Diversite du judaisme marocain-Doris Bensimon-Donath
Le judaïsme espagnol se regroupa et s'organisa. Bientôt, autochtones et immigrés s'affrontèrent et s'opposèrent. Les Juifs espagnols, plus cultivés que les autochtones, affermirent leurs positions et accédèrent, au cours des XVe et xviie siècles, à la direction des communautés à Fès, Meknès, Debdou, Tanger, Tetouan, Salé, Arzila, Larache, Rabat et Sali. Les oppositions entre autochtones et immigrés étaient tenaces : les communautés juives en gardent le souvenir. Lorsqu'ils se réfèrent à leur passé, les Juifs marocains distinguent encore aujourd'hui les toshavim des megorashim. Jusqu'en 1947, le statut personnel des deux groupes était régi par des législations différentes : les premiers étaient soumis au régime dit mosaïque, alors que les seconds suivaient le régime rabbinique corrigé par les décisions des rabbins de Castille. Ce n'est qu'à partir de 1947 que les autorités religieuses prirent une série de décisions en vue d'unifier les deux régimes et de les adapter aux conditions de vie nées du contact avec l'Occident.
Ainsi, jusqu'à une époque récente, le judaïsme marocain demeurait conscient de la diversité de ses origines.
Avant l'établissement des Français au Maroc, les Juifs avaient été marqués par trois courants culturels : la tradition berbère, l'Islam et la civilisation espagnole. Chacun d'eux a, sans doute, profondément influencé le judaïsme maghrébin. L'héritage de ces courants culturels s'est transmis de génération en génération. Jusqu'à une époque récente, les Juifs du Maghreb occidental parlaient le berbère, l'arabe ou l'espagnol, en mêlant à ces langues, et surtout aux deux dernières, des mots et des intonations qui leur étaient propres, de sorte qu'elles devenaient le judéo-arabe et le judéo-espagnol.
Affrontant l'épreuve du temps, chaque couche de peuplement juif a d'autant plus facilement gardé sa spécificité que des conditions historiques et géographiques ont permis à chaque communauté de vivre dans une certaine autonomie.
L'histoire souvent sanglante de l'Empire chérifien marque les destinées des communautés juives. Les tribus insoumises s'opposèrent au pouvoir central du Sultan. Dans les territoires soumis à l'administration chérifienne, le Makhzen, les Juifs étaient les protégés du Sultan, auquel ils payaient directement des impôts souvent très lourds. Dans les régions dissidentes, le Bled- es-Siba, les Juifs étaient les serfs d'un seigneur musulman, le Sid. Leur condition de dépendance était plus pénible dans le Bled-es-Siba que dans le Bled- el־Makhzen. Grosso modo, le Bled-es-Siba correspondait au pays berbère dont la population était essentiellement rurale.
Au xixe siècle, des communautés juives vivaient dispersées dans toutes les régions du Maroc. Des particularismes régionaux, voire locaux, accentuèrent encore la diversité du judaïsme marocain. Comme leurs concitoyens musulmans, les Juifs épousèrent avec fierté la gloire de leur ville natale. Liés par un même destin, Juifs et Musulmans avaient été expulsés d'Espagne par les souverains catholiques. Ensemble, ils s'étaient repliés en Afrique du Nord où, comme à Fès, ils contribuèrent au développement de la cité. Aujourd'hui encore, comme le Mulsulman, le Juif fassi est fier du rayonnement de Fès sur tout le Maghreb, rayonnement que lui conteste volontiers son coreligionnaire de Meknès ou de Mogador. Pour le Fassi comme pour le Meknassi, le Juif de l'Atlas est le « Chleuh » primitif, alors que pour le Juif tangerois, tous les coreligionnaires de 1'« intérieur » restent des « forasteros » .
Au cours du XIXe siècle, l'influence des puissances occidentales fut sensible dans les ports du littoral méditerranéen et atlantique, tels que Tanger ou Mogador, où les Juifs devenaient des agents importants de la pénétration européenne. Ces communautés étaient les premières à s'ouvrir aux influences de modernisation.
Dans les villes de l'intérieur du Maroc septentrional, telles que Fès ou Meknès, des communautés profondément enracinées vivaient selon des traditions marquées par l'influence espagnole, alors que les communautés les plus archaïques étaient implantées en pays berbère : dans la montagne et au sud de Marrakech.
Ainsi, le judaïsme marocain était non seulement diversifié selon les étapes de peuplement juif du Maghreb occidental, mais encore profondément marqué par la diversité géographique de l'implantation des communautés. Il faut tenir compte non seulement de la distinction entre un judaïsme autochtone, enraciné en milieu berbère et rural d'une part, et un judaïsme immigré aux xrve et XVe siècles après un passage par la presqu'île ibérique, groupé en communautés urbaines, d'autre part, mais encore de l'influence européenne sur ces communautés avant le Protectorat, influence plus sensible dans les villes du littoral que dans les communautés de l'intérieur. De ce point de vue, on peut distinguer trois zones : le Nord, les villes à l'intérieur du Maroc septentrional et enfin le Sud dont le centre est Marrakech.
Dans le processus d'occidentalisation accélérée du XXe siècle auquel ont participé toutes les communautés juives du Maroc, le chemin à parcourir par le Demnati était plus long que celui du Tangerois. Aussi, il nous semblait important de signaler, dès le point de départ de cette étude sur son évolution, la diversité du judaïsme marocain.
סיפור וקמע-תופעות בעולם הרז והנסתר-עוזיאל חזן
בשנת 1944 שמעו חברי השבט האינדיאני, קווי־צ׳אן, שבט קטן בפרובינציית בריטיש־קולומביה, על צוללת בשם ״טוטם״, שם הקרוב ללבם. הם פנו למסדר בנות האימפריה הבריטית וביקשו למסור לצוללת עמוד טוטם מיוחד בגובה 120 ס״מ. הפסלון גולף בידי אמן מאנשי השבט בשם סיימון צ׳ארלי, ונצבע בצבעי אדום, שחור, צהוב ולבן. הטוטם עוטר במוטיבים של ציפור הרעם, צמח־האש, הלוויתן הקטלן ודוב הגריזלי, סמלים המייצגים בתי־אב בקרב שבטי האינדיאנים שבחוף המערבי של אמריקה הצפונית. בהשפעה נוצרית נתלוו לכך, כפי הנראה, גם לחשים קבליים ותפילה לבורא עולם.
בשנת 1945 התקיים טכס חגיגי בבסיס הצוללות הבריטי בו נמסר הטוטם למפקד הראשון של הצוללת, קומאנדר ב. סנט ג׳ון, מפקדה הראשון של הצוללת. יחד עם הפסל זכתה הצוללת גם לברכה מיוחדת מהשבט, לפיה כל עוד ניצב הטוטם בצוללת, מובטח לה כי תמיד תגיע בשלום למחוז חפצה.
ב־25 השנים בהן שירתה טוטם בצי הוד מלכותה היא הגיעה תמיד לנמל היעד שלה ללא תקלה. באמצע שנות החמישים, בביקור הצוללת בהליפאקס שבמזרח קנדה, נעלם הטוטם מהצוללת. הנהלת המספנה שחרדה מאסון, ערכה חיפוש נרחב שהעלה חרס. היא מיהרה להזמין טוטם חדש מהשבט האינדיאני ורק בהגיעו הורשתה הצוללת לצאת לים.
בשנת 1965 נמסרה הצוללת לחיל הים הישראלי, הפסלון הוצא ממנה ושמה הוסב ל״דקר״. בהפלגתה הראשונה ב־1967, בדרכה מאנגליה לישראל, טבעה על 69 אנשי צוותה.
ידוע גם הסיפור על הקמע המפורסם, המיוחס לזקן המקובלים הירושלמי האגדי מרדכי שרעבי ז״ל, שנולד בתימן ב־1912 ונפטר בירושלים ב־1984. הרב כדורי, המקובל הירושלמי הגדול, שבדק את הקמע, קבע כי נכתב בידי אדם קדוש עבור אישה מסויימת בשם חסיבה.
מדובר בחסיבה דרעי, אלמנת המקובל מסעוד דרעי מכפר אלווידאן זנאגיה שבהרי האטלס. הבעל נודע כאיש קדוש, מרפא, כותב קמעות ובעל כוחות מיסטיים. בזכות קמע זה נרפא תינוק שהרופאים הודיעו כי אפסו סיכוייו לחיות. כן ניצלו בזכותו גם חייה של גברת ציפי ביאליק תושבת שכונת בקעה בירושלים. גברת ביאליק נפגעה בידי רכבת, כאשר דחפה עגלת תינוק. התינוק ניצל והיא נפצעה קשה. הרופאים היו ספקניים לגבי סיכוייה לחיות. היא שמעה על הקמע הקדוש ודאגה שהקמע יובא אליה לבית־החולים. הקמע הונח על חזה והיא והחלימה.
בספר חשמונאים מסופר על מקרה שבו הייתה לקמעות השפעה מזיקה דווקא. במלחמת יהודה המכבי, בקרב נגד גורגיאס, נמצאו על גופות אחדים מהחיילים כלי־ קודש אליליים, וצויין שזו הייתה הסיבה למותם. מדובר בפסילים אליליים המנוגדים לאמונה המונותיאיסטית היהודית ואין להם כל קשר לקמעות הכתובים, המכילים שמות אלוהים ומלאכיו ומילות רז ממקורות היהדות. וזו לשון הכתוב: ״ולמחרת באו אנשי יהודה למועד הדרוש לקבור את גופות הנופלים ולהביאן אל קברי האבות אצל קרוביהם. מצאו תחת המעיל של כל אחד מן החללים חפצים מקודשים לפסילים אשר ביבנה, דבר אשר התורה אוסרת על היהודים (דברים ד, כה׳־כו׳), ויהי גלוי לכל כי בגלל זאת נפלו אלה, ולכן ברכו כולם את ה׳ הצדיק מגלה הנסתרות״. (ספר חשמונאים ב יב מ)
כן שמענו, בהקשר לשריפה הגדולה בכרמל, בחודש דצמבר 2010, על מקרים בהם נשרפו דירות על תכולתן ומה שניצל היו תשמישי קדושה ומנורת חנוכה.
השימוש בקמעות רב ומגוון: הם נועדו לשמור על אדם ועל ביתו, לשומרו מפני אסונות, פגעי טבע ומוות; להגן עליו מפני כישוף, עין הרע ומחלה; לשמור על האישה ההרה, על היולדת ועל התינוק הנולד. בכוחם להרחיק רוחות רעות, לרפא דווי נפש, להשיב לב אוהב ולאחות לב שבור. להשיב אישה לחיק בעלה, לאתר אדם אובד, לסייע במו״מ ולהביא הצלחה בעסקים, לסייע במלחמה ולהביא תבוסה לאויבים. הקמע הינו התשועה, לעיתים האחרונה, למי שרפו ידיו ואפסה תקוותו, ושערי החסד ננעלו בפניו. זהו, למאמין, מפתח הקסמים לכל בקשה ומשאלת־לב.
Indépendance et liberté d'émigration : l'impossible défi-Robert Assaraf
L'affaire de Petit-Jean eut de profondes répercussions. La montée de l'insécurité et le marasme économique qui en découlait créèrent dans certaines couches de la population juive une véritable psychose du départ. Tous voulaient quitter le pays avant qu'il soit trop tard. Des dizaines de milliers de candidats à l'émigration prirent d'assaut les locaux de Kadima. Dès le mois d'août, on enregistrait 1 032 départs, 1612 en septembre, 973 en octobre, 1662 en novembre et 2214 en décembre 1954. Le mouvement ne cessa pas tout au long de l'année 1955, qui vit 25 000 départs. Les chiffres auraient été encore plus grands, si Israël n'y avait mis un frein avec sa politique de sélection des immigrants.
Devant ce véritable mouvement d'exode, la Résidence commença à s'inquiéter sérieusement du départ d'éléments considérés comme favorables au maintien de la présence française, ce qui risquait de porter encore plus atteinte au délicat équilibre intérieur entre partisans et adversaires de la France. Ce d'autant plus que l'Agence juive, par sa politique de sélection, était accusée d'écrémer le judaïsme marocain, prenant les éléments les plus sains et les mieux formés professionnellement, et laissant à la charge des communautés les malades et les cas sociaux.
La Résidence était, de surcroît, obligé de tenir compte du mécontentement du makhzen et des reproches des nationalistes devant cette vague de départs sans précédent. Elle était injustifiée à leurs yeux. Soumis à des pressions contradictoires, le résident Lacoste convoqua, le 1er avril 1955, le responsable de Kadima, Amos Arbel, pour lui signifier sans ambages qu'il fallait ralentir le rythme : « Vous envoyez trop de monde. Selon nos informations, le chiffre des départs avoisine les 2 000 par mois, et nous ne pouvons nous permettre de tels chiffres. Il vous faut revenir au quota fixé en 1949, de 600,700 au maximum, par mois. »
Parallèlement à l'action intensive des diplomates israéliens en poste à Paris, l'Agence juive décida d'envoyer à Rabat un des émissaires du Mossad les plus compétents en la matière, Yaakov Karoz. Le chef du cabinet diplomatique de la Résidence, Baudouy, démentit que la France, pour des raisons d'équilibre, voulait retenir les juifs dans son intérêt. Il affirma que la responsabilité en incombait aux seules autorités musulmanes, qui faisaient pression sur la Résidence pour arrêter les départs, officiellement pour des raisons économiques, afin d'éviter la fuite de la « matière imposable ».
Le 7 mai 1955, Yaakov Karoz fut longuement reçu par le résident général Francis Lacoste, qui expliqua à l'émissaire israélien qu'il avait décidé de baisser les rythmes des départs à 700 par mois en moyenne afin d'éviter la détérioration de la situation et de nouvelles effusions de sang. Karoz eut beau le mettre en garde contre les réactions possibles de l'opinion israélienne et des communautés juives d'Occident à une interdiction de l'émigration, Francis Lacoste se montra intraitable. Les Israéliens se résolurent à faire de nouveau pression sur Paris. Non sans un certain succès. Le rythme des départs mensuels se maintint autour de 2 000 jusqu'à la fin de 1955, pour monter à 3 000, début 1956.
Le retour du sultan Mohammed V, rétabli dans toutes ses prérogatives par Paris, et l'accession à l'indépendance, en mars 1956, du Maroc ouvrirent un nouveau chapitre de l'histoire judéo-marocaine. Lors de l'audience qu'il avait accordée, le 2 novembre 1955, à La Celle-Saint-Cloud, à Jo Ohana, président du Mouvement national marocain, le souverain avait tenu à rassurer ses sujets juifs en proclamant l'abolition de la dhimma et l'instauration d'une complète égalité entre juifs et musulmans :
Aucune distinction ni discrimination n'a jamais été faite et ne sera jamais faite entre Marocains israélites ou musulmans. Les Israélites marocains sont des citoyens de plein droit comme leurs compatriotes musulmans.
Le souverain renouvela encore plus solennellement ces mêmes assurances, en recevant le 5 novembre 1955, à Saint-Germain-en-Laye, la délégation officielle du judaïsme marocain conduite par le secrétaire général du Conseil des communautés Jacques Dahan. Dans un numéro spécial, la Voix des communautés rapporta longuement cette entrevue historique :
La délégation qui a reçu un accueil chaleureux de la part de Sa Majesté le Sultan a tenu à rappeler avec reconnaissance à son auguste souverain que sa constante sollicitude et la bienveillance dont il a fait preuve, dans les circonstances les plus deliates, a l'égard de ses sujets israélites, avaient laissé un souvenir impérissable qu'aucun bouleversement ne pouvait atteindre. Les manifestations de joie spontanées qui se sont produites dans toutes les communautés du Maroc à l'annonce du retour de Sa Majesté le Sultan en sont la meilleure preuve. La délégation a tenu à renouveler à Sa Majesté le Sultan Sidi Mohammed ben Youssef l'expression de son loyalisme et de son attachement, et à lui faire part de son désir d'aborder avec ardeur et avec foi sous Son égide les tâches nationales qui l'attendent. Elle a exprimé sa joie à Sa Majesté le Sultan de ce qu'Elle ait dès à présent manifesté Sa ferme volonté d'instaurer au Maroc un régime démocratique moderne.
Sa Majesté, visiblement émue, déclara dans sa réponse qu'il était inutile qu 'Elle rappelât ses sentiments personnels à l'égard de Ses sujets israelites pendant la période des persécutions nazies. Elle exprima Sa satisfaction de l 'attachement que les Israelites ont témoigné aussi bien à Sa dynastie qu 'à Sa personne.
Sa Majesté a affirmé que le Maroc entrait dans une ère nouvelle où « tous Ses sujets, sans distinction aucune, auront des droits absolument égaux ». Elle confirmait l'intention déjà exprimée publiquement par des personnalités marocaines d'associer les Israelites marocains à la vie nationale : « Vous vivrez dans l'égalité la plus absolue et dans la liberté ! »
יהודי מרוקו בארץ ובעולם-רוברט אסרף
לנוכח שרשרת המאורעות הזאת, מנהיגי התנועה הציונית המרוקנית החליטו על הפסקת הפעילות הרשמית, ושמרו על איפוק זהיר, אף כי הרזידאנס הציבה, באופן דיסקרטי, הגנה על הרבעים היהודיים בערים המרכזיות.
הסולטן מוחמד החמישי, שחשש מפני תוצאות מזיקות ללאומיות המרוקנית, העלולות לנבוע מהתפרצות של מהומות נגד היהודים, טרח להבדיל בבירור בין האירועים במזרח התיכון לבין המצב הייחודי של היהודים המרוקנים. בעת קבלת־פנים שנערכה לחברים החדשים, המרוקנים, שאך זה נבחרו ללשכות המסחר והתעשייה, המלך שב ואמר בתוקף, שהוא "אינו מפלה בין נתיניו היהודים לאלו המוסלמים, המגלים אותה מידה של נאמנות.״ הוא פנה אל הנבחרים היהודיים והזמין אותם באופן פומבי ״ללכת בדרכי אבותיכם, לעבוד יד ביד עם אחיכם המוסלמים.״
המפלגה הלאומנית המרוקנית החשובה ביותר, ״איסתיקלאל״, הפיצה קול קורא, אשר בו הוקיעה ״נגד הללו אשר יש להם אינטרסים לקומם אלו נגד אלו את המוסלמים ואת היהודים המרוקנים.״ והוסיפה: ״מטרתנו מכוונת אך ורק למאבק נגד הציונות, ואין בלבנו דבר וחצי דבר נגד בני-ארצנו היהודים, אשר הם בעלי אזרחות מרוקנית ממש כמונו, וככאלה, נתונים למרותו של הסולטן.״
מתינותה של ״איסתיקלאל״ לא הייתה נחלתה של יריבתה העיקרית, ״המפלגה הדמוקרטית לעצמאות״, שביטאונה, ״אראי אל עם״ קרא, ב-12 לינואר 1948, להטיל חרם על בתי-המסחר היהודיים:
"דע לך, מרוקני אציל, שכאשר אתה נותן דירהאם אחד לציוני, אתה הורס בית ערבי אחד, ומממן את המדינה הציונית הבוגדת! אין לך צורך בשירותי הציונים. אל תקנה את התרופות שלך בבית-מרקהת ציוני, אל תלך לטיפול אצל רופא ציוני, אל תפקיד את הבד שלך בידי חייט ציוני, אל תסתפר אצל ספר ציוני, ואל הצטלם אצל צלם ציוני, אל תעלה על אוטובוס ציוני, אל תעסיק ציוני, וזכור תמיד, שכל יהודי תומך בציון.״
ההכרזה על מדינת ישראל העצמאית ב-14 במאי 1948, שילהבה את הרוחות, כפי שציין דוח של המודיעין הכללי הצרפתי: ״המלחמה בפלסטינה עומדת במרכז כל השיחות בקרב האנשים, בבתים, בבתי-הקפה, ברחובות, בחנויות. הנשים מדברות על סבלה של פלסטינה, הילדים תלמידי בתי־הספר מעלים על נס את גבורתם של הלוחמים הערבים. בכל תפילה במסגדים אומרים את התחינה להגנה על פלסטינה.״
הרשויות הצרפתיות נקטו מספר צעדים מונעים, ובייחוד אסרו על עליות- לרגל מסורתיות של יהודים, כמו למשל עלייה לרגל לאסז׳נד, ליד אואזאן. הסולטן, מודע לסכנה שבפריצת מהומות, השתמש בסמכותו הרוחנית ב-23 במאי 1948, בנושאו את דברו לאומה בשידור רדיו:
"בתוקף השליחות שאללה הכל-יכול הפקיד בידינו, להשגיח על האינטרסים שלכם, אנו מפנים אליכם את המסר הזה, כדי שתכבדו את החוקים ותצייתו להם. מזה ימים אחדים מתנהלת בפלסטין מלחמה, מאחר שהערבים נואשו מלשכנע את הציונים לוותר על הרעיון להשתלט על הארץ הזאת, ולגרש ממנה את תושביה. מדינות הליגה הערבית מצאו לנכון משום כך, לפלוש לטריטוריה של פלסטין הקדושה, כדי להגן על תושביה, ולסלק ממנה את התוקפנות הבלתי-מוצדקת של הציונות. אשר לנו, אנו מצהירים בזאת על שותפות מלאה בלב ובמחשבה עם השליטים הערבים ועם ראשי ממשלותיהם, כפי שכבר הודענו להם. אנו מסכימים לגמרי עם התנאים שבהצהרתם, כלומר, שהערבים אינם פונים נגד היהודים בכלל, ואינם רואים בהם אויבים, אלא שמטרתם היחידה היא להגן על ה׳קיבלה׳ הראשונה של האיסלם, ולהשיב על כנם את השלום והצדק בארץ הקודש, תוך שימור מעמדם של היהודים, אשר הוענק להם מאז ראשית הכיבוש המוסלמי.
אי לכך אנו מצווים על נתינינו המוסלמים, שלא להניח ליוזמות של היהודים נגד אחיהם הערבים בפלסטין להסית אותם, ולא לבצע שום מעשה העלול להפריע לסדר ולביטחון הציבוריים. עליהם לדעת, שהיהודים המרוקנים שיושבים מזה מאות שנים בארץ זו אשר גוננה עליהם, ובה ידעו את היחס הטוב ביותר, הפגינו את מסירותם לכס המרוקני במלואה, שלא כמו היהודים העקורים ממולדתם אשר התקבצו מכל רחבי העולם בפלסטין, במטרה להשתלט עליה באופן שרירותי ובלתי-צודק. כמו כן, אנו מצווים על נתינינו היהודים, שלא ישכחו, שהם מרוקנים החיים תחת חסותנו, וכי מצאו בנו, בהזדמנויות שונות, את המגן הטוב ביותר לאינטרסים ולזכויות שלהם. לכן עליהם להימנע מכל פעולה שעלולה לתמוך בתוקפנות הציונית, או להביע סולידאריות עמה; מאחר שאם יעשו זאת, יפגעו בזכויותיהם הייחודיות כמו גם בלאומיות המרוקנית.
אנו סמוכים ובטוחים שכולכם המרוקנים, ללא יוצא מן הכלל, תיענו לקריאתנו, ותעשו מה שאנו מצפים מכם, כדי שהסדר הציבורי יישמר ויכובד במולדת היקרה הזאת. ייתן אלוהים שנגשים את יעדינו ואת אלו שלכם: הוא האדון הטוב ביותר ומשענתנו הטובה ביותר.״
הכרזתו של הסולטן נקראה בכל המיסגדים ובכל בתי-הכנסת במרוקו. היא פורסמה בעתונות ושודרה פעמים אחדות מעל גלי הרדיו הלאומי. קריאה זו לשמירה על השקט הייתה מבורכת, אך הייתה בה גם בעיה. רבים ראו בשלווה המובטחת ליהודים דבר שבהתנייה: אם ינהגו באופן אחר, היהודים ״יפגעו בזכויותיהם הייחודיות ובלאומיות המרוקנית.״
אולם ראשי הקהילות, גם אם עשו הכול כדי שאחיהם לדת ישמרו על הנייטראליות והזהירות, ויימנעו מהפגנת סולידאריות עם אחיהם בפלסטינה, לא היו ערוכים לעצור את תנועת העלייה.
זו שבה להתקיים בקנה-מידה גדול. המועמדים לנסיעה עברו בחשאי את הגבול לאלג׳יריה, משם הובלו למארסיי. במרוקו, אוז׳דה הפכה ל״דלת הסובבת״ של התנועה הזו. תוך שבוע, בין 31 במאי ל־7 ביוני 1948, המשטרה עצרה 77 איש שחצו את הגבול באופן בלתי-חוקי. משטרת הגבולות, שלא יכלה לטפל במספר כה גדול, שילחה אותם לערי המוצא שלהם. הפעילים הצעירים של ״איסתיקלאל המקומית״ ארגנו סיורים, אשר עצרו את הנוסעים היהודים החשודים שירדו מהרכבת, ומסרו אותם לידי הרשויות. תקריות אלו יצרו בסופו של דבר אווירה של מתח עז בעיר.
Les Juifs d'Iran-Tombes de Esther et Mordekhaï
LES JUIFS D' IRAN.
LES JUIFS D’IRAN
À l’heure où les Juifs du monde entier s’apprêtent à célébrer Pourim, il n’est pas inutile de ra ppeler que c’est en Perse , c’est à dire en Iran , que se passe cette merveilleuse histoire du sau vetage du peuple juif par la reine Est her. On pense généralement que la reine Est her et son cousin-certains disent son oncle- Mardochée sont enterrés quelque part en Iran , pro bablement à Hamadan. Tout comme les prophètes Daniel et Ezra . C’est le roi perse Cyrus II le Gran d qui, en conquérant Babylone en 538 avant J.C., permit au x Juifs qui le désiraient de retourner en Terre Sainte pour rebâtir le Temple détruit de Jérusalem . Ceux des Juifs qui préférèrent alors demeurer en Perse constitu èrent la matri ce de ce qui allait devenir la communauté juive iranienne .
La communauté juive d’Iran est donc l’une des plus anciennes du monde, implantée là depuis quelque 2700 ans. Au fil des ans et en fonction des dynasties au pouvoir, elle a connu des fortunes diverses, passant de la plus entière liberté à des situations plus délicates pour aboutir, de nos jours, au pays des ayatollahs, à une véritable tourmente.
C’est en 642, lorsque la Perse, dont la religion était jusqu’ici le zoroastrisme, est conquise par les Arabes, que les ennuis commencent pour les Juifs d’Iran. L’islam remplace le culte de Zoroastre et le statut de la dhimma est imposé aux Juifs. Une légère embellie se dessine avec la conquête du pays par les Mongols, plus tolérants à l’égard des minorités, au XIII ème siècle. Le khan Argun favorise les Juifs et nomme l’un d’eux au poste de vizir. Il est hélas assassiné en 1291. Dès lors, pillages, exactions et destructions de synagogues se multiplient. Plus tard, vers 1550, sous la dynastie des Safavides, le chiisme devient religion d’État et les discriminations contre les Juifs considérés comme impurs se succèdent. Le 8 octobre 1656 marque une date noire pour les Juifs. Une veille de chabbat, ils sont chassés de la capitale, Ispahan, et 100 000 d’entre eux sont forcés de se convertir à l’islam. Il faudra attendre le règne de Nadir Shah (1736-1747) qui abolira le chiisme comme religion d’État pour voir apparaître une lueur d’espoir dans une communauté juive en voie d’extinction.
Tombes de Esther et Mordekhaï
Autre épisode tragique de conversion forcée. Il y a un siècle et demi, en 1839, tous les Juifs de la ville de Meched furent forcés d’adopter l’islam. Il s’y trouve toujours une communauté de « marranes » appelés les « Jedid al Islam ». Sous l’Empire perse, les Juifs occupèrent en Iran des postes importants y compris dans le domaine militaire.
En 1909, les Juifs obtiennent, à travers la nouvelle constitution, l’égalité complète avec les autres citoyens. Mais c’est avec la chute de la dynastie des Qadjars en 1925 et l’avènement des Pahlavi, que les Juifs d’Iran connaîtront leur ère d’or. La fin des Pahlavi et du dernier shah, Mohamed Reza, en 1980, renversé par les partisans de l’ayatollah Khomeïni marquera le début de la lente dégradation du judaïsme millénaire de Perse. L’un des premiers actes politiques de la République islamique sera d’ailleurs la rupture des relations diplomatiques avec Israël. En 1978, il y avait près de cent mille Juifs en Iran. Plus de 60 000 d’entre eux ont quitté le pays en l’espace de 30 ans. Beaucoup ont rejoint Israël et les États-Unis et, pour certains, la France.
Dès le lendemain de la « Révolution Islamique » en 1979, nombreux ont été les Juifs à être arrêtés, emprisonnés et souvent, hélas, exécutés.
En 1999, une sombre affaire d’espionnage au profit d’Israël a conduit à l’arrestation de treize membres de la communauté juive de Chiraz, entraînant une campagne internationale de protestation.
d’Israël et du monde juif qui s’est emparée de Mahmoud Ahmadinejad, la communauté juive la plus importante du monde musulman se trouve en Iran : 35 000 âmes réparties entre Téhéran (20000), Chiraz (6000) Ispahan (4000), Kermanchah (2000) et Abadan (500). La constitution adoptée en 1979 reconnaît le judaïsme comme minorité religieuse au même titre que les Chrétiens et les Zoroastriens. Leur culte est libre et les institutions aidées financièrement par l’État. La communauté juive dispose de lieux de culte dont les synagogues Abri Shami et Youssefabad de Téhéran ou la synagogue de Mollah Nissan dans l’ancien ghetto juif de Jahanbaré, d’écoles dont les professeurs doivent obligatoirement être musulmans, de bibliothèques et d’hôpitaux. Mieux, les Juifs, bien qu’il leur soit interdit d’être juges, avocats, hauts fonctionnaires ou militaires, sont néanmoins représentés au Parlement, le Majlis, par un député. Après Manoucher Eliassi, médecin et Moris Motamed, ingénieur topographe, qui, en 2005, avait vigoureusement protesté contre des émissions télévisées qui raillaient les Juifs, c’est aujourd’hui Siamak Morsadegh qui représente les Juifs. Ce chirurgien d’une cinquantaine d’années ne se prive pas de critiquer Israël où vivent aujourd’hui, soulignonsle, 250 000 Juifs d’origine persane, et le sionisme. Entre peur et résignation avec, pour certains, l’espoir d’un avenir meilleur, les Juifs d’Iran vivent en 2012 dans l’angoisse.
Jean-Pierre Allali
האנוסים-ירמיהו יובל-הקונבֶרסום הראשונים
מטוטלת הוויזיגותים
הקלה ארעית – אם שמונה עשורים יכולים להיחשב לפרק זמן ״ארעי״ – באה על יהודי איבריה מידי מי שלימים היו לאויביהם הגרועים ביותר.
בשנת 416 נפלה ספרד בידי הוויזיגותים, עם גרמאני לוחם שאימץ לו את הנצרות האריאנית. האריאנים(על שם התאולוג אריוס איש אלכסנדריה, מייסד התנועה) דחו את דוקטרינת השילוש של הקתולים, ולכן הוקיעה רומא את האריאניות בתור מינות. בארצות שאליהן פלשו שמרו הוויזיגותים על ייחודם. בספרד שמרו הכובשים במשך שלושה דורות על חוקיהם הגרמאניים, על לבושם ועל מנהגיהם, וכדי לאזן במקצת את השפעת האוכלוסייה המקומית הקתולית הגנו על מעמדם המשפטי של היהודים. בקובץ החוקים של המלך אלאריך (Alaric) השני משנת 506 עדיין היו היהודים מוגבלים, אבל זכו ליחס של ״ליברליות מפליאה״, לדברי היסטוריון אחד של ספרד הוויזיגותית.
ואולם בשנת 589 אירע שינוי קיצוני: המלך רֶקארֶד(Recared) ביטל את האריאניות והעלה את ספרד הוויזיגותית על הדרך שהפכה אותה למדינה קתולית לוחמנית, שמבקשת להשיג את לכידותה באמצעות אחידות דתית. המעבר לנצרות קתולית ציין את קץ נדודיהם של הוויזיגותים, את סופו של מסע המלחמה והשוד שלהם ברחבי אירופה, מסקנדינביה ועד איבריה. ספרד הייתה סוף המסע, לא רק קצה אירופה אלא גם קצה העולם. מכאן לא היה עוד לאן ללכת אלא פנימה.
משהבשילה ההכרה הזאת בדעתם (ב־589) היו הוויזיגותים מוכנים להיטמע בתרבות ובדת הרומית המקומית. עם ביטול הדת האריאנית בטלה גם המערכת המשפטית הכפולה והנפרדת לגותים ולרומים. בסופו של דבר ויתרו הכובשים גם על לבושם הגותי, על לשונם, מנהגי הקבורה שלהם, צורות האמנות שלהם, ואפילו על העיטורים האופייניים שעל חגורותיהם.
הייתה בכך הקרבה גדולה מצד הגותים. קשייה יכולים להסביר את הלהט שבו החלו לרדוף את היהודים. הם תבעו מכל האחרים, ובכלל זה היהודים, אותה מידה של שינוי והקרבה, וספרד הוויזיגותית הייתה למדינה קתולית לוחמנית שיצרה תערובת משונה של פוליטיקה ודת שלא נודעה עד אז במערב הנוצרי. מועצת הבישופים והסינודים המחוזיים היו למוסד של המדינה, בניסיון לגבש אומה מלוכדת. האחדות הפוליטית, כך גרסו עתה השליטים הוויזיגותים, תושג בעזרת האחידות הקתולית ותיכפה באמצעות כוח מרכזי של המדינה.
היהודים היו הקורבנות הזמינים ביותר למרצם הקתולי המחודש של הוויזיגותים. רֶקארֶד, סיזֶבּוּט (Sisebut), סיזֶנאנט (Sisenant), כינטילה Chintila), רֶקֶסווינְת((RECCESWINTH ומבה(Wamba), אֶגיקה (Egika ) ורודֶריך
(RODERIC) – כל אלה היו מלכים ויזיגותים שהכריזו, זה אחר זה, מלחמה על קיומם של היהודים בארצם. הפרטים הקודרים חוזרים עד זרא; הם מופיעים ברשומות בכמה צווים, חוקים, הצהרות והחלטות נגד היהודים, המשתרעים על פני יותר ממאה שנה(694-589). במסמכים מלכותיים רשמיים כונו עתה היהודים ״מגפה״ ו״צרעת״. האמצעים שננקטו נגדם מקצתם חמורים יותר ומקצתם חמורים פחות, אבל כולם היו קשים על הנייר יותר מבמציאות. שוחד, ממשל לא יעיל, אינטרסים מסחריים מורכבים, כל אלה – כרגיל בימי הביניים – היו בעלי בריתם הטבעיים של היהודים. מפעם לפעם הייתה המטוטלת נעה לאחור ולזמן מה הייתה משתררת הפוגה, כששליט בעל גישה חילונית יותר היה עולה על כס המלוכה-כגון סווינתילה(SWINTHILA)בשנות העשרים של המאה השביעית או כינדַסווינת(CHINDASWINTH) בשנות הארבעים – אבל המגמה הכללית בישרה רעות.
הקונבֶרסום הראשונים
קבוצת חוקים אחת סיכנה את מעמדם הכלכלי של היהודים: נאסר עליהם להחזיק בעבדים נוצרים או לשכור עובדים נוצרים. אם שכנע אדון יהודי את עבדו להתגייר או להימול, כדי לשמור על מצבת עובדיו, היה צפוי לעונש מוות ולהפקעת רכושו: אבל אם המיר בנו של היהודי המת את דתו לקתוליות (ובכך, יש להוסיף, ביטל את קורבן אביו) הותר לו לשוב ולקבל חלק מירושתו ומעבדיו. זה היה צו גס שחיבר יחד את המקל ואת הגזר המר, ובכל זאת הניב תוצאות דלות בלבד. בשנת 613 החליט אפוא המלך סיזבוט לפתור אחת ולתמיד את שאלת היהודים בארצו והורה לכולם להיעשות קתולים או לעזוב את תחום מלכותו.
המלך סיזבוט לא ידע שהוא מציב בכך תקדים היסטורי, ואף לא היו לו האמצעים הדרושים לאכוף את הצו הגורף. וכך אירע שבמקום לפתור את הבעיה יצר המלך בעיה חדשה. בתקופת מלכותו עולים הקונברסום conversos), מומרים בכפייה) היהודים על בימת ההיסטוריה של ספרד בפעם הראשונה בתור קבוצה.
עשרים שנה לאחר מכן בוטל הצו של סיזבוט, אבל עכשיו כבר התקיימה לצד היהודים הגלויים קבוצה חדשה – נוצרים שהלכו למיסה, אבל הוסיפו לקיים את מצוות היהדות בבתיהם, למדו תלמוד ונמנעו מאכילת בשר חזיר ומאכלים לא כשרים אחרים.
איך ראוי לנהוג בהם? חלף זמן מה ונדרשו כמה כינוסים של מועצות בישופים עד שהתגבשה דוקטרינה. ביסודה עומדת הפרדה חדה בין יהודים רגילים ובין יהודים שהוטבלו לנצרות. היהודים הרגילים הם אמנם אויביו של ישו, אבל אינם חייבים לשמור לו אמונים ומותר להם לקיים את פולחנם בדלת אמותיהם, ובלבד שלא יתבלטו. יהודים מוטבלים, לעומת זה, הם נוצרים לכל דבר, וכשהם מקיימים את יהדותם בסתר הם נעשים מורדים ועריקים, מחללים את סקרמנט הטבילה, ומרמים לא את מלכם בלבד אלא אף את ישו בכבודו ובעצמו.
ההתנצרות היא אפוא מלכודת טרגית, דרך חד־סטרית שאין ממנה חזרה. ברקעה עמדה הפרשנות המחמירה של הקתוליות, שראתה בסקרמנטים כוחות מטפיזיים אובייקטיביים שאינם תלויים ברגשותיו ובכוונותיו של היחיד. מכאן שהטבילה מחייבת ואין להשיבה, גם אם נעשתה בניגוד לרצונו של המוטבל.
בפנייה פתטית אל המלך רֶקֶסווינת הודו היהודים הנוצרים שאכן זמן רב לא הצליחו להאמין בישו ובשילוש הקדוש, אבל מעתה ואילך הם מבטיחים לקבל את המושיע בטוהר וביושר לבב. הם נשבעים לנתק את כל קשריהם עם ״היהודים הלא־מוטבלים״, לחגוג את החגים הקתוליים בלב שלם ולא לקיים עוד לעולם את מצוות השבת וחג הפסח. הם אף מתחייבים לאכול מאכלים לא כשרים, אבל מבקשים מן המלך להבין לנפשם אם בגלל רתיעה טבעית אין ביכולתם לאכול דבר אחד – בשר חזיר. כדי להוכיח את כנותם הם מבטיחים בהכנעה לאכול כל דבר אחר שבושל באותו הסיר עם החזיר.
המסמך המאלף הזה, מלאכת מחשבת של השפלה עצמית, זורע אור על הצביעות וכפל הפנים שנכפו על המומרים היהודים. בשל הסתירות והתחפושות שבמכתב הזה הוא נשמע בריטואל פוליטי, משחק של מחוות ריקות. איך יכול אדם להבטיח בכנות לשנות את אמונתו הפנימית?(ועד כמה טבעית היא הרתיעה שכל היהודים סובלים ממנה, אבל הנוצרים אינם מכירים אותה כלל?) דומה שהמומרים לא התכוונו באמת ובתמים ששבועתם תתקבל ברצינות, אלא רק, אולי, בתור הצהרה של כניעות פוליטית.
כבאראת עלא כואננא בארץ ובגולה-23-12-1950
פארץ ישראל כאיין ליום 140 פוצטא, ופתל אביב בוחדהא כאיין 13 לאלף דיטיליפונאת. ופהאד לעאם די דאז אתציפדו מן ישראל מיליון ושבע מיא דתיליגראם, וליום 38 דלגנוס כא יקדרו יהדרו פטיליפון מעא ישראל, ופחאל די ישראל כא תעמל זהדהא באס תכתתר לגנוס די יביעו ויסריו מעאהא, ותהדר מעאהום פטיליפון. האידאק ננית לגנוס מזמועין כא יעמלו זהדהום באס יקארבו גנסנא. ומצא חן ושכל טוב בעיני אלהים ואדם ( משלי ג).
في ارتس اسراءيل كاين اليوم 140فوصطا وفتل بيب بوحده كاين 13 الف دتيليغرام٠وفهاد العام دي داز اتصيفدو من اسراءيل مليهن وسبع ميه دتيليغرام،واليوم 38 دلغنوص كايقدرو يهدرو فتلفون معا اسراءيل، وفحال ديي اسراءيل كايتعمل زهدها باس الغنوص دي يبيعو ويسري معاها وتهدر معاهوم فتيليفون هايداك انيت الغنوص كا يعملو زدهوم باس يقربو غناصنا.
בארץ ישראל יש כיום 140 בתי דואר, ובתל אביב בלבד יש כ-13 אלף טלפונים. בשנה שעברה נשלחו מישראל מיליון ושבע מאות מבקרים, וכיום 38 מדינות יכולות ליצור קשר טלפוני עם ישראל. כמו כן ישראל עושה מאמצים לגייס עוד ארצות לסחר הדדי אתה, ותוכל לדבר אתן בטלפון. וכן הארצות כולן עושות מאמץ להיות בקשר עם עמנו….ומצא חן ושכל טוב בעיני אלוהים ואדם ( משלי ג)
מילים כמו פוצטא טלפון תיליגראם, מקורן בשפה הצרפתית שהייתה ידועה לחלק נכבד מיהודי מרוקו, ולא רק עקב הפרוטקטוראט , גם לפני כן יהודים רבים שלטו בשפות מגוונות, דבר שהקנה להם מעמד מיוחד אצל הסולטאנים השונים לאורך השנים.
Une production originale de l’artisanat de Fès : les carreaux de faïence émaillée
Une production originale de l’artisanat de Fès : les carreaux de faïence émaillée.

Il s’agit d’une conférence d’Henri Bressolette, prononcée en 1976 devant le Comité archéologique de Lezoux et dont le texte m’a été donné par sa famille. Je l’en remercie. J’ai déjà publié ce texte le 6 avril 2013 sur le site des « Anciens du Maroc », article accessible uniquement pour les membres inscrits (http://anciensdumaroc.forumactif.org/). Ce texte a été repris, en partie, dans le livre « À la découverte de Fès », publié en 2016 à l’Harmattan par les enfants d’Henri Bressolette à partir de textes laissés par leur père.
(Henri Bressolette est arrivé à Fès en 1932, pour enseigner l’anglais et le latin aux élèves du collège Moulay Idriss. Il fut pendant plus de vingt ans secrétaire-général des « Amis de Fès », association pour laquelle il donna de nombreuses conférences toujours très appréciées).
La technique des carreaux de faïence émaillée (zelliges, en arabe) avait été importée du Moyen-Orient en Espagne. Cette industrie florissait en Andalousie depuis de nombreuses années, quand, à la fin du XIIIème siècle de notre ère, les souverains mérinides la découvrirent au cours de leurs expéditions de soutien au royaume arabe de Grenade menacé par la Reconquista. Émerveillés par les revêtements intérieurs de l’Alhambra, avec leur décor polychrome aux reflets métallisés, ils voulurent doter de ces splendeurs la nouvelle ville (Fès-Jdid) qu’ils édifiaient en amont de l’antique cité de Moulay Idriss (Fès el Bali). C’est ainsi que les zelliges furent introduits à Fès au début du XIVème siècle, pour y connaître un engouement qui ne s’est pas démenti depuis sept cents ans.
Les circonstances étaient particulièrement favorables au développement de cette technique, nouvelle pour le Maroc. À cette date, Fès, noyau du royaume idrisside aux IXème et Xème siècles, puis détrônée au profit de Marrakech du XIème au XIIIème siècles par les Almoravides et les Almohades, était redevenue sous les princes mérinides la capitale du royaume maghrébin ; aussi fut-elle prise d’une frénésie de construction. À côté du palais royal à Fès-Jdid, les hauts dignitaires se faisaient construire de riches demeures ; mosquées, oratoires et médersas (médersa: cité universitaire pour étudiants en science religieuse, pourvue d’une salle de prières) sortaient de terre dans les deux villes pour témoigner de la piété des nouveaux souverains qui ne s’étaient imposés que par leur force militaire ; vieilles et neuves, les maisons privées des bourgeois fassis se revêtirent à l’envi de ces zelliges, si bien adaptés au climat et aux habitudes de vie. Bref, les deux villes, l’ancienne aussi bien que la nouvelle, s’habillèrent de neuf et tapissèrent leurs murs de ces riches coloris, immortalisés par le feu contre la morsure du temps.
Les fabricants de zelliges (Zellaidjiya) s’installèrent au sud-est de la médina, dans le quartier Ferharin, déjà réservé aux potiers, à côté de leurs confrères en céramique, les Harracha (poterie de l’argile blanche) et les Thollaya (faïence polychrome). Récemment, tous ont été recasés à la sortie Est de la ville, en bordure de la route de Taza, sur un emplacement libre d’habitations, où la fumée de leurs fours ne risque pas de gêner le voisinage.
Leur installation ne s’est guère modernisée pour autant : la seule concession au progrès a été la couverture en tôle ondulée pour certains hangars. Mais le reste, dans l’ensemble, est resté rudimentaire. Elle comprend essentiellement :
1- Dans un enclos rectangulaire fermé par de hauts murs, une vaste cour plane, de terre battue, utilisée comme aire de séchage pour les carreaux.
2- Dans un angle, à côté d’un énorme tas de mottes gris-bleu, la fosse à argile, dans son creux recouvert d’eau jaunâtre.
3- Dans un autre angle, le four, coiffé de son capuchon de doum (feuilles de palmier nain), en train de sécher.
4- Tout a côté du four, des bâtisses couvertes en terrasse pour le stockage du combustible : meules de doum et d’herbes sèches, et, étalée, une substance noirâtre et visqueuse, des grignons d’olives, résidus des noyaux après extraction de l’huile ; sous-produit des huileries modernes, ils servent à chauffer les fours, le peu de matière grasse qu’ils retiennent encore en dépit des solvants permettant d’augmenter à volonté l’intensité de la flamme.
5- Des hangars très aérés, ouverts sur un côté, couverts de tôle, pour le séchage à l’ombre, avant cuisson, des carreaux empilés et le stockage des produits finis, en attendant la vente.
La matière première est l’argile bleutée, de couleur gris-sombre, tirée des parties les plus basses de la carrière ouverte au pied de la colline de Dar Mahrès, à une distance d’environ quatre kilomètres. Elle était jadis transportée par des chapelets de petits ânes aux flancs bossués par les couffes jumelles débordantes de terre brute. Un ânier conduisait une file de quatre à six ânons et faisait six voyages dans la journée. Ces processions trottinantes sont aujourd’hui remplacées par des camions, qui véhiculent en un seul chargement la provision d’argile pour toute une semaine. Si le pittoresque y a perdu, le rendement et l’économie ont gagné au change.
Une fois amenée à pied d’œuvre, l’argile est d’abord concassée grossièrement a la pioche, puis elle est déversée dans la fosse pour la détrempe par l’eau. Par intervalles, un ouvrier la foule aux pieds, puis la laisse reposer. Quand elle est suffisamment imprégnée d’eau, on la sort de la fosse et on la met à égoutter sur le bord une quinzaine d’heures. À la différence de l’argile utilisée pour les poteries, on ne laisse pas « pourrir » celle-ci pendant plusieurs jours : on l’utilise aussitôt. Après qu’elle a été triturée et pétrie, uniquement à la main et aux pieds, dès qu’elle se présente suffisamment homogène, on en dépose une charge sur un plateau de bois que l’on transporte à l’emplacement choisi pour le moulage et le séchage au soleil.
Cet emplacement a été soigneusement balayé et saupoudré de cendre pour faciliter le décollage des carreaux frais. L’ouvrier mouleur s’installe sur une natte, les jambes repliées sous les genoux. Le moule dont il dispose est tout simple : c’est un cadre de planchettes rectangulaire, partagé en deux dans le sens de la largeur par une traverse de bois qui se prolonge hors du cadre, d’un seul côté, pour servir de manche. Il remplit d’argile molle les deux cases carrées, de 13 cm de côté, sur une épaisseur de 15 mm, puis, par le manche qui dépasse, il soulève le moule et le pose à la suite. Une fois démoulés, les carreaux sont laissés sur place pour le séchage au soleil. Au fur et a mesure que le travail avance, l’ouvrier se déplace avec le plateau d’argile et, peu à peu, la cour se recouvre de ces carrés gris-bleu, exposés à l’ardeur du soleil. Si d’aventure un orage survient à l’improviste, les carreaux sont gâtés par les gouttes, et tout est à recommencer. C’est pourquoi, en prévision des pluies hivernales, on prépare, pendant la belle saison, une provision de carreaux à faire cuire en hiver.
Après séchage dans la cour, les carreaux sont transportés dans un hangar, fermé de trois côtés seulement, et empilés pour éviter la déformation pendant le séchage à l’ombre. Au moment voulu intervient le découpage des carreaux frais, qu’il ne faut pas confondre avec la taille des zelliges cuits. Installé a côté des piles, l’ouvrier place le carré d’argile encore tendre sur un plateau de bois, posé à même le sol, mais stable ; il l’écrase de quelques coups d’un maillet plat de façon à égaliser la face supérieure et à la rendre bien lisse ; puis il place dessus la mesure étalon en bois et, à l’aide d’un couteau, il tranche l’excès d’argile. Pour cette opération il a soin de tenir sa lame obliquement, de façon à former un tronc de pyramide dont la base est plus large que le sommet : ainsi protégés, les bords de la face supérieure ne risqueront pas, après cuisson, de s’écailler sous les chocs. (Pour les briquettes de sol, à l’inverse, c’est la face inférieure qui est la plus étroite, pour permettre le scellement dans le mortier et assurer une jointure parfaite des faces supérieures). Les carreaux sortent des mains de l’ouvrier avec leurs dimensions définitives: 11 cm 5 de coté pour 13 mm d’épaisseur. On les étale de nouveau au soleil, puis on les rentre encore dans le hangar pour parfaire le séchage en attendant la cuisson.
Comme pour toutes les pièces émaillées, la cuisson se fait en deux fois : la première durcit l’argile crue ; la seconde glace par émaillage le carreau déjà cuit. Mais, crus ou cuits, les carreaux se retrouvent ensemble dans le même four, placés seulement à des endroits différents dans la chambre de cuisson.
Les fours affectent la forme d’une calotte ovoïde de quatre métres de haut sur deux mètres de diamètre. Construits à l’extérieur, en briques recouvertes d’un manteau de terre d’un à deux mètres d’épaisseur, afin d’éviter un refroidissement trop brusque, ils s’enfoncent d’un mètre dans le sol. Ils sont pourvus, au sommet, d’un trou pour l’évacuation de la fumée et, au ras du sol, d’une ouverture pour la chauffe : entrée et sortie peuvent être obturées, l’une, hermétiquement, par une dalle de terre cuite, l’autre, avec de gros débris de poterie qui laissent un passage à l’air.
À l’intérieur, le four est divisé en chambre de chauffe, sur le devant, et, à l’arrière, en chambre de cuisson, partagée elle-même en deux par une cloison voûtée à claire-voie en terre réfractaire. Le remplissage du four se fait de l’intérieur d’abord, puis par en haut, mais toujours à partir des parois et en revenant vers le centre. Les carreaux de première cuisson, placés verticalement sur la tranche, sont disposés en alignements de chevrons le long des parois, le centre de la chambre, où l’air est le plus chaud, est réservé aux carreaux de deuxième cuisson : placés verticalement aussi, ils sont accolés deux à deux par leur grande base, de façon que les surfaces à vitrifier soient seules exposées à l’air chaud.
Quand le four est plein, on l’allume par en bas, en jetant un fagot enflammé par l’ouverture ; on alimente le feu d’abord avec du doum (palmier nain) encore un peu vert, puis progressivement avec du demi-sec et enfin du très sec. Pour intensifier la chaleur, le préposé à la chauffe, debout près de la bouche du foyer, égrène à la main une poignée de grignons, en alternant, suivant les besoins, avec l’enfournage du doum et autres herbes sèches (chardons, tiges de carottes sauvages, bâtons creux de fenouil) apportées des champs par de vieilles femmes. Quand les pièces ont été portées au rouge blanc, on arrête la chauffe ; on ferme alors soigneusement l’entrée du foyer pour éviter qu’un coup de froid ne tende les carreaux. On attend trois ou quatre jours avant de décharger le four.
Les pièces sorties du four sont alors triées : on élimine celles de la première cuisson qui ont subi une déformation ; pour les carreaux émaillés, on ne considère que les défauts de la glaçure. Ceux dont l’émail présente un beau poli, bien lisse, constituent le premier choix ; les autres, dont l’émaillage est moins réussi, entrent dans la catégorie inférieure et se vendent, bien entendu, meilleur marché.
L’émaillage s’effectue par simple trempage, sans recours au pinceau. Le liquide préparé a été versé dans une grande terrine assez profonde. L’ouvrier s’assoit à même le sol, les jambes allongées de part et d’autre du vase. De temps en temps, il remue le mélange avec la main pour en assurer la parfaite homogénéité ; il l’allonge au besoin avec l’eau qui se trouva dans une cruche, à portée de main. Les carreaux lui sont apportés par un aide, généralement un tout jeune gamin.
L’ouvrier saisit chaque carreau par la grande base et trempe la surface de la petite base dans le liquide, retourne le carreau et le dépose à terre sur sa grande base. Dès que la surface poreuse, déjà cuite a bu le liquide, son aide accole deux carreaux par les surfaces enduites et va les empiler a coté du four.
La composition du mélange varie évidemment suivant la couleur recherchée pour l’émail, mais elle comprend toujours les deux constituants de base à savoir :
1- La silice, utilisée comme fondant, et fournie par le sable de Meknès (analogue à celui de Nevers), réduit en une poussière extrêmement fine, après avoir été moulu à sec, décanté à l’eau et tamisé sur des crins de cheval.
2- La calcine, mélange d’oxyde de plomb et d’étain, qui se présente, après oxydation de débris de plomb et de vieilles théières, sous la forme d’une matière terreuse jaune-brunâtre.
L’émail blanc s’obtient en mélangeant environ par moitié silice et calcine, la proportion de plomb dans cette dernière est de 100 pour 14 à 16 d’étain. Le blanc est d’autant plus éclatant que la proportion d’étain est plus forte (pour tous ces dosages, je ne fais que reproduire les indications données par Alfred BEL, dans son étude sur les « Industries de la céramique à Fès », ouvrage publié en 1918, malheureusement épuisé et introuvable aujourd’hui).
Le noir n’est autre qu’un brun très foncé. procuré par du minerai de fer oligiste recueilli dans les ravins au pied du Jbel Zalagh, au nord de Fès. Il est passé au feu pour oxydation avant la mouture ; on l’incorpore au mélange dans la proportion de 1 pour 4 de silice et 6 de calcine.
Le brun plus clair est obtenu par l’addition d’un minerai de manganèse en provenance de la Haute Moulouya ; ce produit donne de beaux reflets violacés.
Le bleu était jadis procuré par certains minerais marocains ; mais depuis une centaine d’années, on achète chez les droguistes de la poudre de smalt (à base de cobalt) importée de Manchester ; proportions : 1 de Smalt, 6 de calcine, 4 de silice.
Le jaune citron est à base de sulfure d’antimoine (stibine).
Le jaune plus foncé est donné par de la limonite et de l’hématite brune, recueillies sur les bords du Sebou à cinquante kilomètres au sud-est de Fès ; proportions : 1, pour 6 de calcine et 4 de silice.
Le vert s’obtient avec l’oxyde de cuivre. Dans le foyer du four de potier on oxyde des débris de cuivre rouge, que l’on pile ensuite et moud à l’eau. Proportions: 1, pour 12 de calcine et 6 de silice. Le vert est commun si la dose d’oxyde est faible; plus soutenu, jusqu’au vert de l’olive. si on augmente la dose.
Ainsi, à part le smalt, d’importation, tous les autres produits utilisés comme colorants sont de provenance marocaine. Ils étaient jadis broyés dans des moulins à eau, actionnés par le courant de l’oued Fès ; aujourd’hui, ils sont moulus dans des appareils mécaniques mus à l’électricité.
Après la deuxième cuisson qui a fixé l’émail, les carreaux sont prêts à l’emploi. Mais jamais les zelliges ne sont utilisés entiers ; la forme même qu’on leur donne, en tronc de pyramide, l’interdit, à la différence des briquettes de sol employées telles quelles en dallages à bâtons rompus.
C’est alors qu’interviennent les mosaïstes ou découpeurs de zelliges. Leur outil est un marteau d’acier, renforcé en son milieu autour de l’œil, sans tête, mais doté en revanche de deux pannes très effilées, que l’ouvrier tient en permanence affûtées très fin, en les aiguisant sur une pierre plate de grès, posée à même le sol. Le carreau a été préalablement marqué à l’encre, violette pour le blanc, blanche pour les couleurs sombres, par un jeune apprenti, le plus souvent un enfant, qui, suivant le contour d’un modèle à l’aide d’un bout de roseau pointé en tire-ligne, trace sur l’émail le profil de la forme à découper.
Le découpeur est assis par terre sur une natte, les jambes repliées sous les genoux ; devant lui se trouve son établi. C’est essentiellement une dalle en calcaire de cinq centimètres d’épaisseur, inclinée de 45° à l’horizontale et arrondie en ovale à son extrémité. Un bâti de briques et de pierres sèches assure sa stabilité. L’ouvrier applique à plat, de la main gauche, contre le bord supérieur de la dalle, le carreau à découper d’après les lignes tracées sur l’émail. Appuyant le bout du manche de son marteau sur sa cuisse droite, de façon à faire décrire à l’outil un arc de cercle d’une amplitude égale, il frappe avec le tranchant le carreau. à coups légers d’abord, puis d’un choc unique plus sec, il détache le morceau.
Un second ouvrier, assis devant un établi voisin, reprend le morceau découpé et, avec son marteau, rogne la tranche de manière à rendre plus étroite la base non émaillée: cette taille en biseau facilitera le scellement du fragment de zellige dans le mortier.
Avec une habileté incroyable, une sûreté de main sans défaillance, ces artisans réussissent à ciseler dans la faïence toutes les formes imaginables, carrés, losanges, rectangles incurvés, triangles, croissants, étoiles, et même, prodige de dextérité, à suivre les méandres de l’écriture arabe, aussi bien en creux qu’en plein, de sorte que les deux pièces complémentaires, mâle en noir, femelle en blanc, s’emboîtent avec précision, sans le moindre jeu : une vraie marqueterie de céramique !
Ces mêmes artisans mosaïstes excellent encore à exciser avec leur marteau la surface des zelliges, ne laissant subsister le vernis que sur les lettres, en particulier pour les bandeaux épigraphiques en cursif andalou, d’une élégance insurpassée qui, sur les parois intérieures des médersas et des mosquées, font courir des versets du Coran à la louange de « Dieu puissant et miséricordieux, refuge contre Satan le lapidé ». tandis que des cartouches de céramique en caractères coufiques, anguleux et symétriques, répètent sans fin le nom d‘Allah, l’Unique.
La pose de ces découpes de zelliges appartient aux maçons. Ils les disposent sur un mortier de chaux grasse de cinq à six centimètres d’épaisseur, dans lequel ils les font pénétrer a l’aide d’une batte de bois. Les joints sont coulés à la chaux grasse. La surface est ensuite frottée a la sciure imprégnée d’huile pour enlever les bavochures et procurer le brillant. Le merveilleux assemblage est alors en place et achevé.
Depuis le XIVème siècle, les zelliges étalent leur dentelle de céramique sur les faces des minarets et ceinturent leurs sommets d’un bandeau d’étoiles polychromes. Les portes triomphales de la ville, les fontaines publiques, l’entrée du palais royal se parent encore aujourd’hui de cette tapisserie de faïence multicolore qui reproduit en céramique les splendeurs printanières de la campagne marocaine. A l’intérieur des maisons bourgeoises de Fès, les murs, les couloirs, les colonnes jusqu’à une hauteur de deux mètres sont revêtus de ces décors qui se déploient en damiers multicolores, en floraisons d’étoiles polychromes, en assemblages géométriques aux entrelacs subtils, dans un poudroiement d’or, de pourpre, de turquoise ou d’émeraude. C’est la grande originalité de la civilisation marocaine. D’autres pays emploient les carreaux de faïence vernissés, mais seule, la construction arabe utilise des découpes de zelliges taillées dans les carreaux de céramique, qui lui permettent de donner libre cours à sa fantaisie décorative.
Les zelliges subissent la concurrence des carreaux modernes en céramique,fabriqués mécaniquement, plus solides, moins coûteux, mais infiniment moins beaux. Si ce revêtement à bon marché s’introduit dans les demeures modestes, en revanche, il n’est pas un bourgeois de Fès, pourvu de moyens adéquats, qui ne veuille, aussi bien en ville nouvelle qu’en médina, parer la demeure qu’il fait édifier, du coloris somptueux des zelliges. Comme pour les vêtements, il existe une mode, tant pour la forme des découpes et leur disposition que pour leur couleur. « En étudiant le décor depuis le XlVème siècle à Fès, on écrirait un des plus beaux chapitres de l’art décoratif musulman au Maroc » A. BEL.
La corporation des Zellaidjiya reste très vivante : en décembre 1974, elle comprenait 11 maîtres-artisans, 120 ouvriers. répartis en dix ateliers. De leur côté, les mosaïstes comptaient 83 maîtres-artisans, 120 ouvriers dans 41 ateliers ((Chiffres officiels fournis par M. Mohammed EI lraki, Inspecteur régional de l’Artisanat de Fès). C’est dire la vitalité de cette industrie artisanale si pleine d’originalité.
BIBLIOGRAPHIE :
– Alfred BEL : Les industries de la céramique à Fès. 1918.
– Comte M. de PERIGNY : Fès, capitale du Nord, 1920.
– LE TOURNEAU, PAYE, VICAIRE : La corporation des potiers de Fès. 1935.
– H. BRESSOLETTE : Les potiers de Fès, conférence prononcée le 20 septembre 1974 devant le Comité archéologique de Lezoux.
– H. BRESSOLETTE : À la découverte de Fès. L’Harmattan 2016
(À propos de Lezoux voir http://www.lezoux.com/)
הסלקציה-הסלקציה וההפליה בעלייה ובקליטה של יהודי מרוקו וצפון אפריקה בשנים 1956-1948
בפרסומים הרשמיים ניסתה הנהלת הסוכנות "לעדן" את ההחלטה על הסלקציה ותקנותיה החמורות, כך, למשל, ביוני 1953, בישיבת מועצת העלייה בהשתתפות העיתונות, הסביר רפאל את הסיבות לשפל בעלייה.
1 – סגירת שערי מזרח אירופה
2 – חיסול גלויות עיראק, תימן ולוב.
3 – אין עלייה מארצות המערב
4 – מוסדות העלייה לא הכריזו על שום גולה כארץ חיסול, אלא הכריזו על " עלייה נבחרת "
אכן "עלייה נבחרת" היא לגיטימית, באופן כללי – אך לא ניתן ללמוד ממנה על הסלקציה, שכוונה ליהדות צפון אפריקה…………
ועוד : הנהלת הסוכנות אכן פרסמה על ההחלטה ממרץ 1952 – לאשר למחלקת העלייה להעלות 6.000 נפש מתוך קהילות קטנות, שמספרן עד 100 משפחות, מדרום תוניסיה ודרום מרוקו – אם יובטח סידורם של החולים במחלות מידבקות, הנכים והזקנים, שאין להם מפרנסים בארצות המוצא, על ידי הג'וינט והמוסדות המקומיים ;
אלא שהסוכנות היהודית לא סיפרה שתוכנית זו לא יצאה לפועל : הרי בלחצו של ד"ר שיבא ביטל בן גוריון החלטה זו ב "מוסד לתיאום".
בפרסומים הרשמיים של הסוכנות היהודים גם לא היה מידע על " חוליות המיון " שנשלחו רק למרוקו ותוניסיה.
סיכום השנים 1952 – 1954.
לאחר העלייה ההמונית בשנים 1948–1951, שבגינה הוכפל היישוב היהודי בארץ, קיוו קברניטי המדינה להמשך העלייה מארצות המערב ומאמריקה – אך אוכזבו. בעלייה ההמונית עלו יהדות בבל, תימן ולוב, וממזרח אירופה –כל היהודים החפצים בכך.
אחר כך הורד " מסך הברזל ", והמקור היחיד לעלייה המונית נותר אפוא מקרב כ-500.000 יהודי צפון אפריקה. אלא שהממשלה והסוכנות חששו משינוי דמוגרפי בארץ והפיכת מדינת ישראל לארץ לבנטינית נחשלת, ולכן התקינו את תקנות הסלקציה כלפי העלייה משם, ובכך בלמו אותה.
לשלוש שנים אלה – 1952 – 1954 תוכננה ותוקצבה העלאת כ-200.000 עולים וביניהם 60.000 עולים מצפון אפריקה, ומתוך זה 40.000 ממרוקו.
בפועל הגיעו בשלוש שנים אלה ארצה רק 54.065 עולים. מתוכם 22.493 מצפון אפריקה, ומכלל זה ממרוקו 16.076, מתוניסיה – 5973, ומאלג'יריה – 444.
כיצד בוצעה סלקציה זו, שמנעה את עליית יהדות מרוקו ?
1 – הקצאת מכסות נמוכות :
בשלוש השנים האלה הוקצתה ליהדות מרוקו, על כ-270.000 תושביה, מכסת עלייה של 40.000 עולים בלבד. הריבוי הטבעי של יהדות מרוקו היה 4.5% בשנה, כלומר לשלוש שנים 1952 – 19564 – כ-37.500. מכאן שהקצאת מכסת העלייה שווה כמעט לריבוי הטבעי.
2 – אי ניצול המכסה :
מתוך הקצאת המכסה של 40.000 עלו ממרוקו בפועל 16.076 בלבד. מכאן שבתום שלוש השנים האלה לא רק שיהדות מרוקו קטנה, אלא אף גדלה בכ-23.000 נפש.
3 סלקציה
רפואית וסוציאלית חמורה ובלתי אנושית. לפי תקנותיה, נחשב ל "זקן" אדם בגיל 35 ; ומשפחה בריאה שיש בה יותר משש נפשות, צריכה הייתה להיפרד מילדיה, שיעלו במסגרת עליית הנוער. כך נאלצו משפחות, הרוצות לעלות לארץ, להיפרד מיקירם או להפקירו, אם הוא חולה או זקן.
אומנם בשנת 1953 הועלה גיל ה "זקן" ל-40, אף היה מעבר לסלקציה משפחתית, ובשנת 1954 הועלה הגיל ל-45 – אך לא היה בכך ממש בהקלת התקנות. מבין חברי הממשלה והסוכנות תמכו בסלקציה דוד בן גוריון, משה שרת, לוי אשכול, גיורא יוספטל, זלמן שזר, א' דובקין, מ' גרוסמן, י' רוקח, נחום גולדמן, ברל לוקר ומשה שרת.
התנגדו לה יצחק רפאל ומחליפו שניאור זלמן שרגאי והשרה גולדה מאיר. יהודה ברגינסקי תמך תחילה בסלקציה, אך שינה את דעתו בסוף 1952, וכמוהו התנגד לה משה קול משנת 1953. כדי להצדיק את ההפליה במדיניות לגבי העלייה מצפון אפריקה, הסתתרו הממשלה והסוכנות מאחורי נימוקים שונים, שברובם לא היה ממש :
1 -קשיי הקליטה כתוצאה מהעלייה ההמונית.
לכאורה טענה זו כבדת משקל, כי אכן היו בעיות קשות בארץ בעקבות העלייה ההמונית ; אלא נימוק זה, אין בו ממש : הן לשלוש השנים 1952 – 1954 תוכננה עליית 200.000 עולים, כמחציתם ממזרח אירופה וממערבה, אך היא לא בוצעה לא משום קשיי הקליטה – אלא משום ששערי מזרח אירופה היו סגורים, והיהודים מארצות המערב לא רצו לעלות.
2 -קשיי תקציב.
גם נימוק זה איננו רציני, שכן תוכנית העלייה של 200.000 העולים בשנים אלה גובתה בתקציב של הסוכנות בסך כ-310 מיליון לירות – ועליו אמור היה להתווסף תקציב הממשלה למטרה זו. וכדברי חבר ההנהלה מ' גרוסמן בדיון על חידוש העלייה מצפון אפריקה : "איך אפשר לבוא ליהודי אמריקה ולבקש מגבית מיוחדת לטובת העלייה ?
הרי יאמרו לנו, מדוע אתם באים אלינו? הרי אתם מדברים על עלייה של 3.000 יהודים בחודש, ויש לכם תקציב של 110 מיליון לירות ". גם הגזבר וראש מחלקת הקליטה, גיורא יוספטל, אמר בנובמבר 1953 : " מתקציב העלייה ניצלנו רק 60% מהתקציב.
3 -יחס ישראל צרפת.
דוד בן גוריון, משה שרת, נחום גולדמן ושגריר ישראל בצרפת, יעקב צור, טענו שעלייה המונית של יהודים מצפון אפריקה – יש בה כד לערער את השלטון הצרפתי במרוקו ובתוניסיה, משום שהיהודים לויאליים לשלטון הצרפתי.
במקביל, עלייה המונית של יהודים לישראל, הנמצאת במאבק יהודי ערבי – יש בה כדי לחזק את היהודים שם במאבקם כנגד הערבים, וכתוצאה – לקומם את הערבים הלאומניים במרוקו ובתוניסיה ולערער את השלטון הצרפתי. מסקנה : עלייה המונית מצפון אפריקה לארץ, יש בה כדי לערער את יחסי ישראל צרפת.
גם נימוק זה אינו רציני : הן לפחות בכפרי דרום מרוקו ותוניסיה, שם היה מצבם של היהודים קשה, לא התנגדו הצרפתים לעליית יהודי הכפרים, ואף הציעו את עזרתם לכך !
4 – אין יהודים ראויים או הרוצים לעלות לארץ.
בדיון בהנהלת הסוכנות בפברואר 1952 אמר ראש המחלקה לענייני החלוץ, א' דובקין "אין עלייה מצפון אפריקה לא בגלל חוקי הסלקציה, אלא משום שהיהודים לא רוצים לעלות". זו טענה מיתממת ולא כנה ; שכן כאשר אומרים למשפחה מצפון אפריקה, הרוצה לעלות לארץ, שעליה לוותר על אחד או שניים מבני משפחתה, כלומר בעצם להפקירם בארץ ערבית – מה מצפים ממנה? שתסכים לכך?
ראש מחלקת העלייה, שניאור זלמן שרגאי, אמר בהזדמנות אחרת : " זה לא יהיה נכון לומר שיהודי צפון אפריקה אינם מוכנים לעולת, אלא שאנחנו מרדימים אותם".
ועוד : הן משפחות רבות ממרוקו עברו את כל כללי הסלקציה הדרקונית, אף חיסלו את עסקיהם – אך גם לגביהן לא התאמצו הממשלה והסוכנות להביאן ארצה, כדברי שניאור שלמן שרגאי בספטמבר 1954 : 12.000 איש אושרו לעלייה לאחר סלקציה בצפון אפריקה. הם מחסלים את רכושם או שחיסלו אותו. אין בשבילם מקום במחנות, ואין אנו מסוגלים להעלותם. " למה לנו לדבר על הקלה בסלקציה, כשאיננו מעלים את הבריאים"
והמסקנה ברורה : "מעטה" זה הסתיר את הנימוק העיקרי למדיניות ההפליה בעלייה של יהודי צפון אפריקה : החשש לשינוי דמוגרפי בארץ, העלול להופכה ללבנטינית נחשלת.
סוף פרק שלישי.
Langue et folklore des juifs marocains-Pinhas Cohen
Chapitre I Expressions idiomatiques
Entendues dans la bouche des Marocains, Juifs et Musulmans confondus, certaines expressions propres au parler des juifs marocains et à l'arabe dialectal en général, traduites littéralement dans une autre langue et en l'occurrence en français, aboutissent à des formulations pour le moins cocasses et beaucoup s'en amusent. Il faut les intérpréter pour en dégager le sens. Nous en avons relevé un certain nombre à titre d'exemples.
Cet exercice qui présente un aspect essentiellement linguistique n'en a pas pour autant un caractère ludique. C'était aussi notre intention.
Ka iteyyer-li 'aqli (mokhe)
Il me fait envoler l'esprit (le cerveau )=il me perturbe
כָּאי אִיטִייאר לִי מוּכ'ה – הוא מפריע לי…מבלבל אותי
كا يطير لي موخي
bqito fiyya bezzaf
vous etes resté dans moi beaucoup =vous m'avez beaucoup manqué
ma ka nedreb lo hsab
Je ne lui frappe pas un calcul=je n'en fais cas
lli khser- iqbed lard
Celui qui a perdu qu'il attrape la terre=tant pis pour lui !
ka-irebbe- d-dzaz
Il éduque les poules= il élève des poules
zadonif-es sendoq
Ils m'ont ajouté dans la caisse=ils m'ont inscrit dans la caisse
(d'allocations)
derb si dora u rza '
Frappe un tour et reviens=fais un tour…
dreb li s-soka
Il m'a frappé l'épine=il m'a fait une piqûre
teyyah 'liya l-batel
Il a fait tomber su moi le gratuit=il m'a accusé injustement
ka-iderbna r-reh
Le vent nous frappe =nous avons du vent
derbna khalfa m'a rasna
Nous avons frappé un pas avec notre tête=nous sommes partis
חתונות יהודיות בצפון מרוקו גילה הדר-בקהילות טנג׳יר, תיטואן, לאראצ׳ה, אלקצר כביר, ארסילה, מליליה וסאוטה שבצפון מרוקו ובקהילת גיברלטר.
חתונות יהודיות בצפון מרוקו
גילה הדר
- הדברים אמורים בקהילות טנג׳יר, תיטואן, לאראצ׳ה, אלקצר כביר, ארסילה, מליליה וסאוטה שבצפון מרוקו ובקהילת גיברלטר.
כשברא אלוהים את האדם זכר ונקבה, ציווה עליהם ״פרו ורבו ומלאו את הארץ וכבשוה…״. חכמי ישראל ייחסו חשיבות יתרה להתקשרות בין איש ואישה וקראו לה קידושין, שכן ברית זו כוללת ערכים נעלים החורגים מהסכם של חולין הנעשה בין בני אדם ומקנים לה ממד של קדושה. בעבר היוו הנישואין ברית בין משפחות או קבוצות שארות והיה להם תפקיד כלכלי וחברתי — שימור הזהות החברתית וערך הקניין. ראש המשפחה הוא הנאמן על הבית, על הנכסים והרכוש ועל האמונה היהודית. איחוד הזוג בטקס הנישואין בשיתוף כלל המשפחה והקהילה מורה לנו, שמטרת הנישואין היא רבייה והעמדת צאצאים במסגרת המשפחה. כדי למנוע נישואין חשאיים, או נישואין בביאה, שגרמו להתרופפות הסדר הציבורי, תוקנו ביהדות ספרד תקנות נגד נישואין חשאיים וקידושי סתר. מטרת התקנות היתה לשמור על הסדר החברתי ועל מערכת הערכים שקידשה את ערכי הייחוס והממון.
הערת המחברת: בר אשר, ספר התקנות, עמ' 48, תקנה ראשונה מתוך ״כרם חמר״: ״ששום בר ישראל לא יקדש לשום בת ישראל, כי אם דווקא במניין עשרה. ובתוכם חכם מחכמי העיר הנפרעים מהקהל, או דיין מדייני העיר, וכן בכניסתם לחופה…״. נראה שהמנהג לא הופנם, וכעבור 100 שנה, בשנת שנ״ב (1592), הותקנה תקנה דומה (ראו שם, עמ' 90). תקנה דומה תוקנה בכל הקהילות הספרדיות שאליהן הגיעו המגורשים; ראו רוזן, יחיד וקהילה.
טקסי הנישואין הם טקסים עתיקים שכמעט לא השתנו במשך הדורות. בכל מרוקו נחגגו הנישואין במשך שבועיים. היו אלו טקסים מרהיבים ביופיים שפעלו על כל החושים. לכל מילה, קול, צבע, צליל, מאכל ומנהג היתה משמעות סמלית. אחד המרכיבים העיקריים שהבדילו את טקסי החתונה של היהודים הספרדים בצפון מרוקו משל יהודי מרוקו היו שירי החתונה בשפה הספרדית היהודית, ה״חכיתיה״.
תוכן השירים רצוף מנהגים ונימוסים, מסורות וחוויות. נושאיהם הם ההיכרות של החתן והכלה, יום הכרזת החתונה, חלומות הכלה על חתנה המיועד, ההליכה למקווה, יום החופה, הנדוניה, ושמחת המארחים והאורחים. נוסף לשירים בספרדית יהודית שרו בחתונות פיוטים עתיקים וחדשים בעברית.
מטרת המאמר היא לתאר כיצד חגגו היהודים הספרדים בצפון מרוקו את הנישואין; כיצד השתמשו המשפחה והקהילה באסטרטגיית הנישואין כדי להגן על החברה היהודית מפני השפעות חיצוניות שהעמידו את קיומה במבחן; כיצד השפיעו שלוש התרבויות — היהודית, הספרדית־נוצרית והמוסלמית — על טקסי הנישואין בין היהודים.
המקורות למאמר זה שונים ומגוונים: ספרות נוסעים, קבצים של שירי חתונה, פתגמים, וכן עדויות בכתב ובעל־פה שרשמו, סיפרו ושרו יהודים ילידי המקום בארצות שאליהן היגרו — ישראל, ונצואלה, ספרד, צרפת, קנדה, ארצות הברית ועוד. אני מודה לכל מי שסייעו בידי: בני משפחת סלמה (אלקצר כביר); לאון (יהודה) סלמה ז״ל, אחותו מארי סלמה במרגי ז״ל, גיסתו סימי סודרי סלמה ובתה לוסי לוי יבדל״א, וכן משפחות אמסלם ז"ל, בן יפלח, בן שבת וכהן מהעיר לאראצ׳ה; רחל בן יפלח קורקוס ז״ל, סימי בן יפלח אמסלם ובנה חיימה, הרב שלמה בן שבת ואשתו סטה ודודתי פורטונה כהן סלמה ז"ל— ששרו, תיארו, כתבו, סיפרו והסבירו לי את כל הפרטים שלא ידעתי ולא הבנתי.
הערות המחברת: רבים משירי החתונה בספרדית יהודית הם שירים עתיקים שמקורם בחצי האי האיברי לפני הגירוש(גירוש ספרד 1492, גירוש פורטוגל 1497). רבים מיהודי מרוקו הם צאצאי המגורשים, אולם השפה הספרדית היהודית השתמרה בעיקר בקרב אלו אשר התגוררו בצפון מרוקו. החכיתיה דומה ללשון הלדינו בפי שהשתמרה אצל מגורשי ספרד שהתיישבו באימפריה העות׳מאנית (תורכיה, יוון, בולגריה, יוגוסלביה וא״י).
רוב מילות השירים הן תעתיק מהקלטות פרטיות שהקלטתי בחודשים מאי ויוני 1982 מפי סימי בן יפלח אמסלם ובנה חיימה יבדל׳׳א ומארי סלמה במרגי ז״ל. לכל שיר מספר וריאנטים על פי קהילת המוצא של המסרנים. השירים נמסרו בעל־פה מדור לדור, ובחלוף הזמן נשכחו מילים ונוספו אחרות במקומן. יש הבדלי גרסאות בין השירים ששרה הגברת מימי אמסלם בשנת 1982 ובין אותם השירים שרשמה בכתב יד בשנים 2000-1998.
המאמר סובב בשלשה צירים מרכזיים: ממד הזמן, הממד הגאוגרפי והממד האנושי. בפרק הראשון נעסוק בחשיבות מוסד הנישואין, בתהליך בחירת החתן והכלה, בגיל הנישואין ובהכנות לטקס החתונה. תהליכים אלו נעשו על פי ההלכה היהודית, המסורת האיברית ואילוצי היום יום של החיים בקרב החברה המוסלמית. בפרק השני נעסוק בטקסי החתונה עצמם ובמשמעות הסמלית של כל פרט מהטקסים, שכוונו למטרה אחת: השאיפה והתקווה לנישואין מאושרים ולידת ילדים(עדיף בנים), כדי לשמור את קיומן של המשפחה והקהילה היהודית. הפרק השלישי עוסק בסיום חגיגות הנישואין. בנספח הודפסו מספר שירים שהקלטתי, רשמתי ותרגמתי.
במאמר שילבתי שירי חתונה עתיקים וחדשים שנהגו לשיר במהלך טקסי הנישואין. נראה שלכל טקס ויום היו שירים מיוחדים, אך עם חלוף הזמן החלו לשיר חלק מהשירים במהלך כל הימים וכן נוספו שירים חדשים. רבים מהשירים פורסמו בספרים ומאמרים בידי חוקרים; חלקם נרשמו פה לראשונה, כמו ״פאיפרו״ ו״הכלה הנמלטת״.
השירים בחכּיתיה הם דוגמה קלסית להמשכיות ותמורה שתחוללו בטקסי הנישואין. השפה והטקסים לא נותרו כפי שהובאו מספרד בסוף המאה ה־15. אל השפה והטקסים חדרו במשך השנים מילים ומנהגים מוסלמיים, ספרדיים מודרניים וצרפתיים, מילים ואירועים אשר השלימו את החסר לעצמים ומראות חדשים. מחד גיסא שימרו השירים והטקסים את ההוויה היהודית והאיברית העתיקה, ומאידך גיסא הפנימו המשוררים והשרים לתוך השירים חוויות חדשות מן המקום והחברה הסובבת כמו שירי חתונה בערבית מרוקאית, שירים צרפתיים, שירים וריקודים מספרד וכן ריקודים מודרניים כ״טעו״, ״פוקס טרוט״ ואחרים.
התמקדתי בעיקר בקהילות הספרדיות של צפון מרוקו מנקודת מבט פנימית מבלי להשוות לטקסי חתונה במרוקו ה״צרפתית״. במקרים שהשוויתי טקסים ושירים היתה זו השוואה לקהילות יהודיות אחרות של מגורשי ספרד, בעיקר באזור המזרחי של אגן הים התיכון — קהילות היהודים באימפריה העות׳מאנית (סלוניקי, תורכיה) ששמרו גם הן על השפה, המנהגים וחלק מהמסורות האיבריות.
קהילות תאפילאלצ/סג'למאסא-מאיר נזרי-מהווי החתונה בבלל והווי החתונה של בבא מאיר בארפוד בפרט
מהווי החתונה בבלל והווי החתונה של בבא מאיר בארפוד בפרט
במלאת שש עשרה שנים ומחצה לבבא מאיר, הוא ר׳ מאיר אביחצירא, נמצאה כלה מתאימה, היא שימי או מרת שמחה למשפחת שוקרון, שהיה לה שם מיוחד בארפוד ׳ללא שמיטה׳, ונקבע מועד לחתונה. יום שני ט׳ בתמוז תרצ״ג 3.7.1933. בעיר ארפוד.
חלפה תקופת האירוסין, ועת דודים הגיע, הוא מועד הכלולות של בבא מאיר, אבל אבי החתן, ר׳ ישראל, לא היה באזור תאפילאלת. הוא שהה בארץ ישראל, שאליה נסע כפעם בפעם. מקורביו משוחחים עמו בקשר לחתונת הבן הקרבה ובאה, ולכן הם שואלים ומזרזים מתי יבוא לארפוד, ואף רומזים לו, כי היעדרותו של אבי החתן עשויה להביא לדחיית החתונה, אבל ר׳ ישראל — הפרידה מארץ ישראל קשה עליו לעת עתה, והוא שולח שדר ברור וחד משמעי: יש לערוך את החופה במועד שנקבע, ולא להשהותה אפילו ביום אחד.
׳הניצנים נראו בארץ עת הזמיר הגיע׳ ו׳קול ששון וקול שמחה׳ נשמע בארפוד. ההזמנה לחתונה בארפוד נעשית בעל פה, אולם לחתונתו של בבא מאיר נשלחו הזמנות בכתב, וההכנות לחתונה נעשות בקדחתנות. המנצח על הכול — הוא ר׳ יצחק אביחצירא, אחיו של ר׳ ישראל, שכל התכניות נעשות על פי הנחיותיו. החייטים — ידיהם מלאות עבודה. הם עסוקים זמן רב בתפירת בגדים חדשים לבני המשפחה ולכל העניים המוזמנים ראשונה לשמחה הפילאלית הגדולה, שידעה ארפוד מעולם.
עגלים רבים, כבשים ועופות נשחטו מבעוד מועד, ומשקל הבשר שהוכן לסעודה, נאמד בשש טונות. לחתונה של בבא מאיר הגיעו אורחים רבים מכל יישובי הסביבה הקרובים והרחוקים. העיר ארפוד לבשה חג, ושמחה כזו לא ראתה הקהילה מיום היווסדה. החגיגה דמתה ל׳עיד לְעְרְש', הוא היום החגיגי השנתי לשבת המלך על כסא מלכותו במרוקו.
החתונה נחוגה ברוב פאר והדר. הבתים צרו מהכיל את מאות האורחים, שבאו להשתתף בשמחת החופה של בבא מאיר, והסעודה נערכה ברחובות קריה תחת כיפת השמיים. השולחנות הוצבו לאורך שני הרחובות הראשיים: אחד לאנשים ואחד לנשים. זה היה מחזה מרנין.
השולחנות מלאים כל טוב. סלטים לסוגיהם מונחים כבר על השולחנות כמנהגו של כל אירוע באזור זה: צנוניות וזיתים ולימונים כבושים, סלט ירקות חי, וסלטים מבושלים: סלט עגבניות, גזר וסלק וחצילים מטוגנים. הכול במתכון פילאלי/ ארפודי. השירה והפיוט נשמעים ברצף ובמקהלה, ולאחריהם — איחולי לחיים בנוסח הפילאלי הידוע: ׳שְׂמְחַתַך א־בבא יגו (=תזכה לשמחה מר יעקב = לחיים, יעקב)! שמחתך א־בא יאהו (= לחיים, אליהו)! שמחתך א־בבא לו (= לחיים, מר מכלוף)! בבא דו, שמחתך (דוד, שמחתך = לחיים)! שמחתכם כולכם!
אחרי הסלטים מוגשות המנות הראשונות: דגי נהר הזיז המטוגנים והמתובלים ברוטב פילאלי העשוי ממים, לימון, מלח ופלפל אדום שחוק, ואחרי הדגים מוגש ׳לגטא׳ מאפה תנור העשוי בצורת פשטידת ביצים ממולאת ברצועות בשר. שוב פוצחים הסועדים בשירים ובפיוטים נוסח ׳יגל יעקב׳ וכיוצא בו ובכללם הפיוט ׳צהלי רני׳ המושר בקהילות תאפילאלת בחגיגות להכנסת ספר תורה ובחתונות, ובמיוחד בחתונות הממזגות בתוכן גם הכנסת ספר תורה.
צַהֲלִי רָנִּי עֵדֹה שְׁלֵמָה / בְּיוֹם זֶה תּוֹרָה לֵחֻפָּה נִכְנְסָה
זֹאת הִיא כְּבֻדָּה בַּת מֶלֶךְ פְּנִימָה / וּמִמִּשְׁבְּצוֹת זָהָב לְבוּשָׁהּ
פיוט זה הוא בבחינת ׳ענבי הגפן בענבי הגפן דבר נאה ומתקבל/ כי חתונתו של בבא מאיר הייתה בו בזמן גם שמחת חתן וכלה וגם שמחת התורה בבחינת ׳אשרי מי שבא לחופתו ותלמודו בידו/ ומעשה שהיה כך היה: ביום החתונה לפני החופה, מספר הרב מסעוד מלול, כי כשהחלו להתקבץ האורחים הרבים בארפוד ובראשם בני משפחת הכלה, שעדיין לא התראו עם החתן, חשש ר׳ מאיר, שיטרידוהו המכובדים בביקוריהם בעלייתו, שבה נהג להתבודד וללמוד. מה עשה? ירד לבית הכנסת ונעל את הדלת היטב, שם ישב ולמד עד לשעת החתונה. כל אותן שעות לא ידעו בני המשפחה היכן הוא נמצא, והיו שיצאו לחפשו, אך לא מצאוהו. רק סמוך לחופה ולאחר שהתפלל תפילת מנחה, יצא ר׳ מאיר מבית הכנסת. היישר ממקום התבודדותו הובל החתן בידי דודו מרן בבא חאקי אל חופתו ותלמודו בידו, כשפיו אינו פוסק מגירסא, אלא כשמתחילים לסדר את הקידושין.
״התחיה״ – ציונות ופמיניזם יהודי־ספרדי-שמואל רפאל
עם הפעלתן של אגודות ציוניות בעיר, באה התפנית גם במעמד הנשים, עד כי אלה השכילו להעמיד אגודות ציוניות לנשים, כגון ״צופות הכוח״, ״בנות מוריה״, ״גדוד הבנות של בני מזרחי – אחי טרומפלדור״, ״התחיה״, ואחרות נוספות. בסלוניקי פעלו מספר אגודות נשים גם למטרות אחרות: אגודת ״קלרה הירש״(עזרה לנזקקים), ״אגודה יהודית לעזרה בחורף״(שסיפקה בגדים חמים לנצרכים בחורף), ״דבורה״(עזרה לחולים), ״אגודת עזרת יתומים״(עזרה בעיקר לתלמידים יתומים).
״התחיה״ נוסדה בשנת תרע״ו, בעקבות פילוג בתנועת ״מכבי״; הפילוג אירע על רקע משברי הנהגה ומחלוקות בדבר דרכה של התנועה. מתנועת ״מכבי״ פרשו גברים בעלי מעמד והשפעה, וגם חברות פעילות בתנועה. קבוצת הפורשים הקימה אגודת נשים בלתי תלויה, שחרתה על דגלה את העיקרון של חינוך לתרבות הגוף בקרב הנשים בעיר, וכן את הטיפוח של הרגש הלאומי ואת הפצת השפה והספרות העברית. ביסוד ההקמה עמדה השאיפה למסד אגודה שתהווה תחליף הולם לאגודת ״בנות מכבי״.
באופן רשמי היתה ״התחיה״ אגודת נשים, אך גם גברים פעלו בין שורותיה והיא נוהלה על ידי אברהם רקנטי(Recanati), יצחק מולכו(Molho), יצחק אמארייו(Amario) ויצחק כהן. אלה דאגו לנתב את פעילות האגודה לשטחים מדיניים־ציוניים, והם שעמדו בבסיס היוזמה למסד את העיתון ״פרו ישראל״: מאסף שבועי ציוני, שהתפרסם בעיקר בשפה הצרפתית, ובשלבים מאוחרים יותר כלל גם מאמרים אחדים בשפת הלאדינו. עם הקמת ״התחיה״ הוקמו בה מחלקות גיל שונות, כדי לאפשר לבנות מקשת רחבה של גילים לקחת חלק בפעילות התנועה. נוסדה קבוצה שטיפחה את המודעות הספורטיבית וקבוצה שרכשה השכלה בשפה העברית; נוסדו שיעורים בחקר המקרא ובתולדות ארץ ישראל והוקם חוג לזימרה.
מעבר לכל האתגרים האידאולוגיים הציוניים, עמדה ״התחיה״ בפרץ כנגד הידרדרות מוסרית שפקדה את בנות סלוניקי. דודון רקנטי(Dudoun Recanati) ותמר מסא(Masa) מפעילות ״התחיה״ כותבות במאמרן על אודות התנועה את הדברים הקשים האלה:
רק חודשיים אחרי הקמתה נקראה ״התחיה״ והטילה על עצמה לפעול נמרצות בקשר לבעיות מוסריות קשות שנפלו לפתע על הקהילה. הציבור, שהיה מורגל בשמירה קפדנית, בלתי פשרנית, על העקרונות המקודשים של טהרת המשפחה, זועזע לפתע מהתרחשויות בלתי מוסריות שאירעו בחוגים מסוימים. עם כניסת צבא מעצמות לשלוניקי, נתמלאה העיר וסביבותיה באלפי קצינים צרפתיים, אנגלים וסרבים… שלא נרתעו מלפתות צעירות ממשפחות טובות שפתחו לפניהם את דלתותיהן ואירחו אותם בבתיהם… בקיצור מסגרות המשפחה התרופפו והנגע היה עלול להתפשט ולמוטט את היסוד הבריא של הציבור היהודי.
לעקירת הנגע הזעיקה ״התחיה״ את הרבנות בעיר, עירבה את ועד הקהילה והפעילה את החוגים העממיים ואת העיתונות. פעילות ״התחיה״ נשאה אפוא אופי חינוכי מובהק, וכדי להגשים את הרעיונות הציוניים־החינוכיים הצטרפו לשורותיה נשים בעלות זיקה לעשייה החינוכית בעיר. מבין אלה נציין את תמר סטרומסה(stroumza), ראשל ב׳אינה (Vaena), אליגרי קוב׳ו(Covo), שרה אסיאו(Asseo), אידה אנג׳ל(Angel), ריינה עזרתי (Ezratti), אורו קאראסו(Carasso) ואחרות.
בעקבות שריפה שפקדה את סלוניקי בשנת תרע״ז(1917) חלה הפסקה מסוימת בפעילות האגודה, אן במהלך השנים תרע״ח-תר״ף חודשה הפעילות הציבורית.
״התחיה״ – ציונות ופמיניזם יהודי־ספרדי
״התחיה״ היתה לאחת האגודות היחידות שיסדה פרסומים ספרותיים והנציחה את פעילותה בכתב, ופרסומים אלה היוו זרז מצוין לעידוד הרעיון הציוני ולהפצת מגמות התחייה הלאומית. אך ״התחיה״ פירסמה גם חוברות על מקומה של האשה היהודייה ותפקידה במירקם החברתי החדש. בשנת תרע״ו הופיע הספרון ״פור לה פוריזה די לה פ׳אמילייה ג׳ודיאה״(למען טהרת המשפחה היהודית), מאת אברהם שמואל רקנטי. בשנת תרע״ז ראה אור הספרון ״לה מוז׳יר ג׳ודיאה אין לה פ׳אמילייה אי אין איל מוב׳ימיינטו די רינאסינייה נאסייונאלה״(האשה היהודית במשפחה ובתנועת התחייה הלאומית). בשנת תר״ף התפרסם גיליון מספר 3 של כתב העת, הוא הגיליון שבו מתמקד דיוננו, ובשנת תרפ״ה התפרסם המחזה ״שולמית״, עיבוד למחזה של המחזאי היידי הנודע אברהם גולדפאדן. התארגנותן של נשים יהודיות לפרסום דברי הגות היתה חידוש גמור בנוף היהודי של סלוניקי, אף שמלאכת הדפוס בעיר, הן בעברית והן בלאדינו, ידעה היסטוריה ענפה ועשירה.
הערת המחבר: בתקופה זו החלה העשייה הספרותית של נשים בשדה הלאדינו לפרוח גם בארצות הברית. בין הפעילות המרכזיות היו פאני אנג׳ל ורבקה נחום אמאטו, ואלה דאגו לפרסם מאמרים בעלי גוון פמיניסטי. פעילותן של הכותבות היהודיות־הספרדיות באמריקה בישרה את ראשיתו של העידן הפמיניסטי בספרות הלאדינו, שהדים עמומים שלו נשמעו גם בסלוניקי היהודית – ראו בן־אור, בפרט ענד 782-781.
בגיליון מם׳ 3 של ״התחיה״, משנת תר״ף, נידונים כמה וכמה נושאים מרכזיים. החוברת פותחת בסידרה של מאמרים אינפורמטיביים על אודות מצבם של היהודים בקהילות יהודיות בעולם. והנה תוכן העניינים של החוברת שאנו דנים בה, כפי שהוא נערך לצורך המאמר הזה:
א. ״לה סאנגרי ג׳ודיאה קורי אה ג׳ורוס אין פולונייה אי אוקרנייאה״(סילון של דם יהודי זורם בפולין ובאוקראינה; עמי 3).
ב. ״לום ג׳ידייוס מואירין די אמברי קומו מושקאם אין פולונייה״(כמו זבובים מתים מרעב היהודים בפולין: עמי 6).
ג. ״טיריב׳לי סיטואסייון אין ליטואניאה״(מצב נורא בליטא; עמי 7).
ד. ״מום דיב׳ימום סאלב׳אר מוזוטרוס מיזמום״(אנו חייבים להציל עצמנו: עמי 9).
ה. ״די לה אירמוזורה די לאם טראדיסייוניס ג׳ודיאס״(יפי המנהגים היהודיים, מאת ״רחל״; עמי 11).
ו. ״לה מוז׳יר ג׳ודיאה אי איל פ׳ימיניזמו״(האשה היהודייה והפמיניזם; עמי 17).
ז. ״לה מוז׳יר אין אינגליטיירה״(האשה באנגליה; עמי 18).
ח. ״אין פ׳ראנסייה״(בצרפת: עמי 22).
ט. ״אין לוס פאאיזים סקאנדינאב׳וס״(בארצות הסקנדינביות; עמי 23).
י. ״לה מוז׳יר איטאלייאנה״(האשה האיטלקייה; עמי 24).
יא. ״אין אלמאנייה, אאוסטריאה אי סב׳יג׳ירה״(בגרמניה, אוסטריה ושוויץ; עמי 26).
יב. ״טריסטי קונדיסייון דילה מוז׳יר רוסה״(מצב עגום לאשה ברוסיה; עמי 26).
יג. ״לאס ציוניסטאס אמיריקאנאם <לה הדםה>״(הציוניות באמריקה – ״הדסה״; עמי 30).
יד. ״לה מוז׳יר אורייאנטאלה״(האשה המזרחית; עמי 31).
טו. ״לה מוז׳יר אין איל ג׳ודאאיזמו״(האשה ביהדות: עמי 33).23
טז. ״אונה ג׳ורנאליסטה ג׳ודיאה ז׳וליאנה בלון״(העיתונאית היהודייה ז׳וליאנה בלון; עמי 36).24
יז. ״איל עבריאו אין מואיסטראם איסקולאס״(העברית בבתי הספר שלנו, מאת ״עבריה״; עמי 39).
יח. ״אין טו בשבט – אין איל פאאיז די לה אינקיזיסייון״(ט״ו בשבט בארץ האינקוויזיציה, מאת ״מגן דוד״; עמי 43).
המאמרים נחלקים לשלושה נושאים מרכזיים: פמיניזם ומעמד האשה(כשני שלישים מעמודי החוברת); מצב היהודים בקהילות מזרח אירופה (כשישית מעמודי החוברת); מועדי ישראל ותחיית השפה העברית (כשישית מעמודי החוברת). ההקדשה של חלק מרכזי בגיליון למעמד האשה ולמושגי היסוד של התנועה הפמיניסטית מראה בבירור כי מעבר להיותו כתב עת ציוני במובן הצר של המילה, שאף ״התחיה״ להיות כתב עת שבו תוכלנה כותבות להעלות על הכתב נושאים שמתחומי העניין שלהן, לראשונה בתולדות הספרות בלאדינו.