון ילמדו תורה בתשוקה. כאשר יסיים הקמת תלמוד תורה בכפר אחד יתקדם לכפר הבא בעודו שוב רכוב על חמור, ובמקרים אחרים בנסיעה ארוכה במכונית. בתום סבב כזה ישוב לקזבלנקה, אל אימפריית החינוך החב״דית והקהילה היהודית המרכזית במרוקו, שם ימשיך יחד עם חבריו השלוחים בפעילות ענפה במגוון תחומים.
בעוד החמור הולך לאיטו בתוך החול הטובעני, בוודאי הרגיש הרב שלמה כמו בחלום.
הוא וידידיו לשליחות, הרב מיכאל ליפסקר שהגיע זמן קצר לפניו והשלוחים הבאים אחריהם, חיו עד לא מכבר ברוסיה, שם למדו תורה וקיימו מצוות במסירות נפש חרף הדיכוי הקומוניסטי. בימי מלחמת העולם השנייה שהו יחד עם חסידי חב״ד רבים במחיצת יהודים ספרדים על אדמת אוזבקיסטן, ובחסדי ה׳ יתברך, יחד עם מאות משפחות חב״דיות, הצליחו למצוא סדק במסך הברזל והבריחו את הגבול במטרה להמשיך בדרכם ולבנות את חייהם על מי מנוחות, בארץ הקודש או בארצות הברית בקרבת מקום לרבי.
אך רבות מחשבות בלב איש ועצת ה’ היא תקום. בחורף שנת תש״י יזם אדמו״ר הריי״צ את השליחות בצפון אפריקה, במטרה להביא לחיזוק היהדות במדינות אלו. היוזמה טרם יצאה לפועל והנה באה השמש בצהרים בהסתלקות אדמו״ר הריי״צ, אך חתנו ממלא מקומו, הרבי מליובאוויטש, פעל בזריזות ותוך זמן קצר היה הרב מיכאל ליפסקר לשליח הראשון במרוקו.
הבא אחריו לשליחות במרוקו היה הרב שלמה מטוסוב. בעודו ברוסיה הגלוהו השלטונות הקומוניסטיים לחבל ארץ מרוחק בו סבל תלאות רבות, ואילו רעייתו מרת פעסיא התייתמה משני הוריה במצור הנאצי על לנינגרד. עם בואם למרוקו הקדישו בני הזוג את כוחותיהם ומרצם ואת חוסנם הנפשי שהלך וגדל מול התלאות עבור יהודי המדינה.
הרב מטוסוב, הרב ליפסקר והבאים אחריהם: הרב ניסן פינסון והרב לייב רסקין עליהם השלום ויבלחט״א הרב שלום איידלמן ועוד שלוחים ששהו תקופות קצרות במרוקו, ידעו כי קשיים רבים עומדים בפניהם; איש מהם לא פילל ולא חלם לרכב על חמורים בדרך לכפרים נידחים במדבר סהרה; כמו כן, בשנים הראשונות כאשר עמלו על התפתחות וביסוס המוסדות, לא היה איש שהעריך כי בעקבות שינויים מדיניים רוב היהודים יעלו לארץ הקודש והקהילות יצטמצמו באופן דרמטי. מעלעול במכתבי השלוחים מהתקופה הראשונה ובמכתבים ששיגר אליהם הרבי, ניתן להבין כי באותה תקופה השלוחים פעלו כמו בשדה הקרב – פעולות רבות ומגוונות למרות הקשיים והמכשולים שצצו בכל רגע במקום אחר. ואכן, ההצלחה האירה להם פנים כאשר אלפי תלמידים למדו בעשרות מוסדות חינוך בכל רחבי מרוקו, ואילו המקובלים, הרבנים וראשי הקהילות, הפכו ברובם הגדול לידידי אמת לשלוחים ובאמצעותם התקרבו לרבי.
מסורת
כדי להבין את ההצלחה הגדולה נספר מעט על השינויים שחלו ביהדות מרוקו באותה תקופה. הקהילה היהודית המעטירה במרוקו הלכה והתפתחה במשך מאות שנים. המסורת היתה נר לרגלי מאות אלפי יהודי המדינה, שדבקו באמונת חכמים ועל פיהם ניווטו את חייהם. ברחבי מרוקו חיו רבנים חשובים, צדיקים ומקובלים ובהם שלשלת משפחת אבוחצירא, מהם שאבו יהודי מרוקו מנות גדושות של עידוד רוחני, אמונה בה׳, מה שהביא להליכה בדרך המסורת בכל עת ובכל מצב. בתי הכנסת היו גדושים מתפללים בימות החול, בשבתות ובחגים, והילדים למדו תורה במסגרות פורמליות או בבית ההורים והסבים, שלימדום תורה ויהדות על פי מסורת יהודי מרוקו.
אך בשנים המדוברות, בהן שלוחי חב״ד הגיעו למרוקו, המסורת היהודית במדינה השתנתה מעט. אף שרובם המוחלט של יהודי מרוקו המשיכו בדרך אבותיהם ובשבתות בתי הכנסת מלאו מתפללים והחגים נחוגו כסדרם, היו צעירים רבים שבחרו בדרכים מתקדמות. בערים הגדולות למדו הילדים בדרך כלל בבתי הספר של רשת ״אליאנס", בה רוב השבוע שקדו על לימודי חול ורק מספר שעות בשבוע הוקדשו ללימודי חומש ועברית. היו אמנם כאלו שלמדו במוסדות "אוצר התורה", אך גם בהם לימודי הקודש לא היו בראש סדר העדיפויות. מלבד נושא החינוך היו עוד תחומים שהיו טעונים שיפור דחוף, והרב מטוסוב מיד עם הגיעו החליט לעשות הכל, בהסכמת ראשי הקהילות ובדרכי נועם, לשפר תחומים אלו.
יחס הרבנים וראשי הקהילות אל השלוחים לא היה דומה בכל מקום. היו מהם שקיבלו את שלוחי הרבי בזרועות פתוחות, אך אחרים נטו לחשוד כי המהפכה החב׳׳דית תפריע למוסד הרבנות ולהנהגת הקהילה. הרב מטוסוב השכיל לפעול בדרכי נועם ובשיחות אישיות עם בכירי הרבנים ומנהיגי הקהילות, נהג בהם כבוד רב, ואט אט נוצרה קשר פנימי ביניהם ברוב המקומות. תוך זמן לא רב החלו ראשי הרבנים והמקובלים של מרוקו לשלוח מכתבים אל הרבי, וקיבלו מענות בענייני הלכה, קבלה והנהגה. האהבה והאחווה ששררו בין חב״ד לרבני ומנהיגי הקהילות היהודיות, תרמו רבות למהפכה האדירה שהתחוללה ברחבי המדינה על ידי הרב מטוסוב והרב ליפסקר.
למרות שבמבט ראשון נראה כי חסידי חב׳׳ד ניסו להפוך את הקהילה המרוקאית ללומדי תורת הסוד והחסידות, הרי שהדבר אינו מדויק. שלוחי הרבי באו לסייע לקהילה היהודית לשמור על המסורת שלה, וגם לפתוח להם צוהר לתורת הסוד שנלמדה במרוקו בדורות קודמים. היטיב להסביר זאת השליח למרוקו, הרב שלום איידלמן:
אנחנו עוזרים לקהילה בכל דבר ודבר. הכל היה במרוקו טרם הגענו; היו מקוואות – אבל כשבאו השלוחים שכללו אותם שיהיו מודרניים ומהודרים; היו מעט ישיבות ־ ואנחנו הקמנו בכל עיר ועיר, וכך הלאה.
הכנות להתחלה חדשה
נשוב לראשית השליחות.
פריז, שבט תש׳׳י. בקרב חסידי חב״ד המבוכה גדולה; הללו הבריחו את הגבול מרוסיה בתום תקופת תלאות שסבלו מהקומוניסטים והנאצים, וכעת ממתינים הם בצרפת עד שיתאפשר להם להמשיך למקום בו ישנה כבר קהילה חב״דית מסודרת. רוב החסידים שהגיעו לצרפת כבר עלו לארץ הקודש וחלקם נסעו לארצות הברית, אוסטרליה ומקומות אחרים, אך קבוצה מכובדת נותרה בצרפת בהמתנה ליציאה לתחנה הבאה.
החסידים, מקושרים בלב ונפש לרבי – אדמו״ר הריי״צ מליובאוויטש, אינם זזים צעד מבלי לקבל תשובה והכוונה מהרבי, ובוודאי שצעד חשוב כמו קביעת מקום המגורים נעשה רק לאחר קבלת ברכה מהרבי. והנה לפתע, בשבת י׳ שבט תש״י הסתלק הרבי למרומים ומלבד העצב והאבל הגדול הרי שהחסידים שיצאו מרוסיה נותרו נבוכים לגבי המשך דרכם.
ובאותם ימי מבוכה, בחודש שבט תש״י, הרב מיכאל ליפסקר שהתגורר באותה עת בפריז, מקבל אגרת מפתיעה ביותר מהרבי נשיא דורנו, שכיהן אז כיו״ר ”המרכז לעניני חינוך", הארגון האחראי על השלוחים, והאגרת הזו שינתה את חייו של הרב ליפסקר. מכתב זה היה יסוד למהפכה האדירה של חב״ד במרוקו.
באגרת המיוחדת הרבי חושף בפני הנמען כי אדמו״ר הריי׳׳צ הורה-לו לנסוע ל״אפריקה״:
אחד הדברים אשר הואיל כ״ק מו״ח אדמו״ר הכ״מ לדבר אתי בימים שלפני ההסתלקות היה בענין החינוך של ילדי ישראל במדינות אפריקא, ליסד שם בעזהשי׳׳ת סניף מעבודתו החינוכית אשר תפקידו יהיה גם לעזר לאחינו בני ישראל שי׳ הדרים באפריקא, ביסוד וסידור מוסדות חנוך כשרים – ולתכלית זו גם להכשיר חוג מלמדים משלהם […] ואמר לי שבקשר לזה יכתוב אליו שהוא [הרב ליפסקר] ייסע לשם – לאפריקא – לבקר את המצב על אתר לארגן את העבודה שם ולנהלה שם.
הרבי מוסיף וכותב שמכיוון שהוחלט להמשיך את העבודה של אדמו״ר הריי״צ, לכן הוא מודיעו על כך ו״אם יסכים לקבל עליו המשרה הנ׳׳ל ־ ואין ספק אצלי אשר יקבלה בשמחה רבה – יודיעני מזה״. כמו כן הרבי אומר שעליו יהיה לנהל את המשא ומתן עם הג׳וינט במרוקו, ובינתיים ״נשלח אי״ה את התקציב הדרוש מכאן״.
ביחס לכל הקשיים הצפויים כותב לו הרבי: "והיה ראשיתך מצער ואז – כך אמר כ״ק מו״ח אדמו״ר הכ”מ באחת משיחותיו, כמדומה בשם הבעש״ט – אחריתך ישגה מאד". ולסיום כותב כי דעת אדמו״ר הריי״צ היתה שבתחילה יסע הרב ליפסקר לבדו, ואחר כך יבואו גם בני ביתו, והרבי חותם בבקשת תשובה בדחיפות.
תולדות חבד במרוקו…
עמוד 19
Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano– Chetrit

CHETBOUN
Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d’une occupation: le bûcheron. Il semble bien que l'autre patronyme également répandu en Tunisie Sitbon en découle, mais nous l'étudierons séparément. Au XXème siècle, nom très peu répandu sous cette forme, porté en Tunisie (Tunis) et en Algérie, dans le Constantinois.
CHETRIT
Nom patronymique d'origine arabe, indicatif d'un trait de caractère: le brave, le courageux. Au Maroc le berceau de la famille est la région du Tafïlalet, à la lisière du Sahara, pays d’émigration par excellence vers le reste du Maroc et l'Algérie depuis le milieu du siècle dernier. C’est ainsi par exemple qu'à Sefrou les membres de cette famille étaient aussi connus connus comme El Filali, l'originaire du Tafïlalet. Ce patronyme est attesté au Maroc dès le XVIème siècle figurant sur la liste Tolédano des noms usuels à l'époque. Autres formes: Chitrit, Benchétrit. Au XXème siècle, nom particulièrement répandu, en particulier au Maroc où il figurait parmi les 15 patronymes les plus usuels (Tafïlalet, Erfoud, Ksar-Souk, Midelt, Meknès, Fès, Tanger, Sefrou, Tétouan, Larache, Casablanca) et également en Algérie (Oranais, Algérois, Constantine, Guelma, Sahara).
- MORDEKHAY: Rabbin au Tafïlalet au XVIIIème siècle, auteur d'un traité sur les règles de l'abattage rituel, "Likout diné Tréfot", resté manuscrit.
- MAKHLOUF: Saint patron du petit villiage d'Agouraï au pied du Moyen Atlas berbère, près de Meknès, qui abritait j'usqu'au début du siècle dernier une importante communauté juive. Malgré sa célébrité, on connaît peu de détails sur sa vie, si ce n'est qu'il fut un des disciples du grand maître de la Halakha en son époque a Meknès, rabbi Moché Berdugo et qu'il mourut à Agouraï en 1735. Après sa mort, la détérioration des conditions de sécurité dans cette région berbère particulièrement lostile contraignit la petite communauté à a déserter et à se replier sur Meknès. Son tombeau qui était devenu un lieu de pèlerinage pour la communauté de Meknès -sa Hiloula se déroulant au cours des mi- têtes de Soucot- resta longtemps le seul estige de l'ancienne présence juive. Mais quand les conditions de sécurité s’améliorèrent à nouveau au début du XIXème siècle, la communauté se reforma et se chosit pour rabbin son petit-fils, qui boitait son nom, Rabbi Makhlouf. Il resta à son poste jusqu'en 1825, date à laquelle la maladie le contraignit à revenir à Meknès (où il devait mourir en 1832). Le massacre, au cours de la terrible année de famine de 1826, d'une caravane de 15 Juifs du village alors qu'ils se rendaient à Meknès, avec à leur tête le rabbin qui lui avait succédé, rabbi Moché Malka, marqua le signal définitif de la disparition de la communauté qui se replia sur Meknès. Mais même après cet abandon, le tombeau continua à être visité quand les conditions de sécurité le permettaient. Les Musulmans également croyaient en ses pouvoirs de guérison et de nombreuses légendes se sont formées autour de ses miracles. Ainsi rabbi Yossef Messas rapporte le récit que lui a fait un notable musulman sur le miracle survenu en 1888 au sultan Moulay Hassan. La tribu berbère des Zian étant entrée en dissidence et refusant de payer les impôts, le sultan s'était porté sur son territoire à la tête d'une forte armée. Mais avant qu'il n'ait eu le temps d'organiser sa campagne, les cavaliers de la tribu connus pour leur bravoure, attaquèrent le camp royal et le mirent en déroute. Dans sa fuite précipitée, le sultan passa devant la tombe du saint et la gardienne musulmane l’invita à y passer la nuit pour implorer son intercession.
Le saint lui serait apparu en rêve lui conseillant de reprendre sans attendre l'offensive dès le lendemain matin. Ce que fit le sultan passant outre aux conseils de prudence de ses généraux qui insistaient sur la nécessité de regrouper d'abord les troupes. Il surprit les mutins tout occupés encore à célébrer leur victoire, et les tailla en pièces. Pour remercier le saint de son conseil judicieux, le sultan voulut conformément à la coutume musulmane lui construire une coupole comme à un marabout, mais ses conseillers juifs lui firent valoir qu'il serait plus agréable aux yeux du saint homme que cette somme soit distribuée aux pauvres de sa ville natale Meknès. Moulay Hassan, couronné par les chroniqueurs juifs de l'époque du titre de "Juste des Nations" pour son exceptionnelle bienveillance envers les enfants d’Israël, écouta leur conseil et offrit aux pauvres de la communauté un taureau, des sacs de farine et des jarres d'huile.
- ABRAHAM: Célèbre rabbin à Seffou au cours de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Auteur d'un ouvrage de Responsa "Melel Léabraham", qui ne fut imprimé pour la première fois qu’en 1962, à Fès, par l'ancien Grand Rabbin de la ville, rabbi David Obadia.
- MOCHE: Rabbin et poète à Meknès, seconde moitié du XIXème siècle. On lui doit de nombreuses chroniques sur la vie de sa communauté, notamment le récit du miracle qui donna lieu en 1862 à l’institution d'un petit Pourim, "Pourim del M'gaz", du nom du rebelle contre le sultan qui pour galvaniser ses partisans berbères leur avait promis le sac du mellah de la ville, et dont les troupes se débandèrent mystérieusement avant d'atteindre la ville.
- MAKLOUF: Rabbin né au Tafilalet et qui monta à Tibériade au milieu du siècle dernier dans le cadre de la grande vague de Alya du Maroc vers la Terre Sainte. La communauté de cette petite ville Galilée, composée jusque là uniquement d'originaires de l' empire ottoman, changea de physionomie judéo-arabe maghrébin supplanta les rues le judéo-espagnol des Balkans. Rabbi Makhlouf fut élu Grand Rabbin de la ville et président du Tribunal Rabbinique.
- ABRAHAM HAYIM ELIAHOU:
Célèbre enseignant à Sefrou, descendant d'une famille originaire du Tafilalet, comme une grande partie de la population de cette petite ville où la population juive était toujours majoritaire par rapport à la population musulmane. Il mourut lors de la grande épidémie de malaria qui en 1901- 1902 fit des milliers de victimes dans tout le nord du Maroc.
BECHOR (1895-1967): Fils de rabbi Makhlouf. Homme politique israélien né à Tibériade dans une famille originaire du Tafilalet. Comme la majorité des descendants d'originaires du Maroc, il fit ses études primaires à l'école de l'Alliance Israélite Universelle et y commença sa carrière comme instituteur, tout en militant en faveur des idées sionistes parmi la jeunesse sépaharde du vieux Yichouv, particulièrement pour l'adoption de l'hébreu moderne comme langue de tous les jours. Parallèlement, il étudia le Droit et put ainsi intégrer les services juridiques de la Police du Mandat britannique où il fit une brillante carrière, d'abord en Galilée, puis à Jérusalem et enfin à Tel-Aviv où il fut notamment chargé de la très délicate enquête sur l'assassinat du maire de Tel- Aviv et de l'étoile montante du Mapaï, Haim Arlozoroff. Militant de la plus grande intégration des Sépharades dans l'entreprise sioniste, il fut en 1925 parmi les fondateurs à Vienne de la Fédération Mondiale des Communautés Sépharades. Aux élections à la première Knesset, en 1949, il fut un des 5 députés que réussit à faire entrer la liste dite de l'Union Séphamde, qui ne devait pas tarder pas à se scinder. Estimant que le combat sépharade devait être mené au sein des partis sionistes et non dans un parti séparé, il rejoignit le groupe parlementaire du Mapaï qui lui confia le Ministère de la Police, étant ainsi le premier sépharade à accéder à la haute fonction de ministre. Il occupera ce poste sans discontinuité dans tous les ministères jusqu'en 1965, deux ans avant sa mort à Jérusalem.
CHEMAYA: Industriel, fondateur d’une fabrique de tabac à Tanger au début du XXème siècle. Tanger, la capitale diplomatique ouverte à l'influence étrangère fut le fournisseur exclusif de tabac pour le reste du Maroc jusqu'à la proclamation du monopole d’Etat sur les tabacs et alcools, sur le modèle de la France, après la signature de l'Acte d'Algésiras en 1906.
- SHELOMO: Rabbin à Meknès début de ce siècle. Quand en 1918 le maréchal Lyautey réforma par deux dahirs la justice rabbinique par la création dans les principales villes de tribunaux de trois membres payés par l'Etat, seule la communauté de Meknès ne voulut pas s'y soumettre en raison de la concurrence entre les 5 membres de son tribunal dont aucun ne voulut se désister. Pour faire pression sur eux, les autorités du Protectorat décidèrent que le tribunal de Meknès ne serait formé que d'un seul juge, et proposa aux cinq candidats d'occuper ce poste à tour de rôle chacun un an. Par égard à son âge, rabbi Shélomo fut le premier désigné, mais après son magistère, un accord devait intervenir entre les autres rabbins et Meknès fut à son tour dotée d'un tribunal de trois membres.
SAMUEL: Journaliste et écrivain né à Tanger à la fin du siècle dernier. Il immigra au début siècle en Argentine où il collabora au journal "El Provenir" sous le pseudonyme de Samtrit jusqu'à sa mort à la fleur de l'âge en 1935.
- AARON (1886-1967): Médecin célèbre né à Tétouan, il immigra encore enfant avec ses parents au Vénézuela. Spécialiste de la lèpre, il fut notamment directeur de l'Institut de lutte contre la Lèpre du Vénézuéla, puis de Colombie. Parallèlement à sa carrière scientifique, il fut un militant sioniste connu, président de la Fédération Sioniste de Colombie dans les années quarante.
- YEHOUDA (1913-1994): Fils de rabbi Makhlouf. Rabbin né au Tafilalet, il fut un des disciples de rabbi Israël Abehséra, Baba Salé, dans sa Yéchiba à Boudenib. En 1945 il fut nommé rabbin-délégué à Agadir. Il échappa par miracle au tremblement de terre qui détruisit totalement la ville en 1960, faisant 1500 victimes dans la seule population juive. Après une brève période comme rabbin-juge à Safi, il décida en 1962 de monter en Israël. Nommé rabbi d'Afoula, il assuma cette fonction 22 ans avant de prendre sa retraite à Jérusalem où il termina la rédaction de ses deux livres de Halakha: "Minhat Yéhouda" et "Kol Yéhouda". Pour le premier anniversaire de sa disparition, en 1995 a été fondé un Comité Public, présidé Sam Ben C'hétrit, "Devar Yéhouda", pour la diffusion et l'enseignement de sa pensée et l'édition de ses livres.
PROF. SHIMON: Universitaire et homme politique israélien. Ancien ministre de l'Economie et de l'intégration sociale du gouvernement Rabin de 1992 à 1994, puis ministre des Cultes jusqu’aux élections de 1996. Il ne réussit pas à se faire élire aux primaires de son parti pour la 13ème Knesset et retrouva son poste de professeur de Droit Public à l'Université Hébraïque de Jérusalem, tout en poursuivant une activité politque au sein du parti travailliste. Elu à la Knesset pour la première fois en 1988 parmi les nouveaux espoirs du Parti Travailliste, il s'était distingué au sein du parti par ses thèses sur la nécessité d'une "discrimination positive" à l’ américaine, en faveur des sépharades pour accélérer leur promotion sociale. Il fut à la fin des années 1970 parmi les fondateurs du mouvement d'intellectuels d'origine nord-africaine, Beyahad. Né à Erfoud, dans le Tafilalet en 1945, il monta en Israël avec sa famille à l'âge de 4 ans. Brillant élève dans une école religieuse, il fut à 15 ans le plus jeune lauréat du Concours Biblique Mondial. Après des études à l’Université de Jérusalem et un doctorat aux Etats-Unis, il intégra le corps professoral de l'Université Hébaraïque comme professeur de droit public et constitutionnel. Auteur d'un ouvrage sur l'influence des juges dans la vie israélienne "Judges on trial" et éditeur d'un recueil de textes sur l'épopée et les difficultés de l'intégration de la Alya marocaine dans les années cinquante, "Haloutsim bedim'a", "Pionniers avec une larme" (Tel-Aviv, 1991).
MEIR: Administrateur et homme politique israélien, chef du groupe parlementaire du Likoud et président depuis 1996 de la coalition parlementaire qui soutient le gouvernement Nétanyahou. Député du Likoud à la Knesset depuis 1984, avec une interruption de 4 ans entre 1988 et 1992 au cours desquelles il remplit les fonctions de Trésorier de l'Agence Juive et de l'Organisation Sioniste Mondiale. Connu pour son franc-parler et ses positions modérées dans le conflit israélo-arabe, il commença sa carrière publique comme maire de la petite ville de Yavné. Sa gestion exemplaire, notamment en matière de promotion de l’éducation à ses yeux la clef du développement et de la promotion, lui ouvrit les portes de la Knesset. Né à Ksar-Souk, dans le Tafilalet, il monta encore enfant avec ses parents à la fin des années quarante et fut dirigé sur la maabara de Yavné. Un des fondateurs et des dirigeants du Rassemblement Mondial du Judaïsme Marocain.
YOSSEF: Universitaire israélien, doyen de la Faculté des Lettres de Haïfa, titulaire de la chaire d'études du judaïsme sépharade et professeur de linguistique judéo-arabe et de socio-linguistique de l'hébreu moderne à l'Université de Haïfa. Il a organisé en mars 1997 le premier séminaire international consacré à une communauté juive marocaine, la communauté de Meknès. Docteur en linguistique de l'Université de Paris, il a publié un livre et de très nombreuses études sur la poésie juive marocaine. Fondateur de la seule chaire universitaire d'enseignement de l'arabe dialectal marocain en Israël et de la troupe de musique marocaine traditionelle, "Tsfon-maarav", formée d'étudiants de l'Université de Haïfa qui se produit régulièrement en Israël et à l'étranger. Né à Taroudant, dans le Sous, en 1941, ancien élève de l'Ecole Normale Hébraïque de Casablanca, il monta en Israël en 1964 dans le cadre du premier groupe du mouvement d'étudiants Oded qui avait pour vocation la Alya d'universitaires et étudiants d'origine nord-africaine.
RAPHY : Peintre et professeur de dessin à l'Ecole des Beaux arts de Montréal. Né à Meknès, il a entre autres, illustré le livre d'André Elbaz, "Contes des juifs sépahardes du Canada".
MEIR NAHORAI: Administrateur et écrivain israélien né à Gouréma, dans le Tafilalet, il a publié à Tel-Aviv en 1983 une autobiographie en hébreu "Emat Hahalom", "La peur du rêve", retraçant son enfance au Maroc, dans le petit village de Gouréma, les avatars de la politique de "sélection" pratiquée par l’Agence Juive dans la alya marocaine au début des années cinquante et le choc de l’intégration en Israël; et un recueil de poèmes "Hassadémin hamidbar" (Tel-Aviv, 1987).
SAM: Educateur, administrateur et homme public israélien originaire du Tafilalet. Directeur de l'Association pour l'amélioration de l’Habitat de la région de Jérusalem. Après des études à la Yéchiba Habad à Meknès, il enseigna le Talmud et les matières juives à Marrakech avant de monter en Israël en 1961. Fondateur en 1979 du mouvement d'intellectuels d'origine nord-africaine, Beyahad, qui prône l'intégration sans complexes des sépharades dans la société israélienne et la diffusion de la culture et du patrimoine du judaïsme nord-africain. Dans ce cadre son mouvement a réussi à faire de la fête de la Mimouna au départ typique des Juifs du Maroc, une seconde fête nationale en Israël, en l'adaptant aux conditions locales. Avec une grande ténacité, il a oeuvré dans l'ombre tant auprès des autorités israéliennes que marocaines, pendant des années pour le rapatriement des corps des naufragés du "Pisces" – cette frêle embarcation emportant des immigrants landestins, qui coula au large des côtes marocaines en janvier 1961. Ce combat evait aboutir avec l'aide du gouvernement israélien, des dirigeants du judaïsme marocain et de nombreuses autres personnalités, en décembre 1992 au raptriement des 22 orps des naufragés qui avaient été repéchés par les autorités marocaines et enterrés à Al-Huceima. Grâce au geste humanitaire du roi du Maroc Hassan II, leurs restes reposent aujourd'hui dans le panthéon national du Mont Herzl, à Jérusalem. Après sa démission de la présidence de Beyahad, il a fondé une nouvelle association pour la perpétuation de la mémoire des naufragés du "Pisces- Egoz".
MOCHE: Educateur et administrateur israélien originaire du Tafilalet, chef du service de l’emploi à la municipalité de Bat Yam. Un des fondateurs du mouvement Zehavi pour la défense des droits des familles nombreuses. Un des fondateurs du mouvement d'intellectuels Beyahad et son ancien représentant dans la région de Tel- Aviv.
SAMY CHALOM: Jeune éducateur israélien d'origine marocaine, né en 1961. Un des plus ardents défenseurs de l'insertion de la connaissance du patrimoine sépharade dans le système éducatif israélien. Son originalité est de plaider pour la séparation au nom de l’intégration. C'est au nom de cette idéologie qu’il a fondé, au milieu des annés 1990, avec le soutien du Ministère de l'Education la première école se donnant pour complément de programme l'étude de la tradition sépharade, "Kedma". Une seconde école a ensuite été créée sur ces bases à Jéruslam mais le succès de cette expérience reste encore problématique faute d'un soutien suffisant des parents.
Les noms de famille juifs d'Afrique du nord des origines a nos jours – Joseph Toledano– Chetrit
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המרכיב העברי בערבית הכתובה של יהודי מרוקו-יעקב בהט

א-ב-ל: גַלְסְ רְבִּי חיים פינטו כָּא יֹבְכִּי ונתאבל עליו יותר = ישב רבי חיים פינטו בוכה, ונתאבל עליו יותר
אֵבֶל – ראה אביל.
אָבֵל] äbil (פ) – אדם השרוי באבל:'
נקדרו נצברו… לאבלים läbilim דיאלנא = [בנטיעת העצים] נוכל לנחם… את האבלים שלנו / ח׳ צ123. [סידיר הבילים (־סדר אבלים)]
הערת המחבר: בלשון הדיבור שכיח הביטוי האד לאביל häd labil בהוראת משהו או מישהו דוחה ולעתים קרובות בלשון חיבה דווקא. מצויה גם הגייה בלי היידוע הערבי: אס האדא, abil האדא ־ מה זה, [זה] ״אביל״ זה.
ברוב המקומות מקובל לציין את האָבל במילה moqqar או בצירוף gals fhkam ’llah
אבלות äbilöt־1
– l אֵבל: 1) יִקְדֵר יִזוְּוְזְ מְנוֹר 7 אִייָּם דְלְאַבִלוֹת = יוכל להתחתן אחרי שבעת ימי האבלות
כִּיף כְרְזֵת מְן לְאַבְלוֹת… = כשגמרה את ימי האבלות [מילולית: כשיצאה מהאבלות].
2 מנהגי אבלות:
1) נְעְמְלוֹ סוּאֵיְיְן דְלְאַבִילוֹת פְהָאד לָאיָאם = נעשה מעט [מנהגי] אבלות בימים האלה [=ימי בין המצרים]
2) קְּבְדְת עְלִיהָא לְאַבִילוֹת = קיבלה עליה את [מנהגי] האבלות / ש״צ ב 13.
בלשון הדיבור: מָא עְלְיִהוּמס läbilut ־ אין עליהם אבלות, דהיינו לא חלים עליהם מנהגי
אבנים טובות äbänim tobot – יהלומים: 1) הָאד לְכְדְמָא דְלְאַבָנִים טוֹבוֹת… = העבודה הזאת באבנים טובות…
- 37. 2) עְמְרְלוֹ דִיק סְנְדוּקָּא באבנים טובות ומרגליות = מילא לו אותו ארגז באבנים טובות ומרגליות
המרכיב העברי בערבית הכתובה של יהודי מרוקו-יעקב בהט
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הכשרה, הקצאת שליחים ומאבקים פוליטיים במגרב–דניאל בר-אלי ביטון

הקצאת שליחים לצפון אפריקה
הקצאת שליחים הייתה תהליך בירוקרטי מורכב שהחל בפניית הסוכנות היהודית למרכזי התנועות הקיבוציות. המרכזים פנו למזכירות קיבוץ כלשהו, וזה החליט לאשר או לא לאשר את מועמדות השליח. רק עם קבלת אישור הקיבוץ הוצב השליח בארץ היעד. להחלטת הקיבוץ התלווה היבט כלכלי. כל שליח קיבל את שכרו מהסוכנות היהודית. נוסף על כך קיבל הקיבוץ סיוע כספי עבור משפחתו של השליח שנשארה מאחור. מכאן, שנאמנות השליחים לתנועה הייתה חזקה יותר ממחויבותם לסוכנות היהודית. עם זאת, בתהליך זה אין כדי להסביר את מדיניות הקצאת השליחים לארצות המגרב.
כבר בתחילת שנת 1943 ביקש דוד שאלתיאל לשלוח שליחים למרוקו ולאלג׳יר. שלוש שנים לאחר מכן, בפברואר 1946, בדיון על הקצאת השליחים לאחר מלחמת העולם השנייה בישיבת ברית הארגונים הציוניים(״הברית״), נמסר דיווח על 163 שליחים שפעלו מטעם הסוכנות היהודית בגולה, ורק שליח אחד הוקצה לצפון אפריקה. בדיון נוסף של הברית, בתחילת שנת 1947, דווח על פריסת השליחים לגולה: 98 פעלו במחנות העקורים ברחבי אירופה, לא כולל 140 שליחים בפלוגות הסעד, ואילו בצפון אפריקה פעל שליח אחד בלבד, לעומת שבעה פעילים באנגליה ו־16 בארצות הברית. אפשר להסביר את ההקצאה לשתי מדינות אלו מפני שהן היו מהתורמות הגדולות למפעל הציוני, ואילו צפון אפריקה נתפסה כארץ גזירה. בישיבה של הברית במאי 1947 הוצגה תוכנית לפריסת 25 שליחים, שכלל לא הביאה בחשבון את קהילות צפון אפריקה. יש לציין שבתקופה זו פעלו באלג׳יר השליחים אפרים פרידמן, כלב קסטל, חמל רפאל ויאני אבידוב. בקורס הגנה ברוויגו, אלג׳יר, הם הכשירו פעילים צפון־אפריקאים: נדיה כהן, רחל כהן ואילן חג׳אג מאלג׳יר, סאם אבוטבול ואלי אוחיון ממרוקו. ניתן להניח שהתיאום בין המוסד לעלייה ב׳ לבין הסוכנות היהודית לא היה סדיר, וידיעה זו ״נעלמה״ מדובקין. אולי מכיוון ששליחים אלו פעלו גם מטעם המוסד לעלייה ב'. גם הרב ש׳ קאפל דיווח שמשנת 1946 ״הכתה בח״ד שורשים בארצות אפריקה הצפונית״, אבל אין לה שליחים וישנה ״סכנה מטעם תנועת השומר הצעיר שהחלה לפעול במדינות, ומבקש שישלחו שליחים דוברי צרפתית״ [מרוקו, אלג׳יר ותוניס].
תלונות על מחסור בשליחים הגיעו היישר מצפון אפריקה. אפרים פרידמן, מהשליחים הראשונים לצפון אפריקה, הביע חשש שהמחסור בשליחים יגרום לכך שכל העבודה שנעשתה בצפון אפריקה ״תלך לעזאזל״. בדיווחיו חזר על ביקורתו ש״חטא בל יכופר הוא שאין שליחים״, בעיקר לאור נאומה של נדיה כהן בוועידת דרור העולמית במאי 1947, שבו הצהירה שצעירי ציון תהפוך לתנועה מגשימה ותתאחד עם תנועת דרור. כלומר, תהליך הקואופטציה הפוליטי הצליח ושתי התנועות התאחדו. גם לאחר הפלגת שתי הספינות (יהודה הלוי ושיבת ציון) המשיך פרידמן לכתוב על המחסור בשליחים: ״אם לא ישלחו לפחות 5 שליחים מיד, אזי באמת צריך להתייאש ולחשוב שהקיבוץ אינו מסוגל להבין את הבעיה הזו״.גם אלפרד כהן, שליח הקיבוץ המאוחד בתוניס, התלונן שבאירופה על מיליון יהודים יש כ־100 שליחים מהקיבוץ ו־1,000 שליחים של התנועה הציונית בלי העובדים בשטחים אחרים, ואילו על חצי מיליון יהודים מצפון אפריקה יש שלושה שליחים הממלאים את כל התפקידים של התנועה הציונית. הוא הקשה שיש צורך ב״מינימום של שליחים הכרחי כדי להקים אקטיבה [קבוצת פעילים] ואני רואה שכל הארצות וכל הקונטיננטים יותר חשובים מאתנו״. הוא התלונן גם על מחסור במשאבים ובתקציב, אך לא ביקש ״תקציבים כמו של מפא״י הגדולה״. הוא תבע אמירה ברורה מתנועתו – הקיבוץ המאוחד ־ בנוגע לצפון אפריקה: ״האם יש ברצונו וביכולתו להקים תנועה בצפון אפריקה או שצפון אפריקה זו איזו מושבה נידחת, שפעם בשנה נזכרים בקיומה כשכל הדאגה היא לאירופה. כי לא מוכנים להקדיש כאן כוחות, אז חבל על כל יום עבודה שלי ומוטב שאחזור לארץ״. קריאה דומה לא יצאה מטעם שום תנועה מהתנועות האחרות שפעלו בצפון אפריקה. הציטוט מרמז שהשליחות שם מטעם הסוכנות היהודית הייתה מס שפתיים לקהילות המגרב.
מאבקים בין התנועות הפוליטיות הארץ-ישראלית במגרב
בתחילת דרכה לא הקדישה התנועה הציונית תשומת לב ליהדות צפון אפריקה, אף על פי שקול קורא שיצא מהתנועה הציונית רמז על אי־התעלמות מיהדות צפון אפריקה. אבל הקשר של התנועה הציונית עם יהדות זו היה רופף. עם זאת, הפעילות הפוליטית במגרב התאפיינה במאבקים בין התנועות/מפלגות הארץ־ישראליות שליוו את הפעילות החינוכית, העלייה וההעפלה בקרב הנוער, והשפיעה על קהילות המגרב. התחרות והמאבקים במגרב התנהלו בין תנועות דרור, השומר הצעיר, הפועל המזרחי, בית״ר, תנועות צופים דתיות ואנשים פרטיים. זאב ז׳בוטינסקי ביקר בתוניס והביא את בשורת ההסתדרות הציונית הרוויזיוניסטית שהיכתה שם שורשים. בשנים 1945-1944, ביקוריהם של בכירי תנועת העבודה – אליעזר קפלן, גזבר הסוכנות היהודית, במרוקו לפגישת עבודה עם נציגי המשרד הארץ ישראלי על עלייה, ומשה שרת, ראש המחלקה המדינית בסוכנות היהודית, בלוב – לא הניבו תוצאות. לביקורים אלו לא היה המשך, והשטח ננטש לטובת רוויזיוניסטים.
נדיה כהן, פעילה מרכזית בהעפלה מצפון אפריקה, שהבינה שעליית שארית הפליטה הועדפה על פני עליית המוגרבים, פנתה לרות קלוגר, פעילה בקרן קיימת לישראל בצפון אפריקה ומקורבת למנהיגי היישוב בפלשתינה־א״י. היא ביקשה להעביר מכתב לבן־גוריון בדבר חשיבות ביקור של אישיות רמת דרג בצפון אפריקה, כמו אליהו דובקין, מנהל מחלקת העלייה של הסוכנות היהודית, ״כדי שיבוא בעצמו ויראה את המצב והאפשרויות״.היא ציינה עוד שפעילות השליחים סמויה והם לא יכולים להופיע בפרהסיה על במות ציבוריות. נדיה, פעילה צעירה, זיהתה את חשיבות התמיכה של תנועה פוליטית ארץ־ישראלית ולא של תנועת דרור העולמית לחיזוק הפעילות הציונית במגרב.
השליח פרידמן שכנע את פעילי תנועת צעירי ציון להצטרף לתנועת דרור העולמית של הקיבוץ המאוחד, ובמאי 1947 שלח את נדיה כהן כנציגה ולא כצירה לכנס העולמי של תנועת דרור במינכן. בכנס נשאה נדיה נאום בעברית בפני צירי הוועידה והצהירה על נכונותה של תנועת צעירי ציון בתוניס להצטרף לתנועת דרור העולמית. משה קליגר, חבר מזכירות הקיבוץ המאוחד ואיש הקשר לשליחי התנועה במגרב, כלל לא הזכיר בנאומו באותו כנס את המחווה של נדיה מתנועת צעירי ציון להצטרף לתנועת דרור העולמית, ולא הובעה הכרת תודה על צעד זה. אפשר להניח שהתנועה לא התאמצה יתר על המידה כדי להשיג שיתוף פעולה של התנועה בתוניס. הקואופטציה נתפסה על ידי התנועות הפוליטיות הארץ־ישראליות כתהליך טבעי ומובן מאליו שעל יהדות המגרב לעבור ויהי מה.
לאחר שליחותו השנייה בצפון אפריקה דיווח אפרים פרידמן [בן־חיים] ״שההרכב המורחב החדש של הפדרציה הציונית בתוניס שיזם ד״ר ליאופולד ברטוואס, נציג הפדרציה הציונית בתוניס ובאלג׳יר, אינו יעיל, ולא תפקד, ובהרכב זה כל עבודה אינה אפשרית״. יש לציין שפרידמן היה השליח שהמליץ על מינויו של ד״ר ברטוואס לתפקיד. בפדרציה היו גם חברים רוויזיוניסטים ש״אינם ממש בעלי עניין בציונות, ובעיקר חסרי ידע והבנה ציונית״. פרידמן התנגד להגדרה מפלגתית של פעילות תנועתו בצפון אפריקה, וטען: ״איננו יכולים לבוא [לצפון אפריקה] אלא בדגלנו [החלוץ האחיד], שהוא איחוד הנוער הצפון־אפריקאי לשם הגשמה חלוצית״. אך למעשה הוא וחברו לשליחות יגאל כהן פעלו לאחד את תנועות הנוער תחת חסות הקיבוץ המאוחד ולא שילבו את התנועות הדתיות. למרות הצהרתו למען רעיון החלוץ האחיד של המפלגה היריבה, הוא הדיר את הפועל המזרחי מפעילות. הדיווח של אפרים פרידמן למשה קליגר, חבר מזכירות הקיבוץ המאוחד, על איחוד בין מועדון שארל נטר וקבוצת בן־יהודה בקזבלנקה, אשר שניהם לא היו בעלי אופי דתי או סוציאליסטי, לא הובא כנראה לידיעתו של דובקין, יוזם רעיון החלוץ האחיד. במחצית שנת 1945 טען אפרים פרידמן ״שיש תוכנית אחידה לכל צפון אפריקה […] ואנו יכולים לכבוש את כל הקונטיננט הזה״.טענתו סתרה את נכונותו להימנע מיבוא הפלגנות הפוליטית הארץ־ישראלית לצפון אפריקה. ייתכן שקריאתו של פרידמן את צורכי הקהילה הצפון־אפריקאית לא הייתה תמימה, אך נאמנותו לתנועה הייתה חזקה יותר מנאמנותו ליישום רעיון החלוץ האחיד.
שלש שנים מאוחר יותר התלונן אלפרד ללוש, שליח מטעם הקיבוץ המאוחד בתוניס, ״שאין הן, התנועות תורה ועבודה ופועלי ציון (מפא״י), עוסקות בהגשמה ועלייה, ועבודתן היא מילולית בלבד ומתמקדת בלימוד עברית ושהם נסבלים על ידי השלטון״. חששו היה מפני הגעת המשלחת של מפא״י בראשות אליהו לולו, ש״באמתחתה אלף לא׳י״ שבעזרתו תוכל להשתלט על פעילות הנוער בצפון אפריקה. למעשה, השליח התלונן על תנועתו(דרור) שלא הצליחה להפוך לתנועה ההגמונית במגרב מפני שננטשה על ידי הקיבוץ [המאוחד], ולא הוקצו לה משאבים ושליחים אף על פי שהייתה מהתנועות הראשונות שפעלו במגרב.
הכשרה, הקצאת שליחים ומאבקים פוליטיים במגרב–דניאל בר-אלי ביטון
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